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Stellantis se retire des utilitaires à hydrogène, mettant une usine française en danger

Stellantis a annoncé mercredi mettre fin à son programme de développement dans l’hydrogène et à son offre pionnière de véhicules utilitaires équipés de piles à combustible, une décision “brutale” pour ses partenaires Michelin et Forvia qui aura des répercussions sur une usine lyonnaise.La nouvelle direction du constructeur a pris cette décision “en l’absence de perspectives à moyen terme pour le marché de l’hydrogène”, a indiqué Stellantis dans un communiqué. La production en série d’une nouvelle gamme d’utilitaires à hydrogène, qui devait débuter cet été à Hordain (nord de la France) et Gliwice (Pologne), a été annulée. Le groupe, dirigé depuis fin juin par l’Italien Antonio Filosa, avait vendu seulement 300 unités de sa série précédente. Les 176 salariés qui travaillaient sur le projet seront “réorientés vers d’autres projets”, a précisé Stellantis.Cet arrêt met surtout en doute l’avenir de Symbio, la coentreprise de Stellantis avec Michelin et l’équipementier Forvia, alors qu’une usine de piles à combustible a ouvert en grande pompe près de Lyon fin 2023.La direction de Michelin a condamné mercredi une “décision inattendue, brutale et non concertée”, “d’autant plus surprenante que Stellantis a toujours affiché l’ambition d’être le pionnier de ce nouveau marché”. “Stellantis représente près de 80% du volume d’activité de Symbio”, a indiqué de son côté Forvia. “De fait, l’intention exprimée par Stellantis entraîne des répercussions opérationnelles et financières, graves et immédiates, pour l’avenir de Symbio”.Stellantis a indiqué avoir “engagé des discussions” avec ses partenaires.Le constructeur “n’anticipe pas l’adoption des véhicules utilitaires légers à hydrogène avant la fin de la décennie” en raison “de la disponibilité limitée des infrastructures de ravitaillement en hydrogène, des investissements considérables requis et du besoin d’incitations très élevées pour les clients”.C’est un nouveau signal funeste pour l’hydrogène dans les transports, alors qu’une partie de l’industrie automobile – et des Etats européens comme la France – tentaient depuis quelques années d’en faire une alternative aux grosses batteries des véhicules électriques.Par rapport aux utilitaires électriques, qui commencent à se multiplier dans les villes, les véhicules à hydrogène ont une durée de recharge courte et une autonomie longue, proche du diesel, des avantages recherchés par les entreprises de logistique comme les collectivités locales. Ils ont aussi besoin de plus petites batteries, et donc de moins de matières premières. Mais les modèles à hydrogène restent très chers à l’achat, autour d’une centaine de milliers d’euros l’unité, et les stations de recharge, coûteuses à installer, sont rares.”Le marché de l’hydrogène demeure un segment de niche, sans perspectives de rentabilité économique à moyen terme”, a expliqué dans le communiqué Jean-Philippe Imparato, directeur de Stellantis pour l’Europe.Renault a aussi mis en liquidation début 2025 son usine d’utilitaires à hydrogène de Flins (Yvelines). Parmi les constructeurs automobiles, seuls Toyota, Hyundai et BMW continuent d’y croire avec de petits programmes de développement et une poignée de véhicules dans les rues. 

Les enseignes de fast-food manquent de transparence sur les additifs, déplore l’UFC-Que Choisir

Les principales enseignes de restauration rapide en France, McDonald’s, Burger King, KFC et Quick, manquent de transparence sur les additifs utilisés dans leurs recettes et seules deux d’entre elles affichent un Nutri-Score, pointe mercredi l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.L’association souligne les “limites criantes du volontariat” en matière d’information aux clients et demande aux autorités européennes “de rendre obligatoire la mention du Nutri-Score et des listes complètes des ingrédients”, selon un communiqué.”S’agissant de la composition précise de leurs produits, les quatre enseignes font preuve ici d’une regrettable opacité avec de vagues compositions très génériques sans intérêt pour le consommateur”, estime l’UFC.L’association indique ainsi que dans des pays hors UE où la législation contraint ces enseignes à lister précisément leurs ingrédients, comme en Suisse, le hamburger de base de McDonald’s contient 44 ingrédients et additifs quand en France ne sont listés que 6 ingrédients principaux.De la même façon, chez Burger King, les “Chicken nuggets” sont composés de 31 ingrédients en Suisse mais “aucun n’est indiqué pour les +King nuggets+ français”, selon elle.Problème, selon l’UFC : parmi les additifs listés à l’étranger, certains “sont suspectés d’augmenter selon le cas les risques de problèmes digestifs, d’inflammations de l’intestin, de diabète ou de cancer du côlon”.McDonald’s France a assuré à l’AFP “respecter scrupuleusement la réglementation en vigueur sur l’information du consommateur que ce soit au sujet des ingrédients, des allergènes et des valeurs nutritionnelles”.L’enseigne se targue d’aller “plus loin que la réglementation” en affichant “les valeurs nutritionnelles de (ses) produits, ce qui n’est pas obligatoire pour les denrées non préemballées”.L’enquête de l’UFC s’est aussi penchée sur l’affichage du score nutritionnel des différents burgers et salades vendus dans ces enseignes et souligne que Quick et Burger King font l’impasse sur le Nutri-Score.”Une bonne information nutritionnelle est d’autant plus indispensable dans les fast-food que l’offre y est globalement très déséquilibrée”, pointe l’UFC.Enfin, l’UFC a regardé l’affichage des allergènes.Si McDonald’s et Burger King font figure de bons élèves, l’association déplore que chez McDonald’s cette information soit cantonnée aux bornes et que Burger King propose un étiquetage de précaution “susceptible de créer la confusion entre les allergènes à l’état de traces potentielles et ceux véritablement ajoutés dans la recette”.En bas du classement sur ce critère, Quick “ne donne pas la moindre information sur les allergènes en bornes, ce qui oblige à demander l’information au personnel et, pour son appli et son site, se contente de renvoyer vers un tableau général” tandis que KFC “renvoie à un tableau général très complexe” sur ses bornes.

ASML: hausse du bénéfice net, mais les incertitudes pour 2026 pèsent

Le fabricant de machines de pointe pour le secteur des semiconducteurs ASML a annoncé mercredi une forte hausse de son bénéfice net au deuxième trimestre, mais signalé son incertitude quant à sa croissance en 2026.Le titre ASML chutait de près de 6,5% à 659,80 euros vers 09H15 (07H15 GMT), dans un indice AEX en baisse de 1,20%.”Bien que nous nous préparions toujours à une croissance en 2026, nous ne pouvons pas la confirmer à ce stade”, a déclaré Christophe Fouquet, directeur général de l’entreprise, évoquant dans un communiqué une “incertitude croissante” liée aux développements macroéconomiques et géopolitiques.Le bénéfice net au second trimestre s’est élevé à 2,3 milliards d’euros, contre 1,6 milliard d’euros à la même période l’année dernière, a déclaré géant technologique.Les réservations nettes, perçues par les investisseurs comme un indicateur des performances futures, se sont quant à elles établies à 5,5 milliards d’euros au second trimestre, contre 3,9 milliards d’euros au premier trimestre.Lors de la présentation des résultats du premier trimestre en avril, M. Fouquet avait déjà mis en garde contre une “incertitude accrue” due aux droits de douane.Toutefois, il avait réitéré sa conviction que 2025 et 2026 seraient des “années de croissance”. L’entreprise a également affiché un chiffre d’affaires net de 7,7 milliards d’euros au deuxième trimestre 2025, dans le haut de la fourchette de ses prévisions, qui se situaient entre 7,2 et 7,7 milliards d’euros.- L’IA, “une grande opportunité” -ASML est un rouage essentiel de l’économie mondiale, les semi-conducteurs que ses machines contribuent à fabriquer pouvant tout alimenter, des smartphones aux missiles. À plus long terme, ASML pense que le marché de l’IA, en pleine expansion, fera grimper les ventes entre 44 et 60 milliards d’euros d’ici 2030. “A l’horizon 2026, nous constatons que les fondamentaux de nos clients dans le domaine de l’IA restent solides”, a déclaré M. Fouquet.”Et je pense que beaucoup de gens disent que l’IA est vraiment une grande opportunité,” a-t-il ajouté.L’industrie des semi-conducteurs a été secouée par des turbulences géopolitiques ces dernières années.Les Etats-Unis ont cherché à freiner les exportations de puces de pointe vers la Chine, craignant qu’elles ne soient utilisées pour faire progresser les systèmes militaires de Pékin et pour saper la domination américaine dans le domaine de l’IA. En mai, l’administration Trump a annulé certains contrôles à l’exportation sur les semi-conducteurs. Mais Washington a également dévoilé de nouvelles lignes directrices avertissant les entreprises que l’utilisation de semi-conducteurs d’IA de haute technologie fabriqués en Chine, en particulier les puces Ascend du géant technologique Huawei, les exposerait au risque d’enfreindre les régulations américaines à l’exportation. Pékin a qualifié ces avertissements d'”intimidation et de protectionnisme unilatéraux typiques”. Mardi, le géant américain de la technologie Nvidia a annoncé qu’il reprendrait les ventes de ses puces d’intelligence artificielle H20 à la Chine, après que Washington se soit engagé à supprimer les restrictions de permis qui avaient interrompu les exportations.

Budget: Binet appelle à la “mobilisation” après les annonces de Bayrou

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé mercredi à la “mobilisation” après les annonces par le Premier ministre François Bayrou de mesures d’économies pour réduire le déficit public. “Ce qui est à l’ordre du jour, c’est la mobilisation”, a affirmé Sophie Binet sur RTL. “La CGT va tout faire pour empêcher ces régressions sociales, pour empêcher qu’elles rentrent en vigueur”, a-t-elle souligné. “Nous débattrons, dans la CGT, avec les autres organisations syndicales, de la façon d’arriver à mettre en échec le gouvernement”.”Nous appelons l’ensemble des travailleurs et des travailleuses qui sont choqués par ces annonces à se syndiquer, à s’organiser dans leurs entreprises pour qu’ensemble, nous puissions nous mobiliser à la rentrée”, a-t-elle encore dit.La leader de la CGT a demandé aussi aux parlementaires de “tout faire pour que ces mesures ne s’appliquent pas, parce qu’elles sont non seulement injustes, mais dangereuses pour le pays”, jugeant que “c’est encore les mêmes, les travailleuses et les travailleurs qui passent à la caisse, sans que les plus riches et les plus grandes entreprises soient mis à contribution”.Le Premier ministre “nous prépare un appauvrissement généralisé du pays, une année noire pour les travailleuses et les travailleurs. Nous allons concrètement, toutes et tous, perdre des centaines d’euros, voire plus, l’année prochaine, puisque les prix vont augmenter en moyenne de 1,7%, voire plus, parce que les fournitures scolaires, par exemple, s’est annoncées à plus de 10%, et par contre, toutes les prestations ne vont pas suivre”, a-t-elle expliqué.”Il y a des alternatives”, a-t-elle estimé. “Ce que je note aujourd’hui, c’est qu’il y a un acteur qui est content des annonces, c’est le patronat qui se frotte les mains parce qu’encore une fois, ils réussissent à nous faire les poches et à eux ne pas passer à la caisse et avoir de nouveaux cadeaux. Le disque est rayé, ça commence à être vraiment lassant”.Le Premier ministre français François Bayrou a dévoilé mardi ses mesures pour redresser les finances d’un pays soumis au “danger mortel” de “l’écrasement par la dette”, un plan choc immédiatement décrié par les oppositions qui le menacent de censure.

L’Institut Montaigne alerte sur le “marasme démographique” et la “stagnation de la productivité”

“Marasme démographique”, “stagnation de la productivité”, et “creusement de la dette publique”: l’Institut Montaigne, cercle de réflexion libéral, dresse mercredi un bilan pessimiste de l’avenir de la France dans les quinze prochaines années, dans son rapport “France 2040: projections pour l’action politique”.La dégradation anticipée de ces trois indicateurs, en prolongeant l’évolution actuelle des courbes, vient à “obérer sérieusement les marges de manÅ“uvre nationales”, selon la synthèse du rapport.Fruit de 18 mois de travail, l’étude vise à “mettre les politiques devant leurs responsabilités” et à “souligner le coût de l’inaction”, selon Bruno Tertrais, coordinateur du rapport.Les “tendances négatives” mises en évidence “se renforcent l’une l’autre”, dit-il. Par exemple, “le vieillissement de la population et la baisse très forte de la natalité ne va pas arranger notre problème de productivité d’ici dix à quinze ans”.Selon le rapport, d’ici à 2040, “les 65 ans ou plus représenteront 26 à 28% de la population en 2040, portant le ratio de dépendance entre actifs et inactifs à environ 50%”.Or, “si on n’a pas un renversement de tendance à la baisse du nombre d’heures travaillées […], nous risquerons d’entrer pour une très longue durée dans une économie qui sera structurellement atone du point de vue de la croissance”, pour Bruno Tertrais.L’Institut Montaigne estime que l’étude “en silo” des différentes problématiques – climat, éducation, santé, sécurité intérieure, aménagement du territoire, etc. – ne “fonctionne plus”, et pointe “une accélération des dynamiques” et “une imbrication croissante” des thématiques.Il faut ajouter à ce contexte de “double contrainte” des évolutions démographique et climatique dans les quinze prochaines années les difficultés habituelles de l’Etat “dans l’aménagement du territoire, la santé et l’école publique”, et “un environnement international de plus en plus conflictuel”, selon Bruno Tertrais.”C’est là que (ces) travers traditionnels de la France posent encore plus problème qu’il y a 30 ans”, insiste le coordinateur du rapport.

Le taux du Livret A devrait baisser drastiquement à partir du 1er août

La Banque de France et le ministre de l’Economie Eric Lombard doivent se prononcer mercredi sur le nouveau taux de rémunération du Livret A, attendu autour de 1,7% à partir du 1er août selon les spécialistes de l’épargne, en nette baisse par rapport aux 2,4% actuels.Ce repli, inédit par son ampleur depuis 2009, serait le deuxième de l’année après une première diminution de 3% à 2,4% le 1er février.Les Français cumulent plus de 600 milliards d’euros d’épargne sur les Livrets A et les LDDS, plafonnés respectivement à 22.950 euros et 12.000 euros. Ces livrets leur permettent de conserver une épargne garantie, disponible et défiscalisée. Les Français en sont particulièrement friands.Le taux du Livret A est calculé tous les six mois, mi-janvier et mi-juillet, à partir du taux moyen d’inflation (hors tabac) et d’un taux moyen d’intérêt interbancaire dépendant de la politique monétaire européenne, sur le semestre qui vient de s’écouler. Or ces deux éléments sont en baisse depuis le début de l’année.L’estimation de 1,7% a été faite vendredi par Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, et Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. Un tel taux resterait supérieur à celui de l’inflation de juin, mesurée à 1% sur un an, selon la dernière publication de l’Insee.Cette baisse à 1,7% offrirait un bol d’air aux acteurs du logement social, qui empruntent au taux du Livret A, et aux banques, qui auront moins d’intérêts à verser aux épargnants en fin d’année.Eminemment politique, le taux du Livret A a fait l’objet de fréquentes dérogations ces dernières années – principalement au désavantage des épargnants.- Ménages modestes et nucléaire -Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et M. Lombard accorderont-ils cependant un “coup de pouce” au taux du Livret d’épargne populaire (LEP), placement réservé aux ménages modestes, dont le taux doit également être annoncé mercredi ? Sa règle de calcul le fixerait en l’état à 2,2%, significativement moins que les 3,5% actuels.L’argent placé sur les Livrets A et les LDDS est réparti entre les banques (40,5%) et la Caisse des dépôts et consignations (59,5%). Les banques le transforment principalement en crédits à destination des PME et des TPE.La Caisse des dépôts et consignations (CDC), bras financier de l’Etat, scinde, au sein du Fonds d’épargne, son enveloppe en deux. Une moitié est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L’autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d’Etat) et dans des actions de sociétés cotées.La CDC a été critiquée cette année pour l’opacité de ses placements, dont certains dans des entreprises engagées dans la production de pétrole. Face à ces critiques, elle répond que son exposition aux énergies fossiles “demeure inférieure à 5 milliards d’euros”.Depuis fin 2024, l’argent du Fonds d’épargne est aussi fléché, via les banques, vers des prêts dédiés à la transition énergétique et écologique. Il pourrait également être mis à contribution pour financer la relance du nucléaire en France. Et “même si nous finançons les (réacteurs nucléaires) EPR, on aura toujours assez d’argent pour financer le logement social ou les collectivités locales”, expliquait le 19 juin sur franceinfo le nouveau directeur général de la “Caisse”, Olivier Sichel. 

Budget et PAC: Bruxelles donne le coup d’envoi de deux ans de négociations

La Commission européenne va mettre sur la table mercredi sa proposition de budget de 2028 à 2034, donnant le coup d’envoi de deux ans de négociations tendues, notamment sur l’avenir de la politique agricole commune.Le Copa-Cogeca, lobby des agriculteurs européens, a déjà promis durant la journée une “marche symbolique” à Bruxelles, sans tracteurs, pour protester.L’équation budgétaire de l’Union européenne relève du casse-tête.Déjà exsangues, les Etats ne veulent pas mettre davantage dans le pot commun, tandis que la liste des dépenses ne cesse de s’allonger: investissements dans la défense, remboursement de l’emprunt européen contracté pendant la pandémie de Covid, soutien à l’industrie…Le tout au moment où les négociations commerciales sont difficiles avec les Etats-Unis de Donald Trump.Quels seront les montants proposés pour la nouvelle feuille de route budgétaire de l’Union européenne? Et avec quelles ressources?Le “cadre financier pluriannuel” actuel, en 2021-2027, représentait environ 1.200 milliards d’euros. Il était financé par les contributions nationales — soit environ 1% du revenu national brut des Etats membres — et par des ressources propres de l’UE comme les droits de douane.Volontariste, le Parlement européen réclame un budget “plus ambitieux” pour la période à venir.”L’Union ne peut pas faire plus avec le même montant, ni avec moins. Au final, une augmentation de budget est indispensable”, martèle ainsi l’eurodéputé roumain Siegfried Muresan (PPE, droite), l’un des rapporteurs de cette feuille de route budgétaire.Mais les vÅ“ux des parlementaires seront difficiles à exaucer.Notamment pour un sujet hautement inflammable: la politique agricole commune. La PAC est le premier poste de dépenses de l’UE jusqu’ici, avec 387 milliards d’euros sur sept ans de 2021 à 2027, dont 270 milliards d’aides directes aux agriculteurs.- “Ni stable, ni suffisant” -Selon un document qui a fuité lundi, Bruxelles s’apprête à proposer une réforme de l’architecture budgétaire de sa politique agricole, qui serait intégrée à un fonds beaucoup plus vaste de “partenariat national et régional”, ce que redoutaient les agriculteurs.”Centraliser les financements de l’UE dans un fonds unique (…) risque de dissoudre la politique agricole commune”, avec “moins de garanties”, fustige le lobby Copa-Cogeca.Et le Parlement s’y oppose également, selon l’eurodéputé Siegfried Muresan.La Commission se veut pourtant rassurante. La PAC continuera de fonctionner avec des règles propres et de moyens financiers fléchés, assure-t-elle, en particulier pour les aides directes aux agriculteurs.Au moins deux dispositifs sur le soutien aux régions rurales défavorisées et l’innovation agricole quitteraient cependant le giron des financements PAC pour rejoindre ceux destinés à la cohésion des territoires.La Commission voudrait aussi revoir le mode de calcul des versements de la PAC, afin de mieux cibler ses bénéficiaires.Pour éviter de trop financer les plus grandes exploitations, Bruxelles voudrait plafonner à 100.000 euros les aides à l’hectare et introduire une dégressivité. Mais là encore, le bras de fer s’annonce difficile.Autre sujet, les enjeux climatiques, au moment où les Verts craignent que les contraintes budgétaires poussent à sacrifier les crédits consacrés à la protection de l’environnement.Dans ce domaine comme dans d’autres, la Commission cherche de nouvelles ressources. Elle devrait par exemple proposer un prélèvement forfaitaire sur le chiffre d’affaires des grandes entreprises, une taxation supplémentaire sur le tabac ou une nouvelle taxe sur les déchets électroniques non recyclés.”Ce n’est ni stable, ni suffisant”, estime la centriste Fabienne Keller. “On continue de confier de nouvelles missions à l’UE sans lui donner les moyens nécessaires pour les accomplir”, regrette cette eurodéputée française.La proposition de la Commission fera l’objet de négociations avec les Etats membres et le Parlement pendant de longs mois.Mais “comme d’habitude, tout se finira par cinq jours de négociations” entre les 27, prédit un fonctionnaire européen.En juillet 2020, lors des ultimes tractations sur le précédent budget, la Première ministre danoise Mette Frederiksen avait dû décaler son mariage pour participer à un sommet décisif à Bruxelles.

Wall Street termine sans direction claire, entre droits de douane et inflation

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, minée par les derniers développements sur le front commercial et par les chiffres de l’inflation américaine, le Nasdaq profitant pour sa part de la montée de Nvidia.L’indice Nasdaq, qui concentre les valeurs technologiques, a gagné 0,18% et a atteint un nouveau record, à 20.677,80 points. L’indice élargi S&P 500 a perdu 0,40% et le Dow Jones a reculé de 0,98%.Les actions “ont reculé en raison de nouvelles inquiétudes concernant les surtaxes douanières”, commente dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Donald Trump a annoncé mardi être parvenu à un accord commercial avec l’Indonésie, qui pourrait permettre au pays d’Asie du Sud-Est d’éviter de se voir imposer des droits de douane au-delà du plancher de 10% imposé par Washington.Le président américain a annoncé vouloir obtenir plusieurs dizaines d’accords commerciaux avant le 1er août, mais jusqu’ici, seulement trois accords (Royaume-Uni, Vietnam et Indonésie) ont été annoncés, alors que la Maison Blanche avait assuré être en capacité d’en signer jusqu’à 90.Les changements de cap de l’administration en matière de commerce ont été “assez chaotiques”, résume auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Les marchés sont déstabilisés par les mesures commerciales prises par Trump, avec plus de nouvelles négatives que positives ces derniers temps”, ajoute l’analyste.Côté indicateurs, les investisseurs ont digéré de nouvelles données sur l’inflation côté consommateurs qui a progressé en juin de 2,7% sur un an, contre 2,4% en mai, selon l’indice CPI.Si cette accélération est en ligne avec les attentes des analystes, c’est le deuxième mois consécutif de hausse sur un an, alors qu’elle avait eu tendance à se rapprocher auparavant de la cible de 2% de hausse sur un an, visée par la banque centrale américaine (Fed).”Le rapport est meilleur que ce que l’on craignait, mais pas assez pour dissiper la crainte que les droits de douane n’entraînent une hausse de l’inflation”, expliquent dans une note les analystes de Briefing.com.”Les attentes en matière de réduction des taux d’intérêt ont diminué de manière significative” après ces données, ajoutent-ils.Alors que l’essentiel des investisseurs anticipait une baisse lors de la réunion de septembre de la Fed, ils sont désormais presque autant à estimer que l’institution pourrait à nouveau prolonger son statu quo, selon l’outil CME, Fedwatch.La publication de l’indice a provoqué une hausse des taux obligataires américains: le rendement de l’emprunt à dix ans est passé de 4,43% à la clôture lundi à 4,48% vers 20H15 GMT.Mercredi est attendue l’inflation côté producteurs, là aussi pour le mois de juin.Ailleurs, à la cote, le géant des semiconducteurs Nvidia (+4,04% à 170,70 dollars) a soutenu le Nasdaq après avoir annoncé mardi reprendre les ventes à la Chine d’un modèle de puces électroniques avancées pour l’intelligence artificielle (IA).Début juillet, Nvidia a été la première entreprise à franchir le seuil historique de 4.000 milliards de dollars de valorisation. Cette annonce pourrait encore pousser le titre, selon les analystes.Les résultats trimestriels des banques n’ont pas tous convaincu Wall Street: JPMorgan Chase (-0,83% à 286,30 dollars) et Wells Fargo (-5,49% à 78,85 dollars) ont reculé malgré de meilleures performances qu’attendu. Blackrock, le plus gros gestionnaire d’actifs au monde, a reculé de 5,87% à 1.040,52 dollars, malgré un chiffre d’affaires et des bénéfices en hausse au deuxième trimestre.La banque américaine Citigroup a, elle, avancé (+3,61% à 90,66 dollars) après avoir dépassé les attentes des analystes grâce aux activités de marché et de gestion de fortune.Boeing a brièvement pris de la vitesse, avant de retomber (-0,23% à 229,98 dollars) après que Donald Trump a annoncé que l’accord commercial entre les Etats-Unis et l’Indonésie prévoit, entre autres, l’achat de cinquante avions du constructeur américain par le pays d’Asie du Sud-Est.

La Bourse de Paris flanche entre négociations commerciales et annonces budgétaires

La Bourse de Paris a terminé en baisse mardi, les investisseurs se montrant prudents face aux négociations commerciales avec les Etats-Unis mais aussi à l’annonce d’une cure budgétaire draconienne en France.L’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,54%, soit une perte de 41,96 points, pour s’établir à 7.766,21 points. La veille, l’indice vedette parisien avait reculé de 0,27%.La prudence est de mise parmi les investisseurs, dans l’attente d’avancées dans les négociations entre les Etats-Unis et le Vieux continent, affirme Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.”On se rapproche de la date limite du 1er août” à laquelle les droits de douane les plus élevés promis par le président américain Donald Trump doivent entrer en vigueur, note-t-il, mais “les marchés ne réagissent pas” pour l’instant.Donald Trump a pris l’Union européenne de court en décrétant ce week-end des droits de douane de 30% sur toutes les importations du bloc à compter du 1er août. Il a prévenu lundi les Européens qu’en cas de riposte, il augmenterait d’autant les surtaxes américaines.Mais même si Bruxelles veut donner une chance aux négociations, les avions, voitures et le bourbon figurent au cÅ“ur de la liste de la Commission européenne établie en riposte aux droits de douane américains, consultée mardi par l’AFP.Par ailleurs, le Premier ministre français François Bayrou a dévoilé mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d’euros pour 2026, avec un gel des prestations sociales et des revalorisations des retraites et la suppression de deux jours fériés, immédiatement décriée par les oppositions qui le menacent de censure.Prises de bénéfices pour les valeurs bancairesChristopher Dembik note une baisse des valeurs bancaires “juste avant les résultats”, en raison de “prises de bénéfices”.”Il y a quand même eu une forte hausse des valeurs bancaires depuis 3 ans”, relève-t-il, poussant les investisseurs à prendre des bénéfices avant des résultats attendus comme positifs.Société Générale a terminé en baisse de 2,05% à 49,29 euros, BNP Paribas a glissé de 0,59% à 76,23 euros et Crédit Agricole a cédé 1,06% à 15,87 euros.

“Année blanche” et deux jours fériés supprimés: Bayrou dévoile sa potion budgétaire, déjà rejetée par les oppositions

François Bayrou a présenté mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d’euros pour 2026, avec la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, immédiatement décriée par les oppositions qui le menacent de censure.”C’est notre moment de vérité”, a déclaré le Premier ministre, la mine grave, lors d’une conférence de presse.Depuis des mois, le dirigeant centriste, qui a fait de la lutte contre les déficits et la dette son ADN politique, a multiplié les images esquissant un sombre tableau des finances publiques pour, dit-il, préparer les Français à un effort considérable.”Le surendettement”, qui oblige le pays à “emprunter tous les mois pour payer les retraites ou payer les salaires des fonctionnaires”, “est une malédiction qui n’a pas d’issue”, a-t-il martelé mardi, soulignant qu’à “chaque seconde, la dette de la France augmente de 5.000 euros”.Dans ce contexte, et malgré un paysage politique fracturé qui présage d’une mission quasi-impossible pour faire adopter les budgets pour 2026 au Parlement à l’automne, François Bayrou a présenté “un plan pour dire stop à la dette et un plan pour dire en avant la production”.- “Année noire” -Pour le premier, l’objectif est de ramener le déficit à 4,6% du PIB l’an prochain, contre 5,8% en 2024. Le tout dans un contexte international inflammable qui a conduit Emmanuel Macron à demander une enveloppe additionnelle de 3,5 milliards d’euros en 2026 pour la défense.Résultat, l’effort réclamé atteindra l’an prochain 43,8 milliards au lieu des 40 initialement évoqués.Et la potion risque de paraître amère.L’Etat, pour “montrer l’exemple”, va geler ses dépenses en 2026 au niveau de 2025, à l’exception de la charge de la dette et du budget des armées, a énoncé François Bayrou. Il a aussi édicté “une règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite”, tandis que 5,3 milliards d’économies sont demandés aux collectivités locales.L’Etat prévoit de supprimer 3.000 postes d’emplois publics dès 2026, ou encore de “supprimer des agences improductives qui dispersent l’action de l’Etat”.François Bayrou a aussi décidé d’une “année blanche” pour toutes les prestations sociales, y compris les pensions de retraite, c’est-à-dire qu’elles seront gelées sans revalorisation au rythme de l’inflation. Même gel pour les barèmes de l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée – ce qui revient pour les détracteurs de cette mesure à augmenter ces prélèvements, alors même que la hausse des impôts est censée être une ligne rouge pour les partis qui soutiennent le gouvernement.L’abattement de 10% pour frais professionnels dont bénéficient actuellement les retraités pour l’impôt sur le revenu sera remplacé par un forfait de 2.000 euros, a indiqué le ministre de l’Economie Eric Lombard.Le plan prévoit par ailleurs le doublement à 100 euros de la franchise annuelle sur les remboursements de médicaments.- “Provocation” et “censure” -Parallèlement, le Premier ministre a proposé une mesure qui fait déjà grand bruit: la suppression de deux jours fériés, par “exemple” le “lundi de Pâques” et le “8-Mai”, pour économiser “plusieurs milliards”.Dans le même but de doper l’activité qu’il juge insuffisante en France, François Bayrou va proposer aux partenaires sociaux de nouvelles négociations sur l’assurance chômage et le droit du travail.Sans majorité, il a reconnu être “à la merci des oppositions”, qui peuvent le faire tomber comme ce fut le cas en décembre pour son prédécesseur Michel Barnier, justement sur des textes budgétaires. Or les premières réactions sont très négatives.La suppression de jours fériés est une “provocation” et “une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail”, a protesté le président du Rassemblement national Jordan Bardella. “Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons”, a mis en garde Marine Le Pen.Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a exhorté le RN et le Parti socialiste à se joindre à “une censure sans illusions ni palabres”.Si LFI et le RN décident de renverser le gouvernement, son sort dépendra mathématiquement du PS.Mais “sur les bases actuelles (…) la seule perspective possible est la censure”, a prévenu mardi soir le patron du PS Olivier Faure sur BFMTV.”Nous ferons nos propres propositions et nous verrons comment réagira le gouvernement”, a ajouté M. Faure, qui déplore que la taxe Zucman, qui vise à prélever 2% par an du patrimoine des “ultra-riches”, ne soit “même pas évoquée” dans le plan gouvernemental.François Bayrou s’est borné pour l’instant à promettre une “contribution de solidarité” pour “les plus hauts revenus” aux contours encore flous.Le ministre de l’Economie a évoqué par la suite le maintien d’une contribution sur les hauts revenus mise en place en 2025 devant assurer que les personnes aux “revenus importants paient au moins 20% d’impôts”.De la macronie au parti Les Républicains de Bruno Retailleau, les alliés de François Bayrou, eux, sont restés extrêmement discrets.are-fff-bur-sac/sde/dch  Â