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“Je ne peux pas manger”: des millions d’Américains privés d’aide alimentaire à cause de la paralysie budgétaire

Eric Dunham, père de famille et porteur de handicap, dépend du programme public d’aide alimentaire pour vivre et se nourrir, comme 42 millions d’Américains. Mais la paralysie budgétaire aux Etats-Unis a causé la récente suspension de ces aides. “Si je ne reçois pas mes bons alimentaires, je ne peux pas manger”, témoigne cet homme de 36 ans, qui navigue entre plusieurs petits boulots. Il explique qu’après avoir déduit la pension alimentaire mensuelle de son salaire pour ses deux enfants, il ne lui reste “que 24 dollars” pour vivre.Ce midi, il a pu déjeuner grâce aux dons d’un restaurant de Houston, au Texas, dans le sud des Etats-Unis.Les effets du blocage budgétaire, débuté il y a plus d’un mois, se sont étendus samedi aux Américains qui dépendent du programme Snap, que l’Etat fédéral a arrêté de financer malgré une décision de justice ordonnant son maintien. Donald Trump a affirmé sa volonté de continuer à financer l’aide alimentaire, mais pendant que l’administration américaine s’adapte, des millions d’Américains se retrouvent privés de ce programme essentiel.- Solidarité -Par ailleurs, des centaines de milliers de fonctionnaires ont été mis au chômage technique, causant des perturbations dans le trafic aérien ou la fermeture de parcs nationaux. “Il y a beaucoup de licenciements et, en plus, les gens n’ont plus droit aux bons alimentaires. Personne ne sait ce qu’il va se passer, alors j’ai préparé des sandwichs pour les bénéficiaires du programme Snap, afin qu’ils aient au moins un repas garanti”, affirme Nhan Ngo, le propriétaire du restaurant où Eric Dunham a pu déjeuner.Dans le sud de cette ville de plus de 2 millions d’habitants, des milliers d’automobilistes qui n’ont pas reçu leurs bons alimentaires – ou craignent de ne pas les recevoir cette semaine – font la queue devant un stade où la banque alimentaire de Houston remplit les coffres de voitures de fruits et de denrées non périssables.”Aujourd’hui, le programme d’aide Snap a été suspendu, ce qui est sans précédent dans l’histoire. Cela touche environ 425.000 foyers rien que dans la région de Houston. Tout le monde fait son possible pour aider ces familles à s’en sortir en attendant”, affirme Brian Greene, président de la banque alimentaire de Houston.Car bien qu’un juge fédéral ait ordonné vendredi le maintien du programme, “il faudra plusieurs jours pour que ça redémarre”, dit-il.- “Déclencher une guerre” -Cette suspension de Snap a touché Sandra Guzmán, 36 ans, mère de deux enfants, qui a demandé la semaine dernière ses bons alimentaires, sans succès.”J’ai appelé il y a deux jours pour demander mes bons et on m’a dit qu’on ne savait pas ce qui allait se passer (…) On ne parle pas de quelque chose de luxueux, mais de quelque chose de basique : de la nourriture pour mes enfants. Les bons alimentaires représentent 40 % de mes dépenses, cela a donc un très gros impact sur ma famille” , explique-t-elle.May Willoughby, 72 ans, est venue au stade avec sa petite-fille pour récupérer des vivres. Elle pense que si Snap n’est pas rétabli, cela pourrait semer le chaos à travers le pays.”Nous avons besoin de nos bons alimentaires, de notre sécurité sociale, de notre assurance maladie, et nous en avons besoin maintenant. Si vous les supprimez, cela va déclencher une guerre et les gens vont commencer à voler, à se battre entre eux pour obtenir ce dont ils ont besoin pour nourrir leurs familles”, insiste-t-elle.Un peu plus loin, Carolyn Guy, 51 ans, mère de quatre enfants et actuellement sans emploi, a jugé absurde que l’administration investisse dans d’autres choses, comme la nouvelle salle de bal à 300 millions de dollars voulue par Donald Trump à la Maison Blanche, plutôt que dans l’aide alimentaire.”Ils nous enlèvent nos bons alimentaires, mais ils vont construire une salle de bal. Ca n’a aucun sens”, regrette-t-elle. 

Pessimistes, les Français dépensent au compte-gouttes

“Les Français broient du noir”: les ménages consomment moins qu’ailleurs en Europe, rendus frileux par l’incertitude politique qui bride ce moteur essentiel de l’économie, déjà ébranlé par la pandémie et le choc inflationniste. Alimentation, électroménager, voitures, téléphonie mobile, etc. Face aux gouvernements qui se succèdent depuis mi-2024, les ménages réfrènent leurs dépenses. Or, celles-ci pèsent environ la moitié de la richesse produite annuellement en France. “La consommation déçoit depuis plusieurs trimestres”, progressant moins vite que le pouvoir d’achat, constate Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture de l’Institut national de la statistique (Insee), interrogé par l’AFP.Les biens sont davantage affectés que les services, note-t-il, citant l’alimentation où la baisse cumulée est “de l’ordre de 8% depuis 2022”, quand les prix se sont envolés après l’invasion russe de l’Ukraine. “C’est du jamais-vu depuis qu’on fait des statistiques à l’Insee”.Les Français consomment moins de fruits, légumes et viande frais, jugés plus chers, et davantage d’oeufs, pâtes ou plats préparés. Les achats textiles souffrent aussi, ou l’automobile du fait d’un attentisme technologique. Si ce phénomène est observé depuis la crise sanitaire – magasins et restaurants étaient fermés – puis la crise inflationniste, la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 a causé une nouvelle commotion. – Taux d’épargne record -“Les Français broient du noir. Relativement à leurs voisins, ils sont beaucoup plus pessimistes”, souligne Dorian Roucher.Une perception pourtant déconnectée de la réalité (salaires en hausse, résistance du marché du travail, etc.): “c’est psychologique”, relève Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade. Dans sa note de conjoncture de septembre, l’Insee constatait que “la confiance des ménages qui se redressait tendanciellement jusqu’à l’été 2024 recule presque continûment depuis”.  “Leurs gains de pouvoir d’achat ont été plus importants qu’ailleurs en Europe”, du fait d’une inflation plus faible, attendue à 1% en moyenne annuelle en 2025, “mais leurs achats y sont moins dynamiques et le taux d’épargne bat chaque trimestre un nouveau record à la hausse.”Alors que des débats budgétaires houleux agitent l’Assemblée, l’horizon reste brumeux. Ce climat d’incertitude a pu être accentué par des tensions commerciales et géopolitiques à l’international. La consommation des ménages ralentirait à +0,5% cette année, après +1,0% en 2024 (contre +0,8% et +2,5% pour le pouvoir d’achat), selon l’institut statistique. En conséquence, le taux d’épargne – la part non consommée du revenu – augmenterait encore, contrairement aux autres pays européens. Il atteindrait 18,5% sur l’année (après 18,2%), un record en 45 ans hors crise sanitaire, alors qu’il était resté stable autour de 15% auparavant.Selon Dorian Roucher, la hausse du taux d’épargne a été portée pour moitié par celle des revenus du patrimoine (assurance vie, livrets, etc.) sur fond de taux d’intérêts en hausse. Les prestations sociales ont aussi été indexées sur une inflation forte. Ainsi, en 2024, les deux tiers de la hausse du taux d’épargne avaient été alimentés par les retraités, qui ont épargné leurs pensions revalorisées. – Pas de “rattrapage” -Pour l’autre moitié, il y a “une espèce de pessimisme spécifique en France depuis l’été 2024, qui ne cesse de s’empirer”, lié à “un effet incertitude”, développe le statisticien. Cette parcimonie bride la croissance, la privant notamment de recettes supplémentaires comme la TVA. Au troisième trimestre, la croissance française a surpris positivement (+0,5%), mais la consommation des ménages a progressé plus timidement, de 0,1% comme au deuxième trimestre. Aucun redémarrage marqué n’est attendu d’ici la fin de l’année. Leurs investissements ont reculé de 0,4% sur la période, surtout dans le logement neuf.  “Il manque cet ingrédient-là pour que la croissance s’établisse sur des bases solides”, estime Maxime Darmet. Stéphane Colliac, économiste de BNP Paribas, ne croit pas à un retour à la tendance d’avant-Covid. Le taux d’épargne refluerait autour de 17% fin 2027 et la consommation augmenterait de 1% annuellement, “et pas 1,5% en moyenne comme avant”. Il exclut “un effet de rattrapage: le taux d’épargne élevé n’est pas une réserve d’argent qu’on consommera plus tard”.  Outre des effets démographiques, certains changements de comportements semblent pérennes: moindre consommation d’énergie par des Français sensibilisés à la sobriété depuis la flambée des prix, appétit croissant pour la restauration à emporter ou motivation écologique. 

Hautes-Alpes: l’ex-station de ski de Céüze rend son site à la nature

L’ex-station de ski de Céüze (Hautes-Alpes), à l’arrêt depuis plusieurs années faute d’or blanc et de rentabilité, va commencer à partir de la semaine prochaine à démanteler ses vieux téléskis pour rendre le site à la nature.Située à une altitude comprise entre 1.550 et 2.000 mètres et confrontée à un “enneigement devenu de plus en plus incertain”, cette petite station familiale proche de Gap verra à partir de mardi s’abattre les quelque 25 pylônes qui permettaient jadis à ses huit téléskis de fonctionner. Le démontage, qui sera mené par une entreprise de travaux publics et devrait durer près de deux mois, est le fruit d’un “choix mûri et partagé”, faisant suite à “plus de dix années de réflexion et de concertation”, a indiqué dans un communiqué la communauté de communes Buëch-Dévoluy, qui gérait le domaine.”Il a fallu prendre le temps nécessaire à cette décision irréversible du démontage: à la fois sur le plan administratif, mais aussi d’un point de vue de l’acceptation sociale”, a indiqué Michel Ricou-Charles, président de la communauté de communes, cité dans le communiqué. Si, “aujourd’hui chacun a fait son deuil” de la station de ski, “c’est un massif qui continue de vivre. On n’est pas sur une station fantôme !”, a-t-il ajouté.La station, où une dizaine de personnes réside à l’année, mise désormais sur les activités de pleine nature comme la randonnée, les raquettes, le ski de randonnée, le VTT ou encore l’escalade, avec ses spectaculaires falaises prisées des grimpeurs de très haut niveau.Créé à partir des années 1930, le domaine skiable de Gap Céüze 2000 avait ouvert ses remontées mécaniques une dernière fois durant l’hiver 2017-2018 avant de jeter l’éponge, victime du manque d’enneigement mais aussi d’un matériel vieillissant et d’une baisse de fréquentation.”C’est bien que ce soit démantelé, on attend ça depuis longtemps”, a déclaré par téléphone à l’AFP Nathalie Ghesquiere, gérante du gîte La Montagne, situé à quelques kilomètres de l’ancienne station. En l’état, “c’est moche et écologiquement pas top (…) L’hiver, il y a plein de gens qui font du ski de rando, de la raquette” et une fois les installations retirées, “ça ne peut être que plus joli, donc c’est très bien”, estime-t-elle. Elle-même se déclare “pas du tout inquiète” pour l’attractivité touristique du site, même si “beaucoup de personnes sont tristes que ça ne tourne plus”. – Appel à “faire des petits” -L’opération de démontage des remontées mécaniques, dotée d’un budget de 137.000 euros voté en septembre 2024, a été précédée d’une étude faune-flore sur le site. Elle a pour ambition de “retirer de la manière la plus vertueuse du site toute source de danger ou de pollution induite par les anciennes installations”, indique la communauté de communes.L’association de défense de l’environnement Mountain Wilderness, active depuis 2001 dans le démontage bénévole d'”installations obsolètes” et notamment de déchets liés à l’industrie du ski, a apporté son expertise au chantier, a indiqué à l’AFP l’un de ses porte-parole, Jean Gaboriau.Une fois abattus, les pylônes et autres matériaux de Céüze devraient être héliportés afin d’éviter de “labourer le terrain” avec de gros engins et finiront en partie réemployés par une autre station, ou à la ferraille (90 tonnes estimées).”On se réjouit que la communauté de communes prenne en charge (le chantier). On aimerait bien que ça fasse des petits, que ça essaime” dans d’autres sites, souligne-t-il. Mountain Wilderness, qui a déjà démonté une vingtaine de vieilles remontées mécaniques, en recense plus d’une centaine d’autres abandonnées à la rouille dans les massifs français, ainsi que des milliers de déchets militaires, industriels, forestiers ou agricoles.  En France, au moins 186 stations de ski, principalement des “micro-domaines”, ont définitivement fermé depuis leur création pour des raisons avant tout économiques selon le chercheur Pierre-Alexandre Metral, doctorant en géographie à l’université de Grenoble, dont la thèse est consacrée au sujet.

Shein vendait des poupées à caractère pédopornographique, la justice française saisie

Régulièrement dénoncé pour promouvoir la mode ultra-éphémère, Shein a été signalé à la justice française pour la commercialisation de poupées sexuelles à caractère pédopornographique, qui ont été retirées de sa plateforme selon le géant de l’e-commerce asiatique.Quelques jours avant l’ouverture par Shein de son premier magasin physique pérenne à Paris, la Répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé samedi avoir signalé à la justice la vente de “poupées sexuelles d’apparence enfantine” après avoir constaté leur présence sur le site d’e-commerce. “Leur description et leur catégorisation sur le site permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus”, indique la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes dans un communiqué. Les faits ont été signalés “immédiatement” au procureur de la République, ainsi qu’au régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, l’Arcom. Selon une source au ministère de l’Economie, le dossier est dans les mains du parquet de Paris. Contacté par l’AFP, ce dernier n’a pas répondu dans l’immédiat. Le ministre du Commerce, Serge Papin, a indiqué sur X que “l’Etat ne faiblira pas pour protéger les Françaises et les Français”. – Ours en peluche -Sur son site internet, Le Parisien publie la photo d’une de ces poupées présentant le corps et les traits d’une fillette, tenant un ours en peluche, ainsi que le descriptif explicitement sexuel qui l’accompagne. Les poupées font 80 centimètres.”Il y a même des commentaires des acheteurs”, s’indigne Alice Vilcot-Dutarte, porte-parole de la DGCCRF citée par le journal. “Un signalement a été fait à la plateforme lui suggérant de mettre en place rapidement les mesures appropriées”, indique la DGCCRF. Il s’agit notamment du retrait des pages du site concernées et de la catégorie du produit. Dans une réaction transmise à l’AFP, Shein a indiqué que les produits “ont été immédiatement retirés de la plateforme dès que nous avons eu connaissance de ces problèmes”, assurant appliquer “une politique de tolérance zéro” en la matière. Une “enquête” interne est en cours “sur la manière dont ces annonces ont pu contourner nos dispositifs de contrôle”, ainsi qu'”une revue complète afin d’identifier et de retirer tout produit similaire susceptible d’être mis en vente par d’autres vendeurs tiers”. La Répression des fraudes a également signalé l’absence de “mesure de filtrage” empêchant “efficacement” l’accès pour les mineurs à des contenus commercialisant des poupées sexuelles d’apparence adulte. “Ces signalements portent sur un site et une marque Shein pour lesquels des pratiques commerciales trompeuses et des allégations mensongères ainsi que plusieurs non-conformités ont déjà été largement constatées et sanctionnées précédemment”, souligne le communiqué.La Répression des fraudes rappelle que la diffusion de représentations à caractère pédopornographique, est passible de peines pouvant aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. Et l’absence de mesure de filtrage jusqu’à trois ans de prison et 75.000 euros d’amende.- Magasins physiques -Entreprise aux racines chinoises qui a conquis le marché mondial de la mode éphémère (fast-fashion), Shein s’est implantée progressivement dans le paysage du commerce en ligne depuis son arrivée en France en 2015. L’entreprise est devenue l’enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus en 2024, selon une étude de l’application de shopping Joko. Mais elle est aussi régulièrement accusée de concurrence déloyale, de pollution environnementale ou de conditions de travail indignes. Visé par une proposition de loi contre l’essor de la mode jetable ultra-éphémère, Shein a écopé cette année en France de trois amendes, d’un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies en ligne, fausses promotions, informations trompeuses, et pour ne pas avoir déclaré la présence de microfibres plastiques dans ses produits.Suscitant un tollé, le géant asiatique a prévu d’ouvrir mercredi son tout premier magasin physique pérenne au BHV, historique grand magasin de Paris, dans un espace de plus de 1.000 m2.Avec la Société des Grands Magasins (SGM), propriétaire du BHV depuis 2023, elle va investir cinq autres magasins dans les prochaines semaines, aux Galeries Lafayette de Dijon, Reims, Grenoble, Angers et Limoges.Ce mariage avec Shein a poussé plusieurs marques françaises à quitter le BHV.

L’impasse du budget persiste, Lecornu toujours sous pression

Après plusieurs jours de débats intenses au Parlement, l’équation budgétaire demeure délicate pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, forcé de constater les blocages persistants à l’Assemblée au point de prôner un nouveau “changement de méthode” et une “stratégie des petits pas”.Présentée comme un premier moment-clé de l’examen du budget à l’Assemblée nationale, la journée de vendredi n’a pas vraiment permis d’y voir plus clair sur l’hypothèse d’un compromis global, ni sur la survie du gouvernement au-delà de l’automne.”On peut chuter à n’importe quel moment. Ca peut dérailler dix fois”, a affirmé le Premier ministre au Parisien samedi. Car si la taxe Zucman sur les hauts patrimoines a été rejetée, sans surprise, une autre mesure a été adoptée contre l’avis du gouvernement: une transformation de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) en “impôt sur la fortune improductive”.Le vote de cette nouvelle taxe au rendement incertain, fruit d’une alliance hétéroclite réunissant le MoDem, le PS et le Rassemblement national mais pas Renaissance ni la droite, a une nouvelle fois démontré les difficultés à bâtir un large compromis.”Le changement culturel n’intervient pas aussi vite dans nos esprits que ce que j’avais imaginé”, a dû reconnaître le Premier ministre devant les députés.- “Un petit peu de recul” -Le chef du gouvernement a donc proposé, une fois de plus, de “changer de méthode”: ses ministres réuniront prochainement tous les responsables budgétaires désignés par les groupes parlementaires, loin des caméras, pour tenter d’avancer sur “les grands principes de l’atterrissage”.Sébastien Lecornu formalise ainsi un nouveau cadre de discussion en parallèle des débats dans l’hémicycle, même si dans les faits, les négociations en “coulisses” n’ont jamais été abandonnées, à l’image d’un déjeuner organisé par le Premier ministre avec les responsables du PS, Olivier Faure et Boris Vallaud, vendredi.”À la fin, ce sera un budget de transition. Sans majorité absolue, je suis prêt à accepter une stratégie des petits pas”, a dit le Premier ministre au Parisien samedi, donnant rendez-vous en “seconde lecture” à l’Assemblée, “le moment de vérité” selon lui.”Il y a peut-être besoin de prendre un petit peu de recul, se remettre tous autour de la table pour se synchroniser, converger vers un certain nombre d’éléments”, a affirmé samedi sur France 2 le député Renaissance Pierre Cazeneuve.Les débats sur le budget de l’Etat reprendront lundi avec la poursuite du débat sur la justice fiscale, mais ils seront rapidement mis entre parenthèses pour laisser place à l’examen du budget de la Sécurité sociale, à partir de mardi.Et c’est précisément sur cet objet, et non sur la taxation des hauts patrimoines, que Sébastien Lecornu a annoncé de nouvelles concessions en plus de la suspension de la réforme des retraites: desserrement de la pression budgétaire sur l’hôpital, réindexation des pensions de retraite et dégel des minimas sociaux.Pour compenser ces mesures, une hausse de la CSG sur le patrimoine, est également envisagée par le Premier ministre.- Concessions ou “arrangement” ? -Réelles concessions ou écran de fumée ? Si le premier secrétaire du PS Olivier Faure a présenté ces annonces comme des victoires obtenues par son parti, elles sont en réalité soutenues très majoritairement dans l’hémicycle et avaient toutes été adoptées en commission des Affaires sociales…”Les socialistes, malheureusement, cherchent à tout prix un deal, une combine, un arrangement avec les macronistes pour échapper à la censure et au retour aux urnes”, a raillé samedi la députée Insoumise Aurélie Trouvé sur BFMTV.La menace d’une censure continue néanmoins d’être agitée par Olivier Faure, qui a prévenu vendredi que le budget ne pouvait être voté par le PS en l’état. Mais y aura-t-il des députés pour l’adopter ? “Le chemin est encore long”, a estimé samedi le LR Jean-Didier Berger sur France Info. “En l’état, il n’est pas votable”, a regretté sur CNews Charles Rodwell (Renaissance). Depuis plusieurs jours, de nombreux responsables tablent sur l’échec de la discussion, jugeant inévitable, voire préférable, la mise en place d’un budget par ordonnances, via une loi spéciale ou avec le retour du 49.3.

Détente dans la crise Nexperia: la Chine va autoriser certaines exportations

La Chine a annoncé samedi assouplir son interdiction des exportations vers l’Europe de composants Nexperia, un geste d’apaisement dans cette crise immédiatement salué par l’Allemagne, leader de la construction automobile en Europe.La reprise des expéditions du fabricant fait partie d’un accord commercial convenu entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump après des discussions en Corée du Sud jeudi, selon le Wall Street Journal, qui cite des sources anonymes.Nexperia, fournisseur mondial de composants électroniques, est au coeur d’un bras de fer entre la Chine et les Pays-Bas, qui fait craindre aux constructeurs un arrêt de leur production.”Nous examinerons de manière exhaustive la situation réelle des entreprises et accorderons des exemptions aux exportations qui répondent aux critères”, a déclaré un porte-parole du ministère chinois du Commerce samedi dans un communiqué.L’entreprise, basée aux Pays-Bas, a été acquise en 2018 par une société chinoise. Mais fin septembre, invoquant des raisons de sécurité nationale, le gouvernement néerlandais a pris de facto le contrôle de Nexperia.Pékin a alors interdit les réexportations des produits de l’entreprise de la Chine vers l’Europe, faisant rapidement monter les tensions géopolitiques et les inquiétudes des constructeurs automobiles, qui utilisent massivement les puces Nexperia dans leurs systèmes électroniques embarqués.- Risque de pénurie -Plus importante puissance automobile d’Europe, avec notamment les groupes Volkswagen, Mercedes et BMW, l’Allemagne a salué des signes “positifs” après l’annonce chinoise.”Les dernières nouvelles de Chine constituent des signes initiaux positifs d’un apaisement des tensions”, a déclaré samedi un porte-parole du ministère allemand de l’Économie à l’AFP, soulignant cependant qu’une “évaluation complète” des implications de l’annonce de Pékin n’était pas encore possible à ce stade.Des représentants chinois et de l’Union européenne ont également discuté lors d’une réunion à Bruxelles vendredi, a déclaré un porte-parole de l’UE, Olof Gill. Ces discussions ont été “une occasion bienvenue pour les deux parties de faire le point sur… l’introduction et la mise en œuvre des contrôles à l’exportation”, a déclaré M. Gill samedi dans un communiqué. Les discussions ont porté sur “les contrôles des éléments de terres rares introduits ou proposés par la Chine, ainsi qu’une mise à jour sur les contrôles et les développements du côté de l’UE”, a-t-il ajouté, sans mentionner Nexperia.Le fabricant fournit 49% des composants électroniques utilisés dans l’industrie automobile européenne, selon le quotidien financier allemand Handelsblatt.L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), qui représente les intérêts de l’industrie dans l’Union Européenne, a averti le mois dernier que la production serait gravement affectée.”Sans ces puces, les sous-traitants ne peuvent pas construire les pièces détachées et les composants qu’ils fournissent aux constructeurs automobiles, ce qui fait courir le risque d’arrêts de production”, selon l’ACEA.  Nexperia produit des technologies relativement simples telles que des diodes, des régulateurs de tension et des transistors qui sont néanmoins cruciales, car les véhicules dépendent de plus en plus de l’électronique.Les puces sont principalement utilisées dans les voitures, mais aussi dans une large gamme de composants industriels ainsi que dans l’électronique grand public et mobile, comme les réfrigérateurs.Elles sont fabriquées en Europe avant d’être envoyées en Chine pour la finition, puis réexportées vers des clients européens.

Léger coup de pouce du “leasing social” au marché automobile en France

Les aides au “leasing social” ont donné un coup de pouce en octobre au marché automobile français, sans lui permettre de repartir vraiment puisqu’il devrait s’être contracté en 2025, loin des objectifs des constructeurs.Sur les dix premiers mois de l’année, les ventes de voitures neuves ont reculé de 5,4% par rapport à la même période de 2024.Pour égaler les 1,718 million voitures vendues sur l’année 2024, il faudrait en vendre près de 200.000 en novembre puis en décembre, un rythme que le marché français ne connaît plus depuis son année record en 2009.En octobre, les ventes n’ont connu qu’une très légère amélioration en France (+2,9% sur un an), avec 139.513 nouvelles voitures particulières immatriculées, selon les chiffres publiés samedi par la Plateforme automobile (PFA), l’association des constructeurs et équipementiers. Cette hausse se fait avec le même nombre de jours ouvrés qu’en octobre 2024.”C’est un marché marqué par l’attentisme des consommateurs, quand on repense à octobre 2024, où il avait chuté de 11% sur un an”, a commenté une porte-parole de l’association professionnelle, interrogée par l’AFP.”Il n’y a malheureusement pas de signaux qui laissent penser que la conjoncture va s’améliorer, alors que le marché était de 170.000 voitures par mois avant le Covid”, a-t-elle ajouté.- “Loin des objectifs” -Les constructeurs attendaient un certain rebond grâce au “leasing social”, la location avec option d’achat de véhicules électriques pour les ménages modestes avec aide de l’État. Il s’est peu fait sentir.”Stimulées par les aides gouvernementales, les immatriculations de voitures électriques bondissent de 63% et atteignent une part de marché record de 24%”, relève le cabinet AAA Data.”L’électrique représente 24% du marché sur le mois, 19% depuis le début de l’année. C’est loin des objectifs espérés”, a tempéré la porte-parole de la PFA.Mercredi, le ministère des Transports faisait état de 41.500 bénéficiaires du “leasing social” au bout d’un mois, sur les 50.000 possibles.L’État a doté ce dispositif d’environ 370 millions d’euros. Comme le bonus écologique qui abaisse le prix d’achat d’une voiture neuve, il est financé par des certificats d’économie d’énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d’énergie.La voiture rechargeable sur secteur séduit d’abord les entreprises, tandis qu’elle a plus de mal à convaincre les particuliers. “Les flottes restent le principal moteur de la conversion du marché à l’électrique, mais les aides à l’achat destinées aux particuliers commencent à produire leurs effets”, selon AAA Data.Les groupes Stellantis et Renault se partagent en octobre la moitié du marché français, avec 25,4% et 24,5% respectivement. Renault connaît une meilleure dynamique, avec des ventes en hausse de 2,5% sur les dix premiers mois de l’année, tandis que celles de Stellantis reculent de 8,3%. Cette contraction est principalement due à Peugeot et Fiat, tandis que Citroën se maintient.Le marché des véhicules utilitaires légers neufs va mal lui aussi, en baisse de 7,0% sur un an lors des dix premiers mois de 2025, indiqué la PFA.L’occasion représente quant à elle près de 500.000 transactions mensuelles en France, dont plus de la moitié pour des véhicules de plus de dix ans.

Marché automobile en France: octobre confirme une année difficile

Les ventes de voitures neuves n’ont connu qu’une très légère amélioration en France en octobre (+2,9% sur un an), dans une année 2025 difficile pour les constructeurs automobiles, le marché se contractant de 5,4% depuis le début de l’année.En octobre, 139.513 nouvelles voitures particulières ont été immatriculées, selon les chiffres publiés samedi par la Plateforme automobile (PFA), l’association des constructeurs et équipementiers. La hausse se fait avec le même nombre de jours ouvrés qu’en octobre 2024.Sur les dix premiers mois de l’année, les ventes ont reculé de 5,4%, avec 1.326.302 voitures, avec deux jours ouvrés de moins.”C’est un marché marqué par l’attentisme des consommateurs, quand on repense à octobre 2024, où il avait chuté de 11% sur un an”, a commenté une porte-parole de l’association professionnelle, interrogée par l’AFP.”Il n’y a malheureusement pas de signaux qui laissent penser que la conjoncture va s’améliorer, alors que le marché était de 170.000 voitures par mois avant le Covid”, a-t-elle ajouté.Les constructeurs attendaient un certain rebond grâce au “leasing social”, la location avec option d’achat de véhicules électriques pour les ménages modestes avec aide de l’État. Il s’est peu fait sentir.”L’électrique représente 24% du marché sur le mois, 19% depuis le début de l’année. C’est loin des objectifs espérés”, a estimé la porte-parole de la PFA.Mercredi, le ministère des Transports faisait état de 41.500 bénéficiaires au bout d’un mois, sur les 50.000 possibles.Les groupes Stellantis et Renault se partagent en octobre la moitié du marché français, avec 25,4% et 24,5% respectivement. Renault connaît une meilleure dynamique, avec des ventes en hausse de 2,5% sur les dix premiers mois de l’année, tandis que celles de Stellantis reculent de 8,3%. Cette contraction est principalement due à Peugeot et Fiat, tandis que Citroën se maintient.Le marché des véhicules utilitaires légers va mal lui aussi, en baisse de 7,0% sur un an lors des dix premiers mois de 2025, indiqué la PFA.

Xi Jinping occupe le devant de la scène à l’Apec en l’absence de Trump

Le président chinois a resserré les liens avec ses partenaires et occupé le devant de la scène au sommet de l’Apec qui s’est clôturé samedi en Corée du Sud, la Chine s’imposant comme la principale puissance en l’absence de Donald Trump.Xi Jinping s’est entretenu jeudi avec le président américain – leur premier face à face depuis 2019 – avant le sommet des dirigeants de la Coopération économique pour l’Asie Pacifique (Apec) organisé à Gyeongju en Corée du Sud.Après avoir conclu une trêve dans sa brutale guerre commerciale avec Pékin, le président américain s’est envolé pour Washington. Il a ainsi laissé Xi Jinping prendre toute la lumière au sommet où le dirigeant a présenté Pékin comme le défenseur du multilatéralisme face à “l’hégémonisme” dans une allusion transparente aux Etats-Unis.Lors d’un discours à la clôture du sommet, Xi Jinping a annoncé samedi que la Chine accueillera le prochain sommet de l’Apec en novembre 2026 dans la ville de Shenzhen (sud).Les dirigeants se sont engagés lors du sommet à renforcer leur coopération sur le libre échange, l’intelligence artificielle et d’autres défis comme la faible natalité, le vieillissement de la population et l’urbanisation.Suivant la tradition de l’Apec de porter des tenues locales, les représentants des 21 pays d’Asie Pacifique ont arboré une écharpe traditionnelle coréenne couleur jade pour la photo finale.En Corée du Sud, Xi Jinping s’est attaché à resserrer les liens avec ses partenaires de la région Asie Pacifique.Le président sud-coréen Lee Jae Myung, élu en juin, l’a accueilli samedi pour leur première rencontre bilatérale avec une grande cérémonie.Le dirigeant chinois ne s’était pas rendu en Corée du Sud depuis 2014 alors que les deux pays ont vu leurs relations minées par une série de différends ces dernières années.M. Lee a déclaré à Xi Jinping avoir “espéré depuis longtemps le rencontrer en personne” et a décrit la rencontre comme un nouveau départ entre Pékin et Séoul.Le président chinois, à en retour décrit les deux pays comme “des voisins importants qui ne peuvent pas être déplacés et aussi des partenaires qui ne peuvent pas êtres séparés”.Séoul a longtemps maintenu un équilibre entre Pékin et Washington, son principal partenaire commercial, et le garant de sa sécurité.Mais les relations avec la Chine se sont détériorées en 2016 après que la Corée du Sud a accepté de déployer le système de défense antimissile américain THAAD. Pékin a réagi par de sévères représailles économiques, imposant des restrictions aux entreprises sud-coréennes et interdisant les voyages de groupe.La Corée du Sud – qui a conclu cette semaine un accord économique de plusieurs centaines de milliards de dollars avec les Etats-Unis pour permettre une baisse des droits de douane imposés par Washington à ses exportations – reste fortement dépendante du commerce avec son grand voisin asiatique.M. Lee a encore appelé le dirigeant chinois à aider à la “reprise du dialogue” avec Pyongyang alors que la Corée du Sud est toujours officiellement en guerre avec la Corée du Nord.Avant cette rencontre, Pyongyang avait déclaré que la perspective d’une dénucléarisation de la Corée du Nord était un “rêve irréalisable” qui “ne pourra jamais se concrétiser même si on en parle mille fois”.- “Un tournant” avec le Canada-Xi Jinping avait également eu vendredi avec Mark Carney la première entrevue officielle entre des dirigeants chinois et canadien depuis huit ans.Le dirigeant chinois s’est dit disposé à “remettre les relations sino-canadiennes sur la bonne voie” et a invité le Premier ministre libéral en Chine.Mark Carney a estimé samedi que ces discussions représentaient “un tournant” dans les relations sino-canadiennes tendues.Le Premier ministre canadien Mark Carney a par ailleurs indiqué s’être excusé auprès de Donald Trump après la diffusion d’une publicité antiprotectionniste par l’Etat de l’Ontario qui avait “offensé” le président américain. Xi Jinping avait aussi eu une entrevue vendredi avec la nouvelle Première ministre japonaise Sanae Takaichi, longtemps une critique virulente de la Chine.Elle a affirmé vouloir une “relation stratégique et mutuellement bénéfique entre la Chine et le Japon” mais elle a aussi indiqué à des journalistes avoir abordé plusieurs sujets de friction avec le dirigeant chinois dans “un dialogue direct et franc”.

Aux Etats-Unis, la paralysie budgétaire met le parc de Yosemite “à rude épreuve”

Temple mondialement connu de l’escalade, le parc naturel de Yosemite traverse une de ses plus grandes épreuves à cause de la paralysie budgétaire qui règne aux Etats-Unis. Privé de ressources, il continue pourtant d’être fréquenté par des milliers d’accros à l’adrénaline.Depuis le 1er octobre, le personnel a été grandement réduit, la faute au tarissement des fonds fédéraux provoqué par les désaccords budgétaires entre démocrates et républicains au Congrès.Et l’immense paroi de granit de 914 mètres qui fait la réputation du parc, la formation rocheuse d’El Capitan, est désormais vulnérable aux abus potentiels.”Nous sommes mis à rude épreuve”, confie à l’AFP un garde du parc, sous le couvert de l’anonymat. “Nous avons perdu de nombreux employés qui ont été renvoyés chez eux sans salaire, y compris des scientifiques, des chercheurs, des personnels gérant les entrées, des guides.”Pour ceux qui restent, pas facile d’assurer la sécurité de ce parc naturel mythique, qui accueille 4 millions de visiteurs par an. Il n’y a plus personne pour contrôler les entrées et ce mois-ci, des base-jumpers ont fait le buzz sur les réseaux sociaux en sautant en parachute depuis le sommet d’El Capitan.Illégale, cette pratique n’est pas nouvelle à Yosemite. Mais les autorités semblent craindre qu’elle ne prenne de l’ampleur par effet d’aubaine. Peter Zabrok, un grimpeur qui compte plusieurs dizaines d’ascensions d’El Capitan à son actif, a aperçu récemment huit base-jumpers s’élancer depuis le sommet, pour survoler le parc avec leurs combinaisons aérodynamiques.”Je n’en avais jamais vu autant !”, s’exclame le Canadien de 66 ans.Beaucoup de grimpeurs estiment qu’il s’agit d’un événement isolé, mais les autorités ont voulu affiché leur fermeté en communiquant sur la condamnation de trois parachutistes coupables d’infractions similaires ces dernières années.- “Inquiétant” -Dans le parc, où la haute saison d’escalade bat encore son plein, le garde anonyme redoute que l’exploit dangereux des base-jumpers ne soit que l’arbre qui cache la forêt. Derrière un vernis de normalité – les campings restent pleins, toilettes et boutiques privées sont ouvertes – les infractions se multiplient, selon lui. Certains petits malins profitent de l’occasion pour escalader des voies ou camper le long de sentiers qui nécessitent habituellement un permis, ou polluent des sites protégés.”Avec ou sans paralysie budgétaire, il y a toujours un certain degré d’activité illégale dans le parc, mais je pense qu’il est très faible”, tempère le grimpeur Alex Honnold, mondialement connu pour avoir escaladé El Capitan à mains nues, sans corde ni harnais de sécurité.Au-delà de quelques incidents défrayant la chronique, l’Américain est davantage préoccupé par l’impact à long terme des éventuelles coupes budgétaires proposées par l’administration Trump sur la préservation du parc. “En tant que visiteur qui vient juste pour une semaine, (…) vous ne voyez pas que personne ne s’occupe de l’infrastructure, ni qu’il y a moins de personnel de surveillance, de recherche et de sauvetage”, explique-t-il. Pourtant, “c’est ce qui compte le plus lorsque des accidents se produisent”.”C’est vraiment inquiétant pour les parcs en général”, abonde Julia Lackey, une grimpeuse qui a travaillé pendant deux saisons à Yosemite.”On voit plein de ressources déjà exploitées à leur maximum, et maintenant elles le sont encore plus”, lâche-t-elle, en se lançant dans sa quatrième ascension d’El Capitan.Les vrais amoureux du parc comme Jack Taylor regrettent, eux, de ne pas pouvoir payer leur entrée.”Cet argent sert à entretenir le parc”, s’inquiète ce grimpeur de 29 ans. “Ils offrent tous les services sans percevoir les droits d’entrée, donc ils perdent de l’argent”.