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La Bourse de Paris termine en légère baisse, prudente avant les résultats de Nvidia

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse de 0,18% mercredi, dans un marché prudent à quelques heures de la publication très attendue des résultats du géant américain des puces électroniques Nvidia.L’indice vedette CAC 40 a reculé de 14,16 points à 7.953,77 points.Mardi, l’indice avait chuté de 151,09 points (-1,86%), déjà plombé par l’inquiétude grandissante autour de la valorisation des géants de l’intelligence artificielle.Nvidia est “connu pour donner des prévisions ambitieuses et le marché y sera particulièrement attentif”, explique Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique de Lombard Odier AM.La publication des résultats du groupe, la première capitalisation boursière du monde (environ 4.500 milliards de dollars), est devenue “un événement macroéconomique”, souligne l’économiste.Plus globalement, les titres des groupes technologiques ont porté les marchés financiers ces derniers mois, poussés par les espoirs que l’intelligence artificielle ouvre la voie à un nouveau cycle de croissance.Il y a encore cinq ans, “les entreprises du secteur de l’intelligence artificielle représentaient 5% de la capitalisation boursière totale” de l’indice boursier MSCI World, qui regroupe plus de 1.600 entreprises cotées dans une vingtaine de pays développés, explique Florian Ielpo. “En 2025, c’est 30%, alors que le nombre d’entreprises n’a pas changé”, illustre-t-il.Air France-KLM lorgne sur TAP Air PortugalAir France-KLM (+2,85% à 9,52 euros), qui souhaite renforcer ses liaisons vers l’Amérique du Sud, a officialisé mercredi son intérêt pour la privatisation de la compagnie TAP Air Portugal, convoitée par d’autres groupes aériens européens.Vivendi chute en BourseVivendi a perdu 13,61% mercredi à 2,31 euros, après qu’a été révélé que l’avocat général de la Cour de cassation préconisait de “casser” l’arrêt de la Cour d’appel de Paris estimant en avril dernier que la société Vivendi était “contrôlée de fait” par Vincent Bolloré.L’enjeu de l’arrêt de la Cour de cassation, qui sera rendu fin novembre, est de savoir si oui ou non M. Bolloré contrôle la société Vivendi, auquel cas il devrait indemniser les petits actionnaires en rachetant les titres restants, à hauteur de plusieurs milliards d’euros. Si l’avis de l’avocat général était suivi, ce serait “un scandale”, a réagi auprès de l’AFP Catherine Berjal, associée gérante de Ciam, fonds actionnaire minoritaire de la société qui conteste depuis le début l’opération de scission, faisant savoir que le fonds porterait l’affaire “devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)”, le cas échéant. Vers une reprise de cotation pour UbisoftLe géant français des jeux vidéo Ubisoft reprendra sa cotation à la Bourse de Paris “au plus tard” vendredi, “à l’ouverture des marchés”, et communiquera ses résultats du premier semestre d’ici là, a-t-il annoncé mercredi dans un communiqué.

Taxe foncière: tollé politique, le gouvernement promet un prochain “point d’étape”

Critiqué de toutes parts, le gouvernement a promis mercredi de faire “un point d’étape” dans “quelques mois” sur l’augmentation de la taxe foncière, une mesure technique annoncée mardi soir et qui devrait concerner 7,4 millions de logements en 2026.”On se réserve le droit d’interroger la pertinence de cette mesure dans quelques mois, lors d’un point d’étape”, a déclaré la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Elle a expliqué que cette augmentation correspondait à “un recalcul qui a été fait de façon automatique” des critères de “confort” des logements. Payée par quelque 32 millions de propriétaires, la taxe foncière repose, en plus de la surface en mètres carrés, sur des critères dits “de confort” tels que la présence d’eau courante, d’électricité, de WC ou de lavabos dans le logement.La présence de chacun de ces éléments augmente artificiellement le nombre de mètres carrés pris en compte et, mécaniquement, le montant de la taxe.Aussitôt annoncée, cette hausse imprévue et qui doit être signifiée aux personnes concernées par courrier de la Direction générale des Finances publiques, a suscité un tollé sur tout l’échiquier politique. Et même au sein du camp gouvernemental. Lors du Congrès des maires de France, l’ancien Premier ministre macroniste Gabriel Attal a plaidé pour “l’abandon” de cette hausse de taxe foncière. “On a plutôt besoin de faire en sorte que les Français puissent devenir propriétaires plutôt que de leur mettre des bâtons dans les roues”, a-t-il insisté. Le patron du parti Renaissance a également estimé que s'”il y a beaucoup de choses qui ont été réussies ces dernières années d’un point de vue économique”, l’immobilier et le logement, “objectivement, c’est un échec”.Premier à réagir, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déploré de son côté que les propriétaires soient “devenus les vaches à lait” du gouvernement qui a, selon lui, “essayé en catimini d’imposer cette mesure dans le dos de la représentation nationale”.Dénonçant un “coup dans le dos porté aux propriétaires français”, le responsable d’extrême droite qui s’exprimait en marge du salon Milipol a appelé “solennellement le Premier ministre à renoncer à cette mesure”.”Nous nous opposons totalement à cette nouvelle trouvaille qui vise encore une fois à prendre de l’argent dans la poche des Français et des Françaises et à refuser de faire contribuer les plus riches de ce pays”, a déclaré pour sa part la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, en visite au Congrès des maires. arz-hd-lum-leo/jmt/eb

Le fils de Miuccia Prada sera président exécutif de Versace après son rachat

La marque Versace sera présidée, après sa cession à Prada, par Lorenzo Bertelli, directeur marketing de la maison de luxe italienne et fils la créatrice Miuccia Prada, a-t-il indiqué dans un podcast publié mercredi. Le groupe Prada a annoncé en avril le rachat de sa rivale italienne Versace pour 1,25 milliard d’euros au groupe américain Capri Holdings.Dans un podcast de Bloomberg diffusé mercredi, Lorenzo Bertelli a indiqué qu’il en deviendrait le président exécutif une fois l’opération conclue.”Pour nous, c’est un choix stratégique. Nous n’avons aucun type de préoccupation, et nous (…) avons vu ce que nous réussissons à faire avec conviction”, a souligné Lorenzo Bertelli.”La marque (Versace) est bien plus grande que le chiffre d’affaires qu’elle génère, et nous aimons les missions difficiles. Ainsi, essayer de ramener l’activité au niveau de la grandeur de la marque est notre objectif”, a poursuivi M. Bertelli.C’est un nouveau défi pour Lorenzo Bertelli, 37 ans, qui a été déjà désigné comme successeur à la tête du groupe Prada par son père Patrizio Bertelli, président du groupe, et sa mère la créatrice Miuccia Prada.Lorenzo Bertelli siège pour le moment au conseil d’administration du groupe comme directeur marketing et de la responsabilité sociale de l’entreprise aux 5,4 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2024.Interrogé sur la succession de Giorgio Armani, qui a souhaité avant son décès que son groupe soit racheté par un géant de la mode, M. Bertelli a indiqué que Prada regarderait “toutes les opportunités”.”Mais la priorité c’est Versace, et il y a beaucoup de travail”, a souligné Lorenzo Bertelli.

Les Bourses européennes terminent en baisse

Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi, prudentes à quelques heures de la publication des résultats du mastodonte technologique américain Nvidia, première capitalisation boursière dans le monde.La Bourse de Paris a légèrement reculé de 0,18%, Londres a cédé 0,47%, tandis que Francfort a terminé proche de son point d’équilibre (-0,08%).

Novasco: les salariés licenciés vont s’associer aux actions juridiques contre Greybull (syndicaliste)

Les salariés de l’aciériste Novasco (ex-Ascometal), où plus de 500 emplois vont être supprimés avant fin décembre, vont s’associer aux démarches juridiques intentées contre le fonds d’investissement Greybull, qui avait repris l’entreprise métallurgiste en 2024 et n’a pas tenu ses engagements, a-t-on appris mercredi de source syndicale.”Une nouvelle bataille va s’ouvrir: une bataille juridique, contre Greybull”, a dit à l’AFP Yann Amadoro, délégué CGT sur le plan grand des sites industriels concernés, celui de Hagondange (Moselle), où l’intégralité des 434 emplois doivent être supprimés.Alors que le gouvernement français a décidé de poursuivre Greybull en justice – tenu pour responsable de la situation catastrophique de l’entreprise – chaque salarié licencié se verra proposer de s’associer à cette démarche “pour demander des indemnités” au fonds britannique, a précisé le syndicaliste.Lundi à Strasbourg, la justice commerciale a décidé la cession partielle de Novasco à un consortium d’investisseurs qui n’a prévu de conserver qu’une seule usine, celle de Leffrinckoucke, près de Dunkerque. Seuls 145 emplois devraient y être maintenus, sur 696 au total dans les quatre sites de l’entreprise. Les trois autres sites, à Saint-Etienne, Custines (Meurthe-et-Moselle) et Hagondange (Moselle), sont promis à la fermeture, avec plus de 500 licenciements à la clé. Les salariés en passe de perdre leur emploi ont très majoritairement approuvé mercredi les modalités du plan social (PSE) qui leur est proposé, afin de bénéficier d’aides plus favorables à la recherche d’emploi, a indiqué M. Amadoro.”On avait tout intérêt à signer. Mais symboliquement, ça signe la fin de la lutte sociale”, a observé le syndicaliste, précisant que les licenciements devraient être effectifs d’ici fin décembre.

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.

Santé: un vaste appel à accélérer la lutte contre les aliments ultra-transformés

Les aliments ultra-transformés constituent une réelle menace pour la santé, selon un vaste collectif de chercheurs qui publient ce mercredi une série d’études dans le Lancet, accusant en outre l’industrie agrolimentaire de semer le doute sur le sujet.Les industriels appliquent “des tactiques dignes de l’industrie du tabac” pour décrédibiliser les recherches sur les aliments ultra-transformés, a estimé, lors d’une conférence de presse organisée par le Lancet, Chris van Tulleken, l’un des principaux auteurs de l’une de ces études, publiées par la grande revue médicale avec l’ambition de dresser un panorama de référence sur le sujet.Ces trois études s’inscrivent dans un contexte où les inquiétudes sanitaires s’accroissent autour des aliments ultra-transformés, mais où de vives controverses scientifiques demeurent autour de l’ampleur des risques.Selon certains scientifiques, le terme d’aliments ultra-transformés, qui s’applique en gros à des produits résultant de processus industriels complexes et recombinant des ingrédients variés, recouvre une réalité trop floue, au risque d’un certain alarmisme.Selon d’autres chercheurs, ces doutes sont illégitimes en l’état des connaissances et sont instrumentalisés par l’industrie agro-alimentaire afin de bloquer toute mesure visant à réduire la consommation d’aliments ultra-transformés.Les auteurs des études du Lancet s’inscrivent clairement dans ce second camp. Parmi eux figure l’épidémiologiste Carlos Monteiro, créateur d’un système dit Nova pour déterminer si un aliment est ultra-transformé. Cette classification sert largement de référence, mais sa méthodologie ne fait pas l’unanimité.Les critiques pointent notamment le fait que, selon les définitions de Nova, des produits comme des laits végétaux ou du pain pourraient être classés comme ultra-transformés, alors qu’ils sont largement considérés comme sains.M. Monteiro est le principal auteur de la première étude du Lancet, qui compile une centaine de travaux scientifiques pour établir l’état des connaissances sur les risques des aliments ultra-transformés. Elle conclut que leur consommation est associée à de multiples pathologies, comme l’obésité et le diabète, ainsi plus largement qu’une mort prématurée.- Interdire la publicité -Il existe des “critiques scientifiques valables” de Nova, admettent les auteurs, mais celles-ci sont sans commune mesure avec l’entreprise de déstabilisation menée par l’industrie. Ils appellent à des études plus poussées pour distinguer l’effet de certains processus industriels, comme par exemple ceux qui aromatisent artificiellement les yaourts.La seconde étude fait le point sur la consommation d’aliments ultra-transformés et conclut qu’elle représente déjà plus de la moitié des calories absorbées dans des pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni.La troisième étude se penche sur les stratégies des grands groupes de l’agroalimentaire – les huit principaux étant Nestlé, PepsiCo, Unilver, Coca-Cola, Danone, Fomento, Economico Mexicano, Mondelez et Kraft Heinz -, les accusant d’avoir agressivement promu depuis plusieurs décennies des produits fabriqués à partir d’ingrédients de médiocre qualité. A l’issue de ce panorama global, les chercheurs concluent tous à l’urgence d’agir contre la consommation d’aliments ultra-transformés, notamment en interdisant les publicités visant les enfants, ou en taxant certains de ces produits. L’argent récupéré pourrait, selon les chercheurs, financer des programmes facilitant l’accès à des produits frais pour les ménages aux plus faibles revenus.Ce vaste dossier a été plutôt salué par des chercheurs n’y ayant pas participé et gardant des réticences quant à certains points méthodologiques.”C’est sûr que les auteurs de ces études sont biaisés en faveur de Nova puisqu’ils l’ont créé”, a jugé Hilda Mulrooney, nutritionniste à l’université Kingston de Londres, soulignant que l’on ignorait encore largement par quels mécanismes précis les aliments ultra-transformés pourraient nuire à la santé.Mais “il est largement temps d’agir” face à ces produits, a-t-elle reconnu, citant leur coût élevé “pour les individus, les systèmes de santé et les finances publiques”, tout en soulignant que les milieux les plus pauvres sont les plus frappés avec un risque “disproportionné” de maladies chroniques.

Menace russe: l’UE veut accélérer la mobilité des armées sur le continent

L’UE a présenté mercredi un ensemble de mesures censées accélérer la mobilité des armées sur le continent face à la menace russe. Objectif: qu’une colonne de chars basés en Espagne n’arrive pas en Pologne “après la guerre”, résume un responsable européen.”L’infanterie remporte des batailles, mais c’est la logistique qui gagne les guerres”, a martelé devant la presse le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius, citant le général américain John Pershing (1860-1948).Or, pour le moment, l’intendance ne suit pas.Il est encore indispensable aujourd’hui d’obtenir des autorisations, pays par pays, pour faire transiter ces chars dans l’Union européenne. Et, une fois obtenus ces laissez-passer, ils risquent fort d’être contraints d’emprunter quantité d’itinéraires bis pour éviter des routes ou des ponts trop fragiles pour les supporter.Pire, des chars “n’ont pas reçu l’autorisation de se déplacer dans un État membre car leur poids dépassait la limite fixée dans les règles de la circulation routière”, relevait il y a quelques mois la Cour des comptes de l’Union européenne (UE), dans un rapport très critique sur la mobilité militaire.Quelque 500 points de passage obligés tout au long des corridors susceptibles d’être empruntés par les armées de l’UE en cas de guerre ont été identifiés, en attendant que cette liste soit confirmée par les pays concernés. Mais la Commission juge déjà que la plupart de ces “hotspots” devront impérativement être modernisés pour permettre cette indispensable mobilité des armées, brusquement revenue d’actualité après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Et le coût sera significatif: quelque 100 milliards d’euros, selon le commissaire européen aux Transports Apostolos Tzitzikostas.- “Stress tests” -Pour remédier à ces goulots d’étranglement, la Commission propose d’instaurer un “permis unique” valable dans toute l’Union européenne, afin d’éviter cette succession de demandes d’autorisations, dont certaines doivent être faites 45 jours à l’avance.Cette simplification des règles doit permettre de ramener à “trois jours” la durée de transport des matériels et des troupes nécessaires en cas de nécessité, a précisé la vice-présidente de la Commission européenne Henna Virkkunen.En cas d’urgence, elle veut aussi fixer des règles claires en instaurant par exemple des autorisations de passage prioritaires, pour éviter tout blocage.Dans ce cadre, Bruxelles propose également un “mécanisme de solidarité”, mettant en commun des matériels à usage civil et militaire, comme des camions, dans lequel chaque État membre pourra puiser facilement.Et pour vérifier que tout cela fonctionne, Bruxelles veut organiser régulièrement des “stress tests”, des tests de résistance pour s’assurer par exemple que telle ou telle infrastructure est bien praticable.La Commission propose de consacrer au moins 17 milliards d’euros à la mobilité militaire sur la période 2028-2034, soit 10 fois plus que pour la période précédente (2021-2027).La prise de conscience des retards en matière de mobilité militaire ne date pas d’hier. La Commission européenne a déjà présenté deux plans d’action dans ce domaine, dont le dernier, rendu public en novembre 2022, lui avait valu les critiques de la Cour des comptes de l’UE. Le gendarme des finances européennes relevait ainsi en avril dernier qu’en dépit de mesures annoncées fin 2022, les progrès étaient “variables”.La Commission européenne va également annoncer mercredi un plan visant à rapprocher l’industrie de défense européenne des nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, le quantique ou le spatial. Les industriels de l’armement y font déjà largement appel, mais Bruxelles veut favoriser les projets en commun. Elle veut ainsi que les “usines d’intelligence artificielle”, plateformes qui permettent de tester des solutions en IA, soient aussi ouvertes aux industries de défense. 19 de ces usines existent dans l’Union européenne et d’autres doivent voir le jour, y compris des “giga-usines” encore plus performantes.

L’UE veut assouplir ses règles sur l’IA, et s’attaque aux bandeaux pour les cookies

L’Union européenne a annoncé mercredi une série de mesures visant à réduire le fardeau réglementaire dans le domaine de l’intelligence artificielle et des données, au nom de l’urgence à redresser la compétitivité de l’Europe et combler son retard technologique.La Commission européenne propose notamment de donner plus de temps aux entreprises pour appliquer ses nouvelles règles sur les systèmes d’intelligence artificielle dits à “hauts risques”, après des appels de part et d’autre de l’Atlantique à assouplir la réglementation.L’UE s’est dotée l’an dernier d’une ambitieuse loi en matière d’IA (AI Act), qui doit entrer en vigueur de manière progressive, et Bruxelles veut désormais donner au secteur jusqu’à fin 2027, au lieu d’août 2026, pour se conformer aux obligations sur ces systèmes à hauts risques, des IA qui concernent des domaines sensibles comme la sécurité, la santé ou les droits fondamentaux.C’est l’une des mesures phares d’un projet de loi de simplification de la réglementation en matière numérique, présenté mercredi par Bruxelles. Tout en se défendant de céder aux pressions des lobbies, l’exécutif européen assure avoir écouté les entreprises du secteur, qui craignent de ne pas être prêtes à temps, et vouloir réduire le fardeau bureaucratique et les coûts qui en résultent.- “Règles rigides” -“Nous avons tous les moyens pour réussir en Europe (…), mais nos entreprises, en particulier les PME et les start-up, sont souvent freinées par l’accumulation de règles rigides”, a expliqué Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission chargée du Numérique.La France et l’Allemagne ont elles-mêmes appelé l’UE à faire une pause d’un an dans l’application de l’AI Act, lors d’un sommet mardi à Berlin, afin d’aider à redynamiser l’économie européenne et à combler le retard de ses entreprises en matière d’IA.Le groupe américain OpenAI avait aussi appelé Bruxelles à mettre fin à l’enchevêtrement des règles européennes (AI Act, DMA, DSA, GDPR…) et nationales, y voyant une chance pour l’Europe de “relancer sa compétitivité, protéger ses citoyens et renouer avec la prospérité et le progrès”.Mais les défenseurs d’une régulation stricte de l’IA, pour lutter contre les risques qu’elle fait encourir à la société, font valoir que la réglementation n’est pas responsable du retard technologique européen et invoquent des causes plus profondes comme le manque de champions européens de la tech, qui empêche le Vieux Continent d’égaler les investissements astronomiques des géants américains, ou la difficulté à retenir les chercheurs les plus talentueux.Autre point qui suscite la grande inquiétude des défenseurs de la protection des données personnelles, la Commission veut autoriser l’utilisation de données privées pour le développement des modèles d’IA, en cas d'”intérêt légitime” et revoir la définition des données personnelles.- Bandeaux omniprésents -Des dispositions redoutées par les ONG, qui y voient une remise en cause de la législation européenne jusqu’ici très protectrice pour les citoyens et les consommateurs.”Au lieu des ajustements ciblés annoncés, la Commission propose de modifier des éléments fondamentaux tels que la définition des données à caractère personnel et les droits des personnes concernées par le GDPR”, le règlement phare européen sur les données, s’est ainsi alarmée NOYB, l’association du militant autrichien pour la protection des données Max Schrems.Par ailleurs, parmi les propositions aux conséquences les plus visibles pour les internautes, la Commission veut lutter contre la multiplication des bandeaux d’autorisation ou de refus des cookies, ces outils de mesure et de pistage publicitaire.Ces bandeaux omniprésents agacent de nombreux utilisateurs, même s’ils servent à leur donner un meilleur contrôle sur leurs données. Bruxelles voudrait réduire et simplifier ces bandeaux et permettre aux internautes de répondre en seul clic. En outre, la Commission veut qu’ils puissent systématiquement enregistrer leurs préférences dans leur navigateur ou leur système d’exploitation pour ne plus voir les bandeaux chaque fois qu’ils vont sur un site.Ces mesures risquent de faire l’objet de débats agités au Parlement européen.”L’Europe souffre de la complexité excessive et des incohérences entre les règles qui sont déjà en place”, plaide l’eurodéputée bulgare Eva Maydell (PPE, droite), parmi les partisans de ces assouplissements.Au contraire, les eurodéputés sociaux-démocrates ont exhorté la semaine dernière la Commission à “ne pas déréglementer et affaiblir le cadre juridique numérique soigneusement construit par l’UE”.

Prolongation du glyphosate: la justice européenne donne raison aux ONG sur une “erreur de droit” de Bruxelles

La justice européenne a estimé mercredi que la Commission européenne avait commis une “erreur de droit” lors d’une prolongation de l’autorisation du glyphosate, un herbicide combattu par les associations environnementales.Selon la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Bruxelles aurait dû donner suite aux demandes des ONG de réexaminer un “règlement d’exécution” européen de 2022 prolongeant d’un an l’autorisation du glyphosate.Cet herbicide très contesté a depuis été autorisé par Bruxelles jusqu’en 2033.La décision de la Cour mercredi concerne aussi le boscalid, un fongicide très utilisé en agriculture et dont les effets potentiels sur l’homme inquiètent certains scientifiques.”La prolongation temporaire d’approbation des substances actives ne peut être appliquée de manière automatique ou systématique”, tranche la CJUE, qui critique les prolongations annuelles “courtes” et “répétées”, plutôt que les autorisations plus longues avec une évaluation des risques.Trois associations avaient saisi la justice européenne sur le sujet: le collectif Pesticide Action Network (PAN) Europe, ainsi que l’organisation française Pollinis et allemande, l’Aurelia Stiftung.- “Victoire importante” -Pollinis a salué une “victoire importante pour la protection de la biodiversité”.La justice européenne “sanctionne le système de prolongations automatiques accordées par la Commission européenne aux industriels de l’agrochimie”, considère cette association.”Cette pratique abusive permet à de nombreux tueurs d’abeilles, comme le boscalid, de continuer à être commercialisés plusieurs années après l’expiration de leur autorisation de mise sur le marché”, dénonce-t-elle.Ces arrêts peuvent faire l’objet d’un recours dans un délai de deux mois.Des ONG dont PAN Europe ont également saisi beaucoup plus largement la justice européenne pour contester l’autorisation du glyphosate jusqu’en 2033.Elles accusent la Commission d’avoir “manqué à son devoir de protection de la santé publique”.La procédure pourrait être plus longue sur ce volet.A la suite d’un vote des Etats membres qui n’avait pas permis de dégager de majorité, la Commission européenne avait pris l’initiative en novembre 2023 de renouveler l’autorisation du glyphosate pour dix ans.Elle s’était appuyée sur un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) estimant que le niveau de risque ne justifiait pas d’interdiction.Le glyphosate, substance active de plusieurs herbicides très courants, avait été classé en 2015 comme “cancérogène probable” par un centre de recherche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – conclusion confirmée en 2021 par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), organisme français de recherche scientifique.