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Fraude à l’impôt sur les dividendes: un sénateur enjoint à Bercy de rétablir un lutte efficace

Le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (Les Républicains), a appelé jeudi le gouvernement à revoir sa copie sur l’application d’un dispositif législatif de lutte contre le contournement de l’impôt sur les dividendes, jugeant que Bercy l’a affaibli. “Je le dis très clairement (…) le retrait du texte d’application du gouvernement est pour moi une demande impérative du Sénat pour respecter la volonté et le vote souverain du Parlement”, a déclaré Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle, lors d’une conférence de presse jeudi après-midi au Sénat.M. Husson s’inquiète de voir vidé de sa substance un dispositif anti-fraude voté dans la loi de finances pour 2025.Ce mécanisme, introduit par le Sénat entend lutter contre un stratagème d’évasion fiscale reposant sur des échanges de titres appelé “CumCum”. Il permet à certains actionnaires étrangers d’entreprises françaises de contourner l’imposition à la source sur les dividendes en confiant temporairement leurs actions à un tiers français, en l’occurrence une banque, moyennant rétribution. Le dispositif voté dans le budget comblait cette faille en imposant notamment que la retenue à la source s’applique aux “bénéficiaires effectifs” des produits distribués.La commission des Finances du Sénat s’était déjà élevée contre la rédaction du texte d’application paru en avril dans le Bulletin officiel des finances publiques (Bofip), qui précise notamment que ce dispositif ne s’applique pas sur les “marchés réglementés” lorsque “l’établissement payeur ne connaît effectivement pas sa contrepartie”. “Le gouvernement a prévu des textes d’application de la loi qui ouvrent une brèche dans laquelle les banques peuvent s’engouffrer pour continuer à frauder l’impôt”, a déploré M. Husson devant les journalistes. “C’est le lobby bancaire lui-même, à travers la Fédération bancaire française, qui a demandé à Bercy de prévoir ces cas de non-application de l’impôt, alors que les banques elles-mêmes profitent de cette fraude”, a-t-il ajouté. M. Husson, qui s’était rendu dans la matinée au ministère, à Bercy, dit avoir pris connaissance de “redressements qui datent du mois dernier et qui attestent que la fraude massive des banques continue.” La pratique visée par ce mécanisme fait l’objet en parallèle de plusieurs enquêtes ouvertes par le parquet national financier (PNF).Selon M. Husson, cette “délinquance en col blanc” représenterait un manque à gagner d’environ 1,5 à 2 milliards d’euros pour l’année 2025. “Si ce texte n’était pas retiré, je ne vois pas comment il serait aujourd’hui possible de demander aux Français de participer aux efforts de redressement des comptes publics en 2026″, a-t-il souligné.”Je ne suis pas du tout contre les banques, ni hostile non plus à ce que des montages financiers complexes permettent de réaliser les opérations concourant à la compétitivité de notre économie. Mais je suis hostile à la fraude et je refuse que le Parlement soit ainsi bafoué”, a-t-il conclu.

La Bourse de Paris recule, rattrapée par la guerre au Moyen-Orient

La Bourse de Paris a terminé en recul jeudi, dans un marché préoccupé par la possibilité que les Etats-Unis entrent en guerre contre l’Iran, aux côtés d’Israël.Le CAC 40 a perdu 1,34% à 7.553,45 points, en baisse de 102,67 points. La veille, il avait terminé sans impulsion, en repli de 0,36%.Au septième jour de la guerre, l’armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de sites en Iran, dont un “réacteur nucléaire inachevé” à Arak et “un site de développement d’armes nucléaires à Natanz”, dans le centre du pays.Le président américain Donald Trump, allié d’Israël, n’a pas exclu une entrée en guerre des Etats-Unis pour briser le programme nucléaire de l’Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à fabriquer l’arme atomique.”Les marchés manquent de catalyseurs haussiers, dans un contexte de risques importants liés à la géopolitique”, explique à l’AFP Jeanne Asseraf-Biton, directrice recherche et stratégie chez BFT. “La confusion règne quant à l’implication potentielle des États-Unis”, commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.Au septième jour de la guerre, l’armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de sites en Iran, dont un “réacteur nucléaire inachevé” à Arak et “un site de développement d’armes nucléaires à Natanz”, dans le centre du pays.Le président américain Donald Trump, allié d’Israël, n’a pas exclu une entrée en guerre des Etats-Unis pour briser le programme nucléaire de l’Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à fabriquer l’arme atomique.”Je vais peut-être le faire, peut-être pas”, a-t-il lancé mercredi, affirmant que Téhéran était entré en contact avec Washington pour négocier, mais que sa patience était “déjà à bout”.”Ce n’est pas le genre de propos dont les investisseurs ont besoin”, alors qu’une implication américaine “marquerait une escalade dangereuse et alimenterait davantage les prix du pétrole, déjà tendus”, estime Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint 3,27%, contre 3,21% la veille. Son équivalent allemand a fini la séance à 2,52%.Eutelsat prépare une augmentation de capitalL’opérateur européen de satellites Eutelsat a bondi de 14,52% à 2,84 euros. Concurrent de l’entreprise Starlink d’Elon Musk, il prépare une augmentation de capital de 1,35 milliard d’euros qui verra l’Etat français devenir le premier actionnaire du groupe, a indiqué l’entreprise dans un communiqué jeudi. Au terme de cette opération, qui devrait aboutir “d’ici la fin de l’année 2025”, la France, déjà actionnaire à hauteur de 13%, montera à 29%. Trois autres actionnaires, l’armateur français CMA-CGM, l’opérateur indien Bharti Airtel ainsi que le Fonds stratégique de participations (FSP) détenu par sept assureurs français sont aussi impliqués dans cette augmentation de capital. 

Une vague de chaleur sur la France: 16 départements en vigilance orange

“C’est difficile en ce moment”, soupire Christiane, croisée jeudi dans les rues de Rennes écrasées de soleil, où la retraitée de 79 ans recherche “un peu l’ombre”. Comme 15 autres départements, l’Ille-et-Vilaine est placée à partir de vendredi midi en alerte orange canicule par Météo-France.Dans son dernier bulletin, publié jeudi à 16H00, l’organisme prévoit une “vague de chaleur précoce de la Bretagne aux Charentes en passant par le Centre-Val de Loire ce vendredi” et une “canicule précoce sur Rhône et Isère dès vendredi”. Dans les départements de l’Ouest, “la journée la plus chaude est prévue ce samedi 20 juin”, met en garde Météo-France.Le phénomène, lié selon l’organisme de prévisions météorologiques à des “conditions anticycloniques sur la France”, concerne la Manche, le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, la Sarthe, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, l’Indre-et-Loire, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Vienne, la Charente-Maritime, la Charente, la Haute-Vienne, le Rhône et l’Isère.Vendredi “les températures maximales atteignent généralement 33 à 36°C voire 37 à 38°C par endroit. Dans la nuit de vendredi à samedi, les minimales sont à nouveau élevées, de 19 à 22°C”, prévient l’organisme de prévisions météorologiques.Une vigilance canicule orange signifie que l’épisode de fortes chaleurs est “susceptible de constituer un risque sanitaire pour l’ensemble de la population exposée”, indiquent les autorités.- Fête de la musique et festivals -Sans attendre le niveau orange, les préfets de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire avaient déclenché le plan Orsec (Organisation de la réponse de sécurité civile) pour cette vague de chaleur, appelée encore à se renforcer samedi alors que de nombreux rassemblements sont attendus, entre Fête de la musique, festivals et fêtes de fin d’année dans les écoles.Le préfet du Maine-et-Loire, Philippe Chopin, appelle ainsi les organisateurs d’événements festifs à “une vigilance particulière sur la sécurité de leur public (distribution d’eau, renforcement des dispositifs prévisionnels de sécurité) et à veiller à prévenir les consommations d’alcool excessives”, tandis que les organisateurs d’événements sportifs programmés sont incités à avancer les rencontres sportives de sorte qu’elles se déroulent avant midi ou à les reporter.En Loire-Atlantique voisine s’est ouvert jeudi le Hellfest, l’un des plus gros festivals de musiques extrêmes d’Europe, où quelque 60.000 personnes sont attendues chaque jour. Le festival, qui a mis en place plusieurs dispositifs pour rafraîchir les visiteurs (brumisateurs, arrosage des devants de scène…), autorise à titre exceptionnel les gourdes vides cette année.- Impact sur la production électrique ? -En raison des températures élevées annoncées dans le Rhône, le groupe EDF a prévenu qu’il envisageait d’abaisser la production d’électricité de son parc nucléaire à compter de mercredi 25 juin, notamment sur le site de sa centrale du Bugey (Ain) à cause du possible impact sur le fleuve Rhône qui refroidit l’installation.Cette chaleur est causée par le blocage d’un anticyclone sur la France, situation parfois qualifiée de blocage en oméga car la forme des masses d’air sur la carte évoque la lettre grecque en forme de fer à cheval. La situation concerne aussi d’autres pays de l’ouest de l’Europe.En France, “ces niveaux de chaleur sont remarquables pour un mois de juin, sans pour autant être inédits”, a rappelé Matthieu Sorel, climatologue chez Météo-France.Le pays a déjà connu deux vagues de chaleur notables en juin ces dernières années, l’une en 2019 et une autre, plus précoce, en juin 2022.”On prend quelques précautions. Maintenant, on a un petit peu l’habitude parce que c’est quand même assez récurrent les phénomènes de canicule. Depuis quelques années, on en a pratiquement tous les ans”, abonde Christian Le Cam, 66 ans, rencontré par l’AFP en face de l’hôtel de ville de Rennes.Le réchauffement climatique rend les vagues de chaleur plus précoces et tardives, plus fréquentes, plus longues et plus intenses.

Tony Parker a-t-il été évincé d’un marché public dans les Alpes? La justice en débat

La commune des Gets (Haute-Savoie) a-t-elle cherché à évincer une société de Tony Parker d’un juteux contrat de gestion de son domaine skiable? Le procès pour favoritisme de deux de ses responsables s’est ouvert jeudi devant le tribunal de Bonneville.Les faits remontent à mai 2023, quand la commune lance une procédure pour renouveler sa délégation de service public (DSP) pour l’exploitation du domaine skiable de cette station familiale de moyenne montagne. La société Infinity Nine Mountain (INM), propriété de l’ancien basketteur star devenu homme d’affaires, se porte candidate face à son exploitant historique, la Sagets, dont la commune des Gets est actionnaire majoritaire. Mais en janvier 2024, la municipalité tourne casaque et déclare finalement la procédure “sans suite” pour lui préférer la création avec la commune voisine de Verchaix d’une société publique locale (SPL) qui reprendrait la gestion des remontées mécaniques. Ce sont les motivations à l’origine de ce changement de direction que le procès vise à décrypter.L’ancien maire des Gets, Henri Anthonioz, qui faisait initialement partie des prévenus, est décédé en novembre 2024. À la barre, il y a son premier adjoint Simon Bergoend, ainsi que le directeur général des services de la commune, Kevin Fournier. Tous deux sont soupçonnés de faits de favoritisme dans les marchés publics et d’immixtion dans une fonction publique.Sur les bancs des parties civiles figurent l’association Anticor 74, à l’origine de plusieurs signalements relatifs à ce dossier, et la société Infinity Nine Mountain (INM), représentée par un avocat.Pourquoi y a-t-il eu un revirement? Est-ce parce que la commune a eu peur de “confier les clés du camion” à un poids lourd privé comme Tony Parker, interroge la présidente. “Non”, répond le premier adjoint, M. Bergoend, tout en dénonçant la “forte pression exercée tout au long de la procédure” par le groupe du basketteur. “On savait que le modèle de SPL est meilleur pour notre station, les stations en général. Tout nous pousse vers cela”, a-t-il argué, niant toute violation des règles d’attribution des marchés publics.Les avocats des prévenus, Me Valérie Sanossian et Me Bernard Plahuta ont pour leur part dénoncé une “instruction univoque” dans laquelle “les droits de la défense ne sont pas respectés” et réclamé l’annulation pure et simple de la procédure. Pour le procureur Boris Duffau, elle relève au contraire d’une “application pure et stricte de la loi”.

La banque centrale suisse ramène son taux directeur à 0%, sans franchir le pas du taux négatif

La banque centrale suisse a ramené jeudi son taux directeur à 0% et s’est dite prête à adapter encore sa politique monétaire si nécessaire, mais s’est abstenu de franchir le pas du taux d’intérêt négatif. En amont de sa réunion trimestrielle de politique monétaire, de nombreux économistes s’étaient interrogés quant à savoir si la Banque nationale suisse (BNS) allait revenir au taux d’intérêt négatif, l’instrument qui l’avait aidé à limiter les poussées de fièvre sur le franc suisse entre 2015 et 2022. Parmi les éléments qui plaidaient en faveur d’une coupe plus ferme, ils avaient évoqué la hausse du franc face au dollar depuis les annonces de la Maison Blanche début avril sur les droits de douane, le risque de déflation qui refait surface ainsi que la position délicate dans laquelle se trouve la BNS pour intervenir sur le marché des changes depuis que le département du Trésor au Etats-Unis a placé la Suisse sur sa liste de surveillance de pays susceptibles de manipuler leur monnaie.La BNS a toutefois opté pour une réduction d’un quart de point de pourcentage qui a ramené taux directeur à 0%, “à la limite du territoire négatif”, a tranché son président, Martin Schlegel, lors d’une conférence de presse jeudi à Zurich.Le taux d’intérêt négatif est instrument important “en période exceptionnelle”, a-t-il déclaré, mais c’est une décision qui ne se prend pas “à la légère”, la BNS ayant “conscience” de ses “effets secondaires non souhaités”. Vers 11H40 GMT, le franc suisse grappillait 0,08% face au dollar et prenait 0,09% face à l’euro.- Un instrument impopulaire -Karsten Junius, chef économiste de la banque J. Safra Sarasin, s’est félicité de cette décision, soulignant que “cela n’aurait pas été le moment approprié de le faire”.”Compte tenu de l’impopularité des taux négatifs, cela aurait même pu nuire à la position de la BNS”, a-t-il ajouté dans un commentaire de marché. Les sept années de taux négatif entre 2015 et 2022 ont laissé un souvenir amer aux gros épargnants puisque les banques, pour protéger leurs marges, l’avaient répercuté sur les dépôts, ce qui en pratique revenait à ponctionner des frais plutôt que de rémunérer leur épargne.Le taux négatif avait également affecté les caisses de retraite, notamment sur les rendements obligataires, les poussant vers des placements plus risqués compte tenu des sommes grandissantes qu’elles doivent réunir avec le vieillissement de la population. Il avait fait craindre une surchauffe du marché immobilier, au point que les autorités suisses avaient dû introduire une contre-mesure pour calmer la demande des emprunts hypothécaires. L’écrasante majorité des économistes pensaient que la BNS attendrait encore un peu avant de re-basculer en terrain négatif, notamment pour voir comment la situation va évoluer sur les droits de douane à partir de juillet. Adrian Prettejohn, économiste chez Capital Economics, faisait partie des rares économistes à prédire un retour au taux négatif dès jeudi. Mais “la BNS n’en a pas terminé avec les baisses de taux” et face au risque “persistent” de déflation, il s’attend à une nouvelle coupe d’un quart de point de pourcentage en septembre.  L’inflation en Suisse est très faible, l’indice des prix à la consommation étant même tombé en terrain négatif en mai, à -0,1%. Jeudi, la BNS a abaissé ses prévisions d’inflation, à 0,2% pour 2025 et 0,5% pour 2026 (contre respectivement 0,4% et 0,8% auparavant). Sa prévision de croissance est restée inchangée pour 2025, entre 1% et 1,5%. La BNS l’a par contre raboté pour 2026, également entre 1% et 1,5% (contre 1,5% précédemment). Elle s’attend à “un ralentissement de l’économie mondiale”, mais prévient que son scénario de base est “entouré d’une grande incertitude”.Le taux d’intérêt négatif est un instrument exceptionnel pour les banques centrales, mais était devenu pendant sept ans le pilier de la politique monétaire de la BNS afin de lutter contre la surévaluation de sa monnaie, le franc suisse étant une grande valeur refuge, comme le yen japonais, l’or ou les emprunts allemands.

EDF et l’Etat français se mettent d’accord sur le financement de la relance du nucléaire

EDF et l’Etat sont parvenus à un accord sur le délicat plan de financement du programme de relance du nucléaire, un sujet qui avait envenimé les relations entre l’ancienne direction du groupe et son unique actionnaire, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.Le projet d’accord est “présenté ce jour au conseil d’administration d’EDF”, a indiqué à l’AFP le ministère de l’Industrie et de l’Energie. Il sera ensuite soumis à la commission européenne. L’accord est le fruit d'”échanges” menés entre l’Etat et EDF depuis le conseil de politique nucléaire réuni le 17 mars autour d’Emmanuel Macron qui avait défini les “grands paramètres” du financement de ce programme. Celui-ci prévoit la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 dont une première paire à Penly (Seine-Maritime), puis à Gravelines (Nord) et au Bugey (Ain).Le communiqué de l’Elysée de l’époque évoquait “un prêt de l’État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction” assorti d’un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l’Etat de 100 euros maximum du mégawattheure (MWh) en euros de 2024. Si l’électricité d’EDF est vendue sur les marchés au-delà, EDF doit verser des recettes à l’Etat; en-dessous, c’est l’Etat qui compense EDF.Cet accord intervient un peu plus d’un mois après l’arrivée du nouveau PDG Bernard Fontana, qui a remplacé Luc Rémont, congédié par l’Elysée au terme d’une série de désaccords avec l’Etat, notamment sur les modalités de financement de ce programme.Sans rentrer dans les détails, Gwenaël Plagne, secrétaire du Comité social économique central d’EDF, a confirmé jeudi qu’une “entente” avait été “trouvée pour aller vers l’Europe et aller chercher ce modèle de financement”, saluant une “avancée intéressante” au lendemain d’une rencontre avec Bernard Fontana.La direction d’EDF de son côté n’a pas souhaité faire de commentaires.Ce projet d’accord va désormais être notifié à la commission européenne “dans les prochaines semaines”, selon le ministère de l’Energie.Le feu vert de Bruxelles est crucial pour prendre la décision d’investissement sur le programme, une ultime étape attendue pour 2026 qui permettra d’engager les travaux.Mais d’ici-là, EDF doit travailler sur la finalisation du devis et du calendrier des futurs réacteurs qu’il remettra à l’Etat à la fin de l’année 2025, avec l’objectif “que le programme nucléaire coûte un peu moins de 70 milliards d’euros”, avait indiqué dimanche le ministre Marc Ferracci à La Tribune. 

Les eurodéputés adoptent des règles pour le bien-être des chats et des chiens

Contre les colliers électriques, les mutilations ou la consanguinité, les députés européens ont largement approuvé jeudi un texte fixant des règles minimales de protection concernant l’élevage de chiens et de chats dans l’UE.Avec 82 millions de chats et 72 millions de chiens, et face à la recrudescence des trafics, l’Union européenne a décidé de mieux contrôler ce marché évalué à 1,3 milliard d’euros par an.Le projet de texte adopté, par 457 voix pour, 17 contre et 86 abstentions, instaure des critères minimaux de bien-être dans les élevages, refuges et points de vente : nourriture, espace, propreté, interdiction des pratiques cruelles…- Lutter contre les trafics -Il oblige aussi, au moment de la cession d’un chien ou d’un chat, à l’identifier avec une micropuce sous-cutanée – une obligation déjà en vigueur dans la majeure partie des Etats membres – pour l’enregistrer dans une base de données consultable partout dans l’UE. Tous les chiens devront être identifiés au bout de 5 ans et tous les chats au bout de 10 ans.L’objectif est notamment de combattre les trafics de chiens en provenance de pays européens comme la Roumanie et la Bulgarie, pointés du doigt par les associations de défense des animaux.Les mutilations (couper la queue ou les oreilles, retirer les cordes vocales, etc.) seront interdites dans presque tous les cas, de même que les colliers électriques, étrangleurs ou à pointes.L’élevage d’animaux pour accentuer certaines caractéristiques physiques de façon si exagérée que les bêtes en souffrent (pattes trop courtes, nez trop plats, etc.) doit aussi être prohibé, tout comme le recours à ces animaux pour des spectacles ou des concours.Le texte interdit également la consanguinité jusqu’aux croisements grands-parents/petits-enfants et entre demi-frères et soeurs, sauf à de rares exceptions, pour préserver des espèces locales à la diversité génétique faible.- Exemptions – Si le texte a été validé à une large majorité, son adoption n’était pas certaine avant l’examen du texte.Le fait qu’il soit défendu par l’élue tchèque Veronika Vrecionova, du groupe Conservateurs et réformistes européens (ECR), classé à l’extrême droite, faisait notamment grincer des dents à gauche.La commission Agriculture du Parlement, plus attentive aux “régulations excessives”, avait introduit plusieurs amendements, dont certains critiqués par les défenseurs des droits des animaux car créant trop d’exemptions.Les petits élevages sont en effet exonérés d’une partie des obligations. En plénière, un amendement a toutefois abaissé le seuil à partir duquel cette exemption s’applique, le faisant passer de trois portées par an maximum à deux.Un autre amendement, interdisant l’exposition de chats et de chiens en animaleries, a été adopté.”Globalement, le vote en plénière a renforcé le texte qui était proposé”, s’est félicité auprès de l’AFP Christophe Marie, directeur des affaires européennes à la Fondation 30 millions d’amis.Les défenseurs des animaux regrettent d’autres exemptions, maintenues celles-là : l’interdiction des mutilations est assouplie pour les chiens de chasse, les colliers coercitifs (électriques, etc.), bien que prohibés, pourront toujours être employés pour le dressage des chiens policiers, militaires ou douaniers…”Ce texte, il pose des bases qui sont intéressantes, mais il ne va pas au bout des choses et il n’attaque pas les causes réelles de la surpopulation (dans des élevages, NDLR) et des abandons”, a déploré Christophe Marie.Ce responsable regrette surtout la faiblesse de la régulation pour les annonces en ligne, qui concernent 60% des ventes de chiens et chats, selon la Commission européenne.Seule la personne qui publie une annonce engage sa responsabilité, pas les plateformes sur lesquelles elles paraissent.”Ca, c’est vraiment très problématique”, estime M. Marie, car la vente en ligne “amène un nombre très important d’abandons”.De nouvelles tractations commencent maintenant, puisque le texte doit désormais être validé par les Etats membres pour entrer en vigueur.

Russie: le ministre de l’Economie dit que le pays est “au bord” de la récession

Le ministre russe de l’Economie, Maxime Rechetnikov, a estimé jeudi que le pays était “au bord” de la récession si l’Etat ne prenait pas les bonnes “décisions” dans les prochaines semaines, en plein ralentissement de la croissance après deux années de surchauffe.Si l’économie russe avait fait preuve en 2023 et 2024 d’une résilience inattendue face aux sanctions prises par les Occidentaux depuis 2022 en représailles à l’offensive russe en Ukraine, la conjoncture a changé depuis quelques mois.Les lourds investissements dans le complexe militaro-industriel pour soutenir l’armée russe ne permettent plus de tirer l’économie russe, ralentie notamment, selon certains observateurs, par la politique monétaire très stricte menée par la Banque centrale (BCR). Celle-ci veut absolument lutter contre l’inflation qui tourne à 10%.Dans ce contexte, plusieurs acteurs économiques de poids, dont le ministre Maxime Rechetnikov, poussent en privé ou publiquement pour un abaissement du taux directeur, aujourd’hui à 20%, un moyen d’encourager les dépenses.”D’après les chiffres, il y a un ralentissement”, a-t-il reconnu au forum économique de Saint-Pétersbourg, alertant même que “nous sommes déjà au bord de la récession” avec un nombre “en hausse” d’entreprises en difficulté financière, notamment à cause de prêts contractés à des taux très élevés.C’est la première fois que le ministre russe de l’Economie tire autant la sonnette d’alarme publiquement, malgré des indicateurs en berne depuis plusieurs mois.La croissance a ralenti au premier trimestre à 1,4%, son niveau le plus faible depuis les trois premiers mois de 2023, selon des chiffres officiels.”Je n’ai pas prédit (la récession), j’ai dit que nous étions au bord”, a nuancé Maxime Rechetnikov un peu plus tard, assurant que cela dépendrait, selon lui, “des décisions” prises par l’Etat russe.”Je pense que si tout est fait correctement, nous n’y serons pas confrontés”, a encore dit M. Rechetnikov devant des journalistes et des décideurs économiques, semblant mettre la pression sur la présidente de la Banque centrale, Elvira Nabioullina, pour une baisse du taux directeur.Le ministre russe a précisé qu’il ferait “une évaluation” de la situation économique “en août, lorsque la plupart des décisions auront été prises et que l’impact des décisions précédentes sera clair”.

Nouveau revers pour SpaceX après l’explosion d’une mégafusée Starship au Texas

Les projets spatiaux du multimilliardaire Elon Musk, propriétaire de SpaceX, ont connu dans la nuit de mercredi à jeudi un nouveau revers après l’explosion de sa mégafusée Starship sur son pas de tir lors d’un test de mise à feu à Starbase, au Texas, sans faire de blessés.”Mercredi à 23h01 (locales), lors d’un essai statique de routine à Starbase, au Texas, le Starship 36 de SpaceX a subi une défaillance catastrophique et a explosé”, ont indiqué sur leur page Facebook les autorités du comté de Cameron (Texas).”Heureusement, aucune blessure n’a été signalée à ce stade, ont-elles précisé. Des protocoles d’urgence ont été rapidement mis en place et une enquête est en cours pour déterminer la cause de l’incident”.Une vidéo de l’explosion montre la fusée – haute comme un immeuble d’environ 40 étages et la plus puissante jamais conçue – sur son pas de tir, avant de s’embraser dans une gigantesque boule de feu. “Le Starship qui se préparait pour le dixième test en vol a connu une anomalie majeure alors qu’il était sur un banc d’essai à Starbase”, a confirmé SpaceX dans un message sur X, précisant qu’une “zone de sécurité autour du site a été maintenue tout au long de l’opération” et que “tout le personnel est sain et sauf”.”Notre équipe de Starbase travaille activement pour sécuriser le site de test et ses environs immédiats en collaboration avec les autorités locales”, a ajouté l’entreprise, qui assure qu’il “n’y a aucun danger pour les résidents”.”Juste une égratignure”Il était encore difficile d’évaluer la gravité de l’accident et son impact sur le programme spatial. Elon Musk a néanmoins semblé minimiser ses conséquences, dans une réaction laconique sur X jeudi: “Juste une égratignure”.Les tests de mise à feu statique font partie des procédures précédant un lancement: un moteur de fusée ou un ensemble de moteurs est alors allumé, tandis que le véhicule reste fixé à la plateforme de lancement. La fusée n’était pas prévue pour être lancée mercredi soir lorsque l’explosion s’est produite.L’accident de la nuit de mercredi à jeudi écorne un peu plus l’image de SpaceX, même si les accidents de parcours s’inscrivent dans la stratégie affichée de l’entreprise: lancer de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol.Le précédent accident date de moins d’un mois. Le 27 mai, Starship était parvenue à aller dans l’espace, mais son vaisseau, le Super Heavy booster, avait explosé avant sa redescente prévue sur Terre.Lors de deux précédents essais en janvier et mars, l’étage supérieur avait explosé au début du vol, provoquant des pluies de débris incandescents au-dessus des Caraïbes et des dégâts minimes.- Incertitudes pour SpaceXLe richissime entrepreneur compte sur cette mégafusée pour mener à bien son projet fou de conquête de la planète Mars. Il s’est imposé ces dernières années comme un acteur incontournable du secteur spatial, et s’est vu confier plusieurs missions cruciales du gouvernement. Ce partenariat est cependant devenu plus incertain après sa rupture avec le président Donald Trump.Ses fusées emmènent dans l’espace des astronautes de la Nasa, servent à des missions hautement sensibles du Pentagone et devaient bientôt jouer un rôle central dans le retour tant attendu des Américains sur la Lune.Des associations environnementales ont porté plainte en 2023 contre les autorités américaines, les accusant d’avoir mal évalué l’impact de ces lancements alors que la base spatiale de l’entreprise au Texas est située à proximité de zones naturelles protégées.En dépit de ces critiques, le régulateur américain de l’aviation, la FAA, a donné début mai son feu vert à l’augmentation de la cadence des lancements de Starship, de 5 à 25 vols annuels.

La Banque d’Angleterre maintient son taux directeur à 4,25%

La Banque d’Angleterre a sans surprise maintenu jeudi son taux directeur à 4,25%, dans la lignée de la décision de la Réserve fédérale (Fed) américaine mercredi, jouant la prudence face aux incertitudes liées aux droits de douane de Donald Trump et à la guerre au Moyen-Orient.”Le monde est hautement imprévisible”, a déclaré le gouverneur de la banque centrale britannique, Andrew Bailey, soulignant cependant que les taux d’intérêts restaient “sur une trajectoire descendante”.”Nous constatons des signes de refroidissement du marché du travail au Royaume-Uni”, a précisé le patron de la BoE, ce qui plaiderait théoriquement vers une baisse des taux.Mais les prix de l’énergie ont en parallèle augmenté avec les tensions au Moyen-Orient, de quoi potentiellement doper l’inflation, souligne l’institution dans le compte-rendu de sa réunion, sans évoquer explicitement le conflit entre l’Iran et Israël.La décision du Comité de politique monétaire a été prise à une majorité de six membres, trois autres penchant pour une baisse d’un quart de point de pourcentage.Ce choix “souligne l’équilibre délicat que le Comité tente de trouver entre les pressions inflationnistes persistantes et les signes de ralentissement de l’économie”, résume Richard Flax, analyste chez Moneyfarm.La BoE continue de prôner “une approche graduelle et prudente” sur les futures coupes, après une réduction d’un quart de point le mois dernier, la quatrième depuis août 2024.Pour Yael Selfin, économiste en chef chez KPMG, l’institution “ouvre la porte à une baisse des taux en août en gardant un Å“il sur les prix de l’énergie”.D’après des chiffres officiels publiés mercredi, l’inflation a légèrement ralenti en mai au Royaume-Uni, à 3,4% sur un an, contre 3,5% en avril, mais reste loin de la cible de 2% de la BoE.L’institution anticipe que la hausse des prix se maintienne à ce niveau pour le reste de l’année.En avril, le produit intérieur brut britannique a lui reculé plus qu’attendu, de 0,3%, sous le poids des récentes hausses d’impôts du gouvernement travailliste et des droits de douane américains -dont certains ont été allégés par un récent accord entre Londres et Washington.”L’incertitude commerciale continuera certainement d’avoir un impact sur l’économie britannique”, estime la BoE.La Fed a elle aussi opté mercredi pour un statu quo sur ses taux directeurs, dans une fourchette entre 4,25% et 4,50%, dégradant au passage ses prévisions pour l’économie américaine.Dans la foulée de l’annonce de la BoE, vers 11H35 GMT (13H35 à Paris), la livre sterling prenait 0,16% face à la devise américaine, à 1,3445 dollar.