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Xi Jinping reçoit le gratin du secteur privé, dont Jack Ma le fondateur d’Alibaba

Dans un contexte de ralentissement économique en Chine, le président chinois Xi Jinping a tenu lundi une réunion avec plusieurs chefs d’entreprises privées, qui marquait notamment la réhabilitation de Jack Ma, cofondateur du mastodonte du e-commerce Alibaba.En marge de cette rencontre organisée à Pékin, Xi Jinping a déclaré que les défis auxquels est confronté le secteur privé peuvent être surmontés, selon Xinhua, l’agence de presse officielle chinoise.Ces problèmes sont “partiels plutôt que généraux, temporaires plutôt qu’à long terme, et surmontables plutôt qu’insolubles”, a estimé le président chinois, d’après des propos rapportés par Xinhua.Depuis son arrivée au pouvoir il y a plus de 10 ans, Xi Jinping a cherché à renforcer le rôle des entreprises étatiques dans la deuxième économie mondiale et a mis en garde contre l’expansion parfois “désordonnée” du secteur privé.La semaine dernière, des informations de presse faisaient état d’une rencontre imminente entre le président Xi et des personnalités du monde des affaires. Elle intervient dans un contexte particulier: la Chine est confrontée à une économie en perte de vitesse, en proie à une crise immobilière, à une consommation des ménages toujours atone et à un taux de chômage élevé chez les jeunes.La télévision publique CCTV a rapporté que la rencontre s’est déroulée lundi au Palais du Peuple, lieu traditionnel de grandes réunions politiques et diplomatiques, situé au cœur de Pékin.Une vidéo montre Jack Ma debout, en train d’applaudir avec d’autres participants lorsque Xi Jinping entre dans une grande salle.L’invitation du fondateur d’Alibaba à cette réunion semble indiquer qu’il bénéficie désormais d’une certaine réhabilitation, après une longue période durant laquelle il a semblé avoir été contraint par les autorités à faire profil bas.- Rares apparitions -Il avait tenu en 2020, en public, des propos critiquant ouvertement les régulateurs financiers. Quelques jours plus tard, la Chine avait suspendu l’entrée en Bourse record du géant du paiement en ligne Ant Group, entreprise affiliée à Alibaba. Ant Group suscitait à l’époque l’inquiétude des régulateurs financiers en faisant incursion dans le secteur des prêts personnels et à la consommation, de la gestion de patrimoine et des assurances.A la suite de ses critiques, Jack Ma n’a plus effectué que de rares apparitions publiques, signe d’une relation plus tendue avec les dirigeants chinois.Personnalité autrefois très en vue, ex-professeur d’anglais, il a fondé Alibaba en 1999 et en a fait l’une des entreprises privées les plus connues et les plus importantes de Chine. Le groupe possède notamment l’application Taobao, qui capte une grande partie du commerce en ligne dans le pays.Jack Ma n’est plus le dirigeant d’Alibaba, mais il conserverait une participation importante dans la société. Il a passé ces dernières années à se consacrer à la philanthropie et à l’éducation en milieu rural – sa grande passion.Alibaba a vu ses actions grimper de plus de 40% depuis début janvier et doit publier ses résultats trimestriels cette semaine. – Les menaces de Trump -Le fondateur du géant des télécoms Huawei, Ren Zhengfei, et celui du grand constructeur de véhicules électriques BYD, Wang Chuanfu, étaient également présents à la réunion de lundi.CCTV a diffusé des images de Xi Jinping, Ren Zhengfei et Wang Chuanfu prenant la parole, sans toutefois, dans l’immédiat, diffuser leurs propos ou en offrir un compte-rendu.Parmi les autres participants figuraient Robin Zeng, fondateur du géant chinois des batteries électriques CATL, ou encore Wang Xing, cofondateur de la plateforme internet Meituan, spécialisée notamment dans la livraison de repas.La Chine a du mal à pleinement relancer son économie depuis la fin de la pandémie du Covid. Elle a connu l’an passé une croissance de 5%, l’une des plus lentes du pays depuis des décennies.Le géant asiatique pourrait affronter de nouvelles difficultés avec Donald Trump, qui menace de frapper les importations chinoises de nouveaux droits de douane.Le président américain impose déjà 10% d’augmentation de taxes douanières sur l’ensemble des produits importés de Chine. Pékin a riposté avec des droits de douane sur le charbon, le gaz naturel liquéfié (GNL) ou encore le pétrole américains.

Un bronze de Camille Claudel, retrouvé par hasard, adjugé 3,1 millions d’euros

“Une aventure unique”: une version de “L’Âge mûr”, célèbre sculpture en bronze de Camille Claudel retrouvée par hasard dans un appartement parisien inhabité, a affolé les enchères et été adjugée 3,1 millions d’euros dimanche à Orléans.Le bronze, qui avait été estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros, devient le deuxième meilleur résultat pour une œuvre de Camille Claudel (1864-1943), après la vente en 2013 d’une première version de “La Valse”, adjugée 5,2 millions d’euros chez Sotheby’s, à Londres.Découvert caché sous un drap lors d’un inventaire réalisé dans un appartement inhabité depuis plus de 15 ans, situé au pied de la Tour Eiffel, ce bronze, l’une des œuvres les plus célèbres de la sculptrice, était tombé dans l’oubli.Après une quinzaine de minutes d’enchères à la tension palpable, et durant laquelle cinq enchérisseurs ont rivalisé au téléphone, le dernier coup de marteau a été tapé à 3,1 millions d’euros (3.663.000 euros avec les frais), par le commissaire-priseur Matthieu Semont, qui avait découvert l’œuvre.L’identité de l’acheteur n’a pas été immédiatement révélée.Les 350 personnes qui s’étaient arrachées un droit d’assister à la vente, organisée par la maison de vente Philocale dans une salle au cœur du conservatoire d’Orléans, ont alors offert une longue standing-ovation à la conclusion d’une “aventure unique”, selon M. Semont.”On n’a pas à rougir de cette vente, qui en fait le deuxième record pour une œuvre de Claudel et je suis soulagé que tout se soit bien passé”, a-t-il réagi à l’issue de la vente.Le commissaire-priseur, qui l’avait découverte le 17 septembre, a expliqué à l’AFP avoir “été saisi d’émotion” lorsqu’il a “reconnu” ce bronze.- “Notre histoire à tous” -“C’est plus une rencontre qu’une découverte, c’est magique, j’en ai pleuré. Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d’un siècle, est d’une qualité stupéfiante”, a-t-il ajouté.Il a raconté être venu “dans le cadre d’un inventaire successoral comme j’en fais tous les jours, avec un notaire, dans un appartement plongé dans le noir, fermé depuis une quinzaine d’années, avec beaucoup de poussière”. Il a alors “soulevé le linge qui recouvrait la sculpture” et “tout de suite reconnu une partie de la sculpture, l’implorante (une jeune femme à genoux suppliant, ndlr)”.Depuis cette incroyable trouvaille, l’histoire de l’œuvre a fait le tour du monde. Les jours précédant la vente, des historiens, des conservateurs, des collectionneurs du monde entier, mais aussi des anonymes, sont venus admirer l’œuvre alors exposée, par simple curiosité ou réel désir d’achat.La sculpture représente un cycle de vie, incarné par trois personnages dont une jeune femme agenouillée, symbolisant la passion déchirante entre la sculptrice et Auguste Rodin, selon plusieurs historiens de l’art.”C’est un objet d’œuvre magistral, c’est notre histoire à tous. C’est une des plus belles pages de l’histoire de l’art”, a déclaré Alexandre Lacroix, expert en sculptures, lors de la vente.Commande avortée de l’Etat à Camille Claudel, l’œuvre, datée entre 1892 et 1898, évoque aussi sa descente aux enfers après sa rupture avec le sculpteur “qui n’a jamais cessé de l’aimer et a pleuré en découvrant l’implorante chez le fondeur Eugène Blot”.Également intitulée “La Destinée”, “Le Chemin de la vie” ou “La Fatalité”, cette œuvre majeure n’existe que dans quelques exemplaires, dont deux exposés aux musées d’Orsay et Rodin à Paris et un autre au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine (Aube).D’une dimension de 61,5 x 85 x 37,5 centimètres, elle est signée “C. Claudel” et porte le cachet du fondeur et ami indéfectible de la sculptrice, “Eugène Blot Paris”, ainsi que le numéro 1 aux pieds de l’implorante. La vente a confirmé l’importante côte de l’artiste sur le marché de l’art. En novembre 2017, 17 de ses œuvres avaient atteint un résultat triple par rapport à l’estimation, avec 12 préemptions et 1,187 million d’euros pour un autre bronze célèbre, “L’Abandon” (1886), le double de son estimation basse.

En Corée du Sud, les droits de douane américains menacent de faire fondre le secteur de l’acier

Les usines de Pohang crachent d’épais panaches gris, symbole d’un avenir qui pourrait bien l’être tout autant pour le secteur de l’acier sud-coréen, sous la menace des nouveaux droits de douane de son partenaire américain.La ville portuaire d’un demi-million d’habitants, plantée sur la côte est de la Corée du Sud, est depuis des décennies le cœur sidérurgique du pays, incarné par son géant de l’acier POSCO.La quatrième économie d’Asie était aussi le quatrième exportateur de cet alliage vers les Etats-Unis en 2024, pesant près de 13% des importations de son allié.Mais le secteur pâtit de plus en plus de la concurrence internationale et, à Pohang, on redoute les conséquences dévastatrices que pourraient avoir les nouveaux droits de douane sur l’acier imposés par le président américain Donald Trump: 25% à partir du 12 mars.”L’industrie de l’acier est une industrie nationale vitale”, résume auprès de l’AFP le maire de Pohang, Lee Kang-deok, rappelant qu’elle sert de carburant à des activités-clés “telles que la construction, l’automobile et la construction navale”.”Si l’industrie de l’acier s’effondre, l’économie sud-coréenne toute entière sera déstabilisée”, prévient l’élu.- “Pilier du développement” -Distante de Séoul de près de 270 kilomètres, Pohang est devenue un centre industriel majeur grâce à la présence de POSCO, dans un pays où la plupart des ressources et des centres d’intérêt sont pourtant concentrés dans la capitale.Le sidérurgiste, leader national et poids lourd à l’international, a été l’une des locomotives de l’industrialisation de la Corée du Sud et figure parmi les moteurs de son commerce extérieur, aux côtés de Hyundai Steel et Dongkuk Steel notamment.”Pohang est depuis longtemps une ville-symbole de l’acier (…), faisant office de pilier du développement du pays”, dit Bang Sung-jun, ancien employé de Hyundai Steel et responsable de la branche de Pohang du syndicat des Travailleurs coréens de la métallurgie.Cette industrie “a apporté des emplois de qualité et soutenu l’économie locale”, affirme-t-il à l’AFP, sans nier l’empreinte environnementale du secteur ni les conditions de travail parfois dangereuses.- “POSCO nourrit Pohang” -L’acier sud-coréen fait face ces dernières années à des défis de plus en plus grands, entre les surcapacités de certains concurrents, en particulier la Chine, et une baisse de la demande mondiale, qui tirent les prix vers le bas.Les droits de douane américains risquent de compliquer encore l’équation: en cas de disparition des débouchés aux Etats-Unis, de l’acier chinois bon marché pourrait inonder l’Europe et l’Asie du Sud-Est, menaçant encore plus les parts des entreprises sud-coréennes, selon les analystes.”Le protectionnisme de Trump va sans aucun doute affecter (…) l’industrie de l’acier sud-coréenne, déjà mise sous pression par des exportations à bas prix de la Chine et un taux de change du yen japonais défavorable”, assure à l’AFP Vladimir Tikhonov, professeur d’études coréennes à l’université d’Oslo.”Les conséquences seront importantes”, prédit-il.Certains experts estiment néanmoins que la guerre des taxes lancée par Donald Trump peut ouvrir d’autres portes aux firmes de Corée du Sud et faire émerger de nouveaux clients.A Pohang, l’heure n’est cependant pas aux paris sur d’éventuelles retombées positives: les travailleurs du métal ont peur de perdre leur emploi, alors que plusieurs fabriques se sont déjà éteintes.Des journalistes de l’AFP ont par exemple visité une usine de Hyundai Steel fermée fin 2024. Elle avait l’air à l’arrêt et n’était alors surveillée que par une poignée d’agents.Des pancartes syndicales affichaient des messages contre la direction exigeant ses excuses, ont constaté ces reporters, voyant à l’intérieur ce qui semblait être des tas de débris.”Pour nous, travailleurs, ça a toujours été une crise sans opportunité”, déplore Bang Sung-jun, le responsable syndical.Lee Woo-man, salarié d’un sous-traitant de POSCO pendant deux décennies, déclare pour sa part à l’AFP que 20 collègues ont perdu leur emploi l’an passé.Il explique s’attendre à ce que le taux d’emploi “baisse encore plus” au cours des quatre prochaines années et pense que les droits de douane décrétés par Donald Trump vont accélérer le déclin de Pohang.M. Lee raconte avoir grandi ici en se disant que “POSCO nourrit Pohang”.Mais la ville a perdu sa vitalité d’antan et la vue des cheminées le rend aujourd’hui plus anxieux qu’autre chose.”Je ne sais pas quand tout ça va s’effondrer”, souffle-t-il.

Chine: le géant Tencent teste son propre modèle d’IA, aux côtés de DeepSeek

Le géant technologique chinois Tencent a déclaré lundi avoir commencé à tester auprès des utilisateurs son propre modèle d’intelligence artificielle, après avoir intégré DeepSeek à ses produits.La start-up chinoise DeepSeek, spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA), a fait les gros titres le mois dernier lorsqu’elle a dévoilé son robot conversationnel R1, qui peut apparemment rivaliser avec ses concurrents américains pour une fraction des coûts. Plusieurs grandes entreprises chinoises ont depuis affirmé intégrer DeepSeek dans leurs produits.Tencent a indiqué lundi dans un communiqué que certains utilisateurs de son robot conversationnel Yuanbao pourront désormais adresser leurs questions soit à DeepSeek, soit à son nouveau modèle maison de raisonnement par IA, “Hunyuan Thinker”. “Grâce à ces deux modèles de raisonnement profond, la réponse aux questions est plus professionnelle, le raisonnement est plus évolué et les réponses semblent plus humaines”, a estimé le groupe.Basé à Shenzhen (sud de la Chine), Tencent possède notamment l’application WeChat (messagerie, réseau social, paiement en ligne), omniprésente dans le pays, et est un poids lourd des jeux vidéo et de la diffusion de contenu.Il cherche à développer ses activités sur le marché florissant de l’intelligence artificielle.L’entreprise a semble-t-il commencé à intégrer DeepSeek dans plusieurs de ses produits, certains utilisateurs de WeChat ayant remarqué l’ajout dimanche d’une fonction de recherche alimentée par l’IA.Un porte-parole de Tencent a confirmé à l’AFP que l’application, qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels, avait “récemment lancé un test bêta pour l’accès à DeepSeek”.Ces annonces du groupe sont le signe d’un renforcement de la concurrence dans le secteur de la recherche en ligne en Chine.Un autre champion national des hautes technologies, Baidu, avait annoncé dimanche qu’il allait intégrer DeepSeek dans son moteur de recherche traditionnel, leader du marché.La semaine dernière, le géant chinois des véhicules électriques BYD avait déclaré qu’il intégrerait DeepSeek à ses voitures, à l’instar d’autres rivaux nationaux comme Geely, Great Wall Motors et Leapmotor.Malgré sa montée en puissance en Chine, DeepSeek suscite encore l’appréhension dans certains pays, qui s’interrogent sur son traitement des données personnelles des utilisateurs.Les autorités sud-coréennes ont ainsi annoncé lundi le retrait temporaire de DeepSeek des boutiques d’applications locales, le temps d’étudier sa gestion de ces données. L’Italie, l’Australie et certains Etats américains avaient déjà pris des mesures similaires.

Etats-Unis: la commission dirigée par Elon Musk pourrait accéder aux outils du fisc

La commission pour l’efficacité du gouvernement américain (Doge), dirigée par Elon Musk, est en train de se préparer un accès à un système ultra sensible du fisc où se trouvent des données financières détaillées des contribuables et entreprises, affirment lundi plusieurs médias.Le Washington Post affirme, en citant trois sources proches du dossier sous couvert d’anonymat, que cela inquiète au sein l’Internal Revenue Service (IRS), l’administration fiscale américaine. La création de la Doge a été ordonnée par Donald Trump lors de son accession au pouvoir fin janvier et son objectif est de réformer en profondeur l’appareil d’Etat américain pour réduire les dépenses publique. Elle est dirigée par Elon Musk et certaines de ses premières initiatives ont fait l’objet de recours en justice, arguant des dangers qu’elles font peser sur les données personnelles sensibles.Le journal affirme avoir eu accès au projet d’accord pour permettre à un employé de Doge de travailler pendant 120 jours à l’IRS, avec un accès possible aux différents systèmes et bases de données, notamment, l’IDRS, particulièrement sécurisé et restreint. Il permet un “accès visuel instantané à certains dossiers de contribuables”, selon un document de l’IRS cité par le média Axios.Un responsable de l’administration Trump cité par le journal a déclaré que la Doge avait besoin d’accéder à l’IDRS pour “éliminer les gaspillages, fraudes, abus, et améliorer les performances du gouvernement”, assurant que cela était fait dans un cadre “légal et avec les accréditation de sécurité appropriées”.Un porte-parole de la Maison Blanche, Harrison Fields, interrogé par NBC a affirmé qu’il “faut un accès direct au système pour identifier et régler” les problèmes, ajoutant que la “Doge continuera de mettre en lumière les fraudes qu’ils découvrent, car le peuple américain mérite de savoir à quoi son gouvernement a dépensé l’argent durement gagné de ses impôts”.Le projet de la Doge d’accéder à ces systèmes s’inscrit dans la perspective, relayée par la presse, de réduction massive des effectifs de l’IRS.Le Washington Post affirmait vendredi, en citant six sources proches du dossier sous couvert d’anonymat, que l’administration Trump pourrait mettre un terme au contrat de près de 9.000 employés qui sont encore en période d’essai, travaillant spécifiquement sur la collecte de l’impôt.Le journal rappelle que les Républicains dénoncent de longue date l’effectif trop important selon eux de l’IRS, passé d’environ 90.000 personnes à près de 100.000 en 2023.L’IRS a débuté fin janvier la saison du traitement des déclarations d’impôts et s’attend à traiter 140 millions de déclarations pour 2024 d’ici le 15 avril.Les premiers travaux de la Doge ont suscité plusieurs vagues d’inquiétude sur le sort des données confidentielles qui vont être étudiées. Plusieurs dizaines de jeunes informaticiens sans expérience du fonctionnement de l’Etat fédéral, fouillent les bases de données des ministères pour y trouver des sources d’économies potentielles.Plusieurs dizaines d’anciens fonctionnaires ont en retour saisi la justice et accusent Elon Musk et la Doge d’avoir accédé illégalement à des données confidentielles relatives à des résidents américains.Un juge fédéral américain a récemment décidé d’empêcher les équipes d’Elon Musk d’accéder aux données personnelles de millions d’Américains conservées par le département du Trésor américain.

La Bourse de Paris hésite face aux tensions commerciales et aux questions géopolitiques

La Bourse de Paris évolue proche de l’équilibre lundi, les investisseurs restant prudents entre l’effervescence géopolitique autour de l’Ukraine et les menaces de droits de douane de Donald Trump.Vers 09H45, le CAC 40 glissait de 0,03% à 8.176,47, en baisse de 2,07 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait terminé en timide hausse de 0,18%, à 8.178,54 points.”La géopolitique reste au premier plan avec l’annonce de discussions sur la situation russo-ukrainienne qui devraient débuter en Arabie saoudite cette semaine”, commente Patrick Munnelly de Tickmill Group.Plusieurs chefs de gouvernement européens se réunissent lundi à Paris pour faire face à “l’accélération” de l’administration américaine sur le dossier ukrainien et définir une réponse commune pour renforcer la sécurité du Vieux Continent.Cette réunion intervient quelques jours après l’appel du président américain Donald Trump à son homologue russe Vladimir Poutine et leur décision de négocier directement au sujet de l’Ukraine lors d’un prochain sommet en Arabie saoudite. M. Trump avait déclaré dimanche qu’une rencontre avec M. Poutine pourrait intervenir “très bientôt”.”L’idée d’une fin de la guerre fait des vagues sur les marchés, en particulier sur le pétrole et les actifs à risque européens”, souligne Stephen Innes, analyste de SPI AM.”La menace immédiate de droits de douane réciproques de la part des États-Unis a diminué jusqu’en avril”, note Patrick Munnelly, mais “la possibilité que les États-Unis imposent un droit de douane supplémentaire (…) sur toutes les importations en provenance de l’Union européenne” reste une inquiétude présente.Le président américain Donald Trump avait promis jeudi d’imposer des “droits de douane réciproques” pour rétablir “l’équité” dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.Donald Trump a ajouté vendredi qu’il envisageait d’imposer de nouveaux droits de douane sur les voitures importées, “autour du 2 avril”.Depuis le début de son second mandat, le républicain a mis en place 10% de droits de douane additionnels sur les produits chinois et a assuré que l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis seraient prochainement taxés à hauteur de 25%.A l’agenda cette semaine, les investisseurs seront particulièrement attentifs mercredi à la publication des Minutes de la réunion monétaire de la Fed (Réserve fédérale américaine) mercredi.La défense en formeLes valeurs de la défense restent encore dopées par l’effervescence géopolitique autour de l’Ukraine, poussées par l’idée d’un engagement plus fort des Européens dans la sécurité du continent.Thales prenait 2,93% à 170,20 euros et Dassault Aviation gagnait 3,20% à 225,80 euros vers 09H45.

L’IA à la rescousse pour limiter les retours de colis, point noir de l’e-commerce

Du simple selfie au robot gestionnaire de stocks, les outils basés sur l’intelligence artificielle (IA) fleurissent et séduisent les acteurs du commerce en ligne qui cherchent à limiter les retours de colis, pénalisant pour leurs bénéfices.Sur le site de mode à bas coût Shein, un message en rouge prévient: le délai pour renvoyer des articles est dorénavant de 30 jours – contre 45 jours encore en 2024. La plateforme Zalando l’a elle réduit de 100 à 30 jours.Un serrage de vis entamé en 2023 par H&M ou Zara, en facturant quelques euros les renvois d’articles achetés en ligne.Vue comme nécessaire pour un achat sans essayage, la gratuité des retours “a été très en vogue dans la première phase de l’e-commerce” jusqu’aux années 2020, mais “maintenant, on est plutôt dans une phase de responsabilisation” et de “limitation”, explique à l’AFP Laëtitia Lamari, analyste spécialiste du commerce en ligne. Et pour cause: jusqu’à 30% des articles de mode sont renvoyés, notamment car “les clients achètent plusieurs tailles ou styles et (en) retournent la plupart”, selon une étude de McKinsey avec le site Business of fashion fin 2024. Cette pratique pèse sur les marges des e-commerçants du textile: un retour de colis coûte en moyenne entre 21 et 46 dollars (20 et 43,8 euros), compte tenu des importants frais de transport, traitement et reconditionnement, révélait une autre étude de McKinsey. – “Tombé parfait” -Dans la mode en ligne, “70% des retours sont liés à un problème de taille”, observe Zoé Tournant, cofondatrice de Fringuant, entreprise française utilisant l’IA pour figurer le corps d’un acheteur à partir d’un selfie et ainsi mieux le conseiller.La taille et le poids, que le client renseigne manuellement, donnent une idée de sa silhouette, “puis avec le selfie, on va détecter son âge, son genre”, des paramètres qui “affinent” le calcul de sa morphologie et qui, combinés aux dimensions du vêtement fournies par la marque, permettent de lui conseiller la taille à prendre, explique-t-elle.  “Tombé parfait sur les épaules” pour un pull, “des doutes au niveau des hanches” pour un pantalon… en quelques secondes, l’algorithme, entraîné pendant un an avec des milliers d’images, donne la taille adaptée et quelques commentaires pour aider l’utilisateur à se projeter.La marque Maje compte parmi la vingtaine de clients de Fringuant qui déboursent “5.000 à 100.000 euros par an” (Claudie Pierlot, Grain de Malice, Zapa…) pour ce service.Sur son site, “on observe 45% de retours en moins concernant les articles placés sous notre outil”, indique Zoé Tournant, dont l’entreprise de 13 personnes a été accompagnée techniquement par Meta en 2024 pour se développer. Depuis juillet 2023, “en prenant deux photos d’eux-mêmes avec leur téléphone et en vêtements moulants”, Zalando peut aussi “prédire les mensurations du client” et “éviter au maximum les retours”, explique à l’AFP ce poids lourd de la mode en ligne.Tenté par le virage IA, Zalando a acquis dès 2020 la start-up suisse Fision, l’une des désormais nombreuses sur ce créneau de la recommandation de taille.- L’IA dans l’entrepôt -Les retours de colis peuvent aussi être dus à une erreur d’expédition. Pour les éviter, dans les sites d’ID Logistics, les chariots des préparateurs de commandes sont équipés d’une caméra intelligente qui vérifie que la couleur ou la taille du produit récupéré dans les rayons correspondent bien à la commande et alerte immédiatement l’employé s’il a saisi le mauvais article. En moins de deux ans, cette caméra a “réduit de 90%” les colis erronés, affirme Ludovic Lamaud, directeur développement et innovation du groupe présent dans 18 pays.Dans l’entrepôt, un robot autonome “bourré d’IA” apprend aussi la cartographie des lieux pour “remettre à jour le stock selon ce qu’il y voit”. Il traite “6.000 à 30.000 palettes par nuit”. “Un stock juste évite les erreurs de préparation et donc les retours”, dit Ludovic Lamaud.Et en cas de retour du colis, l’IA peut aider à “déterminer que l’acheteur a bien rendu le bon produit” et lutter contre la “fraude”, indique Laëtitia Lamari.

Espagne: la ville de Málaga veut mettre fin aux balades en calèches

Le long du front de mer, des touristes admirent les eaux de la Méditerranée, installés dans une calèche tirée par un cheval: l’image, grand classique des villes touristiques du sud de l’Espagne, ne sera bientôt plus qu’un souvenir à Málaga, où la municipalité a décidé de mettre fin à cette pratique.”C’est très agréable, on voit Málaga d’une manière complètement différente”, se réjouit Anastasia, une touriste de 47 ans qui descend tout juste d’une de ces calèches. “Je suis sûr que ça aide la ville à attirer plus de monde”, abonde Robert, 46 ans, lui aussi enthousiasmé après une promenade.La pratique, qui existe encore dans quelques villes d’Andalousie (sud de l’Espagne), n’en reste pas moins très critiquée par les défenseurs de la cause animale.Les chevaux tirant les calèches “doivent faire des trajets énormes”, affirme à l’AFP Concordia Márquez, fondatrice d’un refuge baptisé “Tous les chevaux du monde”, situé à une trentaine de kilomètres de Málaga.”Ils doivent se rendre au lieu où ils passent la nuit, puis revenir (à Málaga) pour travailler”, poursuit-elle. Elle souligne aussi les températures extrêmement élevées en été dans le sud de l’Espagne: “A Malaga, il peut faire jusqu’à 40 ou 45 degrés. C’est inhumain de faire travailler un cheval dans ces conditions”.De fait, l’argument du bien-être animal a été mis en avant par la municipalité pour expliquer sa décision. Mais ce n’est pas le seul.”Ce que nous cherchons, c’est le bien-être des animaux, mais il faut aussi se rendre compte qu’à Málaga, auparavant, il y avait beaucoup plus d’espace pour que (ces calèches) circulent. Mais avec les travaux réalisés au cours des 20 dernières années, il ne reste plus que le parc et une partie du front de mer”, explique María Trinidad Hernández, conseillère chargée de la mobilité à la mairie de la ville.- “Négociations” -L’objectif n’a rien de neuf puisque dès 2015, la municipalité avait annoncé son souhait de mettre un terme à cette pratique touristique d’ici à 2035. Le calendrier a donc été beaucoup accéléré.”A l’époque, il y avait 55 licences, il en reste 25″, poursuit Mme Trinidad Hernández. “Aujourd’hui, ce que nous voulons, c’est anticiper sur ces 10 années (jusqu’à 2035) et en finir en 2025”.Et d’expliquer que des “négociations” sont encore en cours avec les titulaires des 25 dernières licences pour parvenir à un accord. “Nous avons négocié pendant très longtemps, nous avons répondu à 99% des revendications des propriétaires de calèches, mais dès lors que la mairie a pris la décision (…) nous allons révoquer ces licences”, promet la conseillère municipale.Les calèches ne disparaîtront toutefois pas complètement du paysage de Málaga. Quelques-unes devraient continuer à circuler dans la ville de manière ponctuelle.”Ce qui va disparaître, ce sont les licences municipales, la calèche touristique que l’on prend et paie comme s’il s’agissait d’un taxi”, explique l’édile. Mais “pendant les fêtes et les périodes où la calèche est traditionnellement utilisée, elle continuera d’exister”.

Un bronze de Camille Claudel, retrouvé par hasard, adjugé 3,1 M d’euros

“Une aventure unique”: une version de “L’Âge mûr”, célèbre sculpture en bronze de Camille Claudel retrouvée par hasard dans un appartement parisien inhabité, a affolé les enchères et été adjugée 3,1 millions d’euros dimanche à Orléans.Le bronze, qui avait été estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros, devient le deuxième meilleur résultat pour une œuvre de Camille Claudel (1864-1943), après la vente en 2013 d’une première version de “La Valse”, adjugée 5,2 millions d’euros chez Sotheby’s, à Londres.Découvert caché sous un drap lors d’un inventaire réalisé dans un appartement inhabité depuis plus de 15 ans, situé au pied de la Tour Eiffel, ce bronze, l’une des œuvres les plus célèbres de la sculptrice, était tombé dans l’oubli.Après une quinzaine de minutes d’enchères à la tension palpable, et durant laquelle cinq enchérisseurs ont rivalisé au téléphone, le dernier coup de marteau a été tapé à 3,1 millions d’euros (3.663.000 euros avec les frais), par le commissaire-priseur Matthieu Semont, qui avait découvert l’œuvre.L’identité de l’acheteur n’a pas été immédiatement révélée.Les 350 personnes qui s’étaient arrachées un droit d’assister à la vente, organisée par la maison de vente Philocale dans une salle au cœur du conservatoire d’Orléans, ont alors offert une longue standing-ovation à la conclusion d’une “aventure unique”, selon M. Semont.”On n’a pas à rougir de cette vente, qui en fait le deuxième record pour une œuvre de Claudel et je suis soulagé que tout se soit bien passé”, a-t-il réagi à l’issue de la vente.Le commissaire-priseur, qui l’avait découverte le 17 septembre, a expliqué à l’AFP avoir “été saisi d’émotion” lorsqu’il a “reconnu” ce bronze.- “Notre histoire à tous” -“C’est plus une rencontre qu’une découverte, c’est magique, j’en ai pleuré. Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d’un siècle, est d’une qualité stupéfiante”, a-t-il ajouté.Il a raconté être venu “dans le cadre d’un inventaire successoral comme j’en fais tous les jours, avec un notaire, dans un appartement plongé dans le noir, fermé depuis une quinzaine d’années, avec beaucoup de poussière”. Il a alors “soulevé le linge qui recouvrait la sculpture” et “tout de suite reconnu une partie de la sculpture, l’implorante (une jeune femme à genoux suppliant, ndlr)”.Depuis cette incroyable trouvaille, l’histoire de l’œuvre a fait le tour du monde. Les jours précédant la vente, des historiens, des conservateurs, des collectionneurs du monde entier, mais aussi des anonymes, sont venus admirer l’œuvre alors exposée, par simple curiosité ou réel désir d’achat.La sculpture représente un cycle de vie, incarné par trois personnages dont une jeune femme agenouillée, symbolisant la passion déchirante entre la sculptrice et Auguste Rodin, selon plusieurs historiens de l’art.”C’est un objet d’œuvre magistral, c’est notre histoire à tous. C’est une des plus belles pages de l’histoire de l’art”, a déclaré Alexandre Lacroix, expert en sculptures, lors de la vente.Commande avortée de l’Etat à Camille Claudel, l’œuvre, datée entre 1892 et 1898, évoque aussi sa descente aux enfers après sa rupture avec le sculpteur “qui n’a jamais cessé de l’aimer et a pleuré en découvrant l’implorante chez le fondeur Eugène Blot”.Également intitulée “La Destinée”, “Le Chemin de la vie” ou “La Fatalité”, cette œuvre majeure n’existe que dans quelques exemplaires, dont deux exposés aux musées d’Orsay et Rodin à Paris et un autre au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine (Aube).D’une dimension de 61,5 x 85 x 37,5 centimètres, elle est signée “C. Claudel” et porte le cachet du fondeur et ami indéfectible de la sculptrice, “Eugène Blot Paris”, ainsi que le numéro 1 aux pieds de l’implorante. La vente a confirmé l’importante côte de l’artiste sur le marché de l’art. En novembre 2017, 17 de ses œuvres avaient atteint un résultat triple par rapport à l’estimation, avec 12 préemptions et 1,187 million d’euros pour un autre bronze célèbre, “L’Abandon” (1886), le double de son estimation basse.

Japon: la croissance s’effondre à 0,1% en 2024, malgré un sursaut au 4e trimestre

Le Japon a vu sa croissance économique s’essouffler fortement en 2024, avec une quasi-stagnation de son Produit intérieur brut (PIB), en dépit d’un sursaut inattendu au quatrième trimestre sur fond de rebond précaire de la consommation et d’excédent commercial.Selon une première estimation officielle publiée lundi par le gouvernement, le PIB de la quatrième économie mondiale a progressé de 0,1% l’an dernier en termes réels (corrigés de l’inflation), après une croissance de 1,5% en 2023.Sur le quatrième trimestre cependant, le Japon a enregistré une croissance économique de 0,7%, en sensible accélération par rapport au troisième trimestre (+0,4%, chiffre révisé), et bien davantage que l’anticipation (+0,3%) des experts sondés par l’agence Bloomberg.Mais “cette croissance au dernier trimestre a été soutenue presque exclusivement” par un excédent commercial accru, souligne Stefan Angrick, analyste de Moody’s AnalyticsOr, celui-ci s’explique surtout par une chute de 2,1% en glissement trimestriel des importations, sur fond de repli de la demande intérieure, les exportations de biens et services n’ayant gonflé modestement que de 1,1%.”Cela n’est guère un signe d’une économie florissante (…) En d’autres termes, la publication d’aujourd’hui ne change rien au fait que l’économie japonaise est en difficulté”, insiste M. Angrick.- “Economie enlisée” -Certes, au-delà du facteur technique commercial, des experts de l’institut Daiwa pointent la normalisation de la production automobile après les arrêts du printemps suite à plusieurs enquêtes réglementaires, ainsi qu'”un appétit accru des entreprises pour les dépenses d’investissement et une reprise de la consommation”.Après s’être contractée quatre mois consécutifs sur fond d’inflation, la consommation des Japonais s’est ressaisie en décembre, avec un rebond de 2,7% des dépenses des ménages sur un an – grâce à une revalorisation des salaires moyens et aux primes de fin d’année.Le gouvernement du nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba, arrivé au pouvoir début octobre, a par ailleurs approuvé mi-décembre un plan de relance équivalant à 136 milliards d’euros, avec des rabais fiscaux, aides et subventions énergétiques pour conforter le pouvoir d’achat.”Le niveau élevé du taux d’épargne (des ménages japonais) laisse une grande marge de manœuvre pour que la consommation continue d’augmenter”, commente Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics.Pour autant “il est tout aussi possible que les consommateurs se serrent la ceinture en réponse à la baisse de leurs revenus réels” face à une inflation toujours élevée, avertit-il.”Les indicateurs optimistes masquent une économie nationale toujours enlisée: la consommation reste faible, car les augmentations de salaires demeurent inférieures à l’inflation depuis près de trois ans, et une inflation persistante retarde la progression des salaires réels”, confirme M. Angrick.- “Sur une corde raide” -La hausse des prix à la consommation au Japon (hors produits frais) a accéléré de 3% sur un an en décembre, après avoir déjà grimpé à 2,7% le mois précédent, se maintenant très au-delà de la cible d’environ 2% fixée par la Banque du Japon (BoJ).Cette inflation tenace et la relative bonne performance de l’économie au dernier trimestre pourraient encourager l’institution à relever de nouveau ses taux, après deux hausses l’an dernier.Le gouvernement Ishiba ne disposant pas d’une majorité absolue au Parlement depuis son cuisant revers électoral en octobre, “l’incertitude politique est une préoccupation supplémentaire”, ajoute Stefan Angrick.”Les politiques budgétaire et monétaire marchent sur une corde raide entre une faible croissance réelle et une inflation qui s’installe”, note-t-il également.Considérant les massives mesures de relance engagées par Tokyo à grands coups de dépenses publiques, le Fonds monétaire international (FMI) s’est alarmé début février du “risque important” de voir le déficit budgétaire du Japon se creuser davantage, au risque “de restreindre encore la marge de manœuvre budgétaire” pour réagir à de futurs chocs économiques.Enfin, face à l’assombrissement du commerce mondiale sur fond de barrières douanières imposées par le président américain Donald Trump, “le Japon ne pourra pas compter sur les exportations pour compenser” le manque de vigueur de son économie, rappelle M. Angrick.En termes nominaux, c’est-à-dire sans corriger l’effet de l’inflation, le PIB nippon avait été rétrogradé en 2023 au quatrième rang mondial, ayant été dépassé par l’Allemagne. C’est de nouveau le cas en 2024, en dépit d’un recul de 0,2% de l’économie allemande.