Test

Nissan en voie d’abandonner son projet de fusion avec Honda, en quête d’alliés alternatifs

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan est en voie de formaliser l’abandon de son projet de rapprochement avec son compatriote Honda, et pourrait se montrer ouvert à d’autres partenaires, selon une source proche du dossier et la presse financière.”Les dernières conditions imposées par Honda ne sont pas acceptables pour Nissan (…) C’était presque un affront. Il faut l’officialiser, mais dans l’ensemble, c’est fini”, a indiqué cette source jeudi à l’AFP, confirmant des informations de médias japonais.”Le conseil d’administration (de Nissan) a donné mardi la direction” et la décision finale “est entre les mains des directeurs exécutifs” des deux constructeurs, a-t-il précisé.Nissan avait indiqué mercredi dans une déclaration qu’il prévoyait de “se positionner et de faire une annonce vers la mi-février”. Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février.D’après l’agence Kyodo, le PDG de Nissan, Makoto Uchida, a rencontré jeudi son homologue de Honda, Toshihiro Mibe, “pour lui signifier l’intention (de son entreprise) de mettre un terme aux pourparlers”.Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d’une fusion pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial.La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique. Mais Honda, en position de force, a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale.Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie. Le quotidien Nikkei a rapporté mercredi que Nissan préférait mettre un terme au projet, faisant dégringoler l’action du constructeur.Le français Renault, qui détient quelque 35% du capital de Nissan, s’est dit mercredi déterminé à “défendre les intérêts du groupe et de ses actionnaires”. -Complémentarité insuffisante-L’objectif d’une fusion était d’associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, et même d’y associer un troisième constructeur, Mitsubishi, pour négocier le virage stratégique de l’électrique.Un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois, et où les constructeurs nippons, concentrés sur les hybrides, sont très en retard.L’idée “flattait l’ego japonais, mais si on rentre dans les détails, Nissan et Honda partagent les mêmes difficultés et sont pratiquement face-à-face sur tous leurs marchés (Etats-Unis, Chine, Japon)”, rendant peu évidentes les synergies et complémentarités, analyse la source proche du dossier.Ce rapprochement était cependant perçu comme providentiel pour Nissan, massivement endetté et dont la marge opérationnelle a fondu. Son bénéfice net s’est effondré de 94% au premier semestre de son exercice décalé, ses ventes plongeant sur ses deux marchés-clés: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.Sous pression, il a annoncé en novembre supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités, pour réduire les coûts et relancer ses ventes.Honda, dont la capitalisation boursière est cinq fois supérieure à celle de Nissan, avait posé comme préalable la concrétisation de ce plan de restructuration.Désormais, Nissan va devoir “muscler ce plan, le détailler et le mettre en oeuvre”, alors même que d’éventuelles barrières douanières imposées par Donald Trump pourraient perturber ses chaînes de production, souligne la source proche du dossier.Nissan “devra d’abord résoudre (par lui-même) son problème d’efficacité opérationnelle” et ses difficultés structurelles, mais “il possède un vrai savoir-faire en matière de collaboration et est prêt” à rechercher d’autres alliés potentiels, insiste-t-il.Quel serait le profil idéal? Le géant taïwanais de l’assemblage électronique Foxconn (Hon Hai) avait déjà approché Nissan à l’automne pour acquérir une participation majoritaire, selon la presse japonaise. Sollicité par l’AFP, il s’est refusé à tout commentaire.De son côté, Bloomberg, citant des sources non identifiées, rapportait jeudi que Nissan était plutôt en quête d’un nouvel allié issu du secteur tech basé aux États-Unis, son principal marché.La perspective d’un rebond rapide avec d’autres partenaires réconfortait les investisseurs, permettant à l’action Nissan de se reprendre avec vigueur jeudi, avec un gain de plus de 7%.”Nissan a toujours besoin d’un partenaire solide, mais sa position de négociation est affaiblie par ses faibles perspectives de bénéfices et le repli de ses actions”, ont commenté jeudi les analystes du cabinet CreditSights (Fitch Group). Ils pointaient aussi “le manque de clarté concernant l’avancement et l’issue de ses initiatives de redressement”.

Gucci, en crise, va changer de styliste pour tenter de remonter la pente

Gucci, en difficulté, a annoncé jeudi se séparer de son styliste Sabato de Sarno, arrivé il y a deux ans seulement à la direction créative de la marque de luxe italienne dont les contre-performances plombent l’activité de sa maison mère Kering.A la Bourse de Paris, le titre Kering perdait 2,50% (à 238 euros) vers 10H15, dans un marché en hausse de 0,63%.Dans un communiqué jeudi matin, Gucci a annoncé “la fin de sa collaboration avec le directeur de la création Sabato De Sarno”, sans plus de détails sur les raisons de cette séparation.”Le défilé automne-hiver 2025 du 25 février à Milan sera présenté par le studio de création de Gucci. La nouvelle direction artistique sera annoncée en temps voulu”, a indiqué la marque florentine au double G, fondée par Guccio Gucci en 1921.Le styliste napolitain Sabato De Sarno, 42 ans – notamment passé chez Valentino, Prada ou encore Dolce & Gabbana – avait pris la tête de la direction de la création de Gucci après le départ fin 2022 d’Alessandro Michele.Ce dernier, resté en poste pendant sept ans, avait donné à la griffe un nouveau souffle avec des collections audacieuses, souvent très fleuries et colorées, marquant toutefois le pas dans ses ventes les dernières années face à la concurrence.Loin des excentricités de son précédesseur, Sabato de Sarno avait préféré miser sur des collections plus minimalistes pour la marque florentine, une rupture de style n’ayant cependant pas permis de raviver la flamme de Gucci, marque phare de Kering qui représente près de 50% des ventes de sa maison mère et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle. Au cours du troisième trimestre 2024, Gucci avait été “particulièrement” affecté “par les conditions de marché, notamment en Asie Pacifique”, avait indiqué en octobre dernier Kering, dirigé par François-Henri Pinault.Sur cette période, les ventes de Gucci s’étaient ainsi effondrées de 26% à 1,64 milliard d’euros, entraînant dans sa chute Kering qui avait fait état d’un chiffre d’affaires en baisse au niveau du groupe de 15%, à 3,79 milliards d’euros.- “trop bon chic-bon genre”? -A l’époque, la banque Bernstein avait estimé que cette contre-performance “soulève des questions sur la stratégie et l’orientation actuelles de Gucci”. “La question est de savoir si le Gucci de Sabato De Sarno est peut-être trop +bon chic, bon genre+ pour être reconnu et désiré par les consommateurs potentiels de Gucci”, et aussi “de savoir si les consommateurs potentiels de Gucci l’apprécient et sont prêts à dépenser de l’argent pour l’acquérir. Jusqu’à présent, la réponse a été de toute évidence +non+”, écrivaient ainsi les analystes de la banque en octobre. Dans une note jeudi, les analystes de RBC estiment que le départ de Sabato de Sarno “n’est pas une énorme surprise au vu de la sous-performance de Gucci par rapport à ses pairs”, tandis que ceux de Citi s’étonnent pour leur part de cette annonce juste “avant les résultats annuels” de Kering prévus le 11 février qui “rajoute de l’incertitude”.Kering a pourtant déployé les grands moyens pour redresser Gucci: début octobre, il avait nommé un nouveau directeur général pour la marque, Stefano Cantino, succédant à Jean-François Palus, un proche de François-Henri Pinault nommé en juillet 2023 de manière transitoire à la tête de Gucci pour reprendre en main la griffe et la mettre sur la voie du redressement.Dans le communiqué de Gucci jeudi, Francesca Bellettini, la directrice générale adjointe de Kering en charge du développement des Maisons, fait part de la volonté de la maison et de ses équipes pour “conduire Gucci vers une réaffirmation de son leadership dans la mode et vers une croissance durable”.

La Bourse de Paris gagne du terrain, tirée par les résultats d’entreprises

La Bourse de Paris évolue en terrain positif jeudi et se concentre sur les nombreux résultats d’entreprises publiés, les craintes d’escalade dans la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis s’atténuant.L’indice vedette CAC 40 gagnait 0,67% vers 10H00, soit 52,08 points à 7.943,76 points. La veille, il a terminé en léger repli de 0,19%.La guerre commerciale opposant les Etats-Unis et la Chine continue d’être surveillée mais les inquiétudes des investisseurs semblaient contenues par le caractère jugé modéré des représailles chinoises après l’imposition par Washington de 10% de droits de douane additionnels sur toutes les exportations chinoises vers les Etats-Unis.En France, “la bonne nouvelle est que le pays a un budget et un Premier ministre. Cela ne change rien à l’instabilité politique de la France, mais cela contribue à réduire l’écart entre les rendements allemands et français, ce qui est positif pour la confiance des investisseurs”, a-t-elle poursuivi.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt allemand à échéance 10 ans évoluait à 2,39% et son équivalent français à 3,11% vers 10H00.Le Premier ministre français François Bayrou a survécu à deux motions de censure mercredi, faisant notamment adopter le budget de l’État pour 2025, grâce à la neutralité des socialistes et du Rassemblement National (RN) qui ont décidé de ne pas censurer son gouvernement.Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la première motion de censure déposée par les élus LFI, communistes et écologistes, loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.Son rejet permet l’approbation par l’Assemblée nationale du budget de l’État pour 2025, qui sera adopté définitivement jeudi avec un dernier vote du Sénat.Lors de la séance, les regards se tourneront vers le Royaume-Uni, où la Banque d’Angleterre (BoE) devrait “abaisser ses taux de 25 points de base”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Société Générale sous le feu des projecteursLe groupe bancaire Société Générale a poursuivi sa convalescence en 2024 et retrouve un niveau de résultat plus vu depuis 2021, soutenu par une meilleure rentabilité en France au second semestre et une bonne performance de la banque de financement et d’investissement. Au quatrième trimestre, la “SocGen” est même au-dessus des attentes des analystes.Salué sur la place boursière française, le titre s’envolait de 9,24% à 33,74 euros.ArcelorMittal bonditLe sidérurgiste ArcelorMittal a annoncé un bénéfice net en progression de 45% pour l’année 2024, à 1,34 milliard de dollars, après une forte réduction de ses pertes au quatrième trimestre. Il a également annoncé la construction d’une nouvelle usine d’acier électrique à Calvert aux Etats-Unis.  Le groupe bondit de 4,43% 25,44 euros.Pernod Ricard dans un environnement incertainLe groupe de spiritueux Pernod Ricard (+2,59% à 104,95 euros) a révisé ses perspectives pour l’année 2024-25 et prévoit désormais une baisse organique de son chiffre d’affaires, “dans un environnement macroéconomique difficile et des incertitudes géopolitiques accrues qui impactent le marché des spiritueux”.

La page du budget (presque) tournée, le droit du sol à Mayotte débattu à l’Assemblée

A peine dépêtré de la séquence budgétaire, le gouvernement est décidé à embrayer sur des mesures “d’ordre et d’autorité”. Il a opportunément l’occasion jeudi de défendre ces thématiques avec l’examen à l’Assemblée d’un texte visant à durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte.La proposition de loi, portée par la droite et soutenue par l’exécutif, devrait aussi permettre à la gauche d’afficher une unité retrouvée, après de fortes divergences stratégiques sur les textes budgétaires. Censuré par La France insoumise mais négocié par le Parti socialiste, le budget de l’Etat devrait être définitivement adopté au Sénat jeudi matin.Au même moment, l’initiative des Républicains (LR) sur Mayotte, examinée à l’Assemblée lors de la journée réservée aux textes de ce groupe, sera combattue par les députés socialistes et insoumis, pour qui le sujet touche aux “principes républicains”.De l’autre côté de l’hémicycle, le Rassemblement national devrait pour sa part la soutenir, même s’il critique une mesure de “bricolage” face à l’immigration en provenance des Comores voisines.”La question migratoire empêche Mayotte de fonctionner et de connaître un avenir dans la République”, a déclaré à l’ouverture des discussions le ministre de la Justice Gérald Darmanin, représentant le gouvernement. “Les perspectives d’accès à la nationalité française constituent un facteur indéniable (…) d’attraction pour l’immigration irrégulière”, a ajouté le député LR Philippe Gosselin, rapporteur du texte. Depuis 2018, une dérogation au droit du sol existe déjà à Mayotte, qui restreint la possibilité de devenir français pour les enfants nés sur l’archipel: il faut que l’un des parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière en France depuis trois mois.Le texte des Républicains propose d’élargir cette condition aux “deux parents”, et d’étendre la durée nécessaire de leur présence régulière sur le territoire à un an.”Vous allez adopter une mesure qui est indécente et qui ne respecte pas les valeurs de la France”, a fustigé l’écologiste Dominique Voynet. “Vous faites de l’idéologie, faute d’être capable d’être efficace sur le terrain”, a-t-elle accusé.La proposition de loi avait été élaborée avant le passage du dévastateur cyclone Chido sur l’archipel. Mais celui-ci a ravivé les débats sur l’immigration dans le département de l’océan Indien, face à des populations vivant pour beaucoup dans des bidonvilles très vulnérables lors de telles catastrophes.Une loi d’urgence sur la reconstruction à Mayotte doit être définitivement adoptée au Parlement rapidement, et une autre loi plus ambitieuse est prévue au printemps.- “Copie conforme” du RN -Le texte porté par LR est “bienvenu” et “très intelligent”, selon le député macroniste Mathieu Lefèvre, car il envoie “un signal fort” sans pour autant nécessiter de modification constitutionnelle, contrairement à une suppression totale du droit du sol.Son adoption dépendra toutefois de la mobilisation des députés des différents bords.Si ceux de la coalition soutenant le gouvernement sont “peu représentés” dans l’hémicycle, contrairement à ceux de la gauche, “ça pourrait poser une difficulté”, reconnaissait M. Gosselin la veille.Autre obstacle possible: le temps. Une “niche” parlementaire réservée à un groupe s’achève obligatoirement à minuit.Or LFI a déposé plusieurs dizaines d’amendements, qu’elle entend défendre “jusqu’à épuisement”, avec “l’intégralité des secondes et des minutes à notre disposition”, a dit à l’AFP le député Ugo Bernalicis. “Je ne sais pas si ce sera suffisant pour empêcher le vote de se tenir. Mais si le vote ne se tenait pas, ce serait vraiment une victoire”, a-t-il ajouté, en regrettant que le PS et les écologistes n’aient pas rejoint LFI sur cette stratégie.Quoiqu’il advienne, le temps passé sur Mayotte sera autant de moins consacré aux autres propositions prévues par LR pour la journée: notamment un texte visant à “prioriser les travailleurs” dans l’attribution de logements sociaux, suspendre les allocations familiales aux parents de mineurs délinquants, ou un autre visant à plafonner le cumul du RSA et des Aides personnalisées au logement (APL) à 70% du SMIC. Un programme taxé de “copie conforme des textes du Rassemblement national” par le député PS Arthur Delaporte. 

La Turquie commémore le “séisme du siècle” avec chagrin et colère

La Turquie commémore jeudi le tremblement de terre du 6 février 2023, qui a englouti près de 60.000 vies et transformé des villes entières en champs de ruines.Dès 4H17 (01H17 GMT), l’heure exacte de la secousse d’une magnitude de 7.8, les proches des victimes et les rescapés se sont retrouvés dans plusieurs villes dévastées, dont Adiyaman et Antakya dans le sud-est du pays, la vieille Antioche particulièrement meurtrie, pour se souvenir de ces terribles minutes qui ont emporté leur vie.Le séisme, ressenti jusqu’en Egypte, a fait s’écrouler des milliers d’immeubles dans un grand quart sud-est de la Turquie, prenant au piège en pleine nuit leurs habitants endormis.”Deux ans ont passé mais c’est toujours la même émotion, nous la vivons comme au premier jour. Rien n’a changé”, confie à l’AFP Emine Albayrak, 25 ans qui s’est jointe au rassemblement d’Antakya.”Ca fait deux ans mais c’est comme si c’était hier. La vie continue, mais comment?”, lâche Hümeysa Bagriyanik, 18 ans. “Je me sens étrangère dans ma propre ville, elle est rasée, je ne reconnais rien, aucune des rues que j’emprunte”. Des incidents ont éclaté dans Antakya, traditionnelement frondeuse, quand la foule qui voulait avancer vers le centre-ville a été bloquée par les barricades et les charges de la police. Selon les médias locaux, trois personnes ont été arrêtées.”Vous nous envoyez du gaz, allez-vous aussi arroser nos morts?” a crié la foule en colère, en réclamant la “démission du gouvernement”.- “volonté d’acier” -Dans un message posté sur X à 4H17 exactement, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié le drame de “catastrophe du siècle”, a appelé ses concitoyens à la “patience”: “Je prie Dieu d’avoir pitié de chacun de nos 53.537 frères et sœurs perdus. Je souhaite encore une fois patience aux familles et à notre nation”.Le chef de l’Etat qui se rendra à Adiyaman dans la journée, promet aussi de poursuivre les efforts de construction “avec beaucoup de travail, de sueur, de courage et une volonté d’acier jusqu’à ce que nos villes soient pleinement rétablies”.Deux ans après, 670.000 personnes vivent toujours dans des conteneurs, attendant pour beaucoup d’être tirées au sort pour pouvoir emménager dans des appartements construits par l’Etat.Près de 201.500 nouveaux logements ont été livrés dans la vaste région affectée par le séisme, et plus de 220.000 autres doivent l’être encore d’ici la fin de l’année, selon le ministère de l’Urbanisme.”Partout où je vais, le premier endroit que je regarde est le plafond. Je me demande s’il s’effondrera et si je resterai coincée sous les décombres”, a confié à l’AFP Sema Genç, 34 ans, une rescapée relogée de la province d’Hatay.Unique survivante de sa famille, elle se dit toujours “en colère” contre l’entreprise qui a construit son ancien immeuble, qui s’est écroulé sur elle et ses proches.A ce jour, 189 personnes, reconnues pour beaucoup coupables de “négligences” dans la construction des bâtiments, ont été condamnées à des peines de prison. Et 1.342 procès impliquant 1.850 prévenus sont en cours, selon le ministère turc de la Justice.- promesses non tenues-Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l’opposition turque, présent dans un cimetière d’Adiyaman mercredi a dénoncé “les promesses non tenues” de M. Erdogan, qui s’était engagé au printemps 2023, en pleine campagne présidentielle, à reconstruire plus de 300.000 logements en un an.M. Özel a aussi évoqué les séismes à répétition en mer Egée, près de l’île grecque de Santorin, qui font redouter depuis plusieurs jours une secousse d’ampleur qui pourrait affecter le sud-ouest de la Turquie.Mardi, le ministre turc de l’Urbanisme, Murat Kurum, a mis en garde contre les conséquences d’un “Big One” à Istanbul, la plus grande ville du pays, dont les rives sud ne sont distantes que d’une quinzaine de kilomètres de la faille nord-anatolienne.En 1999, une rupture sur cette faille avait provoqué un séisme de magnitude 7,4 qui avait tué 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Or nombre d’immeubles de la mégapole ne répondent toujours pas aux normes antisismiques.”Istanbul n’aura pas la force de résister à un nouveau tremblement de terre” d’ampleur, a prévenu mardi le ministre turc, estimant que “des millions de nos frères et sœurs stambouliotes vivent dans 600.000 logements qui pourraient s’effondrer”.

Honda-Nissan: projet de fusion quasi abandonné, en attente d’une officialisation

Le conseil d’administration du constructeur automobile japonais Nissan s’est prononcé pour l’abandon du projet de rapprochement avec son compatriote Honda, l’échec des discussions restant cependant à officialiser par les dirigeants des deux groupes, a indiqué jeudi à l’AFP une source proche du dossier.”Les dernières conditions imposées par Honda ne sont pas acceptables pour Nissan (…) C’était presque un affront. Il faut l’officialiser, mais dans l’ensemble, c’est fini”, a indiqué cette source, confirmant des informations de la presse japonaise.”Le conseil d’administration (de Nissan) a donné mardi la direction” et la décision finale “est entre les mains des directeurs exécutifs” des deux constructeurs, a-t-il précisé, précisant que le constructeur reste “ouvert” à d’autres éventuels partenaires.Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d’une fusion pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial.La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique. Mais Honda a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale.Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie. Le quotidien financier Nikkei a rapporté mercredi que Nissan préférait mettre un terme au projet, information qui a fait dégringoler de 5% l’action du constructeur à la Bourse de Tokyo.Le français Renault, qui détient plus de 35% du capital de Nissan, s’est dit mercredi déterminé à “défendre les intérêts du groupe et de ses actionnaires”.L’objectif du projet était d’associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, pour négocier le virage stratégique de l’électrique, un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois.”L’idée flattait l’ego japonais, mais si on rentre dans les détails, les deux groupes partagent les mêmes difficultés et sont pratiquement face-à-face sur tous les marchés où ils se trouvent (Etats-Unis, Chine, Japon)”, rendant peu évidentes les synergies et complémentarités”, analyse la source proche du dossier.Ce rapprochement était certes perçu comme providentiel pour Nissan, qui a vu sa marge opérationnelle s’évanouir tandis que ses ventes plongeaient sur ses deux marchés-clés: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.Sous pression, il a annoncé en novembre supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités. Honda avait posé comme préalable la concrétisation de ce plan de restructuration de Nissan visant à réduire ses coûts et à relancer ses ventes.Désormais, Nissan va devoir “muscler ce plan, le détailler et le mettre en oeuvre”, alors même que l’éventuelle imposition de barrières douanières par Donald Trump, susceptibles de perturber ses chaînes de production, renforce l’incertitude, souligne la source proche.Selon elle, “Nissan a un vrai savoir-faire en matière de collaboration et est prêt” à rechercher d’autres alliés potentiels, mais “il devra d’abord résoudre (par lui-même) son problème d’efficacité opérationnelle” et ses difficultés structurelles.Le géant taïwanais de l’assemblage électronique Foxconn (Hon Hai) l’avait déjà approché à l’automne pour acquérir une participation majoritaire, selon la presse japonaise.

La Turquie commémore le “séisme du siècle”

La Turquie commémore jeudi le tremblement de terre du 6 février 2023, qui a englouti près de 60.000 vies et transformé des villes entières en champs de ruines.A 04H17 du matin, le séisme de magnitude 7,8, ressenti jusqu’en Egypte, avait fait s’écrouler des milliers d’immeubles du sud-est de la Turquie, prenant au piège leurs habitants endormis.Deux ans après ce que le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié de “catastrophe du siècle”, 670.000 personnes vivent toujours dans des conteneurs, attendant pour beaucoup d’être tirées au sort pour emménager dans des appartements construits par l’Etat.Près de 201.500 nouveaux logements ont été livrés dans la vaste région affectée par le séisme, et plus de 220.000 autres doivent l’être encore d’ici la fin de l’année, selon le ministère de l’Urbanisme.”Partout où je vais, le premier endroit que je regarde est le plafond. Je me demande s’il s’effondrera et si je resterai coincée sous les décombres”, a confié à l’AFP Sema Genç, 34 ans, une rescapée relogée de la province d’Hatay.La jeune femme, unique survivante de sa famille, se dit toujours “en colère” contre l’entreprise qui a construit son ancien immeuble, qui s’est écroulé sur elle et ses proches.A ce jour, 189 personnes, reconnues pour beaucoup coupables de “négligences” dans le respect des normes de construction, ont été condamnées à des peines de prison, et 1.342 procès impliquant 1.850 prévenus sont en cours, selon le ministère turc de la Justice.- “Promesses non tenues” -Le président Erdogan doit se rendre jeudi à Adiyaman, chef-lieu d’une des provinces les plus meurtries, pour commémorer les plus de 53.500 morts recensés en Turquie – 6.000 autres personnes ont péri en Syrie.Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l’opposition turque, l’a devancé mercredi, dénonçant depuis un cimetière d’Adiyaman “les promesses non tenues” de M. Erdogan, qui s’était engagé au printemps 2023, en pleine campagne présidentielle, à reconstruire plus de 300.000 logements en un an.M. Özel a aussi évoqué les séismes à répétition en mer Egée, près de l’île grecque de Santorin, qui font redouter depuis plusieurs jours une secousse d’ampleur qui pourrait affecter le sud-ouest de la Turquie.Mardi, le ministre turc de l’Urbanisme, Murat Kurum, a mis en garde contre les conséquences d’un “Big One” à Istanbul, la plus grande ville du pays, dont les rives sud ne sont distantes que d’une quinzaine de kilomètres de la faille nord-anatolienne.En 1999, une rupture sur cette faille avait provoqué un séisme de magnitude 7,4 qui avait tué 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Et malgré des efforts de transformation urbaine, nombre d’immeubles de la ville ne répondent toujours pas aux normes antisismiques.”Istanbul n’aura pas la force de résister à un nouveau tremblement de terre” d’ampleur, a prévenu mardi le ministre turc, estimant que “des millions de nos frères et sœurs stambouliotes vivent dans 600.000 logements qui pourraient s’effondrer”.

Decathlon accusé de bénéficier du travail forcé de Ouïghours en Chine, selon des médias

Le distributeur Decathlon, enseigne de la galaxie Mulliez, est accusé par le média Disclose et l’émission de France 2 Cash Investigation d’avoir pour sous-traitant en Chine une entreprise liée au travail des Ouïghours, ce dont il se défend, et de s’approvisionner en coton provenant du Xinjiang, a appris l’AFP jeudi.Le leader français des articles de sport est accusé par ces deux médias de s’approvisionner en textiles auprès d’un groupe, “Qingdao Jifa Group”, qui “s’appuie sur un réseau de travail forcé en Chine”, écrit Disclose dans un article publié jeudi matin.Dans le documentaire de Cash Investigation diffusé jeudi soir, et que l’AFP a pu consulter, une cadre locale indique que du coton entreposé dans une entreprise produisant pour l’enseigne de la galaxie Mulliez peut provenir du Xinjiang, région où les Ouïghours, musulmans, constituent le principal groupe ethnique.La communication de l’enseigne a confirmé s’approvisionner auprès de Qingdao Jifa mais a déclaré à l’AFP: “nous condamnons avec fermeté toute forme de travail forcé. Nous sommes engagés au quotidien pour garantir l’intégrité et le respect des droits fondamentaux au sein de nos activités et de notre chaîne de valeur, et nous n’hésiterons pas à réagir et prendre toutes les mesures nécessaires si les faits étaient avérés”.La même source indique “que 100% du coton utilisé par Decathlon dans la fabrication de ses produits provient de sources engagées dans des pratiques plus responsables, garantissant l’absence de toute forme de travail forcé, et incluant du coton biologique et recyclé”.Le Xinjiang a, dans le passé, été frappé par des attentats sanglants attribués par les autorités à des islamistes et des séparatistes et la Chine a lancé, au nom de l’antiterrorisme, une vaste campagne sécuritaire dans ce territoire. Selon des affirmations d’ONG et d’études occidentales, que l’AFP n’est pas en mesure de vérifier, des Ouïghours seraient victimes de travail forcé.Cash Investigation évoque notamment des produits arborant le logo de la ligue américaine de basket, la NBA, dont Decathlon est partenaire depuis 2021. L’enseigne revendique pouvoir vendre des produits “aux couleurs de la NBA et des franchises NBA”, et ce “dans plus de 1.700 magasins Decathlon dans le monde et en ligne”, en Afrique, Asie, Europe, Moyen-Orient et Amérique latine.Aux Etats-Unis, une loi votée par le Congrès en décembre 2021 interdit toute importation de produits provenant du Xinjiang, à moins que les entreprises de la région puissent prouver que leur production n’intègre pas de travail forcé.Cash Investigation s’intéresse en outre au statut juridique de l’empire de la famille Mulliez, fort de nombreuses enseignes comme Leroy Merlin, Kiabi, Flunch, Boulanger et Auchan, toutes contrôlées par les membres de l’Association familiale Mulliez (AFM), sans que celle-ci ne revendique le statut de groupe intégré.Alors qu’Auchan a annoncé fin 2024 un vaste plan social menaçant 2.400 emplois en France, d’autres enseignes comme Decathlon sont en meilleure situation financière et les représentants du personnel ont appelé à reclasser les salariés dans ces enseignes.Dans ce contexte, Decathlon avait choqué ses représentants du personnel en distribuant fin 2024 un milliard d’euros de dividendes à ses actionnaires.

Les Etats-Unis affirment être dispensés de péage par le Canal de Panama, qui dément

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi que leurs navires gouvernementaux pourront désormais franchir gratuitement le Canal de Panama, que le président Donald Trump menace de reprendre, mais l’autorité chargée de gérer cette voie d’eau stratégique a démenti cette affirmation.”L’Etat du Panama a donné son accord pour ne plus faire payer aux navires de l’Etat américain la traversée du Canal de Panama”, s’est félicité le département d’Etat sur le réseau social X, ajoutant que cela “va faire économiser des millions de dollars à l’Etat américain”.Mais l’Autorité du Canal de Panama, un organisme indépendant créé par la Constitution panaméenne pour administrer le canal, a rapidement démenti.”L’Autorité du Canal de Panama, qui a le pouvoir de fixer les péages et autres droits pour le franchissement du canal, annonce qu’elle n’a procédé à aucun ajustement de ces droits”, a-t-elle écrit dans un communiqué sur X.Elle a ajouté être “disponible pour établir un dialogue avec les fonctionnaires compétents des Etats-Unis concernant le passage des navires de guerre de ce pays”.Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de “reprendre” le canal entre l’Atlantique et le Pacifique construit par les Etats-Unis, inauguré en 1914 et qui était resté sous souveraineté américaine jusqu’en 1999. Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d’un accord conclu en 1977 avec le président démocrate de l’époque Jimmy Carter.- “Cadeau insensé” -“Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue”, avait déclaré M. Trump dans son discours d’investiture, en affirmant que les navires américains étaient “gravement surtaxés”.”Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre”, avait-il asséné.En visite dimanche au Panama, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio avait laissé entendre que le président panaméen José Raul Mulino avait pris note des préoccupations des Etats-Unis concernant les péages imposés aux navires militaires américains.Selon Washington, l’influence croissante de la Chine autour du canal menace les intérêts américains et pourrait permettre à Pékin de bloquer cette voie maritime stratégique en cas de conflit.- Plainte et audit -En cause: la concession accordée depuis 1977 à une filiale du conglomérat hongkongais CK Hutchison pour exploiter les ports panaméens de Balboa et de Cristobal, aux deux entrées du canal, la voie d’eau elle-même restant administrée par l’Autorité du Canal de Panama.Hutchison Ports PPC, filiale de Hutchison Holdings, avait obtenu une première concession de 25 ans, qui a été prolongée de 25 ans en 2021.Depuis les pressions de M. Trump, la société fait l’objet d’un audit des autorités panaméennes afin de vérifier si elle respecte ses engagements financiers. Et deux avocats panaméens ont déposé une plainte demandant l’annulation de la concession.Pendant la visite de M. Rubio, le président panaméen a en outre annoncé que son pays ne renouvellerait pas le mémorandum d’accord sur la participation du pays au projet mondial chinois d’infrastructures dit des “Nouvelles routes de la soie”.Conclu en 2017, ce mémorandum avait fait du Panama le premier pays de la région à s’associer à ce programme de Pékin. Il est renouvelé tous les trois ans par tacite reconduction, la prochaine échéance étant en 2026.Les gouvernements américain et panaméen prévoient de nouveaux pourparlers vendredi sur le canal, par lequel transite 5% du commerce mondial et dont les Etats-Unis et la Chine sont les principaux usagers.

L’heure du verdict des urnes pour les syndicats agricoles

“C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses”, dit le proverbe campagnard repris par des acteurs du scrutin. Le suspense prend fin jeudi pour les syndicats agricoles, avec les premiers résultats d’élections aux chambres d’agriculture à fort enjeu, attendus en fin de journée.L’exercice, répété tous les six ans, dessine le nouveau rapport de force entre les syndicats ainsi que la répartition des 14 millions d’euros du fonds public alloué au financement de ces organisations professionnelles.L’enjeu de ce scrutin, après une campagne rude et près d’un an de mobilisation des agriculteurs, sera de voir si l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs (JA) est ébranlée et à quel point, par la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, respectivement deuxième et troisième syndicats agricoles.La grande inconnue du scrutin est le taux de participation. En 2019, moins d’un agriculteur sur deux avait voté.Le mode de scrutin favorise la liste arrivée en tête: c’est ainsi qu’il y a six ans, l’alliance FNSEA-JA s’est retrouvée, avec 55,55% des voix, à la tête de 97 chambres sur 101, tandis que la CR (21,5% des suffrages) ne détient que trois chambres. Avec 20% des voix, la Confédération paysanne ne préside elle que celle de Mayotte – et la conserve pour le moment, les élections y ayant été repoussées sine die après le cyclone Chido.Quelque 2,2 millions d’électeurs, dont près de 400.000 chefs d’exploitation mais aussi des retraités, salariés ou propriétaires fonciers, étaient appelés à élire leurs représentants – par voie électronique ou postale – du 15 au 31 janvier.Les préfectures, qui sont chargées de l’organisation électorale, doivent commencer le dépouillement jeudi, un délai destiné à permettre aux bulletins acheminés par voie postale d’arriver. Le ministère de l’Agriculture “communiquera des résultats électoraux consolidés (…) une fois l’ensemble des résultats départementaux proclamés”, soit pas avant le vendredi “7 voire le 8 février”, a-t-il indiqué à l’AFP.- “Radicalisation” -Sans attendre, la FNSEA organise dès jeudi soir une conférence de presse pour dresser un premier bilan du vote, avec les résultats remontés des préfectures. De son côté, la Confédération paysanne prévoit de s’exprimer vendredi.Dans la dernière ligne droite de la campagne, les syndicats ont tous dénoncé des “dysfonctionnements” voire des “irrégularités”: kits électoraux jamais arrivés, professions de foi manquantes… Tous ont fait des constats d’huissiers qui donneront lieu à des contestations, recevables dans les cinq jours suivant la proclamation des résultats.En dépit de la sanctuarisation de quelque 400 millions d’allègements fiscaux dans le budget 2025 et de l’examen en cours de la très attendue loi d’orientation agricole, demeure chez nombre d’agriculteurs une rage parfois trimbalée depuis un an, des autoroutes bloquées en Haute-Garonne jusqu’à Paris: contre l’accord de libre-échange du Mercosur et la “paperasse”, ils réclament plus de “considération” pour “ceux qui nourrissent” la France.Les bonnets jaunes de la CR, adeptes des opérations coup de poing, ont appelé à un vote dégagiste contre la FNSEA, accusée d’une “catastrophique cogestion avec l’Etat”. Ils espèrent emporter 10 à 15 chambres, notamment en Charente, Dordogne ou dans le Gers, en plus des trois déjà détenus en Nouvelle-Aquitaine.La FNSEA, sûre de son ancrage historique, a reconnu une campagne dure, marquée selon un cadre du syndicat par un “populisme” et une forme de “radicalisation” imprégnant l’ensemble de la société.La Confédération, qui porte l’ambition d’une “réelle transition agroécologique” et assure “accompagner un tiers des installations” de nouveaux agriculteurs, espère notamment ravir l’Ariège et la Loire-Atlantique.Acteurs clés, les chambres d’agriculture sont des établissements publics qui conseillent et offrent des prestations aux exploitants – pour l’installation, la gestion de leur ferme ou la conformité avec la politique agricole commune (PAC) – tout en représentant les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.