Test

L’Assemblée rouvre les finances 2025, avec un débat attendu sur la perte de TVA

Les députés s’emparent lundi dans l’hémicycle du projet de loi de fin de gestion (PLFG), texte “technique” ajustant les finances de 2025, mais aussi très politique, avec notamment des débats en vue sur les causes de la baisse des recettes de TVA.”C’est un texte technique”, a assuré en commission des Finances la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. Sans manquer de se féliciter que la France était “en passe de remplir” son objectif de déficit public pour 2025 autour de 5,4% (5,8% en 2024).Le texte, dont l’examen débutera à 21H30, prévoit quelques ouvertures de crédits. Certaines relativement consensuelles, comme 190 millions pour des dépenses de sécurité en Outre-mer et contre les incendies estivaux.D’autres moins, à l’instar d’1,1 milliard sur l’écologie, à l’aune de contrats conclus par le passé et d’une “baisse des prix” sur le marché des énergies renouvelables. Un irritant pour le RN : “elles n’ont qu’à se financer toutes seules”, a pointé le député Jean-Philippe Tanguy.Côté annulation, on note par exemple 1,6 milliard de moins sur le projet “France 2030”, le gouvernement invoquant un surplus de trésorerie. Une baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne permet aussi d’alléger de 2,9 milliards la charge de la dette.La ministre a tenté en commission de marquer l’importance du texte : sans lui “le gouvernement ne pourra pas verser comme prévu l’Allocation adultes handicapés, et la prime d’activité à tous ses bénéficiaires en décembre” (+ 450 millions d’euros de crédits).Sans convaincre les oppositions, la plupart ayant voté contre le texte, rejeté en commission jeudi.Parmi les griefs importants, la baisse annoncée des recettes de TVA, – 5 milliards d’euros par rapport aux prévisions du budget 2025 pour les caisses de l’Etat. “Le problème est encore plus grave” assure Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, arguant que la part de TVA allant à l’Etat pèse pour “la moitié”. Le trou total pourrait donc être “de 10 milliards”, selon lui.Et le député LFI d’y voir un “cercle récessif” de la politique macroniste, qui grèverait la consommation des ménages.”C’est un sujet que nous suivons de très près”, a assuré Amélie de Montchalin dans Le Parisien dimanche, même si “d’autres recettes plus dynamiques compensent en 2025” (l’impôt sur les sociétés monte notamment de 5 milliards par rapport aux prévisions).En commission elle a annoncé une “mission” à Bercy pour comprendre pourquoi l’impôt manquait sa cible, alors que son “assiette” a augmenté de “1,7%”. Parmi les pistes soulevées par la ministre, l’essor de la consommation par colis, avec un recouvrement moins efficace.

Zelensky à Paris en vue d’un “accord majeur” pour défendre le ciel ukrainien

Les présidents ukrainien et français Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron se retrouvent lundi à Paris pour discuter des besoins militaires de Kiev et de la coopération des industries de défense des deux pays, le dirigeant ukrainien évoquant un “accord majeur en préparation”.Il s’agit selon l’Elysée de “mettre l’excellence française en matière d’industrie d’armement au service de la défense de l’Ukraine” et de “permettre d’acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l’agression russe”.La présidence française a notamment évoqué “la défense du ciel ukrainien”, alors que Volodymyr Zelensky a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays.Le chef de l’Etat français et son homologue commenceront leur journée sur la base aérienne militaire de Villacoublay, au sud-ouest de la capitale.Le président ukrainien, qui a signé le mois dernier une lettre d’intention en vue d’acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, se verra présenter l’avion de combat français Rafale et son armement, ainsi que des systèmes de drones et le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération.Celui-ci doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d’interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.”Nous travaillons à la livraison de plusieurs systèmes de défense aérienne, au renforcement de notre aviation”, a annoncé vendredi dans une vidéo Volodymyr Zelensky, selon qui “un accord majeur est en préparation avec la France”.”Il va être finalisé très rapidement j’en suis sûr, ce sera historique”, a-t-il ajouté.- “Force multinationale” -Emmanuel Macron avait annoncé fin octobre la livraison “dans les prochains jours” de missiles antiaériens Aster tirés par le SAMP-T, et d’avions de chasse Mirage 2000 supplémentaires. Kiev a déjà reçu trois des six appareils promis.Les deux dirigeants participeront dans l’après-midi à l’Elysée à un “forum drones franco-ukrainien”.Il s’agit de “mise en contact” et de “renforcer les coopérations avec tous les acteurs de cet écosystème, que ce soit les acteurs industriels ou les acteurs financiers”, selon l’Elysée.Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L’Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l’ouest de Paris, visiter l’état-major de la “force multinationale Ukraine” que Paris et Londres préparent pour qu’elle puisse être déployée dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu et des “garanties de sécurité” à fournir à Kiev.Mis en place par la “coalition de volontaires”, à laquelle participent, selon l’Elysée, 35 pays en incluant l’Ukraine, cet état-major “fonctionne” et est “dès à présent” capable “de déployer une force dès le lendemain d’un cessez-le-feu”, assure-t-on côté français.Cette coalition de pays, essentiellement européens, soutenant l’Ukraine s’est réunie la dernière fois à Londres le 24 octobre.Les garanties de sécurité envisagées pour l’Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l’armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l’invasion à grande échelle de son pays par la Russie en février 2022 intervient alors que l’Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l’un de ses proches.”Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l’est et on l’est en particulier dans ce processus d’adhésion à l’Union européenne” entamé par l’Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

A Berlin, une chaîne de cafés bon marché goûte au succès et au vandalisme

Bon marché et service automatisé: la start-up allemande LAP Coffee, soutenue par de gros investisseurs, s’impose avec ses devantures bleu électrique dans Berlin. Un modèle qui inquiète les cafés indépendants et a fait naître un mouvement de contestation teinté de vandalisme.Dans le quartier bobo huppé de Prenzlauer Berg, le menu affiché à l’extérieur est sans appel: 2,50 euros pour un cappuccino, 1,50 euro pour un espresso, et 3 euros pour un latte. C’est environ un euro moins cher que chez les concurrents du voisinage.Fort de ces tarifs, malgré l’explosion du prix du café (+21,3% sur un an), le groupe est passé d’un site en 2023 à Berlin, à seize aujourd’hui. Et huit autres à Hambourg et Munich.A l’intérieur, la déco est minimaliste. De jeunes clients se prennent en selfie devant de larges miroirs. Ca et là, quelques chaises mais l’aménagement n’incite pas à s’installer, on repart plutôt avec l’emblématique tasse bleue entre les doigts.  Derrière le comptoir, une barista lance le processus largement automatisé en touchant, sur un écran tactile, le logo de la boisson choisie. La machine se déclenche, verse le liquide. Il n’y a ni moulin, ni porte-filtre percolateur, ni tasseur.- Bon prix vs cerise pourrie -“Ça va très vite!”, se réjouit Artur Kluge, un étudiant de 22 ans, attiré par les tarifs abordables. Il juge le “goût correct”, mais surtout, “3 euros, c’est en tout cas un bon prix pour un grand café”.Pourtant, en octobre, plusieurs devantures sont vandalisées à la peinture rouge.Dans les rues, des affiches proclament que l’extension “agressive” de cette chaîne est la “cerise pourrie sur le gâteau d’une gentrification qui a déjà chassé trop de gens et de petits commerces de nos quartiers” . A quelques minutes à pied d’un LAP Coffee, Umut Ekinci, patron du Auntie’s Café, juge qu’il sera en “danger” si d’autres échoppes ouvraient à proximité.La chaîne représente une petite révolution à Prenzlauer Berg, un quartier jamais conquis par les Starbucks et autres McDo, mais qui compte à lui seul six LAP. “Là-bas, il suffit d’appuyer sur un bouton, de servir le café, dire au revoir et c’est tout”, sermonne M. Ekinci. “Vu les prix, je pense que la plupart des clients sont satisfaits. Mais cela détruit les autres.” LAP, acronyme de “Life Among People” (“la vie parmi les gens”), se défend de tout dumping, affirmant que la chaîne est profitable grâce aux technologies employées.Le cofondateur Ralph Hage, un ancien de Red Bull et de la banque Standard Chartered, assure à l’AFP que le secteur n’avait connu que “peu d’innovations depuis trente ans”.”Si nous pouvons proposer des prix justes (…) c’est tout simplement en rendant le processus plus efficace”, souligne le patron.Quant aux actes de vandalisme, il pointe un “petit groupe” de mécontents. Il considère aussi sa société comme “une entreprise locale”, et non comme l’émanation d’investisseurs carnassiers.- Gros investisseurs -Mario, militant au sein d’un collectif opposé à la chaîne et qui préfère rester anonyme, peste.Pour lui, ce succès est surtout dû aux sociétés de capital-risque et capital-investissements dont les millions permettent à LAP de se développer à grande vitesse, prenant à la gorge les indépendants.La start-up dispose d’investisseurs tel que Insight Partners, entreprise investie dans le numérique, la défense et l’intelligence artificielle. Ou encore HV Capital dont le portefeuille inclut le transporteur Flixbus, le géant de la mode Zalando et le droniste Quantum Systems. “Il devient de plus en plus difficile pour les petites structures indépendantes, qui ne sont pas équipées pour réaliser des profits rapides, de trouver des locaux lorsque ces grandes chaînes, qui peuvent probablement payer un loyer illimité, se développent”, dénonce Mario auprès de l’AFP.Les flyers affichés dans le quartier martèlent cet argumentaire, dénonçant “de gros investisseurs impliqués dans le développement de drones militaires et de systèmes d’armes basés sur l’IA”.Si la “tendance se poursuit”, redoute Mario, “nous n’aurons bientôt plus dans le centre-ville que des chaînes soutenues par de grands fonds et des restaurants de luxe”.

Vins: en France, les enchères de Beaune sous de fâcheux auspices

Hausse des droits de douane américains, ralentissement du marché chinois, déconsommation d’alcool: les enchères caritatives des vins des Hospices de Beaune, dans le centre-est de la France, les plus anciennes au monde, se sont ouvertes dimanche sous de fâcheux auspices.”Bonnes enchères”, a lancé le directeur des Hospices, Guillaume Koch, en ouvrant les enchères à 14h30, devant plus de 700 acheteurs potentiels réunis sous les Halles de la capitale des vins de Bourgogne, Beaune.”L’hôpital a besoin de vous plus que jamais”, a-t-il ajouté, rappelant ainsi la valeur caritative de la vente, destinée à financer un établissement de santé d’un millier de lits.”Nous avons un nombre record d’inscriptions”, se félicite Marie-Anne Ginoux, directrice générale de Sotheby’s France, opérateur de la vente.Pour autant, le temps des records semble bien révolu, après le pic atteint en 2022, avec 29 millions d’euros de recettes.”Cette année, le climat mondial est tendu”, explique à l’AFP Anne-Laure Helfrich, directrice marketing des Grands Chais de France, premier exportateur français de vins.La maison bourguignonne François Martenot, détenue par les Grands Chais, avait acquis 33 fûts l’an dernier à Beaune. “Les clients sont plus méfiants”, souligne-t-elle.”Le marché a tendance à se déprimer”, confirme Laurent Delaunay, président du Comité Bourgogne, qui représente l’interprofession viticole régionale. En particulier aux Etats-Unis où, “pour la première fois depuis longtemps, les ventes de bourgognes ont reculé en août” (-4% en valeur sur les huit premiers mois de l’année), indique-t-il, blâmant “les premières conséquences de la hausse des taxes américaines”.Pour ces enchères, le péril n’est cependant pas en la demeure, car le vin vendu à Beaune, des primeurs, sera livré en juin 2027 puisqu’ils doivent être élevés sur place, avant d’être donnés à leurs acheteurs. D’ici là, “Trump peut encore changer d’avis”, dit un expert dans un sourire.Cependant, pour éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier, Sotheby’s opère déjà une diversification tous azimuts.- Le Graal des connaisseurs -Cette année, six nouvelles villes seront ainsi au programme des 24 dégustations organisées pour attiser l’appétit des acheteurs: Abu Dhabi, Bangkok, Copenhague, Jakarta, Madrid et Sao Paulo.”Des collectionneurs internationaux, du Brésil, du Mexique ou encore de Taïwan font le voyage pour la vente”, se félicite Marie-Anne Ginoux. Trente-deux pays seront ainsi représentés dans les Halles de Beaune.Les enchères, Graal des plus grands connaisseurs de vins du monde entier, se tournent en particulier vers les marchés émergents de l’Asie, à l’heure où l’économie chinoise ralentit.”La Corée du Sud, la Thaïlande, le Vietnam et l’Inde ont un énorme potentiel”, souligne auprès de l’AFP la Sud-Coréenne Jeannie Cho Lee, dont l’embauche récente en tant que consultante de Sotheby’s pour les Hospices témoigne du formidable boom de l’Asie.”Les exportations de bourgognes ont bondi en Asie, en particulier en Chine où elles ont triplé de 2017 à 2024, alors que celles de bordeaux ont été divisées par deux depuis 2010-2012″, souligne Jeannie Cho Lee.”Les riches Chinois ont des stocks de bordeaux mais moins de bourgognes, or ils doivent obligatoirement en avoir dans leur cave”, explique Gina Hu, acheteuse à Beaune pour le compte de Chinois.Vitrine mondiale du luxe, la vente est aussi un rendez-vous de la charité puisque les recettes vont à des Hospices financés par les dons attribués depuis des siècles, en majorité sous la forme de vignes, d’où leur surnom d'”hôpital-vigneron”.Outre cette œuvre principale, les enchères réservent chaque année une pièce dite “de charité” à une autre cause. Cette fois, ce sera au profit de l’association Enfance et handicap en Côte-d’Or (Ehco) et de l’Institut Robert-Debré du cerveau de l’enfant.L’adjudication de ce fût est traditionnellement le clou de la vente: son record a été établi en 2022 à 810.000 euros. Pour pousser cette enchère, quatre stars françaises ont été appelées à la rescousse: le DJ Martin Solveig, le réalisateur Cédric Klapisch et les acteurs Vincent Lacoste et Alice Taglioni.

Le président serbe veut “éviter” une “confiscation” des parts russes dans la compagnie pétrolière NIS

Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré dimanche vouloir “éviter à tout prix” une “confiscation” des parts russes dans la compagnie pétrolière serbe NIS, visée par des sanctions de Washington qui réclame le départ des actionnaires russes, en annonçant une “décision définitive” de la Serbie d’ici une semaine.Après plusieurs reports depuis janvier, le ministère des Finances des Etats-Unis a commencé à appliquer le 9 octobre les sanctions contre NIS, compagnie cruciale pour le pays des Balkans, mais qui est majoritairement contrôlée par des sociétés russes, notamment Gazprom Neft.Dans la nuit de vendredi à samedi, les autorités américaines ont fait savoir à Belgrade que la condition pour la levée des sanctions était la sortie totale des actionnaires russes du NIS.Une situation très compliquée pour la Serbie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne et en même temps l’un des rares pays du continent à ne pas avoir imposé de sanctions à la Russie, après son invasion de l’Ukraine. Le pays est aussi très dépendant des importations du gaz naturel russe.”Je veux qu’on évite à tout prix la confiscation, la nationalisation ou la saisie de biens (…) Nous ne voulons rien prendre à qui que ce soit”, a dit le chef de l’Etat serbe lors d’une session du gouvernement convoquée après la dernière annonce de Washington.Il a expliqué vouloir “épuiser toutes les possibilités” avant d’engager “un processus de prise de contrôle ou autre” au sein du NIS.”Mais cette décision doit être prise au cours des sept prochains jours. Nous devons avoir une solution le dimanche prochain, car nous n’avons plus rien à attendre”, a insisté M. Vucic.La Serbie a vendu en 2009 pour 400 millions d’euros des parts majoritaires (51%) de NIS à Gazprom Neft, filiale pétrolière du géant russe énergétique Gazprom.Aujourd’hui Gazprom Neft détient près de 45% de NIS, une de ses sociétés sœurs baptisée Intelligence dispose de 11,30% et l’Etat serbe possède près de 30% de la compagnie. Le reste est détenu par des actionnaires minoritaires.- “Il n’y a plus de temps” -NIS gère la seule raffinerie dans le pays, à Pancevo, près de Belgrade, qui approvisionne environ 80% du marché serbe.M. Vucic a évoqué des négociations en cours des “partenaires russes” avec leurs “partenaires asiatiques et européens” sur une éventuelle vente des parts, sans dévoiler les noms des compagnies.En cas d’échec de ces négociations, il a proposé au gouvernement d’offrir aux actionnaires russes “un meilleur prix”. “Peu importe le coût, nous trouverons l’argent”, a-t-il affirmé.Depuis l’imposition des sanctions, NIS ne peut plus s’approvisionner, et ses réserves de brut, selon des représentants de la compagnie, lui permettront de tourner jusqu’au 25 novembre.Avec un chiffre d’affaires d’environ 3,3 milliards d’euros en 2024, NIS emploie environ 13.500 personnes et gère plus de 400 stations-service, la plupart en Serbie, et environ 80 en Bosnie, en Bulgarie et en Roumanie.Certains ministres ont critiqué d’un ton plus ferme du comportement de la partie russe, lui reprochant notamment d’avoir écarté l’Etat serbe des négociations avec des parties tierces.”Nous avons attendu longtemps, nous avons été très patients, très loyaux, avons discuté à plusieurs reprises avec nos partenaires russes, mais il n’y a plus de temps”, a souligné la ministre de l’Energie, Dubravka Djedovic Handanovic.”La la raffinerie de Pancevo est vitale pour nos citoyens, pour notre économie, le secteur de la santé, la police, les écoles”, a poursuivi la ministre.

L’Inde, un marché prometteur mais difficile à conquérir pour le luxe français

L’Inde, nouvel eldorado des maisons de luxe françaises? Depuis 20 ans, les marques les plus prestigieuses en rêvent, mais le pays le plus peuplé de la planète reste encore loin de combler leurs attentes.”C’est un marché prometteur mais qui reste compliqué”, souligne Bénédicte Epinay, déléguée générale du Comité Colbert, qui représente le secteur et réunit 85 entreprises tricolores. L’ouverture dimanche, dans la mégapole de Bombay (ouest), du premier magasin indien des Galeries Lafayette est “une étape importante qui va faire souffler le vent de l’Occident”, se félicite-t-elle. Sur les 280 marques de luxe et de créateurs réparties sur 9.000 m² et cinq étages, la majorité des marques sont étrangères. Cette proportion est susceptible d’évoluer, a indiqué dimanche Philippe Pedone, directeur du développement international des Galeries Lafayette, lors de l’inauguration de ce magasin réalisé en partenariat avec le groupe indien Aditya Birla.L’enseigne historique ambitionne d’ouvrir ‘un second grand magasin à New Delhi’, à l’horizon 2029-2030, a précisé Nicolas Houzé, président du directoire du groupe, qui vise au départ “un chiffre d’affaires annuel de 20 millions d’euros”.Avec ses 1,4 milliard d’habitants, le potentiel du marché indien est immense.Chaque année, des dizaines de milliers de nouveaux millionnaires y affichent leur réussite au volant de leur Lamborghini ou Rolex au poignet.La progression est vertigineuse: le marché du luxe, évalué à 10  milliards d’euros en 2024, devrait tripler d’ici 2030, selon Estelle David, directrice de Business France Asie du Sud. “Quand une maison de luxe s’intéresse à un nouveau pays, elle regarde le nombre de personnes fortunées et l’essor d’une classe moyenne. L’Inde coche toutes les cases”, explique la déléguée générale du Comité Colbert.Mais la réalité est plus complexe. Entre taxes élevées, contraintes réglementaires, infrastructures qualitatives limitées et forte identité culturelle, les obstacles restent de taille. – “Infinitésimal” -Les géants français du luxe, contactés par l’AFP, n’ont pas souhaité s’exprimer. Un silence qui, selon des experts, traduit le peu de “choses positives” qu’ils ont à dire sur ce marché jugé “compliqué”.”Ils disposent de très peu de données pour affirmer qu’ils réalisent des bénéfices” et “ont un retour sur investissement”, souligne Ashok Som, professeur à l’Essec.Au début des années 2000, les grandes maisons considéraient l’Inde comme leur prochain relais de croissance après la Chine. Mais un quart de siècle plus tard, le marché reste “infinitésimal”, explique Mme  Epinay: la plupart des marques n’y comptent qu’un à trois magasins, contre 100 à 400 en Chine.A ses yeux, le seul point commun entre ces deux puissances est “le nombre d’habitants”. L’Inde n’a pas la même “homogénéité sociale, linguistique et territoriale”, pointe-t-elle.”La plupart ne comprennent toujours pas ce marché”, celui d’un “pays pauvre à l’économie largement agraire”, renchérit M. Ashok. La Chine comptait, elle, dès la fin des années 1990 “des centres commerciaux partout”, note-t-il, et une “classe aisée avide de produits occidentaux”.A ce jour, la cinquième économie de la planète ne compte que six centres commerciaux haut de gamme.- “Il faut s’adapter” -Autres obstacles de taille: les droits de douane élevés, les barrières non tarifaires et le poids de la bureaucratie.Résultat: un Indien a tout intérêt à faire un aller-retour à Dubaï, moyennant 300 euros, pour acheter un sac d’une marque de luxe française qu’il paiera 30 à 40% moins cher qu’à Bombay ou New Delhi.Une lueur dans le ciel: l’Inde et l’Union européenne (UE) se sont engagées à conclure d’ici la fin de l’année un accord de libre-échange négocié depuis des années. “Cela apportera beaucoup d’oxygène à ce marché”, veut croire Mme Epinay.Mais pour séduire les Indiens, “il faut s’adapter à la culture, aux goûts et aux modes de consommation”, souligne Mme David.Bien que les grandes marques étrangères de prêt-à-porter possèdent des enseignes dans les mégapoles comme New Delhi, Bombay ou Bangalore, les “silhouettes occidentales” restent minoritaires à travers le pays. Si les hommes ont largement renoncé à leurs “kurtas” (chemises longues et amples), les femmes continuent de porter des “saris”, ces rectangles de tissus aux couleurs chatoyantes. Pour les séduire, des marques comme Louboutin, Dior, Chanel ou Bulgari collaborent déjà avec des designers, des marques, des stars de Bollywood ou des influenceurs locaux, relèvent les connaisseurs du marché.Mais “pourquoi voudriez-vous acheter quelque chose d’étranger qui essaie d’être indien”, s’interroge Sonal Ahuja, une directrice des ressources humaines de 39 ans rencontrée dans un centre commercial de Bombay.Les marques françaises misent aussi sur le commerce en ligne et les 900 millions d’internautes indiens. Forte de plus de 35  millions de personnes, la diaspora pourrait aussi faciliter la conversion des clients indiens. Nombre de ceux qui reviennent au pays importent les modes de vie occidentaux.

Samsung va investir 310 milliards de dollars pour stimuler l’expansion de l’IA

Le conglomérat sud-coréen Samsung a dévoilé dimanche un plan d’investissement de 310 milliards de dollars (267 milliards d’euros) sur cinq ans, visant à répondre à la demande croissante alimentée par l’essor mondial de l’intelligence artificielle (IA).Dans le cadre de ce plan, Samsung a approuvé la construction de Pyeongtaek Plant 5, une nouvelle installation de semi-conducteurs conçue “pour répondre aux besoins en puces mémoire”, a précisé son communiqué. “Une fois la ligne 5 entièrement opérationnelle, l’usine de Pyeongtaek devrait jouer un rôle encore plus stratégique dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des semi-conducteurs et l’écosystème national des puces en Corée du Sud”, a ajouté cette source. La nouvelle ligne devrait commencer ses opérations en 2028. Dans le cadre de ce plan, Samsung SDS, branche informatique et logistique du groupe, établira deux centres de données IA à Jeolla du Sud et à Gumi, a ajouté l’entreprise, sans fournir plus de détails.Ce plan intervient après que le gouvernement sud-coréen a promis de tripler les dépenses nationales du secteur l’année prochaine, le président Lee Jae Myung s’engageant à faire du pays l’une des trois principales puissances mondiales de l’IA, en lui allouant près de 6,1 milliards d’euros, dont environ 1,57 milliard d’euros pour son déploiement dans l’industrie, la vie quotidienne et le secteur public.Samsung est le premier des conglomérats familiaux qui dominent l’économie sud-coréenne. Samsung Group fait référence à un réseau d’entreprises affiliées avec des participations croisées complexes sous la marque Samsung plutôt qu’à une holding unique. Samsung Electronics, l’un des principaux fabricants mondiaux des composants électroniques essentiels pour l’industrie de l’IA, a annoncé le 30 octobre un bond de plus de 30% de son bénéfice annuel au troisième trimestre. L’essor de l’IA lui a donné un élan majeur, ainsi qu’au coréen SK hynix, autre acteur clé du marché mondial, dont les puces mémoire haute performance sont devenues indispensables pour le calcul de l’IA.Samsung SDI, filiale spécialisée dans les batteries pour véhicules électriques, explore la création d’une ligne de production nationale “pour des batteries de nouvelle génération, y compris des batteries dites tout solide”, a par ailleurs déclaré l’entreprise. 

Budget: l’épargne des Français, objet de convoitise

Improductive pour certains, indispensable à l’investissement et à l’économie pour d’autres, l’épargne des Français est un objet de convoitise à l’heure du débat budgétaire au Parlement. – Taux d’épargne recordLe taux d’épargne des Français a grimpé à 18,9% de leur revenu disponible au deuxième trimestre 2025 selon l’Insee, un record depuis les années 1970, hors période Covid.Cette hausse est “imputable à la montée de l’anxiété en lien avec les chocs et crises qui s’accumulent (Covid, guerre en Ukraine, inflation, guerre au Moyen Orient, tensions géopolitiques, crise politique en France)”, selon une note de Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.Selon la Banque de France, le patrimoine financier des ménages représentait 6.430 milliards d’euros au premier semestre 2025, dont 3.870 milliards dans des produits de taux (Livret A, fonds d’assurance vie à capital garanti…) et 2.465 milliards en produits plus risqués (actions cotées et unités de comptes…). – Où est placée l’épargne des Français ?Le produit d’épargne champion des Français reste l’assurance vie, avec 2.084 milliards d’euros d’encours, selon les chiffres de France Assureurs. L’épargne réglementée vient derrière avec le livret A et le Livret de développement durable et solidaire (606,8 milliards d’encours en septembre 2025) et le Livret d’épargne populaire (80,7 milliards d’encours), selon la Caisse des dépôts (CDC).L’argent laissé sur les comptes courants, ou dépôts à vue, représentait lui 748,3 milliards d’euros au premier trimestre 2025, selon les chiffres de la Banque de France. Ces fonds ne sont pas placés et donc ne produisent pas d’intérêts.- Que finance cette épargne ?Dans l’assurance vie, 63% des encours étaient placés en titres d’entreprises à fin juin 2025. Les obligations souveraines (émises par des États) représentaient 24% des placements.Pour l’épargne réglementée, environ 60% des fonds collectés sont centralisés à la Caisse des dépôts. Une moitié des fonds est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L’autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d’État) et dans des actions de sociétés cotées.Les 40% restants des sommes collectées sur les livrets A, LEP et LDDS sont conservées par les banques.Dans un contexte marqué par l’augmentation des besoins d’investissements dans la défense, le monde politique a évoqué la création d’un nouveau livret dédié, ou celui d’un emprunt national. Bpifrance a lancé en octobre un fonds spécialisé dans ce secteur, ouvert aux particuliers.- Renforcer la fiscalité ?Lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mercredi les députés ont adopté une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) visant spécifiquement les revenus du capital (dividendes, épargne salariale, assurance vie…) qui doit rapporter 2,8 milliards d’euros en 2026.Pendant la discussion du projet de loi de finances, ils ont également voté un “impôt sur la fortune improductive” (IFI) touchant les patrimoines de plus de 2 millions d’euros, dont l’assiette inclut notamment les produits d’assurance vie en fonds euros – dans un contrat d’assurance vie, les sommes peuvent être investies dans des fonds euros, garantis en capital, ou des unités de comptes (UC), plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices.Le sort de ces mesures est lié à la suite du parcours parlementaire, incertain, de ces deux textes.”On est en plein délire”, avait réagi après le vote le dirigeant de la Fédération bancaire française Daniel Baal, défendant dans l’assurance vie “un placement extrêmement populaire”, qui sert “à financer des entreprises, mais aussi très largement la dette de la France et des collectivités publiques”.Taxer les assurances vie en euros des épargnants revient à leur “demander de payer une taxe sur la contribution qu’ils apportent au financement de la dette de la France”, selon lui.Le dispositif de l’IFI “ne tient pas la route”, estime aussi Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet Facts & Figures, puisque les fonds en euros sont investis dans des obligations, des actions, l’immobilier “exactement de la même manière que les unités de comptes”. D’autre part “il crée un risque systémique”, car si les épargnants décident basculent leurs avois vers des unités de compte, “on aura une faillite du système”, juge-t-il.

Vins: les enchères de Beaune sous de fâcheux auspices

Hausse des droits de douane américains, ralentissement du marché chinois, “déconsommation” d’alcool: les enchères caritatives des vins des Hospices de Beaune, les plus anciennes au monde, s’ouvrent dimanche sous de fâcheux auspices.”Oui, on est dans un climat mondial tendu”: Anne-Laure Helfrich, directrice marketing des Grands Chais de France, est bien obligée de reconnaître que, cette année, les acheteurs “sont un peu plus méfiants”. Le groupe, premier exportateur français de vins, avait acquis l’an dernier à Beaune 33 fûts pour le compte de ses clients, soit plus d’un million d’euros. “Mais cette année, on fait face à une déconsommation d’alcool. Des clients nous disent que, cette fois, ils n’achèteront peut-être pas un fût entier”, dit-elle à l’AFP. “Je ne pense pas qu’on ait des records ce dimanche”, lâche Mme Helfrich, confirmant la fin de la flambée des prix qui avait atteint son pic en 2022, avec 29 millions d’euros de recettes.Cette année-là, 802 “pièces” (un fût de 288 bouteilles de 75 cl) avaient été offertes aux enchères, contre 539 ce dimanche. Les adjudications devraient donc rester sages, par ailleurs freinées par la hausse des droits de douane américains.Le péril n’est pas en la demeure car “on s’adresse à des collectionneurs capables de mettre beaucoup d’argent”, souligne Marie-Anne Ginoux, directrice générale de Sotheby’s France, opérateur de la vente.Mais, pour éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier, la maison d’enchères opère une diversification tous azimuts.Cette année, six nouvelles villes seront ainsi au programme des 24 dégustations organisées pour attiser l’appétit des acheteurs: Abou Dhabi, Bangkok, Copenhague, Jakarta, Madrid et Sao Paulo.”Des collectionneurs internationaux, du Brésil, du Mexique ou encore de Taïwan prévoient de faire le voyage pour assister à la vente”, se félicite Mme Ginoux.- Des acheteurs de 32 pays -Ainsi, plus de 700 acheteurs potentiels de 32 pays se presseront, dimanche dès 14h30, sous les Halles de la “capitale” des vins de Bourgogne, Beaune (Côte d’Or), face à l’Hôtel-Dieu médiéval aux tuiles vernissées, berceau des Hospices créés au XVe siècle.Les enchères, Graal des plus grands connaisseurs de vins du monde entier, se tournent en particulier vers les marchés émergents de l’Asie, à l’heure où l’économie chinoise ralentit.”La Corée du Sud, la Thaïlande, le Vietnam et l’Inde ont un énorme potentiel”, souligne auprès de l’AFP la Sud-Coréenne Jeannie Cho Lee, dont l’embauche récente en tant que consultante de Sotheby’s pour les Hospices témoigne du formidable boom de l’Asie.”Les exportations de bourgognes ont bondi en Asie, en particulier en Chine où elles ont triplé de 2017 à 2024, alors que celles de bordeaux ont été divisées par deux depuis 2010-2012″, souligne Jeannie Cho Lee.L’essoufflement de la Chine pèse ainsi plus sur les bordeaux: “les riches Chinois ont des stocks de bordeaux mais moins de bourgognes, or ils doivent obligatoirement en avoir dans leur cave”, explique Gina Hu, acheteuse à Beaune pour le compte de Chinois.Vitrine mondiale du luxe, la vente est aussi un grand rendez-vous de la charité puisque les recettes vont à des Hospices qui gèrent toujours un établissement de santé d’un millier de lits.Ne recevant aucun argent public pour leurs infrastructures, ils comptent sur les dons attribués depuis des siècles, en majorité sous la forme de vignes, d’où leur surnom d'”hôpital-vigneron”. Outre cette œuvre principale, les enchères réservent chaque année une pièce dite “de charité” à une autre cause. Cette fois, ce sera au profit de l’association EHCO (Enfance et Handicap en Côte d’Or) et de l’Institut Robert-Debré du Cerveau de l’Enfant.L’adjudication de ce fût est traditionnellement le clou des enchères: son record a été établi en 2022 à 810.000 euros, soit environ 2.800 euros la bouteille. Quatre stars, le DJ Martin Solveig, le réalisateur Cédric Klapisch et les acteurs Vincent Lacoste et Alice Taglioni auront pour mission de pousser cette enchère.

A Béziers, des milliers de viticulteurs demandent “d’agir vite” face à leur détresse

Des milliers de viticulteurs ont exprimé leur désarroi dans les rues de Béziers samedi pour demander aux pouvoirs publics d'”agir vite” face à la concurrence étrangère et à la grande distribution qui tirent les prix vers le bas et au réchauffement climatique.Au moins 4.000 manifestants, selon la préfecture, 7.000 selon les organisateurs, ont également demandé un allègement des normes, trop contraignantes selon eux.En marge du cortège, qui a défilé dans le calme, un magasin Lidl a été dégradé et saccagé, et un radar et des poubelles brûlées, selon la préfecture.Des membres de la Coordination rurale ont craqué des fumigènes jaunes et noirs à leur effigie. Côté FNSEA, le premier syndicat agricole s’est réjoui de l’affluence.”Voir toute cette mobilisation, ça fait plaisir mais je sais pas si ça fera avancer les choses. On a l’impression qu’on ne nous écoute pas, qu’on se fout de nous”, confie Carole, viticultrice de 51 ans qui produit un vin d’appellation Minervois et qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.Son exploitation de 17 ha à Pouzzoles, dans l’Aude, est dans la famille depuis trois générations mais elle “ne sait pas si on pourra la léguer à nos enfants, c’est le plus dur”. Son fils, Romain, âgé de 16 ans, ne souhaite pas reprendre l’exploitation. “Quand on voit (la situation) maintenant, c’est pas possible de se projeter car ça empire d’année en année. C’est pas vivre, c’est survivre”, explique-t-il à l’AFP.A intervalle régulier, des Biterrois ont applaudi de leurs fenêtres. “Merci !”, ont lancé des manifestants émus, leurs applaudissements se propageant au cortège. “On nous étouffe sous les normes. On nous noie sous les taxes. On nous ment sur les prix. Et pendant qu’on se bat pour survivre, d’autres exportent le vin au prix de l’eau. D’autres vendent des bouteilles au prix d’un simple café”, a affirmé Romain Angelras, président des Jeunes agriculteurs (JA) du Gard.”On nous parle aujourd’hui de souveraineté alimentaire. Mais nos politiques la sacrifie sur l’autel du libre-échange. Les vignerons ne se tairont pas. Il nous faut des réponses vite maintenant!”.Une délégation de viticulteurs doit être reçue le 24 novembre par le ministère de l’Agriculture, veille du grand salon professionnel Sitevi prévu à Montpellier du 25 au 27 novembre et où est attendu la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.Elle avait déjà reçu des représentants le 6 novembre. Selon le président des Vignerons indépendants Jean-Marie Fabre, “trois leviers” à actionner pour amorcer une sortie de crise avaient été évoqués: un soutien de trésorerie sous la forme notamment de prêts de consolidation, un nouveau plan d’arrachage à hauteur de 35.000 hectares (sur les 780.000 ha de vigne française) et davantage de soutien au plan du commerce international.- 2025, mauvais millésime -Consommation de vin des Français en recul, épisodes de gel, de grêle et de sécheresse qui se multiplient, droits de douane de Donald Trump et taxes chinoises sur le cognac et l’armagnac… “Jamais notre secteur n’avait eu à traverser en quatre ou cinq ans autant de crises avec des origines multiples, multifactorielles”, souligne Jean-Marie Fabre.”Dans toutes les zones viticoles de France, c’est compliqué”, rappelle Jean-Samuel Eynard, président de la chambre d’agriculture de Gironde, où il cultive 35 ha de vigne d’appellation Côte-de-bourg.Les difficultés sont accrues en Occitanie, premier vignoble de France en surface, aux appellations souvent moins renommées, et territoire particulièrement frappé par le changement climatique où les grappes se sont desséchées cet été sous des températures supérieures à 40 degrés.Signe de l’urgence, FNSEA/JA et Coordination rurale ont mis de côté leurs divergences et portent une vingtaine de revendications comme “la lutte contre les prix du vin abusivement bas pratiqués par les négociants et la grande distribution”, l’accès à l’eau ou encore l’assouplissement de la loi interdisant la publicité pour le vin.Tous craignent en plus que le millésime 2025 soit d’une maigreur inédite.