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La Bourse de Paris bondit de 2,53%, LVMH s’envole et les taux se détendent

La Bourse de Paris s’envole de 2,53% mercredi matin, sur fond de détente des taux obligataires et d’envolée du leader mondial du luxe LVMVH, poids lourd du CAC 40, après des ventes légèrement meilleures qu’attendu.L’indice vedette CAC bondissait de 200,19 points, soit une très forte hausse de 2,53% à 8.119,81 points vers 10H00.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat français a dix ans, qui s’est déjà nettement détendu mardi (3,39% à la clôture), baissait de nouveau, à 3,37% vers 10H00. Son équivalent allemand était à 2,59% après 2,61% la veille. L’écart entre les deux taux d’intérêt, appelé “spread”, était ainsi de 0,78%, ou 78 points de base. Il avait atteint 89 points de base après l’annonce surprise de la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu le 6 octobre.A la cote, LVMH affichait une progression de 12,89% à 601,50 euros l’action et faisait profiter ses concurrents du secteur du luxe : Kering gagnait 6,29% à 317,70 euros et Hermès 7,45% à 2.177,00 euros.Après plusieurs mois de ralentissement des ventes de LVMH, elles ont atteint 18,3 milliards d’euros au troisième trimestre (-4% sur un an), “0,6% au-dessus du consensus” du marché, commente Adam Cochrane, analyste de Deutsche Bank.”Les ventes à taux de change constants ont toutefois progressé de +1%, mieux que ce à quoi s’attendait le marché (-1%), malgré un effet de change défavorable”, précise-t-il.”LVMH a donné un coup de pouce au secteur après avoir annoncé une croissance organique (qui ne tient pas compte des acquisitions, des cessions ou des effets de change, NDLR) pour la première fois cette année”, commente Neil Wilson, de Saxo Markets.Ailleurs à la cote parisienne, le secteur des télécommunications était lui aussi sous le feu des projecteurs après que les trois opérateurs français Bouygues Telecom, Orange et Free ont annoncé avoir déposé une offre commune de rachat de leur concurrent SFR pour 17 milliards d’euros, première offre officielle depuis la restructuration de la dette colossale de sa maison mère Altice France. L’offre pourrait aboutir à une reconfiguration totale du marché français des télécoms.Bouygues voyait son action s’envoler de 8,91% à 42,17 euros et Orange de 3,32% à 14,02 euros.La hausse des actifs français est aussi permise “grâce à l’espoir d’un compromis budgétaire”, commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank. La proposition par Sébastien Lecornu de suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027 pour éviter la censure agit comme un “catalyseur”, ajoute l’économiste.Cette décision coûtera toutefois “400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027” et devra être “compensée par des économies”, a prévenu le Premier ministre mardi lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.”Même si cela pèse sur la soutenabilité de la dette, les marchés ont été rassurés, y voyant une garantie de stabilité politique”, poursuit Jim Reid.

Le britannique Royal Mail sanctionné pour ses “millions de lettres” en retard

L’opérateur postal britannique Royal Mail, racheté en début d’année par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a écopé d’une amende de 21 millions de livres (24 millions d’euros) mercredi du régulateur du secteur pour les retards de “millions de lettres importantes”.Royal Mail connaît depuis plusieurs années de graves défaillances dans la distribution du courrier, qui lui avaient déjà valu des amendes de plus de 16 millions de livres au total en 2023 et 2024 de la part de l’Ofcom, le gendarme britannique des communications.”Ces manquements persistants sont inacceptables, et les clients attendent et méritent mieux”, a martelé dans un communiqué Ian Strawhorne, un responsable de l’Ofcom. Royal Mail doit “mettre en œuvre des améliorations concrètes et significatives, et non de nouvelles promesses en l’air”.Selon l’organisme, Royal Mail n’a livré que 77% du courrier prioritaire dans les délais (le jour ouvrable suivant), là où sa mission impose un objectif de 93%. Les retards se sont aussi accumulés pour le courrier non prioritaire.”Nous prenons acte de la décision de l’Ofcom et nous continuerons à travailler dur pour apporter de nouvelles améliorations durables à notre qualité de service”, a promis Royal Mail dans un communiqué.L’opérateur postal, dont les origines remontent à plus de 500 ans, avait aussi pâti ces dernières années de la baisse du volume de colis à livrer et d’une grève pour les salaires. Sa maison mère, International Distributions Services (IDS), a mis en œuvre un plan d’économies.Il a aussi été autorisé l’été dernier par l’Ofcom à réduire la fréquence de distribution de certaines lettres, mais seulement pour le courrier non prioritaire.Les premiers effets se font sentir: Royal Mail est revenu dans le vert lors de son exercice annuel décalé achevé fin mars et l’ensemble du groupe, dont les résultats sont aidés par GLS, sa branche de livraison internationale, a vu ses bénéfices multipliés par près de sept à 367 millions de livres (422 millions d’euros).Le rachat de cette entreprise historique à haute valeur symbolique par Daniel Kretinsky, annoncé en mai 2024 pour 3,6 milliards de livres (4,1 milliards d’euros), a été finalisé en avril, après le feu vert du gouvernement britannique en décembre.Milliardaire aussi discret publiquement qu’actif sur les marchés, Daniel Kretinsky a construit sa fortune grâce aux énergies fossiles, avant de multiplier les investissements dans des pays et secteurs variés.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse, Paris décolle portée par le luxe

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse mercredi, Paris en particulier, qui s’envolait de 2,49% dans les premiers échanges, portée par le secteur du luxe après la publication de ventes meilleures qu’attendu du géant LVMH pour le troisième trimestre.A la cote parisienne, LVMH bondissait de 12,27%, emportant Kering (+6,89%) dans son ascension ainsi qu’Hermès (+6,52%). Ailleurs en Europe, la Bourse de Francfort gagnait 0,16%, Milan 0,67%, tandis que Londres était stable (+0,00%).

Grèce: les députés se prononcent sur la possibilité d’une journée de travail de 13 heures

Les députés grecs doivent se prononcer mercredi sur une réforme controversée du gouvernement conservateur qui instaure la possibilité, sous certaines conditions, d’une journée de travail de 13 heures.A deux reprises, le 1er octobre et mardi, la Grèce s’est retrouvée partiellement paralysée par une grève générale pour protester contre un projet de loi “digne du Moyen-Âge”, selon des syndicalistes.Syndicats et opposition sont en effet vent debout contre un texte défendu par la ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Niki Kerameus, qui prévoit notamment que, moyennant une rémunération supplémentaire de 40%, un employé puisse travailler jusqu’à 13 heures par jour pour un seul employeur. Dans un pays où l’économie s’est redressée depuis la crise financière, restant toutefois fragile, cette possibilité existe déjà mais uniquement si un employé dispose de deux employeurs ou plus.- Volontariat -La durée légale du temps de travail quotidien en Grèce est actuellement de huit heures avec la possibilité d’effectuer jusqu’à trois heures supplémentaires.Seul le parti du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, Nouvelle-Démocratie (ND), au pouvoir depuis 2019, devrait voter en faveur de ce texte en raison de l’opposition de tous les autres partis au Parlement.Cette disposition ne sera valable que “jusqu’à 37 jours par an” et sur la base du volontariat, a assuré la ministre du Travail, pour qui parler de “la journée de 13 heures” est “incorrect et trompeur”.Car ce terme “laisse entendre que nous allons tous travailler 13 heures par jour, toute l’année”, a-t-elle martelé sur la chaîne de télévision privée Skaï.  ”Est-ce vrai ? (…) Non. Cela peut se faire jusqu’à 37 jours par an, soit en moyenne trois jours par mois”, a-t-elle précisé. Employés du privé et du public sont descendus à deux reprises dans les rues pour fustiger une “nouvelle aggravation d’une situation déjà profondément problématique”, selon la Confédération des travailleurs grecs (GSEE).Elle affirme que beaucoup d’employés n’auront guère la possibilité de refuser de travailler 13 heures “compte tenu du rapport de force déséquilibré entre employeur et salarié, renforcé par la précarité qui prévaut sur le marché du travail”.- Bafoué -Les syndicats estiment également que le droit à un repos obligatoire quotidien de 11 heures sera bafoué, notamment en raison du temps de transport pour se rendre sur le lieu de travail. “Travailler 13 heures par jour signifie qu’il ne reste absolument aucun temps libre pour mener une vie un tant soit peu digne: passer du temps avec ses amis (…), sa famille”, s’est insurgé Dimitris Polyzoidis, un technicien en informatique de 37 ans, qui a défilé mardi à Thessalonique, la deuxième ville de Grèce.  Sofia Georgiadou, 29 ans, employée dans un magasin, a dénoncé “une nouvelle tentative de légaliser l’esclavage moderne”.”Trouvez-moi une seule personne qui veuille travailler 13 heures par jour ! C’est révoltant qu’on piétine nos droits”, a-t-elle ajouté.A Athènes, Maria, employée dans une société de construction, craint de devoir travailler davantage. Les employeurs “trouvent toujours les moyens d’imposer ce qu’ils veulent”, assure cette femme de 46 ans qui n’a pas souhaité donner son nom.En Grèce, le temps de travail hebdomadaire, de 39,8 heures, est supérieur à la moyenne des 27 pays de l’Union européenne (35,8 heures), selon Eurostat.Il cache aussi de fortes disparités et les salaires restent particulièrement bas. Dans le secteur touristique, au “pic” de la saison, serveurs ou cuisiniers enchaînent les journées à rallonge parfois sans le moindre repos hebdomadaire.”Le surtravail n’est pas un choix, c’est une nécessité (…), les heures supplémentaires sont souvent un instrument de survie”, a souligné le quotidien financier Naftemporiki, rappelant que “le paradoxe grec est beaucoup d’heures de travail et une faible productivité”. “L’objectif n’est pas de travailler plus mais mieux”, a récemment insisté le président du patronat Spyros Theodoropoulos.La Grèce a déjà instauré la possibilité d’une semaine de travail de six jours, notamment en cas de forte demande dans un secteur comme le tourisme.Au deuxième trimestre 2025, 20,9% des salariés de 20 à 64 ans travaillaient plus de 45 heures par semaine contre 10,8% dans l’ensemble de l’UE, selon Eurostat.

Wall Street hésite, entre tensions commerciales et baisses des taux

La Bourse de New York a terminé sans direction claire mardi, jonglant entre le retour des tensions commerciales sino-américaines et la perspective d’une poursuite de l’assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed).Le Dow Jones a pris 0,44%, l’indice Nasdaq a perdu 0,76% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,16%.”Nous avons commencé la journée sur une note négative, en raison de la situation commerciale” entre les États-Unis et la Chine, explique auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.La Chine s’est dite mardi prête à se battre “jusqu’au bout” sur les droits de douane, tout en déclarant rester ouverte à la discussion avec les Etats-Unis.Le géant asiatique impose depuis mardi des droits spéciaux aux bateaux américains entrant dans ses ports, en représailles, dit-il, à des mesures similaires censées entrer en vigueur le même jour aux Etats-Unis contre les bateaux chinois.Mais, plus tard dans la séance, “les perspectives d’assouplissement monétaire, associées à un ton accommodant” de la part du président de la Fed Jerome Powell “ont favorisé un (…) rebond des actions”, indique Jose Torres, d’Interactive Brokers.M. Powell est apparu mardi préoccupé par l’atonie du marché du travail aux Etats-Unis, deux semaines avant une réunion à l’issue de laquelle une baisse des taux d’intérêt est attendue.Un assouplissement monétaire est de nature à donner de l’élan à l’activité économique et aux bénéfices des entreprises.Sur le marché obligataire, fermé la veille, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain évoluait vers 20H20 GMT au même niveau qu’à la clôture vendredi, à 4,03%.Côté entreprises, les performances trimestrielles des banques –qui marquent le coup d’envoi de la saison des résultats– “se sont révélées très bonnes”, observe M. Cardillo.JPMorgan Chase (-1,93% à 302,03 dollars) a publié de meilleurs résultats qu’attendu au troisième trimestre, bénéficiant d’un essor de ses activités de gestion d’actifs et de banque d’affaires. Le chiffre d’affaires a progressé de 9% sur un an à 46,43 milliards de dollars.Le groupe a toutefois souligné un “degré plus élevé d’incertitudes” géopolitiques et des “signes de ramollissement” économique aux Etats-Unis.La banque d’affaires Goldman Sachs (-1,99% à 771,14 dollars) a aussi fait mieux qu’escompté grâce à la bonne dynamique de ses activités de conseil et aux commissions dans la banque d’investissement.Les banques Wells Fargo (+7,17%) et Citigroup (+3,86%) ont, elles aussi, dépassé les attentes du marché et ont été recherchées par les investisseurs.Certaines capitalisations géantes ont montré des signes de faiblesse, notent les analystes de Briefing.com.Le mastodonte des semiconducteurs Nvidia a par exemple lâché 4,41% à 180,01 dollars, tandis qu’Amazon a perdu 1,67% à 216,39 dollars.Le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson a terminé proche de l’équilibre (-0,05% à 190,80 dollars) après avoir revu ses prévisions à la hausse. Le groupe prévoit par ailleurs de séparer son unité orthopédique en une entreprise distincte.L’avionneur Boeing a reculé de 0,54% à 214,40 dollars après avoir annoncé l’obtention de plusieurs contrats pluriannuels –d’une valeur totale de 2,7 milliards de dollars– pour la livraison de plus de 3.000 batteries antimissiles Patriot PAC-3 jusqu’en 2030.

Lecornu concède au PS le totem des retraites au nom de la stabilité

Sébastien Lecornu a cédé pour espérer une sortie de crise. Le Premier ministre a annoncé mardi devant l’Assemblée la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition incontournable pour épargner la censure au gouvernement.Saluant comme la CFDT, avec cette suspension, “une victoire” autant qu’un “premier pas qui permet d’envisager les suivants”, le chef des députés PS Boris Vallaud a dit dans sa réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre vouloir faire “ce pari de donner (…) un budget juste au pays”.”Nous ne censurerons pas dès la discussion de politique générale le Premier ministre”, a explicité le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur TF1, demandant à ses troupes de “respecter” la décision collective de son parti.”Est-ce que ça veut dire que nous allons tout accepter” dans le budget présenté par M. Lecornu ? “La réponse est non. Le débat ne fait que commencer et je suis aussi déterminé à arracher d’autres victoires”, a ajouté M. Faure.Au milieu d’un discours sobre, qui n’a pas dépassé la demi-heure, point d’orgue de journées d’immense tension politique, la sentence attendue est tombée mardi après-midi: “Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé M. Lecornu dans l’hémicycle du palais Bourbon.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a précisé le chef du gouvernement.Il a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.- “Carte blanche” -L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 qui n’avait pas tenu une journée.”Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu”, avait affirmé le Premier ministre à l’entame de son discours.Un an après la très décriée dissolution de 2024, la pression s’était accrue sur le chef de l’État, son premier chef de gouvernement, Édouard Philippe, allant jusqu’à lui conseiller de démissionner après l’adoption du budget.Renommé vendredi par le président Macron, M. Lecornu a “carte blanche”, avait expliqué l’Élysée.Mardi matin, le chef de l’Etat avait une dernière fois mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. Adopté mardi matin, le projet de budget de l’État, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7% du PIB.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité sur les très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelle” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une “conférence” sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre. – “Peur des urnes” -Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe “ira(it) à la censure”, fustigeant une “petite suspension” de la réforme.Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultramarins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué une “première victoire”.”Une réforme imposée contre tout un peuple (…) ne se suspend pas, elle s’abroge”, a martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au “sauvetage” du gouvernement.A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être “l’otage des socialistes”. En réponse, l’ex-président de LR Eric Ciotti, désormais allié de Marine Le Pen, lui a proposé une “rencontre pour poser les bases d’un renversement d’alliance à droite avec le RN”.Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé “l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron” dont “le seul dénominateur commun” serait “la peur des urnes”.Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites. “Suspendre la réforme des retraites” est “une dangereuse facilité”, a mis en garde Paul Christophe, président du groupe Horizons, le parti d’Édouard Philippe.”Remettre en cause la seule et dernière réforme structurelle du second quinquennat d’Emmanuel Macron est une grosse erreur”. “Un compromis politique ne peut pas se construire sur un déni comptable et sur le dos des générations qui viennent”, a renchéri dans Le Parisien l’auteur de la réforme, l’ex-ministre Olivier Dussopt.sac-sl-are-bpa/jmt/gvy

“Mercosur, mort à coup sûr”: la Confédération paysanne marche contre le libre-échange

Des centaines d’agriculteurs, étudiants et défenseurs de l’environnement ont défilé mardi à Paris à l’appel de la Confédération paysanne contre le projet d’accord entre l’UE et des pays du Mercosur, considéré comme “mortifère pour les paysans”, d’Occitanie comme d’Amazonie.”UE-Mercosur, c’est pas du fumier, mais ça pue pareil et ça fait rien pousser”, a chanté une foule joyeuse partie des Invalides en fin de matinée et arrivée dans l’après-midi aux pieds de la Tour Eiffel pour “un grand pique-nique solidaire”.Sous le soleil d’automne, l’ambiance était bon enfant, l’encadrement sécuritaire léger et les manifestants donnaient de la voix contre un accord qu’ils rejettent “depuis plus de 25 ans”, selon la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français.Tous les syndicats agricoles français sont fermement opposés à cet accord entre l’Union européenne et quatre pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification et à l’égard duquel la France, hier très opposée, semble depuis s’y montrer moins défavorable.Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.Pour la Confédération paysanne, membre du mouvement paysan altermondialiste Via Campesina, cet accord va mettre en concurrence les paysans européens et latino-américains et faire encore baisser les revenus des producteurs.Si le syndicat historique FNSEA s’est rallié à l’opposition à ce traité, la Confédération a tenu à marquer sa différence: “À la FNSEA, ils utilisent la rhétorique nationaliste, selon laquelle nous avons la meilleure agriculture du monde, ce qui justifie la protection contre les importations et le maintien des exportations”, a lancé Fanny Métrat, porte-parole de la Confédération paysanne, sur une tribune improvisée aux Invalides.- “Le pire signé par l’UE” -“La souveraineté alimentaire c’est pour tout le monde” du Nord au Sud, a-t-elle insisté déclenchant des applaudissements.Dans le défilé, une grappe d’étudiants d’AgroParisTech – les ingénieurs agronomes de demain – étaient venus dire leur refus d’accords ne respectant ni la terre ni les hommes.”Ce n’est pas en levant les règles environnementales qu’on aidera les paysans mais en les soutenant pour qu’ils puissent s’adapter au changement climatique”, a plaidé Jacques Caplat, de l’ONG Agir pour l’environnement.Alors que le Premier ministre présentait son budget, les manifestants appelaient le président Emmanuel Macron à “tenir ses engagements”, en défendant les agriculteurs contre ce qu’il avait lui-même qualifié début 2025 de “mauvais texte”.Pour tenter de rassurer la France, la Commission a proposé début septembre des clauses de sauvegarde “renforcées”, en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix, avec un “suivi renforcé” des “produits sensibles”.Mais pour le syndicat, ni “clauses de sauvegarde”, ni mesures “miroir miracles” ne sauraient garantir un rééquilibrage de cet accord.Venue en soutien de la Confédération paysanne, la député européenne LFI Manon Aubry a estimé que cet accord était “le pire signé par l’UE”.”C’est un accord qui va tuer l’agriculture, qui va nous empoisonner – un tiers des pesticides autorisés au Brésil sont interdits dans l’UE”, a-t-elle déclaré à l’AFP, précisant que sa délégation au Parlement européen allait “déposer un recours devant la Cour de justice de l’UE pour vérifier la compatibilité de l’accord avec les traités européens”.Pour la Confédération paysanne, “combattre ces accords de libre-échange mortifères”, “c’est aussi défendre les droits humains”. Citant les accords UE-Israël ou UE-Maroc, la porte-parole Fanny Métrat a dénoncé “des accords qui ne respectent pas le droit international et qui favorisent la colonisation du Sahara occidental et de la Palestine”.Alors que la FNSEA s’était mobilisée fin septembre, la Confédération paysanne a choisi la date du 14 octobre en soutien à deux de ses membres, jugés dans l’après-midi au tribunal judiciaire de Paris.Les militants syndicaux ont été condamnés à une amende de 450 euros chacun, sous la forme de 90 jours-amende de 5 euros, pour des violences commises sur des policiers lors d’une manifestation contre une réunion d’acteurs du commerce des céréales organisée au Grand Palais en décembre dernier.

La Bourse de Paris cède face aux tensions commerciales, le taux à 10 ans français se détend

La Bourse de Paris a terminé en petite baisse mardi face au retour des tensions commerciales, quand le taux d’emprunt de la France s’est nettement détendu après l’annonce par le Premier ministre Sébastien Lecornu de la suspension de la réforme des retraites.L’indice vedette de la place de Paris s’est inscrit en baisse de 0,18%, soit une perte de 14,64 points, pour terminer à 7.919,62 points. La veille, le CAC 40 a fini en hausse de 0,21% à 7.934,26 points.”Les espoirs d’un apaisement des tensions douanières (entre les Etats-Unis et la Chine) ont été anéantis”, commente Fawad Razaqzada, analyste marchés chez City Index.La Chine impose depuis mardi des droits spéciaux aux bateaux américains entrant dans ses ports, en représailles, dit-il, à des mesures similaires censées entrer en vigueur le même jour aux Etats-Unis contre les bateaux chinois.Pékin avait annoncé jeudi l’instauration de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares, suivie le lendemain par les menaces de droits de douane américains supplémentaires de 100% sur les produits chinois.”Les investisseurs préfèrent rester sur la touche et attendre de voir comment la situation actuelle évolue. Tant une potentielle aggravation du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis qu’une saison des résultats plutôt décevante pourraient particulièrement affecter les actions européennes”, estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.Les investisseurs scrutent également la situation politique française. Sébastien Lecornu évite pour l’instant “la crise de régime”. Le Premier ministre français a annoncé mardi devant l’Assemblée nationale la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition sine qua non pour épargner la censure au gouvernement et repousser ainsi la dissolution.”Cette annonce a agi comme un signal de stabilisation à court terme. Les investisseurs y voient une accalmie politique bienvenue, mais elle ne résout pas les fragilités structurelles des finances publiques”, souligne Antoine Andreani, à la tête de la recherche de XTB France.Le taux d’emprunt de la France à échéance 10 ans, la référence pour les investisseurs internationaux, s’est nettement détendu, s’établissant à 3,39% à la clôture mardi, au plus bas depuis mi-août. La veille en clôture, il avait atteint 3,47%.Le “spread” ou l’écart avec le taux allemand, très surveillé sur les marchés, a atteint 0,78 point de pourcentage, une première depuis plus d’un mois.Michelin emporte le secteur autoL’action du fabricant français de pneus a dégringolé mardi à la Bourse de Paris, après avoir revu à la baisse ses prévisions pour 2025 en raison d’une détérioration accrue de ses activités en Amérique du Nord, affectées notamment par les droits de douane.Le titre a cédé 8,93% sur la séance, à 26,11 euros, terminant bon dernier du CAC 40. La chute de l’action avait même dépassé les 10% dans les premiers échanges.La dégringolade de Michelin et son avertissement sur l’environnement économique ont emporté le reste du secteur automobile, comme Stellantis qui a perdu 4,89% à 8,37 euros.

Coeur artificiel: Carmat obtient un nouveau délai pour tenter de trouver un repreneur

Nouveau rebondissement dans le dossier Carmat: le fabricant du cœur artificiel, à court d’argent, bénéficie d’un sursis pour relancer un appel d’offres auquel le repreneur dont la proposition avait été recalée fin septembre souhaite participer à nouveau.Le tribunal des affaires économiques de Versailles a décidé mardi de renvoyer au 25 novembre l’examen de la requête en liquidation judiciaire de la société placée en redressement judiciaire depuis le 1er juillet.Le coeur artificiel de Carmat est destiné aux patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque terminale dans l’attente d’un coeur humain disponible pour une transplantation.Ce nouveau report a été décidé parce qu'”un nouvel appel d’offres va être lancé”, avec “l’espoir d’avoir une offre concrète déposée d’ici cette date”, a précisé à l’AFP le directeur général de la société, Stéphane Piat, qui n’a jamais cessé de croire en un redressement possible.”Il avait été envisagé à un moment que soit déclarée aujourd’hui la liquidation judiciaire. Ce n’est pas le cas”, a confirmé à l’AFP le président du conseil d’administration de Carmat, Pierre Bastid, à la sortie de l’audience.”J’ai convaincu le tribunal qu’il y avait de bonnes raisons de ne pas prononcer la liquidation judiciaire aujourd’hui, mais cela ne veut pas dire que c’est gagné”, a-t-il souligné. Il portera “une nouvelle proposition de reprise” aux côtés d’autres investisseurs. – 122 coeurs implantés -Lors d’une première audience le 19 août, le tribunal lui avait accordé un délai supplémentaire pour la finaliser. Mais, l’offre – jusqu’ici la seule déposée – avait été jugée caduque fin septembre, M. Bastid n’ayant pas réussi à mobiliser les fonds à temps pour tenir les engagements de son plan de reprise.Pierre Bastid était entré au capital de Carmat en 2016, à l’occasion d’une augmentation de capital à laquelle avaient également pris part deux actionnaires historiques de la société, Airbus et le fonds Truffle Capital, partis depuis.Il lui reste six semaines, à lui comme à d’autres éventuels investisseurs potentiellement intéressés, pour présenter un plan de reprise de Carmat, née en 2008 et qui tire son nom de la collaboration à se débuts entre son inventeur médical, le professeur Alain Carpentier et des ingénieurs de Matra Defense.Le coeur artificiel de Carmat comprend une prothèse reproduisant la forme et la fonction d’un cœur naturel et d’une tablette pour régler les paramètres.Au total, 122 patients ont été traités avec ce coeur artificiel qui, par le passé, a connu des défaillances techniques, dont plusieurs mortelles. Selon M. Piat, il reste à ce jour, dix-neuf implantés dont treize en France.”Carmat a développé une technologie révolutionnaire, mais avec un modèle d’exécution et de financement trop lourd pour un acteur seul”, estime Mohamed Kaabouni, analyste du courtier Portzamparc.Le coût très élevé du dispositif – 200.000 euros – et son utilisation restreinte à un nombre limité de patients ont fini par rendre son modèle économique intenable.”On paye ce temps de développement qui a été très long” mais aussi “des problèmes de qualité” qui ont refroidi les investisseurs, reconnaissait M. Bastid fin septembre auprès de l’AFP.

Lecornu suspend la réforme des retraites, le PS écarte pour l’instant la censure

Sébastien Lecornu évite pour l’instant “la crise de régime”. Le Premier ministre a annoncé mardi devant l’Assemblée nationale la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisait une condition sine qua non pour épargner la censure au gouvernement et repousser ainsi la dissolution.Le PS a fait savoir en réponse qu’ils ne censurerait pas le gouvernement, en tout cas dans l’immédiat: saluant comme la CFDT dans la suspension “une victoire” autant qu’un “premier pas qui permet d’envisager les suivants”, le chef des députés PS Boris Vallaud a dit vouloir faire “ce pari de donner (…) un budget juste au pays”.”Nous serons vigilants à ce que vos mots se traduisent en actes”, a-t-il promis.Les motions de censure déposées par le RN et par la France insoumise, qui seront examinées jeudi matin, ont donc peu de chances d’être adoptées.Au milieu d’un discours sobre, qui n’a pas dépassé la demi-heure, point d’orgue de journées d’immense tension politique, la sentence attendue est tombée: “je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé M. Lecornu dans l’hémicycle du Palais-Bourbon.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a précisé le chef du gouvernement, applaudi par les députés PS.Le chef du gouvernement a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote. “C’est la garantie pour l’Assemblée nationale que le débat, notamment budgétaire mais pas seulement, dans tous les domaines, vivra, ira jusqu’au bout, jusqu’au vote”, a-t-il ajouté.L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 qui n’avait pas tenu une journée, fragilisé dans l’oeuf par la contestation du président des Républicains (LR) Bruno Retailleau.”Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu”, avait affirmé le Premier ministre à l’entame de son discours.Un an après la très décriée dissolution de 2024, la pression s’était accrue sur le chef de l’État, son premier chef de gouvernement, Édouard Philippe, allant jusqu’à lui conseiller de démissionner après l’adoption du budget et de permettre ainsi la tenue d’une élection présidentielle anticipée.Renommé vendredi par le président Macron, M. Lecornu avait “carte blanche”, avait expliqué l’Élysée.Mardi matin, le chef de l’Etat avait une dernière fois mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. Le PS, qui demandait “la suspension immédiate et complète” de la réforme des retraites de 2023, la confirmation de l’abandon du 49.3 et du relâchement de la trajectoire budgétaire, menaçait de déposer sa propre motion de censure dès mardi soir en cas de réponse négative ou évasive du gouvernement.-“Anomalies” fiscales-Adopté mardi matin en Conseil des ministres, le projet de budget de l’État, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7% du PIB.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité des très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelle” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une “conférence” sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre. – “Peur des urnes” -Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe “ira à la censure”, fustigeant une “petite suspension” de la réforme.Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultra-marins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué lui une “première victoire”.”Une réforme imposée contre tout un peuple (…) ne se suspend pas, elle s’abroge”, a martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au “sauvetage” du gouvernement.A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être “l’otage des socialistes”. Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé “l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron” dont “le seul dénominateur commun” serait “la peur des urnes”.Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites, et le parti Horizons d’Edouard Philippe s’est chargé de rappeler ses réserves. “Suspendre la réforme des retraites” est “une dangereuse facilité”, a mis en garde le chef des députés Paul Christophe.La chute du gouvernement “coûterait plus d’argent à la France” qu’une “suspension de quelques mois” de la réforme des retraites, avait au contraire fait valoir dans la matinée l’entourage du garde des Sceaux Gérald Darmanin, proche de M. Lecornu.sac-sl-are-bpa/hr