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Assemblée : Bayrou surmonte deux motions de censure et fait adopter le budget de l’Etat

François Bayrou a survécu à deux motions de censure mercredi, faisant notamment adopter le budget de l’État pour 2025, grâce à la neutralité des socialistes et du RN qui ont décidé de ne pas censurer son gouvernement.Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la première motion de censure déposée par les élus LFI, communistes et écologistes, loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.Son rejet permet l’approbation par l’Assemblée nationale du budget de l’État pour 2025, qui sera adopté définitivement jeudi avec un dernier vote du Sénat.L’objectif affiché est de ramener le déficit public à 5,4% du PIB. Avec de nouvelles recettes, notamment des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses.”C’est une bonne chose pour notre pays et pour nos compatriotes, la preuve que leurs représentants politiques savent dépasser leurs désaccords”, a salué le ministre de l’Economie Eric Lombard.”Ce budget est une étape d’urgence”, a soutenu devant les députés François Bayrou, qui se projette déjà pour l’après, en promettant réforme de l’Etat et mesures d'”ordre et d’autorité”.Les groupes PS et ceux de l’alliance RN-Ciottistes avaient annoncé qu’ils ne censureraient pas, au nom de la stabilité du pays. La décision des socialistes, qui négociaient depuis des semaines pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements médicaux ou l’Éducation, a accentué la fracture avec les Insoumis.LFI a dénoncé dans un communiqué “l’interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire” et proposé une “réunion” aux autres partis de gauche ayant voté la censure pour “poursuivre (cette alliance, ndlr) sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition”.A Angers, son chef de file Jean-Luc Mélenchon a fustigé “la bassesse des fausses oppositions”. Le Nouveau Front populaire “continuera à exister tant qu’il y aura la volonté de battre l’extrême droite”, a répliqué le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.- Bis repetita sur la Sécu -En défense de la première motion de la journée, Aurélie Trouvé (LFI) a fustigé le “budget (de l’Etat) le plus austéritaire du XXIe siècle”.Intervenant après elle, Emmanuel Grégoire (PS) a dû affronter les huées des Insoumis. “J’entends une petite voix sur ma gauche qui me rappelle aux puretés de la vertu, comme disait Saint-Just (…) Ce n’est ni dans l’outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crédibilité et de la conviction”, a-t-il affirmé.Soulignant que leur décision “ne vaut nullement adhésion” à la politique de François Bayrou, les socialistes ont confirmé qu’ils déposeraient eux-mêmes le 19 février une motion de censure portant sur l’ensemble de sa politique, en réaction tout particulièrement à ses propos sur le “sentiment de submersion” migratoire.Au nom du Rassemblement national, qui a aussi écarté la censure, le député Yoann Gillet a critiqué un budget qui augmente “la pression fiscale” et jugé que le “salut” ne viendrait que d’une “prochaine dissolution” de l’Assemblée.Le RN a annoncé une future saisine du Conseil constitutionnel, escomptant faire censurer quatre articles, notamment sur l’électricité et le malus auto.Dans la soirée la chorégraphie s’est répétée sur le budget de la Sécurité sociale, PS et RN ne votant pas la motion de censure déposée contre le 49.3 déclenché par M. Bayrou pour faire passer la première partie du texte.Pour LFI, Hadrien Clouet a dénoncé “un projet d’assassinat de la Sécurité sociale”.- D’autres motions à venir -Comme pour le budget de l’Etat, le Premier ministre a lui appelé à un travail de “refondation” du système de santé, évoquant des chantiers sur la “gouvernance”, “l’offre médicale”, “l’installation des médecins” ou encore la “fraude”.”Nous ne pouvons plus nous contenter d’un examen annuel de notre budget” de la Sécu, a-t-il aussi estimé, plaidant pour “une méthode pluriannuelle”.La motion de censure n’ayant obtenu que 122 voix, la première partie du texte (sur trois) est adoptée.A la fin de cette journée chargée, François Bayrou a recouru une nouvelle fois au 49.3, cette fois sur la partie “recettes” du budget de la Sécurité sociale, LFI annonçant une nouvelle motion de censure.Il devrait encore en utiliser un autre en fin de semaine ou début de semaine prochaine, sur la dernière partie de ce texte. Avec donc deux nouvelles motions de censure à esquiver sur les budgets.sac-parl-far-brk-fff-are-sl/hr/dsa

Bayrou surmonte une motion de censure, le budget adopté par l’Assemblée

François Bayrou a engrangé mercredi un premier succès, avec le vote par l’Assemblée du budget de l’Etat, grâce à la neutralité des socialistes qui ont décidé de ne pas voter une motion de censure contre son gouvernement.Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la motion de censure déposée par des élus LFI, communistes et écologistes, alors qu’il aurait fallu 289 voix pour faire tomber le gouvernement.Ce vote permet l’approbation par l’Assemblée nationale du budget de l’Etat pour 2025. Le Sénat se prononcera dès jeudi, et ce vote très vraisemblablement favorable actera l’adoption du texte par le Parlement.”Ce budget est une étape d’urgence”, a soutenu devant les députés le Premier ministre, qui se projette déjà pour l’après, en promettant une réforme de l’Etat et des mesures d'”ordre et d’autorité”.Les groupes PS et du Rassemblement national avaient annoncé qu’ils ne censureraient pas, au nom de la stabilité du pays. M. Bayrou devait affronter dans la soirée une deuxième motion de censure, consécutive au 49.3 engagé sur la première partie du budget de la Sécurité sociale. Celle-ci n’a pas plus de chance que la première d’être votée.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec le budget 2025, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses.Les écologistes et les communistes avaient opté pour la censure, comme les Insoumis. Le PS a choisi, de son côté, de négocier pendant des semaines avec le gouvernement pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements médicaux ou l’Education.Après le vote, La France insoumise a dénoncé dans un communiqué “l’interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire” et proposé une “réunion” aux autres partis de gauche ayant votée la motion de censure afin de “poursuivre (cette alliance, ndlr) sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition au macronisme”.- Saint-Just -En présentant la motion, la présidente LFI de la commission des Affaires économiques Aurélie Trouvé a fustigé le “budget le plus austéritaire du XXIe siècle”, avec “la plus forte baisse de dépenses que la France ait jamais connue depuis 25 ans”.Dénonçant un “naufrage de la démocratie”, elle a invité les oppositions à voter la censure, “seule façon” d’exprimer leur rejet du gouvernement. Prenant la parole à sa suite, le député PS Emmanuel Grégoire a dû affronter les huées des bancs Insoumis. “J’entends une petite voix sur ma gauche qui me rappelle aux puretés de la vertu, comme disait Saint-Just. Je veux leur dire très amicalement que ce n’est ni dans l’outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crédibilité et de la conviction”, a-t-il affirmé, avant d’ajouter: “Le bruit et la fureur fragilisent les combats”. Soulignant que le vote des socialistes “ne vaut nullement adhésion” à la politique de M. Bayrou, il a réaffirmé que ces derniers déposeraient à l’issue du débat budgétaire une motion de censure portant “sur l’ensemble de (sa) politique et en particulier sur les graves entorses au pacte républicain qu’elle incarne”.Les socialistes ont annoncé le dépôt de cette motion contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire.- Dissolution -Au nom du RN, qui a aussi écarté un vote de la censure, le député Yoann Gillet s’est montré très critique vis-à-vis d’un budget qui prévoit “d’augmenter la pression fiscale” et jugé que le “salut” ne viendrait pas “d’une censure proposée par des imposteurs” mais d’une “prochaine dissolution”.La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a promis de suivre rigoureusement “l’exécution budgétaire” en 2025 pour “tenir cette cible de 5,4%” et tirer “les leçons de ce qui s’est passé l’année dernière” lorsque l’exécutif avait laissé déraper le déficit.A la fin de cette journée chargée, François Bayrou devrait engager une nouvelle fois la responsabilité de son gouvernement par un autre 49.3 –avant un autre en fin de semaine ou début de semaine prochaine–, toujours sur le budget de la Sécurité sociale. Avec donc au total, quatre motions de censure à esquiver sur le budget.sac-parl-far-brk-fff-are-sl/hr/swi

La Bourse de Paris conclut une séance de digestion de résultats d’entreprise

La Bourse de Paris a terminé en léger repli de 0,19% mercredi à l’issue d’une séance marquée de nombreuses publications d’entreprises, avec en toile de fonds la guerre commerciale qui oppose les Etats-Unis et la Chine.L’indice vedette CAC 40 a reculé de 14,72 points et s’est établit à 7.891,68 points à la clôture. Mardi, il avait gagné 0,66%.”La saison des résultats bat son plein et rythme les séances de manière générale”, commente Bertrand Lamielle, directeur général de Portzamparc Gestion, qui appartient à BNP Paribas.Parmi les résultats marquant de la séance, ceux du groupe pétrolier TotalEnergies, qui ont permis au titre de s’octroyer une hausse de 1,74% à 58,01 euro. Le groupe a vu fondre son bénéfice net en 2024 après deux années hors norme de super-profits et va réduire en 2025 ses investissements en faveur de la réduction des émissions de carbone. Toutefois, le groupe a aussi annoncé maintenir sa politique de gratification des actionnaires, avec le versement d’un dividende trimestriel en hausse de 7,6%. Ailleurs à la cote, le Crédit Agricole a gagné 0,82% à 14,68 euros après avoir annoncé un bilan positif en 2024, grâce à un très bon quatrième trimestre qui a compensé les deux précédents, plus faibles.Le groupe bancaire a publié un bénéfice net en hausse de 4,6% en 2024, à 8,6 milliards d’euros, et un produit net bancaire de 38,1 milliards d’euros (+4,3%).Parallèlement, les investisseurs évoluent dans un environnement macroéconomique marqué par un “manque de visibilité”, a-t-il ajouté.Aux États-Unis, si “le programme de Trump est connu, la question est de savoir s’il va l’appliquer, quand et dans quel ordre”, résume Bertrand Lamielle.Surtout, l’escalade des tensions entre Washington et Pékin continue d’être surveillée comme le lait sur le feu par les marchés après que Trump a décidé d’imposer 10% de droits de douane additionnels sur toutes les exportations chinoises vers les États-Unis.Le groupe de spiritueux Pernod Ricard a nettement décroché, de 3,63% à 102,30 euros et Rémy Cointreau a cédé 1,83% à 50,90 euros, en raison des craintes de la mise en place de barrières douanières aux États-Unis.Renault a abandonné 2,59% à 47,77 euros après la publication d’informations de presse sur l’abandon du projet de fusion entre Nissan et son concurrent nippon, plus robuste, Honda.

Revirement de la poste américaine sur les colis venant de Chine

Les services postaux américains ont annoncé mercredi qu’ils continueraient à accepter des colis venant de Chine et de Hong Kong quelques heures après avoir dit le contraire en pleine guerre des droits de douane entre Washington et Pékin.Les services postaux américains (USPS) ont déclaré “continuer à accepter” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong. La veille, l’USPS avait affirmé ne plus les accepter “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre”, sans donner de raisons, déclenchant l’ire de Pékin.”Nous demandons instamment aux Etats-Unis de cesser de politiser et d’instrumentaliser les questions commerciales et économiques” et de “réprimer de façon déraisonnable les entreprises chinoises”, a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise Lin Jian.Exprimant le “profond mécontentement” de Pékin à l’égard des mesures américaines, il a toutefois appelé au “dialogue” pour tenter de mettre fin à la crise.Cette passe d’armes autour des colis survient après l’imposition par Washington de 10% de droits de douane additionnels sur toutes les exportations chinoises vers les Etats-Unis, qui a lancé une nouvelle guerre commerciale entre les deux poids lourds de l’économie mondiale.Pékin a immédiatement répliqué en annonçant des taxes sur une série de produits américains, allant du pétrole brut aux machines agricoles.La Chine a également annoncé de nouvelles restrictions à l’exportation des métaux et métalloïdes critiques, utilisés dans des secteurs allant de l’exploitation minière à l’aérospatial.”Les mesures prises par la Chine sont une action nécessaire pour défendre ses droits et intérêts légitimes”, a affirmé mercredi le porte-parole de la diplomatie chinoise.- Shein et Temu -Dans le cadre de ses mesures commerciales, qu’il a motivées par la nécessité de juguler le trafic de drogue à destination des Etats-Unis, Donald Trump a aussi annoncé la fin de l’exemption de droits de douane pour les colis d’une valeur inférieure à 800 dollars en vigueur jusqu’ici. Celle-ci a largement bénéficié aux plateformes en ligne fondées en Chine, comme les géants Shein et Temu. Dans un communiqué publié la semaine dernière, l’agence des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a précisé que la valeur des colis bénéficiant de cette exemption s’est élevée à plus de 1,36 milliard de dollars en 2024. Or, Washington juge que cette exemption complique l’application aux Etats-Unis d’exigences en matière de santé, de sécurité ou de propriété intellectuelle.L’annulation de cette exemption pourrait porter un coup dur aux plateformes ultra populaires comme Shein ou Temu, qui vendent des produits à prix cassé.Il n’aura cependant qu’un impact limité sur le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de Pékin, ce dernier s’élevant à près de 300 milliards de dollars en 2024, selon les données publiées mercredi par le département américain du Commerce.Au total, le déficit commercial américain s’est élevé à 920 milliards de dollars, se concentrant à plus de 80% entre la Chine, le Mexique, le Canada et l’Union européenne (UE), tous visés ou menacés de droits de douane ces derniers jours par Donald Trump.L’avenir reste cependant incertain “du fait de la nature capricieuse du gouvernement Trump en matière de politique sur les droits de douane”, a souligné un analyste d’Oxford Economics dans une note.D’autres groupes non chinois comme le géant américain Amazon pourraient également être impactés.Shein et Temu n’ont pour l’heure pas réagi aux sollicitations de l’AFP.La Commission européenne a également annoncé qu’elle souhaitait taxer les milliards de colis vendus par les plateformes en ligne et entrant dans l’UE, en provenance essentiellement de Chine. Bruxelles a toutefois souligné qu’il n’y avait eu aucune coordination avec Washington. – “Pas pressé” -Les mesures de rétorsion chinoises annoncées mardi pour une entrée en vigueur le 10 février ciblent environ 20 milliards de dollars de biens américains, soit autour de 12% du total des importations en provenance des Etats-Unis, selon des calculs de Capital Economics. Leur impact reste cependant bien inférieur aux droits de douane additionnels américains entrés en vigueur, qui concernent environ 450 milliards de dollars de biens.Le président américain a affirmé  mardi ne “pas être pressé” de s’entretenir avec son homologue chinois Xi Jinping.Le Mexique et le Canada, ont eux réussi à obtenir un sursis de 30 jours sur l’imposition de droits de douane de 25% grâce à des accords de dernière minute conclus avec Donald Trump.

Wall Street ouvre en baisse, entre résultats d’entreprises et tensions commerciales

La Bourse de New York a ouvert sans grand entrain mercredi, minée par des résultats de grandes entreprises moins bons qu’anticipé, et traversée par des incertitudes quant aux tensions entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux. Vers 15H15 GMT, le Dow Jones perdait 0,17%, l’indice Nasdaq reculait de 0,60% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,30%.Ce mouvement est principalement dû à “des inquiétudes concernant les résultats d’Alphabet et d’AMD”, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Alphabet, la maison-mère de Google, plongeait de 8,59% après avoir déçu le marché mardi avec des revenus trimestriels inférieurs aux attentes, notamment dans le cloud, branche clef pour l’intelligence artificielle (IA), un secteur où le géant des technologies fait face à une concurrence féroce. La firme américaine a réalisé 96,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’octobre à décembre, en hausse de 12% sur an, dont près de 12 milliards pour sa branche de cloud (informatique à distance), deux résultats légèrement en dessous des prévisions des analystes.Le fabricant de semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD) dévissait de 9,96%. Son chiffre d’affaires a dépassé les attentes des analystes mais l’entreprise n’a pas atteint ses objectifs sur le segment des centres de données.Par ailleurs, “les investisseurs essaient encore de comprendre les mesures proposées par Donald Trump et les ripostes concernant les droits de douane (…) et ils ne savent pas vraiment de quel côté se tourner”, a observé M. Stovall. Dans le cadre d’une nouvelle escalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin, la Chine a accusé mercredi les Etats-Unis de “réprimer” de façon “déraisonnable” ses entreprises, après la décision des services postaux américains de ne plus accepter les colis en provenance de Chine et de Hong Kong.Quelques heures après, les services postaux américains ont annoncé revenir sur cette décision.La Chine avait riposté mardi au relèvement des droits de douane américains en imposant ses propres taxes sur une large gamme de produits importés des Etats-Unis, allant du pétrole brut aux machines agricoles.Concernant le Canada et le Mexique, le président américain a finalement décidé lundi soir de suspendre temporairement les droits de douane de 25% sur les produits de ces pays, annoncé deux jours auparavant, après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.”Nous pensons que (Donald Trump) cherche davantage à obtenir des concessions qu’à déclencher une guerre commerciale mondiale. Mais la question n’est pas encore tranchée”, a relevé M. Stovall. Côté indicateurs, la place américaine a gardé un oeil sur la création d’emplois dans le secteur privé, en hausse en janvier aux Etats-Unis, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi. Le mois dernier, 183.000 emplois privés ont été créés alors que les analystes en attendaient plutôt 155.000, selon le consensus publié par Briefing.com.Le déficit commercial des Etats-Unis s’est élevé en 2024 à près de 920 milliards de dollars, en hausse de plus de 17% sur un an (+133 milliards de dollars), selon les données communiquées mercredi par le département du Commerce.Dans ce contexte, le marché obligataire a joué son rôle de refuge: le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait encore, à 4,43% contre 4,52% la veille en clôture.A la cote, Disney cédait reculait 0,14% après l’annonce de résultats contrastés au premier trimestre de son exercice décalé, avec un chiffre d’affaires conforme aux attentes grâce au cinéma, mais sa plateforme de streaming Disney+ a perdu des abonnés. Le géant des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber chutait de 6,64%, plombé par des perspectives jugées décevantes pour le premier trimestre en termes de courses et de livraisons.

“L’industrie est laminée”: quelques milliers d’ouvriers manifestent près de la Commission européenne

“L’heure est grave”, “nos usines ferment”: quelques milliers d’ouvriers de toute l’Europe se sont rassemblés mercredi à Bruxelles, près de la Commission européenne, pour réclamer des garanties sur l’avenir de l’industrie et de leurs emplois.Des salariés de la sidérurgie, de l’automobile ou de la chimie – 3.000 manifestants selon la police belge – se sont réunis sur une place bruxelloise à l’appel d’IndustriALL, une confédération de syndicats.”Il est temps que l’Europe se réveille. L’industrie européenne traverse une crise profonde”, a souligné à la tribune Judith Kirton-Darling, secrétaire générale de cette fédération.”Union européenne, réveille-toi !”, “sauvez notre acier”, pouvait-on lire sur les pancartes. Des intervenants ont dénoncé le “dumping” de l’industrie chinoise et mis en garde contre la potentielle hausse des tarifs douaniers aux Etats-Unis, après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.Au milieu des fumigènes et des drapeaux d’une série de syndicats européens, le sidérurgiste tchèque Lukas Borota explique être venu à Bruxelles pour appeler à “protéger les emplois”.”Il n’y a pas assez de boulot”, abonde l’Italien Oreste Nardoianni, qui n’a que “deux ou trois jours de travail” par semaine à Cassino (sud de l’Italie) chez le constructeur automobile Stellantis.”L’Europe doit porter de toute urgence une stratégie industrielle”, plaide la syndicaliste française Christèle Khelf, de la CFDT métallurgie. “Les constructeurs européens ont traîné des pieds à enclencher la transition vers les voitures électriques”, estime-t-elle.”L’industrie est en train de se faire laminer”, dénonce le Belge Jean-Luc Lallemand (FGTB Métal). “En Europe, il faut toujours un laps de temps infini pour protéger l’industrie”, peste-t-il.Une délégation syndicale a été reçue à la mi-journée à la Commission européenne, à quelques encablures de ce rassemblement.Il y a eu un “accord sur l’urgence et la nécessité de préserver la capacité industrielle et les emplois”, a assuré IndustriALL à l’issue de ce rendez-vous avec les commissaires européens Stéphane Séjourné (Stratégie industrielle) et Roxana Minzatu (Droits sociaux et emploi). “Nous avons exigé que tout soutien à l’industrie soit assorti de conditionnalités sociales” pour maintenir l’emploi, a ajouté la fédération de syndicats.Selon l’entourage de Stéphane Séjourné, “le message principal des syndicats était sur le coût de l’énergie qui grève la compétitivité de l’industrie européenne”. Et la “question des investissements et de la conditionnalité sociale a également été abordée”.L’équipe du commissaire français souligne “un accord total sur le fait qu’il y a urgence pour maintenir le tissu industriel et le savoir faire européens. Car il est très difficile de revenir en arrière et de reconstruire”.L’exécutif européen a promis de faire de la compétitivité économique l’axe principal des cinq ans qui viennent. La Commission doit présenter le 26 février un “pacte pour une industrie propre” associé dans les semaines ou les mois qui viennent à des “plans d’action et d’urgence sectoriels” pour l’automobile, l’acier et la chimie.

Echec de la fusion Nissan-Honda selon la presse, Nissan s’effondre en Bourse

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan s’est effondré mercredi à la Bourse de Tokyo, après la publication d’informations de presse sur l’abandon de son projet de fusion avec son concurrent nippon plus robuste Honda, dont le titre s’est au contraire envolé.Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d’une fusion pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial.La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique, avec une seule cotation en Bourse. Des détails étaient attendus courant février.Mais plusieurs médias japonais ont rapporté que Honda envisageait finalement d’acquérir les actions de Nissan pour le transformer en simple filiale.Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie et qui a préféré interrompre les discussions, a rapporté mercredi le quotidien financier Nikkei.”Les deux entreprises avaient discuté d’une structure de holding, mais n’ont pas pu se mettre d’accord sur des conditions telles que le ratio d’intégration”, a indiqué le Nikkei.”Honda a (ensuite) approché Nissan avec une proposition visant à en faire une filiale: Nissan a décidé de mettre fin aux négociations, en raison d’une forte opposition au sein de l’entreprise”, a-t-il ajouté.La publication de ces informations a ébranlé les marchés: en milieu d’après-midi, l’action Nissan chutait de 4,86%, avant que l’opérateur boursier ne suspende les échanges sur le titre dans l’attente d’une “confirmation” des informations de presse.Faute de pouvoir s’adosser à Honda, un groupe en meilleure santé financière, l’avenir de Nissan risque de s’assombrir.A l’inverse, le titre Honda a bondi de quelque 12%, avant de terminer en hausse de 8,18%.Honda et Nissan “sont en train d’avancer sur divers (sujets) de discussion, y compris ceux mentionnés dans l’article” et “nous prévoyons de nous positionner et de faire une annonce vers la mi-février”, a indiqué Nissan dans une déclaration transmise à l’AFP. Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février.Contacté plus tôt, Honda n’avait pas souhaité réagir.La proposition d’une transformation en filiale rend la fusion “presque impossible” car un tel scénario ne peut satisfaire les actionnaires d’aucune des deux parties, a confié au quotidien Yomiuri, sous couvert d’anonymat, un responsable de Nissan.”Les informations relayées par la presse n’indiquent pas qu’une décision a été prise”, a réagi mercredi auprès de l’AFP le groupe Renault, qui détient plus de 35% du capital de Nissan mais dont l’alliance historique avec Nissan ne cesse d’être détricotée.Mais “elles suggèrent que l’opération envisagée est une prise de contrôle de Nissan par Honda. Et celle-ci ne comprend pas une prime de contrôle pour les actionnaires de Nissan”, ajoute le groupe, qui souligne qu’il “continuera à défendre les intérêts du groupe et de ses actionnaires”.  A 14H10 GMT, l’action de Renault perdait 2,85%, à 47,64 euros. -Nissan vulnérable-L’objectif du projet était d’associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, pour négocier le virage stratégique de l’électrique.Un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois, BYD en tête, et où les groupes nippons sont très en retard.Ce rapprochement était perçu comme providentiel pour Nissan: fortement endetté, il avait essuyé au cours du trimestre juillet-septembre une perte inattendue et sa marge opérationnelle avait quasi-totalement fondu.Sur ses deux marchés-clés, ses ventes ont plongé: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.Sous pression, il a annoncé supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités.”Il ne s’agit pas de porter secours” à Nissan, avait cependant souligné devant la presse en décembre Toshihiro Mibe, patron de Honda, qui posait comme préalable la concrétisation par Nissan de son plan pour réduire ses coûts et relancer ses ventes.-Virage de l’électrique-Nissan et Honda avaient déjà dévoilé en mars 2024 un “partenariat stratégique” dans les logiciels et équipements pour véhicules électriques. Initiative rejointe en août par Mitsubishi Motors, autre constructeur nippon.Les groupes nippons se sont longtemps concentrés sur les hybrides (combinant motorisations thermique et électrique), négligeant l’essor mondial du tout-électrique. La Chine a ainsi dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023.Mitsubishi, dont Nissan est le principal actionnaire, devait de son côté déterminer s’il entend lui-aussi intégrer une possible entité fusionnée Honda-Nissan. Il a indiqué lundi “étudier diverses possibilités” en attendant l’issue des pourparlers entre Nissan et Honda.kh-kaf-jug-hrc/nth

Sécheresse, surproduction: les vignerons audois arrachent leurs vignes la mort dans l’âme

Les yeux de Nicolas Castan s’embuent face au vide laissé par les vignes plantées par son père et son grand-père il y a plus de 70 ans, et qu’il a fallu arracher après que la sécheresse qui sévit depuis 2022 dans la plaine du Roussillon les a tuées à petit feu.”Tout le monde me dit: ce n’est pas de ta faute s’il n’y a pas d’eau”, confie ce viticulteur de 42 ans installé entre Roquefort-des-Corbières et Leucate, dans l’Aude. Il ne peut toutefois pas s’empêcher de ressentir un sentiment d'”échec total” face à cette décision difficile.”Mon père et mon cousin me laissent un patrimoine et il faut que ce soit moi qui le mette à feu et à sang”, regrette-t-il.Face à la crise qui étrangle la filière viticole, frappée par les aléas climatiques et une demande en berne, un dispositif d’aide à l’arrachage a été mis en place mi-octobre par le ministère de l’Agriculture: 4.000 euros par hectare arraché, financés avec des fonds européens destinés au soutien des exploitations viticoles affectées par les conséquences de la guerre en Ukraine.Afin de résorber la surproduction, plus de 5.400 viticulteurs français ont donc postulé à cet “arrachage Ukraine” en un mois et demi, pour détruire 27.461 ha de vignes dans toute la France, dont près de 5.000 rien que dans l’Aude.En plus de l’affaiblissement de la demande, c’est surtout la sécheresse prolongée qui a poussé tant d’exploitants de la plaine du Roussillon, à cheval entre l’Aude et les Pyrénées-Orientales, à se résoudre à avaler cette potion amère.Contrairement au reste de la France, où 61% des nappes phréatiques présentaient début janvier des niveaux au-dessus des normales, le Roussillon présente toujours une situation “inquiétante” due à un gros déficit de pluviométrie depuis 2022, explique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).- “Crève-coeur” -Jean-Pierre Fournier, vigneron de 38 ans et vice-président de la cave coopérative de Leucate, observe un tracteur bleu faire des ravages dans ses vignes, nichées aussi à Roquefort, dans la petite vallée du lieu-dit de la Combe du Four.Il ne s’en plaint pas; c’est lui qui a embauché le conducteur du tracteur, mais ce n’en est pas moins un “crève-coeur” de voir ces pieds de vigne, plantés en 1999 par ses parents lorsqu’il était enfant, brutalement arrachés de terre. “J’y ai gambadé”, se souvient-il.Lesté à l’avant pour ne pas basculer, l’engin agricole parcourt le terrain en long, en large, tirant derrière lui une sous-soleuse, sorte de pieu métallique acéré qui s’enfonce dans la terre et soulève les pieds de vigne avant qu’ils ne soient traînés sur plusieurs mètres par une lourde barre en acier qui termine d’arracher leurs racines.La parcelle, deux heures plus tard, ressemble à un champ de bataille où quelque 5.000 pieds de grenache noir et de syrah reposent sur le flanc, tels des soldats désarticulés.En tout, il a renoncé à 7 hectares sur 32. L’occasion de tout “remettre à plat, payer les fournisseurs, payer la MSA”, l’organisme de sécurité sociale agricole, avant de changer de stratégie: produire moins de muscat, qui n’attire plus autant le consommateur, et “rationaliser les coûts de production” en essayant de “tout faire (lui)-même”.Le revers de la médaille, se désole-t-il, c’est l’enlaidissement du paysage, qui ne fera plus autant “carte postale” dans ce département qui dépend pour beaucoup du tourisme. Et une vulnérabilité accrue aux incendies, une fois que les vignes ne joueront plus le rôle de coupe-feu.Nicolas Castan, “le moral à zéro” lors des vendanges 2024, a songé à arrêter. “Des fois, le matin, tu te lèves et tu te dis, qu’est-ce que je vais foutre à la vigne?”, raconte-t-il.Il s’est finalement ravisé, trop attaché au métier, et opère lui aussi un changement de cap de la dernière chance, en ne gardant que 32 hectares sur 68. “Mais s’il ne pleut pas, dans deux ans, je suis mort! Je ne pourrai pas me relever.”

Allemagne: une usine de trains reconvertie dans la production de chars militaires

Une usine historique de fabrication de matériel ferroviaire, dans l’est de l’Allemagne, va être reconvertie dans la production de chars militaires, après un accord présenté mercredi avec le groupe d’armement KNDS dont l’activité est portée par la hausse des dépenses de défense.KNDS, entreprise franco-allemande spécialisée dans les véhicules blindés, va reprendre au fabricant de trains Alstom son usine allemande de Görlitz, en ex-Allemagne de l’Est, ont annoncé les deux groupes lors d’un événement organisé en présence du chancelier Olaf Scholz.Le constructeur ferroviaire français avait annoncé l’an dernier une restructuration de ses activités en Allemagne prévoyant la fermeture de ce site, situé à la frontière avec à la Pologne, spécialisé dans la fabrication de trains depuis 175 ans, mais jugé pas assez rentable.A l’image du secteur européen de la défense, dont l’activité est dopée par la hausse des dépenses militaires qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, KNDS développe sa production.Grâce au nouveau site de Görlitz,”nous augmentons nos capacités de production pour renforcer la capacité de défense de l’Allemagne”, a indiqué Florian Hohenwarter, directeur des opérations du groupe.”Nous avons accompagné cette transition de près, a souligné Olaf Scholz. Car nous voulons que notre armée soit en mesure de défendre l’Allemagne et notre alliance contre toutes les menaces à l’avenir”, a-t-il dit, dénonçant le volonté de Moscou de “redessiner les frontières par la force”.A la place de wagons ferroviaires à deux étages, spécialité de Görlitz, l’usine va produire des composants pour le char de combat Leopard 2, utilisé par les troupes ukrainiennes, le blindé de combat d’infanterie Puma et le blindé de transport Boxer.”Les premiers transferts de personnel et le démarrage de la production devraient avoir lieu dès cette année”, ont encore expliqué les entreprises. La transition complète du site devrait être achevée en 2027.Outre les 350 à 400 salariés d’Alstom qui seront repris sur le site de Görlitz, KNDS veut proposer jusqu’à 75 emplois sur d’autres implantations et Alstom prévoit de transférer 100 salariés vers ses propres sites.En juin dernier, l’équipementier en difficulté Continental et le plus gros fabricant allemand d’équipement militaire Rheinmetall avaient passé un accord similaire sur un transfert de salariés d’une usine automobile condamnée vers les sites du producteur d’obus et char.