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Le gouvernement américain demande le démantèlement de l’activité publicité de Google

Le gouvernement américain a demandé vendredi à un juge fédéral d’ordonner le démantèlement de l’activité publicité en ligne de Google, estimant qu’il n’est pas possible de croire aux engagements d’évolutions annoncés par le géant du numérique.Les représentants du gouvernement ont fait cette demande en conclusion de leur plaidoirie dans le procès sur les outils de publicité en ligne développés par Google et utilisés par les éditeurs de sites internet pour vendre des espaces publicitaires.Le département de la Justice, ainsi que plusieurs Etats américains, reprochent à Google de créer des situations de monopole sur le marché de la publicité en ligne, en agissant de “manière illégale et évoluant sans arrêt depuis une décennie”.Selon eux, le groupe contrôle plusieurs aspects essentiels de ce marché, en particulier les plateformes où les sites peuvent vendre leurs espaces publicitaire et celle où les transactions sont réalisées, ayant ainsi la main sur une immense demande publicitaire.La décision du juge devrait être connue dans les prochains mois.D’après des documents internes, Google se compare ainsi à Goldman Sachs ou Citibanks possédant Wall Street.”Nous devons régler le problème et nous estimons que la meilleure solution est de démanteler le monopole de Google, ce qui créera un nouveau concurrent”, a justifié sur X la procureure adjoint en charge du dossier, Gail Slater.Google estime pour sa part qu’une telle proposition serait un abus de pouvoir de la part du gouvernement qui déstabiliserait le marché, assurant que ses outils apportent efficacité et innovation, et que séparer les différentes activités est techniquement impossible.Selon Laurel Kilgour, analyste pour le American Economic Liberties Project présente à l’audience, le juge a exprimé ses inquiétudes sur le fait qu’une procédure d’appel puisse inverser sa décision dans plusieurs années.Cette audience était la conséquence d’une décision d’un autre juge fédéral cette année qui avait conclu que Google avait volontairement créé les conditions d’un monopole sur ces outils du marché publicitaire.Il s’agit désormais de trouver les solutions les plus efficaces pour y remédier, le démantèlement étant le choix le plus extrême.Il s’agit du deuxième procès anti-monopole visant le groupe californien cette année.En septembre, un juge avait rejeté une demande similaire du ministère de la Justice, concernant cette fois l’activité de recherche en ligne, que le gouvernement souhaitait être séparée du reste du groupe.Des procédures qui entrent dans le cadre d’une offensive plus large de la part du gouvernement pour tenter de remettre de la concurrence dans le secteur numérique, sans grand résultat jusqu’ici.

Ubisoft finalise son accord avec Tencent et rassure la Bourse

Après une semaine de suspension, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a comme prévu repris vendredi sa cotation à la bourse de Paris, rassurée par ses résultats semestriels, le groupe annonçant après la clôture avoir finalisé l’entrée du géant chinois de la tech Tencent au capital d’une filiale.”Je suis très heureux d’annoncer la finalisation de notre partenariat stratégique avec Tencent, qui devient désormais actionnaire minoritaire de notre nouvelle filiale, Vantage Studios” s’est félicité vendredi soir le PDG de l’entreprise Yves Guillemot dans un communiqué.Valorisée à 3,8 milliards d’euros, cette nouvelle filiale regroupant les trois sagas phares d’Ubisoft (“Assassin’s Creed”, “Far Cry” et “Rainbow Siw”) est désormais détenue à hauteur de 26,32% par le groupe chinois, qui comme prévu injecte en échange 1,16 milliard d’euros.Vantage Studios “demeure exclusivement contrôlé et consolidé par Ubisoft”, indique l’éditeur, et la transaction est assortie de plusieurs conditions: l’entreprise française s’engage notamment à “conserver la majorité du capital social et des droits de vote” de sa filiale pendant deux ans, et Tencent ne pourra pas monter ou baisser sa participation pendant cinq ans, à moins que son partenaire ne perde sa majorité.Cette transaction permettra de désendetter le groupe, “tout en offrant une flexibilité financière accrue pour accompagner sa transformation”, selon l’entreprise.- Nouvelle organisation -Elle a ainsi l’objectif d'”accélérer la croissance des trois plus grandes franchises d’Ubisoft” pour “générer des revenus annuels de plus d’un milliard d’euros”.Basée en France, cette nouvelle filiale, co-dirigée par Christophe Derennes et Charlie Guillemot, fils d’Yves, s’inscrit dans une réorganisation plus large d’Ubisoft en “maisons créatives”, dont les détails seront dévoilés en janvier.Plus tôt dans la journée, Ubisoft avait présenté ses résultats du premier semestre de son exercice décalé 2025-2026, après une semaine de suspension à la bourse de Paris, demandée en annonçant le report de cette publication, alors que l’action avait plongé de près de 50% depuis le début de l’année.Lors d’une conférence téléphonique vendredi, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés, ce qui explique le report, annoncé à la dernière minute et sans explication. Ce report avait provoqué une vague d’incertitude et de rumeurs autour du géant français des jeux vidéo, qui compte dans son catalogue des jeux majeurs comme “Assassin’s Creed”, “Far Cry” ou “Just Dance”.S’il s’agit bien d’un problème de conformité “mineur” selon Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché chez eToro, ce report “ne fait pas très sérieux”, d’autant qu’il a “créé une incertitude sur les marchés”, estime-t-il.- “Dynamique positive” -La bourse de Paris a accueilli favorablement le retour sur les marchés d’Ubisoft, qui présente des résultats financiers en nette amélioration sur le semestre. Le cours de l’éditeur français a ainsi fini vendredi en hausse de 3,87%, à 7,03 euros.Sur les six premiers mois de son exercice 2025-2026 décalé, l’éditeur a annoncé avoir enregistré un “net bookings” (“réservations nettes”, soit les ventes hors revenus différés, son indicateur de référence) “supérieur à ses prévisions”, à 772,4 millions d’euros, en hausse de 22,6% à taux de change constants.Il explique cette performance “par des partenariats plus solides qu’attendu” ainsi que par “la contribution significative des séries TV en prises de vues réelles et d’animation”.Le groupe s’est notamment félicité de la “dynamique positive” autour de sa franchise phare “Assassin’s Creed”, indiquant qu’elle avait “dépassé” ses attentes.Ubisoft maintient ses objectifs financiers pour l’année, avec des revenus stables sur un an et un résultat opérationnel proche de l’équilibre.Dans un contexte mondial de crise de croissance pour tout le secteur du jeu vidéo, Ubisoft a enchaîné plusieurs revers ces dernières années, avec des lancements de jeux en demi-teinte et l’arrêt précoce de son jeu de tir en ligne “XDefiant”.Depuis 2023, l’éditeur français poursuit un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné la fermeture de plusieurs studios à l’étranger et le départ de plus de 3.000 salariés.Le groupe, qui comptait fin septembre 17.097 employés, a enclenché en octobre “un programme de départs volontaires ciblé” et “un projet de restructuration” dans ses studios du nord de l’Europe, notamment en Suède et en Finlande.

LVMH renfloue Le Parisien/Aujourd’hui en France à hauteur de 150 millions d’euros

Le géant français du luxe LVMH, piloté par le milliardaire Bernard Arnault, a validé vendredi le renflouement du Parisien/Aujourd’hui en France, dont il est propriétaire, à hauteur de 150 millions d’euros, donnant un peu d’air au journal, objet de rumeurs de future vente.Cette recapitalisation “répond au respect de nos obligations légales” et “garantit de ce fait la stabilité de notre activité, essentielle à la mission d’information accomplie chaque jour avec rigueur par notre rédaction”, a fait valoir la direction du groupe Les Echos-Le Parisien, dont fait partie le quotidien, dans une déclaration transmise à l’AFP.Dans un message interne consulté par l’AFP, le PDG du groupe Pierre Louette et la directrice générale par intérim Anne-Violette Revel de Lambert ont précisé que la recapitalisation interviendrait “d’ici la fin du mois de novembre” via Ufipar, holding contrôlée par LVMH.Cette opération, qui “permettra de combler (les) pertes passées et de reconstituer (les) capitaux” propres, “traduit le soutien constant de l’actionnaire envers Le Parisien”, se félicitent les deux dirigeants. LVMH avait déjà renfloué en 2018 son groupe de médias Les Echos-Le Parisien à hauteur de 83 millions d’euros, puis Le Parisien/Aujourd’hui en France pour 65 millions d’euros en 2022.Alors que le quotidien fait l’objet de rumeurs de vente depuis plusieurs mois, cette recapitalisation était très attendue, notamment par les salariés, compte tenu des pertes du journal, qui ont atteint quelque 30 millions d’euros en 2024.- “Nouveaux efforts” -Mais “on nous promet derrière une restructuration, donc de nouveaux efforts”, avait déclaré début novembre à l’AFP Aymeric Renou, délégué syndical SNJ (Syndicat national des journalistes) du journal.Le Parisien/Aujourd’hui en France, dans le giron de LVMH depuis 2015, vient de connaître un plan de réorganisation pour accélérer la transition numérique, avec la suppression de près de 40 postes. Cela “menace la qualité éditoriale”, avaient estimé les salariés, actuellement au nombre de 390 équivalents temps plein, dont 349 journalistes.  Dans une motion adoptée mardi en assemblée générale, les salariés ont exigé que la direction “garantisse que les services soient correctement dimensionnés, avec des conditions de travail acceptables”.Ils ont aussi rappelé leur attachement “au maintien d’un titre de presse d’information nationale et locale composé de journalistes indépendants”, à l’approche de “l’échéance cruciale des élections municipales”.Le 15 octobre, LVMH avait déjà demandé à M. Louette de présenter un plan stratégique pour ramener le titre à l’équilibre, selon le compte-rendu d’un participant à une réunion du comité de groupe du géant du luxe.La direction de LVMH avait assuré que l’option d’une vente n’était pas à l’ordre du jour mais ne pouvait être exclue s’il n’y avait pas de consensus sur la mise en place de ce plan de réduction des pertes, selon le même document.Depuis septembre, les journalistes du quotidien s’inquiètent d’un éventuel projet de vente au milliardaire conservateur Vincent Bolloré.Malgré la recapitalisation, cette option “ne semble pas écartée” et “nous restons dans l’attente d’une déclaration ferme de Bernard Arnault” à ce sujet, a déclaré à l’AFP un membre de la rédaction sous couvert d’anonymat.Lors du comité de groupe du 15 octobre, LVMH avait assuré que la vente restait une rumeur, affirmant qu’il n’y avait pas de processus en cours, selon le compte-rendu.Deux journées de grève avaient eu lieu fin septembre, pour s’opposer à une éventuelle vente du journal au groupe Bolloré et exiger l’embauche de 17 CDI pour combler des départs. Le Parisien/Aujourd’hui en France est le 3e quotidien le plus diffusé en France en cumulant son édition nationale et son édition régionale, avec 260.000 exemplaires vendus par jour, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM).

Location-gérance: la stratégie de Carrefour confortée par la justice

Carrefour va continuer à transférer des magasins en location-gérance après avoir gagné en justice vendredi contre la CFDT, pour qui cette stratégie s’apparente à un “plan social déguisé”.Vent debout contre un “modèle socialement dangereux”, la fédération des services CFDT, qui avait attaqué le géant de la distribution en mars 2024, a annoncé qu’elle ferait appel.Le syndicat, qui réclamait 23 millions d’euros d’indemnisation pour les salariés, selon lui lésés, et l’arrêt des transferts en location-gérance, a été débouté vendredi de l’ensemble de ses demandes, selon le jugement consulté par l’AFP. D’après le tribunal judiciaire d’Evry, duquel dépend le siège de Carrefour à Massy (Essonne), la CFDT n’a pas démontré “de manière suffisamment probante l’existence d’un abus de droit à la liberté d’entreprendre du groupe Carrefour”.”Nous contestons cette appréciation des faits”, a répondu le syndicat dans un communiqué. “Bien évidemment, on aurait préféré gagner, mais ce n’est qu’une première instance”, a déclaré à l’AFP Erwanig Le Roux, délégué CFDT du groupe Carrefour. – “Risques psychosociaux” -Depuis l’arrivée à sa tête d’Alexandre Bompard, en 2017, Carrefour fait évoluer son modèle vers de plus en plus de magasins en franchise et location-gérance – variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.Le groupe peut ainsi conserver sa part de marché commerciale et sortir de ses comptes des magasins déficitaires, tout en léguant certains coûts, comme les salaires, à un commerçant indépendant.Les salariés concernés gardent eux leur tenue aux couleurs de Carrefour, mais perdent certains avantages sociaux, passé un délai de 15 mois durant lequel peut être négocié un accord de substitution. Depuis 2018, 344 supermarchés et hypermarchés sont ainsi passés en location-gérance, concernant plus de 27.000 salariés, selon la CFDT.De son côté, le groupe Carrefour fait valoir que ce modèle a permis de sauver des magasins et des emplois dans un contexte fortement concurrentiel, comme l’avait dit en mai Alexandre Bompard.Dans son jugement, le tribunal a souligné “l’existence de négociations qui ont précédé puis accompagné ces passages en location-gérance et en franchise”. Il a également estimé que le lien, dénoncé par la CFDT, entre ces changements et “la dégradation de conditions de travail ou le développement de risques psychosociaux”, n’était pas démontré “de manière circonstanciée et objective”.- “Souffrance” -“Les entreprises en location-gérance et en franchise présentent une dépendance économique manifeste à l’égard du groupe Carrefour”, a redit la CFDT dans son communiqué.”Les conditions de travail y sont fortement dégradées, comme en atteste la mise en demeure toute récente de l’inspection du travail visant le magasin d’Etampes” (Essonne), a-t-elle insisté.De son côté, Carrefour a salué une décision judiciaire confirmant “la légalité du recours à la location-gérance et à la franchise, aussi bien dans son principe que dans ses modalités”.”Les passages en location-gérance et en franchise pourront se poursuivre en 2026″, s’est félicité le groupe.Cette année, 15 hypermarchés et 24 supermarchés sont passés en location-gérance, a rappelé Erwanig Le Roux, anticipant un “périmètre” similaire pour l’an prochain. La “souffrance” toujours rapportée par des salariés passés sous ce modèle “nécessite qu’on continue le combat”, a-t-il insisté. Si le jugement a de quoi soulager Carrefour, le litige avec la CFDT n’est pas son seul souci. L’Association des franchisés Carrefour (AFC), qui dit représenter 260 magasins, l’a assigné fin 2023 devant le tribunal de commerce de Rennes, dénonçant une relation commerciale déséquilibrée. Avec le soutien du ministère de l’Economie, qui a préconisé d’infliger à Carrefour une amende de 200 millions d’euros.Pour rassurer les marchés sur la stabilité de son actionnariat, le groupe vient d’annoncer l’entrée à son capital, à hauteur de 4%, de la famille Saadé, propriétaire de l’armateur marseillais CMA CGM et devenue son deuxième actionnaire. 

La Bourse de Paris termine sans élan

La Bourse de Paris a terminé à l’équilibre vendredi, au terme d’une semaine marquée par les craintes d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA) sur les marchés.Le CAC 40 est resté stable (+0,02%), en hausse de 1,58 point, à 7.982,65 points. La veille, il avait terminé en légère hausse de 0,34%, à 7.981,07 points.Sur une semaine, l’indice vedette parisien a cédé 2,29%.Il a été freiné par les craintes croissantes des investisseurs d’une bulle financière autour du secteur de l’intelligence artificielle, qui portait pourtant les Bourses mondiales depuis plusieurs mois.Après avoir salué les résultats du géant des puces spécialisées Nvidia mercredi, les investisseurs ont finalement été rattrapés par leurs craintes que les dépenses massives pour développer cette technologie et que les valorisations des géants de la tech ne soient trop élevées.”La question centrale est désormais savoir si et à quel point l’IA va avoir des effets positifs sur la productivité des entreprises”, explique à l’AFP Charlotte de Montpellier, économiste senior à ING. Les acteurs du marché ont en revanche pu apprécier les propos d’un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a estimé vendredi qu’il y avait “de la marge” pour une nouvelle baisse des taux directeurs à court terme.”Je continue de voir de la marge pour un nouvel ajustement à court terme” des taux directeurs, en décembre, a déclaré le président de la Fed de New York John Williams, en déplacement au Chili.Cette prise de parole est de bon aloi pour les investisseurs, car la probabilité d’une baisse des taux lors de la prochaine réunion de l’institution s’était considérablement réduite ces dernières semaines, sur fond d’inflation persistante aux États-Unis.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt français à échéance dix ans a atteint 3,47%, contre 3,49% la veille en clôture. La défense à la peineLes titres de la défense européenne ont reculé nettement après l’annonce du plan américain pour la paix en Ukraine, qui prévoit notamment que Kiev cède les régions de Donetsk et Lougansk dans l’est du pays à Moscou et que l’Ukraine renonce à adhérer à l’Otan.Or, la hausse des valeurs de la défense en Europe depuis plusieurs mois se base sur l’hypothèse d’une poursuite de ce conflit, qui pousse les pays européens à investir massivement dans leur armement.A Paris, Thales a cédé 3,77% à 226,90 euros et Dassault Aviation 3,06% à 265,80 euros.Ubisoft de retourL’éditeur français de jeux vidéo Ubisoft, dont la cotation a été suspendue pendant une semaine en raison d’un report de ses résultats semestriels, a pris 3,87% à 7,03 euros.Lors d’une conférence téléphonique, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés.

Budgets: Lecornu veut parvenir à un compromis, exclut à ce stade une loi spéciale

Le camp gouvernemental reste déterminé à parvenir à un compromis sur les budgets et à éviter le vote d’ici à la fin de l’année d’une loi spéciale destinée à assurer la continuité des finances publiques, a fait savoir vendredi Matignon.”Tous les participants veulent parvenir à un compromis”, a fait savoir l’entourage du Premier ministre Sébastien Lecornu à l’issue d’une réunion des groupes parlementaires soutenant le gouvernement, et des ministres chargés des budgets de l’Etat (PLF) et de la Sécurité sociale (PLFSS).”Il faut que cela fonctionne. Il faut parvenir à sortir des coups tactiques des extrêmes qui rendent la copie insincère”, a-t-on ajouté à quelques heures d’un rejet probable du projet de budget de l’Etat en première lecture à l’Assemblée.Toujours en cours d’examen, ce projet de budget de l’État pour 2026 risque de ne pas pouvoir être soumis à un vote définitif avant Noël, en raison d’un calendrier surchargé et de désaccords persistants.Vendredi après-midi les députés ont commencé à débattre du financement des collectivités locales, entrevoyant à peine le bout de la première partie du texte, consacré aux “recettes”. Ne convenant à personne, elle sera presque assurément rejetée, emportant ainsi tout le texte dont la partie “dépenses”, sans qu’elle soit examinée. Le vote est attendu dans la nuit ou samedi. L’ensemble du texte initial serait envoyé au Sénat, qui devrait s’en saisir le 27 novembre dans l’hémicycle.Une source gouvernementale suggère de regarder les “explications de vote” à l’Assemblée, anticipant “plusieurs nuances de +non+” entre “+je censure, c’est la destitution ou rien+ et +je vote contre mais je considère telle ou telle mesure+”.A la première lecture “les députés se comptent”, mais la deuxième lecture “sera le juge de paix et l’heure des compromis”, ajoute cette source, qui espère une adoption du PLFSS pour envoyer “un signal positif” sur les débats concernant le PLF.- Rendez-vous “précipité” -A la “mi-temps du processus budgétaire”, la réunion à Matignon qui a duré près de deux heures visait, selon l’entourage du Premier ministre, à “articuler le travail entre les députés et les sénateurs” et à “préparer les nouvelles et prochaines lectures”.Mais le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez n’était pas présent ni représenté. Son homologue au Sénat Mathieu Darnaud était représenté par Frédérique Puissat.Le rendez-vous a été “précipité, on a bien compris que ça allait finir en loi spéciale”, résume un cadre du socle, qui a séché le déjeuner rue de Varenne.La veille, le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait annoncé que le gouvernement présenterait un projet de loi spéciale si les parlementaires ne parvenaient pas à terminer l’examen des budgets “avant le 31 décembre”.La loi spéciale, qui permet à l’Etat de continuer à percevoir les impôts existants, accompagnée d’un décret gelant les dépenses, a été utilisée fin 2024 après la chute du gouvernement de Michel Barnier.Ce qui écarte le scénario d’un recours à des ordonnances pour faire passer le budget. Sébastien Lecornu “ne (le) souhaite pas”, a déclaré le ministre à propos de ces textes qui permettent au gouvernement d’adopter des mesures sans passer par la procédure législative ordinaire.La présentation d’un projet de loi spéciale, qui doit survenir en théorie avant le 19 décembre, entraînerait la reprise des débats pour un véritable budget “au début de l’année prochaine”, avait précisé M. Panifous, dans des propos lors d’une conférence des présidents du Sénat et confirmés par son entourage.Un autre scénario, mis en avant par le rapporteur général du budget Philippe Juvin dans une interview au Figaro, serait que le gouvernement revienne sur sa décision de ne pas utiliser l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, et tente de faire passer avant la fin de l’année son budget par ce moyen, en escomptant la non-censure du PS. Quant au budget de la Sécurité sociale, il est en cours de profonde réécriture au Sénat. La chambre haute, dominée par la droite, continuait vendredi de remanier la copie, rejetant les concessions du gouvernement au PS.bur-parl-are/hr/bow

“La lumière n’est jamais venue”: au procès Lafarge, une cimenterie dans le chaos syrien

Pour la première semaine de débats au fond du procès à Paris de Lafarge pour financement du terrorisme, les ex-responsables de la multinationale ont cherché à justifier le maintien, pour “un peu trop longtemps”, de leur cimenterie dans les tourbillons de la Syrie en guerre.Le groupe français et d’anciens responsables sont jugés pour le versement en 2013-2014, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), de plusieurs millions d’euros à des groupes jihadistes armés afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie.”Il y avait cette conviction que (la guerre) n’allait pas durer. Si on ne comprend pas ça, on ne comprend pas certaines décisions qui ont été prises”, explique vendredi au tribunal Bruno Pescheux, l’un des protagonistes du dossier en tant que directeur de la filiale syrienne de Lafarge de 2008 à l’été 2014.”Cette crise était un tunnel. Tout le monde nous disait que cette crise serait courte, qu’on allait voir la lumière. Mais en fait, la lumière n’est jamais venue.”Se succédant à la barre, les prévenus cherchent à casser le narratif selon lequel la cimenterie de Jalabiya, un investissement flambant neuf de 680 millions d’euros, a été maintenue en activité pour des raisons purement financières, au détriment de la sécurité de son millier de salariés. Les autres entreprises étrangères avaient plié bagage de longue date.”Quand j’ai pris la décision de fermer l’usine (en septembre 2014), je n’ai pas pensé une minute aux conséquences financières”, affirme mercredi à la barre l’ex-PDG de Lafarge, Bruno Lafont, tout en reconnaissant que l’infrastructure est restée opérationnelle “un peu trop longtemps”.Passé de puissant patron à la tête d’une entreprise de 65.000 salariés à simple prévenu devant la justice, Bruno Lafont relativise le poids de la Syrie pour une multinationale opérant dans une soixantaine de pays dans le monde.”Maintenir la Syrie n’était pas forcément bon pour le groupe du point de vue résultats. Mais c’était tout petit, donc ça ne pesait pas beaucoup”, balaie-t-il.- “Obligation” envers les salariés -Créée ex-nihilo après le rachat du cimentier égyptien Orascom en 2008, la filiale LCS était devenue pleinement opérationnelle avec l’entrée en service de la cimenterie en 2010.”C’était une équipe qui avait été formée, qui était capable de faire tourner une des cimenteries les plus modernes du Moyen-Orient, et une équipe qui, si on partait, n’avait plus rien”, déclare vendredi Bruno Pescheux, qui dit avoir ressenti “une obligation, un devoir” envers ses effectifs.Mais face aux questions d’avocats de parties civiles les interrogeant sur des kidnappings d’employés de l’usine à l’époque, les prévenus font valoir leur droit au silence.Fatigué par des années d’un “régime de tension permanente” – “quand le téléphone sonne, vous avez neuf chances sur dix que ça soit pour une mauvaise nouvelle” -, Bruno Pescheux obtient de sa hiérarchie d’être remplacé à l’été 2014 par Frédéric Jolibois, un cadre en provenance de Chine.Au tribunal, ce dernier soutient être tombé dans un “piège managérial” avec cette nomination. Devant ses juges, il évoque longuement les modalités de l’installation en Jordanie de sa famille pour son bien-être, “condition première d’une bonne expatriation”.Par contre, la guerre en Syrie, les versements de la multinationale à des groupes armés locaux, il soutient n’en avoir jamais entendu parler avant de prendre ses fonctions. Après coup, “on me parle d’un système de racket, on doit payer pour laisser notre marchandise passer. Étonnement. Je me dis +tiens, Lafarge fait ça ?+”.Son ignorance de l’affaire à l’époque semble telle que les procureurs du parquet national antiterroriste font mine de s’étonner qu’il soit arrivé “les mains dans les poches” à la tête de la branche d’un pays en guerre civile. Le prévenu s’agace, parle d’avoir pris à l’époque des vacances en France “bien méritées”.”Gardez-en sous la pédale, M. Jolibois”, le calme la présidente Isabelle Prévost-Desprez, “parce que ça va être compliqué pour vous. Très compliqué.”Mi-septembre 2014, la cimenterie de Jalabiya, tout juste évacuée, tombe aux mains des jihadistes de l’État islamique.Le procès est prévu jusqu’au 19 décembre. 

Les Bourses européennes terminent sans élan, les yeux sur l’IA

Les marchés boursiers européens ont terminé sans élan vendredi, au terme d’une semaine marquée par les craintes d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA).La Bourse de Paris est restée à l’équilibre (+0,02%), Londres a pris 0,13%. Francfort a cédé 0,80% et Milan 0,60%.

Centrale thermique de Saint-Avold: inquiétudes après l’alliance Kretinsky-TotalEnergies

L’avenir de la centrale à charbon Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle), qui doit prochainement être convertie au gaz, pourrait être mis en danger par l’alliance annoncée lundi entre son actuel propriétaire, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et TotalEnergies, s’inquiète la CFDT, interrogée vendredi par l’AFP.Selon Thomas About, délégué syndical CFDT à Saint-Avold, l’intégration du site lorrain dans la future coentreprise associant les deux partenaires ne concernera qu’une partie de ses installations appartenant à la holding tchèque EPH contrôlée par M. Kretinsky, et pas la centrale en elle-même. TotalEnergies et Daniel Kretinsky ont annoncé lundi s’allier dans la production d’électricité en Europe de l’Ouest via une coentreprise. Dans une opération valorisée à plus de 5 milliards d’euros, la major pétrolière va acquérir 50% d’un portefeuille d’actifs de production d’électricité (centrales à gaz et à biomasse, batteries) appartenant à EPH. La centrale de Saint Avold brûle du charbon pour son dernier hiver, avant une conversion prévue au gaz. Or TotalEnergies, interrogé par l’AFP, confirme ne pas prévoir d’acheter d’actifs liés au charbon dans le cadre de cette alliance.EPH précisait lundi qu’en France, “seuls quelques actifs sélectionnés seront possiblement apportés” à la coentreprise avec TotalEnergies, citant notamment “C.S.E. Coulomb, une entreprise de stockage d’électricité dans des batteries”. Contacté vendredi par l’AFP, EPH n’a pas souhaité faire d’autre commentaire.Une source au fait des discussions a déclaré à l’AFP que si EPH transformait la centrale de Saint-Avold en centrale à gaz, les deux groupes pourraient “étudier la possibilité de l’inclure, en tant que centrale à gaz, dans le périmètre de la coentreprise”, mais que ce n’est pas le cas à date.La conversion de la centrale du charbon vers le gaz représente un investissement d’une centaine de millions d’euros pour son propriétaire GazelEnergie – filiale française d’EPH -, qui avait souligné en avril que cela se ferait “sans coût pour les finances publiques”.Mais la scission du site d’Emile Huchet, avec d’une part la centrale de stockage d’énergie par batteries du site qui appartiendrait à la future coentreprise, et d’autre part la centrale à charbon qui doit être déclassée en mars 2026, risque de mettre en péril le projet de conversion en centrale au gaz, alerte Thomas About. A ses yeux, sans les revenus liés au site de stockage par batteries, GazelEnergie risque de ne pas financer la conversion de la centrale. “On ne peut pas finir comme ça sur un deal à 5 milliards (d’euros en actions entre TotalEnergies et Daniel Kretinsky) et en être exclus et nous laisser mourir comme ça. Ce n’est absolument pas entendable”, a martelé le syndicaliste.”Bercy est vigilant sur ce dossier et les délégués syndicaux échangeront bien avec le ministère la semaine prochaine”, a précisé le ministère de l’Industrie, sollicité par l’AFP.