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Drones militaires: Destinus se projette en France pour passer à l'”échelle industrielle”

Fournisseur clé de l’armée ukrainienne, l’entrepreneur né en Russie et opposant au Kremlin Mikhaïl Kokoritch, cherche à “étendre” à moyen terme la production de ses drones militaires en France pour passer à une échelle “industrielle”.”On a produit cette année 10.000 grands drones. C’est un gros chiffre mais on doit passer à une échelle industrielle, pour arriver à 100.000 par an”, estime dans un entretien à l’AFP, le PDG de Destinus, depuis le salon européen du drone qui se clôture jeudi à Bordeaux.Pour cet entrepreneur sibérien en exil depuis 2012 – il a renoncé à la nationalité russe en 2024 -, “la France fait partie des principaux candidats” pour accueillir son projet “d’usine géante et automatisée”, calquée sur “les échelles de production de l’automobile”, mais qui demande plusieurs centaines de millions d’euros d’investissements.- De l’hypersonique civil à la guerre -“Nous prévoyons certainement de nous développer en France”, assure ce physicien de formation au sujet de Destinus, dont les bureaux opérationnels sont installés à Paris et les usines d’assemblages disséminées en Espagne, Pays-Bas, Allemagne et sur le sol ukrainien.Fondée en 2021 afin de créer un avion autonome hypersonique – un projet au-delà de Mach 5, à plus de 6.100 km/h, désormais mis “en veille” – Destinus s’est rapidement tournée vers l’industrie de la défense et revendique aujourd’hui être le principal producteur de “grands drones d’attaque” en Europe, au bénéfice de Kiev.Pour Mikhaïl Kokoritch, 49 ans, qui considère avoir grandi “dans la seule génération libre” de Russie, entre la chute de l’URSS et l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, le conflit en Ukraine déclenché en 2022 est en réalité “une guerre” pour la défense des “valeurs européennes”.Depuis 2023, la société fournit à Kiev des drones, baptisés Lord, capables d’embarquer des dizaines de kilos d’explosifs et pouvant s’enfoncer “profondément” sur des cibles stratégiques en territoire russe, comme les installations pétrolières, se félicite M. Kokoritch.Elle a aussi développé des drones aux airs de missiles de croisière – “Ruta” -, puis des appareils intercepteurs – “Hornet”- qui “chassent” et “explosent” au contact des Gueran-2 russes. Ces drones d’attaques à bas coût produits par Moscou, dérivés des Shahed-136 iraniens, sont lancés massivement de nuit et épuisent la défense antiaérienne ukrainienne.- Mur antidrone -Destinus travaille sur une seconde version de ce drone antidrone, “plus rapide” et de “plus grande portée”, avec une production prévue en “début d’année prochaine”, selon son fondateur, qui compte “bientôt” livrer chaque mois “un millier” de ses armes aériennes aux forces ukrainiennes. La jeune société aux 300 millions d’euros de chiffre d’affaires a racheté cet été une start-up suisse spécialisée dans l’intelligence artificielle et noué début octobre un partenariat avec l’industriel français de la défense Thales.L’objectif selon Destinus: améliorer la capacité d’emport de leurs appareils, travailler sur des modèles aéroportés, largables depuis un avion de transport tactique, et développer la défense contre les menaces aériennes, alors que Bruxelles vise à créer un “mur” antidrone dans le ciel européen d’ici 2027.”On peut innover rapidement, fabriquer à bas prix, mais nous avons besoin de gros partenaires”, “expérimentés” et “complémentaires” pour “concevoir des systèmes intégrés aux systèmes militaires européens”, veut croire M. Kokoritch.Selon l’agence de presse étatique TASS, une enquête pour “participation à un groupe terroriste” a été ouverte en Russie à son encontre et vise également l’ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski et la légende des échecs Garry Kasparov, deux autres opposants du Kremlin en exil. Déjà déclarés “agents de l’étranger”, tous ont été inscrits sur la liste russe des “terroristes et extrémistes”.”En Sibérie, on dit +Si tu as peur des loups, ne pars pas en forêt+. Si j’ai choisi d’aller en forêt, je ne peux pas organiser ma vie en ayant peur. Je n’y pense pas”, balaie Kokoritch qui a grandi en Bouriatie, près de la frontière russo-mongole, à 6.000 km de Moscou, avant de s’exiler en 2012 aux Etats-Unis, puis en Europe.

Lecornu échappe de peu à la censure, et va pouvoir s’atteler au budget

Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l’Assemblée dès la semaine prochaine.Au total, 271 députés ont voté pour, insuffisant pour atteindre les 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement. LFI, les communistes, les écologistes et l’extrême droite avaient annoncé leur volonté de censurer le gouvernement, Les Républicains et surtout le PS faisant le choix inverse.Une deuxième motion déposée par le Rassemblement national devrait elle être rejetée largement un peu plus tard dans la matinée, la gauche refusant d’y mêler ses voix.Lors des débats à la tribune de l’Assemblée, le député socialiste Laurent Baumel a défendu cette décision du PS d’épargner le gouvernement de Sébastien Lecornu, à rebours du reste de la gauche. Ce n’est “en aucun cas un pacte de non-censure” pour l’avenir, a-t-il averti. “La pérennité même de votre gouvernement” est suspendue à l’effectivité de la suspension de la réforme des retraites promise, et “il n’y aura pas d’entourloupe ou de ruse procédurale”, a-t-il aussi prévenu.Chacune leur tour, Aurélie Trouvé (LFI) puis la cheffe des députés RN, Marine Le Pen, ont tenté de convaincre les possibles hésitants, notamment chez LR et au PS, de voter leur motion respective. La suspension de la réforme des retraites, “n’est qu’un leurre, une tromperie, un subterfuge”, a dénoncé la députée insoumise en lançant les débats. “Vous tous qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l’oeil ?”, a-t-elle lancé aux socialistes, alors que doutes émergent sur le fait qu’elle soit effectivement votée. Marine Le Pen a elle tancé la droite, qui après “après avoir fait campagne pendant des mois sur son refus de se dissoudre dans le macronisme”, a préféré “se dissoudre dans le socialisme”. Elle a attaqué les “partis unis par la terreur de l’élection” et a dit attendre la dissolution “avec une impatience croissante”.- “Moment de vérité” – En réponse, Sébastien Lecornu, dont le gouvernement a été nommé dimanche, a appelé à “un moment de vérité entre ordre républicain et désordre”, demandant aux censeurs de ne pas “prendre en otage” le budget. Pour donner des gages aux députés, le Premier ministre a renoncé à utiliser l’arme du 49.3 dans les débats budgétaires, permettant habituellement au gouvernement d’imposer son texte.Chez les socialistes, le chef des députés Boris Vallaud avait appelé ses troupes à s’en tenir à la ligne décidée de façon “quasi-unanime”. Mais certains s’inquiètent notamment que la suspension de la réforme des retraites n’aboutisse pas. Celle-ci doit passer par un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, ce qui implique que ce texte budgétaire soit adopté, possiblement avec les voix des socialistes, pourtant dans l’opposition.Or, argumentent Insoumis, écologistes et communistes, ce projet de loi comprend des mesures d’économies “inacceptables” comme le gel des prestations sociales ou le doublement des franchises médicales. Les socialistes font “le pari” que celles-ci évolueront lors du débat parlementaire.En cas de censure, le patron du PS Olivier Faure a également fait valoir jeudi que le budget passerait par “une loi spéciale”.Les LR ont eux décidé de ne pas censurer “au nom de l’intérêt national de doter la France d’un budget” malgré des “désaccords importants” selon leur orateur Jean-Didier Berger.Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, avait appelé ses troupes à suivre cette ligne — contrairement à l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, proche du chef du parti Bruno Retailleau. – Bataille du budget -Les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi et qui prévoit un effort d’une trentaine de milliards d’euros, doivent enfin commencer à l’Assemblée la semaine prochaine.La commission des Finances s’en emparera lundi, et il devrait arriver dans l’hémicycle vendredi. La bataille entre une gauche traversée de tensions, un socle commun fracturé et l’extrême droite s’annonce dantesque, dans des délais très contraints.Le socialiste Laurent Baumel a d’ores et déjà appelé M. Lecornu à faire de “nouvelles concessions” sur “la trajectoire financière, sur la justice sociale, sur le pouvoir d’achat” lors des discussions. Même au sein du bloc central, le chef des députés Horizons Paul Christophe, qui a jugé jeudi la suspension de la réforme des retraites “déconnectée de toute réalité démographique et financière” a prévenu: “nous ne voterons pas n’importe quoi. Nous n’avons aucunement l’intention de renier nos valeurs”. 

Merz va demander à l’UE de prêter à l’Ukraine 140 milliards d’euros garantis par des avoirs russes

Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé jeudi qu’il proposera la semaine prochaine, lors d’un sommet de l’UE, un plan pour prêter à l’Ukraine 140 milliards d’euros, garantis par des avoirs russes.Devant les députés allemands, il a appelé à utiliser les avoirs de la Banque centrale russe, gelés depuis l’invasion de février 2022, pour accorder à l’Ukraine “un total de 140 milliards d’euros de prêts sans intérêt”, qui seront utilisés exclusivement pour financer l’effort de guerre du pays.”Versés par tranches, (ces prêts) garantiraient la capacité de résistance militaire de l’Ukraine pour des années, si nécessaire”, a-t-il insisté dans un discours à la chambre basse du Parlement, consacré au sommet des 22-24 octobre.Trois ans et demi après l’invasion de l’Ukraine, l’UE débat encore de la manière dont peuvent être utilisés les 210 milliards d’euros de la Banque centrale russe gelés par les sanctions européennes. Car les Européens ne veulent pas les utiliser directement, craignant de créer un précédent qui minerait la confiance dans l’euro et mettrait en danger des actifs européens à l’étranger.Selon M. Merz, Kiev ne devra rembourser les crédits qu’après avoir touché des réparations russes, et ce n’est aussi qu’à cette condition que la Russie pourrait récupérer à terme son argent.Ce plan rejoint celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait lancé l’idée d’un prêt à l’Ukraine, remboursable après versement de réparations.M. Merz a reconnu que ce ne sera pas “anodin” de créer un mécanisme juridique viable, mais selon lui le président russe Vladimir Poutine doit ainsi comprendre que “notre soutien à l’Ukraine ne va pas s’arrêter, mais qu’il s’accroit”.  Quelque 210 milliards d’euros d’avoirs de la Banque centrale russe sont immobilisés dans l’UE, et une grande partie de ces avoirs, soit quelque 185 milliards d’euros sont ou vont arriver à maturité cette année et sont donc disponibles sous forme liquide, selon un document de la Commission remis aux 27, dont l’AFP a obtenu une copie en septembre.

La Chine défend l’achat “légitime” de pétrole russe, rejette les “intimidations” de Trump (diplomatie)

La Chine a défendu jeudi comme “légitimes” ses achats de pétrole russe et a qualifié de tentative “d’intimidation” les pressions du président américain Donald Trump pour qu’elle cesse d’en acheter.”La Chine mène une coopération économique, commerciale et énergétique normale et légitime avec les pays à travers le monde, y compris la Russie”, a dit devant la presse un porte-parole des Affaires étrangères, Lin Jian, réagissant à des propos du président américain mercredi.M. Trump a déclaré avoir reçu la promesse du Premier ministre Narendra Modi que l’Inde cesserait d’acheter du pétrole russe, sous l’effet des droits de douanes punitifs américains.”Maintenant, je dois convaincre la Chine d’en faire de même”, a-t-il ajouté.”Les agissements des États-Unis sont un exemple typique d’intimidation unilatérale et de coercition économique, qui portent gravement atteinte aux règles économiques et commerciales internationales et menacent la sécurité et la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales”, a dit le porte-parole chinois lors d’un point presse quotidien.

A peine installé, Lecornu affronte deux motions de censure

Un dernier obstacle avant d’entamer l’examen du budget: deux motions de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, l’une de LFI et l’autre du RN, ont commencé à être débattues par les députés jeudi matin, et devraient être rejetées, dans un scrutin serré, faute de soutien du PS.Le Parti socialiste a pris sa décision après avoir obtenu mardi satisfaction sur plusieurs revendications clés, dont l’annonce par le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, de la suspension de la réforme des retraites.Cette suspension “n’est qu’un leurre, une tromperie, un subterfuge”, a dénoncé la députée de la France insoumise (LFI) Aurélie Trouvé, en lançant le débat commun aux deux motions à 09H00. “Vous tous qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l’œil ?”, a-t-elle lancé aux députés socialistes… absents de l’hémicycle, tout comme la plupart des élus de la droite et du camp présidentiel.Seuls votent en effet ceux qui sont pour la censure. A l’issue des débats, prévus pour durer deux heures et demie, le scrutin sera ensuite ouvert pour trente minutes sur une motion, puis l’autre.Si la gauche ne soutiendra pas la motion du RN, celle de la France insoumise devrait recueillir les voix de l’extrême droite, ainsi que des députés écologistes et communistes.Manqueraient alors environ une vingtaine de députés pour atteindre la majorité (289 voix) qui ferait tomber le gouvernement, tout juste nommé dimanche.Marine Le Pen, qui a défendu dans la foulée la motion de son groupe et de ses alliés ciottistes, s’en est pris “aux partis unis par la terreur de la dissolution” que le RN réclame pour “sortir” le pays “de l’impasse”. Elle a prédit que l’année blanche prévue dans le projet de budget serait “une année noire”.En réponse, Sébastien Lecornu a appelé à “un moment de vérité entre ordre républicain et désordre”, demandant aux censeurs de ne pas “prendre en otage” le budget. – “Quasi-unanime -Combien de députés franchiront le pas en s’affranchissant de la consigne de leur parti?Chez les LR “deux ou trois” devraient voter la censure, selon une source interne.”Quelques votes pour” sont également possibles chez les indépendants Liot, selon une source au sein du groupe centriste.Chez les socialistes, le patron du parti Olivier Faure et le chef des députés Boris Vallaud ont appelé leurs troupes à s’en tenir à la ligne décidée de façon “quasi-unanime”. Mais le député Paul Christophle a fait savoir qu’il censurerait malgré tout: “mon sujet, c’est la justice fiscale et le pouvoir d’achat, il n’y a pas d’engagement du gouvernement sur ces sujets”, a-t-il dit à l’AFP. Cinq députés ultramarins du groupe PS ont également annoncé censurer.Le socialiste Pierrick Courbon dit lui hésiter. Il s’inquiète que la suspension de la réforme des retraites, qui passera selon M. Lecornu par un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, implique que les socialistes soutiennent ce texte dans son ensemble pour qu’il soit adopté. Or “le PLFSS du budget Macron” n’obtiendra “jamais ma voix”, confie-t-il à l’AFP.Un argument d’ailleurs repris en chœur par La France insoumise, les écologistes et les communistes. – Gouvernement “très fragile” -Ces mesures font partie de l’effort budgétaire prévu par le gouvernement d’une trentaine de milliards d’euros, dont 14 milliards de nouveaux prélèvements obligatoires.Si le gouvernement de Sébastien Lecornu survit, les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi, pourront enfin commencer à l’Assemblée.La commission des Finances s’en emparera lundi, et il devrait arriver dans l’hémicycle vendredi. Sans recours au 49.3, que M. Lecornu s’est engagé à ne pas utiliser, la bataille entre une gauche désunie, un socle commun fracturé et l’extrême droite s’annonce dantesque, dans des délais très contraints.Les socialistes se réservent d’ailleurs la possibilité de censurer le gouvernement au cours des discussions. Un député Horizons résume: “Je ne pense pas que le gouvernement sera censuré demain, mais il sera très fragile.”

Budget: journée d’action des retraités le 6 novembre, annonce Binet (CGT)

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé jeudi à la “mobilisation” contre le projet de budget pour 2026, indiquant que celle-ci commencerait “dès le 6 novembre prochain” avec une journée d’action des retraités.”Ce budget est très dangereux. Il faut absolument le modifier en profondeur” et “il va falloir se mobiliser”, a estimé la leader de la CGT sur France 2.”La mobilisation va commencer dès le 6 novembre prochain, avec les retraités qui organisent une journée d’action” car “la pilule est particulièrement violente pour les retraités”, a-t-elle poursuivi.”Ça va être les premières victimes de cette explosion des frais de santé, parce que c’est eux qui ont besoin de se soigner le plus. En plus, ils ont une désindexation de leurs pensions pour 2026. Et en plus, cette désindexation, elle est gravée dans le marbre”, a-t-elle détaillé. “Et la dernière chose, c’est que les retraités aussi auraient une forte augmentation de leurs impôts, avec une remise en cause des abattements”.”Si on fait le cumul de ces trois mesures, on voit que les retraités sont dans le viseur. Tout ça parce qu’on refuse d’aller taxer les plus riches et d’affronter les multinationales et les rentiers”, a martelé la syndicaliste.Interrogée sur la possibilité d’une nouvelle journée nationale de grève interprofessionnelle, Mme Binet a répondu que “ce sont des choses qui se débattent et qui se travaillent dans la durée”, mais “ce qui est sûr, c’est que pour la CGT, l’heure est à la mobilisation” car “s’il n’y a pas de rapport de force, ce budget risque de passer tel quel”. “Ce gouvernement est fragile comme jamais, et donc il faut qu’on continue à garder la main”, a-t-elle estimé.A peine installé, le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu devra affronter jeudi matin deux motions de censure, lancées par l’extrême gauche et l’extrême droite. Elles devraient être rejetées, dans un scrutin serré, faute de soutien des socialistes.Le gouvernement a présenté mardi un projet de budget qui prévoit un effort d’une trentaine de milliards d’euros pour freiner la dérive des finances publiques. M. Lecornu a dans le même temps proposé de suspendre la très impopulaire réforme des retraites de 2023 jusqu’à l’élection présidentielle.

Les Bourses européennes ouvrent en petite baisse

Les Bourses européennes ont ouvert en petite baisse dans l’ensemble jeudi, observant résultats de sociétés, tensions commerciales et une croissance timide du PIB au Royaume-Uni en août.Dans les premiers échanges, le FTSE 100 de Londres reculait de 0,21% après l’annonce d’une croissance de 0,1% du produit intérieur brut britannique en août. Le CAC 40 à Paris cédait 0,12%. Francfort reculait de 0,11% tandis que Milan gagnait 0,16%.

Wall Street tirée par la Fed et les résultats d’entreprises

La Bourse de New York a terminé sur une note positive mercredi, poussée par la perspective de baisses des taux de la Fed après des propos de son patron et par des résultats trimestriels jugés encourageants.L’indice Nasdaq a gagné 0,66% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,40%. Le Dow Jones a clôturé proche de l’équilibre (-0,04%).”Il y a un optimisme continu quant à un assouplissement monétaire” de la Réserve Fédérale (Fed), résume auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.M. Powell a fait part mardi de sa préoccupation face à l’atonie du marché du travail aux Etats-Unis, à deux semaines de la prochaine réunion de l’institution monétaire à l’issue de laquelle une baisse des taux est attendue.”Il n’y avait rien dans le discours de Jerome Powell (le président de la Fed, ndlr) hier qui puisse dissuader le marché de penser que ces baisses de taux sont imminentes”, note M. O’Hare.En outre, la publication mercredi du “Livre beige” de la Fed, une enquête régulière basée sur les remontées d’acteurs économiques, a renforcé ces attentes.Le rapport “confirme l’évaluation des responsables de la Fed selon laquelle la balance des risques penche toujours davantage vers un affaiblissement des conditions du marché du travail”, selon Nancy Vanden Houten, d’Oxford Economics et “pointe vers une baisse des taux en octobre”, les ramenant dans une fourchette comprise entre 3,75% et 4,00%.Côté commercial, “les préoccupations entre la Chine et les Etats-Unis persistent”, notent les analystes de Briefing.com.Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé mercredi que, selon ses informations, le président Donald Trump comptait toujours rencontrer prochainement son homologue chinois.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain restait stable par rapport à la veille en clôture, à 4,03% vers 20H30 GMT.Au tableau des valeurs, la saison des résultats bat son plein, et “le secteur financier affiche d’excellentes publications”, souligne M. O’Hare.Bank of America (+4,41% à 52,30 dollars) a fait mieux qu’attendu au troisième trimestre avec un chiffre d’affaires en nette hausse, qui a atteint 28,1 milliards de dollars (+11% sur un an), grâce au dynamisme des marchés financiers et à l’arrivée de nouveaux clients.Morgan Stanley (+4,74% à 162,70 dollars) a aussi publié mercredi des résultats nettement supérieurs aux attentes du marché, sous l’effet d’une reprise de l’activité dans le secteur des fusions-acquisitions et levées de capitaux.La veille JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Citigroup et Wells Fargo avaient aussi fait mieux qu’escompté.Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semiconducteurs ASML a été recherché (+2,71% à 1.009,81 dollars) après avoir publié mercredi un bénéfice net stable au troisième trimestre en glissement annuel et a annoncé s’attendre à une baisse significative de ses ventes en Chine l’année prochaine.L’action du groupe américain de semiconducteurs Advanced Micro Devices (+9,40% à 238,60 dollars) a continué de profiter de l’annonce lundi dernier d’une commande géante de puces électroniques par le pionnier de l’intelligence artificielle OpenAI.Le laboratoire pharmaceutique Abbott Laboratories a été boudé (-2,39% à 129,51 dollars) après être passé à côté de ses prévisions trimestrielles. 

Terres rares: Washington appelle “le monde” à s’allier contre Pékin

Le gouvernement américain a appelé mercredi à faire front commun contre les restrictions mises en place par Pékin sur les exportations de terres rares, essentielles à l’économie mondiale, assurant que “c’est la Chine contre le reste du monde”.”Nous n’allons pas laisser un groupe de bureaucrates à Pékin tenter de contrôler les chaînes de production mondiales”, a dit le ministre des Finances Scott Bessent, lors d’une rare conférence de presse organisée au sein du ministère par le Trésor, à quelques pas de la Maison Blanche.”Pour être clair, cela n’est pas un sujet seulement pour les Etats-Unis (…) c’est une manœuvre de coercition économique contre tous les pays du monde”, a affirmé lors du même évènement le représentant au Commerce Jamieson Greer.”Ils (les Chinois) veulent contrôler l’économie mondiale. On ne va pas les laisser faire et on est déjà en discussions” avec des partenaires “pour riposter”, a déclaré Scott Bessent un peu plus tard devant un comité restreint de journalistes, et avant un entretien bilatéral avec son homologue japonais.Les responsables américains ont pris la parole alors que leurs homologues du monde entier sont rassemblés cette semaine à Washington pour les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale.- “Réponse coordonnée” -Premier producteur mondial de terres rares, la Chine a annoncé la semaine dernière de nouveaux contrôles sur les technologies liées à ces matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement.Cela a provoqué la colère de Donald Trump qui a menacé d’imposer de nouveaux droits de douane sur les produits chinois et d’annuler une rencontre avec son homologue Xi Jinping.”Bien que nous puissions prendre des mesures importantes” en représailles, “nous préférons ne pas le faire”, a aussi assuré mercredi Scott Bessent.Avant d’adopter soudain un ton moins offensif: “La Chine est ouverte à la discussion. (…) Je suis optimiste quant à la possibilité d’apaiser la situation.”Le président Trump a aussi semblé souffler le chaud et le froid la veille, vantant une nouvelle fois sa relation personnelle avec Xi Jinping, et menaçant de stopper les achats par les Etats-Unis d’huile de cuisson en provenance de Chine.Selon Scott Bessent, le président Donald Trump compte toujours rencontrer prochainement son homologue chinois.”Autant que je sache, le président Trump est pour”, a-t-il dit.Donald Trump avait annoncé qu’une rencontre était programmée en marge du sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique), prévu le 31 octobre et le 1er novembre en Corée du Sud, avant de dire qu’il songeait à se raviser.Pékin a défendu mercredi ses contrôles sur les exportations de terres rares en assurant qu’ils étaient conformes aux pratiques internationales.Ces nouvelles règles sont “source d’inquiétude”, a jugé mercredi auprès de l’AFP le Commissaire européen à l’Economie Valdis Dombrovskis, assurant que l’UE était “prête à mener une réponse coordonnée, notamment dans le cadre du G7”.

Rachat de SFR: Bouygues Telecom, Free et Orange maintiennent leur offre malgré le rejet d’Altice France

Orange, Free et Bouygues Telecom ont remis mercredi soir sur la table leur offre de rachat conjointe de SFR, pourtant écartée dans la matinée par sa maison mère Altice France, ouvrant la voie aux négociations et un possible passage de quatre à trois opérateurs.Bouygues Telecom, Orange et Iliad (Free) s’étaient positionnés de manière inédite mardi avec une proposition commune de rachat de “la plupart des actifs de l’opérateur SFR” pour 17 milliards d’euros.Une offre “immédiatement rejetée” par Altice France.Les acheteurs potentiels “restent convaincus de la pertinence de leur proposition” et “maintiennent leur offre”, ont-ils indiqué mercredi dans un communiqué commun. Ils entendent “créer un dialogue constructif avec le Groupe Altice et ses actionnaires pour envisager ensemble la manière dont ce projet pourrait prospérer”.Pour Sylvain Chevallier, analyste télécoms et associé du cabinet de conseil Bearing Point, “ce qui est important, c’est qu’il y ait une offre sur la table, pour que le processus de négociation commence”. Avec cette offre menée par trois concurrents, le marché renoue avec l’hypothèse d’un rapprochement entre opérateurs, inédite depuis la tentative de rachat de Bouygues Telecom par Orange abandonnée en 2016.- Une question de prix ? -L’hypothétique rachat, qui prendrait des mois, voire des années, devrait d’abord passer par un consensus sur le montant.Avant le rejet de SFR mercredi matin, plusieurs analystes bancaires avaient qualifié l’offre de relativement basse.D’après une note de la banque UBS, le prix de rachat de 17 milliards d’euros, qui porterait selon ses concurrents la valeur totale d’Altice France à 21 milliards, est “juste en deçà” de la valorisation moyenne calculée sur le secteur. “Évidemment le prix est bas, puisque de toute façon, dans la négociation, il va monter”, relève Sylvain Chevallier, qui parle néanmoins d’une “offre tout à fait crédible.”L’offre de mardi soir est venue mettre fin à des mois de spéculations accompagnant la restructuration financière d’Altice France. Avec une dette tombée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros début octobre, la maison mère de SFR s’est éloignée de la menace d’un mur de la dette. Une opération qui l’a placée dans “une situation financière assainie, une situation opérationnelle et commerciale très largement améliorée” avec des “actifs uniques”, vantait fin septembre son PDG Arthur Dreyfuss.”Nous savons qu’il y a un certain nombre de marques d’intérêt pour certains actifs”, avait-il aussi indiqué. Les opérateurs concurrents s’étaient déjà déclarés favorables à une consolidation du marché, dans un secteur mature où les acteurs se livrent à une guerre des prix pour attirer des clients et rentabiliser de nombreux coûts fixes. “La consolidation sur le marché français pourrait aboutir à un environnement plus équilibré au regard de la concurrence et des prix”, a commenté la banque UBS.- “Vigilance” sur les tarifs -Les éventuelles discussions futures, comme leurs impacts économiques et sociaux, seront suivies de près.Si Bouygues Telecom, Free et Orange ont assuré vouloir “préserver un écosystème concurrentiel au bénéfice des consommateurs”, le ministre de l’Économie Roland Lescure a assuré mercredi qu’il resterait attentif.”Je vais être extrêmement vigilant sur cette opération, parce qu’aujourd’hui (…) en France, on a les prix des téléphones mobiles, des abonnements, parmi les moins chers d’Europe”, a-t-il déclaré sur RTL. Du côté des syndicats, qui expriment depuis plusieurs mois la crainte d’un “projet de démantèlement” de l’opérateur aux 8.000 salariés, le rejet de l’offre n’a pas éteint les inquiétudes. “J’ai passé ma matinée avec des salariés qui se demandent +Est-ce qu’on doit partir maintenant ? Qu’est-ce qu’on fait?+”, indique à l’AFP Olivier Lelong, délégué syndical central CFDT.Mercredi matin, le syndicat a dénoncé dans un communiqué une opération qui “pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects”.Avec le syndicat Unsa et le CSE du groupe, la CFDT a fait appel de la validation par la justice du plan de sauvegarde accélérée d’Altice France. Une audience doit se tenir le 4 novembre.