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Le blocage budgétaire aux Etats-Unis fait craindre pour le trafic aérien

Des retards et annulations de vol allant crescendo sont redoutés aux Etats-Unis en raison du blocage budgétaire qui paralyse depuis une semaine une partie de l’Etat fédéral, alors que le Congrès n’est toujours pas parvenu mercredi à sortir de l’impasse.Le Sénat a rejeté pour la sixième fois un texte républicain qui propose une simple prolongation du budget actuel jusque fin novembre, de même qu’un texte démocrate qui prévoit de maintenir certaines dépenses de santé.Une semaine après le début de ce “shutdown” qui a mis des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique, l’inquiétude grandit de voir s’allonger les files d’attente dans les aéroports en raison d’un absentéisme croissant des contrôleurs aériens et des agents de sécurité des transports.Les contrôleurs aériens sont considérés comme ayant une mission “essentielle” de service public et ne sont pas mis au chômage technique durant un “shutdown”. Mais puisqu’à l’instar de l’ensemble des fonctionnaires fédéraux, ils ne sont pas payés tant que la paralysie dure, certains préfèrent se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.Le chamboulement du transport aérien par un manque de contrôleurs avait été l’une des raisons majeures de la fin en 2019 du blocage budgétaire précédent, lors du premier mandat de Donald Trump.- “Petite rébellion” -Le ministre des Transports américain, Sean Duffy, a exhorté mercredi aux contrôleurs du ciel à “faire leur travail”.”Ils doivent contrôler l’espace aérien. Le problème c’est que quand je leur parle, ils sont stressés, ils se demandent comment mettre de la nourriture sur la table, comment payer leurs prêts immobiliers si leur salaire ne vient pas”, a-t-il déclaré à la chaîne CNN.Sean Duffy a précisé que “sur les 9 ou 10 derniers mois”, environ 5% des retards ont été provoqués par une pénurie de personnel dans les tours de contrôle, contre 53% aujourd’hui.”Nous avons peut-être une petite rébellion des contrôleurs aériens en raison du +shutdown+”, a-t-il lâché.Les problèmes de personnel touchent déjà près d’une douzaine d’aéroports à travers le pays, notamment à Chicago et Boston, selon la FAA, le régulateur américain de l’aviation civile.”Comme le ministre Duffy l’a dit, il y a une augmentation des pénuries de personnel à travers le système” de transport aérien, a déclaré l’agence dans un communiqué.”Quand cela se produit, la FAA ralentit le trafic à destination de certains aéroports pour s’assurer de la sécurité des opérations”, a-t-elle précisé.- “Sur le reculoir” -Depuis le début de l’impasse budgétaire au Congrès, chaque camp se retranche sur ses positions, et aucune issue n’est en vue pour le moment.Certains fonctionnaires fédéraux vont manquer leur première tranche de salaire vendredi, et la pression monte sur les élus pour mettre fin à la crise.Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a estimé mercredi devant la presse que les républicains étaient “sur le reculoir”. Le sénateur new-yorkais a pointé en direction des nombreux sondages qui montrent selon lui un manque de soutien envers les arguments de la majorité présidentielle.Donald Trump continue en parallèle de lancer des menaces de conséquences graves si l’opposition ne cède pas. Il a ainsi affirmé mardi que les fonctionnaires fédéraux mis au chômage technique ne recevraient pas automatiquement leurs arriérés de salaire, malgré une loi en ce sens adoptée lors de son premier mandat.Une prise de position à laquelle se sont opposés de nombreux responsables, jusque dans sa majorité.Mercredi, c’est au tour de plus d’1,3 million de militaires de ne pas toucher leur solde comme prévu, une échéance marquante dans un pays où ceux-ci ont une place particulière dans l’esprit du grand public.

Wall Street poursuit son ascension sans crainte

La Bourse de New York a terminé dans le vert mercredi, continuant d’évoluer à des sommets malgré la paralysie budgétaire aux Etats-Unis et l’absence de nouvelles économiques, les investisseurs attendant avec impatience la publication des résultats d’entreprises.Les indices Nasdaq (+1,12% à 23.043,38 points) et S&P 500 (+0,58% à 6.753,72 dollars) ont tous deux atteint un nouveau record. Le Dow Jones est lui resté à l’équilibre (0,00%).”Nous sommes dans un marché haussier” et dans ce contexte, “les surprises aboutissent à des progressions, pas à des baisses”, a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments.En raison de l’arrêt d’une partie des activités de l’Etat fédéral américain (“shutdown”) depuis une semaine, “nous n’avons déjà pas reçu le rapport sur l’emploi de septembre, et il est possible que nous ne recevions pas les rapports sur l’inflation” prévus la semaine prochaine, a relevé M. Sarhan.De quoi “plonger la Réserve fédérale (Fed) dans le noir avant sa prochaine réunion”, selon l’analyste. Mais “pour l’instant le marché s’en moque”, a-t-il assuré.La très vaste majorité des acteurs de marché s’attendent à ce que la banque centrale américaine (Fed) procède à deux nouvelles baisses de taux dans l’année d’un quart de point de pourcentage, une en octobre et une en décembre, selon l’outil de veille CME FedWatch.Et, d’après le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, “la plupart des participants” à cette réunion “ont estimé qu’il serait probablement opportun” de baisser davantage les taux d’ici la fin de l’année.Les politiques de détente monétaire sont généralement accueillies positivement par Wall Street car elles redonnent un coup de fouet à l’économie et peuvent contribuer à plus de bénéfices pour les entreprises.En attendant la décision de la Fed, les acteurs de marchés ont le regard tourné vers “les résultats d’entreprises, qui, heureusement, ne sont pas affectés par le +shutdown+”, a souligné M. Sarhan.”Avec moins d’incertitudes autour des droits de douane”, une croissance économique toujours importante et “la poursuite des investissements dans l’intelligence artificielle (IA)”, Jeff Buchbinder, analyste de LPL Financial, s’attend à un “taux de croissance (moyen) des bénéfices à deux chiffres” pour les entreprises du S&P 500.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance dix ans se tendait légèrement à 4,13%, contre 4,12% à la clôture mardi.Côté entreprises, la majorité des “Sept Magnifiques” – surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique -, a terminé en hausse à l’instar de Nvidia (+2,20%), Amazon (+1,55%) ou Tesla (+1,29%).L’entreprise de satellites AST Space Mobile (+8,63% à 81,20 dollars), concurrente de Starlink, a bondi à l’annonce d’un partenariat avec l’opérateur américain Verizon afin de fournir une connexion mobile aux utilisateurs dans des zones mal couvertes.La plateforme américaine de design collaboratif Figma (+16,83% à 71,08 dollars) a poursuivi son envolée, portée par la nouvelle fonctionnalité du modèle de langage ChatGPT (OpenAI) qui pourra désormais interagir avec certains applications.Depuis le début de la semaine, l’action de Figma a pris 34%.

“Ma mission est terminée”: ce qu’il faut retenir de l’interview de Lecornu

Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a déclaré mercredi soir que sa mission de négociateur était “terminée”, et que cela devrait permettre à Emmanuel Macron de nommer un chef de gouvernement d’ici vendredi soir.Ce qu’il faut retenir de son interview au 20H00 de France 2.- “Un Premier ministre dans les 48 prochaines heures” -A l’issue de deux jours d'”ultimes négociations” menées à la suite de sa démission, Sébastien Lecornu a jugé qu'”il y a une majorité absolue à l’Assemblée nationale qui refuse la dissolution”.”Je sens qu’un chemin est possible encore, il est difficile et j’ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s’éloignaient”, “je pense que la situation permet pour le président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures.”- Vers un débat sur les retraites -Le Premier ministre démissionnaire n’a pas éclairci quelles avancées permettent de lui dire qu’un compromis est possible alors que les partis ont multiplié les lignes rouges contradictoires.”Je vois bien que, en tout cas je l’ai dit au président de la République, il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites”, a-t-il dit. Face à la demande de la gauche qui demande a minima la suspension de la retraite à 64 ans, “vous aurez du mal à siffler en disant +non, non, circulez, y a rien à voir+”.Une suspension coûterait aux finances publiques “pas moins de trois milliards d’euros en fonction du périmètre” en 2027.- Un budget prêt pour lundi -Un projet de budget pour 2026 pourra être présenté en conseil des ministres lundi, date-butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement, mais il “ne sera pas parfait”.”C’est un budget dans lequel même il y a beaucoup à débattre parce que c’est un budget qui avait été plutôt imaginé aussi pour que le débat ait lieu”, a expliqué Sébastien Lecornu qui, démissionnaire, n’a pas voulu en commenter le contenu.- “Je ne cours pas après le job” -Emmanuel Macron pourrait-il le renommer à Matignon ? “Je ne cours pas après le job”, a répondu ce fidèle soutien du président.”Je suis un moine soldat, ce soir ma mission est terminée”, a-t-il ajouté, en référence aux ultimes négociations que lui avait confié le chef de l’Etat lundi après sa démission. “J’ai tout essayé”, mais pas tout réussi “de toutes les évidences”, a-t-il lâché.Il n’a toutefois pas totalement exclu de se succéder à lui-même.Celui qui est tombé juste après la formation de ses ministres en raison de divisions internes a aussi dit: “Si j’ai un regret sur la composition du gouvernement, c’est que j’ai désormais l’intime conviction que l’équipe qui devra prendre les responsabilités dans les temps à venir, quelle qu’elle soit (…), devra être une équipe qui est complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027”.Et il a pris soin de préciser que lui n’était “pas” candidat à l’Elysée.

Le trafic aérien aux Etats-Unis touché par le blocage budgétaire

Des retards et annulations de vol allant crescendo sont redoutés aux Etats-Unis en raison du blocage budgétaire qui paralyse depuis une semaine une partie de l’Etat fédéral, alors que le Congrès n’est toujours pas parvenu mercredi à sortir de l’impasse.Le Sénat a rejeté pour la sixième fois un texte républicain qui propose une simple prolongation du budget actuel jusque fin novembre, de même qu’un texte démocrate qui prévoit de maintenir certaines dépenses de santé.Une semaine après le début de ce “shutdown” qui a mis des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique, l’inquiétude grandit de voir s’allonger les files d’attente dans les aéroports en raison d’un absentéisme croissant des contrôleurs aériens et des agents de sécurité des transports.Les contrôleurs aériens sont considérés comme ayant une mission “essentielle” de service public et ne sont pas mis au chômage technique durant un “shutdown”. Mais puisqu’à l’instar de l’ensemble des fonctionnaires fédéraux, ils ne sont pas payés tant que la paralysie dure, certains préfèrent se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.Le ministre des Transports de Donald Trump, Sean Duffy, a déclaré à la presse lundi qu’une “légère” augmentation du nombre de contrôleurs aériens en arrêt maladie avait déjà été constatée.”Notre priorité c’est la sécurité”, a-t-il affirmé depuis l’aéroport de Newark, en banlieue de New York.”Et donc, si nous avons des arrêts maladie supplémentaires, nous réduirons le flux jusqu’à un rythme cohérent avec la sécurité des Américains”, a ajouté le ministre.- “Sur le reculoir” -Des problèmes de manque de personnel touchent déjà près d’une douzaine d’aéroports à travers le pays, notamment à Chicago et Boston, selon la FAA, le régulateur américain de l’aviation civile.”Comme le ministre Duffy l’a dit, il y a une augmentation des pénuries de personnel à travers le système” de transport aérien, a déclaré l’agence dans un communiqué.”Quand cela se produit, la FAA ralentit le trafic à destination de certains aéroports pour s’assurer de la sécurité des opérations”, a-t-elle précisé.Depuis le début de l’impasse budgétaire au Congrès, chaque camp se retranche sur ses positions, et aucune issue n’est en vue pour le moment.Certains fonctionnaires fédéraux vont manquer leur premier salaire vendredi, et la pression monte sur les élus pour mettre fin à la crise.Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a estimé mercredi devant la presse que les républicains étaient “sur le reculoir”. Le sénateur new-yorkais a pointé en direction des nombreux sondages qui montrent selon lui un manque de soutien envers les arguments de la majorité présidentielle.Donald Trump continue en parallèle de lancer des menaces de conséquences graves si l’opposition ne cède pas. Il a ainsi affirmé mardi que les fonctionnaires fédéraux mis au chômage technique ne recevraient pas automatiquement leurs arriérés de salaire, malgré une loi en ce sens adoptée lors de son premier mandat.Une prise de position à laquelle se sont opposés de nombreux responsables, jusque dans sa majorité.Mercredi, c’est au tour de plus d’1,3 million de militaires de ne pas toucher leur solde comme prévu, une échéance marquante dans un pays où ceux-ci ont une place particulière dans l’esprit du grand public.

L’exploitant du BHV lâché par la Banque des territoires après le scandale Shein

Dans la tourmente depuis son alliance avec Shein et désormais lâchée par la Banque des territoires, l’exploitant du BHV dénonce des “pressions politiques” et assure pouvoir mener à bien le rachat des murs du grand magasin parisien.Depuis le 4 juin, la Société des grands magasins (SGM) et la Banque des territoires, entité de la Caisse des dépôts (CDC), étaient en négociations pour “la création d’une foncière commune pour le rachat des murs” de l’emblématique Bazar de l’Hôtel de Ville, qui sont détenus par les Galeries Lafayette et évalués à 300 millions d’euros selon le magazine Challenges. En 2023, la Société des grands magasins (SGM), avait déjà racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette.Mais l’annonce le 1er octobre par la plateforme asiatique Shein et la SGM d’une alliance pour l’ouverture progressive de six magasins physiques, dont l’un au sein du BHV Marais, en plein cœur du Paris touristique, a remis en cause les négociations immobilières.”La Banque des territoires a pris connaissance de ce partenariat par voie de presse, sans aucune information préalable, entraînant en conséquence une rupture de confiance entre les deux parties”, a regretté l’entité publique dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP et annonçant “la fin des négociations avec la SGM”.Shein est une “entreprise dont le modèle ne correspond pas aux valeurs et à la doctrine d’action de la Banque des territoires”, insiste cette dernière.En novembre, la marque de mode ultra-éphémère Shein doit s’installer de manière pérenne au sixième étage de l’établissement ouvert en 1856 au cœur de Paris et dans cinq magasins des Galeries Lafayette en province.Jusqu’à présent, elle ne vendait ses produits qu’en ligne ou via des boutiques éphémères.Shein n’a pas souhaité réagir au communiqué de la Banque des territoires.- “Le rachat se fera” -Cette annonce par un acteur accusé par ses détracteurs de tuer le prêt-à-porter français a aussitôt suscité une levée de boucliers parmi les commerçants et certains responsables politiques.”La CDC est un partenaire qui a subi de fortes pressions à la suite de l’annonce du partenariat” et “a cédé aux pressions politiques. Ils en tireront les conséquences”, a affirmé la SGM dans une déclaration transmise à l’AFP.La SGM assure également ne pas être inquiète pour le projet immobilier.”Le projet de rachat des murs se fera, SGM ayant d’autres partenaires qui ont confirmé leur engagement et qui soutiennent la démarche de dynamisation et de modernisation de l’offre au BHV”, indique la foncière, sans souhaiter communiquer à ce stade de nom. Au-delà de ce scandale, le BHV fait face à d’importantes difficultés et se voit abandonné par de nombreuses marques à cause d’impayés. Le Slip français est par exemple absent du BHV depuis quinze jours, après dix ans de collaboration.Farrow & Ball (peinture et papier peint), Swarovski (bijoux) ou encore American Vintage (vêtements) ont également quitté le navire, selon les syndicats. A propos de ce litige, la SGM a précédemment assuré à l’AFP que les retards de paiement, de plusieurs millions d’euros, étaient transitoires et imputables à la mise en place d’un nouveau système de comptabilité automatisé. L’annonce du partenariat avec Shein a accru les départs. Plusieurs marques françaises (AIME, Culture Vintage, Talm…) ont décidé de quitter le grand magasin.”A une semaine du démarrage de notre pop‑up au BHV Marais, nous avons pris la décision de tout annuler”, a expliqué mardi sur LinkedIn Chloë Laigre, fondatrice d’Infuse Me, marque de création de cocktails.”Cette collaboration aurait été une vraie fierté pour Infuse Me. Mais nos valeurs ne sont pas en accord avec l’arrivée” de Shein, a-t-elle affirmé dans son message.Fondée en 2012 en Chine et basée à Singapour, Shein se démarque par ses prix extrêmement bas, la profusion des références et son marketing agressif. En 2022, l’entreprise a réalisé 23 milliards de dollars (20 milliards d’euros) de chiffre d’affaires.L’enseigne est régulièrement accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes.Ses principaux marchés se trouvent en Europe et aux États-Unis. Elle ne vend pas en Chine où ses 10.000 fournisseurs fabriquent ses produits.

Le Parlement européen dit non au “steak végétal”

Fini le burger végétarien? Le Parlement européen a voté mercredi pour interdire l’usage de termes comme steak, saucisse ou hamburger pour des produits qui ne contiennent pas de viande. Les eurodéputés ont soutenu par 355 contre 247 voix une proposition de la droite bannissant des dénominations comme “steak végétal”, afin d’éviter une “confusion” avec les produits carnés.Mais le débat est loin d’être clos. La mesure doit encore être négociée avec les 27 États européens.Selon l’eurodéputée de droite Céline Imart, à l’origine du texte adopté mercredi, “il s’agit de transparence et de clarté pour le consommateur et de reconnaissance pour le travail de nos éleveurs”.Il n’est “aucunement question d’interdire les alternatives végétales, mais je suis attachée à la valorisation des termes, à leur sens véritable”, ajoute cette élue française, également exploitante céréalière.Des organisations de consommateurs ont à l’inverse fait part de leur “déception” après ce vote. “Près de 70% des consommateurs européens comprennent ces noms tant que les produits sont clairement étiquetés comme véganes ou végétariens”, affirme Irina Popescu, une responsable du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC).Selon cette organisation, la consommation des produits végétariens imitant la viande a quintuplé depuis 2011, portée par le souci de manger sainement, de défendre le bien-être animal ou de réduire son empreinte environnementale, alors que les élevages sont de gros émetteurs de CO2.Cette loi visant à interdire les dénominations comme le “steak de soja” a provoqué des débats enflammés dans l’hémicycle de Strasbourg.La droite s’est elle-même divisée. L’eurodéputé allemand Peter Liese trouve par exemple “dommage” que le Parlement européen consacre du temps à “une telle bêtise”. “Nous ne devons pas prendre les consommateurs pour des imbéciles”, si “un emballage indique +burger végétarien+ ou +saucisse végétarienne+, chacun peut décider s’il veut l’acheter ou non”, estime-t-il.- “Lobby de la viande” -Les écologistes étaient vent debout contre le texte. La Néerlandaise Anna Strolenberg a tancé le “lobby de la viande” qui “tente d’affaiblir ses concurrents innovants dans le domaine alimentaire”.La filière Elevage et Viande française (Interbev) a, au contraire, salué le vote. Les alternatives végétales “brouillent les repères et affaiblissent la reconnaissance d’un produit brut et 100% naturel”, en “s’appropriant les dénominations de la viande à des fins marketing”, critique Interbev.En 2020, les eurodéputés avaient rejeté une loi sur le même sujet.Mais les élections européennes de 2024 ont changé l’équilibre des partis, accordant plus de places aux députés de droite et d’extrême droite, qui revendiquent leur proximité avec le secteur agricole.Pour Nicolas Schweitzer, le PDG de la marque française La Vie qui fournit Burger King en “bacon végétal”, l’adoption de ce texte, “est une vraie déception”.”Il s’agit uniquement d’une tentative de déstabilisation de la progression des alternatives végétales” qui “répondent à une vraie demande des consommateurs, de plus en plus préoccupés par les enjeux environnementaux, éthiques et de santé soulevés par l’élevage intensif”, a-t-il ajouté auprès de l’AFP.En Allemagne, le sujet inquiète les supermarchés, dont Lidl et Aldi, qui considèrent qu’exclure des “termes familiers” permettant aux “consommateurs de faire un choix éclairé”, rendrait “beaucoup plus difficile pour les entreprises la vente de leurs produits”. Cela “affecterait particulièrement l’Allemagne” le plus large marché pour les alternatives végétales en Europe, assurent-ils.Ce dossier agite aussi les passions en France, où un décret proposant d’interdire ce type d’appellation avait été pris en 2024, pour apaiser la colère des agriculteurs. Il avait été annulé par le Conseil d’Etat fin janvier 2025, dans la foulée d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne.

Lecornu n’a donné “aucune assurance sur la réalité de la suspension” de la réforme des retraites, déplore Faure

Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu n’a donné “aucune assurance sur la réalité de la suspension” de la réforme des retraites, évoquée par l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, a déploré mercredi le patron du PS Olivier Faure, à la sortie de Matignon.”Au moment où nous parlons, nous n’avons aucune assurance sur la réalité de cette suspension. Elle a été évoquée par la seule ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, auteure aussi de cette réforme. Mais personne à ce stade, ne garantit le fait que ce sera le cas”, a expliqué Olivier Faure à la presse après l’entretien entre Sébastien Lecornu et les socialistes. “Cette histoire peut être un leurre complet”, a-t-il mis en garde. “Nous avons aussi demandé à ce que ça ne soit pas simplement un gel de l’âge légal, mais aussi de l’accélération sur la durée de cotisation”, a ajouté le premier secrétaire du Parti socialiste.Il faisait référence au deuxième grand paramètre de la réforme Borne, à savoir la durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein, sans décote.La réforme Borne accélérait en effet l’application de la réforme “Touraine” de 2014, qui a prévu de passer de 42 à 43 années de cotisation nécessaires pour pouvoir partir à la retraite à taux plein.Après son entretien avec les socialistes, Sébastien Lecornu a reçu les communistes qui ont réclamé eux aussi la suspension de la réforme des retraites et que son abrogation “soit soumise au vote des parlementaires une bonne fois pour toutes”, a expliqué le patron du PCF Fabien Roussel.Les consultations devaient ensuite se poursuivre avec les Ecologistes.

Arrivée de Shein au BHV: la Banque des territoires dénonce “une rupture de confiance” et renonce au rachat des murs

La Banque des territoires a annoncé mercredi avoir mis fin aux négociations entamées pour le rachat des murs du BHV avec son exploitant la Société des grands magasins (SGM), invoquant “une rupture de confiance” liée à l’annonce de l’implantation prochaine de la marque asiatique Shein au BHV.”Cette décision fait suite à l’annonce d’un partenariat conclu entre la SGM et Shein, entreprise dont le modèle ne correspond pas aux valeurs et à la doctrine d’action de la Banque des territoires”, a affirmé cette entité de la Caisse des dépôts dans un communiqué transmis à l’AFP.La Banque des territoires avait entamé des négociations le 4 juin avec la SGM “visant à la création d’une foncière commune pour le rachat des murs” de l’emblématique Bazar de l’Hôtel de Ville, qui sont détenus par les Galeries Lafayette et évalués à 300 millions d’euros selon le magazine Challenges qui suit de près l’enseigne.Le 1er octobre, Shein et la SGM ont dévoilé une alliance pour l’ouverture progressive de six magasins physiques et pérennes aux couleurs de la marque de mode ultra-éphémère à prix discount, dont l’un se situera au sein du BHV Marais, en plein cœur du Paris touristique. Shein doit ainsi s’installer au sixième étage de l’établissement ouvert en 1856. Jusqu’à présent, elle ne vendait ses produits qu’en ligne ou via des boutiques éphémères.Cette annonce par un acteur accusé par ses détracteurs de tuer le prêt-à-porter français a aussitôt suscité une levée de boucliers chez les commerçants et certains politiques.La Caisse des dépôts avait déjà dit au lendemain de l’annonce ne “pas cautionner” l’alliance entre Shein et la SGM.”La Banque des territoires a pris connaissance de ce partenariat par voie de presse, sans aucune information préalable, entrainant en conséquence une rupture de confiance entre les deux parties”, a expliqué l’organisme public dans son communiqué.

“Modifier la réforme des retraites” coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027”, selon Roland Lescure

Une suspension de la réforme des retraites, une concession possible pour convaincre les socialistes de trouver un compromis sur le budget, coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027″, a déclaré mercredi le ministre de l’Economie démissionnaire, Roland Lescure.”On a besoin qu’une majorité de l’Assemblée nationale se mette d’accord pour ne pas censurer un gouvernement et faire passer un budget. Il faut que tout le monde fasse des concessions”, a indiqué Roland Lescure sur France Inter.”Moi, je suis prêt à en faire, mais pas à n’importe quel prix”, a-t-il ajouté: “face à des plus, il va falloir des moins, et ça, c’est des choses qu’on va devoir négocier”.”On peut tous dire qu’on peut raser gratis. La réalité, c’est que le budget qui j’espère sera déposé, sera discuté et sera voté avant le 31 décembre, il va falloir qu’il soit équilibré” avec “des recettes en face ou des économies supplémentaires”, a-t-il souligné.Première figure du bloc central à évoquer la possibilité d’une évolution sur la réforme des retraites, la ministre démissionnaire Elisabeth Borne s’est dite mardi, dans une interview au Parisien, ouverte à une “suspension” de la très impopulaire réforme des retraites qu’elle avait fait adopter, sans vote, en 2023, jugeant que “la stabilité du pays était plus importante” qu’un éventuel “totem” sur les retraites et appelant à éviter une dissolution.Cette ouverture a été appréciée comme un “réveil” et “un chemin” par le PS et Place publique, “un signal positif” par la CFDT, la CGT appelant le président de la République Emmanuel Macron à “ne plus faire la sourde oreille”.Selon son entourage, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a demandé il y a 15 jours au ministère de l’Économie une évaluation du coût de l’ensemble du projet de budget alternatif du Parti socialiste, où figure une suspension de la réforme des retraites. A la question de savoir si un Premier ministre de gauche lui poserait problème, le ministre a répondu: “Non. A une condition quand même, c’est qu’il puisse faire ce qu’on n’a pas réussi à faire depuis un an, c’est-à-dire à trouver une majorité capable de voter un budget”.”Bon courage à celle ou celui qui pourrait se retrouver dans cette position (de faire des concessions, NDLR). Et s’il est issu de la gauche et que ça fonctionne, bravo! Parce que quand vous êtes aux commandes (…), vous avez toute la charge sur les épaules”, a relevé Roland Lescure.Par ailleurs, alors que Sébastien Lecornu a défendu mercredi un déficit public “en dessous de 5%” du PIB dans le prochain budget, soit “entre 4,7 et 5% de manière définitive”, Roland Lescure a assuré que les prévisions de croissance (0,7%) et de déficit (5,4%) seraient tenues en 2025. “En 2025, on avait prévu une prévision de croissance, on y sera. On avait prévu un déficit public, on y sera”, a-t-il déclaré. 

La Bourse de Paris évolue en hausse en dépit de la crise politique

La Bourse de Paris évolue en terrain positif mercredi, dans un marché attentif aux évolutions de la crise politique que traverse le pays, le Premier ministre démissionnaire Sebastien Lecornu devant de nouveau prendre la parole en fin de journée.L’indice vedette CAC 40 avançait de 61,73 points (+0,77%) à 8.036,58 points vers 10H20. La veille, le CAC 40 a connu une séance atone (+0,04% à 7.974,85 points à la clôture), après avoir fortement reculé de 1,36% lundi dans le sillage de la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu, quelques heures seulement après la nomination de son gouvernement.”Les investisseurs européens continuent pour l’instant d’ignorer toutes les nouvelles négatives ou les influences du marché. Ainsi, les développements politiques en France restent en arrière-plan”, commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.Depuis dimanche soir, les rebondissements se succèdent dans un nouveau volet de la crise politique française, qui dure depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 décidée par le président Emmanuel Macron. Ce dernier a chargé le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, de tenter des négociations de la dernière chance pendant 48 heures, qui s’achèvent mercredi.Depuis Matignon vers 09H30, Sébastien Lecornu a annoncé l’existence d’une “volonté” des forces politiques du centre, de la droite et de Place publique, d’avoir un budget “avant le 31 décembre”, “une convergence évidemment qui éloigne les perspectives de dissolution”.Le Premier ministre démissionnaire a aussi affirmé que “la cible de déficit public doit être tenue en dessous de 5% du déficit” dans le prochain budget, soit “entre 4,7 et 5% de manière définitive”.Il n’a cependant pas abordé lors de cette allocution la question cruciale d’une éventuelle suspension de la réforme des retraites sur laquelle il était très attendu. Il a en revanche indiqué qu’il s’exprimerait en fin de journée après ses entretiens.Mardi soir, Sébastien Lecornu a “ouvert la porte” à une “suspension” de la réforme des retraites. Un “bougé” de taille tant le dossier divise la classe politique française depuis 2023 et a alimenté des manifestations massives.Mais la suspension de la réforme coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027″, a déclaré mercredi le ministre de l’Economie démissionnaire, Roland Lescure.”Difficile pour Emmanuel Macron de renoncer à une des rares réformes structurelles de son bilan, d’autant plus qu’un retour en arrière sur cette question pourrait (…) alimenter la défiance des marchés financiers”, note Michaël Nizard, directeur des Gestions multi-actifs de Rothschild AM. Sur le marché de la dette, le rendement de l’emprunt français à dix ans s’établissait à 3,53% vers 10H15, en baisse par rapport à la clôture la veille (à 3,57%). Son équivalent allemand, qui fait référence en Europe, était à 2,68%, après 2,71% mardi soir.L’écart entre les deux taux continuait d’osciller autour de 85 points de base (0,85%). En comparaison, avant la dissolution de l’Assemblée nationale, il se situait autour de 50 points de base.Les banques dans le vertLes banques évoluent en terrain positif mercredi après avoir reculé de 3,2% à 4,2% lundi dans le sillage de l’annonce de la démission surprise de Sébastien Lecornu.Vers 10H00, Société Générale prenait 2,59% à 54,68 euros, Crédit Agricole 1,81% à 16,60 euros, et BNP Parbibas 1,30% à 75,60 euros.En dépit de la crise politique, depuis le début de l’année, les banques françaises affichent de fortes progression en Bourse: Société Générale voit sont action s’envoler de plus de 100% depuis le 1er janvier, Crédit Agricole et BNP Paribas d’environ 25%.ArcelorMittal soutenu par des mesures européennesLa Commission européenne a dévoilé mardi des mesures sans précédent sur l’acier, dont le doublement des droits de douane sur les importations, afin de protéger les sidérurgistes face à une concurrence chinoise de plus en plus écrasante et jugée déloyale.A la cote parisienne, ArcelorMittal bondissait de 3,62% à 34,33 euros, s’arrogeant la plus forte progression sur le CAC 40.