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Du dioxyde de titane, cancérigène potentiel pour l’humain, détecté dans le lait, selon une étude

Des particules de dioxyde de titane, un cancérigène potentiel chez l’être humain, pourtant interdit dans l’alimentation, ont été retrouvées dans le lait maternel, des laits maternisés et du lait vendu dans le commerce, révèlent des travaux de scientifiques de l’INRAE, de l’AP-HP et du CNRS publiés mercredi.”Massivement employé dans une multitude de produits du quotidien” (dentifrices, crèmes solaires, médicaments, plastiques, maquillage, papier, peintures…) et utilisé comme colorant blanc et opacifiant dans l’alimentation (E171), le dioxyde de titane a été interdit par mesure de précaution en France en 2020 puis dans l’Union européenne en 2022, rappellent les chercheurs.Leurs travaux, publiés dans la revue Science of the Total Environment, montrent pourtant que ce composé utilisé dans la plupart des secteurs industriels, a été détecté dans des laits humains, animaux et infantiles, notamment sous forme de nanoparticules.”On savait déjà qu’il y en avait dans les écosystèmes, dans l’eau, les mers, les lacs, les rivières, dans le monde entier, grâce à beaucoup d’études récentes, mais il n’y a pas grand-chose sur l’imprégnation des êtres vivants”, a précisé à l’AFP Anne Burtey, chargée de recherche à l’INRAE, qui a supervisé le projet.Or différentes formes de particules de dioxyde de titane ont été retrouvées dans “les laits maternels de dix femmes volontaires vivant à Paris ou en proche banlieue, à des taux variables, certaines femmes présentant jusqu’à 15 fois plus de particules que d’autres”, ce qui prouve que cette substance “peut passer la barrière de la glande mammaire”, rapporte l’étude.Il était aussi présent dans “100% des laits animaux (frais ou en poudre, issus de vaches, d’ânesses ou de chèvres)”, tant issus de l’agriculture biologique que conventionnelle, et 83% des laits infantiles (issus du commerce, du 1er au 3e âge, bio ou pas) analysés par les chercheurs.Dans le détail, 6 millions à 3,9 milliards de particules de titane ont été détectées par litre de lait infantile, et 16 à 348 millions par litre dans les laits animaux. Les effets de cette imprégnation sur la santé humaine ne sont pas connus, faute d’études sur le sujet.”Cet état des lieux de la contamination actuelle des laits reflète le niveau d’exposition des nouveaux-nés et des mères, mais également des consommateurs adultes de lait”, précisent les chercheurs. Et ce, en dépit de l’interdiction du E171 dans l’alimentation, laissant supposer “l’existence d’une contamination autre” qu’alimentaire, soulignent-ils.Le dioxyde de titane a été classé cancérigène potentiel chez l’être humain par inhalation depuis 2006, rappellent les scientifiques de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), du synchrotron SOLEIL et du CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Il avait déjà été démontré que les nanoparticules présentes dans l’additif E171 traversaient le placenta.”Il faut se poser la question des effets sur les organes du nouveau-né et des consommateurs qui sont exposés à tout âge” à cette substance, “et comprendre d’où ça vient, si on veut espérer contrôler” cette exposition, “et pour cela il faut d’autres études”, estime Mme Burtey. “Nous allons poursuivre nos recherches mais il faut que la communauté scientifique prenne le relais”, a-t-elle ajouté.

Commerce: Trump annonce un accord “énorme” avec le Japon

Donald Trump a annoncé la conclusion d’un accord commercial “énorme” avec le Japon, la Chine confirmant de son côté mercredi qu’elle enverra son vice-Premier ministre à de cruciales discussions sino-américaines la semaine prochaine en Suède.Le président américain entend imposer à partir du 1er août de massives surtaxes dites “réciproques”, initialement prévues au 1er avril puis suspendues, à nombre de pays – à moins qu’ils ne concluent d’ici là des accords avec les Etats-Unis.L’administration Trump revendique désormais cinq de ces accords à son actif: outre le Japon, le président américain a annoncé mardi en avoir conclu un avec les Philippines. Les Etats-Unis ont également assuré s’être entendus avec le Royaume-Uni, l’Indonésie et le Vietnam.Chinois et Américains se rencontreront quant à eux la semaine prochaine dans la capitale suédoise, Stockholm, pour un troisième cycle de discussions sur les droits de douane.La Chine a annoncé mercredi que son vice-Premier ministre He Lifeng, chargé des questions économiques, se rendra à ces négociations, qu’elle espère basées sur “les principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant”.- “Sans précédent” -L’accord avec le Japon, l’une des principales économies mondiales, représente un succès pour Donald Trump.Le président américain l’a qualifié mardi sur sa plateforme Truth Social de “sans précédent”.”Le Japon paiera des droits de douane réciproques de 15% aux Etats-Unis”, a-t-il indiqué, bien en-deçà de la surtaxe de 25% dont l’archipel était menacé au 1er août.Le Japon, bien qu’allié-clé des Etats-Unis, est actuellement soumis aux mêmes droits de douane de base de 10% que la plupart des nations, ainsi qu’à des surtaxes de 25% sur les voitures et de 50% sur l’acier et l’aluminium.L’accord ramènera les droits de douane sur l’automobile à 15%, comme sur le reste des produits.”C’est un accord un peu différent mais parce que les Japonais ont proposé une solution très innovante, en apportant du financement, des garanties et du crédit hypothécaire à des projets majeurs ici aux Etats-Unis”, a détaillé M. Bessent mardi sur Bloomberg TV, “c’est ce financement innovant qui permet de leur offrir 15%” même sur l’automobile.Donald Trump assurait que cet accord apportera “550 milliards de dollars” d’investissements dans le pays, sans plus de détails.- Riz et voitures -“Nous pensons que c’est une grande réussite d’avoir pu obtenir la plus grande réduction (des surtaxes) parmi les pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis”, s’est félicité le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.Selon M. Trump, le Japon a accepté de s’ouvrir “au commerce des voitures et des pick-ups, du riz et d’un certain nombre d’autres produits agricoles” venant des Etats-Unis.Sur l’automobile qui représente 8% des emplois dans l’archipel, l’enjeu était de taille: elle constituait l’an dernier presque 30% des exportations du Japon vers les Etats-Unis. Or, à la suite des surtaxes de 25% imposées depuis avril, ces exportations ont dégringolé d’un quart sur un an en mai et en juin.Selon M. Ishiba, l’accord conclu prévoit que ces surtaxes soient divisées par deux, et s’ajoutent aux droits de douane préexistants de 2,5% pour parvenir à une taxation finale de 15%.Par ailleurs, gonfler les importations de riz était ces derniers mois un tabou pour Tokyo, qui assurait défendre les intérêts des agriculteurs locaux.- “L’Europe viendra demain” -“Nous avons poursuivi les négociations pour parvenir à un accord répondant à l’intérêt national du Japon et des Etats-Unis” et “rien n’impose des sacrifices à nos agriculteurs”, a affirmé mercredi M. Ishiba.Le Japon importe actuellement jusqu’à 770.000 tonnes de riz exemptés de droits de douane et pourrait importer davantage de céréales américaines dans cette limite – au détriment d’autres origines -, a-t-il expliqué.En revanche, les surtaxes américaines de 50% sur l’acier et l’aluminium ne sont pas concernées par l’accord, pas davantage que les dépenses de défense du Japon dont M. Trump réclame le renforcement, a précisé Ryosei Akazawa.Et M. Trump a détaillé mardi les conditions d’un accord-cadre conclu avec Jakarta, ouvrant la voie à un accord final encore à construire.”L’Europe viendra demain et, le jour suivant, nous en avons d’autres qui viennent”, a même assuré Donald Trump mardi devant des sénateurs républicains. M. Trump a menacé des droits de douane de 30% sur toutes les importations venant de l’UE à compter du 1er août.

Commerce: Trump annonce un accord “énorme” avec le Japon

Donald Trump a annoncé la conclusion d’un accord commercial “énorme” avec le Japon, la Chine confirmant de son côté mercredi qu’elle enverra son vice-Premier ministre à de cruciales discussions sino-américaines la semaine prochaine en Suède.Le président américain entend imposer à partir du 1er août de massives surtaxes dites “réciproques”, initialement prévues au 1er avril puis suspendues, à nombre de pays – à moins qu’ils ne concluent d’ici là des accords avec les Etats-Unis.L’administration Trump revendique désormais cinq de ces accords à son actif: outre le Japon, le président américain a annoncé mardi en avoir conclu un avec les Philippines. Les Etats-Unis ont également assuré s’être entendus avec le Royaume-Uni, l’Indonésie et le Vietnam.Chinois et Américains se rencontreront quant à eux la semaine prochaine dans la capitale suédoise, Stockholm, pour un troisième cycle de discussions sur les droits de douane.La Chine a annoncé mercredi que son vice-Premier ministre He Lifeng, chargé des questions économiques, se rendra à ces négociations, qu’elle espère basées sur “les principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant”.- “Sans précédent” -L’accord avec le Japon, l’une des principales économies mondiales, représente un succès pour Donald Trump.Le président américain l’a qualifié mardi sur sa plateforme Truth Social de “sans précédent”.”Le Japon paiera des droits de douane réciproques de 15% aux Etats-Unis”, a-t-il indiqué, bien en-deçà de la surtaxe de 25% dont l’archipel était menacé au 1er août.Le Japon, bien qu’allié-clé des Etats-Unis, est actuellement soumis aux mêmes droits de douane de base de 10% que la plupart des nations, ainsi qu’à des surtaxes de 25% sur les voitures et de 50% sur l’acier et l’aluminium.L’accord ramènera les droits de douane sur l’automobile à 15%, comme sur le reste des produits.”C’est un accord un peu différent mais parce que les Japonais ont proposé une solution très innovante, en apportant du financement, des garanties et du crédit hypothécaire à des projets majeurs ici aux Etats-Unis”, a détaillé M. Bessent mardi sur Bloomberg TV, “c’est ce financement innovant qui permet de leur offrir 15%” même sur l’automobile.Donald Trump assurait que cet accord apportera “550 milliards de dollars” d’investissements dans le pays, sans plus de détails.- Riz et voitures -“Nous pensons que c’est une grande réussite d’avoir pu obtenir la plus grande réduction (des surtaxes) parmi les pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis”, s’est félicité le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.Selon M. Trump, le Japon a accepté de s’ouvrir “au commerce des voitures et des pick-ups, du riz et d’un certain nombre d’autres produits agricoles” venant des Etats-Unis.Sur l’automobile qui représente 8% des emplois dans l’archipel, l’enjeu était de taille: elle constituait l’an dernier presque 30% des exportations du Japon vers les Etats-Unis. Or, à la suite des surtaxes de 25% imposées depuis avril, ces exportations ont dégringolé d’un quart sur un an en mai et en juin.Selon M. Ishiba, l’accord conclu prévoit que ces surtaxes soient divisées par deux, et s’ajoutent aux droits de douane préexistants de 2,5% pour parvenir à une taxation finale de 15%.Par ailleurs, gonfler les importations de riz était ces derniers mois un tabou pour Tokyo, qui assurait défendre les intérêts des agriculteurs locaux.- “L’Europe viendra demain” -“Nous avons poursuivi les négociations pour parvenir à un accord répondant à l’intérêt national du Japon et des Etats-Unis” et “rien n’impose des sacrifices à nos agriculteurs”, a affirmé mercredi M. Ishiba.Le Japon importe actuellement jusqu’à 770.000 tonnes de riz exemptés de droits de douane et pourrait importer davantage de céréales américaines dans cette limite – au détriment d’autres origines -, a-t-il expliqué.En revanche, les surtaxes américaines de 50% sur l’acier et l’aluminium ne sont pas concernées par l’accord, pas davantage que les dépenses de défense du Japon dont M. Trump réclame le renforcement, a précisé Ryosei Akazawa.Et M. Trump a détaillé mardi les conditions d’un accord-cadre conclu avec Jakarta, ouvrant la voie à un accord final encore à construire.”L’Europe viendra demain et, le jour suivant, nous en avons d’autres qui viennent”, a même assuré Donald Trump mardi devant des sénateurs républicains. M. Trump a menacé des droits de douane de 30% sur toutes les importations venant de l’UE à compter du 1er août.

Wall Street ouvre en hausse après l’annonce d’un accord commercial USA-Japon

La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, satisfaite de la conclusion d’un accord commercial entre le Japon et les Etats-Unis, et dans l’attente des publications trimestrielles de Tesla et d’Alphabet (Google) après la clôture.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,48%, l’indice Nasdaq gagnait 0,35% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 0,36%.

Le changement climatique, une “menace urgente et existentielle” selon la Cour internationale de justice

La plus haute juridiction de l’ONU a commencé mercredi la lecture de son avis consultatif sans précédent, portant sur les obligations légales des Etats pour freiner le changement climatique, avec une question clé: la responsabilité historique des grands pollueurs sera-t-elle engagée?”Les conséquences des changements climatiques (…) affectent tant les écosystèmes naturels que les populations humaines” et “mettent en évidence la menace urgente et existentielle que représentent les changements climatiques”, a déclaré le juge Yuji Iwasawa dans les premières minutes de sa lecture des extraits de l’avis de plusieurs centaines de pages rendu dans cette affaire, la plus importante jamais examinée par cette juridiction, arguent les experts.Les conclusions de la Cour n’ont pas encore été rendues.”Je pense que cela peut réellement changer la donne dans le débat climatique actuel”, avait estimé auparavant Ralph Regenvanu, ministre du Changement climatique du Vanuatu. C’est dans son archipel du Pacifique que des étudiants ont lancé en 2019 la procédure, propulsée ensuite par un vote de l’Assemblée générale des Nations unies.”Cela fait 30 ans que nous subissons cette situation. Cela va changer le narratif, et c’est ce dont on a besoin”, a-t-il déclaré mardi à l’AFP.L’avis sera consultatif et non contraignant mais, rendu par la plus haute autorité judiciaire des Nations unies, il établira une interprétation juridique solide pour fonder les actions ou décisions futures de législateurs, d’avocats et de juges du monde entier.”Le changement climatique n’est pas qu’un exercice académique… On le vit au quotidien”, a déclaré à l’AFP l’étudiant fidjien Vishal Prasad, 29 ans, qui a lancé la campagne avec d’autres étudiants de l’université du Pacifique Sud, au Vanuatu.L’avis de la CIJ est “potentiellement l’une des décisions juridiques les plus importantes de notre époque”, affirme Joie Chowdhury, avocate principale à l’ONG CIEL, qui soutient la procédure.Avec une centaine de manifestants, ils étaient présent mercredi devant le siège de la CIJ, derrière une banderole affirmant: “les tribunaux ont parlé – les gouvernements doivent agir maintenant”Les Nations unies ont chargé les 15 juges de la CIJ de répondre à deux questions.Premièrement: quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international de protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre, majoritairement générées par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, pour les générations présentes et futures? Deuxièmement, quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations pour les Etats dont les émissions ont causé des dommages environnementaux, en particulier envers les Etats insulaires vulnérables de faible altitude?La Cour a dû organiser les plus grandes audiences de son histoire, avec plus de 100 nations et groupes prenant la parole, en décembre au Palais de la Paix.Des pays et militants du climat, frustrés par la lenteur des processus de négociations habituels, se tournent de plus en plus vers les tribunaux – nationaux et internationaux – pour forcer entreprises et Etats à agir, avec déjà quelques décisions en leur faveur.Les COP annuelles ont certes permis d’infléchir les prévisions de réchauffement, mais encore très insuffisamment pour tenir l’objectif limite de 2°C, par rapport à l’ère préindustrielle, fixé par l’accord de Paris de 2015. Le monde en est déjà à au moins 1,3°C de réchauffement.- Disparaître sous les vagues -Comme David contre Goliath, le débat a opposé petits pays en développement et économies avancées. Les grands pollueurs, dont les Etats-Unis et l’Inde, ont mis en garde la Cour et défendu le processus politique existant des COP, par la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques – malgré ses insuffisances. Sans compter que les Etats-Unis se retirent justement de l’accord de Paris sous Donald Trump.Les petits pays réclament aussi le paiement de réparations aux pollueurs historiques, une demande inacceptable pour la plupart des pays riches.”Le principe cardinal est clair comme de l’eau de roche. Les Etats responsables sont tenus de réparer intégralement le préjudice qu’ils ont causé”, a déclaré Margaretha Wewerinke-Singh, du Vanuatu.Ces Etats exigent également un calendrier pour l’élimination des énergies fossiles, des compensations monétaires le cas échéant ainsi que la reconnaissance des torts passés.Des détracteurs affirment que les principaux pollueurs ignoreront l’avis de la CIJ.Mais le droit international se construit avec de tels avis, explique à l’AFP Andrew Raine, du département juridique de l’ONU Environnement. “Ils clarifient la manière dont le droit international s’applique à la crise climatique, ce qui a des répercussions sur les tribunaux nationaux, les processus législatifs et les débats publics.”

Loi Duplomb: Macron veut concilier “science” et “juste concurrence”

Emmanuel Macron a dit mercredi qu’il attendrait la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Duplomb avant de s’exprimer face à la pétition demandant son abrogation, tout en appelant à concilier “science” et “juste concurrence” en matière environnementale, a rapporté la porte-parole du gouvernement.Lors du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a confirmé vouloir “respecter le temps institutionnel” et donc qu’il “attendra les conclusions du Conseil constitutionnel”, qui doit se prononcer d’ici le 10 août, a déclaré Sophie Primas devant la presse.”Il a rappelé que notre action politique, quelle qu’elle soit, y compris sur ces sujets agricoles, doit être notamment guidée par la science et que nous devons en même temps défendre nos agriculteurs” pour faire exercer “une juste concurrence”, a-t-elle ajouté.”Tout ce qui nous désynchronise” rapport aux règles en vigueur dans les autres pays “nous pénalise”, a affirmé Emmanuel Macron, selon elle. “Il est très attentif à ce chemin de crête”, a assuré la porte-parole.Près de 1,8 million de citoyens, un record, ont signé une pétition sur le site de l’Assemblée nationale contre la loi Duplomb, très décriée pour son impact environnemental. Cela pourrait déboucher sur un débat, sans vote, sur cette loi déjà adoptée par le Parlement.Mais plusieurs partis de gauche et associations environnementales demandent au président de la République d’exiger une “nouvelle délibération” du texte au Parlement, comme l’y autorise la Constitution.La loi du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, adoptée le 8 juillet, autorise notamment la réintroduction sous condition de l’acétamipride, un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe.Ce produit, toxique pour la biodiversité et potentiellement pour la santé humaine, est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale des producteurs étrangers.

Canal+ touche au but pour devenir un champion des médias en Afrique

Grâce au feu vert du tribunal de la concurrence sud-africain annoncé mercredi, le groupe Canal+ est en passe de racheter Multichoice, géant de la télévision et du streaming dans ce pays, pour devenir un champion sur le continent.Canal+ est déjà le premier actionnaire de Multichoice, avec plus de 45% du capital. L’opération doit permettre au groupe français de compter 50 à 100 millions d’abonnés dans les prochaines années, contre 27 millions aujourd’hui. Le groupe audiovisuel, dans le giron du milliardaire Vincent Bolloré, avait lancé début 2024 une offre publique d’achat de Multichoice, le plus grand opérateur de télévision payante en Afrique, basé à Johannesburg.Le tribunal de la concurrence sud-africain a “approuvé la transaction proposée, sous réserve des conditions convenues”, ont indiqué Canal+ et Multichoice dans un communiqué commun.Parmi ces conditions figurent le financement de productions sud-africaines dans le divertissement et le sport et la protection de l’emploi.Ainsi, “les parties restent en bonne voie pour finaliser l’offre obligatoire de Canal+ dans les délais annoncés”, soit “avant la date butoir du 8 octobre 2025″, selon le communiqué. Cette date avait été repoussée il y a quelques mois.Canal+ avait formulé une offre de 125 rands (6,07 euros) par action l’an passé, ce qui valorisait le géant africain à quelque 2,5 milliards d’euros.”Il s’agit d’une étape extrêmement positive dans notre aventure visant à réunir deux sociétés emblématiques des médias et du divertissement et à créer un véritable champion pour l’Afrique”, s’est félicité Maxime Saada, président de Canal+, cité dans le communiqué.L’annonce du tribunal de la concurrence “marque une étape importante et constitue un grand pas en avant pour les deux entreprises”, a souligné pour sa part Calvo Mawela, directeur général de MultiChoice Group.Le groupe sud-africain, fondé il y a quarante ans, fait toutefois face à une hémorragie de ses abonnés, dont le pouvoir d’achat est en recul. Il affiche désormais 14,5 millions d’abonnés, dans 50 pays.- “Potentiel de croissance” -Pour Canal+, à la fois diffuseur, producteur et agrégateur de contenus, ce terrain est stratégique. “Nous avons construit une position de leader sur les marchés francophones et nous sommes impatients d’unir nos forces à celles de MultiChoice, leader de la télévision payante sur les marchés anglophones et lusophones”, expliquait il y a quelques mois David Mignot, directeur général de Canal+ Afrique.Canal+ opère en Afrique depuis plus de trente ans. Présent dans 20 pays, il est le premier opérateur de télévision par abonnement dans 19 territoires francophones.Ce marché est plus porteur que l’Europe, où la compétition est féroce et l’évolution des usages rapide. La France notamment, berceau historique du groupe, ne compte plus qu’un tiers environ des abonnés. Le rachat de Multichoice “nous permettra de tirer pleinement parti du formidable potentiel de croissance sur le continent” et “favorisera d’importantes synergies dans l’ensemble de nos territoires, synergies qui seront mises en oeuvre dès l’opération approuvée”, soulignait Maxime Saada en avril.La population subsaharienne s’élève aujourd’hui à 1,2 milliard de personnes et devrait atteindre les 2 milliards d’habitants en 2050, est-il rappelé dans le dernier rapport annuel du groupe.Canal+ a aussi augmenté en 2024 ses participations dans Viu, opérateur hongkongais de streaming, et dans Viaplay, socité scandinave dont il est le premier actionnaire.Le groupe est coté à la Bourse de Londres depuis la scission de sa maison mère Vivendi en décembre et attend un rebond de son cours grâce à l’opération sur Multichoice. Il envisage une seconde cotation à la Bourse de Johannesburg. Canal+ a enregistré pour 2024 un chiffre d’affaires en hausse mais une perte nette de 147 millions d’euros, due à des charges “exceptionnelles”. Il s’agit d’une réorganisation dans les activités françaises, notamment en lien avec l’arrêt de la chaîne C8 qui a entraîné un plan de suppression d’emplois, et d’une ré-évaluation du risque de certains contentieux.Les résultats financiers pour son premier semestre 2025 seront publiés le 29 juillet.

La Cour internationale de justice sur le point de rendre un avis majeur sur le climat

La plus haute juridiction de l’ONU va rendre mercredi un avis consultatif sans précédent sur les obligations légales des Etats pour freiner le changement climatique, avec une question clé: la responsabilité historique des grands pollueurs sera-t-elle engagée?C’est l’affaire la plus importante jamais entendue par la Cour internationale de justice, basée à La Haye, arguent les experts. “Je pense que cela peut réellement changer la donne dans le débat climatique actuel”, estime Ralph Regenvanu, ministre du Changement climatique du Vanuatu, l’archipel du Pacifique dont sont originaires les étudiants à l’origine de la procédure en 2019, depuis propulsée par un vote de l’Assemblée générale des Nations unies.”Cela fait 30 ans que nous subissons cette situation. Cela va changer le narratif, et c’est ce dont on a besoin”, a-t-il déclaré mardi à l’AFP.L’avis que rendront les juges à 15H00 (13H00 GMT), même s’il ne sera que consultatif, pourrait influencer et remodeler la justice climatique en inspirant des lois et des tribunaux dans le monde entier.”Le changement climatique n’est pas qu’un exercice académique… On le vit au quotidien”, a déclaré à l’AFP l’étudiant fidjien Vishal Prasad, 29 ans, qui a lancé la campagne avec d’autres étudiants de l’université du Pacifique Sud, au Vanuatu.L’avis de la CIJ est “potentiellement l’une des décisions juridiques les plus importantes de notre époque”, affirme Joie Chowdhury, avocate principale à l’ONG CIEL, qui soutient la procédure.Les Nations unies ont chargé les 15 juges de la CIJ de répondre à deux questions.Premièrement: quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international de protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre, majoritairement générées par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, pour les générations présentes et futures? Deuxièmement, quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations pour les Etats dont les émissions ont causé des dommages environnementaux, en particulier envers les Etats insulaires vulnérables de faible altitude?La Cour a dû organiser les plus grandes audiences de son histoire, avec plus de 100 nations et groupes prenant la parole, en décembre au Palais de la Paix.Des pays et militants du climat, frustrés par la lenteur des processus de négociations habituels, se tournent de plus en plus vers les tribunaux – nationaux et internationaux – pour forcer entreprises et Etats à agir, avec déjà quelques décisions en leur faveur.Les COP annuelles ont certes permis d’infléchir les prévisions de réchauffement, mais encore très insuffisamment pour tenir l’objectif limite de 2°C, par rapport à l’ère préindustrielle, fixé par l’accord de Paris de 2015. Le monde en est déjà à au moins 1,3°C de réchauffement.- Disparaître sous les vagues -Comme David contre Goliath, le débat a opposé petits pays en développement et économies avancées. Les grands pollueurs, dont les Etats-Unis et l’Inde, ont mis en garde la Cour et défendu le processus politique existant des COP, par la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques – malgré ses insuffisances. Sans compter que les Etats-Unis se retirent justement de l’accord de Paris sous Donald Trump.Les petits pays réclament aussi le paiement de réparations aux pollueurs historiques, une demande inacceptable pour la plupart des pays riches.”Le principe cardinal est clair comme de l’eau de roche. Les Etats responsables sont tenus de réparer intégralement le préjudice qu’ils ont causé”, a déclaré Margaretha Wewerinke-Singh, du Vanuatu.Ces Etats exigent également un calendrier pour l’élimination des combustibles fossiles, des compensations monétaires le cas échéant ainsi que la reconnaissance des torts passés.”Bien que responsable de moins de 0,01% des émissions de gaz à effet de serre, sur la trajectoire actuelle des émissions, Tuvalu disparaîtra complètement sous les vagues qui clapotent sur nos côtes depuis des millénaires”, a déclaré Eselealofa Apinelu, représentant de l’archipel polynésien. Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas contraignants et les détracteurs affirment que les principaux pollueurs l’ignoreront.Mais le droit international se construit avec de tels avis, explique à l’AFP Andrew Raine, du département juridique de l’ONU Environnement. “Ils clarifient la manière dont le droit international s’applique à la crise climatique, ce qui a des répercussions sur les tribunaux nationaux, les processus législatifs et les débats publics.”

La “gamification”, quand investir sur les marchés financiers devient un jeu

Classement des meilleurs investisseurs, trophées récompensant des opérations, progression par niveaux… certaines plateformes de trading brouillent parfois la frontière entre placements financiers et jeu, afin d’attirer et fidéliser leurs utilisateurs.Ces pratiques poussent les investisseurs “à effectuer des transactions plus souvent que ce qui est dans leur intérêt”, et “dans des produits plus risqués”, a mis en garde fin mai, l’IOSCO, organisation mondiale des régulateurs financiers.La “gamification”, l’application de codes du jeu à d’autres domaines, s’est répandue ces dernières années, du sport à l’apprentissage des langues vivantes, en passant par les applications de GPS.- “Comportements compulsifs” -Mais dans la finance, “l’utilisateur risque d’oublier qu’il dépense du véritable argent”, explique à l’AFP Charles Cuvelliez, professeur à l’Ecole Polytechnique de Bruxelles, spécialiste de la gestion des risques.Ces techniques, “exploitent en effet les biais émotionnels”, comme “les comportements compulsifs, le FOMO (Fear of Missing Out, peur de rater quelque chose, NDLR) ou la volonté de reconnaissance” accroissant le risque “de décisions non rationnelles”, ajoute-t-il.Une étude du régulateur financier britannique FCA a montré que les investisseurs effectuaient 11% de transactions en plus, avec davantage de placements risqués, s’ils étaient gratifiés par un système de points, permettant de gagner des lots.Selon l’AMF, son homologue français, “le recours au vocabulaire du jeu”, via “des classements” ou la “délivrance de récompenses” peut favoriser “une tendance des investisseurs à se tourner vers des instruments aux rendements très incertains et peu prédictibles”.”Un jour, un type me parlait d’une dette de 2.000 euros contractée à cause de produits risqués, proposés par des applis: je lui ai dit qu’il a eu de la chance de ne pas perdre plus”, confirme Dominique, 34 ans, utilisateur de ces applications.Le jeune homme, par ailleurs professionnel dans la finance, participe à un forum en ligne, où les échanges se font dans une ambiance ludique, entre conseils, défis et “mèmes” (images humoristiques, NDLR) sur l’actualité boursière du jour.Certains assument l’aspect de jeu: “ça, c’est pour le casino, pas sûr que je gagne de l’argent”, explique un participant, en parlant d’un produit financier. “C’est vraiment un coup de poker”, souligne un autre. “On est là pour faire fructifier son argent pas pour faire des coups de loto”, s’agace un troisième.- Confettis -“Avec la simplicité de ces applis, il est facile de tomber dans un comportement de parieur”, explique Marius Zoican, professeur de finance à l’Université de Calgary, au Canada. Les plateformes estiment que ce modèle permet de démocratiser les marchés. “Nous avons rendu l’investissement plus simple, mais nous savons que ce n’est pas un jeu”, avait assuré en 2021, devant le Congrès américain Vlad Tenev, patron de Robinhood, société particulièrement décriée.L’entreprise a dû payer l’an dernier 7,5 millions de dollars, et retirer un système de récompenses basé sur des confettis apparaissant à l’écran après les achats de ses clients, suite aux poursuites du régulateur financier de l’Etat américain du Massachusetts.Mais “les applications trouveront toujours une nouvelle manière de faire”, explique Marius Zoican, ces dernières ayant “besoin d’une masse d’utilisateurs qui échangent beaucoup, pour être rentables” car elles “font payer peu ou pas de commissions”.Ce phénomène remodèle les marchés: les particuliers représentent désormais 20,5% du volume quotidien des flux d’actions aux Etats-Unis, contre 10% en 2010, et ont même dépassé les investisseurs institutionnels (15%), selon un rapport publié en juin par Jefferies.La remontée spectaculaire des actions à Wall Street, après leur plongeon provoqué par les droits de douane annoncés aux Etats-Unis début avril, est d’ailleurs “le fait des investisseurs individuels”, explique Aymeric Gastaldi, gérant actions internationales chez Edmond de Rothschild.Ces derniers ont pratiqué “le buy the dip”, une stratégie risquée, très répandue dans l’univers des investisseurs particuliers, qui consiste à acheter en masse un actif après une forte baisse de son prix, dans l’espoir qu’il remontera par la suite.Quitte à oublier parfois ce qui se cache derrière ces actifs: “on observe des échanges très importants sur des cryptomonnaies ou certains titres peu chers d’entreprises sur lesquelles on dispose de très peu d’informations. Ce n’est souvent que du jeu, du pari”, relève M. Zoican.

“Tellement trumpien!”: l’accord Japon-USA accueilli avec flegme dans une usine de couteaux japonais

Dans la ville japonaise de Seki, célèbre pour ses couteaux artisanaux au tranchant redoutable, les artisans locaux ne se disent pas tellement surpris par l’accord commercial conclu par Tokyo et Washington – tant ils jugeaient intenables les surtaxes douanières que Donald Trump avait menacé d’imposer.Les pourparlers commerciaux entre les deux puissances avaient été suivis de près à Seki (centre du Japon), où l’art de la coutellerie remonte à 700 ans: selon les autorités locales, environ 40% des couteaux fabriqués dans la ville sont exportés vers les États-Unis.Washington menaçait d’imposer aux produits japonais des surtaxes douanières “réciproques” de 25% à compter du 1er août: selon l’accord annoncé mercredi, ces surtaxes seront finalement ramenées à 15%.”Des droits de douane plus bas, c’est bien mieux”, réagit Katsumi Sumikama, directeur de la coutellerie Sumikama à Seki. “Mais je ne suis pas si surpris” par cet accord, ajoute-t-il.”Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé, mais j’ai l’impression que Trump considérait peut-être que des droits de douane de 15% étaient finalement acceptables, et qu’il a délibérément proposé un taux plus élevé dès le départ” pour se donner un levier de négociation, confie-t-il à l’AFP.”Ensuite, à mesure que les négociations ont avancé, il a voulu donner une bonne image au public en le faisant passer de 25 à 15%. Ce genre de stratégie serait tellement trumpien!”, ajoute M. Sumikama.Donald Trump, qui a qualifié l’accord avec le Japon d'”énorme”, a promis d’imposer des droits “réciproques” et punitifs à des dizaines de pays s’ils ne concluaient pas des accords d’ici fin juillet. Outre le Japon, Washington assure s’être entendu avec le Royaume-Uni, le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines.-“On a traversé la tempête”-Jusqu’ici, l’attention médiatique s’était surtout portée sur l’impact des surtaxes américaines sur les géants japonais de l’automobile comme Toyota, ainsi que sur l’acier nippon – déjà surtaxé à 50% par Washington – ou le riz américain, dont M. Trump veut doper les exportations vers le Japon.Mais les couteaux japonais ne sont pas épargnés par la bataille commerciale: ils se sont imposés ces dernières années comme des objets de luxe incontournables dans les cuisines du monde entier, notamment aux États-Unis, dopés par l’attrait pour le “fait maison” pendant la pandémie.Si Donald Trump “essaie de rendre l’Amérique plus forte en augmentant délibérément les droits de douane”, il devrait comprendre que “les problèmes ne se résolvent pas par des moyens aussi simples”, commente Katsumi Sumikama.Au final, “ce sont les Américains qui devront supporter le fardeau de la hausse des coûts”, estime-t-il.La fabrication de lames à Seki remonte au XIVe siècle, lorsque cette ville nichée dans les montagnes de la région de Gifu est devenue un grand centre de production de sabres grâce à un environnement naturel favorable.Aujourd’hui, les couteaux de Seki sont prisés pour leur précision, leur finition élégante et leur grande longévité, et le boom touristique au Japon profite aussi à des entreprises comme celle de M. Sumikama.Les exportations vers l’Amérique du Nord — y compris le Canada — ne représentent néanmoins qu’environ 5% du chiffre d’affaires de l’entreprise en valeur, qui vend davantage de ses couteaux en Europe et en Asie.M. Sumikama, âgé d’une soixantaine d’années, assure cependant qu’il ne prévoyait pas d’augmenter ses prix pour le marché américain, même avant l’accord commercial de mercredi.L’industrie de Seki a “traversé la tempête” au fil des décennies, observe-t-il, y compris à des périodes de fortes fluctuations du taux de change, où le dollar valait tantôt 80 yens, tantôt plus de 300 yens.Les clients américains, de leur côté, ont aussi survécu à des crises majeures comme celle de 2008, ce qui fait qu’ils “ne sont pas du tout inquiets” des surtaxes douanières, insiste-t-il.La coutellerie Sumikama, qui emploie une trentaine de personnes, vante ses machines garantissant une précision au millième de millimètre pour fabriquer ses couteaux, terminés à la main par des artisans. “Chaque pays a ses forces et ses faiblesses”, souligne M. Sumikama. “Même si le président Trump dit aux gens (aux Etats-Unis) de fabriquer des couteaux japonais, ils n’y arriveront pas”.