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Les Bourses européennes terminent majoritairement dans le vert

Les Bourses européennes ont terminé majoritairement dans le vert mardi, mais le mot d’ordre reste la prudence, les investisseurs se focalisant sur les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,66%, Francfort a gagné 0,36%, Milan 1,38% et Londres a glissé de 0,15%.

Avec J.D. Vance, la liste des invités au sommet sur l’IA de Paris se précise

Vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, présidente de la Commission européenne: la liste des représentants politiques qui iront au sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) à Paris se précise même si le flou demeure sur d’autres grands noms de l’écosystème.J.D. Vance, le vice-président américain qui a fait carrière dans la Silicon Valley, représentera les Etats-Unis lors de ce sommet organisé les 10 et 11 février, a indiqué mardi matin à l’AFP une source diplomatique française.Le Premier ministre indien Narendra Modi sera aussi présent, l’Inde ayant été désignée comme coprésidente du sommet aux côtés de la France.Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang est aussi attendu, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.Une centaine de pays seront représentés lors de ce grand raout où se réuniront chefs d’Etat, chefs d’entreprises, scientifiques et membres de la société civile avec le but affiché par le président de la République Emmanuel Macron de mettre la France et l’Europe sur la carte mondiale de l’IA.Des grands noms de la tech américaine ont aussi confirmé leur venue comme Sam Altman, patron d’OpenAI qui a popularisé l’intelligence artificielle générative avec le lancement de ChatGPT fin 2022, mais aussi Sundar Pichai (Google), Demis Hassabis, pionnier de l’IA et directeur de Google Deepmind, ou encore Brad Smith, président de Microsoft et Dario Amodei d’Anthropic. L’incertitude persiste toutefois sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. – “Faire valoir la parole de la France” -DeepSeek a dévoilé fin janvier son robot conversationnel R1, frugal mais puissant, signant une entrée fracassante dans le paysage mondial de l’IA et entraînant la chute des valorisations boursières de plusieurs mastodontes américains. Face à l’onde de choc chinoise, et la puissance de frappe des Etats-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France avec ce sommet de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’intelligence artificielle. “Nous comptons faire valoir la parole de la France, la parole de l’Europe, mais aussi la parole de tous les autres pays qui sont directement concernés”, a déclaré l’Elysée lundi. De nombreux PDG français seront d’ailleurs présents au sommet comme Xavier Niel, propriétaire du groupe Iliad et Rodolphe Saadé, patron du transporteur maritime CMA CGM qui ont lancé le laboratoire français de recherche en intelligence artificielle (IA) Kyutai, mais aussi les patrons d’Airbus, Thales et EDF. Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France. L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel “Choose France”, dont la dernière édition a attiré en 2024 15 milliards d’euros d’investissements.Cette séquence sur l’IA débutera dès jeudi et vendredi avec une conférence scientifique à l’école d’ingénieurs Polytechnique, puis un week-end culturel qui se penchera sur les questions posées par cette technologie dans la création artistique et la production de l’information. Le gouvernement veut avec ces différents volets montrer aux Français “l’intelligence artificielle et ses applications sans oublier d’aborder de front tous les sujets compliqués”, a détaillé la présidence. Le sommet en lui-même doit aboutir à la création d’une fondation pour l’intérêt général pour laquelle Paris espère lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.La France vise enfin à ce que de nombreux acteurs se prononcent en faveur d’une gouvernance mondiale de l’IA dans le cadre d’une déclaration générale et prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.

Immigration 2024: titres de séjour et expulsions en hausse, demandes d’asile en baisse

Plus de titres de séjour et d’expulsions, moins de demandes d’asile: le bilan 2024 de l’immigration a été publié mardi. Des chiffres scrutés de près par Bruno Retailleau qui s’est fixé l’objectif de diminuer le nombre d’étrangers en France.La France a délivré 336.700 premiers titres de séjour l’an dernier, un chiffre en hausse de 1,8% par rapport à 2023, tandis que les expulsions augmentaient de 26,7% avec 21.601 reconduites au total, a annoncé le ministère de l’Intérieur.L’immigration reste un sujet brûlant: fin janvier, François Bayrou a indigné la gauche et une partie de son camp en affirmant que la France “approch(ait)” d’un “sentiment de submersion en matière d’immigration”.”Hausse de 27% du nombre de clandestins expulsés en 2024. Je me réjouis de ces résultats obtenus grâce à la politique de fermeté que nous avons menée durant les 9 premiers mois de l’année 2024, poursuivie par @BrunoRetailleau”, a écrit sur X le ministre de la Justice Gérard Darmanin, auteur de la dernière loi immigration en 2024. Ce message a été reposté par le LR Bruno Retailleau qui lui a succédé à Beauvau en septembre. Depuis son arrivée, le ministre multiplie les déclarations contre l’immigration dont il estime qu’elle “n’est pas une chance” et a répété son souhait de la diminuer. La cheffe de file des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, a déploré la hausse des premières demandes: “Il n’est plus possible pour les Français de se contenter de mots et de déclarations sans lendemain, il faut désormais passer aux actes et mettre en place les mesures nécessaires pour reprendre le contrôle de notre politique migratoire”, a-t-elle posté sur X.La hausse des titres de séjour l’an dernier s’est faite à “un rythme moins soutenu” que l’année précédente (+4%), souligne la direction générale des étrangers en France (DGEF) qui dépend du ministère de l’Intérieur. En tête des motifs de délivrance, les titres étudiants ont représenté un tiers du total (109.300) et les motifs familiaux un quart (90.600), selon le rapport annuel sur l’immigration rendu public par le ministère.Une forte augmentation (+13,5%) a été enregistrée pour les motifs humanitaires, autour de 55.000, tandis que les titres de séjour pour motifs économiques se stabilisaient autour de 55.600.Les trois pays du Maghreb arrivent en tête des primo-délivrances, avec un quart des titres. Les Algériens qui demandent pour la première fois un titre sont en baisse de 9% . Au total, au 31 décembre 2024, on dénombrait 4,3 millions de titres de séjour valides en France (+3,9%).- Retours forcés -Sur les expulsions, l’Intérieur a fait état d’une hausse de 26,7% d’étrangers en situation irrégulière reconduits à la frontière l’an dernier (qu’ils soient forcés, aidés, ou spontanés), soit 21.601 personnes. Les éloignements forcés s’élèvent à 12.856 (+9,7% sur un an).Par ailleurs 31.250 personnes sans-papiers ont été régularisées, soit une baisse de 10%. C’est la première fois depuis 2020 que la tendance diminue pour cette “admission exceptionnelle au séjour”, faite au titre de la circulaire Valls récemment durcie par Bruno Retailleau.”La régularisation n’est pas un droit” pour les sans-papiers, avait-il affirmé.Parmi ces personnes régularisées on trouve des travailleurs sans-papiers (10.330, en baisse de 10%) tandis que le motif familial concernait 20.090 personnes (-9%).En ce qui concerne la demande d’asile, le ministère a fait état d’une baisse de 5,5% du total, à 157.947 dossiers. Cette baisse s’explique notamment par une chute “de 45% des demandes Dublin”, c’est-à-dire formulées dans un autre pays où le demandeur est passé initialement, a expliqué Guillaume Mordant, responsable du département statistique de la DGEF.Les demandes d’asile baissent “globalement” en Union européenne, puisqu’on estime à 950.000 le nombre de dossiers déposés en 2024 après 1,050 million en 2023, a-t-il ajouté.L’an dernier, l’Ukraine a pris le relais de l’Afghanistan comme première nationalité des ressortissants demandant l’asile. La demande ukrainienne a en effet été multipliée par quatre en un an à 13.350 demandes. “Sur l’ensemble de l’Union européenne la France enregistre les deux tiers des demandes d’asile ukrainiennes”, a souligné M. Mordant, qui n’a pas d’explications à ce phénomène.Le taux de protection (y compris avec les recours) a lui bondi de 4,6 points à 49,3%.

Wall Street en hausse, les tensions commerciales dans le viseur

La Bourse de New York évoluait dans le vert mardi, soulagée par la suspension des droits de douane que Donald Trump projetait d’imposer au Mexique et au Canada mais inquiète de la guerre commerciale déclenchée avec la Chine.Vers 15H15 GMT, le Dow Jones grappillait 0,06%, l’indice Nasdaq grimpait de 1,03% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,52%.”Les marchés prennent un peu de recul et sont dans une position d’attente face à ce qui pourrait ou non se concrétiser au niveau des droits de douane et de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine”, note pour l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Pékin a annoncé mardi l’introduction dès le 10 février des droits de douane de 15% sur le charbon et le gaz américains, et de 10% sur le pétrole et d’autres biens, comme les machines agricoles, les véhicules de sport de grosse cylindrée et les camionnettes.Ces mesures ont été annoncées quelques minutes après l’entrée en vigueur d’une augmentation de 10% des droits de douane américains sur l’ensemble des produits importés de Chine.Pour M. Hogan, le fait que Pékin laisse un délai de quelques jours avant l’entrée en vigueur de ces surtaxes montre “qu’il y a de l’espace pour des négociations et des concessions”, comme cela a été le cas entre Washington, Ottawa et Mexico.Dans un accord de dernière minute, Washington a suspendu lundi soir, pour un mois, son projet d’imposition de droits de douane au Canada et au Mexique en échange d’un renforcement des contrôles aux frontières par les deux pays.Alors que cette suspension est temporaire et que l’Union européenne est aussi menacée par Donald Trump, “tout est en suspens” et est “susceptible de changer pour le meilleur ou pour le pire”, a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.”Le marché s’efforce de tenir bon, en espérant que le scénario le plus pessimiste en matière de droits de douane n’entraînera pas une stagflation”, une stagnation de la croissance économique avec une inflation élevée, mais les investisseurs sont “consternés par l’incertitude générée par toutes les discussions autour des droits de douane”, a ajouté l’analyste.Mardi, les investisseurs digèrent aussi une nouvelle vague de résultats et disposent “désormais d’un échantillon suffisant pour affirmer que les résultats du quatrième trimestre ont eu un effet positif sur les marchés”, estime Art Hogan.Ainsi, vers 15H10 GMT, le groupe d’analyse de données Palantir s’envolait (+27,24%) après avoir annoncé des résultats largement au-dessus des attentes, dont un chiffre d’affaires en hausse de 36% au quatrième trimestre, et partagé des prévisions meilleures qu’attendues.Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder dégringolait lui de plus de 15% après l’annonce de la suppression de 5.800 à 7.000 postes nets d’ici fin 2026 dans le cadre d’un plan destiné à remonter la pente, après un nouveau trimestre de recul des ventes mondiales.Le laboratoire américain Merck évoluait lui aussi dans le rouge (-10,36%). S’il a publié des ventes en hausse au quatrième trimestre 2024, toujours soutenues par ses médicaments phares en oncologie et pour la santé animale, les ventes de son vaccin contre le papillomavirus Gardasil ont en revanche chuté.Côté publication, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence une baisse des offres d’emplois en décembre, supérieure aux projections des économistes.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait légèrement à 4,55%, contre 4,56% la veille.

La guerre commerciale USA-Chine est lancée, discussions au sommet attendues

Un échange entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump est attendu mardi au premier jour de la guerre commerciale entre les deux géants, marqué par la réplique de la Chine aux droits de douane imposés par Washington.Lundi, la Maison Blanche avait indiqué que Donald Trump prévoyait de s’entretenir avec son homologue chinois dans “les 24 heures”.Depuis, Pékin a annoncé qu’il allait taxer les importations d’hydrocarbures, de charbon et de certains véhicules en provenance des Etats-Unis.Il s’agit d’une réplique à l’entrée en vigueur mardi de droits de douane américains renforcés ciblant les produits chinois, une escalade dans le bras de fer commercial engagé par Donald Trump.Dans le détail, la Chine imposera à partir du 10 février des droits de douane de 15% sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains, a précisé le ministère chinois des Finances.Des taxes douanières de 10% seront par ailleurs appliquées aux importations de pétrole américain et à d’autres catégories de biens venant des Etats-Unis: machines agricoles, véhicules de sport de grosse cylindrée et camionnettes.Ces mesures ont été annoncées quelques minutes après l’entrée en vigueur de 10% de droits de douane additionnels américains sur l’ensemble des produits importés de Chine.Le Mexique et le Canada étaient initialement aussi visés par des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Donald Trump présente ces droits de douane comme une réponse à l’afflux de clandestins et de drogues aux Etats-Unis. Il dénonce le manque de contrôle aux frontières, accuse la Chine de passivité face à la production sur son sol de précurseurs chimiques du fentanyl, un opioïde de synthèse meurtrier qui fait des ravages aux Etats-Unis. Ces taxes promulguées par Donald Trump “ne font rien pour résoudre les problèmes propres (aux Etats-Unis) et perturbent la coopération économique et commerciale” entre les deux pays, a affirmé le ministère chinois des Finances.Pékin a annoncé avoir déposé plainte contre Washington auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), dénonçant les intentions “malveillantes” de Washington.La Chine a par ailleurs ouvert une enquête antimonopole contre le géant technologique américain Google, et annoncé avoir placé plusieurs sociétés américaines –le groupe de prêt-à-porter PVH Corp., qui possède Tommy Hilfiger et Calvin Klein– et le géant de la biotech Illumina– sur sa liste d'”entités peu fiables”.”La Chine n’avait pas d’autre choix que de riposter”, a estimé auprès de l’AFP Karen Zhang, 42 ans, depuis la promenade du bord de mer, à Shanghai.”Les Etats-Unis ont pris des mesures très dures à l’égard de la Chine, qui ne peut pas se laisser malmener sans rien faire”, a-t-elle ajouté.  -Réplique ciblée-“La riposte chinoise n’est pas agressive, car la Chine ne cible que certains produits alors que les droits de douane américains visent l’ensemble des exportations chinoises”, tempère Zhiwei Zhang, économiste pour Pinpoint Asset Management. “Il ne s’agit probablement que du début d’un long processus de négociation entre les deux pays”, ajoute l’expert.Donald Trump, qui a déclaré à de nombreuses reprises que “tariff” (droit de douane) était l’un des plus beaux mots du dictionnaire, reconnaît volontiers y recourir comme une arme de négociation pour obtenir des concessions politiques.Le Mexique s’est notamment engagé à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis afin de lutter contre la migration illégale. Leur déploiement a débuté mardi, selon la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.Le Canada a, lui, promis de nommer un responsable entièrement dédié à la lutte contre le trafic de fentanyl, de lancer une force d’intervention conjointe avec les Etats-Unis contre le crime organisé et d’inscrire les cartels mexicains sur sa liste des organisations terroristes.Le compromis annoncé a convaincu la province de l’Ontario, poumon économique du Canada, de renoncer lundi soir à bannir les entreprises américaines des contrats publics.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.burs-myl/mg/

Avec Trump, le whisky écossais redoute de trinquer à nouveau

C’est tout au bout de la route, sur une presqu’île sauvage battue par les vents: ici, on fabrique un whisky bio zéro carbone unique en Ecosse, qui séduit les Etats-Unis. Mais il faut désormais composer avec la menace Trump.Le chantre de l'”America first” menace de taxer à tout-va: Mexique, Canada, Chine, bientôt l’UE et peut-être aussi le Royaume-Uni, qui a selon lui “dépassé les bornes” sur le plan commercial.L’industrie du scotch –150 distilleries– tremble depuis son retour, avec en mémoire les droits de douane de 25% imposés par l’Américain en 2019, qui ont, dit-elle, coûté 600 millions de livres en un an et demi.Le jour même de la réélection de Donald Trump, le Premier ministre écossais John Swinney était à la manoeuvre pour éviter “à tout prix” que le whisky subisse les taxes promises cette fois sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.Cette agitation peut paraître éloignée de la petite distillerie Nc’nean, qui, quand le soleil s’éclipse, prend des airs d’oasis du bout du monde dans l’obscurité hivernale du Morvern, une péninsule quasi inhabitée.Mais la jeune marque de l’ouest des Highlands s’est lancée depuis un an et demi aux Etats-Unis, au prix d’efforts insoupçonnés. Des taxes mettraient à mal son ambition d’y réaliser à terme un tiers de son chiffre d’affaires.”C’est étrange les Etats-Unis, parce qu’il ne suffit pas d’entrer sur le marché pour être présent partout. Il faut le faire État par État”, raconte Annabel Thomas, qui a quitté il y a douze ans son emploi de consultante londonienne pour se lancer.- Cigare, fauteuil club, virilité -L’entreprise possède aujourd’hui sa boutique en ligne américaine. Présente via des revendeurs dans 28 Etats, elle se concentre toutefois sur New York et la Californie, sensibles à son positionnement.Car cette distillerie flambant neuve nichée dans des murs élimés, où flotte un délicieux parfum de caramel, affirme être la seule d’Ecosse à ne produire que du whisky bio, certifié zéro carbone, à base d’orge locale.L’eau de refroidissement des alambics est recyclée, le verre des bouteilles aussi, l’énergie provient d’un four à biomasse où grésille un bois des environs immédiatement replanté, les résidus servent d’engrais.Annabel Thomas dit vouloir s’affranchir d’une méthode de production “des années 70” pour clients “des années 80” –cigare, fauteuil club, virilité– vision que “les pros du marketing des années 80 ont réussi à nous mettre en tête”.Tout est plus long, plus cher, plus difficile. Mais cette différenciation est “la clé” pour le marché US, raconte la sémillante quadragénaire au milieu de ses stocks: 4.500 tonneaux de seconde main en chêne, pour beaucoup rachetés à des producteurs de bourbon américain –dont le cahier des charges impose une utilisation unique.Le fait que la marque ait été créée par une femme, une rareté dans le petit monde du whisky écossais, joue aussi un rôle, pense-t-elle. “Aux États-Unis, l’accent est davantage mis sur la diversité.”Des taxes américaines seraient indéniablement “une mauvaise nouvelle”, mais tout dépend de leur portée: 25% serait difficile, 10% “beaucoup plus gérable”.”Nous réduirions probablement notre marge, en espérant une mesure temporaire”, explique-t-elle, rappelant que Joe Biden avait rapidement supprimé les taxes trumpiennes.Dans le cas contraire, son entreprise de 21 personnes, pas encore bénéficiaire, et qui met chaque année en tonneau l’équivalent de 300.000 flacons, se tournerait un peu plus vers l’Asie.- “Racines écossaises” -Rares sont les marques qui comme Nc’nean se risquent à évoquer l’imprévisible président, les Etats-Unis restant le premier marché d’exportation du whisky écossais: 1 milliard de livres par an.Le géant Diageo (Johnnie Walker) a affirmé mardi dans ses résultats s’inquiéter des droits de douane, mais Pernod-Ricard (Ballantine’s, Chivas Regal) ou William Grant (Glenfiddich) gardent le silence. Le lobby du secteur, la Scottish Whisky Association, ne confie rien de plus que sa réjouissance à l’idée de travailler avec l’Américain.Ceux qui s’expriment, comme la ministre britannique des Finances Rachel Reeves, insistent sous forme de semi-boutade sur les “racines écossaises” de Donald Trump, dont la mère est née sur l’île de Lewis, tout au nord.William Wemyss, propriétaire de Kingsbarns, au nord-est d’Edimbourg, souligne lui qu’en 2019, le scotch s’est retrouvé “pris au piège” d’un différend commercial entre Washington et Bruxelles. Or “cette fois-ci, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne…”Le président Trump s’est d’ailleurs dit dimanche “sûr” de pouvoir “trouver une solution” commerciale avec le Royaume-Uni, dont il affirme apprécier le Premier ministre Keir Starmer.De quoi, pour l’instant, rester optimiste.

Immigration: titres de séjour et expulsions en hausse, demande en baisse l’an dernier

Plus de titres de séjour et d’expulsions, moins de demandes d’asile: le bilan 2024 de l’immigration a été publié mardi par le ministère de l’Intérieur, alors que Bruno Retailleau se fait fort de donner un nouveau tour de vis sur le sujet.La France a délivré 336.700 premiers titres de séjour l’an dernier, un chiffre en hausse de 1,8% par rapport à 2023, tandis que les expulsions augmentaient de 26,7% avec 21.601 reconduites au total, a annoncé le ministère de l’Intérieur.L’immigration reste un sujet brûlant en France: fin janvier, François Bayrou a soulevé l’indignation de la gauche et d’une partie de son camp en affirmant que la France “approch(ait)” d’un “sentiment de submersion en matière d’immigration”.”Hausse de 27% du nombre de clandestins expulsés en 2024. Je me réjouis de ces résultats obtenus grâce à la politique de fermeté que nous avons menée durant les 9 premiers mois de l’année 2024, poursuivie par @BrunoRetailleau”, a écrit sur X le ministre de la Justice Gérard Darmanin, auteur de la dernière loi immigration en 2024. Ce message a été reposté par le LR Bruno Retailleau qui lui a succédé à Beauvau en septembre.La hausse des titres de séjour l’an dernier s’est faite à “un rythme moins soutenu” que l’année précédente (+4%), selon l’Intérieur. En tête des motifs de délivrance, les titres étudiants ont représenté un tiers du total (109.300) et les motifs familiaux un quart (90.600), selon le rapport annuel sur l’immigration rendu public par le ministère.Une forte augmentation (+13,5%) a été enregistrée pour les motifs humanitaires, autour de 55.000, tandis que les titres de séjour pour motifs économiques se stabilisaient autour de 55.600.Dans une approche géographique, les trois pays du Maghreb arrivent en tête des primo-délivrances, avec un quart des titres. Les renouvellements ont eux été “au plus haut” depuis 2020, avec 880.000 titres de séjour. “Cette hausse est surtout le fait des motifs économiques (+10,5%) et étudiants (+5,7%)”, selon Guillaume Mordant, le chef du département statistique de la Direction générale des étrangers en France (DGEF). Le ministère a également souligné le dynamisme des demandes de renouvellement faites par des Algériens (+24%).Au total il y avait 4,3 millions de titres de séjours valides au 31 décembre 2024, en hausse de 3,9%.- Retours forcés -Sur les expulsions, l’Intérieur a fait état d’une hausse de 26,7% du nombre d’étrangers en situation irrégulière reconduits à la frontière l’an dernier, soit 21.601 personnes au total.Sur cette statistique complexe, qui inclut aussi les retours aidés, on peut noter que les éloignements forcés se sont élevés à 12.856, soit une hausse de 9,7% sur un an.Par ailleurs 31.250 personnes sans-papiers ont été régularisées l’an dernier, soit une baisse de 10%. C’est la première fois depuis 2020 que la tendance diminue pour cette “admission exceptionnelle au séjour”, faite au titre de la circulaire Valls récemment durcie par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.”La régularisation n’est pas un droit” pour les sans-papiers, avait-il alors affirmé.Parmi ces personnes régularisées on trouve des travailleurs sans-papiers (10.330, en baisse de 10%) tandis que le motif familial concernait 20.090 personnes (-9%).En ce qui concerne la demande d’asile, le ministère a fait état d’une baisse de 5,5% du total, à 157.947 dossiers. Cette baisse s’explique notamment par une chute “de 45% des demandes Dublin”, c’est-à-dire formulées dans un autre pays où le demandeur est passé initialement, a expliqué M. Mordant.”Le nombre de demande d’asile baisse globalement en Union Européenne”, puisqu’il y a eu un total de 950.000 dossiers déposés en 2024 après 1,050 million en 2023, a-t-il ajouté.L’an dernier l’Ukraine a pris le relais de l’Afghanistan comme première nationalité des ressortissants demandant l’asile. La demande ukrainienne a elle été multipliée par quatre en un an à 13.350 demandes.Le taux de protection (y compris avec les recours) a lui bondi de 4,6 points à 49,3%.

Agriculture: la loi d’orientation arrive enfin au Sénat, juste avant le Salon

Près d’un an après son dépôt par le gouvernement Attal, le projet de loi d’orientation agricole arrive mardi soir dans l’hémicycle du Sénat, qui s’apprête à muscler ce texte très attendu par le secteur mais dénoncé par la gauche, à quelques jours du Salon de l’agriculture.Adopté à l’Assemblée nationale au début du printemps 2024, suspendu par la dissolution puis reporté par la censure, ce texte revient enfin au Parlement, porté par Annie Genevard.Issue des Républicains, la ministre de l’Agriculture partage nombre de points communs avec la vision des sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes. De quoi laisser présager une adoption confortable de ce texte programmatique, qui balaye nombre de sujets, de l’enseignement à la formation en passant par le dossier crucial de la transmission des exploitations.Les débats à la chambre haute, qui s’étireront jusqu’au vote solennel du 18 février, raviveront néanmoins les clivages, avec une gauche vigoureusement opposée à un texte qui incarne selon elle des “reculs” sur la question environnementale. L’examen se déroule de surcroît dans un contexte tendu par la remise en cause de certaines agences de l’environnement comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ou l’Office français de la biodiversité (OFB), ciblées par les agriculteurs qui fulminent face aux “entraves” administratives.Mme Genevard réfute cette interprétation. “Ma conviction profonde est qu’opposer environnement et agriculture constitue une impasse”, a-t-elle encore assuré ces derniers jours devant les sénateurs.Le gouvernement est toutefois mis sous pression depuis plusieurs mois par la profession et les syndicats agricoles, qui lui demandent d’accélérer sur ce volet législatif, à quelques jours du Salon de l’agriculture, qui cristallisera à Paris toutes les revendications du métier, à partir du 22 février.- “Intérêt général majeur” et “non-régression” -“Les agriculteurs ont besoin de ce texte à l’approche du Salon”, martèle auprès de l’AFP le centriste Franck Menonville, l’un des deux rapporteurs du texte. Ce dernier appelle la Haute assemblée à “éviter les caricatures” en votant pour “réarmer juridiquement la notion de souveraineté alimentaire”.C’est en effet le cœur de cette loi d’orientation, qui élève l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” à son article inaugural. En commission, le Sénat a maintenu cette notion tout en allant plus loin, érigeant notamment la “souveraineté alimentaire” en “intérêt fondamental de la Nation”.Le Sénat a également institué un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”. La portée juridique de cette disposition, qui fait volontairement écho au principe de “non-régression environnementale” déjà existant, interroge ses détracteurs. “Quand on a fait ça sur l’environnement, on disait que ça n’aurait aucun impact et on a vu que ça a été l’inverse. Pourquoi cela ne marcherait-il pas ?”, balaye Laurent Duplomb (LR), l’autre rapporteur du texte. Si la notion n’a pas convaincu le gouvernement qui tentera de la faire supprimer, M. Duplomb assume lui une version sénatoriale plus “ambitieuse”, susceptible, selon lui, de répondre au “manque de courage politique” du texte initial, qui “évitait tous les sujets qui fâchent.- Volontariat agricole -Cette démarche ulcère la gauche, qui s’alarme d’un “durcissement” et d’une “radicalisation” du débat public sur l’agriculture, selon l’écologiste Daniel Salmon. “La droite estime qu’il n’y a qu’un modèle qui est le bon, celui d’une souveraineté alimentaire réécrite à la sauce libérale”, déplore-t-il. La droite sénatoriale a déjà remporté un succès ces derniers jours sur ce volet, en faisant adopter à la chambre haute, avec l’appui du gouvernement, un texte plus sensible encore sur la levée des “barrières” à la profession, avec la réintroduction notable de certains pesticides.Parmi ses autres dispositions, la loi d’orientation prévoit la création d’un “Bachelor Agro”, un diplôme de bac+3 censé faire référence à l’avenir. Les sénateurs proposent également de créer un “volontariat agricole” dans le cadre du service civique.La création d’un guichet unique départemental censé favoriser les installations et transmissions d’exploitations est également au cœur du projet.Le texte entend aussi accélérer les procédures de contentieux en cas de recours contre des stockages d’eau ou des bâtiments d’élevage, et propose d’aménager les sanctions en cas d’atteintes à l’environnement non-intentionnelles.Le gouvernement proposait également d’imposer aux responsables de ces atteintes le suivi d’un stage de sensibilisation aux enjeux environnementaux, quand le Sénat privilégie, lui, une amende administrative.

Budget: le RN ne censurera pas non plus, Bayrou peut se projeter… un peu

La France aura bien un budget et un gouvernement mercredi soir: après le PS, le RN a définitivement mis fin au suspense en laissant entendre qu’il ne votera pas la censure, donnant à François Bayrou la possibilité de se projeter, un peu, sur l’avenir.  Si le RN prendra officiellement sa décision mercredi, il ne devrait pas voter le même jour la censure du gouvernement pour ne pas aggraver “l’instabilité”, a affirmé mardi le patron du parti Jordan Bardella.”Il faut éviter l’incertitude parce que beaucoup de nos compatriotes, alors que l’année 2025 est engagée, sont extrêmement inquiets d’une instabilité qui pourrait s’installer dans la durée”, a-t-il justifié sur Europe1/Cnews, “avec des conséquences plus lourdes pour l’économie que lors de la censure” du gouvernement Barnier en décembre.Faute de majorité à l’Assemblée, François Bayrou a dégainé lundi ses deux premiers 49.3 pour faire adopter sans vote le budget de l’Etat et une partie de celui de la Sécurité sociale. En retour, les Insoumis ont déposé deux motions de censure qui seront défendues à partir de 15H30 mercredi mais ne seront soutenues que par les écologistes et les communistes.De fait, même si le RN l’avait votée, cette censure n’avait mathématiquement aucune chance d’être adoptée après le refus des socialistes de la soutenir.Après avoir “beaucoup hésité”, comme l’a admis leur premier secrétaire Olivier Faure, les socialistes ont en effet fini par “faire le choix de donner un budget à la France”.”Nous avons été sollicités par une multitude d’acteurs, les collectivités locales, associations, entreprises… qui dépendent de la commande publique et ne peuvent attendre davantage. Nous avons choisi, non pas de soutenir le gouvernement, mais de ne pas pratiquer la politique du pire”, a-t-il expliqué sur France Inter.- une ‘rupture’ pour LFI -De nombreux députés du bloc central et des ministres ont salué “l’esprit de responsabilité du PS”. Et François Bayrou, qui refusait jusqu’à présent de se projeter au delà du budget, n’aura plus d’excuse pour ne pas annoncer un agenda parlementaire un peu garni et concret, comme le réclament une partie de ses soutiens.De leur côté, les Insoumis restent très remontés contre le choix de ceux censés être leurs alliés au sein du Nouveau Front populaire. “Le Nouveau Front populaire est réduit d’un parti”, a réagi Jean-Luc Mélenchon. “Ce sera une rupture avec tous les socialistes qui ne votent pas la censure”, a renchéri mardi le président de commission des Finances Eric Coquerel sur RTL.”Ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon qui dit qui appartient au Nouveau Front populaire”, a répondu M. Faure.- motion ‘spontanée’ -Pour autant, dans un art de la “synthèse” cher au PS, les socialistes déposeront la semaine prochaine une motion de censure “spontanée” sur la base de l’article 49.2 de la Constitution en réaction aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire.Il s’agit de protester contre “une forme de trumpisation du débat public sous l’influence notamment de Bruno Retailleau”, le ministre LR de l’Intérieur, a plaidé Olivier Faure. Les socialistes, qui reconnaissent ne pas vouloir faire tomber le gouvernement pour ne pas, selon M.Faure, “avoir un Premier ministre plus à droite qui négocie sa propre survie avec l’extrême droite” ou “une démission du chef de l’Etat”, partent de l’idée que le RN ne votera pas leur motion de censure.Mais le parti d’extrême droite a montré par le passé qu’il pouvait voter une motion de censure de gauche, faisant fi des mots qu’elle contenait.S’il n’a pas été interrogé sur le vote du RN sur cette motion de censure socialiste, M. Bardella n’a pas ainsi exclu que le gouvernement puisse “tomber demain, après-demain, dans une semaine, sur un autre sujet” que le budget.

Guerre commerciale: la Chine réplique après l’application des taxes américaines

Pékin va taxer les importations d’hydrocarbures, de charbon et de certains véhicules en provenance des Etats-Unis, en réplique à l’entrée en vigueur mardi de droits de douane américains renforcés ciblant les produits chinois, une escalade dans le bras de fer commercial engagé par Donald Trump.La Chine imposera à partir du 10 février des droits de douane de 15% sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains, a annoncé le ministère chinois des Finances.Des taxes douanières de 10% seront par ailleurs appliquées aux importations de pétrole américain et à d’autres catégories de biens venant des Etats-Unis: machines agricoles, véhicules de sport de grosse cylindrée et camionnettes.Ces mesures ont été annoncées quelques minutes après l’entrée en vigueur d’une augmentation de 10% des droits de douane américains sur l’ensemble des produits importés de Chine.Ces taxes promulguées par Donald Trump “ne font rien pour résoudre les problèmes propres (aux Etats-Unis) et perturbent la coopération économique et commerciale” entre les deux pays, a justifié le ministère chinois des Finances.Pékin a annoncé avoir déposé plainte contre Washington auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), dénonçant les intentions “malveillantes” de Washington.Les ventes d’hydrocarbures et de charbon des Etats-Unis vers la Chine ont totalisé l’équivalent de 7 milliards de dollars l’an dernier, selon des données des douanes chinoises, un marché majeur pour les exportateurs américains.Mais pour la Chine, ce chiffre reste insignifiant comparé aux importations énergétiques en provenance de Russie (plus de 90 milliards de dollars l’an dernier).Pékin a par ailleurs dévoilé une nouvelle salve de restrictions sur les exportations de plusieurs métaux et métalloïdes critiques utilisés dans l’industrie et la haute technologie: tungstène, tellure, bismuth, molybdène…Enfin, parallèlement, la Chine a ouvert une enquête antimonopole contre le géant technologique américain Google, et avoir placé plusieurs sociétés américaines –le groupe de prêt-à-porter PVH Corp., qui possède Tommy Hilfiger et Calvin Klein– et le géant de la biotech Illumina– sur sa liste d'”entités peu fiables”.-Réplique ciblée-“La riposte chinoise n’est pas agressive, car la Chine ne cible que certains produits alors que les droits de douane américains visent l’ensemble des exportations chinoises”, tempère Zhiwei Zhang, économiste pour Pinpoint Asset Management.”Il ne s’agit probablement que du début d’un long processus de négociation entre les deux pays”, ajoute l’expert.Les annonces chinoises interviennent en effet à l’approche d’une possible discussion entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump, annoncée lundi “probablement” dans “les 24 heures” par la Maison Blanche.Le président américain avait officialisé samedi des droits de douane de 25% sur les produits provenant du Canada et du Mexique, en sus des droits supplémentaires ciblant les produits chinois.Donald Trump affirmait vouloir forcer ces trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl, un opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis, et résoudre une balance commerciale américaine lourdement déficitaire.Pékin nie toute passivité sur le dossier du fentanyl, et affirme ne pas “chercher” sciemment un excédent commercial.Donald Trump, qui a déclaré à de nombreuses reprises que “tariff” (droit de douane) était l’un des plus beaux mots du dictionnaire, reconnaît volontiers y recourir comme une arme de négociation pour obtenir des concessions politiques.Dans un accord de dernière minute, Washington a ainsi suspendu lundi soir, pour un mois, son projet d’imposition de droits de douane au Canada et au Mexique après que les deux pays ont accepté de renforcer leurs contrôles aux frontières.Les marchés asiatiques ont en réaction fortement rebondi mardi en début d’échanges asiatiques, avant de limiter drastiquement leurs gains après l’annonce de représailles chinoises.- “Calmer les esprits” -Le Mexique s’est notamment engagé à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis afin de lutter contre la migration illégale.Le Canada a, lui, promis de nommer un responsable entièrement dédié à la lutte contre le trafic de fentanyl, de lancer une force d’intervention conjointe avec les Etats-Unis contre le crime organisé et d’inscrire les cartels mexicains sur sa liste des organisations terroristes.Le compromis annoncé a convaincu la province de l’Ontario, poumon économique du Canada, à renoncer lundi soir à bannir les entreprises américaines des contrats publics.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.Lundi, le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett a indiqué sur CNBC que la question n’est pas celle d’une guerre commerciale mais d’une “guerre contre la drogue”.La production de précurseurs chimiques du fentanyl en Chine, ensuite utilisés par les cartels mexicains pour fabriquer cet opioïde de synthèse meurtrier, est un phénomène bien documenté. En revanche, le rôle du Canada dans ce trafic est extrêmement limité. Selon les chiffres officiels des services frontaliers américains, moins de 1% du fentanyl saisi aux Etats-Unis l’année dernière est arrivé du Canada.burs-oho/je/fox/aas-jug/spi