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L’économie allemande traverse “sa crise la plus profonde” de l’après-guerre, selon les industriels

L’économie allemande traverse “sa crise la plus profonde” de l’après-guerre, a averti mardi la première fédération industrielle du pays, reprochant au gouvernement son inaction malgré une quatrième année consécutive de production industrielle en chute.Le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne devrait au mieux connaître une année de stagnation en 2025, après deux ans de récession, tandis que le chancelier Friedrich Merz semble peiner à trouver la recette pour mener des réformes et donner confiance aux entreprises.”L’économie allemande est en chute libre et pourtant le gouvernement ne réagit pas avec la détermination nécessaire”, a dénoncé dans un communiqué Peter Leibinger, président de la Fédération des industries allemandes (BDI). Le communiqué de cette organisation patronale est pour le moins alarmiste et critique du chancelier Merz, un conservateur allié aux sociaux-démocrates au sein d’une coalition gouvernementale assez impopulaire, arrivée au pouvoir au printemps, après des élections législatives marquées par l’essor de l’extrême droite.”Nous attendons cette année une chute de la production de 2%, la production industrielle sera donc en recul pour la 4e année consécutive. Ce n’est pas un trou d’air conjoncturel, mais un décrochage structurel”, martèle le BDI, appelant les autorités à un “tournant dans la politique économique, avec des priorités claires pour la compétitivité et la croissance”.Après avoir fait longtemps exception dans une Europe désindustrialisée, l’Allemagne a profité d’une insolente bonne santé économique dans les années 2010, grâce à un modèle fondé sur l’exportation de produits à haute valeur ajoutée sortant d’usines tournant à plein régime à l’aide du gaz russe bon marché.- Trop-plein de règles -Mais la pandémie de Covid-19, l’envolée du coût de l’énergie après l’invasion russe de l’Ukraine, un manque d’innovation, la concurrence chinoise et désormais les taxes douanières américaines sont venus éroder ses fondations, transformant peu à peu la première économie européenne en homme malade du continent.Le chancelier Merz a promis cet automne une série de réformes et un toilettage bureaucratique en Allemagne comme en Europe, répondant à une revendication des entreprises qui jugent les règlementations trop complexes, y voyant un frein à l’innovation et un moteur de coûts.”Nous avons trop d’exigences réglementaires”, abonde dans une réaction à l’AFP Brian Fürderer, patron de Microqore Medical, un fabricant d’équipements chirurgicaux. Pour cet entrepreneur, le processus allant de “la certification à la mise sur le marché d’un produit prend beaucoup trop de temps et est beaucoup trop compliqué”.M. Fürderer regrette également que les Allemands soient “toujours dépendants de marques étrangères” dans les domaines clés comme l’IA ou les logiciels.La semaine dernière au Parlement, Friedrich Merz a défendu son action, énumérant les réformes adoptées comme la baisse de la fiscalité des entreprises ou la tarification de l’électricité. Mais pour les industriels, ça ne va pas assez vite.- “Réformes structurelles” -“Chaque mois sans réformes structurelles résolues coûtera encore des emplois”, juge le BDI.La transformation de l’industrie allemande met l’emploi sous pression: l’automobile a perdu 6,3% de ses effectifs en un an, soit 48.700 postes, la métallurgie 2,6% depuis un an et plus de 11% depuis 2019, détaille le BDI dans un rapport publié mardi.Dans l’automobile, Volkswagen prévoit ainsi la suppression de 35.000 emplois d’ici 2030, soit 29% de ses effectifs en Allemagne.La fédération de l’industrie chimique et pharmaceutique a déjà alerté sur un niveau de production au plus bas depuis 30 ans dans la chimie. À l’inverse, l’industrie de l’armement, dopée par des investissements massifs, fait figure de bouée de sauvetage pour le gouvernement, qui a appelé mardi à une coopération renforcée entre secteurs.Et si “la situation est sans aucun doute grave”, outre la défense, des secteurs “comme l’aéronautique, la technologie médicale, l’industrie ferroviaire, la technologie énergétique” se portent “globalement bien”, tempère dans une réaction à l’AFP vice-président du syndicat de la métallurgie IG Metall.

La Bourse de Paris dans l’attente de nouvelles sur l’Ukraine et l’économie américaine

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse mardi, à l’exception des banques, dans une séance calme marquée par l’attente, d’un côté, d’indicateurs économiques américains déterminants pour la politique monétaire du pays, et de l’autre, de nouvelles sur les négociations pour la paix en Ukraine.Le CAC 40 a perdu 0,28%, soit 22,39 points, pour s’établir à 8.074,61 points. La veille, l’indice vedette parisien a cédé 0,32%, clôturant à 8.097,00 points.”On a un CAC 40 et d’autres indices européens assez timides depuis le début de  la semaine”, constate Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France, interrogé par l’AFP.”Une atmosphère de calme règne sur les marchés”, note Fawad Razaqzada, analyste marchés chez Forex.com, pour qui “l’absence de nouvelles majeures a certainement contribué à ce ton plus serein”.Les investisseurs patientent avant la publication mercredi du rapport mensuel sur les créations d’emplois aux Etats-Unis dans le secteur privé pour novembre puis, vendredi, la très attendue inflation, selon l’indice PCE, pour le mois de septembre.En parallèle, le marché scrute les nouvelles sur de potentielles avancées pour mettre fin à la guerre en Ukraine.Le président russe Vladimir Poutine a accueilli mardi soir au Kremlin l’émissaire américain Steve Witkoff pour évoquer le plan de Washington visant à mettre fin à la guerre, selon des images de la télévision russe.Une délégation de Kiev pourrait rencontrer mercredi Steve Witkoff et le gendre du président américain, Jared Kushner, en Europe après leurs pourparlers à Moscou, selon une source ukrainienne à l’AFP. L’Ukraine guette avec attention les résultats de cet entretien, le président Volodymyr Zelensky ayant plaidé mardi pour une fin de la guerre et pas “seulement à une pause” dans les combats.Les banques au beau fixeLes banques françaises sont les grandes gagnantes de la séance boursière, Société Générale s’octroyant 2,24% à 61,06 euros, BNP Paribas 2,23% à 75,08 euros, et Crédit Agricole 1,57% à 16,84 euros.Les investisseurs digèrent toujours les propos tenus lundi par le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, qui ont renforcé les attentes d’une hausse de taux de l’institution dès sa réunion des 18-19 décembre.La BoJ va ainsi “réduire l’écart de taux avec les autres banques centrales”, et donc ” déboucler les opportunités de +carry trade+”, un mécanisme consiste à emprunter dans une devise dont la banque centrale pratique des taux bas, comme celle du Japon, pour placer ses fonds dans des actifs à plus haut rendement, explique M. Baradez.Les attentes de hausses de taux de la BoJ font monter également les taux américains et européens: “tout ce qui se passe au Japon déborde des frontières par les phénomènes de transmission de liquidités du Japon aux autres zones”, ajoute-t-il.Les banques profitent ensuite des taux plus élevés car “les marges des banques sont contraintes par les taux faibles”, poursuit Alexandre Baradez. “Quand les taux se redressent, cela profite aux valeurs bancaires en autorisant les banques à faire des marges confortables sur la partie crédit”.

Shein esquive les députés, la procureure de la République saisie

Comme prévu, Shein n’est pas venu: la plateforme d’e-commerce a refusé mardi de se rendre devant une commission de l’Assemblée nationale, tant que la décision de justice sur sa suspension n’est pas rendue, et va en conséquence faire l’objet d’une saisine de la procureure de la République.La sanction encourue est très faible: une amende de 7.500 euros. Mais elle est “symbolique” face à l’attitude “irrespectueuse” de la marque de mode éphémère, explique Sandrine Le Feur, députée Renaissance, présidente de la commission Développement durable et Aménagement du territoire de l’Assemblée, devant laquelle l’entreprise était convoquée.Shein a déjà écopé cette année en France de trois amendes d’un total de 191 millions d’euros, notamment pour fausses promotions et informations trompeuses.Le groupe asiatique avait demandé la semaine dernière un nouveau report de cette audience, arguant qu’il souhaitait attendre d’abord la décision du tribunal judiciaire de Paris sur sa suspension, réclamée par l’Etat en raison des produits interdits qu’elle vendait.Après la découverte fin octobre de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A, Shein avait été convoqué une première fois le 18 novembre devant la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France de l’Assemblée. C’est ensuite la commission Développement durable qui avait pris le relais, en convoquant Shein le 26 novembre puis le 2 décembre. A chaque fois, Shein a demandé un report en raison de la procédure judiciaire déclenchée par le gouvernement.- “Pas une excuse” -“Les députés sont respectueux des enquêtes en cours et de la séparation des pouvoirs et donc cette enquête n’est absolument pas une excuse”, a répondu Sandrine Le Feur.”Choquée” par les “trois refus” de Shein, elle explique que la saisine du procureur de la République est “une première” pour une commission permanente de l’Assemblée.Cette saisine doit être faite mardi soir, a précisé le cabinet de Mme Le Feur à l’AFP.Selon elle, le comportement de Shein n’est “pas acceptable”. Elle s’indigne notamment de la demande par le groupe asiatique d’un “entretien préalable (…) pour s’assurer de la bonne tenue de l’audition”.Shein a pris “connaissance” de la saisine, et “réaffirme sa volonté de participer aux travaux” de la commission, réagit l’entreprise dans un communiqué transmis à l’AFP.”Nous considérons que toute contribution doit intervenir dans le respect des procédures judiciaires en cours et à l’issue de la décision attendue du tribunal judiciaire”, répète Shein. Une proposition transpartisane de résolution européenne sera par ailleurs soumise mercredi en commission européenne de l’Assemblée pour alerter Bruxelles et demander la suspension de la plateforme à l’échelle de l’UE.Mercredi 10 décembre, les dérives des plateformes d’e-commerce seront encore à l’ordre du jour parlementaire avec la présentation du rapport de la mission d’information sur les contrôles des produits importés.Avant cela, Shein sera au tribunal vendredi. L’Etat y demandera une suspension du site pendant trois mois et une réouverture assortie de conditions, sous contrôle de l’Arcom, régulateur du numérique.Le parquet de Paris avait indiqué la semaine dernière qu’une demande de blocage de trois mois pourrait être considérée comme disproportionnée au regard de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme.Face à une première tentative de suspension début novembre, le groupe avait retiré les produits incriminés et suspendu toutes les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa “marketplace”, ainsi que celles hors habillement.

Pas question de toucher au fonctionnement du livret A, assure Roland Lescure

Le ministre de l’Economie et des Finances Roland Lescure a assuré mardi que le gouvernement “n’envisageait absolument pas” de toucher au fonctionnement du Livret A, que suggère de modifier le Conseil des prélèvements obligatoires, un organisme rattaché à la Cour des Comptes.”Les recommandations rendues publiques hier n’engagent que la Cour des comptes et ne constituent en aucun cas la position du Gouvernement”, assure-t-il dans un message posté sur le réseau social Bluesky.Dans un rapport présenté lundi, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) suggère de nombreuses pistes pour réformer la fiscalité du patrimoine, et notamment de modifier les plafonds des livrets d’épargne réglementée (Livret A, livret d’Epargne Populaire-LEP…), en soumettant à l’impôt ce qui dépasserait du plafond.Cela permettrait, selon le CPO, d’inciter à réorienter l’épargne populaire vers des investissements qu’il juge plus efficaces pour l’économie.”Le Gouvernement n’envisage absolument pas de toucher au fonctionnement du Livret A : ni à travers une réduction de son plafond, ni par une fiscalisation, y compris partielle”, assure M. Lescure.Pour lui, le Livret A est “un produit d’épargne populaire essentiel, qui joue un rôle déterminant dans le financement du logement social et du renouvellement urbain”, et “il constitue un outil central pour soutenir les ménages qui en ont le plus besoin”.”S’agissant des préoccupations exprimées sur le pouvoir d’achat”, M. Lescure rappelle dans son message toutes les mesures “fortes” qu’avait prise le gouvernement pour lutter contre l’inflation ces dernières années, comme le bouclier tarifaire ou les chèques énergie.Le sujet est inflammable politiquement. Le ministre bataille ainsi verbalement depuis plusieurs jours avec le RN, dont le président Jordan Bardella a appelé ses partisans à “se mobiliser” contre un projet de hausse des certificats d’économie d’énergie (CEE).Celui-ci fera monter les prix du carburant à la pompe de 4 à 6 centimes par litre en janvier, a prévenu mercredi l’Union française des industries pétrolières (Ufip). Rappelant que les CEE financent la transition écologique des moins aisés, M. Lescure a accusé M. Bardella, “de ne pas savoir de quoi il parle ou de mentir comme un arracheur de dents”, samedi sur BFMTV.”S’il veut relayer la communication (des pétroliers) il peut le faire, mais il devrait plutôt utiliser la relation qu’il a avec eux pour les convaincre de ne pas augmenter les prix” du carburant, avait-il lancé.

Les Bourses européennes terminent indécises

Les Bourses européennes ont terminé sans direction claire mardi, indécises en pleines négociations pour mettre un terme à la guerre en Ukraine et avant la publication de plusieurs indicateurs macroéconomiques américains déterminants pour la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).La Bourse de Paris a perdu 0,28%, Londres est restée à l’équilibre (-0,01%), quand Francfort a gagné 0,51% et Milan 0,22%.

La vente de Valeurs actuelles à un trio d’investisseurs dont Pierre-Edouard Stérin finalisée

La vente de l’hebdomadaire de droite conservatrice Valeurs actuelles par son propriétaire, la famille Safa, à un trio d’investisseurs où figure le milliardaire catholique Pierre-Edouard Stérin a été finalisée, ont indiqué mardi à l’AFP les vendeurs et une source proche du dossier.”Le groupe Pidevmedias a vendu Valmonde, la société éditrice de Valeurs actuelles, à un trio d’investisseurs composé de Benjamin La Combe, Alexis Caude et Pierre-Edouard Stérin”, a déclaré à l’AFP le président de Pidevmedias, Erik Monjalous.”Notre conseil de surveillance avait donné son accord il y a quelques semaines. Nous avons signé le contrat de vente ce (mardi) matin”, a ajouté M. Monjalous. Une source proche de la vente, qui a tenu à rester anonyme, a confirmé la transaction. Aucun montant n’a été communiqué.Valmonde appartenait aux héritiers de l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa, mort en janvier 2024 et qui avait racheté ce groupe en 2015.L’opération, qui avait été annoncée fin septembre, permet à Pierre-Edouard Stérin, catholique conservateur installé en Belgique, de renforcer sa présence dans le paysage français. L’homme d’affaires, que les coffrets cadeaux Smartbox ont rendu milliardaire, est sorti de l’ombre depuis que son projet politique “Périclès”, acronyme de “Patriotes enracinés résistants identitaires chrétiens libéraux européens souverainistes”, a été rendu public en 2024 par L’Humanité et le JDD.Il avait cherché en vain à racheter l’hebdomadaire Marianne en 2024, mais la rédaction s’y était opposée.L’actuel directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, Tugdual Denis, restera à son poste. Sous son impulsion, l’hebdomadaire a lancé une nouvelle formule en janvier, en revendiquant un cap “libéral-conservateur”, après le départ en 2023 de Geoffroy Lejeune, licencié avec fracas et parti diriger le Journal du dimanche (JDD) du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.  Sous la direction de M. Lejeune (2016-2023), Valeurs actuelles avait soutenu le candidat d’extrême droite Eric Zemmour à la présidentielle de 2022 et s’était spécialisé dans les Unes choc, sur le “grand remplacement”, les “racailles” ou “la terreur vegan”.Entre juillet 2024 et juin 2025, Valeurs actuelles s’est vendu à 73.000 exemplaires en moyenne par numéro, soit une baisse des ventes de 21% sur un an, selon l’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias). Sa diffusion payée s’élevait à 114.000 exemplaires en 2021.

La démographie, défi à anticiper pour les finances publiques, selon un rapport

Fécondité en baisse, allongement de l’espérance de vie: le poids de la démographie sur les finances publiques va aller croissant, souligne mardi la Cour des comptes, qui invite à repenser “la vision collective” du vieillissement et de l’âge du départ à la retraite. “La contrainte systémique que fait peser la démographie sur les systèmes de retraite par répartition invite à repenser la tranche d’âge 60-70 ans comme une décennie où l’activité professionnelle devra continuer à prendre une place croissante pour ceux qui le pourront”, note le rapport de la Cour des comptes.A l’heure où l’Assemblée nationale va reprendre l’examen du budget de la Sécurité sociale, la Cour souligne que “l’âge de bascule” du travail à l retraite exerce, “au moins autant que le niveau des pensions, une influence décisive sur l’équilibre des finances publiques”. Mais “l’intensité du débat sur les retraites” ne devrait pas éclipser les autres défis posés par le vieillissement de la population, insiste l’institution.Avec le déclin de la fécondité (1,62 enfant par femme en 2024), l’espérance de vie allongée, l’arrivée à des âges avancés des générations nombreuses du baby-boom, la part des 65 ans et plus dans la population française est passée de 16,3% en 2005 à 21,8% en 2024. Par ailleurs, d’ici 2070, cette part pourrait même atteindre 28,9%. Pour la Cour des comptes, la réduction du nombre d’habitants en âge de travailler va éroder les recettes publiques, qui vont décrocher par rapport à des dépenses pour les retraites, la santé et la dépendance durablement augmentées par les effets du vieillissement.En maintenant les dépenses par tête et par tranche d’âge à leur niveau actuel, les dépenses publiques pourraient représenter 60,8% du PIB en 2070, un niveau comparable à celui déjà atteint lors du pic de la crise du Covid-19. Il est ensuite revenu à 57%.Concernant l’hypothèse d’une stabilisation à ce niveau à l’horizon 2070, la dépense publique annuelle par tête “devrait alors être réduite”, au fil des décennies, “de 1,7% en 2030, 3,3% en 2040, 4,8% en 2050, 5,1% en 2060 et 6,1% en 2070”, écrit le rapport.Dans ce contexte, les modalités de financement du système de protection sociale “seront nécessairement appelées à évoluer” et il incombera aux responsables politiques d’arbitrer “entre fiscalité ou cotisations, solidarité intergénérationnelle ou intragénérationnelle, secteur public et secteur privé” pour garantir équité et soutenabilité, selon les estimations de la Cour.Avec ce document, la Cour n’est “pas en train d’appeler à la retraite à 70 ans” mais elle espère “éclairer le débat public que nous devons impérativement avoir, et je pense en premier lieu à (l’élection présidentielle de) 2027” , a souligné Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, en marge d’une conférence de presse. Car malgré son prévisible impact massif sur les finances publiques, “la démographie reste la grande absente” des débats budgétaires, a-t-il souligné. Pour M. Moscovici, pouvoirs publics et partenaires sociaux doivent anticiper ces transformations démographiques, faute de quoi la France risque de se retrouver “au pied du mur”.”Ne commettons pas la même erreur avec la démographie que celle que nous avons commise avec la dette publique”, a-t-il prévenu. 

Dermatose: un troupeau abattu dans le Doubs malgré une mobilisation

Des centaines de manifestants et des recours devant le Tribunal administratif n’y auront rien changé: un troupeau de vaches, pourtant vaccinées contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), devait être abattu mardi dans une ferme du Doubs.Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes dans la matinée afin d’évacuer des manifestants dans cette ferme de Pouilley-Français où 83 vaches doivent être envoyées à la mort.”C’était ultra-violent”, a dénoncé Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne présent sur place. “On ne supporte plus cette façon autoritaire de gérer les crises sanitaires”.Dans un communiqué, la préfecture a fait état de quelque 300 manifestants, face à “un dispositif de sécurité composé de 175 gendarmes”. Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, avait interdit lundi soir toute manifestation “aux abords de l’exploitation”.”Les forces de l’ordre ont effectué un tir défensif de LBD face à des tracteurs en mouvement vers des gendarmes, mais aucune personne n’a été blessée”, indique la préfectureDeux personnes ont été interpellées dans cette exploitation près de Besançon, dont le propriétaire Cédric Lhomme avait lancé un appel, relayé par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, à se rassembler afin d’empêcher les abattages.”L’opération de dépeuplement du cheptel de Pouilley-Français est engagée”, a déclaré la préfecture du Doubs dans le communiqué.”Le préfet du Doubs renouvelle son entier soutien à l’éleveur et sa famille dans cette épreuve, ainsi qu’aux intervenants mobilisés sur cette opération”, a-t-elle indiqué, ajoutant que les forces de l’ordre sécurisaient l’exploitation “afin de permettre le bon déroulement des opérations”.Les bovins avaient bien été vaccinés contre la DNC mais une vache a été testée positive vendredi, ce qui doit entraîner d’après les services de l’Etat l’abattage de tout le troupeau.- Apparition de nodules -Les organisations agricoles avaient saisi le tribunal administratif de Besançon, mais peine perdue, ce dernier a rejeté en début d’après-midi leur recours en référé.Dans son ordonnance, le tribunal souligne notamment que la “présence d’une bête contaminée démontre que la vaccination de l’ensemble du cheptel a été réalisée trop tardivement pour le prémunir de la dermatose nodulaire”, et fait courir des risques aux exploitations situées à proximité.Céline Lhomme, l’épouse de l’exploitant, a plus tôt déclaré à l’AFP que la vache en question allait “très bien” et que les nodules qui sont apparus pourraient être liés à sa vaccination.Elle a indiqué avoir demandé à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, originaire du Doubs, d’intervenir. “Elle fait la sourde oreille, on n’a aucune nouvelle”, a regretté Mme Lhomme.Sollicité, le ministère de l’Agriculture n’a pas réagi dans l’immédiat.Le procureur de la République de Besançon, Cédric Logelin, a précisé que les deux personnes interpellées sont poursuivies pour “violence avec arme” et refus d’obtempérer par conducteur d’un véhicule. Il a ajouté que le conducteur d’un tracteur “a été touché à l’épaule” et que des examens médicaux sont en cours pour les deux gardés à vue.A l’autre bout du pays, une centaine de manifestants ont tenté lundi de s’opposer à l’abattage, dans les Pyrénées-Orientales, d’environ 80 bovins dans le cadre de la lutte contre la DNC, avant d’être délogés par les gendarmes.

Wall Street ouvre dans le vert, tente un rebond

La Bourse de New York évoluait en hausse mardi, tentant un rebond après ses pertes de la veille, dans l’attente de la publication de plusieurs indicateurs macroéconomiques américains.Vers 14H45 GMT, le Dow Jones prenait 0,10%, l’indice Nasdaq gagnait 0,80% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 0,36%.”Hier, il y avait un sentiment d’aversion au risque sur le marché (…) et nous assistons aujourd’hui à un léger rebond”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.La place américaine a été minée la veille par le recul de certains titres du secteur technologique et des cryptoactifs.Mais “les valeurs technologiques à très forte capitalisation sont pour la plupart en hausse ce matin, dans un contexte d’actualité calme”, remarquent les analystes de Briefing.com.Mardi, les “Sept Magnifiques”, surnom donné aux grands noms du secteur technologique, évoluaient pour la plupart dans le vert, à l’instar de Nvidia (+3,10%), Tesla (+0,63%), Alphabet (+0,93%) ou Meta (+0,41%).Les valeurs associées au secteur des cryptomonnaies retrouvaient aussi des couleurs en même temps que le bitcoin, qui a fortement chuté la veille.Les plateformes d’échange Coinbase (+2,12% à 265,35 dollars) et Robinhood (+1,32% à 124,87 dollars) prenaient toutes les deux de la vitesse.”Il y a toujours de l’argent qui est investi dans les actions et l’environnement reste solide”, estime M. Sarhan.Côté indicateurs, les acteurs du marché attendent mercredi le rapport mensuel sur les créations d’emplois dans le secteur privé pour novembre, puis, vendredi, l’inflation pour le mois de septembre.La publication de plusieurs indices américains clés a été retardée en raison de la paralysie budgétaire (“shutdown”) de 43 jours qui a touché les Etats-Unis.”Ce sont, pour la plupart, des données anciennes et le marché est un mécanisme tourné vers l’avenir”, souligne Adam Sarhan.Aussi, selon l’analyste, ces indicateurs ne sont pas susceptibles d’altérer de manière significative les anticipations d’une baisse des taux d’un quart de point lors de la prochaine réunion de la banque centrale américaine (Fed), les 9 et 10 septembre.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se tendait à 4,10%, contre 4,09% à la clôture lundi.A la cote, l’avionneur Boeing brillait (5,78% à 197,23 dollars) après que son directeur financier, Jay Malave, a confirmé mardi lors d’une conférence les anticipations opérationnelles et financières évoquées par le patron du groupe ces dernières semaines.Le titre de Synopsys (+2,21% à 447,96 dollars), spécialisé dans le développement de logiciels pour l’industrie des semi-conducteurs, profitait encore de l’achat par Nvidia de 2 milliards de dollars d’actions du groupe.Cette transaction, annoncée la veille, s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique visant à accélérer le développement de systèmes dans les domaines de l’informatique et de l’IA.L’opérateur de services d’informatique à distance (cloud) Snowflake était recherché (+5,47% à 265,78 dollars) avant la publication de ses résultats trimestriels mercredi. L’action du groupe a bondi de plus de 50% en un an.

L’Assemblée ouvre une semaine décisive pour le budget de la Sécurité sociale

Un acte 2 décisif: les députés planchent à nouveau mardi sur le projet de budget de la Sécurité sociale, à l’avenir très incertain, avec encore de multiples compromis à trouver pour le gouvernement à gauche… sans perdre sa droite. Retraites, franchises, déficit à contenir… Les sujets explosifs ne manquent pas, tous facteurs d’une équation difficile pour rassembler des voix de groupes aux positions souvent opposées.Une adoption du texte mardi prochain serait une victoire majeure pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, qui, contraint par son absence de majorité, place le Parlement au centre de la construction budgétaire.Des cadres du camp gouvernemental espèrent qu’elle enclenche une dynamique positive pour le projet de budget de l’Etat, encore plus clivant.Mais un rejet serait un désaveu cinglant de la méthode gouvernementale.Quoiqu’il en soit, a plaidé mardi la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, voter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 n’aura “rien à voir avec un quelconque soutien au gouvernement”.L’examen du texte devrait commencer en fin d’après-midi, en présence du Premier ministre – qui pourrait prendre la parole – par une motion de rejet préalable des Insoumis, a priori vouée à l’échec. Les débats sur les quelque 980 amendements pourront aller jusqu’à dimanche. A mi-parcours, les députés voteront d’abord sur la partie recettes. Rejetée, elle emporterait l’ensemble du texte.Face au rejet attendu du texte par le RN et LFI qui regroupent quelque 210 députés, l’adoption du projet de loi “ne repose pas uniquement sur les groupes qui soutiennent le gouvernement et sur le Parti socialiste”, a insisté Mme Bregeon. Mais le Premier ministre est exposé à des défections dans le camp gouvernemental. En l’état, “on ne peut pas voter pour”, a jugé Edouard Philippe devant le groupe Horizons, qui oscille entre vote contre et abstention.L’adoption de justesse de ce PLFSS en première lecture avait permis de débattre notamment de la suspension de la réforme des retraites, concédée par le gouvernement contre une non-censure du PS. Les députés n’avaient pas fini l’examen dans les temps, et le Sénat a profondément remanié le texte, annulant la suspension de la réforme. C’est de sa copie que les députés repartent.- “Dernier kilomètre” -Le moment est crucial car si le dernier mot est donné à l’Assemblée nationale après un nouveau passage au Sénat, la copie finale ne pourra que très peu différer de celle écrite par les députés cette semaine.Pour le rapporteur général Thibault Bazin (LR), “si on évite les irritants, et qu’on n’en crée pas de nouveau (…) on peut avoir un chemin”.Mais cela impliquera selon lui un déficit de la “Sécu” plus important que 20 milliards d’euros, limite fixée par le gouvernement, alors que l’Assemblée nationale en première lecture le portait à 24 milliards.”On a l’impression d’être à la veille d’un match de Ligue des Champions”, souligne Jérôme Guedj, député PS. “Sur les 660 milliards du budget de la Sécu, le dernier kilomètre porte” sur quelques milliards d’euros, note-t-il.Les députés devraient ré-indexer sur l’inflation les minimas sociaux et pensions de retraite. Et suspendre de nouveau la réforme des retraites.Une bataille aura lieu sur une mesure proposée par la gauche pour engranger des recettes: l’augmentation de la part de CSG sur les revenus du capital. Irritant la droite, elle avait motivé certains députés LR et Horizons à s’abstenir en première lecture.Autre point brûlant: les franchises médicales, reste à charge payé par les patients par exemple sur les médicaments, que le gouvernement entend doubler par décret.”Il doit renoncer” à cette “mesure injuste”, a martelé le groupe écologiste, dont le vote pourrait être décisif.Côté Rassemblement national, Christophe Bentz dénonce à la fois des “dérapages et insincérités budgétaires” et des mesures “injustes socialement et contraignantes économiquement”. – “Qu’un chemin: le compromis” -A l’approche du match, tout le monde semble se renvoyer la balle.Les socialistes estiment que le gouvernement doit convaincre les écologistes. “Le PS doit faire le travail” auprès d’eux, lance en retour un cadre Renaissance, qui appelle parallèlement PS et LR à se “rendre compte qu’ils ont besoin (des concessions) de l’un et l’autre” pour que le texte passe.Le gouvernement, qui alerte sur un déficit de la Sécurité sociale approchant “30 milliards” d’euros en l’absence de budget, pourrait-il ressusciter le 49.3 pour passer l’obstacle ? Certains députés le souhaitent, estimant plus facile pour les socialistes, voire pour Horizons et LR, de ne pas censurer le gouvernement que de voter ce compromis.Une piste écartée par l’entourage de M. Lecornu: “Il n’y a qu’un chemin, le compromis parlementaire”.