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Dernière ligne droite à l’OMS pour l’Accord sur les pandémies

Après plus de trois ans de tractations, les Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé sont à nouveau réunis mardi pour mettre la dernière main à l’Accord sur les pandémies, après avoir trouvé un arrangement “de principe” la semaine dernière.”Les pays devraient enfin conclure les négociations aujourd’hui. Bien que l’accord ait fait l’objet de plusieurs compromis, il comporte de nombreux éléments positifs permettant la mise en place d’un nouveau cadre pour une préparation et une réponse aux pandémies plus équitables et plus justes à l’avenir”, a commenté Médecins sans frontières (MSF).Les délégués ont entamé la réunion à huis clos vers 10h15 (08H15GMT), au siège de l’OMS à Genève, dans l’espoir de conclure au plus vite, alors que certains pays ont déjà renvoyé samedi leurs experts dans les capitales car la réunion devait s’achever la semaine dernière.Cinq ans après l’arrivée du Covid-19, qui a fait des millions de morts et dévasté l’économie mondiale, le monde, bien que mieux préparé, est loin d’être prêt à affronter une autre pandémie, selon l’OMS et les experts. “Un accord sur les pandémies donnera au monde de meilleurs outils pour prévenir les prochaines pandémies, s’y préparer et y répondre”, a assuré Catharina Boehme, sous-directrice générale chargée des relations extérieures et de la gouvernance à l’OMS, sur son compte LinkedIn.Mais les négociations se déroulent dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l’aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire. Ils étaient aussi absents des négociations, le président américain ayant décidé qu’ils quittaient l’organisation.- Accord de principe -Samedi matin, après cinq jours et une nuit entière de pourparlers, Anne-Claire Amprou, co-présidente de l’organe de négociation et ambassadrice de France pour la santé mondiale, a annoncé “un accord de principe”, en attendant l’accord définitif des capitales.Après une pause de trois jours, les délégués doivent “toiletter” mardi une dernière fois le texte, à moins d’un blocage de dernière minute. “Si le texte est adopté, ce sera une première dans l’histoire des accords internationaux : à travers ce texte, les pays affirment la nécessité, lorsqu’ils financent la recherche et le développement de nouveaux traitements, diagnostics ou vaccins avec des fonds publics, d’assortir ce financement de conditions permettant de s’assurer que le public puisse en bénéficier”, a déclaré à l’AFP Michelle Childs, directrice à l’Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi).”Il établit une base de référence essentielle sur laquelle s’appuyer pour sauver des vies lors de la prochaine urgence sanitaire mondiale. C’est un point de départ, pas la ligne d’arrivée”, a-t-elle affirmé.- Technologies et sanctions -S’il est validé sans accroc, le texte – qui aura valeur de traité international – devra être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé, en mai à Genève, par les pays membres de l’OMS.L’un des principaux points de contestation vendredi a été l’article 11 de ce texte d’une trentaine de pages, qui définit le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP. Le sujet avait été au cÅ“ur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’accaparer les doses de vaccin et autres tests.Plusieurs pays, où l’industrie pharmaceutique pèse lourd dans l’économie, sont opposés à l’idée d’obligation de transfert et insistaient sur son caractère volontaire.Par ailleurs, “il restait à régler la question de la formulation relative aux sanctions” internationales, a indiqué à l’AFP Thiru Balasubramaniam, de l’ONG Knowledge Ecology International (KEI), qui suit les négociations depuis le début.Le texte prévoit la mise en place d’un réseau mondial de chaînes d’approvisionnement et de logistique pour élargir l’accès aux produits de santé pour lutter contre les pandémies ou dans des contextes humanitaires. Mais les pays devaient encore se mettre d’accord sur d’autres contextes non pandémiques ou humanitaires, pour faciliter l’accès aux pays soumis à des sanctions internationales.

Le Japon ordonne à Google de cesser la violation présumée des règles de concurrence

Le Japon a annoncé mardi avoir ordonné au géant technologique Google de cesser des pratiques liées aux fonctions de recherche sur ses smartphones Android, présumées violer les lois nationales sur la concurrence.C’est la première fois que les autorités japonaises émettent une telle injonction dite de cessation et désistement à l’encontre d’un mastodonte de l’internet, selon les médias japonais, après des mesures similaires prises en Europe et aux États-Unis. Aucune sanction financière n’a été annoncée à ce stade.”Nous avons conclu que le comportement de Google LLC menace d’entraver une concurrence équitable”, a déclaré Saiko Nakajima, de la Commission japonaise pour la concurrence (JFTC).Les pratiques “déloyales” fustigées par le régulateur sont “liées à la mise en Å“uvre des fonctions de recherche pour les smartphones Android, en violation de la loi de concurrence”, a-t-il expliqué. La JFTC accuse Google d’avoir imposé des conditions contraignantes aux fabricants de smartphones Android au Japon -et plus précisément de s’être assuré que sa boutique d’applications en ligne Google Play soit installée dans le cadre d’un paquet avec l’application de recherche de son navigateur Chrome.Or, Google Play est si largement utilisé que sans lui, “les appareils Android sont quasiment invendables”, avait déclaré une source gouvernementale à l’AFP en décembre sous couvert d’anonymat.La JFTC estime par ailleurs que Google a fait miroiter des incitations financières pour pousser ces fabricants de smartphones à exclure les applications de recherche concurrentes, avait ajouté cette source.Google Japon s’est déclaré “déçu” par les conclusions de la JFTC: “Nos accords avec nos partenaires japonais contribuent à promouvoir la concurrence et ont indéniablement renforcé leur capacité à investir dans des innovations offrant un plus grand choix aux consommateurs”, a-t-il affirmé dans un communiqué.”Nous examinerons attentivement cette ordonnance afin de déterminer les prochaines étapes”, a-t-il indiqué.- Rôle “dominant” d’Android -Cette décision s’inscrit dans le cadre de mesures similaires ciblant Google ailleurs dans le monde.En novembre, le gouvernement américain a demandé à un juge d’ordonner le démantèlement de Google en vendant son navigateur Chrome, très utilisé de par le monde. L’entreprise a fait ses contre-propositions à la justice pour l’éviter.De son côté, la Commission européenne a recommandé l’année dernière à Google de vendre une partie de ses activités, sous peine d’amendes pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires mondial en cas de non-respect.Avant cela, l’UE avait infligé en 2018 à Google une amende record de 4,34 milliards d’euros pour avoir abusé de la position dominante d’Android, son système d’exploitation pour smartphone (alors utilisé dans 80% des appareils dans le monde), en vue d’asseoir la suprématie de son service de recherche en ligne. L’amende a été confirmée en 2022 par la justice européenne.Et selon les nouvelles législations numériques de l’UE, afin de remettre en cause la domination du moteur de recherche Google, le groupe doit désormais proposer aux consommateurs européens des alternatives avec l’ouverture d’un menu automatique pour paramétrer leur application par défaut.Dans la foulée, Google pourrait aussi se voir appliquer des règles spéciales au Royaume-Uni en raison de sa position dominante: Londres a annoncé mi-janvier l’ouverture d’une enquête sur son moteur de recherche et son impact “sur les consommateurs et les entreprises”.Enfin, en février, la Chine a ouvert une enquête contre Google, qu’elle dit soupçonner d’avoir enfreint sa réglementation anti-monopole en arrêtant ses transactions avec des entreprises chinoises.- Amazon aussi visé au Japon -Au Japon, la JFTC exerce une forte pression sur d’autres géants technologiques américains qu’elle soupçonne de ne pas respecter les règles de concurrence.En novembre 2024, l’agence a ainsi mené une inspection dans la filiale japonaise d’Amazon à Tokyo, soupçonnant le géant du commerce électronique d’abuser de sa position dominante pour forcer ses vendeurs à abaisser leurs prix.Selon une source interrogée alors par l’AFP, la JFTC soupçonne que l’entreprise a utilisé au détriment des vendeurs sa “buy box, un emplacement très convoité sur le site Amazon.co.jp qui permet aux produits d’être mis en évidence.Amazon aurait poussé ses vendeurs à baisser leurs prix… au risque, s’ils refusent, de devoir renoncer à apparaître dans la “Buy Box” tant convoitée, et de voir ainsi leurs ventes décrocher. Cette pratique aurait permis à Amazon de maintenir un avantage concurrentiel face aux autres plateformes d’e-commerce.

La Bourse de Paris à l’équilibre, entre Trump et luxe

La Bourse de Paris évolue à l’équilibre mardi, oscillant entre optimisme après des propos conciliants de Donald Trump sur d’éventuels compromis concernant les droits de douane contre le secteur automobile aux Etats-Unis, et chute du luxe, plombé par les résultats de LVMH.Vers 9H50 (heure de Paris) le CAC 40 restait stable (-0,07%) à 7.269,39 points, en recul de 3,73 points. La veille, il avait terminé en nette hausse de 2,37%, pour s’établir à 7.273,12 points.Les marchés “continuent de réagir nerveusement à toute annonce ou tout revirement sur les droits de douane en espérant que le pire puisse être évité”, résument les analystes de Natixis.Dernière information en date: Trump a semblé lundi ouvert au compromis sur les lourdes surtaxes douanières de 25% qui pénalisent depuis deux semaines les importations de voitures et de pièces détachées automobiles aux Etats-Unis.Après que de grands groupes automobiles américains ont sonné l’alarme sur l’impact de cette politique pour leur activité, le président américain s’est dit prêt à “regarder comment aider les constructeurs”, assurant qu’il ne voulait “faire de mal à personne”.Logiquement, l’ensemble du secteur automobile européen gagnait en Bourse. A Paris, Stellantis prenait 4,98% à 8,20 euros, et Renault 2,95% à 45,04 euros. Les équipementiers en bénéficiaient aussi, à l’image de OPMobility (+1,68% à 8,76 euros) Forvia (+4,80% à 5,98 euros) et Valeo (+4,91% à 8,03 euros).Toutefois, cette “trêve commerciale” pourrait être “bien trop fébrile pour ramener de la sérénité sur les marchés financiers”, prévient John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les marchés font d’ailleurs face à des signaux contradictoires: Washington a ouvert lundi une enquête visant à déterminer si la prépondérance des importations dans la pharmacie et les semi-conducteurs présente un risque, ou non, pour la sécurité nationale.Or, c’est à l’issue de ce type de procédure que Donald Trump avait pu imposer des droits de douane sectoriels de 25% sur l’acier et l’aluminium ainsi que l’automobile.Le luxe dévisse après LVMHLe numéro un mondial du luxe LVMH plongeait de 8,06% à 487,75 euros vers 8H50 (heure de Paris), après la publication de ses résultats du premier trimestre la veille au soir. Le groupe a rapporté des ventes en baisse de 2% à 20,3 milliards d’euros, notamment aux États-Unis où il réalise un quart de son chiffre d’affaires, alors qu’il se prépare à surmonter les droits de douane décidés par Donald Trump.Cette mauvaise performance fait chuter les autres valeurs du luxe: Kering perdait 2,68% à 166,14 euros et Hermès 1,66% à 2.311,00 euros.

Avant l’amère potion budgétaire pour 2026, les ingrédients de François Bayrou

Comment réaliser 40 milliards d’euros d’économies en 2026 sous la menace d’une censure à l’Assemblée ? A défaut de résoudre l’équation, François Bayrou va en présenter les termes à l’issue d’un “Comité d’alerte sur le budget”.Le Premier ministre réunit mardi matin à Paris plusieurs membres de son gouvernement ainsi que des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. “Il y aura une partie sur les finances publiques et une seconde partie sur la présentation de chiffres inquiétants tels que le PIB par habitant, l’emploi des seniors et des jeunes, que le gouvernement veut booster”, explique une source syndicale.Des représentants des collectivités locales seront également présents, mais pas l’Association des maires de France (AMF) qui voit dans cette réunion “convoquée à la hâte” une “énième séquence de communication”.Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entend, par cette réunion suivie d’une conférence de presse, amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Une “méthode radicalement nouvelle” consistant à “construire ce budget dès mardi”, a renchéri le ministre de l’Économie Éric Lombard, alors que les textes budgétaires seront examinés au Parlement début octobre.Les grandes données budgétaires et le montant de la dette française — 3.303 milliards d’euros fin septembre 2024, soit 113,7% du PIB, selon l’Insee — seront donc exposés. Mais probablement pas d’annonce immédiate à attendre, ce “comité d’alerte” devant inaugurer une période de trois mois avant l’annonce de décisions.Des groupes de travail avec les parties prenantes, partenaires sociaux et parlementaires notamment, pourraient être mis en place à l’issue de cette réunion.L’exécutif prépare déjà les esprits à un “état d’alerte budgétaire”, selon les termes de M. Lombard: la France devra réaliser un effort “de 40 milliards d’euros” l’an prochain, sous forme “essentiellement” d’économies, pour réduire le déficit public de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026.- Controverse fiscale -Le gouvernement s’apprête en parallèle à présenter en Conseil des ministres mercredi son plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT), document présentant la trajectoire pour les années à venir, adressé à la Commission européenne.”La trajectoire, c’est 3% à l’horizon 2029, il faut s’y tenir”, a plaidé sur TF1 le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.La prévision de croissance gouvernementale pour 2025 a été rabotée à 0,7%, après 1,1% en 2024.  Sur quels leviers agir ? Sont régulièrement évoqués, notamment par le patronat, un effort éventuel des retraités, une hausse de la TVA ou le financement de la sécurité sociale. “On sait qu’il y a des dépenses inefficaces (…) Cela peut être des aides aux entreprises, à l’investissement, des prestations sociales qui n’atteignent pas leur objectif, etc”, a résumé le ministre de l’Industrie Marc Ferracci sur France inter.La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a elle mis en avant “des pistes à explorer en termes de protection sociale mais aussi de fiscalité”.M. Lombard a dit “souhaiter” que la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages les plus aisés, présentée comme temporaire et qui fixe un taux minimal d’imposition de 20%, soit “pérenne”.Mais “le Premier ministre s’est engagé, le président de la République également, (…) à ne pas augmenter les impôts”, a rappelé dimanche la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.Le gouvernement survivra-t-il à la présentation du budget 2026 ? La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer. “Si le projet, c’est de demander aux Français de se serrer la ceinture sans que l’État n’aille sur le chemin des économies en matière d’immigration, de train de vie de l’État, des collectivités, nous nous emploierons à le censurer”, a prévenu le vice-président du RN Sébastien Chenu.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.”Les recettes de l’État et de la Sécurité sociale ont été délibérément asséchées”, a estimé sur Public Sénat le député PS Jérôme Guedj.”Si on ne regarde que la dépense, ce sont les classes moyennes et les catégories populaires qui risquent d’en pâtir puisque ce sont eux les bénéficiaires de ces dépenses sociales”, a-t-il averti, jugeant que “l’heure de vérité” pour le gouvernement interviendra au moment des négociations budgétaires à l’automne.

Lignes SNCF “dégradées”: deux trains d’usagers “exaspérés” attendus à Paris

Trains supprimés, retards, pannes de locomotives: des centaines d’élus et usagers mécontents de l’état “dégradé” des lignes Paris-Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) “montent à la capitale” mardi pour demander des investissements, dénonçant “40 ans d’inaction”.”L’exaspération est à son comble”, estiment des associations organisatrices des deux “trains de la colère” transportant les manifestants depuis Cahors et Clermont vers Paris, pour lesquelles 2023 et 2024 ont été des “années de cauchemar avec les retards et les pannes de plus en plus fréquentes et trop longues à résorber”.”Tous unis pour une desserte ferroviaire dynamique respectueuse des usagers et de nos territoires”, pouvait-on lire sur une banderole déployé tôt le matin par les premiers manifestants lotois, avant de prendre le train à la gare de Cahors, a constaté une correspondante de l’AFP.”Je suis venu défendre la ligne historique Paris-Toulouse”, déclare Francesco Testa, conseiller municipal de Cahors, avant d’ajouter: “Comme on a affaire à des malentendants, on se déplace pour être plus près de leurs oreilles.”Pour ce trajet de plus de 11 heures aller-retour dans la même journée à la capitale, il a prévu de quoi se sustenter: “Du jambon, du pain et du vin de Cahors”. Monique Codet, 84 ans, s’apprête aussi à faire ce long voyage. Cette retraitée qui a fait le trajet “Montauban-Cahors pendant 14 ans”, aimerait que les nouvelles générations aient les mêmes conditions de transport qu’elle a connues: “Il n’y avait pas  de retard. Je me souviens d’une seule panne”. – Fête dans le train -Cette “bonne époque” lui a même permis de créer de nombreuses amitiés. Au point de fêter son départ à la retraite en 1998 “dans le train avec tous les amis que je m’y étais fait”. A Clermont-Ferrand, environ 130 personnes ont pris le train, a constaté une journaliste de l’AFP.”Les choses se sont aggravées depuis 40 ans avec des rames hors d’âge et un temps de trajet qui a augmenté de 40 minutes”, explique Patrick Wolff, président de l’association Objectif capitales qui pointe la “faiblesse de la protection des voies” et réclame un objectif de “moins de trois heures” pour rejoindre Paris contre 3h15 actuellement.Jean-Philippe Ollier responsable du projet de réhabilitation du parc Cataroux de Michelin, à Clermont, “vient défendre la capacité de pouvoir aller à Paris de manière fiable. Le parc Cataroux, c’est 400.000 visiteurs et énormément d’entreprises qui vont s’installer et travailler avec l’écosystème parisien”, souligne-t-il.En 2024, sur cette ligne, environ un train sur cinq affichait un retard de plus de cinq minutes.En janvier, à cause d’une panne de locomotive, des passagers sont arrivés avec près de douze heures de retard à Paris.Le ministre des Transports Philippe Tabarot a lui-même reconnu vendredi à Clermont “une qualité de service qui n’est pas à la hauteur”, annonçant un “geste tarifaire”.- “Pleine expansion”-Les lignes POLT (plus de 700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités.La SNCF a lancé en 2018 un programme de modernisation de ces lignes, “deux axes majeurs en pleine expansion”, qui restent cependant “encore équipées d’installations techniques hétérogènes et vieillissantes”, reconnaît-elle.La compagnie ferroviaire prévoit “des investissements sans précédent” de près de trois milliards d’euros d’ici 2027.”En modernisant ces deux axes stratégiques”, la SNCF compte rendre les “trajets plus rapides, plus fiables et plus accessibles”.”Une régénération partielle qui pour nous n’est pas suffisante”, dénonce Jean-Noël Boisseleau, vice-président de l’association Urgence Ligne POLT. Pour lui, il faudrait “2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf”.Entre 500 et 800 manifestants sont attendus par les organisateurs mardi à Paris, une fois que les voyageurs des deux lignes se seront rassemblés à la gare d’Austerlitz, rejoints par des cheminots. Une délégation d’élus doit être reçue au ministère des Transports par la direction de cabinet et le directeur d’administration centrale, mais pas par le ministre, comme le souhaitaient ces élus locaux.cor-cca-neo-dmc/ktr

Argentine: peso déprécié et attentisme au premier jour “libre” de contrôle des changes

L’Argentine du président ultralibéral Javier Milei a vécu lundi son premier jour depuis six ans en grande partie libérée d’un contrôle des changes, journée marquée par une dépréciation sensible du peso, mais aussi un certain attentisme, et l’absence d’une ruée panique redoutée vers le dollar.Le même jour, le chef de l’Etat a reçu le “plein soutien” pour ses “réformes économiques audacieuses”, pour “rendre à l’Argentine sa grandeur” de la part du secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, venu le rencontrer à Buenos Aires. Ce appui politique ne s’est pas pour autant accompagné d’annonce de traitement préférentiel dans le cadre des surtaxes de Donald Trump, allié idéologique de Javier Milei, sauf l’annonce de négociations à venir avec l’Argentine, comme avec d’autres pays. Mais M. Bessent a annoncé “le début de discussions formelles sur le commerce réciproque entre nos deux pays”.”Aujourd’hui, nous sommes plus libres”, a claironné dès lundi matin Javier Milei dans une interview radio, célébrant avec la levée du contrôle des changes, la fin d'”un monstre”, une “des chaînes les plus lourdes” qui pesait sur l’économie argentine, la 3e d’Amérique latine”. “En train d’écrire l’Histoire”, a-t-il posté en fin de journée sur les réseaux sociaux.Initialement proposé à 1.250 pesos pour un dollar, le taux officiel s’est établi à 1.230 pour un dollar à la clôture des transactions, selon la banque publique Banco Nacion. Soit une dépréciation de 12% par rapport à vendredi. Mais largement dans la bande de flottement – de 1.000 à 1.400 – fixée par les autorités, sans que la Banque centrale n’intervienne. Autrement dit un flottement contenu, sans ruée vers le “dollar refuge” des Argentins historiquement méfiants envers leur peso: c’était un scénario craint. Car depuis lundi, ils peuvent avoir accès illimité au dollar dans leurs transactions bancaires, au lieu de la limite de 200 dollars par mois depuis six ans. Pour les entreprises, demeurent provisoirement des restrictions jusqu’en 2026, pour pouvoir sortir d’Argentine des dividendes en dollars, en fonction de la date de ceux-ci.Signe lundi de relative stabilité, du moins d’attentisme, le taux de change informel, parallèle, proposé dans la rue s’établissait à un peu moins de 1.300 pesos pour un dollar, soit proche du taux officiel.- “Attendre de voir”  -“Tout le monde attend de voir ce qui se passe”, diagnostiquait pour l’AFP, sous couvert d’anonymat, l’un de ces cambistes officieux – illégaux mais tolérés – au centre de Buenos Aires.”Il faut baisser un peu les attentes de ce premier jour”, a tempéré Santiago Furiase, membre du directoire de la Banque centrale, sur la chaîne LN+. “Ceci va être un processus”. Vendredi, adossé à un prêt massif (20 milliards de dollars, dont 12 disponibles dès mardi) du FMI – pour lequel M. Milei a remercié M. Bessent du soutien américain -, le gouvernement a annoncé une levée du contrôle des changes, imposé en 2019 pour endiguer la fuite de capitaux. Et un flottement du peso, que les marchés considéraient de longue date surévalué.L’injection d’argent frais du FMI, mais aussi de la Banque mondiale, et de la Banque interaméricaine de développement (42 milliards de dollars au total) est considérée comme cruciale par le gouvernement pour reconstituer les réserves de la Banque centrale, stabiliser le peso, “exterminer l’inflation”, selon le mot de M. Milei, et in fine relancer la croissance, après une année 2024 en récession (-1,8%).- Impact sur l’inflation ? -Pour les sceptiques, le flottement semi-libre du peso est en fait une “dévaluation implicite” qui ne dit pas son nom. Et fait craindre une répercussion sur les prix, comme en décembre 2023 dans la foulée de la brutale dévaluation (52%) aux premiers jours de la présidence Milei.L’inflation a depuis été contenue, de 211% en interannuel fin 2023 à 59% actuellement, au prix d’une drastique austérité budgétaire au fort coût social.”Cette fois, c’est différent”, a insisté Javier Milei en écartant le risque d’inflation, avec une émission monétaire désormais tarie. “Au milieu de l’an prochain, le problème de l’inflation en Argentine sera terminé”, a-t-il affirmé. Car, bien plus qu’un accès libre ou pas au dollar, c’est l’indicateur qui “parle” à des millions d’Argentins, dans un pays au salaire minimum à environ 300.000 pesos (240 dollars), et un marché du travail à 40% informel.”Pour moi c’est impossible de parler de dollars” (parce qu’elle n’a pas de pesos pour en acheter), souriait lundi Carolina Ramírez, employée de maison de 52 ans. “Mais j’ai confiance. Le monsieur (Milei) est très intelligent. Il faut lui donner une chance”.

Chocolats de Pâques: les cloches s’envolent et les prix aussi

Devant la boutique d’une enseigne parisienne de chocolats, Jacques, 50 ans, énumère ses achats de Pâques: poules, lapins, friture… Du “classique”. Mais cette année, il a choisi des “petits formats” car “les prix ont augmenté”, flambée des cours de cacao oblige.”C’est plus cher que l’an dernier, je dirais d’environ 15%”, dit-il à l’AFP. Pas question toutefois de renoncer à ces emplettes annuelles destinées à sa famille et… à ses propres papilles: “C’est un achat plaisir”.Ce “fort attachement des Français au chocolat”, festif à Pâques et Noël (les deux gros temps forts d’achat) et du quotidien pendant l’année, est “une grande chance pour la profession”, reconnaît Gilles Rouvière, secrétaire général du Syndicat du chocolat, qui regroupe petites entreprises familiales, PME plus grosses et multinationales.D’autant que les achats de Pâques sont aux trois quarts destinés aux enfants, selon les enquêtes de l’organisation, même si les achats pour les adultes croissent plus rapidement que ceux pour les enfants (+8% et +2,4% respectivement en 2024).Les cours du cacao, stables pendant une dizaine d’années, se sont envolés à partir de début 2023. Sur le marché londonien des matières premières, la tonne de cacao valait 1.900 livres sterling (2.200 euros) en janvier 2023, 3.800 livres un an plus tard et a atteint un plus haut mi-décembre 2024, à plus de 9.000 livres. Un prix multiplié par 4,5 en deux ans. Depuis début 2025, les cours ont toutefois reflué et la tonne cotait quelque 6.200 livres fin mars.Les raisons de la flambée des cours ces dernières années? Des conditions climatiques défavorables (pluies diluviennes provoquant des maladies dans les cultures, sécheresse) en Afrique de l’Ouest (notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana), ceinture cacaoyère qui fournit 70% des fèves de cacao dans le monde.L’envolée des prix a freiné la demande et poussé des agriculteurs à consacrer plus de ressources à la culture du cacao, permettant une détente des cours ces derniers mois, avec la constitution de réserves pour la première fois depuis quatre ans.- Moins de lapins dans les jardins ? -Mais les fabricants des chocolats de Pâques ont acheté le cacao il y a plusieurs mois, parfois au plus haut.Une enquête réalisée par UFC-Que Choisir pointe une hausse en moyenne de 14% des prix de chocolats de Pâques en grande distribution cette année, par rapport à Pâques 2024.Une augmentation portée à 23% en moyenne sur les marques distributeurs, qui restent toutefois moins chères que les marques nationales, selon les relevés effectués par l’association de défense des consommateurs le 31 mars sur 78 produits.Une envolée qui contraste avec l’inflation alimentaire revenue à moins de 0,5% en 2024. Oliviers Dauvers, expert des sujets de grande consommation, pronostique “un mauvais millésime” des ventes de chocolats de Pâques 2025: “Même si l’inflation est justifiée” par la flambée des cours du cacao, “une part des clients ne peuvent pas suivre, tout simplement”.Un porte-parole du Groupement Mousquetaires (Intermarché, Netto) dit proposer les mêmes produits que l’an dernier, sans baisser la part de cacao. Mais des magasins du groupement présentent aussi des articles de Pâques avec très peu de chocolat, comme par exemple des oeufs fourrés d’une crème au lait.Pas question, assure-t-il à l’AFP, de pousser les étiquettes vers le haut pour ces achats exceptionnels car “la plupart des enseignes proposent plus ou moins la même chose”. L’achat de sujets de Pâques est certes “un passage un peu obligé pour les parents, mais on doit être le plus concurrentiel possible”, sinon le client va voir ailleurs.La plupart des achats de chocolats ont lieu dans la semaine précédent le week-end de Pâques. Il est donc trop tôt pour dire si cloches et lapins seront moins nombreux dans les jardins dimanche. 

Stellantis: les millions de Carlos Tavares soumis une dernière fois à la colère des actionnaires

La rémunération de Carlos Tavares doit encore faire polémique mardi lors de l’assemblée générale du groupe Stellantis, dont il a été écarté fin 2024 après des résultats décevants.L’ex-directeur général du géant de l’automobile (qui regroupe une quinzaine de marques, dont Peugeot, Fiat, Opel et Chrysler) a bénéficié, pour 2024, d’une rémunération atteignant 23,1 millions d’euros, en baisse de 37% par rapport à l’année 2023 (36,5 millions). C’est l’équivalent de 350 fois le salaire moyen des 259.000 salariés de Stellantis à travers le monde (65.993 euros), en baisse pour la première fois depuis la création du groupe en 2021.John Elkann, président du conseil d’administration de Stellantis et dirigeant par intérim, a touché près de 2,8 millions d’euros pour l’année.Les actionnaires du groupe doivent se prononcer mardi à partir de 14H00 sur cette politique de rémunération, à titre consultatif. Ils l’avaient contestée à 52% en 2022, 48% en 2023, et 30% en 2024, sans que cela ne perturbe le versement prévu par le conseil d’administration.”Le package de rémunération de 23,1 millions d’euros proposé pour l’ancien directeur général dans le rapport de rémunération semble excessivement généreux, en particulier compte tenu des performances opérationnelles médiocres et des circonstances entourant la démission forcée”, a protesté le gestionnaire d’actifs AllianzGI le 8 avril.Après des premières années marquées par des profits record, le groupe Stellantis a vécu une très mauvaise année 2024, freiné notamment par des difficultés en Amérique du Nord. Le bénéfice net du groupe a chuté de 70%, à 5,5 milliards d’euros, et Carlos Tavares a été poussé vers la sortie.L’ancien directeur général doit toucher par ailleurs une indemnité de départ de 2 millions d’euros et un bonus de 10 millions d’euros. Mais un autre bonus de 10 millions lui a été refusé.- Une “démission” -La société de conseil aux investisseurs Proxinvest a aussi recommandé de voter contre la résolution concernée.”Le départ étant volontaire puisque c’est une démission, aucune indemnité n’aurait dû être attribuée au dirigeant”, a souligné Proxinvest, même si M. Tavares a été poussé vers la sortie.”Au regard des performances de la société, il peut être considéré que la société est en situation d’échec ; or il n’est pas acceptable d’attribuer une indemnité de départ à un dirigeant ayant mené la société à cette situation d’échec”.Le président de la République lui-même avait critiqué le montant du salaire de Carlos Tavares en 2022. Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci s’est exprimé dans le même sens dimanche sur France 3, soulignant qu’un “principe de modération” devait s’appliquer. Mais “je ne pense pas que ce soit fondamentalement à l’État de déterminer le niveau des salaires, le niveau des rémunérations”, avait-il aussitôt ajouté.La présidente du comité de rémunération de Stellantis, Wan Ling Martello, a concédé dans une lettre aux actionnaires que “la rémunération est une question complexe et sensible”, et qu’il existe “des opportunités d’améliorer l’alignement avec les attentes des investisseurs”.Wan Ling Martello insiste sur la nécessité “d’attirer et de retenir des talents de classe mondiale au sein d’une entreprise mondiale et d’assurer une structure d’incitation appropriée, surtout durant cette période de transformation disruptive significative dans notre industrie”.Pour peser indirectement sur cette politique, AllianzGI, qui détient moins de 1% du capital de Stellantis, a également annoncé qu’il allait s’opposer à la réélection de deux membres du conseil d’administration qui siègent au comité de rémunération, le Français Benoît Ribadeau-Dumas (qui représente Exor, le groupe de la famille Agnelli) et Fiona Clare Cicconi, qui représente les salariés.

Semi-conducteurs et pharmacie: nouveaux droits de douane en vue aux Etats-Unis

Washington souffle le chaud et le froid sur l’économie mondiale: l’administration Trump a lancé lundi une première étape vers la mise en place de droits de douane sur la pharmacie et les semi-conducteurs, après avoir suspendu les surtaxes appliquées à l’électronique.Le ministère du Commerce a ouvert une enquête visant à déterminer si la prépondérance des importations dans ces deux secteurs présente un risque, ou non, pour la sécurité nationale.C’est à l’issue de ce type d’enquête que Donald Trump avait pu imposer des droits de douane sectoriels de 25% sur l’acier et l’aluminium ainsi que l’automobile.Le président américain n’a jamais caché sa volonté de pouvoir imposer rapidement une surtaxe sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs.Malgré l’exemption qui s’applique pour l’instant à ce secteur, le gouvernement sud-coréen a ainsi annoncé mardi qu’il comptait injecter 4,9 milliards de dollars supplémentaires dans l’industrie des semi-conducteurs, dont les Etats-Unis sont un important débouché, invoquant “l’incertitude croissante” concernant les droits de douane américains. Lundi, le principal conseiller économique du président américain, Kevin Hassett a assuré que “tous les secteurs seront couverts. La question est: quelle loi s’applique. Il s’agit de déterminer ce qui affecte la sécurité nationale. Si nous achetons quelque chose d’un autre pays, alors nous ne seront pas prêts en cas de guerre, s’ils décident de nous en priver”.Washington a également annoncé la fin d’un accord concernant l’importation sans taxe de tomates mexicaines, qui représentent plus de 90% des tomates importées aux Etats-Unis, et qui seront taxées à près de 21% dès mi-juillet.Des annonces qui tombent au moment où les marchés respirent après l’exemption vendredi des surtaxes touchant les produits électroniques, largement importés de Chine, désormais visée par des surtaxes de 145%.Wall Street a terminé sur une légère hausse, suivie par les Bourses de Tokyo et Séoul dans leurs premiers échanges mardi.Concernant l’automobile, Donald Trump s’est montré ouvert au compromis, se disant prêt à “regarder comment aider les constructeurs”, assurant qu’il ne voulait “faire de mal à personne”.- “Aller vite” -Même si la Chine est au premier chef dans le viseur, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a estimé lundi qu’il n’y avait pas de raison pour que les économies des deux pays se dissocient.”Il y a un grand accord à réaliser à un moment donné”, a déclaré M. Bessent sur Bloomberg-TV.Il a reconnu qu’un tel accord serait plus difficile à atteindre qu’avec d’autres nations car “la Chine est à la fois notre plus grand concurrent économique et notre plus grand rival militaire. Donc cela va nécessiter une formule un peu spéciale”.S’agissant d’autres pays, M. Bessent a annoncé que les négociations bilatérales “vont aller vite” pour résoudre les différends douaniers. “Nous avons eu le Vietnam la semaine dernière, le Japon mercredi, la Corée du Sud la semaine prochaine”, a-t-il déclaré.Aux 145% de surtaxes cumulées imposées par Donald Trump aux produits chinois depuis son retour à la Maison Blanche, hors dispenses, Pékin a riposté en faisant bondir ses droits de douane à 125% depuis samedi.Une configuration qui pourrait créer un risque de récession et forcer la Réserve fédérale américaine, la Fed, à abaisser ses taux plus vite, quand bien même les droits de douane tireraient l’inflation à la hausse, a jugé lundi un de ses responsables, Christopher Waller.Dans ce contexte d’inquiétudes pour l’économie mondiale, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a revu légèrement à la baisse sa prévision de croissance de la demande de pétrole pour 2025, citant notamment les droits de douane américains.Le protectionnisme “ne mène nulle part”, a répété le président chinois Xi Jinping, dans des propos rapportés lundi par l’agence officielle Chine Nouvelle.Tout en continuant à assommer la Chine, Donald Trump a semblé donner un peu de répit aux autres partenaires commerciaux des Etats-Unis, en les délestant mercredi pour 90 jours des tarifs douaniers annoncés auparavant, et en ne leur ajoutant plus que 10% de droits de douane.En visite à Washington, le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a assuré que l’Union européenne (UE) était prête à trouver “un accord équitable” avec les Etats-Unis mais qu’un “effort conjoint significatif, de part et d’autre”, serait nécessaire pour y parvenir.

Droits de douane: la Corée du Sud prévoit une aide supplémentaire massive pour les semi-conducteurs

Le gouvernement sud-coréen a annoncé mardi qu’il comptait injecter 4,9 milliards de dollars supplémentaires dans l’industrie des semi-conducteurs du pays, invoquant “l’incertitude croissante” à laquelle fait face ce secteur clé face aux droits de douane américains.”Un plan d’investissement budgétaire agressif a été prévu pour aider les entreprises locales à relever les défis croissants dans la course mondiale aux semi-conducteurs”, a déclaré le ministère sud-coréen des Finances dans un communiqué.La Corée du Sud exporte une grande partie de sa production vers les Etats-Unis et ses secteurs cruciaux des semi-conducteurs et de l’automobile souffriraient fortement des droits de douane de 25% que le président Donald Trump menace d’imposer.La Corée du Sud abrite notamment les géants des puces Samsung et SK Hynix.”Afin de favoriser un écosystème dynamique, mené par le secteur privé, pour l’innovation et la croissance des semi-conducteurs, le gouvernement augmentera ses investissements dans le secteur de 26.000 milliards de wons (18,2 milliards de dollars) à 33.000 milliards de wons (23,1 milliards de dollars)”, soit 4,9 milliards de dollars supplémentaires, a expliqué le ministère. Le président américain a annoncé le 2 avril une série de nouveaux droits de douane visant ses principaux partenaires commerciaux, dont une taxe de 25% sur les exportations sud-coréennes, avant de suspendre leur mise en Å“uvre pendant 90 jours. Malgré cela, “des droits de douane visant des secteurs spécifiques tels que les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques restent à l’horizon”, a insisté le ministre des Finances, Choi Sang-mok, lors d’une réunion.”Ce délai de grâce offre une fenêtre cruciale pour renforcer la compétitivité des entreprises sud-coréennes dans un contexte d’intensification des tensions commerciales mondiales”, a-t-il ajouté. Le paquet comprend des financements pour le développement des infrastructures, et les ressources humaines.Le plan d’aide fait partie d’une proposition de budget révisée en hausse de 12.000 milliards de wons (8,4 milliards de dollars), et doit être soumis au vote du Parlement.L’annonce des droits de douane, présentés par Donald Trump comme devant remédier au déficit commercial américain, a ébranlé les marchés boursiers du globe et accentué les inquiétudes pour la croissance mondiale.Le déficit commercial des Etats-Unis avec la Corée du Sud était l’an dernier de 66 milliards de dollars pour les échanges de biens.La semaine dernière, le gouvernement sud-coréen avait déjà dévoilé un plan d’aide d’urgence de 2 milliards de dollars pour aider les constructeurs automobiles à surmonter la tempête.