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Le G7 se déchire sur le soutien à l’Ukraine

Les Etats-Unis de Donald Trump se sont opposés à une déclaration forte sur l’Ukraine qui condamnerait la Russie, lors du sommet du G7 au Canada chamboulé par le départ anticipé du président américain en raison du conflit entre l’Iran et Israël.Les six autres membres du G7 s’étaient mis d’accord sur un “langage fort” mais une déclaration conjointe aurait nécessité l’accord des États-Unis, selon une source gouvernementale canadienne.Ces derniers ont argué qu’ils voulaient préserver leur capacité à négocier avec la Russie, a ajouté cette source.”Certains d’entre nous, y compris le Canada, auraient pu aller plus loin”, a reconnu le Premier ministre canadien Mark Carney, hôte du G7, lors de sa conférence de presse finale. En insistant toutefois sur le fait que tous restent d’accord pour continuer à exercer une pression sur la Russie, y compris par des sanctions financières.Le conflit en Ukraine était l’un des axes majeurs de ce sommet dans les Rocheuses canadiennes auquel participait le président ukrainien venu pour plaider sa cause, notamment auprès de Donald Trump. Mais il a été en grande partie éclipsé par l’escalade du conflit au Moyen-Orient.Ainsi, Volodymyr Zelensky n’a pas eu la possibilité de croiser le président américain, avec lequel il a des relations houleuses, parti de façon anticipée. C’est avec les autres dirigeants de ce club des grandes démocraties industrialisées (Italie, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Canada et Japon), qu’il a évoqué l’attaque meurtrière sur Kiev, signe pour lui que les alliés doivent renforcer leur aide.”Nous sommes prêts pour les négociations de paix, pour un cessez-le-feu inconditionnel. Pour cela, nous avons besoin de pression”, a déclaré Volodymyr Zelensky. Dans la foulée, le Premier ministre canadien Mark Carney, hôte du sommet, a annoncé que son pays allait fournir une nouvelle aide militaire à l’Ukraine pour 1,27 milliard d’euros, notamment pour des drones et des véhicules blindés.Il a redit “l’importance d’être solidaire de l’Ukraine” et “d’exercer une pression maximale sur la Russie, qui a refusé de venir à la table des négociations”.- “Machine de guerre russe” -Ottawa a également rejoint Londres pour renforcer les sanctions contre la “flotte fantôme” russe de navires utilisés pour contourner les sanctions internationales sur ses ventes de pétrole.”Ces sanctions frappent directement au cÅ“ur de la machine de guerre de Poutine, pour étouffer sa capacité à poursuivre sa guerre barbare en Ukraine”, a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer.Mais Donald Trump, qui vante à chaque occasion sa relation privilégiée avec le président russe Vladimir Poutine, n’a pas caché lundi son scepticisme face à d’éventuelles nouvelles mesures contre Moscou.”Les sanctions, ce n’est pas si simple”, a-t-il lancé, soulignant que toute nouvelle mesure aurait un coût “colossal” également pour les Etats-Unis.”Évidemment, avec Trump absent, les discussions pourraient être un peu plus fluides, mais elles ont également moins d’impact avec la nation la plus puissante absente”, a reconnu un diplomate d’une nation du G7 sous condition d’anonymat.- “Ils paieront” -De nombreux dirigeants présents espéraient pouvoir désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump, qui a imposé des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et menace d’augmenter encore le niveau des taxes, déstabilisant le monde.Ses propos sur le chemin du retour ont douché une partie des espoirs, même si les échanges sont restés courtois pendant le sommet. Comme à son habitude, Donald Trump ne s’est pas privé pour décocher, dans l’avion du retour, plusieurs piques à l’adresse des dirigeants qu’il venait de quitter.Il a notamment regretté que les Européens “ne proposent pas un accord juste pour le moment” pour apaiser la guerre commerciale avec les Etats-Unis, alors que la pause annoncée se termine le 9 juillet.”Soit nous trouvons un bon accord, soit ils paieront ce que nous leur dirons de payer”, a ajouté le président américain.Il a aussi étrillé Emmanuel Macron, un “chic type” mais qui “ne comprend jamais rien”, visiblement agacé de voir ce dernier parler pour lui de ses projets de règlement du conflit entre Israël et l’Iran. Mardi de retour à Washington, Donald Trump a semblé de nouveau durcir le ton sur ce dossier appelant à une “capitulation sans conditions” de l’Iran.  Emmanuel Macron a averti que toute tentative de “changement de régime” en Iran par la guerre entraînerait le “chaos” dans le pays.

Le dossier TikTok s’éternise, Trump va encore reporter l’échéance

La vente de TikTok, imposée par le Congrès américain, tarde à se matérialiser, au point que Donald Trump va, une nouvelle fois, renvoyer la date butoir, fixée jeudi, faute de feu vert de la Chine.Après avoir déjà reporté l’échéance à deux reprises de 75 jours, le président américain va prendre un nouveau décret pour surseoir de 90 jours, cette fois, a annoncé mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.Le président américain “ne veut pas voir TikTok disparaître”, a-t-elle déclaré.Le réseau social reste, en effet, sous le coup d’une interdiction aux Etats-Unis, en vertu d’une loi votée au Congrès en 2024, si sa maison mère ByteDance n’en abandonne pas le contrôle.Selon plusieurs médias américains, un protocole avait bien été trouvé début avril. Il prévoyait la séparation de TikTok US du groupe ByteDance, avec une recomposition du capital.Les parts détenues par des investisseurs non chinois passaient de 60 à 80%, ByteDance conservant les 20% qu’elle possède actuellement.Le groupe informatique Oracle, qui héberge déjà les données de TikTok US sur ses serveurs américains, devait être à la manoeuvre, accompagné, notamment, par le gestionnaire d’actifs Blackstone ou l’entrepreneur Michael Dell.Mais l’annonce de droits de douane imposés par Donald Trump à ses partenaires commerciaux, avec une note particulièrement salée pour la Chine, à 54% (plus tard relevés jusqu’à 145%), a bloqué la transaction côté chinois.”Il nous faudra probablement l’accord de la Chine” d’ici mi-septembre, nouvelle date limite, a reconnu, mardi, Donald Trump. “Je pense que le président Xi finira par donner son feu vert.””TikTok n’est plus simplement un réseau social”, estime Shweta Singh, professeure à l’université britannique de Warwick. “C’est devenu un symbole de la rivalité technologique entre les Etats-Unis et la Chine.”- Toujours populaire -Si les deux pays se sont entendus, début juin, sur un “cadre général” pour normaliser leurs relations commerciales, le dossier TikTok reste en souffrance. La plateforme n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.Mais loin de pâtir de cette crise géopolitique, le réseau revendique toujours 170 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis, dont 7,5 millions de comptes d’entreprises, des grands groupes aux PME.”A moins de prendre Trump à rebrousse-poil, ils vont probablement continuer à bien se porter”, anticipe Rob Enderle, analyste du cabinet Enderle Group. “Je ne vois pas de raison pour (le président) de s’en prendre à TikTok maintenant.”Selon le site spécialisé Appfigures, le réseau social est la deuxième application la plus téléchargée aux Etats-Unis derrière ChatGPT sur les téléphones Android.La mansuétude affichée par le milliardaire, qui a redit à la chaîne NBC avoir “un petit faible pour TikTok”, a sensiblement dilué l’urgence de la situation. Sur la plateforme, seuls quelques messages évoquent, sans passion, la date du 19 juin, leurs auteurs convaincus d’un nouveau délai à venir.Le contraste est marqué avec le début d’année, qui avait vu beaucoup d’influenceurs préparer leur migration vers d’autres cieux, en particulier Instagram ou YouTube.Début mai, sur NBC, Donald Trump affirmait encore pouvoir intégrer le volet TikTok aux négociations plus larges avec la Chine sur le commerce, pour en faire une sorte de bonus, mais les deux sujets semblent aujourd’hui bien dissociés.D’autres candidats à un rachat de la plateforme s’étaient positionnés en début d’année, en particulier le “Project Liberty” de l’entrepreneur Frank McCourt et la start-up d’intelligence artificielle (IA) générative Perplexity AI, chacun voulant intégrer l’application à un modèle plus large.Le premier n’a pas répondu à une demande de l’AFP, tandis que le second s’est refusé à tout commentaire.Le mystère demeure sur le fameux algorithme de recommandation de TikTok, dont la sophistication explique, en grande partie, le succès de la plateforme.Pour l’instant, ByteDance n’a encore jamais accepté le principe d’une cession de ce bijou technologique, réclamée par le Congrès, qui s’inquiète de l’utilisation de données par la Chine ou d’une tentative d’influence de l’opinion américaine.Mais à l’approche de la limite de jeudi, les élus du Congrès, pourtant très remontés il y a quelques mois, ont semblé se désintéresser désormais du dossier.

Retraites: toujours pas de fumée blanche, le “conclave” prolongé jusqu’au 23 juin

Entamé il y a trois mois et demi, le “conclave” sur les retraites n’a pas débouché sur un accord mardi, date butoir prévue, et une nouvelle – et ultime – réunion a été annoncée pour le 23 juin, avec beaucoup de flou sur le contenu et les participants.A l’issue d’une longue journée de tensions et de grincements de la part des syndicats, et alors qu’il était quasiment minuit, la CFDT et la CFTC, deux des partenaires sociaux à la table des négociations depuis le 27 février, ont annoncé cet ultime round.Et ce malgré la volonté affichée en début de journée par la CFDT de conclure comme prévu les négociations ce mardi, malgré la proposition du Premier ministre lundi d’accorder quelques jours supplémentaires aux cinq partenaires encore présents: CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. “On va réfléchir si on vient entièrement le 23, ou qu’au début, ou pas du tout”, a toutefois précisé Pascale Coton, négociatrice de la CFTC, “en colère” devant la tournure prise par la concertation mardi. Dans la foulée, le Medef, principal représentant du patronat et accusé par les syndicats d’être à l’origine du blocage, a également indiqué ne pas avoir décidé s’il serait autour de la table lundi.”J’irai devant nos instances pour voir avec elles notre conduite, savoir si nous allons à la réunion”, a confié à la presse sa négociatrice, Diane Milleron-Deperrois.- Négociation “plantée” -Une conclusion un peu confuse, loin de l’accord que Matignon avait promis de soumettre au Parlement, au terme d’une journée de discussions laborieuses, dont le refrain avait été entonné dès la mi-journée: “La négociation n’a pas avancé”, avait ainsi brossé peu avant midi Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, agitant le spectre d’un échec.Entamées à 9h30, les discussions se sont arrêtées à 11h30, le temps d’un long déjeuner pour chaque camp. “L’après-midi, on a repris à 15h, on a parlé de pénibilité, puis à 16h, il y a eu une interruption de séance de deux heures à la demande du patronat et ils reviennent pour proposer… rien”, a regretté en soirée Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC. La concertation a repris vers 18h00. Avec une partie patronale qui “plante la négo”, selon l’accusation lancée par la représentante de la CFE-CGC, qui a décrit une “ambiance tendue”. Pas question pour autant pour ce syndicat de partir: “C’est à eux, la partie patronale, de nous dire qu’ils refusent d’avancer”.Lors de cette longue journée, les syndicats ont rappelé qu’ils voulaient en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.  Parmi les autres “points durs”, la CFTC a également mis comme “ligne rouge” – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.- “Prime” seniors enterrée -Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée”, a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.Même si cela ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans. Ce qui n’est pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat peut lâcher en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales.La réussite ou non de ce “conclave” est un instant de vérité pour le Premier ministre, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.FO avait claqué la porte dès la première réunion le 27 février, la CGT et l’U2P (organe patronal pour les artisans) avaient à leur tour quitté mi-mars ce processus prévu initialement pour s’achever le 28 mai.

Wall Street plombée par le conflit Iran-Israël et la consommation américaine

La Bourse de New York a terminé dans le rouge mardi, freinée par l’hypothèse d’une implication américaine dans le conflit entre l’Iran et Israël et par une baisse de la consommation aux Etats-Unis en mai.Le Dow Jones a reculé de 0,70%, l’indice Nasdaq a perdu 0,91% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,84%.Les investisseurs “continuent à avoir du mal à comprendre si la situation entre Israël et l’Iran est en train de s’aggraver ou de se désamorcer”, juge auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le président américain, Donald Trump, a affirmé mardi que les Etats-Unis ne tueraient pas le guide suprême iranien “pour le moment”, et semblé demander une reddition iranienne, au cinquième jour de la confrontation militaire déclenchée entre Téhéran et Israël par une attaque israélienne.  Avant une réunion dans la soirée de son conseil de sécurité, Donald Trump a écrit mardi “capitulation sans conditions”, dans un message en deux mots sur sa plateforme Truth Social. Les acteurs de marché sont particulièrement attentifs à l’évolution de la situation au Moyen-Orient en raison de l’importance de la région pour le pétrole mondial.”L’Iran produit près de trois millions de barils de pétrole par jour”, rappelle Art Hogan.”Si cette situation devait s’aggraver et que cet approvisionnement était retiré de l’offre mondiale, on assisterait probablement à un plus grand bond des prix du pétrole et ce serait un frein économique pour tout le monde”, ajoute l’analyste.Le baril de WTI américain a déjà bondi de 10% depuis l’attaque israélienne sur le territoire iranien vendredi.L’Iran borde par ailleurs le détroit d’Ormuz, un passage étroit par lequel transite près de 20% du pétrole mondial.A Wall Street, les investisseurs ont aussi quelque peu été refroidis par le déclin plus fort qu’attendu des ventes au détail aux Etats-Unis le mois dernier.Ce sont des secteurs de premier plan comme l’automobile, le bâtiment et la restauration qui ont le plus flanché. Selon Michael Pearce, économiste chez Oxford Economics, “les annonces de droits de douane ont eu un impact net sur la planification des grosses dépenses”, ce qui avait poussé la consommation en avril.La production industrielle au mois de mai a également plus reculé qu’anticipé par les marchés, à -0,2%, selon des données publiées mardi.”La combinaison de données économiques négatives et d’une situation de plus en plus compliquée en matière d’affaires étrangères a incité les acteurs du marché à adopter une attitude de réduction des risques”, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait à 4,39%, contre 4,45% lundi en clôture.Au tableau des valeurs, les sociétés du secteur de l’énergie solaire ont dévissé en raison de l’avancement au Congrès américain du mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump qui supprime une grande partie des incitations fiscales aux énergies renouvelables, en particulier celles pour le solaire et l’éolien. Vers 13H55 GMT, Enphase Energy a plongé de 24,10%, First Solar de 17,89%, Sunrun a dévissé de plus de 40% et SolarEdge Technologies de plus de 33%.Le réseau social Reddit (+6,05% à 133,84 dollars) a été recherché après le lancement d’outils publicitaires propulsés par l’intelligence artificielle (IA). La compagnie aérienne JetBlue (-7,88% à 4,21 dollars) a elle été sanctionnée pour ses nouvelles coupes budgétaires en raison d’une demande moins forte qu’attendu qui menace ses marges d’exploitation. Dans son sillage, la plupart des valeurs du secteurs ont reculé à l’image d’American Airlines (-3,12%), Delta (-4,33%) ou United Airlines (-6,18%).

Abaisser le prix plafond sur le pétrole russe n’est plus une priorité selon von der Leyen

L’abaissement du plafond du prix de vente du baril de pétrole russe, un temps envisagé, n’est plus priorité du fait de la hausse du cours du pétrole, a déclaré mardi la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen, en marge du sommet du G7 au Canada.La CE envisageait jusqu’ici d’inclure le passage du plafond de 60 dollars à 45 dollars à son prochain “paquet” de sanctions, afin de réduire encore les capacités de la Russie à financer sa guerre en Ukraine.Si le plafond actuel “avait peu d’effet” jusqu’ici du fait de la baisse du cours du pétrole, “la hausse des prix observée ces derniers jours rend toute sa pertinence” à la limite de 60 dollars, a déclaré à la presse Mme von der Leyen.”Il n’y a donc pas dans l’immédiat de pression pour abaisser encore le plafond existant”, a-t-elle ajouté.Ce plafonnement était une initiative du G7, fin 2022, dans le but de réduire les apports financiers en faveur de la Russie en créant les conditions pour empêcher les compagnies de transport maritime et d’assurance, principalement occidentales, de faire affaire avec la Russie au-delà de ce prix par baril.Selon la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, le seuil de 60 dollars a permis de réduire de 30% les revenus pétroliers de la Russie, essentiels au financement de sa guerre contre l’Ukraine.La Russie a cependant constitué une flotte “fantôme” de pétroliers pour contourner cette interdiction, estimée à plus de 500 navires, que l’UE a déjà pris pour cible.La CE espérait convaincre Donald Trump d’accepter d’abaisser à 45 dollars ce plafond mais la guerre entre Israël et l’Iran a fait passer le sujet au second plan et le président américain a quitté le sommet prématurément du fait de la crise.L’UE envisage également d’ajouter 22 autres banques russes à sa liste d’institutions financières privées d’accès au marché international des capitaux via le système Swift. Elle veut aussi ajouter d’autres sociétés, y compris de Chine, à la liste noire de celles qui aident l’armée russe à contourner les sanctions déjà en place.M. Trump ne souhaite de son côté pas imposer de nouvelle sanction à la Russie, malgré l’absence d’engagement de la part de Vladimir Poutine en faveur d’un cessez-le-feu avec l’Ukraine.Mais “le fait que nous ayons un nouveau paquet, renforcé, de sanctions à l’encontre de la Russie est la preuve” de l’engagement de l’Europe aux côtés de l’Ukraine, a insisté Ursula von der Leyen.

La nuit tombe sur un “conclave” des retraites devenu labyrinthe

Entamé il y a trois mois et demi, le conclave sur les retraites entre partenaires sociaux, impulsé par François Bayrou, n’avait toujours pas trouvé d’issue mardi en fin de soirée, date butoir de la concertation.”J’ai abordé l’aspect cotisations et la partie patronale nous a dit +vous savez, augmenter les cotisations, c’est non+: donc en gros, on n’a pas à leur poser la question”, s’est désolée Christelle Thieffinne négociatrice de la CFE-CGC, venue parler à la presse en soirée.Ce fut le refrain de la journée: “la négociation n’a pas avancé”, a ainsi brossé peu avant midi, Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, qui a agité le spectre d’un échec.Entamées à 9h30, les discussions se sont arrêtées à 11h30, le temps d’un long déjeuner pour chaque camp. “L’après-midi, on a repris à 15h, on a parlé de pénibilité, puis à 16h, il y a eu une interruption de séance de deux heures à la demande du patronat et ils reviennent pour proposer… rien”, a encore regretté Mme Thieffinne. – Le patronat “plante la négo” -La concertation a repris vers 18h00. Avec une partie patronale qui “plante la négo”, selon l’accusation lancée par la même représentante de la CFE-CGC, qui a décrit une “ambiance tendue”.Le Medef ne s’est pas présenté devant la presse de la journée. La CFE-CGC refuse toutefois de quitter la concertation: “C’est à eux, la partie patronale, de nous dire qu’ils refusent d’avancer”.Des plateaux repas ont été servis aux participants, pour reprendre les travaux après 20h. Pour alléger la pression, le Premier ministre, François Bayrou, s’était dit prêt lundi à accorder “quelques jours de plus” aux cinq partenaires encore présents: CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. Mais pour les syndicats, pas question d’aller au-delà de la date butoir de mardi si le patronat n’avance pas.Les syndicats veulent en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.  Et les représentants des salariés accusent le patronat de privilégier la reconversion plutôt que les départs anticipés en cas d’usure professionnelle.Parmi les autres “points durs”, la CFTC a également mis comme “ligne rouge” – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.- Prime seniors “pas évoquée” -Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée”, a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.Même si ça ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné depuis le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans. Ce n’est pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat lâchera en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales.”S’il y a un accord (au conclave), il y aura débat au Parlement, mais je ne remettrai pas en chantier s’il n’y a pas d’accord”, a rappelé mardi François Bayrou devant les députés. La fin du conclave est un instant de vérité pour le Premier ministre. Il s’était engagé au début du processus à présenter un éventuel accord – même partiel – devant le Parlement. L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors le déficit annoncé du système est de 6,6 milliards d’euros en 2030.FO avait claqué la porte dès la première réunion le 27 février, la CGT et l’U2P (organe patronal pour les artisans) avaient à leur tour quitté mi-mars ce processus prévu initialement pour s’achever le 28 mai.Le Premier ministre avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”Si le Parlement n’avait pas le dernier mot (sur les retraites), c’était la censure”, a rappelé devant la presse mardi le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, Arthur Delaporte. pgr-lby-boc-sl/alu/cbn

Airbags Takata: Citroën rappelle toutes les C3 et DS3 en Europe après un nouvel accident mortel

Les airbags défaillants du fabricant Takata ont fait une deuxième victime en France métropolitaine, conduisant le constructeur automobile Citroën à demander mardi l’immobilisation immédiate de toutes les C3 et DS3 en Europe encore équipées de ce type d’équipement dangereux.La responsabilité des airbags Takata a été confirmée dans la mort d’une femme de 37 ans dans un accident sur l’autoroute le 11 juin à Reims. L’explosion de l’airbag dans sa Citroën C3 de 2014 a provoqué “de très graves blessures” ayant entraîné sa mort, a indiqué mardi le procureur de Reims François Schneider.Mardi, le ministre des Transports Philippe Tabarot a demandé l’immobilisation de toutes les Citroën C3 et DS3, afin de changer leurs airbags. Jusqu’à présent, certains conducteurs avaient été invités à faire remplacer leurs airbags, mais pas à cesser d’utiliser leurs véhicules.Citroën a réagi en fin de journée en demandant par la voie de son directeur Xavier Chardon auprès de l’AFP un rappel, appelé “stop drive”, dans toute l’Europe “compte tenu du contexte”. Cela signifie une immobilisation immédiate de toutes les voitures de modèle C3 et DS3, quelle que soit leur année de production, suivie d’une réparation.441.000 voitures Citroën C3 et DS3 fabriquées jusqu’en 2029 sont concernées en Europe, dont 82.000 en France, en plus de celles qui avaient déjà été immobilisées.”Il est important que les clients prennent contact avec nous”, a déclaré M. Chardon.”On ne fuit pas nos responsabilités. Les véhicules ont été rappelés, on va un cran plus loin avec un +stop drive+”, a-t-il ajouté en disant s’engager “personnellement à ce qu’il n’y ait plus un seul airbag Takata dans les Citroën”.Le groupe a précisé avoir envoyé le 20 mai une lettre recommandée à la future victime. Mais l’adresse issue du fichier des cartes grises était incorrecte et la lettre avait été renvoyée à l’expéditeur.- Scandale mondial -Depuis 2014, le scandale industriel des airbags défectueux de marque japonaise Takata secoue le secteur de l’automobile mondiale et a causé plusieurs décès.A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs.De nombreux constructeurs ont dû immobiliser des millions de véhicules à travers le monde, afin de remplacer les airbags défectueux.L’accident de Reims est le deuxième accident mortel en métropole lié à ce sujet, a confirmé mardi le ministère des Transports. Le ministère des Transports a recensé au total 18 décès et 25 personnes blessées sur l’ensemble du territoire français, dont 16 décès et 24 personnes blessées dans les Outre-mer.En France, Citroën avait lancé une immobilisation de quelque 236.900 modèles C3 et DS3 dans le nord du pays début 2025, après une première campagne au printemps 2024 dans le sud de l’Europe pour certains modèles. La mesure ne concernait pas jusqu’à présent les voitures fabriquées après 2013.Après des débuts chaotiques, notamment faute d’airbags en nombre suffisant, les rendez-vous de remplacement se sont enchaînés en concessions.Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans “stop drive”, avait été lancé au mois de mai 2025. “Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013″, a précisé un porte-parole de Stellantis.Près d’un tiers des véhicules doivent encore être réparés: sur plus de 690.000 Citroën C3 et DS3 équipées de ces airbags défaillants en France, 481.000 ont été traités, a indiqué Stellantis, soit 69,7% des véhicules concernés.”Cet accident pose notamment la question des analyses de risques réalisées par le constructeur”, a estimé le ministère dans un communiqué.Pour l’association UFC-Que choisir, “ce nouveau décès est inacceptable et aurait été évité si les mesures nécessaires avaient été mises en place par Stellantis”. Elle a porté plainte et demandé la création d’une commission d’enquête “afin que les dysfonctionnements soient identifiés et que les responsabilités soient pleinement établies”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour homicide involontaire puis s’est dessaisi au profit du parquet de Paris qui regroupe les procédures dans le dossier Takata au niveau national.zl-tsz-sr-im/ak/ktr

Après le fond de commerce, les murs: le grand magasin BHV change complètement de pavillon

C’est un processus en plusieurs étapes: après avoir acheté en 2023 le fond de commerce du BHV, un magasin célèbre situé dans le coeur de Paris, la Société des grands magasins (SGM) va finalement en acquérir aussi les murs, grâce à la participation de la Banque des territoires (Caisse des dépôts).Leur vente patine depuis plus de deux ans et ils restaient jusque-là la propriété des Galeries Lafayette, évalués à quelque 300 millions d’euros selon le magazine Challenges qui suit de près l’enseigne.L’opération de rachat reste cependant “soumise à la mise en place d’un financement bancaire complémentaire”, précisent les deux acheteurs dans un communiqué commun, où ils indiquent que la SGM “restera majoritaire” à “l’issue de l’opération”. Selon Challenges, cela faisait plus de deux ans que la SGM – société créée en 2021 par deux trentenaires frère et soeur, Frédéric et Maryline Merlin – tentait de finaliser ce rachat des murs du BHV Marais. Le déclic est donc venu de la Caisse des dépôts, qui a accepté d’accompagner la SGM en tant qu’actionnaire minoritaire. Directeur de l’investissement de la Banque des territoires, François Wohrer considère ce projet comme “une opportunité unique de faire de ce lieu emblématique un moteur du dynamisme commercial au coeur de Paris”. En difficulté post-Covid, l’emblématique Bazar de l’Hôtel de Ville avait quitté en 2023 le giron des Galeries Lafayette, qui le détenait depuis 1991, après que l’enseigne avait multiplié les refontes pour relancer le magasin avant de le céder.Les difficultés du BHV se sont poursuivies malgré le changement de propriétaire. Les représentants du personnel avaient alerté durant l’année 2024 quant à la santé du BHV, arguant notamment que certains fournisseurs peinaient à se faire payer depuis le changement de propriétaire.Mais en janvier 2025, la SGM a revendiqué le retour de la rentabilité du BHV Marais, sans toutefois publier de résultats exhaustifs.L’annonce des négociations exclusives entre la SGM et la Caisse des dépôts survient peu après l’arrivée d’un nouveau directeur à la tête du BHV: Karl-Stéphane Cottendin, chargé en avril de “bâtir le BHV de demain”, moins de deux ans après la nomination de sa prédécesseure. – Créé en 1856 -“Le projet prévoit une transformation en profondeur pour répondre aux nouveaux usages urbains et modes de consommation. L’objectif est de faire de ce site légendaire un lieu de vie durable, accessible et utile pour l’ensemble des visiteurs”, indiquent la SGM et la Caisse des dépôts dans leur communiqué à propos du mythique magasin parisien.”Le retour à la rentabilité que nous avons déjà amorcé nous donne aujourd’hui la légitimité et les moyens d’inscrire cette ambition dans la durée”, insiste mardi Frédéric Merlin, président de SGM, cité dans le communiqué.La SGM est une foncière commerciale qui détient et exploite aujourd’hui la marque BHV, les magasins du BHV Marais, du BHV Parly 2, et détient sept magasins les Galeries Lafayette. Deuxième plus ancien grand magasin parisien après le Bon Marché, le BHV avait été fondé en 1856 par un marchand originaire d’Annonay (Ardèche), François Xavier Ruel, venu tenter sa chance à Paris après avoir rencontré sa femme, Marie-Madeleine Poncerry, à Lyon.C’est cette dernière qui prit la tête cette année-là d’un magasin portant le nom de “Grand Bazar de l’Hôtel de Ville-Ruel Jeune”, à l’angle des rues de Rivoli et des Archives, détaillait un ouvrage publié en 2016, qui le présentait comme “le grand magasin préféré des Parisiens”.

Le “conclave” sur les retraites s’éternise et s’enlise

À la date butoir du conclave sur les retraites, impulsé par François Bayrou, les négociations entre partenaires sociaux se prolongent mardi soir mais ne progressent pas, au grand dam des syndicats.”Il n’y a toujours pas d’avancée”, a regretté en soirée Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC.Comme un écho à “la négociation n’a pas avancé”, tableau peint juste avant la pause déjeuner, à la mi-journée, par Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, qui a agité le spectre d’un échec.Entamées à 9h30, les discussions se sont arrêtées à 11h30, le temps d’un long déjeuner pour chaque camp. “L’après-midi, on a repris à 15h, on a parlé de pénibilité, puis à 16h, il y a eu une interruption de séance de deux heures à la demande du patronat et ils reviennent pour proposer… rien”, a regretté Mme Thieffinne. “Ça n’avance pas, le Medef (principale organisation patronale) ne veut pas participer à l’effort financier et refuse d’augmenter les cotisations”, a cinglé au moment de cette suspension Pascale Coton, négociatrice de la CFTC. – Le patronat “plante la négo” -La concertation a ensuite repris vers 18h00. Avec une partie patronale qui “plante la négo”, selon l’accusation lancée par la même représentante de la CFE-CGC, qui a décrit une “ambiance tendue”.Le Medef ne s’est pas présenté devant la presse de la journée. La CFE-CGC refuse toutefois de quitter la concertation: “C’est à eux, la partie patronale, de nous dire qu’ils refusent d’avancer”.Des plateaux repas ont été servis aux participants, pour reprendre les travaux après 20h. Pour alléger la pression, le Premier ministre, François Bayrou, s’est dit prêt lundi à accorder “quelques jours de plus” aux cinq participants encore présents: CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. Mais pour les syndicats, pas question d’aller au-delà de la date butoir de mardi si le patronat n’avance pas.Les syndicats veulent en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.  Et les représentants des salariés accusent le patronat de privilégier la reconversion plutôt que les départs anticipés en cas d’usure professionnelle.Parmi les autres “points durs”, la CFTC a également mis comme “ligne rouge” – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.- Prime seniors “pas évoquée” -Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée”, a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.Même si ça ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné depuis le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans. Ce n’est pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat lâchera en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales.”S’il y a un accord (au conclave), il y aura débat au Parlement, mais je ne remettrai pas en chantier s’il n’y a pas d’accord”, a déclaré François Bayrou devant l’Assemblée nationale mardi. La fin du conclave est un instant de vérité pour le Premier ministre. Il s’était engagé au début du processus à présenter un éventuel accord de cette concertation devant le Parlement. L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors qu’un déficit du système s’annonce à hauteur de 6,6 milliards d’euros en 2030.FO avait claqué la porte dès la première réunion le 27 février, la CGT et l’U2P (organe patronal pour les artisans) avaient à leur tour quitté mi-mars ce processus prévu initialement pour se conclure fin mai.Le Premier ministre avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”Nous avons toujours été extrêmement clair: si le Parlement n’avait pas le dernier mot (sur les retraites), c’était la censure”, a rappelé devant la presse mardi le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, Arthur Delaporte. pgr-lby-boc-sl/alu/cbn

L’Assemblée approuve la loi “simplification”, et la suppression des zones à faibles émissions

Après avoir fait planer le suspense jusqu’au bout, et malgré la division du camp gouvernemental, l’Assemblée nationale a adopté mardi le projet de loi de “simplification”, et sa mesure controversée d’abrogation des zones à faibles émissions contre la pollution de l’air.A l’issue de trois mois d’un examen totalement décousu par de multiples reports, le texte a été adopté par 275 voix contre 252, et ira devant une commission mixte paritaire, où sept députés et sept sénateurs devront s’accorder sur une mouture commune.Après le vote, la ministre chargée du Commerce et des PME Véronique Louwagie (Les Républicains) a défendu un texte “fortement attendu par le monde économique”.Les députés de l’alliance RN-ciottistes, de LR, du MoDem et d’Horizons ont largement voté pour (5 abstentions LR), comme certains indépendants de Liot. La gauche et les écologistes se sont massivement opposés au texte portant des “coups de tronçonneuse (…) à l’État de droit” et “la justice environnementale”, selon Anne Stambach-Terrenoir (LFI).Le temps d’un vote ils ont été rejoints par les deux tiers des députés macronistes du groupe Ensemble pour la République (quatorze députés EPR se sont abstenus, et huit ont voté pour). Le groupe escomptait rejeter le texte et avec lui des reculs sur des marqueurs du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, à commencer par les “zones à faibles émissions” (ZFE). LR et RN ont en effet inscrit dans la copie la suppression pure et simple de ces ZFE, qui excluent des véhicules anciens et polluants, avec le concours de certaines voix macronistes. Mais aussi celles de LFI, bien que le groupe soit opposé au reste du texte.La cheffe des députés du Rassemblement national Marine Le Pen a salué sur X  une “victoire tant espérée par des millions de Français victimes d’une politique de ségrégation sociale inacceptable”. Elle a promis de faire “tout ce qu’il est humainement possible” pour confirmer ce résultat en commission mixte paritaire.”La santé publique et la lutte contre le dérèglement climatique et les pollutions ne devraient pas être les variables d’ajustement de calculs politiques”, a rétorqué la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. – La suite en CMP, et au Conseil constitutionnel ? -Pour le patron du groupe PS Boris Vallaud, le vote “révèle le scepticisme climatique d’une partie de l’hémicycle”. “C’est très inquiétant d’avoir un gouvernement pas gouverné, d’avoir une majorité, même relative, sans chef”, a-t-il ajouté. “Ni Emmanuel Macron ni Gabriel Attal n’ont le moindre impact sur leur camp”, a déploré la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier sur X. “Ils voulaient se racheter une conscience en préservant les ZFE, mais même ça, ils n’en sont pas capables”, a-t-elle ajouté.Contre la gauche et une partie du bloc central, la droite et le RN ont aussi obtenu un franc recul du “zéro artificialisation nette” (ZAN), dispositif de lutte contre l’artificialisation des sols, en permettant aux collectivités de “dépasser jusqu’à 30%” la limite de surfaces aménageables.Des votes très médiatisés qui “écrasent tout”, y compris certains “compromis intéressants”, regrette le rapporteur Stéphane Travert (apparenté EPR), qui s’est lui-même abstenu. Il a souligné après le vote “plusieurs avancées majeures” du texte pour “la mise en Å“uvre de projets industriels et numériques”, ou pour soutenir “le commerce local”.Les alliés d’EPR au MoDem et à Horizons ont approuvé le texte, les deux groupes estimant que la mesure sur les ZFE a de grandes chances d’être rejetée au Conseil constitutionnel en tant que “cavalier législatif” – sans lien suffisant avec le texte initial.Éclectique, le texte prévoit une batterie de dispositions pour les particuliers, les entrepreneurs ou les commerçants, allant de la simplification du régime des baux commerciaux, à celle de la délivrance des licences IV.Il prévoit aussi de faciliter l’implantation de centres de données (“datacenters”), et de sécuriser le parcours juridique de projets d’infrastructure comme la controversée autoroute A69.Les principaux combats parlementaires ont tourné initialement autour de la simplification de l’action publique, et d’une revue des agences de l’État et organes consultatifs. Au final, une vingtaine d’instances sont visées par une possible suppression.