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Coup d’envoi du sommet pour l’IA de Paris en présence de dirigeants politiques et de la tech

“Un moment de véritable ouverture sur le monde”: le sommet international de Paris sur l’intelligence artificielle (IA), réunissant dirigeants politiques et de la tech, s’est ouvert lundi matin au Grand Palais, pour deux journées de débats sur la régulation de cette technologie qui bouleverse les sociétés depuis deux ans.”Il est grand temps que nous passions de la science-fiction au monde réel concernant l’application de l’IA”, a insisté Anne Bouverot, envoyée spéciale de la présidence française pour ce sommet co-dirigé avec l’Inde, représentée par son Premier ministre Narendra Modi. “Il nous faut nous demander si nous pouvons créer une intelligence artificielle qui soit une force pour le bien commun”, a ajouté Fei-Fei Li, informaticienne et chercheuse à l’université américaine de Stanford.Près de 1.500 participants sont attendus pour cette troisième rencontre internationale sur le sujet, dont le vice-président américain J.D. Vance (arrivé à l’aéroport d’Orly dans la matinée), le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing (qui a rencontré le président français Emmanuel Macron à l’Elysée) et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.Des dirigeants de la tech comme Sam Altman d’OpenAI, créateur de ChatGPT, Sundar Pichai, directeur général de Google, et Dario Amodei, patron de la start-up américaine Anthropic, ont également fait le déplacement.Ils échangeront lors de tables rondes aux noms évoquant aussi bien les opportunités que les dangers de cette technologie: “Cyberattaques et intégrité de l’information”, “IA et science”, “L’avenir du travail”.Les grands acteurs du secteur se pencheront aussi sur une gouvernance mondiale de l’IA visant à encadrer ses potentielles dérives, après son irruption auprès du grand public il y a deux ans avec ChatGPT. Sans en entraver le développement.- “Plus vite”, “plus fort” -Neuf pays, dont la France, des associations et des entreprises ont annoncé dès dimanche le lancement d’une initiative baptisée “Current AI” pour une “IA d’intérêt général”, dotée d’un investissement initial de 400 millions de dollars et parrainée par 11 dirigeants de la tech.Ce projet doit développer l’accès à des bases de données privées et publiques dans des domaines comme la santé et l’éducation, promouvoir une IA plus transparente et sécurisée et mettre au point des systèmes pour évaluer l’impact social et environnemental de cette technologie. Face à l’irruption du robot conversationnel chinois DeepSeek, qui a stupéfié la Silicon Valley en janvier par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, et la puissance de frappe des Etats-Unis avec les 500 milliards de dollars du projet “Stargate”, l’enjeu du sommet est aussi de montrer que “la France et l’Europe sont crédibles”, a martelé Emmanuel Macron dimanche. “On veut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort”, a-t-il insisté, en dévoilant que 109 milliards d’euros allaient être investis par des entreprises privées dans l’IA en France dans les prochaines années.- Sommes conséquentes -Si le détail de ce montant doit être précisé pendant le sommet, il inclut plusieurs annonces faites ces derniers jours, dont un centre de données géant financé par les Emirats arabes unis, faisant partie d’un campus IA, à hauteur de “30 à 50 milliards d’euros”, ainsi que 20 milliards d’euros du fonds canadien Brookfield pour de nouveaux data centers dans l’Hexagone. Des sommes conséquentes qui illustrent bien l’importance que prennent ces gigantesques bâtiments qui stockent les données et fournissent les énormes capacités de calcul requises par l’IA.”Il y a vraiment besoin de beaucoup investir”, confirme à l’AFP Sylvain Duranton, directeur monde de l’entité tech du cabinet de conseil BCG.”Il ne s’agit pas uniquement d’entraîner des modèles mais de former des gens, créer des centres de recherche, bâtir des infrastructures”, souligne-t-il. Parmi les autres annonces attendues, une dizaine de grands supercalculateurs dédiés à la recherche publique ou ouverts pour les start-up européennes devraient être annoncés par Ursula von der Leyen. Ces ordinateurs surpuissants sont cruciaux pour entraîner et faire fonctionner les modèles d’IA.Mardi, une séance plénière réunira les chefs d’Etats d’une centaine de pays, tandis que se tiendra en parallèle un “Business Day” pour faire se rencontrer les entreprises de la tech venues à Paris.A l’issue de ce sommet, la France souhaite que de nombreux acteurs prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.bur-kf-dax-mng/mch/pel/vmt

La Bourse de Paris en légère hausse, attentive à la guerre commerciale

La Bourse de Paris évolue en timide hausse lundi, dans un marché européen attentiste, les investisseurs restant prudents face aux menaces de droits de douane de Donald Trump qui pourraient viser l’Europe également.Vers 09H45, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,16% à 7.985,48 points, soit un gain de 12,45 points. Vendredi, il avait terminé en baisse de 0,43% à 7.973,03 points.”Une nouvelle semaine commence avec des menaces de droits de douane”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote.Le président Trump a franchi dimanche une nouvelle étape dans l’offensive commerciale qu’il a lancée dès le début de son mandat, en promettant d’imposer 25% de droits de douane sur l’acier et l’aluminium importés aux Etats-Unis.Donald Trump a aussi affirmé qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux États-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger.L’Europe pourrait bien être la prochaine cible et se prépare au bras de fer avec les États-Unis, “ce qui pourrait peser sur la confiance dans les actions européennes après un début d’année fulgurant”, note Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB.”Des droits de douane généralisés sur les importations européennes aux États-Unis pourraient avoir un effet dévastateur sur la croissance européenne et déclencheraient probablement une réaction importante du marché”, poursuit-elle.”La thématique de la guerre commerciale va rester dans les mois à venir un point d’attention majeur des investisseurs”, estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.Airbus reste au solAirbus a reconnu vendredi que les progrès nécessaires au développement d’un avion à hydrogène se révélaient “plus lents que prévu”.Le géant européen, qui ambitionnait jusqu’ici de commercialiser un tel appareil “zéro émission” à l’horizon 2035, alors que le secteur aérien s’est engagé à ne plus contribuer au réchauffement climatique d’ici à 2050, n’a pas communiqué de nouvelle échéance.Le titre du groupe perdait 0,24% à 166,52 euros vers 09H45.

Escalade des droits de douane aux Etats-Unis, Trump cible aluminium et acier importés

La guerre commerciale promise par Donald Trump doit entrer lundi dans une nouvelle phase avec la mise en place attendue de droits de douanes de 25% sur l’acier et l’aluminium importés aux Etats-Unis.”J’annoncerai des droits de douane sur l’acier lundi. (…) Tout l’acier arrivant aux Etats-Unis aura 25% de droits de douane”, a déclaré le chef de l’Etat dans l’avion présidentiel l’emmenant assister au Super Bowl, la finale de la Ligue professionnelle de football américain. Le milliardaire républicain a ajouté que le même sort serait réservé à l’aluminium importé. Ces mesures affecteraient beaucoup le Canada, déjà dans la ligne de mire du président américain et qui est le principal fournisseur d’acier et aluminium importé aux Etats-Unis, d’après les chiffres officiels. Le Brésil, le Mexique et la Corée du Sud sont aussi d’importants fournisseurs d’acier.Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium pour protéger l’industrie américaine, confrontée selon lui à une concurrence déloyale en provenance de pays asiatiques et européens.Donald Trump a aussi affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux Etats-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger. “S’ils nous taxent à 130% et que nous ne les taxons pas, cela ne restera pas comme ça”, a-t-il lancé. “Cela n’affectera pas tous les pays parce que certains imposent les mêmes droits de douane que nous. Mais ceux qui profitent des Etats-Unis se verront rendre la pareille”, a-t-il ajouté.Depuis son investiture le 20 janvier, les droits de douane sont au coeur de la politique économique et diplomatique de Donald Trump: ils sont présentés autant comme un moyen de résorber le déficit commercial des Etats-Unis que d’obtenir des concessions des pays visés.Avec des réactions variables des partenaires commerciaux des Etats-Unis, entre promesses de ripostes ou tentative d’apaisement.- L’UE “répliquera” -Lundi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a assuré que l’Union européenne “répliquera” aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump, comme elle l’a fait lors du premier mandat du président américain. “Il n’y a aucune hésitation quand il s’agit de défendre nos intérêts”, a déclaré le ministre sur TF1, ajoutant que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens.L’Union européenne se sait dans la ligne de mire de Donald Trump, qui avait indiqué qu’il prendrait une décision “très bientôt” la concernant. La Commission européenne a annoncé lundi d’avoir reçu “aucune notification” de nouveaux droits de douane.La perspective de l’escalade n’a pas affolé les marchés financiers lundi, ni en Europe, ni en Asie, qui sont restés très calmes à la veille d’un jour férié à la Bourse de Tokyo, et alors que le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a donné des gages à Donald Trump vendredi lors d’une rencontre à Washington.Les deux hommes ont notamment annoncé que le groupe japonais Nippon Steel allait investir dans l’aciériste américain U.S. Steel, plutôt que de le racheter comme cela était prévu. Tokyo s’est aussi engagé à acheter des “quantités record” de gaz naturel (Taïwan s’est dit prêt lundi à faire de même). Les constructeurs Toyota et Isuzu Motors doivent aussi accroître leurs investissements aux Etats-Unis.Les bourses chinoises ne s’affolaient pas non plus, alors que sont entrées en vigueur lundi les mesures de rétorsions chinoises de surtaxes ciblées de certains produits américains en riposte aux 10% de droits douane additionnels imposés par les Etats-Unis depuis mardi dernier.Les nouvelles taxes chinoises portent sur 14 milliards de dollars de biens américains, tandis que les droits de douane annoncés par Donald Trump concernent 525 milliards de dollars de biens chinois.- “Nouvel âge d’or” -Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) en dépit d’un accord de libre-échange liant les trois pays d’Amérique du Nord. Mais Donald Trump, qui reproche à ses deux voisins de ne pas en faire assez pour juguler le trafic de drogue, leur a accordé à la dernière minute un sursis d’un mois, après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.L’offensive sur les droits de douane a donné lieu à d’autres rebondissements, comme le report d’une taxation sur des colis d’une valeur de moins de 800 dollars venant de Chine, ciblant particulièrement les plateformes Shein et Temu.Lors d’une interview diffusée dimanche par la chaîne américaine CNN Emmanuel Macron a mis en garde contre les conséquences d’une guerre commerciale qui entraînerait de l’inflation aux Etats-Unis.Donald Trump et ses équipes, qui ne cessent de promettre un “nouvel âge d’or” pour les Etats-Unis, ont jusqu’ici largement minoré ce risque, alors que la reconquête du pouvoir d’achat était au coeur des aspirations électorales américaines. Le déficit commercial de la première économie mondiale s’est creusé l’an dernier à près de 920 milliards de dollars.

Les Bourses européennes démarrent en hausse timide

Les Bourses européennes commençaient la séance de lundi en hausse timide, après une ouverture autour de l’équilibre, les investisseurs faisant preuve de prudence après les déclarations du week-end de Donald Trump sur de nouveaux droits de douane.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,23%, Francfort 0,26%, Londres 0,18% et Milan 0,10%.

L’UE “répliquera” aux menaces de droits de douane US sur l’acier, assure Paris

L’Union européenne “répliquera” aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les importations d’acier et d’aluminium, comme elle l’avait fait lors de mesures similaires en 2018 de la part du président américain, a affirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.”Nous répliquerons à nouveau”, comme l’Union européenne l’avait déjà fait en 2018 lors d’une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. “Il n’y a aucune hésitation quand il s’agit de défendre nos intérêts”, a poursuivi le ministre. M. Barrot a ajouté que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens, et “qu’elle (avait) assuré” les pays membres qu’elle allait le mettre à exécution sans tarder. Le ministre français n’a pas donné de détails sur les mesures de rétorsion envisagées.Donald Trump a déclaré dimanche qu’il “(annoncerait) des droits de douane sur l’acier lundi”, que “tout l’acier arrivant aux Etats-Unis aura 25% de droits de douane”, et que le même sort serait réservé à l’aluminium importé.Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin de protéger l’industrie américaine qu’il estimait être confrontée à une concurrence déloyale en provenance de pays asiatiques et européens.Environ 25% des exportations européennes d’acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, “toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen”, avait-il prévenu dans une note récente. L’industrie de l’acier est déjà soumise à une forte concurrence internationale ainsi qu’au recul de la demande de la part du secteur automobile, l’un de ses gros clients.

“Révolution” au Vietnam communiste: une réforme pour supprimer 20% des emplois publics

L’Assemblée nationale du Vietnam va examiner à partir de mercredi des réformes visant à supprimer 20% des emplois publics sur cinq ans, une “révolution” selon les autorités communistes qui veulent ainsi donner un coup de fouet à une économie déjà en plein essor.Dans le cadre de ce projet, le nombre de ministères et d’agences gouvernementales sera ramené de 30 à 22. La fonction publiques, les médias d’Etat, la police et l’armée subiront également des restructurations.Cette initiative n’est pas sans rappeler celle du président américain Donald Trump et d’Elon Musk, dont l’objectif est de couper tous azimuts dans les budgets fédéraux aux États-Unis, ou du président argentin Javier Milei qui a fait licencier plus de 33.000 fonctionnaires.Mais il s’agit cette fois du Vietnam communiste, dont le gouvernement dit vouloir supprimer un emploi sur cinq financé par les fonds publics au cours des cinq prochaines années. Quelque 100.000 fonctionnaires seront licenciés ou se verront proposer un départ anticipé à la retraite.Selon les autorités, les économies pourraient s’élever à 113.000 milliards de dongs, soit plus de 4,3 milliards d’euros, sur la période, malgré des coûts supérieurs -presque 5 milliards- pour les retraites et les indemnités de départ. – “Eliminer les tumeurs” -Si l’Assemblée nationale, contrôlée par le Parti communiste, doit donner son accord final lors d’une session qui débutera mercredi, la cure d’amaigrissement a déjà commencé.M. Thanh, qui utilise un pseudonyme pour protéger son identité, a expliqué à l’AFP que sa carrière de 12 ans en tant que producteur de télévision avait été interrompue de manière “violente” le mois dernier, lorsque la chaîne d’information contrôlée par l’Etat pour laquelle il travaillait a été fermée.Cinq chaînes de télévision publiques au total ont à ce jour rendu l’antenne.”C’est douloureux d’en parler”, confie cet homme de 42 ans, reconverti en chauffeur de taxi pour joindre les deux bouts. “Avant, j’étais fier de parler de mon travail aux gens (…) Maintenant, j’ai l’impression d’avoir perdu mon honneur.”S’appuyant sur une croissance économique de 7,1% en 2024, le Vietnam vise les 8% pour cette année.Mais l’inquiétude monte quant à la vulnérabilité potentielle du pays, très dépendant de ses exportations, aux droits de douane imposés par la nouvelle administration Trump. Les craintes concernent également sa bureaucratie pléthorique et une campagne anti-corruption très médiatisée qui a ralenti les transactions quotidiennes.Le secrétaire général du Parti communiste To Lam, entré en fonction à la suite du décès de son prédécesseur en juillet, est déterminé à ce que le Vietnam devienne un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2030 et fasse un bond dans les rangs des pays à revenu élevé à l’horizon 2045.En décembre, il a prévenu que les agences de l’Etat ne devaient pas devenir des “planques pour les fonctionnaires médiocres”.”Si nous voulons un corps sain, nous devons parfois prendre des médicaments amers et endurer la douleur pour éliminer les tumeurs”, a-t-il même métaphorisé.- Corruption -Pour Nguyen Khac Giang, chercheur à l’institut ISEAS de Singapour, “l’ambition primordiale” du Parti communiste, accélérée depuis l’entrée en fonction de To Lam, “est de favoriser un système plus léger et plus réactif pour répondre aux défis économiques et de gouvernance modernes du Vietnam”.Dans les heures suivant la nomination du secrétaire général, le PCV avait annoncé avoir accepté la démission de quatre de ses membres pour “violation des règles” et afin de lutter “contre la corruption”.Mais dans un pays où le népotisme est un problème persistant — le Vietnam étant classé 83e sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International –, la mise en oeuvre de la réforme de la fonction publique soulèvera de nombreux défis.Vu Quynh Huong, fonctionnaire de 51 ans, craint paradoxalement que les plus compétents, qui auront la possibilité de migrer vers le privé, soient ceux qui finissent par partir.”J’envisage de prendre une retraite anticipée, je peux travailler en tant que consultante indépendante ou pour mon entreprise familiale”, a-t-elle témoigné auprès de l’AFP.

Dirigeants politiques et monde de la tech réunis à Paris pour l’ouverture du sommet sur l’IA

Vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, chancelier allemand… Des dirigeants politiques du monde entier et des patrons de la tech se retrouvent lundi et mardi à Paris lors d’un Sommet international sur l’intelligence artificielle (IA), une technologie qui a rapidement bouleversé de nombreux pans de la société et dont chaque pays tente de tirer avantage.Près de 1.500 participants sont attendus lundi matin au Grand Palais pour le coup d’envoi de cette troisième rencontre internationale sur le sujet, co-présidée avec l’Inde et en présence de son Premier ministre Narendra Modi.Des dirigeants de la tech comme Sam Altman d’OpenAI, créateur de ChatGPT, Sundar Pichai, directeur général de Google, et Dario Amodei, patron de la start-up américaine Anthropic, font également le déplacement.Ils échangeront lors de tables rondes aux noms évoquant aussi bien les opportunités que les dangers de cette technologie: “Cyberattaques et intégrité de l’information”, “IA et science”, “L’avenir du travail”.Les grands acteurs du secteur se pencheront aussi sur la question d’une gouvernance mondiale de l’IA visant à encadrer ses potentielles dérives, après son irruption auprès du grand public il y a deux ans avec ChatGPT. Sans en entraver le développement.- “Plus vite”, “plus fort” -Neuf pays, dont la France, des associations et des entreprises ont annoncé dès dimanche le lancement d’une initiative baptisée “Current AI” pour une “IA d’intérêt général” dotée d’un investissement initial de 400 millions de dollars et parrainée par 11 dirigeants de la tech.Ce projet doit développer l’accès à des bases de données privées et publiques dans des domaines comme la santé et l’éducation, promouvoir une IA plus transparente et sécurisée et mettre au point des systèmes pour évaluer l’impact social et environnemental de cette technologie. Face à l’irruption du robot conversationnel chinois DeepSeek, qui a stupéfié en janvier la Silicon Valley par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, et la puissance de frappe des Etats-Unis avec les 500 milliards de dollars du projet “Stargate”, l’enjeu du sommet est aussi de montrer que “la France et l’Europe sont crédibles”, a martelé dimanche le président français Emmanuel Macron. “On veut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort”, a-t-il insisté, en dévoilant que 109 milliards d’euros allaient être investis par des entreprises privés dans l’IA en France dans les prochaines années.- Sommes conséquentes -Si le détail de ce montant doit être précisé pendant le sommet, il inclut plusieurs annonces faites ces derniers jours, dont un centre de données géant financé par les Emirats arabes unis faisant partie d’un campus IA à hauteur de “30 à 50 milliards d’euros”, ainsi que 20 milliards d’euros du fonds canadien Brookfield pour de nouveaux data centers dans l’Hexagone. Des sommes conséquentes qui illustrent bien l’importance que prennent ces gigantesques bâtiments qui stockent les données et fournissent les énormes capacités de calcul requises par l’IA.”Il y a vraiment besoin de beaucoup investir”, confirme à l’AFP Sylvain Duranton, directeur monde de l’entité tech du cabinet de conseil BCG.”Il ne s’agit pas uniquement d’entraîner des modèles, mais de former des gens, créer des centres de recherche, bâtir des infrastructures”, souligne-t-il. Parmi les autres annonces attendues: une dizaine de grands supercalculateurs dédiés à la recherche publique ou ouverts pour les start-up européennes devraient être annoncés par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui sera présente au Grand palais. Ces ordinateurs surpuissants sont cruciaux pour entraîner et faire fonctionner les modèles d’IA.Mardi, une séance plénière réunira ensuite les chefs d’Etats d’une centaine de pays. A l’issue de cette rencontre, la France vise à ce que de nombreux acteurs prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.

Emmanuel Macron annonce 109 milliards d’euros d’investissements pour l’IA en France

Le président Emmanuel Macron s’est fait dimanche le promoteur de l’intelligence artificielle (IA) en France, vantant les mérites de cette technologie et annonçant 109 milliards d’euros d’investissements dans le pays pour la développer, à la veille du Sommet international sur l’IA de Paris.Ces investissements venus d’entreprises privées, prévus “dans les prochaines années”, sont “l’équivalent pour la France de ce que les Etats-Unis ont annoncé avec +Stargate+”, a souligné le chef de l’Etat sur la chaîne de télévision France 2. Ce projet “Stargate”, dévoilé en janvier par le président Donald Trump, comprend des dépenses d’au moins 500 milliards de dollars dans des infrastructures d’IA.Depuis fin 2022 et la mise à la disposition du grand public du logiciel ChatGPT, capable de répondre à toutes sortes de questions posées par les utilisateurs, l’IA s’est développée à très grande vitesse et les pays rivalisent pour se faire une place sur la carte mondiale de cette technologie, le plus souvent à coup d’investissements massifs.- “Chaîne de valeur” -Parmi ceux déjà évoqués ces derniers jours pour la France, les Emirats arabes unis prévoient une enveloppe comprise entre 30 et 50 milliards d’euros pour bâtir un data center dont la localisation n’est pas encore connue et le fonds canadien Brookfield va investir 20 milliards d’euros pour notamment en construire un à Cambrai (Nord).Devenus centraux dans la compétition de l’intelligence artificielle, ces centres de données s’apparentent à de gigantesques bâtiments conçus notamment pour permettre l’entraînement des modèles d’IA.Preuve de leur importance, la pépite tricolore Mistral, qui a développé son propre outil conversationnel baptisé Le Chat, a annoncé dimanche la construction de son premier data center en France, près de Paris, afin de “maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la machine jusqu’au logiciel”, a précisé son patron, Arthur Mensch, sur la chaîne de télévision TF1.Plus largement, l’exécutif a aussi annoncé cette semaine que 35 sites “prêts à l’emploi” avaient été identifiés pour accueillir des data centers. La France en compte actuellement plus de 300, se plaçant ainsi au sixième rang mondial des pays en accueillant le plus, après les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Canada, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental.Au cours de son entretien, Emmanuel Macron a également mis en avant les apports de l’intelligence artificielle en matière de santé, comme dans la lutte contre le cancer, ou pour déléguer certaines tâches au travail. “Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que ça va tout remplacer”, a toutefois insisté le chef de l’Etat, alors que le développement de l’IA s’est accompagné de craintes sur le maintien de certains emplois, la désinformation en ligne ou le respect du droit d’auteur.Pour débattre de ces enjeux, qu’ils soient diplomatiques, politiques, économiques, éthiques ou juridiques, des chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des patrons du secteur, sont justement réunis lundi et mardi au Grand Palais lors d’un Sommet international de l’IA.- IA “d’intérêt général” -La participation d’une centaine de pays est annoncée, avec par exemple le Premier ministre indien Narendra Modi, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Olaf Scholz.Côté chefs d’entreprise, Arthur Mensch est attendu, tout comme le dirigeant d’OpenAI, Sam Altman.Face à des acteurs privés très ambitieux, la demande de régulation est forte. Le président français a promis, pour la fin du Sommet, une déclaration “avec des principes forts sur la protection des droits, l’environnement, l’intégrité de l’information, la propriété intellectuelle”.Dimanche, une initiative réunissant la France et huit autres pays dont l’Allemagne, le Nigeria et le Chili, ainsi que des associations et des entreprises, a en outre été lancée afin de promouvoir une IA “d’intérêt général”, avec le soutien de onze patrons de la tech, dont Arthur Mensch ou Fidji Simo, à la tête de la plateforme américaine de livraison de courses Instacart.Baptisée “Current AI” et dotée d’un budget initial de 400 millions de dollars, avec l’ambition d’en lever 2,5 milliards sur cinq ans, elle souhaite développer l’accès à des bases de données privées et publiques dans des domaines comme la santé et l’éducation, et investir dans des outils et des infrastructures en source ouverte pour rendre l’IA plus “transparente et sécurisée”, selon un communiqué. 

Les Etats baltes connectés “avec succès” au réseau électrique européen

Les pays baltes ont achevé dimanche leur intégration au réseau électrique de l’Union européenne (UE), après avoir rompu la veille leurs liens avec le réseau russe, un changement salué par la présidente de la Commission comme “la liberté” vis-à-vis “des menaces” et “du chantage”.”Il y a quelques instants, j’ai reçu une grande nouvelle. La synchronisation du système électrique des Etats baltes avec celui de l’Europe continentale a été achevée avec succès”, a déclaré à la presse à Vilnius le président lituanien, Gitanas Nauseda.Anciennes républiques soviétiques désormais membres de l’UE et de l’Otan, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie avaient ce projet depuis des années, mais l’ont accéléré après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Partisans de Kiev dans ce conflit, Riga, Tallinn et Vilnius redoutaient de faire l’objet de chantages de Moscou via l’approvisionnement en électricité.”Il s’agit d’un moment historique qui marque la fin d’un long voyage (…). Nous sommes parvenus à une indépendance énergétique totale”, s’est réjoui M. Nauseda, aux côtés de ses homologues estonien, letton, polonais et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.”L’histoire s’est faite aujourd’hui”, a lancé cette dernière: “C’est la liberté. La liberté vis-à-vis des menaces, la liberté vis-à-vis du chantage”.”Les lignes électriques avec la Russie et la Biélorussie sont en train d’être démantelées. Ces chaînes de lignes électriques vous reliant à des voisins hostiles seront une chose du passé”, a-t-elle ajouté.- “Emancipation” -Au total 1,6 milliard d’euros, essentiellement des fonds européens, ont été investis dans le projet. Les trois pays se sont intégrés au réseau de l’UE via la Pologne. C’est “un développement marquant… pour l’ensemble de l’Union européenne”, a jugé le président polonais Andrzej Duda, “l’étape finale vers l’émancipation de la sphère de dépendance post-soviétique”.Dans l’avenir, M. Nauseda a appelé à une “action substantielle” de l’UE pour améliorer les infrastructures des Etats baltes.”Il est temps de sécuriser nos acquis. La guerre de la Russie contre l’Ukraine a radicalement transformé la perception des menaces qui pèsent sur les infrastructures critiques en Europe”, a-t-il dit.”Les récents incidents impliquant des infrastructures sous-marines dans la mer Baltique sont très préoccupants. Et nécessitent une action ferme”, a ajouté le président lituanien.Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’énergie ont été endommagés en mer Baltique des derniers mois.Certains experts et des dirigeants politiques ont accusé la Russie de mener ainsi une “guerre hybride”, ce que Moscou a démenti.- “Pas de surprise” -Le projet de déconnexion du réseau russe a pris des années du fait de problèmes technologiques et financiers et du besoin de diversifier l’approvisionnement via notamment des câbles sous-marins.Les Etats baltes ont cessé depuis 2022 d’acheter du gaz et de l’électricité russes, mais leurs réseaux sont restés connectés à la Russie et au Bélarus, si bien que la régulation de la fréquence était contrôlée par Moscou.Aussi dépendaient-ils toujours de la Russie pour un flux d’électricité stable, crucial pour les appareils nécessitant une alimentation électrique fiable, notamment dans l’industrie. Les trois pays se sont déconnectés samedi matin du réseau russe sans incident. Ni sabotages, ni perturbations : les opérateurs des réseaux baltes ont assuré que la Russie avait coopéré.”La plus grande surprise” samedi est “qu’il n’y a pas de surprise”, a ainsi déclaré à l’AFP l’opérateur letton AST.Le ministre ukrainien de l’Energie, German Galushchenko, a salué samedi cette déconnexion comme un “événement important pour toute l’Europe”.”De telles mesures privent l’agresseur de la possibilité d’utiliser le secteur de l’électricité à des fins de chantage et de jeux politiques”, s’est-il réjoui.

L’intelligence artificielle à la rescousse des vieilles usines

“Traumatisant”: Laurent Bourgouin se souvient bien de ce jour de décembre 2009. Un ouvrier est mort dans une explosion qui a eu lieu dans l’enceinte de la centrale électrique EDF de Blenod (Meurthe-et-Moselle); son tractopelle avait heurté un tuyau de gaz enterré.”Je faisais partie de la commission d’enquête, nous avons compris que l’entreprise sous-traitante qui réalisait les travaux de terrassement ne pouvait pas connaître la présence d’un gazoduc sous terre, car elle travaillait à partir d’un vieux plan papier du site qui n’avait jamais été remis à jour”, se souvient celui qui est aujourd’hui PDG d’une startup dont la mission est de “fournir des plans d’usines à jour”.”Lorsque l’engin s’est embourbé, le conducteur a patiné et s’est enfoncé un peu plus, la chenille de l’engin a fini par toucher et percer la canalisation qui passait dessous. L’éventration a libéré du gaz sous pression qui s’est enflammé. S’il avait connu la présence du tuyau, il n’aurait pas agi comme ça” estime M. Bourgouin, 43 ans.Cet événement a été le déclencheur de sa vocation: transformer l’industrie.Des années plus tard, cet ingénieur et docteur en dynamique des fluides a créé sa startup, Samp (Shared Reality for Industrial Sites), basée à Paris. Il est associé avec Shivani Shah, docteure en intelligence artificielle. Avec leurs services pour les installations industrielles, ils veulent “éviter toutes les mauvaises surprises sur site”.”La moyenne d’âge du système industriel français est de 40 ans, chaque usine a été modifiée plusieurs fois durant son existence, mais les documentations techniques sont rarement à jour”, constate Laurent Bourgouin.Des incidents mineurs dûs à un défaut de robinet sur un tuyau ou à une soudure mal faite peuvent se transformer en accidents majeurs, surtout s’ils ne sont pas répertoriés. “On a des fuites, des incendies, des dérives de process tout le temps dans les usines de ce fait.”- “tsunami” – Venant de “l’industrie des vannes et des tuyaux”, il a construit une recette simple en apparence basée sur un réalité partagée de l’usine, qui part du terrain.L’image 3D de l’usine, scannée à dos d’homme, révèle chaque tuyau, chaque robinet, chaque valve. Un peu sur le modèle du service de navigation Google street view qui cartographie la terre en permanence.Cette image réelle est ensuite analysée par l’intelligence artificielle qui la compare aux données existantes contenues dans le “plan officiel” de l’usine. Elle détecte alors tout ce qui ne correspond pas.”Ce qui fait qu’une équipe technique qui doit réparer un robinet a immédiatement la bonne information, peut préparer son intervention, supprimer des déplacements inutiles, aller plus vite, réduire les coûts”, dit-il à l’AFP.Auparavant, certains projets de modernisation d’usine ont parfois été abandonnés parce que ses schémas de fonctionnement n’étaient pas à jour. “Ca prend souvent plus d’un an de faire l’état des lieux d’une usine pour retrouver toutes les références de pièces utilisées et ça coûte très cher”, dit-il. “90% des projets de modernisation sont hors délai et hors budget.”Ses clients s’appellent Suez, pour des centres de tri de déchets, Veolia pour des centres de distribution d’eau ou Terega pour des sites de stockage de gaz. Au total, 200 entreprises, dont des grands noms, lui ont confié leurs plans, qui “nourrissent” son intelligence artificielle et lui apprennent à reconnaître encore mieux valves et tuyaux. La startup qui emploie aujourd’hui une trentaine de salariés commence à s’internationaliser, en Allemagne, en Italie, et sur des sites de dessalement d’eau de mer en Australie.”Pour changer une pompe défaillante sur un site opéré à distance, on peut en quelques clics identifier le code de la pompe, au lieu de passer trois à quatre jours à récupérer des informations dispersées dans les archives de l’usine”, dit-il. Les techniciens de maintenance ne sont plus des archivistes et les usines évoluent plus vite.Ca tombe bien. Le verdissement en cours des process industriels est “un énorme tsunami qui va prendre des années”, estime Laurent Bourgouin. “Changer les brûleurs d’un four qui doit passer du gaz à l’hydrogène, est un process colossal d’ingéniérie, qui peut prendre jusqu’à deux ans de préparatifs.”