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Une responsable de la Commission européenne plaide pour une “concurrence loyale” avec la Chine

L’Union européenne cherche une “concurrence loyale” avec la Chine et non un nivellement par le bas des salaires et des normes environnementales, a déclaré lundi à l’AFP Teresa Ribera, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, chargée de la transition écologique et de la concurrence.De profondes frictions tendent les relations économiques entre les 27 pays de l’UE et Pékin. Bruxelles craint qu’une production manufacturière surabondante, alimentée par des subventions publiques massives, n’aggrave un déficit commercial considérable et que l’UE soit inondée de produits chinois bon marché, au détriment des entreprises européennes. S’exprimant lors d’une visite à Pékin en amont d’un important sommet UE-Chine qui se tiendra dans la ville ce mois-ci, Teresa Ribera a rejeté les accusations de la Chine selon lesquelles l’Union se livrerait à du “protectionnisme”.”Nous, Européens, ne voulons pas nous lancer dans une course aux bas revenus, à la dégradation des droits du travail ou à la dégradation des normes environnementales”, a dit Teresa Ribera.”Il est évident que nous ne pourrions pas être en bonne position si nos marchés étaient inondés, ce qui pourrait nous affaiblir avec des prix qui ne reflètent pas les coûts réels”, a-t-elle ajouté. En octobre, l’UE a imposé des taxes supplémentaires à l’importation allant jusqu’à 35% sur les véhicules électriques chinois et a enquêté sur les fabricants chinois de panneaux solaires. Reconnaissant qu’en matière d’énergie verte, l’UE pourrait “bénéficier à très court terme” d’un accès à des produits bons marchés chinois, elle a surtout averti que “cela pourrait anéantir la possibilité” d’investissements à long terme dans l’avenir de l’Union. – Bras de fer avec les USA -La visite de Teresa Ribera intervient alors que Pékin cherche à améliorer ses relations avec l’UE pour faire contrepoids aux États-Unis, dont le président Donald Trump a lancé des menaces de droits de douane tous azimuts et a retiré son pays des accords internationaux sur le climat.”Je ne pense pas que nous ayons beaucoup vu par le passé une grande économie, un grand pays, qui décide de s’isoler de manière aussi nette”, a-t-elle relevé auprès de l’AFP.”C’est dommage. Les Chinois pensent peut-être que les États-Unis leur ont donné une excellente occasion d’être beaucoup plus importants sur la scène internationale”, a-t-elle noté. Cette visite a également lieu alors que l’UE est négociation avec les États-Unis en matière commerciale. Donald Trump a bouleversé des mois de négociations samedi en annonçant qu’il imposerait des droits de douane de 30% aux produits européens entrant aux Etats-Unis si aucun accord n’était trouvé d’ici au 1er août. Ce lundi, la Commission européenne a réagi en proposant aux 27 pays de l’UE des représailles possibles à hauteur de 72 milliards d’euros, si Washington impose cette surtaxe de 30%.- “Grande marge d’amélioration” -Une issue aux tensions commerciales liées aux préoccupations de Bruxelles à l’égard de la surcapacité industrielle chinoise “viendra” mais “pas aujourd’hui”, a fait savoir Teresa Ribera, après une réunion lundi avec le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang à Pékin.Teresa Ribera s’est félicitée d’avoir eu un échange “profond et positif” avec les responsables chinois, mais a jugé qu’il y avait encore “une grande marge d’amélioration”, lors d”une conférence de presse à l’issue de cette réunion. “Pour progresser, nous devons identifier quels sont les points d’inquiétude de chaque côté”, a-t-elle souligné. Interrogée un peu plus tôt sur la possibilité d’un accord, elle a répondu: “Qui sait? Nous ferons de notre mieux.” Elle a toutefois insisté sur le fait que les règles européennes de concurrence numérique – souvent dénoncées par Donald Trump comme des “obstacles non tarifaires” au commerce – n’étaient pas à l’ordre du jour.”C’est une question de souveraineté”, a relevé la responsable européenne. “Nous ne transigerons pas sur la manière dont nous entendons défendre nos citoyens, notre société, nos valeurs et notre marché.”

Sur les marchés financiers, l’impact de plus en plus limité des menaces douanières de Trump

Les marchés financiers semblent s’accoutumer depuis des semaines aux annonces multiples et contradictoires de Donald Trump en matière de droits de douane, loin de la réaction de panique provoquée par l’offensive protectionniste du “Liberation Day”, début avril. Jusqu’à quand ?Alors que le président américain a annoncé samedi l’imposition dès le 1er août de droits de douane de 30% sur les produits provenant du Mexique et de l’Union Européenne importés aux Etats-Unis, les Bourses du Vieux Continent ne reculaient que modérément lundi.Ces “tarifs douaniers sont aussi élevés que début avril”, mais “la réaction des marchés est complètement différente”, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank, interrogée par l’AFP.Le 4 avril, après l’annonce par Donald Trump d’une rafale de “droits de douane réciproques” visant presque tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis, les Bourses européennes et américaines avaient perdu entre 4% et 6%, du jamais vu depuis le début de la pandémie de Covid-19 en 2020.- “TACO” -Malgré plusieurs annonces douanières ces derniers jours, visant plus d’une dizaine de pays et certains produits comme le cuivre, “les marchés semblent de plus en plus blindés”, résume Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.Les indices américains ont retrouvé des plus hauts historiques, tandis que les Bourses européennes attirent à nouveau les investisseurs. Le principal indice de la Bourse de Francfort, le Dax, grimpe en effet de plus de 20% depuis le début de l’année.Comment expliquer cette résilience? D’abord, les marchés ont l’expérience des revirements de Donald Trump. L’entrée en vigueur de la plupart des taxes douanières a été repoussée plusieurs fois, le temps d’aboutir à des accords commerciaux avec les pays concernés.La presse financière a même donné un nom à ces revirements incessants, relativisant le risque pour les investisseurs: le “TACO”( les initiales de “Trump Always Chickens Out”, c’est-à-dire “Trump se dégonfle toujours”, NDLR).”Les investisseurs continuent de parier sur le TACO, et sur le fait que les négociations se prolongeront”, estime Ipek Ozkardeskaya.L’absence de riposte européenne à ce stade a aussi rassuré les marchés. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour l’instant choisi de faire le dos rond dans l’espoir d’obtenir un accord qui s’avérerait moins douloureux.Finalement, les investisseurs ont pris en compte le fait que les annonces douanières de Donald Trump sont “davantage un levier tactique qu’une menace économique immédiate”, abonde Stephen Innes, de SPI Asset Management, interrogé par l’AFP.-  “Réagir violemment” -“Les marchés attendent que les négociations se poursuivent”, explique à l’AFP Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France. Mais cette complaisance pourrait ne pas durer. La date butoir du 1er août est scrutée. “Contrairement aux dernières dates qui ont été repoussées, celle-ci a l’air vraiment solide”, estime-t-il.”Si des droits de douane massifs sont vraiment appliqués le 1er août, en plein creux estival, les marchés pourraient réagir violemment”, renchérit Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.Les effets des droits de douane déjà mis en place par l’administration Trump sur l’économie américaine sont aussi scrutés. Les droits de douane, tous secteurs confondus, sont en moyenne à plus de 16% à l’entrée des produits sur le sol américain, contre moins de 5% avant l’élection du Républicain.”Il faudra surveiller les prochaines données sur le comportement des consommateurs et les résultats d’entreprises, qui donneront une idée des conséquences de cette politique sur l’économie”, estime Alexandre Baradez.Les marchés craignent notamment que les droits de douane n’accroissent le risque de “stagflation”, c’est-à-dire un ralentissement économique couplé à une flambée de l’inflation, qui empêcherait la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser ses taux pour relancer l’activité.”L’absence de réaction des marchés accroît l’écart entre la façon dont les investisseurs veulent voir la réalité et ce à quoi la réalité économique ressemblera”, prévient Ipek Ozkardeskaya.

Droits de douane: l’UE veut négocier mais s’impatiente face à Trump

L’Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump de lui imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais sa patience s’amenuise et sa riposte pourrait atteindre les 72 milliards d’euros, a indiqué lundi le négociateur en chef de l’UE.”Nous négocions d’abord, mais nous nous préparons en même temps”, a assuré le commissaire européen chargé du Commerce, Maros Sefcovic, devant la presse, à l’issue d’une réunion des ministres du Commerce de l’UE à Bruxelles. Il a souligné qu’il s’agissait d’une position commune des Vingt-Sept.Le commissaire européen, qui négocie avec Washington au nom des 27, a confirmé son intention de poursuivre les discussions jusqu’à la date butoir du 1er août décidée par Donald Trump, y compris dès lundi avec ses homologues américains.”Mais comme je l’ai déjà dit, il faut deux mains pour applaudir”, et donc l’UE doit aussi préparer d’éventuelles représailles en cas d’échec des discussions, a-t-il relevé. La liste de 72 milliards d’euros de marchandises américaines que l’UE pourrait cibler n’épuise pas le champ de toutes les possibilités, a-t-il dit.L’UE a déjà préparé une liste distincte d’importations américaines d’une valeur de 21 milliards d’euros qu’elle est prête à viser en raison des droits de douane déjà imposés par le président américain sur l’acier et l’aluminium. Ces mesures sont actuellement suspendues.La décision de Donald Trump, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.- “Changer de méthode” -Et certains pays jugent que l’UE doit désormais passer à la vitesse supérieure et montrer sa force.”Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode”, a ainsi affirmé à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. Et il ne faut avoir “aucun tabou”, a-t-il martelé.”Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+”, a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE.La présidente de la Commission européenne – qui négocie au nom des Etats membres de l’UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l’Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l’UE.Elle a annoncé dimanche que l’Union n’allait pas riposter pour l’instant aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, dans l’espoir d’obtenir un accord qui s’avérerait moins douloureux.”Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu’au 1er août”, a-t-elle déclaré.- 100 milliards d’euros -Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission à “défendre résolument les intérêts européens” et à “accélérer la préparation de contre-mesures crédibles”.Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit dimanche d’accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Ursula von der Leyen et avec Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s’impliquer “intensivement” pour tenter d’arriver à une solution. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d’une “guerre commerciale” au sein du monde occidental.”L’Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L’Italie fera sa part. Comme toujours”, a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l’accuse de manquer de fermeté face à Washington.Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d’un ralentissement économique mondial.

Wall Street sans entrain face aux pressions commerciales de Trump

La Bourse de New York évolue sans grand dynamisme lundi, montrant de légers signes d’inquiétude face aux nouvelles annonces douanières de Donald Trump, à l’entame d’une semaine riche en données économiques.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones grappillait 0,07%, l’indice Nasdaq lâchait 0,10% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,09%.”Les annonces concernant les droits de douane partagées au cours du week-end semblent très importantes. Mais une fois de plus, le marché choisit de ne pas s’en émouvoir outre mesure”, a commenté auprès de l’AFP Steve Sosnick, analyste d’Interactive Brokers.Le président américain a annoncé samedi l’imposition dès le 1er août de droits de douane de 30% sur les produits provenant du Mexique et de l’Union européenne importés aux Etats-Unis.Cette décision a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.Malgré les menaces de M. Trump sur un possible relèvement des surtaxes américaines en cas de rétorsion, la Commission européenne a proposé lundi aux 27 pays de l’UE une liste de représailles possibles à hauteur de 72 milliards d’euros.Le calme de la place américaine face à ces annonces “est fondé sur la conviction que des droits de douane moins élevés seront négociés et que, quoi qu’il arrive sur le front commercial, il n’y aura pas d’impact délétère sur l’économie ou l’inflation”, a jugé Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com.Les investisseurs pourront avoir un premier aperçu de ces effets cette semaine avec la publication de plusieurs indicateurs clés sur l’état de santé de l’économie américaine, dont l’inflation côté consommateurs (CPI) et producteurs (PPI).Jusqu’à présent, le marché “a montré qu’il aime les bonnes données et ne réagit pas mal aux mauvaises”, a rappelé M. Sosnick. Selon l’analyste, “il est toutefois difficile d’ignorer les données liées à l’inflation” en raison de leur importance dans la décision de la Réserve fédérale (Fed) de modifier, ou non, ses taux directeurs.La grande majorité des investisseurs estiment que la banque centrale américaine va maintenir ses taux à ce niveau à l’issue de sa prochaine réunion, selon l’indicateur publié par CME, FedWatch.Mais ils sont de moins en moins à anticiper une baisse de taux en septembre.”Plus les droits de douane sont repoussés, plus il est difficile pour la Fed d’agir, car elle veut voir les effets des droits de douane avant de faire quoi que ce soit en matière de taux”, a assuré M. Sosnick.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans était stable par rapport à la clôture vendredi, à 4,41%.Côté entreprises, le groupe pharmaceutique Kenvue (+0,82% à 21,53 dollars), fabricant du Tylenol et des produits Neutrogena, avançait après avoir annoncé la démission de son patron, Thibault Mongon.Les valeurs associées au secteur des cryptomonnaies profitaient des nouveaux sommets atteints par le bitcoin, à l’image des plateforme d’échange Coinbase (+1,76% à 393,88 dollars) et Robinhood (+1,24% à 99,56 dollars) ou du “mineur” (créateur de monnaie numérique) Riot Platforms (+7,02% à 13,29 dollars).Le spécialiste des véhicules électriques Tesla (+1,21% à 317,31 dollars) avançait après des déclarations de son patron Elon Musk assurant que les actionnaires de l’entreprise se verront proposer un projet d’investissement au capital de la start-up xAI, autre société contrôlée par M. Musk.

Comment l’Europe a été prise de court par Trump sur les droits de douane

Tout au long de la semaine dernière, diplomates, responsables et fonctionnaires européens ont fermement cru à la possibilité d’un accord avec Donald Trump sur les droits de douane. Jusqu’à ce qu’une lettre du président américain vienne tout bouleverser.La décision unilatérale du milliardaire républicain d’imposer des droits de douane de 30% aux produits européens entrant aux Etats-Unis — soit trois fois le taux en vigueur — a pris les 27 Etats membres de l’UE de court.”J’ai été surpris. Nous étions tous plutôt optimistes quant à la perspective de conclure un accord de principe” avec les Etats-Unis, a confié Ville Tavio, ministre finlandais chargé des questions commerciales.Et pour cause: depuis plusieurs jours, la Commission européenne relayait des signaux résolument positifs émanant de ses tractations avec Washington. Un “bon échange” entre la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen et Donald Trump; des discussions “productives” entre le commissaire Maros Sefcovic, chargé de négocier l’accord, et ses homologues américains…Autant d’éléments qui nourrissaient l’espoir d’un compromis négocié.L’accord imaginé? Une taxe générale de 10% imposée par les Etats-Unis sur les importations européennes, assortie de nombreuses exemptions pour des secteurs clé comme l’acier, l’automobile, la pharmacie ou l’aéronautique.- Pas de lettre? -Même lorsque Donald Trump a commencé à envoyer ses premières lettres lundi dernier — imposant 25 % de droits de douane à la Corée du Sud et au Japon, puis 50 % au Brésil — les Européens n’étaient toujours pas particulièrement inquiets.”D’après ce que je comprends, nous ne recevrons pas de lettre”, avançait Olof Gill, un porte-parole de la Commission mercredi, confiant dans les chances d’un accord imminent entre Bruxelles et Washington.Même son de cloche vendredi, en début d’après-midi. “De notre côté, nous sommes prêts”, à conclure un accord, répétait Olof Gill. “Voyons ce qui se passe quand nos amis à Washington se réveillent dans quelques heures.”Le couperet est finalement tombé peu après, quand la Commission a reçu la nouvelle que des droits de douane de 30% seraient imposés sur tous les produits européens entrant aux Etats-Unis, à partir du 1er août.L’information est rapidement partagée avec les responsables des plus grandes capitales européennes. D’autres n’apprennent la nouvelle que lorsque la missive, signée au feutre noir par le président américain, est publiée sur le réseau de Donald Trump samedi, en début d’après-midi, heure européenne.Plusieurs chefs d’Etat montent au créneau, comme le président français Emmanuel Macron, qui exprime “sa très vive désapprobation”, exhortant désormais l’Union européenne à défendre ses intérêts.La lettre de Donald Trump décrétant ces droits de douane est-elle à prendre pour argent comptant? Ou s’agit-il simplement d’une façon d’augmenter la pression sur les Européens?Réunis à Bruxelles lundi, les ministres européens chargés du commerce extérieur ont tous exprimé l’espoir de parvenir à une solution négociée avec Washington d’ici le 1er août.”Je ne peux pas m’imaginer en rester là sans effort véritable”, a affirmé le discret Maros Sefcovic, promettant d’échanger à nouveau avec ses homologues américains, Jamieson Greer et Howard Lutnick, possiblement dès lundi.

Wall Street ouvre sans entrain face aux pressions commerciales de Trump

La Bourse de New York a ouvert sans grand dynamisme lundi, montrant des signes d’inquiétude face aux nouvelles annonces douanières de Donald Trump, à l’entame d’une semaine riche en données économiques.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,15%, l’indice Nasdaq grappillait 0,03% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,09%.

Amélie de Montchalin, ministre cash pour budget désargenté

Incarnation de la génération Macron éclose en 2017, Amélie de Montchalin s’est imposée aux Comptes publics en mêlant accents techno et style cash, usant volontiers du registre de la dramatisation à l’heure où le Premier ministre doit présenter mardi un budget 2026 sous le sceau de la rigueur. Quarante ans à peine, déjà quatre maroquins ministériels derrière elle, et même sa mini traversée du désert: Amélie de Montchalin, qui a commencé sa carrière politique il y a huit ans en étant élue députée de l’Essonne avec la vague En Marche, représente l’essence de ces carrières fulgurantes qu’Emmanuel Macron a suscitées. Cette économiste de formation était pourtant sortie du premier gouvernement d’Elisabeth Borne par la petite porte. Battue aux législatives de l’été 2022 par le socialiste Jérôme Guedj, elle avait quitté le ministère de la Transition écologique après 45 jours seulement en fonction. Un coup d’arrêt pour celle qui a suivi un parcours prestigieux – études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) -.Elle était devenue représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, quand elle a été rappelée à la surprise générale fin décembre 2024 par François Bayrou soucieux de constituer un “gouvernement de poids lourds”. Les deux se connaissent peu, même si M. Bayrou, qui a lui-même eu son lot d’avaries durant sa carrière, lui avait adressé un SMS d’encouragement après sa défaite.   Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais “directe, solide et bosseuse”, Amélie de Montchalin a creusé son sillon à Bercy, après avoir oeuvré pendant deux ans au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (2020-2022).A l’heure de dessiner un budget marqué par un net tour de vis pour dégager 40 milliards d’économies, elle écume les matinales télés et radios pour alerter sur la situation des finances publiques. Il faut “avoir du courage”, exhorte-t-elle, car “c’est le dernier moment”, au risque “qu’un jour, les institutions internationales décident pour nous” et disent à la France “quelles réformes faire”. Dramatisation pour mieux faire accepter la pilule des efforts à venir ? Plutôt exercice de “transparence et style direct vis-à-vis des menaces qui nous attendent”, rétorque son entourage.- “Toupet” -“Sa fermeté est l’apanage d’une ministre du Budget”, décrypte un conseiller de Bercy qui note la “complémentarité” du binôme formé avec le ministre de l’Economie Eric Lombard, 67 ans. Deux générations, deux matrices politiques – elle venant originellement de la droite, lui de la gauche -, mais aussi deux styles à l’heure de mener en tandem les négociations avec les forces politiques.”Elle est l’incarnation de l’orthodoxie budgétaire dans toute sa splendeur”, estime auprès de l’AFP Jérôme Guedj, son tombeur dans l’Essonne mais aussi un de ses interlocuteurs dans les discussions budgétaires. M. Lombard et Mme Montchalin forment “un genre de duo good cop – bad cop” qui est “quelque part l’incarnation du +en même temps+ macroniste”, ajoute-t-il.”On a l’impression qu’elle ne doute jamais, alors que Lombard donne parfois l’impression de plus s’interroger”, observe de son côté l’Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée.Si ce dernier est “en total désaccord avec la politique” d’Amélie de Montchalin, il lui voit aussi “beaucoup de qualités”, parmi lesquelles “la technicité” et… un certain “toupet”, sourit-il auprès de l’AFP.Même le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, généralement peu avare de critiques envers le gouvernement, est ressorti plutôt satisfait de son rendez-vous à Bercy au début du mois – “le premier en trois ans que j’ai trouvé intéressant”, dit-il -, appréciant que la ministre “soit “dans une logique de faire un travail de fourmi, d’analyse des dépenses”.”Amélie ne baratine pas. C’est ce qui a été apprécié par les forces politiques: elle ne change pas de discours selon ses interlocuteurs”, souligne son entourage.Ces dernières semaines, la ministre a multiplié les ballons d’essai, comme fusionner ou supprimer un tiers des opérateurs de l’État ou défendre une “pause” sur certaines dépenses, notamment sociales, en 2026, la suppression de l’abattement fiscal des retraités, etc. Elle a aussi sermonné ses collègues, priés de se serrer la ceinture, en leur lançant dans le Journal du Dimanche le mois dernier, fidèle à son franc-parler: “le compte n’y est pas”.

Les exportations chinoises dopées en juin par la trêve commerciale

Les exportations chinoises ont bondi en juin, selon des données officielles publiées lundi, dépassant les prévisions des économistes après la conclusion par Washington et Pékin d’une trêve pour réduire leurs tensions commerciales.D’après les douanes chinoises, les exportations ont grimpé de 5,8% sur un an le mois dernier, dépassant les prévisions d’économistes sondés par l’agence Bloomberg, qui tablaient sur une hausse de 5%. Les importations ont également grimpé de 1,1%, là encore au-delà des anticipations du marché.Des chiffres cruciaux pour Pékin: les exportations chinoises, qui ont atteint des niveaux records l’an dernier, font office de moteur pour une économie nationale en perte de vitesse.L’Etat-parti chinois peine en effet à maintenir ses niveaux de croissance passés depuis la fin de la pandémie, en raison d’une longue crise du secteur immobilier, d’une consommation intérieure chroniquement faible et d’un chômage élevé chez les jeunes.La guerre commerciale avec les Etats-Unis déclenchée au début de l’année par le président américain Donald Trump a aggravé la situation. Mais le mois dernier, Washington et Pékin se sont accordés sur le cadre d’un accord lors de discussions à Londres, sans pour autant régler les différends persistants.Conséquence de cette précaire trêve, les exportations chinoises à destination des Etats-Unis ont augmenté de 32,4% en juin par rapport au mois précédent, avec quelque 38,2 milliards de dollars de marchandises expédiées vers la première économie mondiale.Zichun Huang, de Capital Economics, y voit un impact positif de la trêve commerciale sino-américaine. Pour un autre analyste, Zhiwei Zhang, ces chiffres montrent la dynamique engagée par les entreprises chinoises pour accélérer le rythme des cargaisons à destination des Etats-Unis, en prévision de futurs droits de douane réétablis après la fin de la pause actuelle.Et “la vigueur des exportations (…) devrait permettre de maintenir la croissance du PIB autour de l’objectif gouvernemental de 5% au deuxième trimestre”, qui doit être rendu public mardi, analyse l’économiste de Pinpoint Asset Management.Mais “les perspectives pour le second semestre de l’année restent incertaines”, ajoute-t-il.Pékin “espère que les Etats-Unis continueront de travailler avec la Chine dans la même direction”, a déclaré lundi le responsable des douanes chinoises, Wang Lingjun, lors d’une conférence de presse diffusée par la télévision publique CCTV.”Le chantage et la coercition ne mènent nulle part. Le dialogue et la coopération sont la bonne voie à suivre”, a-t-il ajouté.

Vague d’inquiétude à la Bourse de Paris après les annonces douanières de Trump

La Bourse de Paris perd du terrain lundi, minée par l’incertitude après l’imposition par le président américain durant le week-end de 30% de droits de douane sur les produits de l’Union européenne dès le 1er août.Vers 10H00 heure locale, l’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, perdait 0,52%, soit 40,79 points, pour s’établir à 7.788,50 points. Vendredi, la Bourse de Paris avait terminé en baisse de 0,92%.”Les marchés d’actions européens ont légèrement reculé lundi matin après que le président Trump a annoncé l’instauration de droits de douane de 30% sur l’Union européenne” à partir du 1er aout, commente Neil Wilson, analyste pour Saxo Markets.L’UE veut discuter lundi avec les négociateurs américains, a déclaré le commissaire européen pour le Commerce Maros Sefcovic.”J’ai l’intention de m’entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m’imaginer en rester là sans effort véritable”, a-t-il déclaré avant une réunion des ministres du Commerce de l’UE à Bruxelles pour affiner leur stratégie face à la dernière offensive de Donald TrumpAprès la menace du président américain, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a annoncé dimanche que l’UE n’allait pas riposter pour l’instant, dans l’espoir d’obtenir un accord avant la date butoir du 1er août.”On ne sait pas très bien comment Bruxelles pourrait répondre aux demandes de Trump”, souligne Patrick Munnelly, de Tickmill Group. “Les droits de douane européens sur les produits américains sont déjà faibles, laissant peu de marge pour des réductions, et accepter des exemptions fiscales ou réglementaires poserait de sérieux problèmes politiques en interne.”Chikungunya: feu vert pour ValnevaL’Agence européenne du médicament (EMA) a levé vendredi ses restrictions temporaires d’utilisation du vaccin contre le chikungunya Ixchiq développé par le laboratoire Valneva, auprès des personnes de plus de 65 ans, mais avec des précautions d’usage.Les investisseurs ont salué la nouvelle en Bourse, le titre Valneva grimpant de 7,31% à 2,70 euros vers 10H00 heure de Paris.A la Réunion, siège d’une épidémie majeure de chikungunya, la vaccination est devenue presque inexistante en juin après que le vaccin Ixchiq n’a plus été recommandé aux plus de 65 ans, à la suite d’effets indésirables graves chez certains d’entre eux.

Droits de douane: les ministres européens cherchent une riposte face à Trump

Les ministres du Commerce de l’Union européenne se réunissent lundi à Bruxelles pour affiner leur stratégie face à la dernière initiative de Donald Trump, qui a annoncé l’imposition le 1er août de droits de douane de 30% sur les produits européens importés aux Etats-Unis.La décision du président américain a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington. La présidente de la Commission européenne – qui négocie au nom des Etats membres de l’UE -, Ursula von der Leyen, préfère faire le dos rond. Elle a annoncé dimanche que l’Union européenne n’allait pas riposter pour l’instant aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, dans l’espoir d’obtenir un accord qui s’avérerait moins douloureux.”Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu’au 1er août”, a déclaré Mme von der Leyen.- “Nous préférons une solution négociée” -Les négociations devraient donc se poursuivre. Des diplomates ont néanmoins souligné qu’un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l’Union européenne.L’UE a déjà menacé en mai d’imposer des droits de douane sur des produits américains d’une valeur d’environ 100 milliards d’euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient – quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à “défendre résolument les intérêts européens” et à “accélérer la préparation de contre-mesures crédibles”.Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit dimanche d’accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s’impliquer “intensivement” pour tenter d’arriver à une solution. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d’une “guerre commerciale” au sein du monde occidental.”L’Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L’Italie fera sa part. Comme toujours”, a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l’accuse de manquer de fermeté face à Washington.- Acier et aluminium -Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d’un ralentissement économique mondial.Mais son gouvernement subit des pressions pour conclure des accords avec des partenaires commerciaux après avoir promis une série d’arrangements.Jusqu’à présent, les responsables américains n’ont dévoilé que deux accords, avec le Royaume-Uni et le Vietnam, ainsi qu’une réduction provisoire des droits de douane avec la Chine.L’UE, comme des dizaines d’autres économies, devait voir le niveau de droits de douane qui lui sont appliqués par les Américains augmenter à partir d’un taux de base de 10% le 9 juillet mais M. Trump a reporté la date limite au 1er août.Dans sa lettre envoyée à Bruxelles et rendue publique samedi, M. Trump a cité l’importance du déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis l’UE pour justifier ses nouvelles taxes de 30%.Ce taux est nettement plus élevé que les 20% que le président américain avait dévoilés en avril, avant de faire marche arrière lorsque les marchés boursiers s’étaient effondrés.En réponse aux droits de douane américains de 25% imposés sur l’acier et l’aluminium – parallèlement à ceux évoqués sur les autres importations -, la Commission européenne avait préparé des taxes sur des produits américains d’une valeur d’environ 21 milliards d’euros.Mais elle avait annoncé en avril la suspension de ces mesures pour laisser la place à un accord commercial plus large avec le gouvernement Trump. Ces taxes devaient entrer en vigueur dans la nuit de lundi à mardi – avant d’être à nouveau suspendues.