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Déchets toxiques: la justice se prononce sur le confinement à Stocamine

C’est un dossier environnemental qui a pris une coloration politique: le tribunal administratif de Strasbourg se prononce mardi sur la légalité du confinement définitif des déchets toxiques enfouis sur le site de Stocamine (Haut-Rhin), auquel s’opposent associations et élus alsaciens.Dans cette ancienne mine de potasse de Wittelsheim reconvertie en site de stockage, 42.000 tonnes de déchets toxiques (cyanure, arsenic, mercure…) censés être non-inflammables sont entassés à près de 600 mètres de profondeur. La question de leur devenir se pose depuis un incendie survenu en 2002.Si l’autorisation de les entreposer était initialement temporaire, l’État, par un arrêté de la préfecture du Haut-Rhin du 28 septembre 2023, a prolongé pour une durée illimitée l’autorisation de stockage. Sans attendre l’épuisement des recours en justice, la société des Mines de Potasse d’Alsace (MDPA), gestionnaire du site et détenue à 100% par l’État, a entamé depuis un vaste chantier pour couler des barrières de béton dans les galeries souterraines.La société ne communique pas sur l’avancée des travaux, mais selon Sabine Drexler, sénatrice LR du Haut-Rhin et élue à la Collectivité européenne d’Alsace (fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), “il y a un mois, 25% des bouchons étaient déjà mis en place. Aujourd’hui ça doit être un peu plus”.- Dégradation des galeries -La décision de l’Etat et les travaux qui ont suivi suscitent une certaine opposition en Alsace. Des élus ont rejoint habitants et associations dans leur combat: tous craignent que le maintien des déchets en profondeur, même sous le béton, ne pollue à terme la nappe phréatique d’Alsace, qui alimente des millions de personnes. En cause: l’état de la mine, trop dégradé selon eux pour empêcher une infiltration d’eau qui finira, au contact des déchets, par contaminer la nappe phréatique, malgré la présence des barrières de béton.Pourtant à l’audience le 15 mai, l’avocate des Mines de Potasse d’Alsace, Carine Le Roy-Gleizes, a mis en avant le “consensus scientifique” en faveur du confinement des déchets, affirmant qu’il s’agissait de la solution “la plus susceptible de protéger l’environnement”.Le rapporteur public Alexandre Therre s’est lui aussi prononcé en faveur de la poursuite des travaux de confinement, estimant que la “dégradation très significative” des galeries, où “les toits s’affaissent et les murs se rapprochent”, empêchait d’extraire “en toute sécurité” les déchets.Un raisonnement qui fait bondir François Zind, l’avocat d’Alsace Nature, qui estime être mis devant “le fait accompli” et craint de voir les déchets toxiques transmis “en héritage aux générations futures”- “Acharnement de l’État” -Lors du débat parlementaire sur le budget de l’État pour 2025, Mme Drexler avait fait voter un amendement visant à financer, à hauteur de 100.000 euros, une nouvelle étude de vérification de la solidité des cuvelages des puits, afin de mieux appréhender les différents scénarios possibles en termes de pollution de la nappe. Dans un rare communiqué transpartisan publié fin mai, neuf parlementaires alsaciens de tous bords ont fait état d’un “risque désormais certain d’une inondation rapide de la mine qui provoquera une pollution irréversible de la nappe phréatique”. Ils ont réclamé l’arrêt des travaux de confinement et le démarrage du déstockage des déchets, mais aucune suite n’a été donnée à cette initiative.”On sent vraiment un acharnement de l’État à vouloir confiner les déchets, et à ce qu’on ne remonte rien”, s’inquiète Sabine Drexler. “Cet acharnement, ça nous interroge tous quand on sait les conséquences d’une pollution et combien ça va coûter une fois que la nappe (phréatique) sera polluée. Ça va se chiffrer en milliards…”

Trump quitte prématurément le sommet du G7 à cause du conflit Israël-Iran

Donald Trump a décidé de quitter prématurément lundi le G7 au Canada pour se consacrer à l’évolution du conflit entre Israël et l’Iran, a annoncé la Maison Blanche, bousculant l’agenda de la dernière journée de ce sommet.”A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner” avec les autres dirigeants du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a indiqué sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu’à mardi en fin de journée, “rentre à Washington pour s’occuper de nombreux sujets importants”, a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.Peu après, tous les dirigeants ont posé pour la photo de famille sur le terrain de golf. “J’aimerais pouvoir rester avec tout le monde, mais ils comprennent”, a déclaré le président américain.Cette annonce vient après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: “Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement.”Le milliardaire républicain de 79 ans avait auparavant assuré qu’un “accord” allait être trouvé concernant le conflit entre l’Iran et Israël”, sans bien expliquer si ce serait le résultat de la contrainte militaire ou de négociations.Alors que les spéculations montaient sur une participation américaine active à l’offensive aérienne sans précédent d’Israël, la Maison Blanche a redit peu après que les forces américaines restaient “dans une posture défensive” au Moyen-Orient.Pour la cinquième nuit consécutive, Israël et l’Iran échangent barrages de missiles et menaces guerrières, Téhéran annonçant des frappes “sans interruption jusqu’à l’aube” après une nouvelle vague d’attaques israéliennes contre sa télévision nationale et plusieurs autres cibles.Le président français Emmanuel Macron a lui averti, également depuis le Canada, que vouloir renverser le régime iranien par la force serait une “erreur stratégique”, en appelant à “cesser” les frappes contre les civils, que ce soit en Iran et en Israël.”Tous ceux qui croient qu’en frappant avec des bombes depuis l’extérieur on sauve un pays malgré lui-même et contre lui-même se sont toujours trompés”, a-t-il ajouté.La réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du “groupe des 7” (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon) perd donc son principal animateur, un président américain qui a toujours été enclin au cavalier seul diplomatique.- Ukraine et commerce -Son départ prématuré signifie par ailleurs que la rencontre bilatérale prévue avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’aura pas lieu. Et les Européens n’ont guère eu le temps de le convaincre de durcir les sanctions sur le pétrole russe, comme l’a de nouveau demandé le président français qui a appelé à “aller beaucoup plus loin” contre la Russie.Donald Trump, qui vante à chaque occasion sa relation privilégiée avec le président russe Vladimir Poutine, n’a de toute façon pas caché lundi son scepticisme face à d’éventuelles nouvelles mesures contre Moscou.”Les sanctions ce n’est pas si simple”, a-t-il lancé, soulignant que toute nouvelle mesure aurait un coût “colossal” également pour les Etats-Unis.Lundi, l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, a au moins réussi à éviter un étalage des divisions, en particulier sur le commerce.L’objectif de nombreux dirigeants présents était de désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump. Le président américain a imposé des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et menace d’augmenter encore le niveau des taxes.- “Je les aime bien” -Le Premier ministre britannique Keir Starmer a eu un certain succès.En annonçant avoir réalisé de nouveaux progrès avec le Royaume-Uni, avec lequel les grandes lignes d’une entente commerciale avaient déjà été trouvées en mai, le président américain a ainsi dit à propos des Britanniques: “Je les aime bien, c’est la meilleure des protections”.Récemment, c’est surtout sur l’Union européenne que le président américain a concentré ses attaques verbales.Il s’est entretenu au Canada avec la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, à la demande de cette dernière, a tenu à préciser la Maison Blanche.Elle a indiqué ensuite, sur X, que les équipes du gouvernement américain et de l’exécutif européen allaient “accélérer le travail en vue d’un accord (commercial) juste et bon”.Les autorités canadiennes ont elles indiqué vouloir arriver à une trêve commerciale avec les Etats-Unis sous 30 jours.

ChatGPT, le journal de demain?

“Dis ChatGPT, il y a quoi de neuf dans l’actu?” Les agents conversationnels reposant sur l’intelligence artificielle (IA) commencent à être utilisés comme des outils pour s’informer, en particulier par les jeunes, selon un rapport annuel sur les médias publié mardi.”Les robots conversationnels d’IA sont utilisés comme une source d’information pour la première fois”, résume Mitali Mukherjee, directrice de l’institut Reuters pour l’étude du journalisme, en introduction de son rapport 2025 sur l’information numérique.Publié chaque année par cet institut rattaché à l’université britannique d’Oxford, ce rapport est considéré comme une référence pour analyser les transformations des médias. Il s’appuie sur des sondages en ligne menés par la société YouGov auprès de 97.000 personnes dans 48 pays.Pour l’heure, le nombre total de répondants qui disent utiliser l’IA chaque semaine pour s’informer est “relativement faible” (7%), selon le rapport. Mais cette proportion est “plus élevée” parmi les jeunes: elle monte à 12% chez les moins de 35 ans et 15% chez les moins de 25 ans.Parmi ces outils, c’est ChatGPT (de l’entreprise américaine OpenAI) qui est le plus utilisé comme source d’information, devant Gemini de Google et Llama de Meta.- Crise des médias -Par ailleurs, les sondés jugent ces outils intéressants pour personnaliser les infos et les rendre plus conformes à l’usage de l’utilisateur.Il s’agit par exemple de résumer des articles pour les rendre plus rapides à lire (27% des sondés), les traduire (24%), faire des recommandations (21%) voire répondre à des questions sur l’actualité (18%).Malgré cet usage émergent, les sondés restent toutefois globalement “sceptiques sur l’utilisation de l’IA dans le domaine de l’information et préfèrent quand les humains continuent à jouer un rôle”. Ils craignent que l’info produite principalement par IA soit “moins transparente” et “moins digne de confiance”.Les modèles d’IA se nourrissent de données sur internet, dont des contenus de presse, pour produire des textes ou des images sur une simple demande formulée en langage courant.Pour en tirer une rémunération, certains médias ont choisi de passer des accords avec les acteurs de l’IA. A l’inverse, d’autres ont intenté des actions en justice pour violation des droits d’auteur.Plus largement que la question de l’IA, le rapport dresse sur près de 200 pages le même constat général que les années précédentes: la perte d’influence des médias traditionnels (télé, radio, journaux imprimés, sites internet…), au profit des réseaux sociaux et des plateformes vidéo.- Influenceurs stars -En plus de fragiliser la viabilité économique des médias, ce “basculement” a des conséquences politiques, note le rapport: il a permis à des “politiciens populistes”, comme “Donald Trump aux États-Unis et Javier Milei en Argentine, de contourner les médias traditionnels et de se tourner vers des influenceurs, des podcasteurs et des youtubeurs qui leur sont favorables”, à l’image de l’Américain Joe Rogan.Comme les années précédentes, le rapport relève en particulier la montée en puissance des formats vidéo, avec des plateformes qui sont devenues la principale source d’information pour 44% des 18-24 ans.Conséquence: “de gros youtubeurs, instagrameurs et tiktokeurs réunissent de larges audiences” dans des pays comme “l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et la Thaïlande”, à la population “jeune et grosse utilisatrice des réseaux sociaux”.En Europe, “les créateurs de contenus qui ont réussi à s’imposer sont moins nombreux, même s’il y a des exceptions”, poursuit le rapport, en citant HugoDécrypte en France. Ses contenus, distribués essentiellement sur YouTube et TikTok, touchent 22% des moins de 35 ans.L’essor de ce modèle — des infos en vidéo portées par une personnalité — représente un “défi majeur” pour les médias traditionnels, souligne Nic Newman, l’auteur principal du rapport.La vidéo “présente très peu d’avantages commerciaux pour les médias, la consommation d’informations se faisant principalement via des plateformes plutôt que via leur site web” qui est la source de leurs revenus, développe-t-il.

Au G7, Trump assure qu’un “accord” est proche sur l’Iran

Donald Trump a assuré lundi, en termes peu précis, qu’un “accord allait être signé” concernant le conflit entre l’Iran et Israël, tandis que les dirigeants du G7 tentent de s’entendre sur une déclaration commune à ce sujet.”Je pense que c’est idiot de la part de l’Iran de ne pas signer”, a déclaré le président américain depuis le Canada, ajoutant: “L’Iran est en fait déjà à la table des négociations, ils veulent conclure un accord, dès que je pars d’ici nous ferons quelque chose.”Il avait auparavant une nouvelle fois exhorté l’Iran à négocier “avant qu’il ne soit trop tard”, au quatrième jour de la campagne aérienne sans précédent lancée par Israël contre des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens.Rien ne dit pour l’heure que la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du “groupe des 7″ (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon) débouchera sur une déclaration commune sur le conflit.”Ce sera aux Américains de décider”, a reconnu un porte-parole du gouvernement allemand, alors que Donald Trump est connu pour faire volontiers cavalier seul en matière diplomatique.- Contenir Trump -Jusqu’ici l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, a réussi à éviter un étalage des divisions, mais les divergences persistent et elles sont profondes, en particulier sur le commerce.Sa volonté de contenir autant que possible Donald Trump est apparue pendant une rencontre bilatérale. Le dirigeant canadien s’est interposé pour mettre fin à une véritable conférence de presse dans laquelle s’était embarqué le toujours volubile président américain, disant vouloir “jouer (son) rôle de président du G7”.L’objectif de nombreux dirigeants présents dans les Rocheuses canadiennes (ouest) est de désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump, qui a imposé des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et qui menace d’augmenter encore le niveau des taxes.Selon des sources proches des discussions, pendant une réunion de travail, le président français Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont pressé le président américain de prononcer la fin des hostilités douanières, en faisant valoir que la Chine profitait de ces tensions.Rien ne dit si Donald Trump a été réceptif, lui qui est adepte d’une diplomatie transactionnelle, dans laquelle la dimension personnelle est extrêmement importante.- “Je les aime bien” -En annonçant avoir réalisé de nouveaux progrès avec le Royaume-Uni, avec lequel les grandes lignes d’une entente commerciale avaient déjà été trouvées récemment, le président américain a ainsi dit à propos des Britanniques: “Je les aime bien, c’est la meilleure des protections”.Keir Starmer, présent à ses côtés, a indiqué que les documents signés lundi – et que Donald Trump a voulu montrer à la presse, faisant tomber plusieurs feuilles par terre – permettaient de “mettre en Å“uvre” des accords sur les voitures et l’aéronautique en particulier.Récemment, c’est surtout sur l’Union européenne que le président américain a concentré ses attaques verbales.Il s’est entretenu au Canada avec la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, à la demande de cette dernière, a tenu à préciser la Maison Blanche.Ursula von der Leyen a indiqué ensuite, sur X, que les équipes du gouvernement américain et de l’exécutif européen allaient “accélérer le travail en vue d’un accord (commercial) juste et bon.”- Ukraine -Il semble par ailleurs difficile, si ce n’est impossible, pour les dirigeants du G7 de parler d’une seule voix sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe de février 2022.Les Européens appellent à durcir les sanctions contre la Russie et en particulier contre les ventes de pétrole russe.Donald Trump, qui compte au contraire sur son dialogue constant avec Vladimir Poutine pour mettre fin aux hostilités, n’a pas caché lundi son scepticisme face à cette option.”Les sanctions ce n’est pas si simple”, a-t-il lancé, soulignant que toute nouvelle mesure aurait un coût “colossal” également pour les Etats-Unis. 

Wall Street en hausse malgré la poursuite du conflit armé Israël-Iran

La Bourse de New York a terminé dans le vert lundi, en dépit de la persistance des affrontements entre Israël et l’Iran, les investisseurs se montrant rassurés par l’absence d’élargissement du conflit au reste du Moyen-Orient.Le Dow Jones a gagné 0,75%, l’indice Nasdaq a pris 1,52% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,94%.”La force principale” qui a guidé les acteurs de marché “est simplement le sentiment que le conflit entre Israël et l’Iran est relativement contenu jusqu’à présent”, estime Patrick O’Hare, de Briefing.com.”Le marché est donc conscient que le conflit pourrait encore s’aggraver”, mais pour le moment, il a évolué “autour de l’idée que la situation n’a pas été pire que ce que l’on craignait”, ajoute l’analyste.Israël a bombardé lundi le bâtiment de la télévision d’Etat iranienne, qui a brièvement interrompu sa retransmission depuis Téhéran où des explosions ont retenti dans plusieurs secteurs, au 4e jour d’un conflit inédit entre les deux pays ennemis.L’Iran a pour sa part tiré lundi matin des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël.”Il y a eu un certain soulagement de voir qu’il n’y a pas eu d’attaques vraiment significatives contre les installations de production de pétrole de l’Iran”, souligne Patrick O’Hare.Les échanges commerciaux de pétrole n’ont pas non plus été perturbés et “les prix de l’énergie se sont donc repliés à la suite de cette prise de conscience” ce qui a aidé à pousser Wall Street dans une direction positive, relève l’analyste.Cette actualité géopolitique va être “juxtaposée à de nombreuses décisions des banques centrales cette semaine, y compris la décision du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) mercredi”, prévient Patrick O’Hare.Les acteurs de la finance sont presque unanimes: la banque centrale américaine va opter pour le statu quo pour la quatrième fois d’affilée, en maintenant ses taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Le marché “sera très attentif au résumé des projections économiques”, anticipe M. O’Hare.Ce document, qui sera publié aussi mercredi par la Fed, contient des prévisions économiques et une estimation du nombre de baisses de taux qui pourraient intervenir d’ici la fin de l’année.En attendant, les investisseurs scruteront mardi les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis pour le mois de mai, “un élément important qui permettra au marché de valider (ou non) son opinion selon laquelle le consommateur tient toujours raisonnablement bien le coup, malgré tout ce qui se passe autour de lui” au niveau économique, pour Patrick O’Hare.Sur le marché obligataire, vers 13H50 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se tendait à 4,45%, contre 4,40% à la clôture vendredi.Au tableau des valeurs, Meta a été recherché (+2,67% à 700,54 dollars) après avoir annoncé l’introduction prochaine de nouveaux espaces publicitaires sur WhatsApp, un tournant important pour la messagerie qui avait jusqu’ici largement échappé à la publicité.Le géant américain des casinos MGM a bondi (+8,10% à 34,30 dollars) après avoir amélioré les prévisions annuelles de BetMGM, co-entreprise de paris qu’il détient avec le groupe britannique Entain, grâce à “une forte croissance du chiffre d’affaires dans les jeux et sports en ligne”.Le géant de la sidérurgie U.S. Steel a grimpé de 5,10% à 54,85 dollars, après que le président américain Donald Trump a signé vendredi un décret portant sur son acquisition par Nippon Steel, la conditionnant au respect d’un “accord de sécurité nationale”.

Au G7, Trump maintient la pression sur l’Iran

Donald Trump a une nouvelle fois exhorté lundi l’Iran à négocier “avant qu’il ne soit trop tard”, pendant le sommet du G7 au Canada où les dirigeants s’efforceront de parler d’une seule voix pour une “désescalade” dans la guerre avec Israël.Le président américain a affirmé que les Iraniens “voudraient parler”, tout en jugeant que l’Iran n’était “pas en train de gagner cette guerre” et qu’au contraire cela “se passait très bien pour Israël”, au quatrième jour d’un conflit qui ne cesse de s’intensifier.Les autres dirigeants du G7 tâcheront de trouver un terrain d’entente avec Donald Trump, grand adepte du cavalier seul diplomatique, sur deux autres sujets minés: la guerre en Ukraine et le commerce.L’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, veut éviter un étalage au grand jour des divisions entre les représentants de sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.Sa volonté de contenir autant que possible Donald Trump est apparue pendant une rencontre bilatérale. Le dirigeant canadien s’est interposé pour mettre fin à une véritable conférence de presse dans laquelle s’était embarqué le toujours volubile président américain, disant vouloir “jouer (son) rôle de président du G7”.- “Consensus” -Même si Mark Carney a affirmé que le commerce était le “premier sujet” du sommet, le conflit entre Israël et Iran plane sur l’agenda alors que Téhéran a promis lundi de continuer à frapper Israël après des attaques qui ont visées la télévision d’Etat.”Je pense qu’il existe un consensus en faveur d’une désescalade” parmi les dirigeants rassemblés dans les Rocheuses canadiennes (ouest), a espéré le Premier ministre britannique Keir Starmer.”Nous ferons une proposition visant à rédiger un communiqué final sur ce sujet”, a pour sa part annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz.Le conflit sera discuté en soirée pendant une réunion de travail sur la sécurité internationale, a fait savoir une source diplomatique canadienne, en tempérant quelque peu les attentes.Il est faux de dire qu’il existe à ce stade une déclaration commune (sur Israël et l’Iran) qui obtiendrait un oui ou un non définitif de la part des dirigeants, selon cette dernière.Rédiger une prise de position commune sera une tâche délicate, avec un Donald Trump notoirement impatient face aux longues tractations multilatérales.Ce dernier oscille entre laisser-faire face à l’offensive israélienne et appels à une reprise des négociations diplomatiques avec Téhéran. Il n’a pas non plus fermé la porte à une implication américaine directe.- Ukraine -Il sera tout aussi difficile pour les dirigeants du G7 de s’accorder sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe de février 2022.Les Européens appellent à durcir les sanctions contre la Russie et en particulier contre les ventes de pétrole russe, quand Donald Trump continue au contraire à vanter sa proximité avec Vladimir Poutine.Lundi, le président américain a par exemple dit une nouvelle fois que cela avait été une “erreur” d’expulser la Russie de ce qui était alors le G8 suite à l’annexion de la Crimée.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également attendu au Canada, a dit vouloir parler avec Donald Trump de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington.- Commerce -La guerre commerciale lancée par le président américain est un autre sujet de tensions. Les dirigeants de nombreux autres pays bousculés par l’agenda “L’Amérique d’abord” du milliardaire de 79 ans ont été invités, notamment ceux d’Inde, du Mexique, d’Afrique du Sud et d’Australie.En imposant des taxes d’au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, le président américain a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d’un ralentissement économique général.Le sujet est éminemment sensible pour le Canada, confronté en plus aux déclarations répétées de Donald Trump sur une annexion du pays.Le président américain a souligné lundi, pendant sa rencontre avec Mark Carney, que tous deux avaient une “approche différente” sur un possible accord commercial.Il a redit son attachement aux taxes douanières, un outil “simple”, “précis” et qui “va vite”, ajoutant que Mark Carney avait pour sa part une idée “plus complexe mais également très bonne”.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données du géant de l’intérim Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul en détention provisoire, depuis deux ans et demi. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté. Refusée par le tribunal: il s’est créé des identités multiples avec le vol des données et le “risque de fuite” est grand. Depuis la prison, il a menacé des co-prévenus grâce à des smartphones et continué certaines arnaques. Les débats, qui vont durer deux semaines, sont retransmis en direct sur une webradio et dans deux amphithéâtres d’université pour les 362 avocats, qui défendent les 5.538 parties civiles de ce dossier tentaculaire.  Il s’agit de particuliers victimes de prélèvements indus et autres arnaques sur le net mais aussi des banques, compagnies d’assurance et jusqu’à des organismes publics comme l’Agence nationale pour l’Habitat (ANAH) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). – “A vie” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco.Adecco France, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée quand plusieurs de ses intérimaires ont signalé de petits prélèvements anormaux sur leurs comptes.L’enquête a montré qu’un stagiaire puis CDD d’une agence de Besançon, avait livré à 58 reprises et trois mois durant ses codes d’accès à Lhomond qui l’avait contacté sous un avatar sur les réseaux sociaux, en échange d’une promesse de 15.000 euros jamais concrétisée. Des millions de données d’intérimaires, stagiaires ou candidats à l’intérim ont ensuite été vendues sur le darknet ou utilisées pour des escroqueries grâce à de faux document fabriqués par Timothée Lhomond et à des comptes ouverts sous de fausses identités.   Au-delà du préjudice financier pour des milliers de particuliers (chiffré à ce stade à 1,6 million d’euros), le préjudice moral est immense et “à vie”, soulignent certains de leurs avocats. “Une fois vendue sur le net, on ne peut plus rien faire”, admet à la barre le directeur d’enquête. “Vous pouvez fermer un compte en banque mais vous ne pouvez pas changer de nom et de numéro de sécurité sociale, c’est pour la vie, et ces données pourront être utilisées n’importe quand”, lâche-t-il.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre aussi que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.Selon des documents judiciaires, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, analyse pour l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco, qui a perdu plus de 20.000 euros, “les économies d’une vie”.”C’est une des premières fois que des données sont volées à cette échelle en France et revendues sur le darknet, poursuit-elle. D’habitude, les escrocs sur internet en France les achètent sur le darknet à des étrangers, et les Russes sont les maîtres absolus dans ce domaine”.

Au Bourget, polémique sur des stands israéliens, Airbus profite de l’effacement de Boeing

Une nouvelle polémique sur la présence d’industriels de l’armement israéliens a marqué lundi le premier jour du salon du Bourget, où Airbus occupe le terrain commercial avec de multiples commandes, Boeing restant discret après un crash meurtrier.Aux premières heures du plus grand salon de l’aéronautique et de la défense au monde, organisé au nord de Paris, plusieurs stands israéliens de l’armement exposant des “armes offensives” ont vu leur accès condamné sur décision du gouvernement français, provoquant la colère d’Israël.La situation à Gaza “moralement inacceptable” impose de marquer “réprobation” et “distance”, a fait valoir le Premier ministre français François Bayrou, après avoir inauguré le salon.”La France considère qu’il y a là une situation terrible pour les Gazaouis, une situation humainement et du point de vue humanitaire, du point de vue sécuritaire, extrêmement lourde. La France a tenu à manifester que les armements offensifs ne devaient pas être présents dans ce salon”, a-t-il ajouté.Pour le ministère israélien de la Défense, qui a dénoncé une “ségrégation”, cette mesure “rompt avec les pratiques habituelles des expositions de défense dans le monde”. Le président israélien Isaac Herzog s’est dit “choqué”.- “Discrimination inacceptable” -Cette décision française “est une discrimination inacceptable, particulièrement dans le contexte géopolitique actuel”, a réagi Marine Le Pen dans un message publié sur X, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale estimant qu’elle “abîme, une nouvelle fois, l’image de notre pays à l’international”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté le 10 juin la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.Lundi après-midi, une quinzaine de militants se sont rassemblés pour une conférence de presse à 500 m du salon. “C’est scandaleux et indécent qu’aux portes de Paris se réunissent des marchands de guerre et de mort pour faire du business”, a déclaré Selma (prénom d’emprunt), militante du collectif Guerre à la guerre qui tient de vendredi à dimanche un “contre-salon” à Bobigny.Cette affaire a presque éclipsé les annonces commerciales que les constructeurs réservent au Bourget. Airbus a ainsi engrangé 105 commandes fermes, dont 25 gros porteurs A350 de la compagnie saoudienne Riyadh Air, en plein lancement, et 40 monocouloirs A220 de la polonaise LOT, jusqu’alors acquise à la concurrence. En outre, le géant industriel européen a signé pour 30 monocouloirs A320neo et 10 avions-cargo A350F avec un loueur saoudien.Son rival Boeing a laissé le champ libre, l’avionneur américain ayant décidé de réduire ses activités au Bourget après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing. Son patron Kelly Ortberg avait déjà indiqué avoir annulé sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, François Bayrou a appelé à “relever les défis (…) ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Autre dominante outre la défense: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation est aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans. Le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, sera consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. bur-neo-mra-alb/jum/pta

Au Mali, la mine d’or du géant canadien Barrick placée sous administration provisoire

Le tribunal de commerce de Bamako a décidé lundi de placer “sous administration provisoire” pour six mois la plus grande mine d’or du Mali, majoritairement détenue par le géant canadien Barrick Mining, dernier épisode en date d’un bras de fer que se livrent l’industriel et l’Etat malien.La junte au pouvoir avait réclamé cette mesure pour relancer les activités d’extractions à l’arrêt depuis janvier sur le site de Loulo-Gounkoto, dans l’ouest du pays, un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali.Zoumana Makadji, nommé administrateur provisoire, aura la tâche “d’ouvrir la mine dans les plus brefs délais”, a dit à l’AFP un magistrat du tribunal de commerce.- Arbitrage international -Dans un communiqué, Barrick a confirmé avoir perdu le “contrôle opérationnel” de la mine et rappelle que l’entreprise a entamé une procédure d’arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une organisation de la Banque mondiale basée à Washington.Une source représentant les intérêts de l’Etat malien au procès a indiqué à l’AFP que cette mesure permet de “protéger les intérêts économiques nationaux” et évite “la fermeture brutale de la mine en l’absence d’un accord révisé”.”Au bout de six mois, le juge constatera l’évolution des négociations et ou d’un accord et avisera”, a expliqué à l’AFP le magistrat du tribunal du commerce.Barrick s’était dite “contrainte” de devoir arrêter ses opérations à Loulo-Gounkoto après la saisie le 11 janvier de trois tonnes d’or sur le site par des soldats venus en hélicoptère.La junte empêchait déjà Barrick d’exporter l’or du site et quatre employés maliens de la compagnie sont en détention depuis novembre. Ces actions “injustifiées (…) ont menées à la suspension temporaire des opérations”, a rappelé lundi Barrick dans son communiqué, qui affirme toutefois vouloir trouver “une solution constructive et mutuellement acceptable”.- Souveraineté économique -Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali a réformé son code minier en 2024 et réclame des centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts à Barrick.Les militaires arrivés au pouvoir par la force en 2020 cherchent à obtenir une part plus importante des revenus générés par les activités extractives, y compris celles du complexe souterrain et à ciel ouvert de Loulo-Gounkoto.Invoquant le “non paiement d’impôts”, les services fiscaux maliens ont fermé les bureaux du groupe minier à Bamako en avril dernier.Selon Barrick, 85 millions de dollars ont déjà été versés à l’Etat malien en octobre “dans le cadre des négociations”.Le 8 mai, le gouvernement malien avait introduit devant le tribunal du commerce de Bamako une requête en vue d’imposer une administration provisoire sur le site de Loulo-Gounkoto.”Depuis 2024, l’Etat est dans un bras de fer avec les majors qui produisent l’or au Mali. Barrick, comme les autres, sont accusés d’avoir ouvert des comptes offshores, ce que la législation permet”, avait expliqué à l’AFP une source proche de Barrick.L’or contribue à un quart du budget national de ce pays d’Afrique de l’Ouest.Le Mali, l’un des pays les plus pauvres au monde, est dirigé par des militaires depuis deux coups d’Etat en 2020 et 2021.La junte a fait de la lutte contre la corruption et de la restauration de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles ses mantras. Ils accordent une attention toute particulière aux revenus juteux de l’industrie minière.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, en dépit des affrontements qui durent depuis quatre jours entre l’Iran et Israël, les investisseurs estimant que le conflit est restreint aux deux belligérants.La Bourse de Paris a avancé de 0,75%, Londres a pris 0,28% et Francfort 0,78%.