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Meta: davantage de contenus nocifs aux Etats-Unis depuis l’arrêt du fact-checking, selon une enquête

Le volume de contenus nocifs, y compris haineux, a augmenté sur les plateformes de Meta (Facebook, Instagram, Threads…) aux Etats-Unis depuis que l’entreprise y a cessé ses activités de fact-checking et assoupli sa politique de modération des contenus, selon une enquête publiée lundi.Cette étude, réalisée en interrogeant environ 7.000 utilisateurs actifs sur Instagram, Facebook et Threads, a été publiée par des organisations de défense des droits numériques et humains, notamment UltraViolet, GLAAD et All Out.D’après ce sondage, 77% des personnes interrogées se sentent “moins en sécurité” quand elles s’expriment librement sur les plateformes du groupe américain. Une personne sur six interrogée a dit avoir été victime d’une forme de violence basée sur le genre ou de violence sexuelle sur ces plateformes, tandis que 66% des répondants ont déclaré y avoir vu des contenus nuisibles, tels que des contenus haineux ou violents.En outre, 92% des utilisateurs interrogés ont déclaré qu’ils étaient préoccupés par l’augmentation des contenus nuisibles et qu’ils se sentaient “moins protégés” contre le fait d'”être exposés” à de tels contenus ou d’en devenir “la cible” sur les plateformes de Meta.L’entreprise de Mark Zuckerberg a refusé de commenter cette enquête.Le groupe américain, qui avait investi des milliards de dollars ces dernières années pour contrôler les contenus sensibles, avait annoncé en janvier l’arrêt de son programme de fact-checking aux Etats-Unis, auquel participait l’AFP. Meta avait aussi annoncé une évolution dans ses pratiques de modération des contenus, afin d’écarter moins de messages.”Trop de contenus étaient censurés alors qu’ils n’auraient pas dû l’être”, avait alors justifié le groupe, également propriétaire de Whatsapp. Ces annonces avaient été largement vues comme un moyen de contenter le président américain Donald Trump, très critique de la politique de modération de Meta ces dernières années.Le sondage a apporté “la preuve flagrante d’une augmentation des contenus nocifs, d’une diminution de la liberté d’expression et d’une augmentation de l’autocensure”, ont indiqué les associations qui ont publié l’enquête. Les “changements de politique” de Meta depuis janvier ont entraîné “un revirement radical des normes de modération des contenus que l’entreprise avait construites pendant près d’une décennie”, ont-elles souligné.

Les Bourses européennes ouvrent en recul

Les marchés boursiers européens évoluent en recul mardi, observant le conflit militaire entre Israël et l’Iran, et dans l’attente de la réunion mercredi de la Réserve fédérale américaine (Fed).Vers 7H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris perdait 0,74%, Francfort 1,02% et Milan 0,81%. Londres cédait 0,47%.

Zones à faibles émissions : l’adoption de la loi “simplification” menacée à l’Assemblée

Après un parcours homérique, le projet de loi de “simplification” risque de s’échouer à l’Assemblée mardi, les macronistes projetant de voter contre le texte qui abroge notamment les zones à faibles émissions, afin de repartir de la copie du Sénat, moins irritante, dans la suite de la discussion parlementaire.En fin d’après-midi, après les traditionnelles questions au gouvernement, les députés seront appelés à enfin voter sur le texte, échaudés par trois mois d’examen hachés par les suspensions, dans des séances tantôt très disputées, tantôt dans un hémicycle sonnant creux.Le texte, éclectique, prévoit dans sa rédaction actuelle toute une batterie de dispositions pour les particuliers, les entrepreneurs ou les commerçants, allant de la simplification du régime des baux commerciaux en passant par celle de la délivrance des licences IV pour la vente de boissons alcoolisées.Les principaux combats parlementaires ont tourné initialement autour de la simplification de l’action publique, et d’une revue “à la française” des agences de l’Etat et organes consultatifs susceptibles d’être supprimés. Sans “tronçonneuse”, ni “hache”, s’était engagé le ministre de la Simplification Laurent Marcangeli (Horizons).Au final, une vingtaine d’instances sont ciblées, au grand dam de la gauche qui a dénoncé des coupes à l’aveugle, mais aussi de la droite et de l’extrême droite qui déplorent un manque d’ambition.Mais le plus gros de la bataille s’est joué sur des questions environnementales, – les écologistes dénonçant un “détricotage accéléré du droit de l’environnement” -, et des marqueurs du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.Les Républicains et le Rassemblement national ont en effet obtenu la suppression des zones à faibles émissions, qui excluent des véhicules anciens et polluants, avec le concours de certaines voix macronistes et LFI, même si ces derniers sont opposés au reste du projet de loi.Contre la gauche et une partie du bloc central, la droite et le RN ont aussi obtenu un net recul du “zéro artificialisation nette” (ZAN), dispositif de lutte contre l’artificialisation des sols, en permettant aux collectivités de “dépasser jusqu’à 30%” la limite de surfaces aménageables.- “Radicalités” -Des votes très médiatisés qui “écrasent tout”, y compris certains “compromis intéressants”, regrette le rapporteur Stéphane Travert, apparenté au groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR). “Seules les radicalités se sont exprimées”, déplore-t-il, estimant “en responsabilité” impossible une abrogation sèche des ZFE, au nom de la “santé publique”.Si les groupes se décideront formellement mardi matin, les députés EPR ont déjà acté dimanche un vote contre, pour renvoyer la version sénatoriale devant la commission mixte paritaire (CMP, sept députés et sept sénateurs) chargée de trouver un compromis.Une décision majeure puisque l’addition de leurs voix à celles des groupes de gauche, très critiques du texte, tutoie la majorité absolue.”Les chantres de la culture du compromis” ne la défendent que “lorsqu’il y a une victoire à la fin de ce qu’ils défendaient”, s’agace Ian Boucard (LR), à l’initiative de l’un des amendements supprimant les ZFE.”Il y a une majorité pour les abroger et en plus c’est demandé par les Français. Ils sont complètement à la ramasse”, commente le député RN Jean-Philippe Tanguy.Le texte part donc en ballotage défavorable, même si la mobilisation de chaque camp, la décision finale des groupes mardi, et le suivi des positions, pourraient aussi avoir un impact. Certains macronistes envisageaient lundi de s’abstenir.Horizons, le parti d’Édouard Philippe, votera pour le projet de loi. Il “porte un grand nombre de mesures de simplification attendues par notre tissu économique et nos concitoyens, il faut accélérer”, assume le patron du groupe Paul Christophe.Quant aux ZFE, “ce n’est pas suffisant pour rejeter le texte, d’autant qu’il y a de grandes chances que ce soit un cavalier législatif” – sans lien avec le texte initial – qui serait rejeté in fine par le Conseil constitutionnel, estime-t-il.En cas de rejet, l’Assemblée s’apprêterait à partir en CMP sans copie sous le bras, pour la troisième fois en un mois, laissant plus de marge aux sénateurs.”Ça pose un sujet (…) Personne n’a à gagner dans la bataille Assemblée contre Sénat”, s’inquiète une source gouvernementale.

La Poste fixée sur son sort en appel sur le respect du “devoir de vigilance”

La Poste, première entreprise condamnée pour manquement à son devoir de vigilance, loi qui impose aux grandes entreprises de prévenir risques environnementaux et atteinte aux droits humains de leurs activités, attend mardi la décision en appel.Si d’autres multinationales sont dans le viseur des ONG, telles TotalEnergies, BNP Paribas, Casino, La Poste est à ce jour la seule à avoir été condamnée sur le fondement de cette loi de 2017.Un plan de vigilance “pas conforme aux exigences légales en raison de son imprécision”, qui devra être complété “par une cartographie des risques” : voilà ce qu’a reproché en 2023 le tribunal judiciaire de Paris à La Poste, après avoir passé au crible ses dizaines de pages.L’entreprise a été condamnée à réviser ce texte, rendu obligatoire par la loi, qui contraint les grandes sociétés (plus de 5.000 salariés en France ou plus de 10.000 dans le monde) à publier un plan de vigilance sur les risques humains et environnementaux de leurs activités, y compris au sein de leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants. Aucune astreinte financière n’a été imposée à La Poste.Ce jugement “porte sur d’anciens plans de vigilance”, notamment celui de 2020, “qui ne reflètent pas les avancées en 2022 et 2023”, s’est défendue l’entreprise publique sur son site.Selon la loi, un plan de vigilance doit comporter plusieurs mesures, dont une cartographie des risques permettant d’identifier de potentielles atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement, des procédures d’évaluation régulière ainsi que des mécanismes d’alerte et de suivi. La Poste, qui emploie quelque 230.000 personnes dont 23% à l’étranger selon son dernier document d’enregistrement universel, avait été assignée en 2021 par le syndicat Sud PTT.L’appel de la multinationale suspend de ce fait la condamnation.- Directive européenne -La rédaction de cette loi avait été motivée par le drame du Rana Plaza, du nom de l’immeuble abritant un atelier de confection qui s’était effondré en 2013 au Bangladesh, faisant 1.138 morts.Cette tragédie avait mis en lumière les conditions de travail souvent déplorables des ouvriers du textile du pays qui, souvent à travers plusieurs degrés de sous-traitance, fabriquent les vêtements vendus par les plus grandes multinationales de mode.En promulguant cette loi, la France a été suivie par les Pays-Bas en 2019, puis l’Allemagne en 2021. Poussé par la société civile, le Parlement européen avait donné son feu vert en avril 2024, après de longues et âpres négociations, à une directive imposant un “devoir de vigilance” aux entreprises, portant notamment sur le travail des enfants, le travail forcé, les dommages environnementaux, la pollution, etc. Cette directive n’a pas le même périmètre que la loi française et a été récemment contestée par des responsables politiques – dont le chancelier allemand Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron – qui y voient un énième “fardeau administratif” qui pèserait sur la compétitivité des entreprises “au mépris des réalités opérationnelles”. 

Déchets toxiques: la justice se prononce sur le confinement à Stocamine

C’est un dossier environnemental qui a pris une coloration politique: le tribunal administratif de Strasbourg se prononce mardi sur la légalité du confinement définitif des déchets toxiques enfouis sur le site de Stocamine (Haut-Rhin), auquel s’opposent associations et élus alsaciens.Dans cette ancienne mine de potasse de Wittelsheim reconvertie en site de stockage, 42.000 tonnes de déchets toxiques (cyanure, arsenic, mercure…) censés être non-inflammables sont entassés à près de 600 mètres de profondeur. La question de leur devenir se pose depuis un incendie survenu en 2002.Si l’autorisation de les entreposer était initialement temporaire, l’État, par un arrêté de la préfecture du Haut-Rhin du 28 septembre 2023, a prolongé pour une durée illimitée l’autorisation de stockage. Sans attendre l’épuisement des recours en justice, la société des Mines de Potasse d’Alsace (MDPA), gestionnaire du site et détenue à 100% par l’État, a entamé depuis un vaste chantier pour couler des barrières de béton dans les galeries souterraines.La société ne communique pas sur l’avancée des travaux, mais selon Sabine Drexler, sénatrice LR du Haut-Rhin et élue à la Collectivité européenne d’Alsace (fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), “il y a un mois, 25% des bouchons étaient déjà mis en place. Aujourd’hui ça doit être un peu plus”.- Dégradation des galeries -La décision de l’Etat et les travaux qui ont suivi suscitent une certaine opposition en Alsace. Des élus ont rejoint habitants et associations dans leur combat: tous craignent que le maintien des déchets en profondeur, même sous le béton, ne pollue à terme la nappe phréatique d’Alsace, qui alimente des millions de personnes. En cause: l’état de la mine, trop dégradé selon eux pour empêcher une infiltration d’eau qui finira, au contact des déchets, par contaminer la nappe phréatique, malgré la présence des barrières de béton.Pourtant à l’audience le 15 mai, l’avocate des Mines de Potasse d’Alsace, Carine Le Roy-Gleizes, a mis en avant le “consensus scientifique” en faveur du confinement des déchets, affirmant qu’il s’agissait de la solution “la plus susceptible de protéger l’environnement”.Le rapporteur public Alexandre Therre s’est lui aussi prononcé en faveur de la poursuite des travaux de confinement, estimant que la “dégradation très significative” des galeries, où “les toits s’affaissent et les murs se rapprochent”, empêchait d’extraire “en toute sécurité” les déchets.Un raisonnement qui fait bondir François Zind, l’avocat d’Alsace Nature, qui estime être mis devant “le fait accompli” et craint de voir les déchets toxiques transmis “en héritage aux générations futures”- “Acharnement de l’État” -Lors du débat parlementaire sur le budget de l’État pour 2025, Mme Drexler avait fait voter un amendement visant à financer, à hauteur de 100.000 euros, une nouvelle étude de vérification de la solidité des cuvelages des puits, afin de mieux appréhender les différents scénarios possibles en termes de pollution de la nappe. Dans un rare communiqué transpartisan publié fin mai, neuf parlementaires alsaciens de tous bords ont fait état d’un “risque désormais certain d’une inondation rapide de la mine qui provoquera une pollution irréversible de la nappe phréatique”. Ils ont réclamé l’arrêt des travaux de confinement et le démarrage du déstockage des déchets, mais aucune suite n’a été donnée à cette initiative.”On sent vraiment un acharnement de l’État à vouloir confiner les déchets, et à ce qu’on ne remonte rien”, s’inquiète Sabine Drexler. “Cet acharnement, ça nous interroge tous quand on sait les conséquences d’une pollution et combien ça va coûter une fois que la nappe (phréatique) sera polluée. Ça va se chiffrer en milliards…”

Trump quitte prématurément le sommet du G7 à cause du conflit Israël-Iran

Donald Trump a décidé de quitter prématurément lundi le G7 au Canada pour se consacrer à l’évolution du conflit entre Israël et l’Iran, a annoncé la Maison Blanche, bousculant l’agenda de la dernière journée de ce sommet.”A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner” avec les autres dirigeants du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a indiqué sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu’à mardi en fin de journée, “rentre à Washington pour s’occuper de nombreux sujets importants”, a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.Peu après, tous les dirigeants ont posé pour la photo de famille sur le terrain de golf. “J’aimerais pouvoir rester avec tout le monde, mais ils comprennent”, a déclaré le président américain.Cette annonce vient après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: “Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement.”Le milliardaire républicain de 79 ans avait auparavant assuré qu’un “accord” allait être trouvé concernant le conflit entre l’Iran et Israël”, sans bien expliquer si ce serait le résultat de la contrainte militaire ou de négociations.Alors que les spéculations montaient sur une participation américaine active à l’offensive aérienne sans précédent d’Israël, la Maison Blanche a redit peu après que les forces américaines restaient “dans une posture défensive” au Moyen-Orient.Pour la cinquième nuit consécutive, Israël et l’Iran échangent barrages de missiles et menaces guerrières, Téhéran annonçant des frappes “sans interruption jusqu’à l’aube” après une nouvelle vague d’attaques israéliennes contre sa télévision nationale et plusieurs autres cibles.Le président français Emmanuel Macron a lui averti, également depuis le Canada, que vouloir renverser le régime iranien par la force serait une “erreur stratégique”, en appelant à “cesser” les frappes contre les civils, que ce soit en Iran et en Israël.”Tous ceux qui croient qu’en frappant avec des bombes depuis l’extérieur on sauve un pays malgré lui-même et contre lui-même se sont toujours trompés”, a-t-il ajouté.La réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du “groupe des 7” (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon) perd donc son principal animateur, un président américain qui a toujours été enclin au cavalier seul diplomatique.- Ukraine et commerce -Son départ prématuré signifie par ailleurs que la rencontre bilatérale prévue avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’aura pas lieu. Et les Européens n’ont guère eu le temps de le convaincre de durcir les sanctions sur le pétrole russe, comme l’a de nouveau demandé le président français qui a appelé à “aller beaucoup plus loin” contre la Russie.Donald Trump, qui vante à chaque occasion sa relation privilégiée avec le président russe Vladimir Poutine, n’a de toute façon pas caché lundi son scepticisme face à d’éventuelles nouvelles mesures contre Moscou.”Les sanctions ce n’est pas si simple”, a-t-il lancé, soulignant que toute nouvelle mesure aurait un coût “colossal” également pour les Etats-Unis.Lundi, l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, a au moins réussi à éviter un étalage des divisions, en particulier sur le commerce.L’objectif de nombreux dirigeants présents était de désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump. Le président américain a imposé des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et menace d’augmenter encore le niveau des taxes.- “Je les aime bien” -Le Premier ministre britannique Keir Starmer a eu un certain succès.En annonçant avoir réalisé de nouveaux progrès avec le Royaume-Uni, avec lequel les grandes lignes d’une entente commerciale avaient déjà été trouvées en mai, le président américain a ainsi dit à propos des Britanniques: “Je les aime bien, c’est la meilleure des protections”.Récemment, c’est surtout sur l’Union européenne que le président américain a concentré ses attaques verbales.Il s’est entretenu au Canada avec la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, à la demande de cette dernière, a tenu à préciser la Maison Blanche.Elle a indiqué ensuite, sur X, que les équipes du gouvernement américain et de l’exécutif européen allaient “accélérer le travail en vue d’un accord (commercial) juste et bon”.Les autorités canadiennes ont elles indiqué vouloir arriver à une trêve commerciale avec les Etats-Unis sous 30 jours.

ChatGPT, le journal de demain?

“Dis ChatGPT, il y a quoi de neuf dans l’actu?” Les agents conversationnels reposant sur l’intelligence artificielle (IA) commencent à être utilisés comme des outils pour s’informer, en particulier par les jeunes, selon un rapport annuel sur les médias publié mardi.”Les robots conversationnels d’IA sont utilisés comme une source d’information pour la première fois”, résume Mitali Mukherjee, directrice de l’institut Reuters pour l’étude du journalisme, en introduction de son rapport 2025 sur l’information numérique.Publié chaque année par cet institut rattaché à l’université britannique d’Oxford, ce rapport est considéré comme une référence pour analyser les transformations des médias. Il s’appuie sur des sondages en ligne menés par la société YouGov auprès de 97.000 personnes dans 48 pays.Pour l’heure, le nombre total de répondants qui disent utiliser l’IA chaque semaine pour s’informer est “relativement faible” (7%), selon le rapport. Mais cette proportion est “plus élevée” parmi les jeunes: elle monte à 12% chez les moins de 35 ans et 15% chez les moins de 25 ans.Parmi ces outils, c’est ChatGPT (de l’entreprise américaine OpenAI) qui est le plus utilisé comme source d’information, devant Gemini de Google et Llama de Meta.- Crise des médias -Par ailleurs, les sondés jugent ces outils intéressants pour personnaliser les infos et les rendre plus conformes à l’usage de l’utilisateur.Il s’agit par exemple de résumer des articles pour les rendre plus rapides à lire (27% des sondés), les traduire (24%), faire des recommandations (21%) voire répondre à des questions sur l’actualité (18%).Malgré cet usage émergent, les sondés restent toutefois globalement “sceptiques sur l’utilisation de l’IA dans le domaine de l’information et préfèrent quand les humains continuent à jouer un rôle”. Ils craignent que l’info produite principalement par IA soit “moins transparente” et “moins digne de confiance”.Les modèles d’IA se nourrissent de données sur internet, dont des contenus de presse, pour produire des textes ou des images sur une simple demande formulée en langage courant.Pour en tirer une rémunération, certains médias ont choisi de passer des accords avec les acteurs de l’IA. A l’inverse, d’autres ont intenté des actions en justice pour violation des droits d’auteur.Plus largement que la question de l’IA, le rapport dresse sur près de 200 pages le même constat général que les années précédentes: la perte d’influence des médias traditionnels (télé, radio, journaux imprimés, sites internet…), au profit des réseaux sociaux et des plateformes vidéo.- Influenceurs stars -En plus de fragiliser la viabilité économique des médias, ce “basculement” a des conséquences politiques, note le rapport: il a permis à des “politiciens populistes”, comme “Donald Trump aux États-Unis et Javier Milei en Argentine, de contourner les médias traditionnels et de se tourner vers des influenceurs, des podcasteurs et des youtubeurs qui leur sont favorables”, à l’image de l’Américain Joe Rogan.Comme les années précédentes, le rapport relève en particulier la montée en puissance des formats vidéo, avec des plateformes qui sont devenues la principale source d’information pour 44% des 18-24 ans.Conséquence: “de gros youtubeurs, instagrameurs et tiktokeurs réunissent de larges audiences” dans des pays comme “l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et la Thaïlande”, à la population “jeune et grosse utilisatrice des réseaux sociaux”.En Europe, “les créateurs de contenus qui ont réussi à s’imposer sont moins nombreux, même s’il y a des exceptions”, poursuit le rapport, en citant HugoDécrypte en France. Ses contenus, distribués essentiellement sur YouTube et TikTok, touchent 22% des moins de 35 ans.L’essor de ce modèle — des infos en vidéo portées par une personnalité — représente un “défi majeur” pour les médias traditionnels, souligne Nic Newman, l’auteur principal du rapport.La vidéo “présente très peu d’avantages commerciaux pour les médias, la consommation d’informations se faisant principalement via des plateformes plutôt que via leur site web” qui est la source de leurs revenus, développe-t-il.

Au G7, Trump assure qu’un “accord” est proche sur l’Iran

Donald Trump a assuré lundi, en termes peu précis, qu’un “accord allait être signé” concernant le conflit entre l’Iran et Israël, tandis que les dirigeants du G7 tentent de s’entendre sur une déclaration commune à ce sujet.”Je pense que c’est idiot de la part de l’Iran de ne pas signer”, a déclaré le président américain depuis le Canada, ajoutant: “L’Iran est en fait déjà à la table des négociations, ils veulent conclure un accord, dès que je pars d’ici nous ferons quelque chose.”Il avait auparavant une nouvelle fois exhorté l’Iran à négocier “avant qu’il ne soit trop tard”, au quatrième jour de la campagne aérienne sans précédent lancée par Israël contre des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens.Rien ne dit pour l’heure que la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du “groupe des 7″ (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon) débouchera sur une déclaration commune sur le conflit.”Ce sera aux Américains de décider”, a reconnu un porte-parole du gouvernement allemand, alors que Donald Trump est connu pour faire volontiers cavalier seul en matière diplomatique.- Contenir Trump -Jusqu’ici l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, a réussi à éviter un étalage des divisions, mais les divergences persistent et elles sont profondes, en particulier sur le commerce.Sa volonté de contenir autant que possible Donald Trump est apparue pendant une rencontre bilatérale. Le dirigeant canadien s’est interposé pour mettre fin à une véritable conférence de presse dans laquelle s’était embarqué le toujours volubile président américain, disant vouloir “jouer (son) rôle de président du G7”.L’objectif de nombreux dirigeants présents dans les Rocheuses canadiennes (ouest) est de désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump, qui a imposé des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et qui menace d’augmenter encore le niveau des taxes.Selon des sources proches des discussions, pendant une réunion de travail, le président français Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont pressé le président américain de prononcer la fin des hostilités douanières, en faisant valoir que la Chine profitait de ces tensions.Rien ne dit si Donald Trump a été réceptif, lui qui est adepte d’une diplomatie transactionnelle, dans laquelle la dimension personnelle est extrêmement importante.- “Je les aime bien” -En annonçant avoir réalisé de nouveaux progrès avec le Royaume-Uni, avec lequel les grandes lignes d’une entente commerciale avaient déjà été trouvées récemment, le président américain a ainsi dit à propos des Britanniques: “Je les aime bien, c’est la meilleure des protections”.Keir Starmer, présent à ses côtés, a indiqué que les documents signés lundi – et que Donald Trump a voulu montrer à la presse, faisant tomber plusieurs feuilles par terre – permettaient de “mettre en Å“uvre” des accords sur les voitures et l’aéronautique en particulier.Récemment, c’est surtout sur l’Union européenne que le président américain a concentré ses attaques verbales.Il s’est entretenu au Canada avec la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, à la demande de cette dernière, a tenu à préciser la Maison Blanche.Ursula von der Leyen a indiqué ensuite, sur X, que les équipes du gouvernement américain et de l’exécutif européen allaient “accélérer le travail en vue d’un accord (commercial) juste et bon.”- Ukraine -Il semble par ailleurs difficile, si ce n’est impossible, pour les dirigeants du G7 de parler d’une seule voix sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe de février 2022.Les Européens appellent à durcir les sanctions contre la Russie et en particulier contre les ventes de pétrole russe.Donald Trump, qui compte au contraire sur son dialogue constant avec Vladimir Poutine pour mettre fin aux hostilités, n’a pas caché lundi son scepticisme face à cette option.”Les sanctions ce n’est pas si simple”, a-t-il lancé, soulignant que toute nouvelle mesure aurait un coût “colossal” également pour les Etats-Unis. 

Wall Street en hausse malgré la poursuite du conflit armé Israël-Iran

La Bourse de New York a terminé dans le vert lundi, en dépit de la persistance des affrontements entre Israël et l’Iran, les investisseurs se montrant rassurés par l’absence d’élargissement du conflit au reste du Moyen-Orient.Le Dow Jones a gagné 0,75%, l’indice Nasdaq a pris 1,52% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,94%.”La force principale” qui a guidé les acteurs de marché “est simplement le sentiment que le conflit entre Israël et l’Iran est relativement contenu jusqu’à présent”, estime Patrick O’Hare, de Briefing.com.”Le marché est donc conscient que le conflit pourrait encore s’aggraver”, mais pour le moment, il a évolué “autour de l’idée que la situation n’a pas été pire que ce que l’on craignait”, ajoute l’analyste.Israël a bombardé lundi le bâtiment de la télévision d’Etat iranienne, qui a brièvement interrompu sa retransmission depuis Téhéran où des explosions ont retenti dans plusieurs secteurs, au 4e jour d’un conflit inédit entre les deux pays ennemis.L’Iran a pour sa part tiré lundi matin des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël.”Il y a eu un certain soulagement de voir qu’il n’y a pas eu d’attaques vraiment significatives contre les installations de production de pétrole de l’Iran”, souligne Patrick O’Hare.Les échanges commerciaux de pétrole n’ont pas non plus été perturbés et “les prix de l’énergie se sont donc repliés à la suite de cette prise de conscience” ce qui a aidé à pousser Wall Street dans une direction positive, relève l’analyste.Cette actualité géopolitique va être “juxtaposée à de nombreuses décisions des banques centrales cette semaine, y compris la décision du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) mercredi”, prévient Patrick O’Hare.Les acteurs de la finance sont presque unanimes: la banque centrale américaine va opter pour le statu quo pour la quatrième fois d’affilée, en maintenant ses taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Le marché “sera très attentif au résumé des projections économiques”, anticipe M. O’Hare.Ce document, qui sera publié aussi mercredi par la Fed, contient des prévisions économiques et une estimation du nombre de baisses de taux qui pourraient intervenir d’ici la fin de l’année.En attendant, les investisseurs scruteront mardi les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis pour le mois de mai, “un élément important qui permettra au marché de valider (ou non) son opinion selon laquelle le consommateur tient toujours raisonnablement bien le coup, malgré tout ce qui se passe autour de lui” au niveau économique, pour Patrick O’Hare.Sur le marché obligataire, vers 13H50 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se tendait à 4,45%, contre 4,40% à la clôture vendredi.Au tableau des valeurs, Meta a été recherché (+2,67% à 700,54 dollars) après avoir annoncé l’introduction prochaine de nouveaux espaces publicitaires sur WhatsApp, un tournant important pour la messagerie qui avait jusqu’ici largement échappé à la publicité.Le géant américain des casinos MGM a bondi (+8,10% à 34,30 dollars) après avoir amélioré les prévisions annuelles de BetMGM, co-entreprise de paris qu’il détient avec le groupe britannique Entain, grâce à “une forte croissance du chiffre d’affaires dans les jeux et sports en ligne”.Le géant de la sidérurgie U.S. Steel a grimpé de 5,10% à 54,85 dollars, après que le président américain Donald Trump a signé vendredi un décret portant sur son acquisition par Nippon Steel, la conditionnant au respect d’un “accord de sécurité nationale”.

Au G7, Trump maintient la pression sur l’Iran

Donald Trump a une nouvelle fois exhorté lundi l’Iran à négocier “avant qu’il ne soit trop tard”, pendant le sommet du G7 au Canada où les dirigeants s’efforceront de parler d’une seule voix pour une “désescalade” dans la guerre avec Israël.Le président américain a affirmé que les Iraniens “voudraient parler”, tout en jugeant que l’Iran n’était “pas en train de gagner cette guerre” et qu’au contraire cela “se passait très bien pour Israël”, au quatrième jour d’un conflit qui ne cesse de s’intensifier.Les autres dirigeants du G7 tâcheront de trouver un terrain d’entente avec Donald Trump, grand adepte du cavalier seul diplomatique, sur deux autres sujets minés: la guerre en Ukraine et le commerce.L’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, veut éviter un étalage au grand jour des divisions entre les représentants de sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.Sa volonté de contenir autant que possible Donald Trump est apparue pendant une rencontre bilatérale. Le dirigeant canadien s’est interposé pour mettre fin à une véritable conférence de presse dans laquelle s’était embarqué le toujours volubile président américain, disant vouloir “jouer (son) rôle de président du G7”.- “Consensus” -Même si Mark Carney a affirmé que le commerce était le “premier sujet” du sommet, le conflit entre Israël et Iran plane sur l’agenda alors que Téhéran a promis lundi de continuer à frapper Israël après des attaques qui ont visées la télévision d’Etat.”Je pense qu’il existe un consensus en faveur d’une désescalade” parmi les dirigeants rassemblés dans les Rocheuses canadiennes (ouest), a espéré le Premier ministre britannique Keir Starmer.”Nous ferons une proposition visant à rédiger un communiqué final sur ce sujet”, a pour sa part annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz.Le conflit sera discuté en soirée pendant une réunion de travail sur la sécurité internationale, a fait savoir une source diplomatique canadienne, en tempérant quelque peu les attentes.Il est faux de dire qu’il existe à ce stade une déclaration commune (sur Israël et l’Iran) qui obtiendrait un oui ou un non définitif de la part des dirigeants, selon cette dernière.Rédiger une prise de position commune sera une tâche délicate, avec un Donald Trump notoirement impatient face aux longues tractations multilatérales.Ce dernier oscille entre laisser-faire face à l’offensive israélienne et appels à une reprise des négociations diplomatiques avec Téhéran. Il n’a pas non plus fermé la porte à une implication américaine directe.- Ukraine -Il sera tout aussi difficile pour les dirigeants du G7 de s’accorder sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe de février 2022.Les Européens appellent à durcir les sanctions contre la Russie et en particulier contre les ventes de pétrole russe, quand Donald Trump continue au contraire à vanter sa proximité avec Vladimir Poutine.Lundi, le président américain a par exemple dit une nouvelle fois que cela avait été une “erreur” d’expulser la Russie de ce qui était alors le G8 suite à l’annexion de la Crimée.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également attendu au Canada, a dit vouloir parler avec Donald Trump de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington.- Commerce -La guerre commerciale lancée par le président américain est un autre sujet de tensions. Les dirigeants de nombreux autres pays bousculés par l’agenda “L’Amérique d’abord” du milliardaire de 79 ans ont été invités, notamment ceux d’Inde, du Mexique, d’Afrique du Sud et d’Australie.En imposant des taxes d’au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, le président américain a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d’un ralentissement économique général.Le sujet est éminemment sensible pour le Canada, confronté en plus aux déclarations répétées de Donald Trump sur une annexion du pays.Le président américain a souligné lundi, pendant sa rencontre avec Mark Carney, que tous deux avaient une “approche différente” sur un possible accord commercial.Il a redit son attachement aux taxes douanières, un outil “simple”, “précis” et qui “va vite”, ajoutant que Mark Carney avait pour sa part une idée “plus complexe mais également très bonne”.