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Budget: critiqué de toutes parts, Bayrou veut croire un compromis possible

Des alliés critiques, des oppositions virulentes… François Bayrou est sur la corde raide pour faire adopter son plan de rigueur budgétaire et échapper à la censure à l’automne, mais le gouvernement veut croire qu’il existe des marges de négociation du côté des socialistes.Au lendemain des annonces choc du Premier ministre, dont la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, pour réaliser 43,8 milliards d’euros “d’économies” en 2026, ses fidèles ont continué à défendre un effort “indispensable” et “équitablement réparti”.”Ce n’est pas un plan de rigueur mais un budget qui est rigoureux pour ne pas être dans les mains des marchés financiers”, a répété le chef de file du MoDem Marc Fesneau.Lors du conseil des ministres, le locataire de Matignon a reçu le soutien du président Emmanuel Macron, saluant un plan qui a “la vertu du courage, de l’audace et de la lucidité”.Mais les partenaires du Premier ministre au sein du socle commun restaient soit discrets – aucune réaction de Gabriel Attal (Renaissance) à ce stade – soit carrément critiques. “Quasiment rien dans ce que propose François Bayrou ne règle le problème”, a tranché, sévèrement, Edouard Philippe (Horizons) dans un entretien au journal Le Parisien. “Ce que propose François Bayrou est un plan d’urgence, avec tout le mérite d’un plan d’urgence, mais aussi ses limites”.- “Jalons” -Plus balancé, le président des Républicains et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a estimé qu’un “parti de gouvernement” comme le sien “ne peut pas se défausser” sur le budget et promis de travailler à des “propositions”, tout en reconnaissant que M. Bayrou avait posé “un certain nombre de jalons” sur la dette.Le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, s’est montré davantage réservé. Le plan a “le mérite de chercher des solutions” mais il doit être “corrigé et amélioré” en s’attaquant à l’assistanat et aux dépenses liées à l’immigration.Enfin, rien ne semblait trouver grâce au RN ni chez LFI.  Dès mardi, Marine Le Pen a agité la censure si le gouvernement “ne revoit pas sa copie” de fond en comble, avant de cibler mercredi la baisse du taux du livret A, jugée “désastreuse et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires”.Chez LFI, le président de la commission des Finances, Eric Coquerel, veut censurer “au plus vite ce budget trumpiste” et attend “évidemment les socialistes au rendez-vous”.”Personne ne veut voter un tel budget”, a affirmé le rapporteur du budget Charles de Courson (Liot), qui se demande si “le Premier ministre, en faisant cela, n’organise pas sa sortie”.- “Beaucoup de temps” -Aucune censure ne pourra être votée sans le PS. Et le gouvernement veut croire qu’il existe un “compromis” possible comme ce fut le cas pour le budget 2025.”Nous allons discuter avec tous les partis. Evidemment, il y a probablement davantage de possibilités de parvenir à un accord avec le Parti socialiste”, a reconnu le ministre de l’Economie Eric Lombard. Mais si le PS n’a pas fermé la porte à une discussion, il ne l’a pas ouverte non plus. “Les propositions du gouvernement ne sont pas acceptables et n’offrent pas de base de négociation”, a prévenu le chef de file des députés Boris Vallaud, dénonçant un “musée des horreurs libérales”.Les socialistes entendent discuter sur la base de leurs propres propositions, qu’ils préparent pour la rentrée, dont la taxe dite Zucman, qui consiste à imposer à hauteur de 2% le patrimoine des milliardaires.Mais le gouvernement ne veut pas de cette taxe “extrêmement injuste” qui entraînerait “une fragilisation de notre système économique”, selon sa porte-parole Sophie Primas. Il se contente de maintenir la contribution différentielle sur les hauts revenus, mise en place dans la loi de finances 2025, et de proposer des “mesures complémentaires” contre l’optimisation fiscale.Pour arriver à un accord, le gouvernement mise sur le temps, les discussions budgétaires ne démarrant qu’en octobre.”On a devant nous beaucoup de temps, ce qui est une chance” même si “nous ne voulons pas que ce compromis ressemble à une entente de couloir”, a plaidé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Mais le temps peut jouer dans les deux sens. Côté syndical, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à la “mobilisation” à la rentrée “pour empêcher ces régressions sociales”.

Wall Street sans dynamisme après un nouvel indicateur d’inflation

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé mercredi, portée par une inflation côté production meilleure qu’attendu, mais quelque peu retenue par une nouvelle vague de résultats.Vers 13H55 GMT, le Dow Jones avançait de 0,25%, l’indice Nasdaq reculait de 0,21% et l’indice élargi S&P 500 était stable (+0,01%).Wall Street a été quelque peu soulagée par “la publication des prix à la production (PPI) du mois de juin”, note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Sur un mois, cet indicateur d’inflation est resté inchangé, après avoir progressé de 0,3% en mai (contre 0,1% lors de l’estimation initiale). L’indice PPI sous-jacent, c’est-à-dire excluant les prix de l’alimentation, de l’énergie et des services commerciaux, est également inchangé.Les analystes avaient de leur côté anticipé une progression de 0,3% au mois de juin, selon le consensus publié par MarketWatch.Cette stabilisation des prix “va clairement dans le sens souhaité par la Réserve fédérale (Fed)”, juge Patrick O’Hare, qui estime qu’elle “maintient la possibilité d’une réduction des taux en septembre”.La grande majorité des investisseurs estiment que la banque centrale américaine va maintenir ses taux à leur niveau actuel à l’issue de sa prochaine réunion le 30 juillet, selon l’outil CME FedWatch.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans s’est détendu à 4,45% contre 4,48% la veille en clôture.La publication du PPI “n’a pas attisé les mêmes craintes d’inflation” que celle mardi de l’indice d’inflation côté consommateurs (CPI), ajoute M. O’Hare.Selon l’indice CPI, l’inflation a poursuivi sa remontée au mois de juin aux Etats-Unis pour s’établir à 2,7% sur un an, après une première hausse un mois plus tôt, dans la lignée des attentes.Les économistes ont alerté à plusieurs reprises sur le risque de voir les droits de douane voulus par Donald Trump redonner un coup de fouet à l’inflation alors que cette dernière revenait peu à peu vers l’objectif de 2% de hausse des prix, prévu dans le mandat de la banque centrale américaine.La place américaine attend désormais la publication du “Livre beige” de la Fed à 18H00 GMT, une enquête régulièrement menée en consultant des acteurs économiques et experts.En attendant, les investisseurs ont accueilli une volée de résultats, notamment des établissements bancaires, qui se sont révélés globalement supérieurs aux attentes.La banque d’affaires américaine Goldman Sachs (-0,82% à 696,01 dollars) a dépassé les attentes au deuxième trimestre grâce au bond de ses activités de conseils et de courtage, tandis que celles de gestion d’actifs et de fortune ont reculé.Bank of America (-1,84% à 46,21 dollars) et Morgan Stanley (-2,20% à 138,48 dollars) ont tous deux publié un chiffre d’affaire et un bénéfice net en progression et supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, notamment portés par le dynamisme des marchés financiers mondiaux.Le fabricant de machines de pointe pour le secteur des semiconducteurs ASML (-10,30% à 738,24 dollars) tombait après avoir annoncé mercredi une forte hausse de son bénéfice net au deuxième trimestre, mais signalé son incertitude quant à sa croissance en 2026.Le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson (+4,49% à 162,11 dollars) avançait grâce à la publication de résultats supérieurs aux attentes, notamment un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, de 2,77 dollars. La société a aussi relevé une partie de ses prévisions annuelles.

Le taux du Livret A baissera à 1,7% au 1er août

Le taux du Livret A va de nouveau baisser cette année, à 1,7% à partir du 1er août, contre 2,4% actuellement, a annoncé mercredi le ministère de l’Economie, conséquence du niveau d’inflation relativement faible au premier semestre.Cette baisse, inédite par son ampleur depuis 2009, est la deuxième cette année, commencée avec un taux à 3%. Le taux du Livret A est aussi valable pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS).Les Français cumulent plus de 600 milliards d’euros d’épargne sur le Livret A et le LDDS, plafonnés respectivement à 22.950 euros et 12.000 euros. Ces livrets leur permettent de conserver une épargne garantie, disponible et défiscalisée.Le taux du Livret A est calculé tous les six mois, mi-janvier et mi-juillet, à partir du taux moyen d’inflation (hors tabac) et d’un taux moyen d’intérêt interbancaire dépendant de la politique monétaire européenne, sur le semestre qui vient de s’écouler. Or ces deux éléments sont en baisse depuis le début de l’année.Bercy, comme plus tôt dans la journée le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a choisi de s’en tenir au strict calcul de la formule.”Le taux du livret A restera nettement plus élevé que l’inflation, qui a significativement baissé au cours de l’année écoulée”, a souligné le ministère de l’Economie dans un communiqué.”La fixation du taux du Livret A à 1,7% continuera donc à protéger le pouvoir d’achat de ses détenteurs”, a écrit de son côté la Banque de France, dans un communiqué publié peu de temps avant celui du ministère.Ce nouveau taux offre un bol d’air aux acteurs du logement social, qui empruntent au taux du Livret A, et aux banques, qui auront moins d’intérêts à verser aux épargnants en fin d’année.Éminemment politique, le taux du Livret A a fait l’objet de fréquentes dérogations ces dernières années, principalement au désavantage des épargnants.La cheffe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, a qualifié cette baisse de mesure “désastreuse et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires”.- Ménages modestes et nucléaire -Le taux du Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, passera quant à lui de 3,5% à 2,7%, a également annoncé le ministère de l’Economie mercredi.Ce taux a fait l’objet d’un “coup de pouce”, car sa formule théorique le faisait ressortir à 2,2%.”Avec ces nouveaux taux (du Livret A et du LEP, NDLR), nous protégeons l’épargne des Français”, a insisté Bercy.”Les mesures de soutien régulières pour promouvoir le LEP ont porté leurs fruits”, se félicite par ailleurs la Banque de France, avec “presque 12 millions” de LEP ouverts.Ce total, loin des 19 millions éligibles, reste aussi sous l’objectif de 12,5 millions que la Banque de France s’était fixé pour l’été dernier.L’argent placé sur les Livret A et LDDS est réparti entre les banques (40,5%) et la Caisse des dépôts et consignations (59,5%). Les banques le transforment principalement en crédits à destination des PME et des TPE.La Caisse des dépôts et consignations (CDC), bras financier de l’Etat, scinde, au sein du Fonds d’épargne, son enveloppe en deux. Une moitié est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L’autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d’Etat) et dans des actions de sociétés cotées.Depuis fin 2024, l’argent du Fonds d’épargne est aussi fléché, via les banques, vers des prêts dédiés à la transition énergétique et écologique. Il pourrait également être mis à contribution pour financer la relance du nucléaire en France. Et “même si nous finançons les (réacteurs nucléaires) EPR, on aura toujours assez d’argent pour financer le logement social ou les collectivités locales”, expliquait le 19 juin sur Franceinfo le nouveau directeur général de la “Caisse”, Olivier Sichel. En attendant, les livrets d’épargne réglementée peinent à se remplir: les Livret A, LDDS et LEP n’ont gonflé que de 0,4% depuis le début de l’année, six fois moins que l’an dernier à la même période.

Wall Street avance, rassurée par un nouvel indicateur d’inflation

La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, portée par une inflation côté producteur meilleure qu’attendu, les investisseurs se montrant également satisfaits d’une nouvelle vague de résultats.Dans les premiers échanges, le Dow Jones avançaitde 0,35%, l’indice Nasdaq prenait 0,25% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,27%.

Huawei reprend la tête du marché chinois des smartphones

Le géant technologique Huawei a dominé au deuxième trimestre le marché des smartphones en Chine pour la première fois en plus de quatre ans, dépassant l’américain Apple et les concurrents locaux comme Xiaomi, selon le cabinet IDC basé au Etats-Unis.Basé à Shenzhen, Huawei a livré 12,5 millions de téléphones en Chine sur le trimestre, soit 18,1% du marché, indique un rapport d’IDC.Le redressement de Huawei en Chine intervient après que l’entreprise a été confrontée à une série de contrôles à l’exportation imposés par les États-Unis, des interdictions dans des pays occidentaux et une enquête pour corruption en Belgique.Après six trimestres de croissance, le marché chinois a reculé de 4% par rapport au deuxième trimestre de 2024, totalisant 69 millions d’unités expédiées.”Malgré la récente trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine, l’environnement économique global présente des défis persistants, avec une confiance des consommateurs qui reste atone”, a déclaré Arthur Guo, analyste principal chez IDC. “Cela suggère qu’une augmentation significative de la demande de smartphones est peu probable à court terme, et le marché devra naviguer dans un paysage plus complexe au second semestre de l’année”, a-t-il ajouté.L’économie chinoise a progressé de 5,2% au deuxième trimestre, selon les chiffres officiels malgré le bras de fer commercial engagé par le président américain Donald Trump.Huawei a été au centre d’un intense affrontement entre les deux premières économies mondiales après que Washington a indiqué que ses équipements pourraient être utilisés à des fins d’espionnage par Pékin, une allégation que l’entreprise dément. Depuis 2019, les sanctions ont limité l’accès de l’entreprise aux technologies fabriquées aux États-Unis, la forçant à développer ses propres composants.Apple souffre d’une baisse des ventes d’iPhone en Chine et a cédé l’an dernier son statut de marque de smartphone la plus vendue dans le pays à deux rivaux locaux. Dans le rapport d’IDC, Apple est arrivé en cinquième position sur la liste, conservant 13,9% du marché des smartphones chinois et expédiant 9,6 millions d’unités.

Droits de douane: Trump annonce être parvenu à un accord commercial avec l’Indonésie

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi sur son réseau Truth Social être parvenu à un accord commercial avec l’Indonésie, qui devrait limiter les droits de douane imposés aux produits indonésiens à 19%, contre 32% envisagé initialement.”Super accord, pour tous, tout juste obtenu avec l’Indonésie. J’ai négocié directement avec son très respecté président”, a dans un premier temps posté M. Trump, sans donner plus de détails sur la nature de l’accord signé.Avant de quitter la Maison-Blanche, il a déclaré à la presse que l’archipel allait “donner (aux Etats-Unis, NDLR) un accès complet” à son marché intérieur, sans le moindre droit de douane, tandis que les produits indonésiens seront taxés à hauteur de 19% en entrant aux Etats-Unis.M. Trump a également souligné l’importance du cuivre produit par l’Indonésie, alors que le président américain veut mettre en place des droits de douane sectoriels sur ce métal.Dans un nouveau message publié plus tard sur Truth Social, le président américain a précisé que l’accord prévoit notamment l’acquisition par l’Indonésie de cinquante avions du constructeur américain Boeing, notamment “beaucoup” de 777, le gros porteur bicouloir de l’avionneur.Le président indonésien Prabowo Subianto a déclaré mercredi sur Instagram un “entretien très fructueux” avec le président Donald Trump.”Ensemble, nous avons convenu de faire entrer les relations commerciales entre l’Indonésie et les Etats-Unis dans une nouvelle ère de bénéfices mutuels”, a-t-il ajouté, sans donner plus de détails. L’Indonésie s’était engagée le 8 juillet à importer davantage de produits agricoles et de pétrole américains, afin de chercher à amadouer Washington en vue d’éviter une hausse trop brutale des droits de douane appliqués à ses produits.M. Trump avait en effet menacé Jakarta d’imposer une surtaxe douanière de 32% si aucun accord commercial n’était signé avant le 1er août.- L’Indonésie et l’Europe se rapprochent -Le ministre indonésien de l’Economie Arlangga Hartarto s’était rendu à Washington pour négocier l’accord début juillet, annonçant dans la foulée l’achat de produits agricoles et de pétrole américains, sans préciser le montant de ces achats.Il a cependant indiqué que les entreprises indonésiennes s’engageraient à dépenser au total 34 milliards de dollars.Selon des chiffres officiels américains, les Etats-Unis ont enregistré en 2024 un déficit commercial de 17,9 milliards de dollars (16,2 milliards d’euros) avec l’Indonésie, en hausse de 5,4% par rapport à 2023.Le président américain avait annoncé ses droits de douane dits “réciproques” début avril, avant d’en mettre en pause une partie, ne maintenant qu’un taux plancher de 10%.Il avait alors annoncé vouloir obtenir plusieurs dizaines d’accords commerciaux durant la durée de la pause, de 90 jours, qui a été prolongée jusqu’au 1er août.Mais jusqu’ici, seulement deux accords, avec le Royaume-Uni et le Vietnam, avaient été annoncés, alors que la Maison-Blanche avait assuré être en capacité d’en signer jusqu’à 90.Une vingtaine de pays ont reçu depuis début juillet une lettre de la Maison-Blanche leur annonçant l’imposition de droits de douane compris entre 20 et 40% pour la majorité des pays et même 50% pour les produits brésiliens. Ces surtaxes seront appliquées au 1er août.L’Indonésie a également signé dimanche un “accord politique” avec l’Union européenne (UE), qui vise à assouplir les barrières commerciales, conclusion de négociations entamées en 2016 avec pour objectif d’augmenter les échanges commerciaux et les investissements de part et d’autre.”Il y a beaucoup de potentiel inexploité dans notre relation commerciale. Et c’est pourquoi cet accord arrive au bon moment, car le nouvel accord ouvrira de nouveaux marchés”, avait souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.Le président indonésien Prabowo Subiento, en visite à Bruxelles pour la signature de l’accord, l’avait de son côté qualifié de “percée”, “après 10 ans de négociations”.

Droits de douane: les fabricants de chaussures indonésiens inquiets face aux annonces de Trump

Chez un fabricant de bottes en cuir de la ville indonésienne de Bandung, les employés gèrent une commande en provenance du Texas, mais la propriétaire, Etnawati Melani, dit craindre que son activité diminue lorsque les droits de douane annoncés par Donald Trump s’appliqueront.Alors que les États-Unis représentent le plus grand marché d’exportation de chaussures de l’archipel, le président américain a annoncé mardi des droits de douane de 19%.Ces droits de douane sont inférieurs aux 32% un temps évoqués. Le président indonésien Prabowo Subianto a salué mercredi une “nouvelle ère de bénéfices mutuels” après cette annonce.Pour autant, Mme Etnawati qui prévoyait d’augmenter ses échanges avec les Etats-Unis doit maintenant se tourner vers des marchés alternatifs.”Je dois développer une nouvelle stratégie. Peut-être qu’il faudra diversifier nos marchés, nos produits, etc.”, a-t-elle confié à l’AFP.”Nous ne pouvons pas compter uniquement sur les États-Unis. Il existe encore de nombreux marchés dans le monde. Nous pouvons encore nous adapter”, a-t-elle ajouté, prévoyant de se concentrer désormais “sur le Japon et les partenaires russes”.En échange de droits de douane plus bas, l’Indonésie s’est engagée à investir des milliards pour augmenter ses importations d’énergie, d’agriculture et de marchandises en provenance des États-Unis et à acheter 50 avions du constructeur américain Boeing, selon M. Trump.Il n’a pas été précisé quand l’accord entrerait en vigueur.Selon des chiffres officiels américains, les Etats-Unis ont enregistré en 2024 un déficit commercial de 17,9 milliards de dollars (16,2 milliards d’euros) avec l’Indonésie, en hausse de 5,4% par rapport à 2023.- “Je suis inquiet” -L’Indonésie est le troisième plus grand exportateur de chaussures vers les États-Unis, derrière la Chine et le Vietnam, selon l’Observatoire de la complexité économique.Toute nouvelle hausse des droits de douane vers les États-Unis risque donc de nuire aux affaires, en particulier à Bandung, où le secteur de la chaussure est réputé internationalement.Les économistes indonésiens qualifient l’accord annoncé par M. Trump “d’unilatéral”, en faveur de Washington, qui, selon le président américain, bénéficierait en retour d’un accès sans droits de douane au marché indonésien.”Ce n’est pas un accord. C’est (…) un accord unilatéral”, a estimé mercredi Yose Rizal Damuri, directeur du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), basé à Jakarta, interrogé par l’AFP.Mais selon lui, in fine, ce sont les consommateurs américains qui vont probablement subir la hausse des droits de douane, plus que les entreprises indonésiennes, les tarifs douaniers de Trump s’étendant à de nombreux pays.”Les États-Unis seront les plus touchés. Les prix vont augmenter’, a-t-il estimé.Selon des données publiées mardi, l’inflation aux États-Unis a progressé en juin de 2,7% sur un an, contre 2,4% en mai.A Bandung, dans le magasin de Mme Etnawati, les employés les plus expérimentés comme Jajang, ont déjà connu les hauts et les bas de l’activité, la pandémie de Covid-19 ayant affecté les ventes avec des dizaines de collègues licenciés et plusieurs décès.”Je n’y connais rien sur cette question (des droits de douane, nldr), l’important c’est que j’ai un travail ici”, a déclaré cet homme de 53 ans qui ne porte qu’un nom.D’autres, conscients de la menace de Trump sur les exportations indonésiennes, se montrent plus inquiets.Lili Suja’i, qui vient de travailler sur une commande texane de trois paires de bottes, craint lui que les clients américains soient rebutés par les prix plus élevés, même si avant toute commande, les tarifs sont négociés.”Je suis inquiet, oui, mais avant de passer commande, nous négocions les frais de port et les prix avec le client”, explique l’homme de 38 ans.

Le patron de Nvidia assure faire “de son mieux” pour fournir la Chine

Le PDG du groupe Nvidia, Jensen Huang, a assuré mercredi que son entreprise, un des leaders mondiaux des semi-conducteurs, faisait “de son mieux” pour répondre aux besoins du marché chinois, malgré les restrictions américaines.Nvidia est devenue la semaine dernière la première entreprise à dépasser les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, montrant à quel point les marchés misent sur l’intelligence artificielle (IA), en train de révolutionner l’économie mondiale.La valeur boursière du groupe américain dépasse désormais le PIB de pays comme la France, le Royaume-Uni ou l’Inde — un signal fort de la confiance des investisseurs dans le potentiel de l’IA à inaugurer une nouvelle ère d’automatisation et de robotique.Mais Nvidia est aussi au coeur de la lutte acharnée entre Washington et Pékin pour la suprématie dans le domaine des semi-conducteurs, essentiels à la fabrication de smartphones, d’éoliennes, d’équipements militaires et d’innombrables produits stratégiques.Nvidia a annoncé mardi la reprise prochaine de la vente en Chine de ses puces d’intelligence artificielle H20, après que Washington s’est engagé à lever les restrictions de licences qui bloquaient leur exportation.Jensen Huang est dans la capitale chinoise pour participer à l’Exposition internationale des chaînes d’approvisionnement de Chine. Un salon présenté par Pékin comme une vitrine de son engagement pour le libre-échange face à Donald Trump et à sa guerre commerciale.- Puce spéciale -Devant la presse, le charismatique patron de Nvidia, T-shirt noir sur le dos, a déclaré que de hauts responsables chinois, dont le vice-Premier ministre He Lifeng, lui avaient assuré que la Chine était “ouverte et stable”. “Nous avons évoqué (…) le fait que la Chine accueille favorablement les entreprises étrangères souhaitant y investir et s’y implanter”, a-t-il souligné.”Ils veulent savoir que Nvidia continue d’investir ici, que nous faisons toujours de notre mieux pour répondre aux besoins du marché ici”, a indiqué M. Huang.Mercredi matin à l’ouverture du salon, Jensen Huang avait salué le rôle pionnier de la Chine dans l’IA.”L’IA open source chinoise est un catalyseur du progrès mondial, permettant à chaque pays et à chaque secteur de rejoindre la révolution apportée par l’IA”, a-t-il déclaré.Il a notamment fait référence au robot conversationnel DeepSeek, réputé pouvoir rivaliser avec ses équivalents américains.Basée en Californie, Nvidia produit certains des semi-conducteurs les plus avancés au monde, mais ne peut exporter ses puces les plus sophistiquées en Chine. Washington le lui interdit, invoquant le risque que Pékin ne les utilise pour renforcer ses capacités militaires.Nvidia a conçu la puce H20 — une version moins puissante de ses semi-conducteurs pour l’IA — spécifiquement pour l’exportation vers la Chine. Le projet avait toutefois été bloqué par l’administration Trump lorsqu’elle avait renforcé en avril ses exigences en matière de licences d’exportation.- “Rien à voir” -Mais après une nouvelle demande, “le gouvernement américain a assuré à Nvidia que les licences seraient accordées et Nvidia espère commencer les livraisons bientôt”, a indiqué mardi l’entreprise dans un communiqué.Cette annonce a dopé les valeurs technologiques, notamment au Nasdaq.Interrogé mercredi sur ses éventuelles tentatives, avant son départ pour la Chine, de convaincre Donald Trump de lever ses restrictions sur les semi-conducteurs, Jensen Huang a répondu: “Je ne pense pas avoir changé son point de vue.” “Mon rôle est d’informer le président sur ce que je connais bien, à savoir le secteur des technologies et l’intelligence artificielle”, a-t-il déclaré aux journalistes.”C’est une occasion unique pour les Etats-Unis de prendre le leadership dans le domaine de l’intelligence artificielle”, a-t-il noté.Il a souligné que les discussions actuelles entre les gouvernements chinois et américain n’avaient “rien à voir avec lui”.Les restrictions américaines interviennent dans un contexte économique difficile pour la Chine, confrontée à une faible consommation des ménages et à une crise prolongée du secteur immobilier.Face aux incertitudes internationales croissantes, le président chinois Xi Jinping appelle régulièrement à renforcer l’autosuffisance technologique.sam-oho-pfc-ehl/abx

Criminalité financière: amende de 42 millions de livres contre Barclays

La banque britannique Barclays a écopé mercredi d’une amende de 42 millions de livres (48 millions d’euros) de la part du régulateur des marchés financiers, la FCA, pour des manquements en matière de contrôles liés aux crimes financiers.Les contrôles inadaptés “permettent aux criminels de blanchir les produits de leurs crimes et aux fraudeurs de tromper les consommateurs”, souligne Therese Chambers, codirectrice exécutive de la FCA, citée dans un communiqué. “Les banques doivent assumer leurs responsabilités.”Dans un premier dossier, Barclays est sanctionné à hauteur de 39,3 millions de livres pour n’avoir “pas correctement pris en compte les risques de blanchiment d’argent associés” au fournisseur de services bancaires à Stunt & Co, selon la FCA.”En un peu plus d’un an, Stunt & Co a reçu 46,8 millions de livres de Fowler Oldfield, une opération de blanchiment d’argent de plusieurs millions de livres”, explique-t-elle.La banque avait pourtant “reçu des informations des forces de l’ordre sur des soupçons de blanchiment d’argent via Fowler Oldfield” et avait “appris que la police avait perquisitionné les deux entreprises”.Dans un second dossier, Barclays se voit reprocher de n’avoir pas “recueilli suffisamment d’informations” sur le risque de blanchiment lié à l’entreprise WealthTek, à qui elle avait ouvert un compte client.Si la banque avait “consulté le registre des services financiers avant d’ouvrir le compte”, elle aurait vu “que WealthTek n’était pas autorisé par la FCA à détenir des fonds clients”.Dans ce dossier, “Barclays a obtenu une réduction significative de son amende grâce à sa coopération” à l’enquête, souligne Therese Chambers.Il s’agit de la troisième amende depuis 2015 pour Barclays, qui souligne dans un communiqué avoir “renforcé ses capacités en matière de lutte contre la criminalité financière”.

La Bourse de Paris prudente face à l’inflation américaine et au budget français

La Bourse de Paris évolue en léger repli mercredi, prudente au lendemain de la publication d’une inflation américaine en hausse et dont la trajectoire remet en question la possibilité que la banque centrale américaine (Fed) baisse ses taux directeurs prochainement.Vers 10H25, l’indice vedette CAC 40 perdait 7,69 points (-0,10%) et s’établissait à 7.758,52 points. La veille, il a terminé en baisse de 41,96 points (-0,54%).”Les craintes d’inflation alimentée par les droits de douane et la vigueur persistante des données sur le marché du travail (aux Etats-Unis, NDLR) repoussent les attentes de baisse des taux de la Fed. Celle-ci n’est pas attendue pour sa réunion de fin juillet – et pourrait même ne pas avoir lieu en septembre”, a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote, dans une note.L’inflation américaine, côté consommateurs, s’est élevée à 2,7% en juin sur un an, en accélération après 2,4% en mai, selon l’indice CPI publié mardi. Ces données “suggèrent que les hausses des droits de douane américains commencent à se faire sentir” aux Etats-Unis, selon Neil Wilson, analyste de Saxo Markets.Sur le marché des changes, l’euro prenait 0,17% face au billet vert, à 1,1621 dollar pour un euro.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt français à échéance 10 ans évoluait à 3,41%, stable par rapport à la clôture de mardi. Son équivalent allemand était à 2,72%, contre 2,71%.”L’écart de taux entre la France et l’Allemagne reste pour l’instant stable”, mais “si les discussions budgétaires tournent mal ou bloquent, cet écart pourrait rapidement s’élargir, et les dépenses militaires européennes devraient fortement augmenter”, a noté Stephen Innes, gérant de SPI AM.Le Premier ministre François Bayrou a présenté mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d’euros pour 2026, avec notamment la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites. Ce projet a été immédiatement décrié par les oppositions qui menacent le gouvernement de censure.L’objectif est de ramener le déficit public à 4,6% du produit intérieur brut (PIB) l’an prochain, contre 5,8% en 2024, le tout dans un contexte international inflammable qui a conduit le président Emmanuel Macron à demander une enveloppe additionnelle de 3,5 milliards d’euros pour la défense en 2026.Renault abaisse ses prévisions et chute en BourseL’action de Renault chutait de 16,00% à 34,65 euros vers 10H20, après que le groupe a annoncé abaisser ses prévisions financières annuelles, l’entreprise pointant du doigt la “détérioration de la dynamique du marché automobile”.Stellantis était de son côté en forte baisse de 4,01% à 8,19 euros. Le constructeur automobile a annoncé mercredi mettre fin à son programme de développement dans l’hydrogène et à son offre pionnière de véhicules utilitaires équipés de piles à combustible.