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Chine: la croissance dépasse les 5% en juin, portée par les exportations

La croissance de l’économie chinoise a dépassé 5% au deuxième trimestre, selon des données officielles publiées mardi, notamment grâce à des exportations vigoureuses malgré une consommation intérieure toujours mitigée.La Chine est confrontée à plusieurs défis pour atteindre l’objectif officiel de croissance “d’environ 5%” pour 2025, compliqué par le bras de fer commercial engagé par le président américain Donald Trump.La deuxième économie mondiale fait aussi face à un moral des consommateurs en berne, sur fond de longue crise de l’immobilier et de prix stagnants.Malgré ces difficultés, le PIB chinois a officiellement grimpé de 5,2% au deuxième trimestre de l’année, soit un ralentissement de 0,2 point par rapport au trimestre précédent (+5,4%).Ce rythme est conforme aux prévisions d’économistes interrogés par l’AFP la semaine dernière – bien que certains appellent à prendre ces statistiques officielles avec des pincettes.Les marchés ont réagi de façon contrastée à ces annonces: après un bon départ, Hong Kong a réduit ses gains et Shanghai est passée dans le rouge.Ailleurs en Asie, Tokyo, Sydney, Singapour et Taipei ont terminé en hausse, tandis que Séoul, Wellington et Manille ont reculé.”L’économie nationale a résisté à la pression et a progressé de manière régulière malgré les défis”, s’est félicité mardi Sheng Laiyun, directeur adjoint du Bureau national des statistiques, vantant “des politiques macroéconomiques plus proactives et efficaces”.L’Etat-parti chinois a multiplié depuis l’an dernier les mesures de stimulation à la consommation, à l’image d’un vaste programme de subventions pour le remplacement de biens de consommation.Indicateur clé du moral des consommateurs, les ventes au détail en Chine ont grimpé de 4,8% en juin, un rythme toutefois inférieur aux prévisions d’économistes sondés par l’agence Bloomberg (+5,3%).La production industrielle a de son côté bondi de 6,8% en juin, dépassant les anticipations (+5,6%).Mais les économistes anticipent un ralentissement dans les mois à venir, que les exportations pourraient ne plus être en mesure de compenser. “La croissance est plus faible que ne le suggèrent les chiffres officiels”, affirme Zichun Huang de Capital Economics.”Avec des droits de douane appelés à rester élevés, une marge de manoeuvre budgétaire de plus en plus limitée et des vents contraires structurels persistants, la croissance devrait encore ralentir au second semestre”, ajoute l’économiste.- “Problèmes structurels” -Les exportations chinoises ont atteint des records l’an dernier et en début d’année, en partie stimulées par la crainte d’une aggravation du conflit commercial avec Washington.En juin, les exportations ont grimpé de 5,8% sur un an, selon les données des douanes chinoises.Mais cet effet d’anticipation pourrait s’atténuer dans les mois suivants, alertent les analystes. “Le prix à payer pour des exportations solides, c’est davantage de déflation”, souligne dans une note Louise Loo, économiste chez Oxford Economics.Or, la déflation est redoutée par les économistes car elle tend à freiner la consommation.Après quatre mois de déflation, les prix à la consommation ont légèrement augmenté en juin, selon des chiffres officiels publiés la semaine dernière, mais les prix à la sortie des usines ont chuté à leur rythme le plus rapide depuis près de deux ans.”Les efforts récents pour stimuler les dépenses (…) ont temporairement soutenu les ventes au détail”, note Sarah Tan, économiste chez Moody’s Analytics. Mais “ce soutien s’est révélé difficile à maintenir, (…) les autorités doivent s’attaquer aux problèmes structurels plus profonds qui freinent la consommation”.Sur le front international, des différends profonds persistent aussi entre Pékin et Washington, malgré un accord-cadre conclu lors de négociations à Londres le mois dernier.Les alliés de Kiev exhortent notamment la Chine — allié commercial clé de la Russie — à user de son influence pour stopper le président russe Vladimir Poutine dans son invasion de l’Ukraine.Le président américain a encore durci le ton lundi, avertissant les partenaires commerciaux de la Russie qu’il imposerait des droits de douane “très sévères” pouvant atteindre 100% si Moscou ne mettait pas fin à la guerre d’ici 50 jours.

Nissan cesse la production dans une usine japonaise pour réduire ses capacités

Le constructeur automobile japonais Nissan, en difficultés financières, arrêtera début 2028 sa production dans son usine d’Oppama (sud de Tokyo), dans le cadre d’une restructuration massive visant à réduire drastiquement ses capacités mondiales, a-t-il annoncé mardi.”L’entreprise prévoit de transférer et d’intégrer la production de véhicules de l’usine d’Oppama”, à l’extérieur de Yokohama, vers une autre usine située près de Fukuoka (sud-ouest du Japon), a précisé Nissan.La production à Oppama, un site employant environ 2.400 personnes et spécialisé dans la fabrication de véhicules hybrides, s’interrompra “à la fin de l’exercice fiscal 2027″, c’est-à-dire en mars 2028.Nissan a essuyé en 2024-2025 une perte nette annuelle colossale équivalant à 4,1 milliards d’euros, notamment en raison des coûts liés au plan de redressement engagé par l’entreprise.Fortement endetté, non rentable et miné par l’essoufflement des ventes sur ses marchés-clés, le constructeur avait annoncé en novembre vouloir réduire de 20% ses capacités de production totales.Nissan a précisé depuis qu’il entend réduire le nombre de ses usines de production de véhicules de 17 à 10 d’ici la fin de l’exercice 2027, pour ramener à 2,5 millions de véhicules par an ses capacités de production (hors de Chine).Le groupe nippon a par ailleurs annoncé viser 20.000 suppressions de postes dans le monde à la même date.”Aujourd’hui, Nissan a pris une décision difficile, mais nécessaire. Ce n’était pas facile (…) mais je suis convaincu qu’il s’agit d’une étape essentielle pour surmonter nos défis actuels”, a commenté mardi le PDG de Nissan, Ivan Espinosa, nommé pour orchestrer le plan de redressement.Le transfert de cette production est “la solution la plus efficace, compte tenu des capacités, de la rentabilité et du potentiel d’investissement”, a fait valoir Nissan, assurant que d’autres activités – recherche et développement, crash-tests – se poursuivront à Oppama.Les salariés actuellement en poste à l’usine d’Oppama y travailleront jusqu’à la fin de l’exercice 2027, leur avenir devant faire l’objet de discussions avec les organisations syndicales.Ouverte en 1961, l’usine d’Oppama a produit jusqu’à présent quelque 17,8 millions de véhicules au total.

Aux Etats-Unis, data center cherche électricité désespérément

“La centrale serait là”, pointe sur une carte Al Tomson, le maire de Davis, dans l’est des Etats-Unis. Cet ancien militaire se bat contre l’implantation, à la sortie de son village, de turbines à gaz destinées à alimenter en électricité un vaste centre de données.Ce projet, que l’Etat de Virginie-Occidentale essaye de “faire avaler de force” aux 600 habitants du village selon l’édile, n’est qu’un exemple de plus dans la course de vitesse que mène l’industrie de la tech pour alimenter en énergie ses serveurs, rendus plus gourmands que jamais par le boom de l’intelligence artificielle.Pour brancher à la hâte leurs milliers de data centers, les géants américains de l’informatique à distance (cloud) s’impliquent directement dans la production d’énergie. Et s’ils se tournent vers les énergies renouvelables et tentent de relancer le nucléaire, ils appellent aussi à la rescousse les énergies fossiles comme le gaz, peu cher.En Pennsylvanie, une ancienne centrale à charbon va désormais tourner au gaz pour alimenter un centre de données.En Géorgie, xAI, l’entreprise d’Elon Musk derrière le chatbot Grok, a directement branché à ses serveurs 35 turbines à méthane, le tout sans permis selon l’ONG Southern Environmental Law Center.L’avantage: un accès rapide et fiable à une grande quantité d’électricité. Car la part des centres de données dans la demande électrique aux Etats-Unis devrait passer de 4 à 5% actuellement à entre 6,7% et 12% d’ici 2028, selon une estimation gouvernementale.- Impuissance – Le réseau électrique américain “fait face à une croissance de la demande que nous n’avons pas vue depuis plus d’une génération”, alerte Todd Snitchler, patron de l’EPSA, qui représente un grand nombre de producteurs d’électricité.Pour y répondre, ils agissent sur tous les fronts. Un peu partout, la fin de vie des vieilles centrales est repoussée, des turbines additionnelles sont ajoutées en attendant que de nouvelles installations sortent de terre.Mais la soif liée à l’IA est telle que de plus en plus de géants de la tech en viennent à construire leurs propres centrales, en dehors du réseau. Quitte à le faire contre le souhait des habitants.A Davis, le maire et des centaines de ses administrés luttent depuis avril contre le projet de centrale de Fundamental Data. Pour Al Tomson, cette entreprise n’est qu’une “société écran” qui travaille “pour le compte d’une grande entreprise de la tech non identifiée.” Fundamental Data n’a pas répondu aux multiples sollicitations de l’AFP.Dans le bureau du maire est imprimée une carte sur laquelle on peut lire que les turbines à gaz, avec leurs rejets toxiques, seraient situées à “1,1 km d’habitants” du village touristique entouré de nature à trois heures de Washington. Mais Al Tomson se dit démuni. L’Etat de Virginie-Occidentale a récemment adopté une loi qui, pour attirer les milliards de dollars d’investissement dans les data centers, interdit aux élus locaux de prendre des mesures s’y opposant.  – Compétition mondiale – La frustration des habitants de Davis a débordé lors d’une réunion publique particulièrement tendue, fin juin. Pendant cinq heures, quelque 300 personnes ont interpellé des régulateurs chargés d’approuver un premier permis concernant la qualité de l’air, bien parti pour être accordé selon eux.A la sortie, des bénévoles distribuaient des panneaux “Non au complexe de data center” à installer dans son jardin – certains sont déjà placardés sur les vitrines des commerces. Mais ces opposants font face à un problème qui les dépasse.”Ne pas réussir à alimenter les centres de données nécessaires pour l’emporter dans la course à l’IA (…) permettrait à des nations concurrentes de décider des règles du monde numérique et de contrôler son infrastructure”, alerte un récent rapport du ministère américain de l’Energie.Certains, à Davis et en Virginie-Occidentale, sont favorables à ces projets, y voyant l’occasion de réindustrialiser une région sinistrée – la centrale proposée s’installerait sur le site même d’une ancienne mine de charbon.Car depuis que les emplois miniers sont partis, “nous avons besoin de quelque chose ici pour garder nos jeunes,” estime Charles Davis, chemise à carreaux et bottes de cuir, qui habite Thomas, un village proche.Jojo Pregley, elle, ne veut pas en entendre parler. “Beaucoup de monde a eu le cancer ici”, dit-elle, assise sur un banc devant sa maison, en compagnie de son mari Pat, 40 ans au fond de la mine. “On ne veut pas plus de pollution, de data center ou de quoi que ce soit d’autre.” 

Gaza: l’UE a des cartes en main pour sanctionner Israël mais hésite à les jouer

Les chefs de la diplomatie des pays de l’UE examinent mardi un ensemble de mesures à prendre éventuellement contre Israël pour sanctionner la violation des droits humains à Gaza, mais avec peu de chances de passer aux actes, selon des diplomates à Bruxelles.Il n’est pas certain qu’une mesure soit identifiée en priorité, a ainsi expliqué l’un d’entre eux. Un rapport de la Commission européenne, présenté fin juin aux Vingt-Sept, estime qu’Israël a violé l’article 2 de l’accord d’association qui l’unit à l’UE, en matière de respect des droits de l’homme.En conséquence, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a préparé une liste d’options possibles: suspension de l’accord tout entier, interdiction des exportations en provenance des territoires palestiniens occupés, révision de la politique de visas ou encore suspension de la partie commerciale de l’accord d’association.Mais, selon plusieurs diplomates européens, il est peu probable que les ministres prennent une décision, et même qu’ils discutent le détail de ces mesures.Et cela d’autant plus depuis l’annonce la semaine dernière par Mme Kallas d’un accord avec Israël censé permettre la livraison de davantage d’aide humanitaire à Gaza.Pour certains pays, cette supposée amélioration sur le terrain, qui reste toutefois à vérifier, éloigne toute perspective de sanctions à l’encontre d’Israël, au moins dans l’immédiat.”Je suis sûr qu’aucune (mesure) ne sera adoptée par les Etats membres”, a assuré lundi à Bruxelles le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar, venu participer à l’invitation de Mme Kallas à une réunion avec des responsables de la région, égyptien, palestinien et syrien.- “Progrès important” -Cet accord sur l’extension de l’aide humanitaire représente un “progrès important”, a souligné un diplomate européen, et ce n’est “pas le moment” de discuter d’une éventuelle suspension de l’accord d’association.Les 27 se sont montrés particulièrement divisés sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’Israël depuis le début de sa guerre à Gaza contre le Hamas, en réplique à l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 sur le sol israélien par ce mouvement islamiste palestinien.Plusieurs Etats membres, dont l’Allemagne, insistent sur le droit d’Israël à se défendre, dans le respect du droit international, tandis que d’autres, comme l’Espagne, dénoncent un “génocide” à l’encontre des Palestiniens de Gaza.Les 27 devraient toutefois trouver mardi un terrain commun pour réaffirmer la nécessité d’appliquer pleinement sur le terrain l’accord négocié par l’Union européenne pour accroître l’aide humanitaire à Gaza, selon ces diplomates.Cet accord prévoit une “augmentation substantielle du nombre de camions transportant quotidiennement des produits alimentaires et non alimentaires entrant à Gaza”, ainsi que l’ouverture de “nouveaux points de passage” au nord et au sud de la bande de Gaza, selon un communiqué rendu public par Mme Kallas.La réouverture des voies égyptienne et jordanienne d’acheminement de l’aide et la “possibilité de distribuer des produits alimentaires par l’intermédiaire des boulangeries et des cuisines publiques dans toute la bande de Gaza” sont également prévues.Les livraisons de carburant au bénéfice des organisations humanitaires seront également reprises, “jusqu’à un niveau opérationnel”.”Nous voyons des signes encourageants: davantage de camions acheminent plus de fournitures à la population de Gaza. Mais bien sûr, nous savons que ce n’est pas suffisant”, a reconnu lundi soir la cheffe de la diplomatie européenne.Interrogé de son côté sur la mise en Å“uvre de l’accord, le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty s’est montré nettement plus négatif. “La situation sur le terrain est horrible”, a-t-il affirmé.La ministre déléguée aux Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Varsen Aghabekian Shahin, devait également participer à cette réunion à Bruxelles, mais sans rencontrer le ministre israélien.

Budget: après le jeu de pistes, Bayrou à l’heure des choix impossibles

Le Premier ministre François Bayrou dévoile mardi les grandes orientations du budget 2026, un casse-tête financier et politique puisqu’il prévoit un important tour de vis de 40 milliards d’économies, en plus d’augmenter le budget des armées.Qu’importe dans quel sens on s’y prend, résoudre l’équation paraît relever de l’exploit mathématique, tant les marges de manÅ“uvre financières sont réduites.Objectif: ramener le déficit à 4,6% du PIB l’an prochain, contre 5,8% en 2024. Le tout dans un contexte international inflammable et incertain, entre tensions commerciales – Donald Trump a annoncé samedi que les produits l’UE seraient taxés de 30% – et militaires, ce qui a conduit Emmanuel Macron à demander dimanche un effort additionnel de 3,5 milliards d’euros pour la défense. Une enveloppe supplémentaire que le Premier ministre a dû intégrer, promettant auprès de l’AFP de ne “laisser aucune dépense flottante”: “Je ne laisse pas la poussière sous le tapis, surtout des poussières qui se comptent en milliards”.Politiquement, le socle de soutiens du Premier ministre paraît plus friable que jamais. Et chacun sur l’échiquier, à commencer par le Rassemblement national qui se pose en arbitre de la censure, dresse ses lignes rouges, après avoir renversé le gouvernement Barnier à l’automne dernier sur le budget.Autant dire que M. Bayrou, qui s’exprimera à partir de 16H00 entourés de quelques ministres (Eric Lombard, Catherine Vautrin, Amélie de Montchalin, François Rebsamen et Astrid Panosyan-Bouvet), avec des infographies à l’appui, marche sur un fil. Cela revient à “prendre l’Himalaya par la face nord en hiver, et on est en short”, métaphorise un membre du gouvernement.Le Premier ministre, qui concentre son énergie à l’élaboration de ces projets de loi de finances, décline sur tous les registres le “piège mortel” qui guette le pays, face au mur de la dette qui a atteint 114% du PIB en mars. Un combat dont il a fait son ADN politique. – “Plan cohérent” -“Ne pas proposer une réponse de la nation, ça serait une lâcheté vouée aux plus graves accidents”, dit-il à l’AFP.Une dramatisation des enjeux destinée à améliorer l’acceptabilité d’une note qui s’annonce salée, avec 40 milliards d’euros d’effort budgétaire demandés. Mardi, il proposera donc “un plan cohérent, suffisamment précis, même s’il restera à finaliser avec le Parlement, pour que tout le monde mesure la part que chacun doit prendre à cet effort”, appuie-t-il. Avec “deux volets”: l’un tourné vers “un retour à un équilibre supportable des finances publiques”. Et l’autre de “soutien à la production”.L’exécutif a tenté de déminer le terrain en recevant en amont les groupes politiques à Bercy, un travail qui sera réédité en septembre.Surtout, la foire aux idées a été particulièrement florissante. Au point que Bercy a rendu à Matignon “une copie à 45 milliards”, pour “se donner du choix entre des options”, selon un conseiller de l’exécutif.Marmoréen, François Bayrou, qui a présenté vendredi ses intentions à Emmanuel Macron, a promis “des efforts ici ou là” en matière de fiscalité mais pas de hausse d’impôts généralisée. Par exemple, la contribution pour les hauts revenus instaurée l’an dernier devrait être remodelée et reconduite, selon une source ministérielle.- Gisements -L’Etat dans son ensemble devra se serrer la ceinture, engendrant d’importantes baisses de crédits dans les ministères, ainsi que les collectivités.Parmi les pistes tenant la corde, la reconduction à l’identique de certaines dépenses entre 2025 et 2026, sans tenir compte de l’inflation. Une “année blanche” dont le rendement varie selon le périmètre retenu. Ce gel pourrait par exemple s’étendre au barème de l’impôt sur le revenu. Et, suivant de larges appels à mettre à contribution les retraités, les pensions pourraient aussi être désindexées de l’inflation.Des coups de rabot sont aussi évoqués dans différents maquis: les niches fiscales, les aides publiques aux entreprises ou encore dans les agences et opérateurs de l’Etat, dont certains sont voués à la suppression. Suscitant déjà la controverse, un nouveau durcissement des règles de l’assurance chômage se profile, alors qu’Emmanuel Macron a affirmé dimanche qu’il comptait financer l’effort militaire par “plus de production et plus d’activité”. De quoi raviver les spéculations autour d’un relèvement du temps de travail ou la suppression de jours fériés.D’autres gisements d’économies ont été identifiés sur la facture des transports médicalisés, des affections longue durée ou des arrêts maladie.La gauche rêve elle d’obtenir une taxe inspirée par l’économiste français Gabriel Zucman sur les “ultra-riches”, en prélevant 2% par an de leur patrimoine, pour un rendement annuel de 20 milliards d’euros. Une ligne rouge pour le camp macroniste.

Main-d’Å“uvre exploitée: la société Loro Piana (LVMH) sous “administration judiciaire”

La maison de mode italienne Loro Piana, propriété du géant français du luxe LVMH, a été placée sous “administration judiciaire” en Italie pour avoir “facilité par négligence” l’exploitation d’ouvriers chez des sous-traitants, selon le verdict du tribunal de Milan dont l’AFP a obtenu une copie lundi.Cette mesure, d’une durée d’un an, a un objectif “plutôt de prévention que de répression” afin d’éviter qu’une entreprise ne soit entraînée dans des circuits criminels, selon la même source.Dans un communiqué, les carabiniers du service de défense des conditions de travail disent avoir “exécuté un décret d’administration judiciaire du tribunal de Milan” contre cette maison, réputée pour ses vêtements en cachemire, jugée “incapable d’empêcher et d’endiguer des phénomènes d’exploitation de main-d’Å“uvre dans le cadre de la production” de ses collections.Loro Piana est accusée de “ne pas avoir mis en place les mesures adéquates pour vérifier les conditions réelles de travail (…) des sociétés sous-traitantes”.Les juges du tribunal de Milan estiment que la direction de Loro Piana a “facilité par négligence” l’exploitation de main-d’Å“uvre, à cause d’une “carence généralisée de modèles d’organisations et d’un système d’audit interne défaillant”.Selon les enquêteurs, la maison confiait la confection de vêtements à une société dépourvue de toute capacité productive, laquelle recourait elle-même à une autre société, qui à son tour faisait appel à des ateliers employant des ouvriers chinois en Italie pour faire baisser ses coûts.Dans ces ateliers étaient exploités des ouvriers en situation irrégulière sans respecter le législation sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail, notamment pour “les salaires, les horaires de travail, les pauses et les vacances”.L’enquête a débuté en mai dernier après la plainte d’un ouvrier chinois passé à tabac par son patron parce qu’il réclamait le paiement de ses arriérés de salaires.Les carabiniers ont constaté que des ouvriers étaient logés dans des “dortoirs construits abusivement et dans des conditions hygiéniques et sanitaires en dessous du minimum éthique”.Deux ressortissants chinois propriétaires d’ateliers ont été déférés devant la justice pour exploitation de main-d’Å“uvre, ainsi que deux Italiens pour violations des normes sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail. Sept ouvriers dépourvus de titres de séjours ont aussi été renvoyés devant la justice.Le tribunal a aussi infligé des amendes d’un montant de plus de 181.000 euros et des sanctions administratives d’environ 60.000 euros.Les activités de deux ateliers chinois ont en outre été suspendues “pour violations graves en matière de sécurité et recours au travail au noir”.Dans un communiqué parvenu lundi soir à l’AFP, Loro Piana affirme ne pas avoir été au courant des activités de son sous-traitant et quand la socoiété a été informée, le 20 mai dernier, “elle a interrompu tout rapport avec le fournisseur concerné en moins de 24 heures””Loro Piana condamne fermement toute pratique illégale et réitère son engagement continu dans la protection des droits humains”, selon la même source.Loro Piana avait été acheté par LVMH en 2013. L’actuel président de la société est Antoine Arnault, fils aîné de Bernard Arnault, patron de LVMH, dont un autre fils, Frédéric, est directeur général de cette filiale italienne.Plusieurs prestigieuses maisons de mode, dont Armani, ont déjà été épinglées par la justice italienne dans des affaires similaires.L’autorité italienne de la concurrence a ainsi contraint en mai la marque de luxe Dior, appartenant également à LVMH, à verser deux millions d’euros d’aide aux “victimes d’exploitation” dans le cadre d’une enquête sur les conditions de travail de ses sous-traitants. L’autorité avait toutefois exclu toute “infraction”.

Cinq pays européens, dont la France, vont tester une application de vérification de l’âge en ligne

Cinq pays européens, dont la France, vont tester une application permettant de vérifier l’âge des utilisateurs en ligne et d’empêcher les enfants d’accéder à des contenus dangereux, a annoncé lundi la Commission européenne.”Ce dispositif permettra aux utilisateurs de prouver facilement qu’ils ont plus de 18 ans, ce qui protégera les enfants des contenus inappropriés”, a expliqué Henna Virkkunen, commissaire européenne chargée des questions technologiques.Très concrètement, il s’agit d’un prototype européen que chaque Etat membre pourra ajuster en fonction de ses propres règles: par exemple selon qu’une interdiction est en vigueur sur internet pour les enfants de 12, 13 ou 15 ans, etc.Les cinq premiers pays à franchir le pas sont la France, le Danemark, la Grèce, l’Italie et l’Espagne.Cette proposition était particulièrement poussée par la France, la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, défendant une vérification de l’âge “au niveau européen” pour accéder aux réseaux sociaux. “Grâce à ces lignes directrices, l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans devient possible. C’est une étape décisive et attendue pour protéger nos enfants”, a réagi Mme Chappaz dans un communiqué.”C’est une victoire pour la protection de nos enfants (…) La France sera au rendez-vous!”, a renchéri Emmanuel Macron sur le réseau X.Début juin, le président français s’était engagé à aller dans le sens d’une telle interdiction, si, “d’ici quelques mois”, cela ne se faisait pas au niveau européen.- “Plus d’excuse” -L’Union européenne dispose d’un arsenal législatif parmi les plus stricts au monde pour encadrer les géants du numérique.Mais les appels à aller plus loin se multiplient parmi les Vingt-Sept, alors que des études démontrent les effets négatifs des réseaux sociaux sur la santé mentale et physique des jeunes.Lundi, la Commission européenne a également publié des recommandations à l’attention des réseaux sociaux pour les jeunes, pour permettre par exemple aux mineurs de bloquer plus facilement des utilisateurs.Ces mesures incluent également la suppression de fonctionnalités potentiellement addictives comme les “coches”, qui indiquent qu’un message a été lu et peuvent pousser à attendre frénétiquement une réponse. “Il est primordial de veiller à ce que nos enfants et nos jeunes soient en sécurité en ligne”, a déclaré la commissaire Henna Virkkunen. “Les plateformes n’ont aucune excuse pour poursuivre des pratiques qui mettent les enfants en danger”, a-t-elle estimé.De son côté, l’Arcom, gendarme du numérique français, a salué des mesures qui reprennent “sur de nombreux points” ses recommandations et a loué “l’affirmation sans équivoque de l’obligation faite aux plateformes destinées aux adultes (y compris les sites pornographiques) de vérifier effectivement l’âge de leurs utilisateurs” partout dans l’UE.Bruxelles mène actuellement des enquêtes sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram, propriétés du groupe américain Meta, ainsi que sur TikTok, dans le cadre de son nouveau Règlement sur les services numériques (DSA). Il est reproché à ces plateformes de ne pas suffisamment protéger les enfants des contenus nuisibles.Fin mai, la Commission a également ouvert une enquête sur quatre sites pornographiques (Pornhub, Stripchat, XNXX, et XVideos) soupçonnés de ne pas empêcher l’accès des enfants aux contenus pour adultes.

La Bourse de Paris termine en légère baisse

La Bourse de Paris a reculé de 0,27% lundi, freinée par les dernières menaces douanières du président américain Donald Trump, qui a promis des droits de douane de 30% sur les produits exportés par l’Union européenne aux Etats-Unis.Le CAC 40 a perdu 21,12 points, clôturant à 7.808,17 points, au terme d’une séance marquée par un volume d’échanges plus faible que d’habitude, en raison du 14 juillet, jour de fête nationale. Vendredi, la Bourse de Paris avait terminé en baisse de 0,92%.”Tant que la situation ne dégénère pas, les investisseurs restent en retrait et observent la situation sans céder à la panique”, a expliqué Andreas Lipkow, analyste indépendant.M. Trump a annoncé samedi l’imposition à partir du 1er août de droits de douane de 30% pour les produits de l’UE exportés aux Etats-Unis.Cette décision a jeté un froid alors que des négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington.En réaction, la Commission européenne a mis lundi sur la table des 27 Etats membres de l’UE une liste de représailles possibles à hauteur de 72 milliards d’euros, dans le cas où ces menaces américaines entreraient en vigueur.Le président Trump a lui prévenu qu’en cas de riposte, il augmenterait d’autant ses droits de douane sur les produits européens entrant aux Etats-Unis, en plus des 30% annoncés samedi.Malgré ces nouvelles, les marchés restent résilients.”Les investisseurs parient sur le TACO (les initiales de “Trump Always Chickens Out”, c’est-à-dire “Trump se dégonfle toujours”, soit un revirement du président américain, NDLR)”, a rapporté Neil Wilson, analyste pour Saxo Markets.Par ailleurs, les marchés “s’attendent à ce que les négociations se poursuivent”, a expliqué à l’AFP Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a ainsi insisté dimanche sur le fait que l’UE avait “toujours été très claire sur le fait qu'[elle préférait] une solution négociée”.”Les trois prochaines semaines de négociation seront (…) décisives”, a souligné Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. “Si des droits de douane massifs sont vraiment appliqués le 1er août, en plein creux estival, les marchés pourraient réagir violemment”, a-t-il averti.Les spiritueux dans le rougeLes titres des géants français du secteur des spiritueux ont cédé face aux annonces de M. Trump, les Etats-Unis étant l’un de leurs principaux marchés.Rémy Cointreau a perdu 1,18% à 93,62 euros. LVMH, qui détient la maison Hennessy, a lâché 1,67% à 479,55 euros. Le géant des vins et spiritueux Pernod Ricard a reculé de 1,18%, à 93,62 euros.

Les Bourses européennes finissent sans impulsion

Les marchés boursiers européens ont terminé sans élan lundi, freinés par les dernières menaces douanières du président américain Donald Trump qui ont visé samedi l’Union européenne et le Mexique.Paris a perdu 0,27% et Francfort 0,39%. Milan a gagné 0,27%. Epargnée par ces annonces grâce à l’accord commercial déjà existant entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, la Bourse de Londres a connu une hausse plus marquée, prenant 0,64%.

Une responsable de la Commission européenne plaide pour une “concurrence loyale” avec la Chine

L’Union européenne cherche une “concurrence loyale” avec la Chine et non un nivellement par le bas des salaires et des normes environnementales, a déclaré lundi à l’AFP Teresa Ribera, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, chargée de la transition écologique et de la concurrence.De profondes frictions tendent les relations économiques entre les 27 pays de l’UE et Pékin. Bruxelles craint qu’une production manufacturière surabondante, alimentée par des subventions publiques massives, n’aggrave un déficit commercial considérable et que l’UE soit inondée de produits chinois bon marché, au détriment des entreprises européennes. S’exprimant lors d’une visite à Pékin en amont d’un important sommet UE-Chine qui se tiendra dans la ville ce mois-ci, Teresa Ribera a rejeté les accusations de la Chine selon lesquelles l’Union se livrerait à du “protectionnisme”.”Nous, Européens, ne voulons pas nous lancer dans une course aux bas revenus, à la dégradation des droits du travail ou à la dégradation des normes environnementales”, a dit Teresa Ribera.”Il est évident que nous ne pourrions pas être en bonne position si nos marchés étaient inondés, ce qui pourrait nous affaiblir avec des prix qui ne reflètent pas les coûts réels”, a-t-elle ajouté. En octobre, l’UE a imposé des taxes supplémentaires à l’importation allant jusqu’à 35% sur les véhicules électriques chinois et a enquêté sur les fabricants chinois de panneaux solaires. Reconnaissant qu’en matière d’énergie verte, l’UE pourrait “bénéficier à très court terme” d’un accès à des produits bons marchés chinois, elle a surtout averti que “cela pourrait anéantir la possibilité” d’investissements à long terme dans l’avenir de l’Union. – Bras de fer avec les USA -La visite de Teresa Ribera intervient alors que Pékin cherche à améliorer ses relations avec l’UE pour faire contrepoids aux États-Unis, dont le président Donald Trump a lancé des menaces de droits de douane tous azimuts et a retiré son pays des accords internationaux sur le climat.”Je ne pense pas que nous ayons beaucoup vu par le passé une grande économie, un grand pays, qui décide de s’isoler de manière aussi nette”, a-t-elle relevé auprès de l’AFP.”C’est dommage. Les Chinois pensent peut-être que les États-Unis leur ont donné une excellente occasion d’être beaucoup plus importants sur la scène internationale”, a-t-elle noté. Cette visite a également lieu alors que l’UE est négociation avec les États-Unis en matière commerciale. Donald Trump a bouleversé des mois de négociations samedi en annonçant qu’il imposerait des droits de douane de 30% aux produits européens entrant aux Etats-Unis si aucun accord n’était trouvé d’ici au 1er août. Ce lundi, la Commission européenne a réagi en proposant aux 27 pays de l’UE des représailles possibles à hauteur de 72 milliards d’euros, si Washington impose cette surtaxe de 30%.- “Grande marge d’amélioration” -Une issue aux tensions commerciales liées aux préoccupations de Bruxelles à l’égard de la surcapacité industrielle chinoise “viendra” mais “pas aujourd’hui”, a fait savoir Teresa Ribera, après une réunion lundi avec le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang à Pékin.Teresa Ribera s’est félicitée d’avoir eu un échange “profond et positif” avec les responsables chinois, mais a jugé qu’il y avait encore “une grande marge d’amélioration”, lors d”une conférence de presse à l’issue de cette réunion. “Pour progresser, nous devons identifier quels sont les points d’inquiétude de chaque côté”, a-t-elle souligné. Interrogée un peu plus tôt sur la possibilité d’un accord, elle a répondu: “Qui sait? Nous ferons de notre mieux.” Elle a toutefois insisté sur le fait que les règles européennes de concurrence numérique – souvent dénoncées par Donald Trump comme des “obstacles non tarifaires” au commerce – n’étaient pas à l’ordre du jour.”C’est une question de souveraineté”, a relevé la responsable européenne. “Nous ne transigerons pas sur la manière dont nous entendons défendre nos citoyens, notre société, nos valeurs et notre marché.”