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France: des salariés d’un grand magasin parisien se mobilisent contre l’arrivée de Shein

Au pied du BHV, grand magasin emblématique du centre de Paris, plus d’une centaine de personnes scandent “Non à Shein”. Mais derrière ce slogan visant le géant asiatique du commerce en ligne qui doit y ouvrir une boutique, s’exprime une inquiétude plus profonde quant à l’avenir du Bazar de l’Hôtel de Ville, ouvert en 1856.”Merlin, Merlin, arrête ton baratin”, chante la foule de manifestants, lors d’un débrayage vendredi à l’appel de l’intersyndicale, à l’adresse de Frédéric Merlin, président de la foncière SGM qui a racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette en 2023.En cause, l’implantation de Shein, marque de mode ultra-éphémère accusée de pollution environnementale, de concurrence déloyale ou de conditions de travail indignes, prévue en novembre au sixième étage du BHV, en plein cœur du Paris touristique. Ce projet, dont l’annonce a soulevé un tollé, chez les commerçants comme chez les politiques, “menace à court terme” la “survie” du magasin, s’alarment les syndicats.Fondée en Chine en 2012, désormais basée à Singapour et accusé de tuer le prêt-à-porter français, Shein, marque de vêtements et d’accessoires, se démarque par ses prix extrêmement bas, la profusion des références et son marketing agressif.La plateforme a annoncé début octobre l’ouverture de magasins à Paris et dans d’autres villes françaises, une première mondiale.”Shein ne correspond pas du tout aux valeurs du BHV, des grands magasins, et aux valeurs des marques qui sont présentes au BHV”, a expliqué à la presse Dorothée, porte-parole de l’intersyndicale, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.Présent pour soutenir les grévistes, l’adjoint au commerce à la mairie de Paris, Nicolas Bonnet-Oulaldj, s’est dit “totalement opposé à la venue de Shein”, assurant partager “l’inquiétude” des salariés.La SGM s’est au contraire dite auprès de l’AFP “convaincue” que ce partenariat était “bénéfique pour le groupe et ses salariés”.Au-delà de l’arrivée de Shein, la situation du BHV n’a cessé de se dégrader depuis sa reprise en main par Frédéric Merlin, selon les syndicats.- “plus de marchandises” -Outre la suppression “de plus de 300 emplois directs”, ils pointent l’accumulation d’impayés qui a poussé plusieurs fournisseurs à quitter le BHV ou suspendre leurs livraisons.Plus récemment, d’autres marques ont plié bagage pour protester contre le partenariat avec Shein.”Il y a des marques qui partent, qui reviennent, comme dans un soap-opera”, a déploré auprès de l’AFP une salariée gréviste de 45 ans, pour qui la “problématique est plus profonde” que l’arrivée de Shein. “On nous demande toujours plus”, ajoute celle qui travaille depuis 21 ans au BHV, citant le “sous-effectif” ou encore le non-versement de primes de participation.  Pour ne rien arranger, mercredi, la Banque des territoires s’est retirée des négociations entamées en juin avec la SGM pour l’aider à racheter les murs du BHV, invoquant “une rupture de confiance” liée à l’annonce de l’implantation de Shein. De son côté, Nicolas Bonnet-Oulaldj, assure à l’AFP oeuvrer en coulisses pour un “autre chemin” : “On essaie de convaincre la direction générale et M. Merlin, on essaie de travailler avec la Banque des territoires pour une autre vision et relancer le BHV”, dont le sort met en danger “toute l’économie du quartier”.”La vraie crainte, ça va être vraiment l’avenir du magasin”, a abondé Dorothée. “Comment il va pouvoir perdurer avec les marques qui partent (….) c’est très compliqué, parce qu’on n’a plus de marchandises à vendre, que notre chiffre d’affaires s’effondre”.De nombreux rayons vides témoignent de l’ampleur des difficultés, notamment dans les espaces réserves au bricolage et à la papeterie, où déambulaient toujours des clients vendredi malgré la grève.  “Il y a des réductions”, a justifié une retraitée de 68 ans, pas au courant de la mobilisation. Si Shein et ses prix discount l'”interroge”, celle qui préfère “acheter français” pense “aussi à la jeunesse qui n’a pas toujours les moyens”. 

Trump menace d’annuler sa rencontre avec Xi en raison d’un conflit sur les terres rares

Donald Trump a jugé vendredi qu’il n’y avait “plus de raison” valable de rencontrer comme prévu son homologue chinois Xi Jinping dans deux semaines, laissant éclater sa colère contre une décision de Pékin dans le domaine ultra-sensible des terres rares.Le président américain a jugé que la Chine “devenait très hostile” et l’a menacée de représailles commerciales “massives”, dans un message sur son réseau Truth Social.Le géant asiatique est le premier producteur mondial de terres rares, ces matériaux indispensables aux industriels, et Washington l’accusait déjà d’abuser de cette position dominante. Les nouveaux contrôles annoncés jeudi concernent l’exportation des technologies liées à l’extraction et la production de ces matériaux, a indiqué le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.”Cela a été une vraie surprise” a réagi le président américain.- Wall Street dans le rouge -La Chine a par ailleurs annoncé vendredi qu’elle allait imposer des droits “spéciaux” aux bateaux américains dans ses ports, en représailles à des mesures similaires prises en avril par les Etats-Unis.”Je devais rencontrer le président Xi dans deux semaines au sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) en Corée du Sud mais il ne semble plus y avoir de raison” pour le faire, a encore écrit le dirigeant républicain.La Bourse de New York est passée dans le rouge après le message du président américain, qui rompt une période de relative détente entre Pékin et Washington.Vers 16H15 GMT, le Dow Jones perdait 1,14%, l’indice Nasdaq cédait 2,03% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 1,51%.Donald Trump a estimé qu’il “serait forcé de contre-attaquer financièrement” après les dernières annonces de la Chine.L’une des options envisagées pour y répondre est une augmentation “massive” des droits de douane sur les marchandises chinoises entrant aux Etats-Unis, a-t-il ajouté sur Truth Social.- Contre-mesures -“Beaucoup d’autres contre-mesures sont sérieusement à l’étude”, a-t-il dit.”Il n’est pas possible que la Chine soit autorisée à tenir le monde +en otage+ mais cela semble être leur projet depuis un moment”, a jugé Donald Trump.Les relations commerciales sino-américaines ont connu des hauts et des bas en 2025.Donald Trump avait eu en septembre une conversation présentée comme “très productive” avec Xi Jinping, la troisième depuis le début de l’année. Il avait même évoqué un voyage en Chine l’année prochaine, ainsi qu’une visite de son homologue en Amérique.Sous l’effet de l’offensive protectionniste déclenchée par Donald Trump depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, les droits de douane entre les deux pays ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.Depuis, Washington et Pékin ont conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux Etats-Unis et à 10% pour les biens américains importés en Chine. Cette trêve commerciale doit durer jusqu’au 10 novembre.

La Bourse de Paris termine dans le rouge sous le poids des incertitudes

La Bourse de Paris a terminé en nette baisse, sous le poids de l’incertitude politique en France et des menaces douanières du président américain Donald Trump contre la Chine.Le CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris, a perdu 123,36 points, soit – 1,53%, pour terminer en dessous de la barre des 8.000 points, à 7.918 points.L’indice recule de 2,02% sur l’ensemble de la semaine,  marquée par la démission surprise lundi matin du Premier ministre Sébastien Lecornu, ravivant l’incertitude budgétaire et politique en France.Le président Emmanuel Macron nommera un Premier ministre “dans les prochaines heures”, mais pas de gauche, ont rapporté vendredi des chefs de parti après une réunion de crise à l’Elysée qui a “sidéré” la gauche, déçue par l’absence de “réponse claire” du chef de l’Etat, notamment sur les retraites.”Le sujet politique français peut peser sur le CAC 40 et le reste de l’Europe”, commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché à IG France, évoquant “un brouillard politique” qui dure depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.La dissolution avait coupé l’herbe sous le pied du CAC 40, qui affichait alors une croissance de 6% depuis janvier. L’indice avait finalement reculé de 2,15% sur l’ensemble de l’année.L’indice vedette, qui revenait pourtant sur son retard, s’affiche désormais en hausse de 7,28% depuis le début de l’année 2025, contre 21,76% pour le Dax de Francfort, 23% pour la Bourse de Milan et 21,76% pour Londres.La Bourse de Paris, atone sur une majeure partie de la séance vendredi, s’est retournée brusquement dans le sillage de Wall Street après la menace du président Donald Trump de lancer une augmentation “massive” des droits de douane américains sur les marchandises chinoises Dans un message publié sur son réseau Truth Social, Donald Trump a jugé vendredi que la Chine “devenait très hostile” et a ajouté qu’il “ne semblait plus y avoir de raison” de voir son homologue chinois Xi Jinping en Corée du Sud dans deux semaines, comme il l’avait prévu.Le président américain estime qu’il “sera forcé de contre-attaquer financièrement”, après les restrictions décidées par la Chine sur les terres rares. Chute de StellantisAvec une chute de 7,29% à 8,56 euros, Stellantis a connu la pire performance du CAC 40 vendredi.Le titre avait pourtant progressé en début de séance, après que le constructeur automobile a annoncé avoir livré au troisième trimestre 13% de véhicules de plus qu’à la même époque l’an dernier, une progression tirée par les Etats-Unis.

Wall Street lestée par les nouvelles menaces douanières de Trump contre la Chine

La Bourse de New York se replie vendredi, plombée par la menace du président des Etats-Unis Donald Trump de lancer une augmentation “massive” des droits de douane américains visant les produits chinois.D’abord en hausse depuis l’ouverture de la séance boursière à Wall Street, les principaux indices de la place américaine ont reculé immédiatement après ce nouveau coup de pression du républicain.Vers 16H15 GMT, le Dow Jones perdait 1,14%, l’indice Nasdaq cédait 2,03% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 1,51%.Dans un message publié sur son réseau Truth Social, Donald Trump a jugé vendredi que la Chine “devenait très hostile” et a ajouté qu’il “ne semblait plus y avoir de raison” de voir son homologue chinois Xi Jinping en Corée du Sud dans deux semaines, comme il l’avait prévu.Donald Trump estime qu’il “sera forcé de contre-attaquer financièrement” après les restrictions décidées par la Chine sur les terres rares.Il s’agit d’un point de friction majeur dans les négociations commerciales sino-américaines, Washington accusant Pékin de ralentir délibérément l’approbation des autorisations d’exportation de ces matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile ou encore l’armement.L’une des répliques envisagées par Donald Trump est une augmentation “massive” de droits de douane sur les marchandises chinoises entrant aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.Ce retour aux menaces commerciales est mal accueilli par les marchés financiers, qui craignent de revivre les premiers jours d’avril, lorsque l’escalade douanière provoquée par la Maison-Blanche avait créé un vent de panique.Comme souvent lors des nettes baisses à Wall Street, “les bons du Trésor (américains) connaissent un regain d’intérêt en tant que valeur refuge”, poussant leur rendement vers le bas, ont souligné les analystes de Briefing.com.Vers 16H10 GMT, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain évoluait autour de 4,07% contre 4,14% à la clôture jeudi.Son équivalent à deux ans passait de 3,60% à 3,54%.De leur côté, les sociétés minières étaient portées par l’espoir que les restrictions chinoises puissent mener à un plus large développement de cette industrie aux États-Unis.L’action de MP Materials bondissait d’environ 15%, tout comme celle de USA Rare Earth, tandis que le titre de Ramaco Resources prenait 4,20%.

Macron s’apprête à nommer un Premier ministre, la gauche s’insurge contre l’absence de “réponse claire”

Emmanuel Macron nommera un Premier ministre “dans les prochaines heures”, mais pas de gauche, ont rapporté vendredi des chefs de parti après une réunion de crise à l’Elysée qui a “sidéré” la gauche, déçue par l’absence de “réponse claire” notamment sur les retraites.Après environ deux heures trente de huis clos, convoqué en urgence pour tenter de trouver un compromis gouvernemental face aux vetos croisés, le chef du groupe de députés centristes Liot, Laurent Panifous, a rapporté que le président annoncerait “dans les prochaines heures” le nom du Premier ministre.Il n’a pas pu dire s’il pourrait reconduire le démissionnaire Sébastien Lecornu, un fidèle d’Emmanuel Macron, scénario qui circulait avec force dans la matinée, suscitant un tir de barrage jusque dans le camp présidentiel.Ce ne sera pas un chef de gouvernement de gauche mais vraisemblablement un macroniste, ont ensuite dit l’écologiste Marine Tondelier, le socialiste Olivier Faure et le communiste Fabien Roussel, malgré leur demande conjointe d’accéder à Matignon.M. Macron n’a apporté “aucune réponse claire” sur les retraites ou le pouvoir d’achat, a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste, refusant de donner une “garantie de non censure” au futur exécutif, qui était pourtant le principal enjeu de la réunion.”Tout ça va très mal se terminer” avec une possible “dissolution” de l’Assemblée nationale, a même lancé Marine Tondelier, “sidérée”.La gauche a jugé décevantes les esquisses de concession sur la réforme des retraites, pourtant inédites dans la bouche du chef de l’Etat qui en avait fait un totem de son second quinquennat.M. Macron a proposé “non pas de suspendre, mais décaler dans le temps” la mesure sur l’âge de départ à la retraite et non celle sur le nombre de trimestres cotisés, a expliqué la cheffe de leurs députés, Cyrielle Châtelain.”Pas d’éclaircie”, a renchéri Fabien Roussel, mettant en garde: si le Premier ministre est “dans le camp d’Emmanuel Macron”, “nous ne pourrons pas l’accepter”.Les chefs du parti de droite Les Républicains, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, étaient sortis les premiers, ensemble, mais sans faire de déclaration, alors qu’ils étaient arrivés séparément.Seuls absents à cette rencontre: le Rassemblement national et la France insoumise, qui n’ont pas été conviés car, contrairement aux autres, ils “ont tous les deux indiqué rechercher la dissolution”, a justifié l’entourage d’Emmanuel Macron.Une “rupture avec (…) la fonction” présidentielle, a protesté Marine Le Pen, dénonçant “une réunion de marchands de tapis” depuis le congrès des sapeurs-pompiers organisé au Mans où elle a joué à fond la contre-programmation, suivie au milieu de la foule par les caméras des chaînes info.Les téléphones avaient bipé autour de 02H00 du matin: Emmanuel Macron a invité les autres chefs de parti et chefs de groupe à l’Assemblée nationale à 14H30 à l’Elysée.- “Responsabilité collective” -“Cette réunion doit être un moment de responsabilité collective”, a commenté laconiquement la présidence plusieurs heures plus tard, semblant dramatiser ce rendez-vous et faire planer la menace d’une dissolution. Elle a été finalement écartée dans l’immédiat durant la réunion, selon les participants. Le président n’a pas pris la parole depuis la démission fracassante de Sébastien Lecornu lundi. Une prochaine expression est cependant évoquée par ses proches.Le chef de l’Etat avait promis mercredi de nommer un Premier ministre d’ici vendredi soir, après deux jours de négociations supplémentaires pour tenter d’arracher, en l’absence de toute majorité à l’Assemblée, un accord de non-censure du futur gouvernement.Le scénario qui revenait le plus en force avant cette réunion de la dernière chance était la reconduction de Sébastien Lecornu, un fidèle d’Emmanuel Macron qui a pris la lumière depuis son arrivée à Matignon. “Je ne comprendrais pas qu’il y ait une renomination d’un Premier ministre macroniste”, a toutefois prévenu Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure, résumant un état d’esprit répandu dans le camp présidentiel. Le chef du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, a demandé à nouveau à Emmanuel Macron de “partager le pouvoir”.Si le nom de Jean-Louis Borloo a beaucoup circulé ces dernières heures, il semble peu probable que ce soit le choix final. – Projet de budget prêt -En attendant, l’urgence est de déposer un projet de budget lundi. Le Parlement aura ensuite une fenêtre de 70 jours pour l’examiner, comme le prévoit la Constitution.Il “ne sera pas parfait”, avait reconnu le Premier ministre démissionnaire mercredi à l’issue de ses multiples rencontres avec les partis, et devra être débattu.La France aura-t-elle un gouvernement dès vendredi ou à défaut ce weekend? Les principaux ministres seront-ils reconduits? Remplacés par des ministres techniques?Sébastien Lecornu a recommandé à Emmanuel Macron que la future équipe gouvernementale soit “complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027”, des ambitions qu’il n’a lui-même jamais manifestées.Bruno Retailleau, qui a précipité la chute du gouvernement Lecornu, a indiqué vendredi qu’il ne resterait pas au ministère de l’Intérieur. La veille, il était déjà monté au créneau, refusant la nomination d’un Premier ministre “de gauche” ou “macroniste”. 

Environ 150 grévistes rassemblés devant le BHV pour dénoncer l’arrivée de Shein

“Non à Shein au BHV”: quelque 150 grévistes se sont rassemblés vendredi peu avant 15 heures près du BHV, grand magasin historique du cœur de Paris, pour dénoncer l’installation du géant asiatique du commerce en ligne dans ses murs.Les grévistes participent à un débrayage de trois heures à l’appel de l’intersyndicale du Bazar de l’Hôtel de Ville (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, SUD Solidaires), au premier jour de la “BHV Week”, opération de promotions prévue jusqu’au 19 octobre.L’implantation de Shein, prévue en novembre au sixième étage de l’établissement parisien et dont l’annonce a soulevé un tollé, “menace à court terme” la “survie” du magasin, s’alarment les syndicats, remontés contre Frédéric Merlin, président de la foncière SGM qui détient le fonds de commerce du BHV, dont ils dénoncent le “baratin”.Présent pour soutenir les grévistes du BHV, l’adjoint au commerce à la mairie de Paris, Nicolas Bonnet-Oulaldj, s’est dit “totalement opposé à la venue de Shein”, marque de prêt-à-porter régulièrement accusée de pollution environnementale, de concurrence déloyale ou encore de conditions de travail indignes. L’élu a affirmé partager “l’inquiétude” des salariés.La SGM s’est au contraire dite auprès de l’AFP “convaincue” que ce partenariat était “bénéfique pour le groupe et ses salariés”, et a affirmé vouloir “maintenir le dialogue avec les salariés et syndicats pour leur expliquer l’intérêt de ce projet”.Au-delà de l’arrivée de Shein, la situation du BHV “n’a cessé de se dégrader” depuis la cession, en 2023, du fonds de commerce du BHV par les Galeries Lafayette à la SGM, dénoncent les syndicats.Outre la suppression “de plus de 300 emplois directs”, ils pointent l’accumulation d’impayés qui a poussé plusieurs fournisseurs – comme le Slip Français –  à quitter le BHV ou suspendre leurs livraisons.Plus récemment, d’autres marques (AIME, Culture Vintage, Talm…) ont plié bagage pour protester contre le partenariat avec Shein.Et mercredi, la Banque des territoires s’est retirée des négociations entamées en juin avec la SGM pour l’aider à racheter les murs du BHV, invoquant “une rupture de confiance”. La SGM a assuré de son côté avoir “d’autres partenaires qui ont confirmé leur engagement”.Shein doit aussi s’installer dans cinq magasins en province, sous enseigne Galeries Lafayette mais exploités par la SGM. L’intersyndicale de ces magasins (CFDT, FO, CFE-CGC) a également exprimé son refus du projet, que le groupe Galeries Lafayette a promis d’empêcher.

Protection des mineurs: l’UE met la pression sur les plateformes

L’UE a mis vendredi la pression sur les entreprises de la tech en matière de protection des mineurs, en demandant des comptes à Apple, Google, Snapchat et YouTube, tandis que plusieurs Etats membres poussent en faveur d’une interdiction des réseaux sociaux aux enfants.La Commission européenne veut s’assurer que les magasins d’applications d’Apple et de Google (l’App Store et Google Play), le réseau social Snapchat, ainsi que YouTube (filiale de Google), sont bien en conformité avec les obligations découlant du règlement sur les contenus numériques, le DSA (Digital Services Act).Le DSA “prévoit clairement que lorsque les enfants utilisent des services en ligne, de très hauts niveaux de protection de la vie privée et de sécurité doivent s’appliquer, et ce n’est pas toujours le cas”, a regretté la commissaire européenne chargée du Numérique, Henna Virkkunen, avant une réunion des ministres européens des télécoms au Danemark.”C’est pourquoi la Commission durcit l’application de la loi, et nous avons envoyé des demandes d’information à quatre plateformes”, a ajouté la responsable.- Jeux d’argent et contenus sexuels -Dans le détail, la Commission s’inquiète de la possibilité pour des mineurs de télécharger des contenus potentiellement nuisibles ou illégaux sur l’App Store d’Apple ou Google Play. Comme des applications de paris ou des apps qui permettent de créer des contenus sexuels en dénudant des photos.Concernant Snapchat, la Commission a demandé à ce réseau comment il s’assure de l’âge de ses utilisateurs et quelles mesures il prend pour empêcher les enfants d’y recourir pour acheter des vapoteuses et autres “puffs” (cigarettes électroniques jetables), ou même des drogues.La plateforme vidéo de Google, YouTube, devra également expliquer comment elle s’assure de l’âge des internautes et dans quelle mesure il est pris en compte dans les recommandations de contenus. Elle a été épinglée à plusieurs reprises en raison de contenus inappropriés qui étaient proposés aux enfants.Interrogé par l’AFP, Snapchat a assuré agir pour offrir à ses utilisateurs “un environnement qui place en priorité leur sécurité et la réduction des risques et des dommages potentiels”.Google a rappelé de son côté “travailler depuis des années avec des experts en développement de l’enfant”, pour leur proposer des expériences adaptées dans ses services, y compris YouTube, “avec des contrôles parentaux solides, et des protections de pointe pour les jeunes utilisateurs”.Ces démarches, qui ne constituent pas encore des enquêtes formelles, s’appuient sur le vaste arsenal juridique dont l’Europe dispose pour réguler la tech à travers le DSA.Les manquements à cette loi peuvent valoir aux plateformes des amendes pesant jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires annuel mondial.- Interdictions -Bruxelles a déjà ouvert de nombreuses enquêtes dans le cadre du DSA, ciblant les plateformes de Meta, Facebook et Instagram, mais aussi TikTok, X, et le site chinois AliExpress.La Commission a annoncé ces nouvelles demandes d’information à l’occasion d’une réunion des ministres européens des télécoms, où la question de l’interdiction des réseaux sociaux aux enfants était au menu.Plusieurs pays membres sont ouvertement en faveur d’une telle mesure, à commencer par le Danemark, qui exerce la présidence tournante de l’UE et accueillait la réunion à Horsens.Le pays nordique a annoncé cette semaine vouloir interdire plusieurs réseaux “aux enfants et aux jeunes de moins de 15 ans”.Et, sous son impulsion, les ministres de 25 pays de l’UE, ainsi que la Norvège et l’Islande, ont signé vendredi une déclaration commune dans laquelle ils appellent à renforcer encore la protection des mineurs en ligne, notamment via les dispositifs de vérification d’âge, et apportent leur soutien à l’initiative de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.Celle-ci a lancé une réflexion sur l’éventuelle mise en place d’un âge de majorité numérique à l’échelle de l’UE, et a demandé à un panel d’experts de lui remettre des recommandations d’ici la fin de l’année. “Il est crucial d’approfondir notre connaissance des effets de l’environnement numérique sur la santé des enfants. Nous ne pouvons pas laisser les réseaux sociaux décider des limites d’âge”, souligne la déclaration commune.

Wall Street retrouve un peu de vigueur, le regard tourné vers les résultats

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse vendredi, se reprenant après son recul de la veille, les investisseurs attendant avec optimisme le véritable coup d’envoi de la saison des résultats d’entreprises la semaine prochaine.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,25%, l’indice Nasdaq grappillait 0,08% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,12%.

Recherche en ligne: Londres ouvre la voie à des règles plus strictes pour Google

L’autorité britannique de la concurrence, la CMA, a désigné vendredi Google comme “société stratégique sur le marché” de la recherche en ligne, en raison de la domination de son moteur de recherche, un statut qui devrait l’assujettir à des règles plus strictes.Cette désignation “n’impose aucune exigence immédiate” mais “permet à la CMA de considérer des interventions ciblées et proportionnées” pour garantir une concurrence effective, souligne le régulateur dans son communiqué.La CMA compte lancer une consultation “plus tard dans l’année” pour déterminer les dispositions qui pourraient être imposées, par exemple l’affichage d’un écran pour choisir son moteur de recherche, des règles garantissant un classement équitable des résultats ou encore davantage de transparence et de contrôle pour les éditeurs qui créent ou diffusent du contenu (comme les sites d’actualité ou les blogs).Oliver Bethell, directeur principal en charge de la concurrence pour Google a réagi en soulignant que le Royaume-Uni bénéficiait “d’un accès aux derniers produits et services avant les autres pays, car il a jusqu’à présent évité les restrictions coûteuses sur les services populaires”, mais qu’il fallait “éviter les réglementations trop contraignantes” pour “conserver cette position”.- L’IA reste hors champ -Le statut de “société stratégique sur le marché” a été créé dans le cadre d’un nouveau régime sur le numérique entré en vigueur le 1er janvier dernier.Il s’inspire du Règlement européen sur les marchés numériques (“Digital Markets Act”, DMA), que doivent respecter dans l’UE une poignée de géants des technologies dont Apple, Google et Meta, et qui entend mettre un terme à leurs abus de position dominante.Dans l’enquête sur le moteur de recherche de Google, les acteurs entendus par la CMA ont pointé plusieurs préoccupations, notamment sur les accords passés par le géant de Menlo Park avec les fabricants de terminaux pour favoriser son moteur de recherche ou encore sur la difficulté pour les rivaux de référencer un volume de pages comparable à celui accumulé par le géant californien.Selon le régulateur, 90% des recherches sont effectuées via Google au Royaume-Uni et plus de 200.000 entreprises britanniques y font de la publicité.La CMA confirme par ailleurs que l’assistant d’intelligence artificielle (IA) de Google, Gemini, ne fait pour l’instant pas partie du cadre de cette désignation.Mais “cette position sera revue compte tenu de l’incertitude sur l’évolution du marché et pourrait être modifiée à l’avenir”, souligne-t-elle, au moment ou les chatbots d’IA prennent une importance croissante dans la recherche en ligne.- “Freiner l’innovation” -Pour Oliver Bethell, de Google, la plupart des idées évoquées pour encadrer le moteur de recherche “freineraient l’innovation et la croissance au Royaume-Uni”.Il souligne que Google Search “contribue à hauteur de plusieurs milliards de livres par an à l’économie britannique, soit 118 milliards de livres (135 milliards d’euros) pour la seule année 2023”.Le groupe californien emploie selon son site internet plus de 7.000 personnes au Royaume-Uni, où il avait annoncé mi-septembre, à l’occasion d’une visite d’Etat de Donald Trump, un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d’euros) sur deux ans, notamment dans un centre de données et l’IA.Dans deux autres enquêtes distinctes, la CMA a par ailleurs estimé fin juillet que les écosystèmes mobiles d’Apple (iOS) et Google (Android) devaient eux aussi être qualifiés de “sociétés stratégiques sur le marché”.Cette proposition est soumise à consultation et une décision finale est attendue d’ici le 22 octobre.

La Bourse de Paris en hausse en attendant un nouveau Premier ministre

La Bourse de Paris évolue en hausse vendredi, dans un marché attentif aux avancées politiques, le président Emmanuel Macron ayant promis de nommer un Premier ministre d’ici “vendredi soir”.Le CAC 40, le principal indice de la place boursière, gagnait 0,50%, soit 40,04 points à 8.081,40 points vers 10H00. La veille, il a reculé de 0,23%. Les regards sont tournés vers l’Elysée, où Emmanuel Macron a convié à 14H30 les chefs de partis, hormis ceux du Rassemblement national et de La France insoumise, a appris l’AFP de sources concordantes, avant la nomination d’un nouveau Premier ministre.”Ce dernier devra composer avec une Assemblée nationale toujours fragmentée, comme ses prédécesseurs. Néanmoins, les spéculations sur une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale ont diminué, levant une incertitude à court terme pour les investisseurs”, notent les économistes de Deutsche Bank.Signe d’une légère détente, sur le marché obligataire, l’écart entre les taux d’emprunt des deux premières économies européennes se réduisait un peu vendredi: le rendement de l’emprunt français à dix ans s’établissait à 3,50% vers 10H00, contre 2,68% pour l’allemand, portant la différence (“spread”) à 82 points de base, soit 0,82%. Il était monté jusqu’à 86 points de base mardi à la clôture du marché obligataire, un plus haut depuis décembre 2024. En comparaison, avant la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, cet écart était de l’ordre de 50 points de base environ.L’annonce à venir d’un nouveau Premier ministre est “un léger soulagement pour les marchés car cela évite, pour l’instant, l’appel d’élections législatives anticipées”, commente Xavier Chapard, stratégiste de LBPAM.Le “risque de crise systémique semble contenu”, estime le stratégiste, qui souligne toutefois que “les incertitudes politiques, budgétaires et de notation risquent de perdurer”.Stellantis en hausseLe constructeur automobile Stellantis (Fiat, Peugeot, Chrysler) a fait état vendredi d’une hausse de 13% des véhicules livrés au troisième trimestre sur un an. Cette croissance est tirée notamment par les Etats-Unis, où les livraisons ont bondi de 35%, mais l’Europe élargie, le Moyen-Orient et l’Afrique ont également vu les livraisons grimper.Le titre grimpait de 2,43% à 9,34 euros vers 10H00.