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Wall Street a chuté, plombé par Nvidia, le Nasdaq au plus bas depuis deux mois

La Bourse de New York a terminé en net recul jeudi, l’optimisme autour des résultats du géant américain des puces Nvidia n’ayant duré que quelques heures en raison des craintes trop fortes de survalorisation du secteur de l’intelligence artificielle (IA).L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a plongé de 2,15%, atteignant un plus bas depuis deux mois. Le Dow Jones a reculé de 0,84% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 1,55%.”Une matinée qui semblait parfaite pour les optimistes boursiers s’est transformée en cauchemar”, selon Jose Torres, d’Interactive Brokers.En début de journée, la place américaine était en nette progression, avançant de concert avec Nvidia, dont les résultats, publiés la veille en fin de journée avaient été bien accueillis.Figure de proue de l’IA et première capitalisation mondiale, Nvidia a annoncé mercredi un bond de son bénéfice net de 65% (sur un an) au troisième trimestre de son exercice décalé et relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour le trimestre suivant. Mais les cours de Wall Street ont ensuite inexorablement piqué du nez et l’indice de volatilité Vix, qui mesure la nervosité des investisseurs, a atteint un plus haut depuis cinq semaines.L’action de Nvidia, après avoir grimpé de plus de 5%, a finalement perdu 3,15% à 180,64 dollars. Dans son sillage, les autres valeurs des semiconducteurs ont été à la peine, à l’image de Micron (-10,87%) ou Broadcom (-2,14%).Les acteurs du marché “s’inquiètent de la forte augmentation des créances de Nvidia”, souligne auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Ces commandes de puces, annoncées mais pas encore payées, dépassaient les 33 milliards de dollars fin octobre, en hausse de plus de 40% depuis le premier trimestre.Elles dépassent même le bénéfice net du trimestre qui vient d’être clôturé.”Nous savons que l’IA est une bulle, car les valorisations sont absolument extraordinaires et, lorsqu’elles sont aussi élevées, elles ne sont pas viables”, juge Adam Sarhan.Selon lui, lorsque des technologiques aussi “disruptives” que celles-ci sont développées, elles ménent à des bulles financières “car les émotions prennent le dessus et ces actions deviennent surévaluées et surmédiatisées”.”La logique est mise de côté, les gens s’en moquent et paient trop cher”, ajoute l’analyste.Mais ces dernières semaines, un vent d’inquiétude a soufflé sur les marchés financiers, de plus en plus d’investisseurs s’inquiétant d’être allé trop vite, trop haut, au regard notamment des dépenses faramineuses engagées par les géants technologiques pour développer l’IA.L’intelligence artificielle “va très probablement rester, mais les actions liées à celle-ci, dont beaucoup sont surévaluées, risquent de disparaître”, prévient M. Sarhan.En parallèle, le marché doit digérer les seules données officielles sur l’emploi prises en compte pour la prochaine réunion monétaire de la banque centrale américaine (Fed).D’après, les données publiées jeudi par le département du Travail, le marché de l’emploi aux Etats-Unis a continué de se dégrader au mois de septembre, avec une progression à 4,4% du taux de chômage.Mais les créations d’emplois ont malgré tout progressé plus qu’attendu sur la période, avec 119.000 nouveaux emplois créés, nettement mieux que ce qu’attendaient les analystes.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait à 4,09%, contre 4,14% la veille en clôture.Ailleurs à la cote, la chaîne américaine d’hypermarchés Walmart a brillé (+6,46% à 107,11 dollars) après un troisième trimestre au-dessus des attentes. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 179,50 milliards de dollars (+5,8%), marqué par un essor de 27% des ventes en ligne dans le monde.Les résultats de Walmart sont particulièrement suivis par les investisseurs, car ils donnent une idée de la consommation des ménages américains.

De nouveau en redressement judiciaire, Alinea dans la tourmente

Cinq ans après un premier redressement judiciaire, Alinea, l’enseigne d’ameublement de la galaxie Mulliez, connait à nouveau le même sort, confrontée à un marché atone et payant des décisions stratégiques mal conduites, selon ses salariés.Le tribunal des affaires économiques de Marseille a assorti jeudi sa décision d’une période d’observation de 6 mois, laissant une chance à l’entreprise aux 36 magasins et 1.200 salariés d’élaborer un plan de reprise.La situation financière est néanmoins des plus préoccupantes: Alinea a enregistré un résultat net négatif de 47 millions d’euros en 2024, pour un chiffre d’affaires de 162 millions d’euros, bien loin des projets d’équilibre caressés en 2023 lorsqu’elle avait présenté son plan de transformation. Ce dernier était censé relancer la marque, trois ans après un premier redressement judiciaire, en pleine pandémie de Covid-19, lorsque l’entreprise fondée à Avignon en 1989 et dont le siège social est à Aubagne (Bouche-du-Rhône), près de Marseille, avait été finalement reprise par ses propres actionnaires. Une opération rendue possible par une ordonnance gouvernementale prise à la faveur de la crise sanitaire. Elle avait au passage perdu 17 magasins sur 26 et près de 1.000 salariés sur 1.800, avant d’intégrer dans son giron en 2023 une vingtaine de magasins Zodio (décoration), autre enseigne de la galaxie Mulliez. – “Situation pas perdue” -“Le concept aurait pu être bon, mais il fallait laisser le temps aux choses. Malgré des formations, les magasins Zodio ne pouvaient faire du chiffre rapidement, avec des gens n’ayant pas encore l’expérience et ne savaient pas vendre du canapé ou du lit”, déplore auprès de l’AFP une source syndicale.”Les cultures n’étaient pas les mêmes, c’était une embûche supplémentaire”, dans un marché de l’ameublement déjà très complexe, souligne aussi à l’AFP Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce. “Le ralentissement du secteur de la construction et de l’immobilier, depuis plusieurs années”, pèse en effet sur ce marché, en recul de 5,1% en 2024, explique cet expert. Et “avec un pouvoir d’achat tendu, les gens vont attendre avant de se décider à acheter un canapé à 2 ou 3.000 euros”. Surtout avec des revenus rognés par l’inflation des produits alimentaires en 2022 et 2023 et face à la concurrence de géants comme Ikea, voire But-Conforama, aux parcs de magasins beaucoup plus denses, et plus agressifs sur les prix. Sans parler, note encore cet expert, de l’agressivité des enseignes de bazar discount comme Action (850 magasins en France) ou du site internet Temu, sur le marché de la décoration du quotidien. Autant de vents contraires qui ont sapé les efforts réels de repositionnement de la marque vers le “lifestyle” et le moyen-haut de gamme.Sollicitée par l’AFP, la direction n’a pas souhaité faire de commentaire.Mais, assure la source syndicale, “elle a exprimé l’espoir de trouver un ou des repreneurs, même si pour l’instant elle est dans la confidentialité et nous ne pouvons rien savoir. Nous craignons cependant que cette éventuelle reprise ne soit que partielle et ne porte pas sur tous les magasins”.Le risque que la marque soit sacrifiée n’est pas à écarter, estime encore M. Rosenthal, notant par exemple l’intérêt d’Ikea de se développer dans les villes moyennes. Tout en relevant que “la situation n’est pas perdue, car il s’agit d’une marque avec une certaine notoriété”.Dans la galaxie Mulliez figurent de nombreuses enseignes comme Leroy Merlin, Decathlon, Kiabi, Boulanger ou Auchan.

La Bourse de Paris termine en hausse, modérant son optimisme après Nvidia

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,34% jeudi, soutenue dans un premier temps par l’enthousiasme suscité par les résultats de Nvidia.L’indice vedette CAC 40 a avancé de 27,30 points, terminant la séance à 7.981,07 points. Il avait reculé de 14,16 points (-0,18%) mercredi.Les Bourses mondiales ont connu un mouvement positif après la publication des résultats de Nvidia, avant que la tendance ne s’essouffle et qu’elle ne finisse même par se retourner sur les marchés américains.Nvidia a annoncé un bénéfice net pour le trimestre clôturé fin octobre qui a bondi de 65% sur un an, à 31,9 milliards de dollars, un chiffre d’abord salué à Wall Street, où l’action du groupe bondissait de plus de 5% en première partie de séance avant de basculer dans le rouge. Vers 17H45 GMT, le titre reculait de 1,66%.Le bond initial de l’action a apporté “un soutien bienvenu à des marchés qui, ces dernières semaines, s’inquiétaient de valorisations des valeurs technologiques très élevées, d’un enthousiasme excessif autour de l’IA et de la durabilité de la dynamique des bénéfices”, écrit Fawad Razaqzada, analyste de City Index.”Mais le problème est que, même si Nvidia pèse lourd, elle ne peut porter le marché qu’à un certain point (…) et la confiance dans le reste du secteur reste mitigée”, poursuit-il. La publication du rapport sur l’emploi américain pour le mois de septembre a été le second élément principal de la séance.Les créations d’emplois ont progressé plus qu’attendu sur la période, mais en parallèle, le taux de chômage est passé de 4,1% à 4,4% sur un an.”C’est finalement un rapport neutre qui ne change pas l’avis du marché quant au fait que la banque centrale américaine laisse ses taux inchangés” lors de sa prochaine réunion de politique monétaire en décembre, commente Andrea Tueni, analyste marchés de Saxo Banque.BNP Paribas rehausse des objectifs financiersLe groupe bancaire français BNP Paribas a bondi de 4,40% à 70,02 euros après avoir annoncé qu’il visait un ratio de solvabilité supérieur d’ici 2027. Les résultats de Valeo accueillis avec fracasL’équipementier automobile français Valeo a fortement baissé de 13,04%, à 10,40 euros, bien qu’il ait annoncé jeudi prévoir un retour à la hausse de son chiffre d’affaires en 2027, grâce aux commandes engrangées ces dernières années et à son positionnement “au cœur” de la voiture de demain.Elior saluéLe groupe français de restauration collective Elior s’est envolé de plus de 20% en séance avant de finalement terminer sur une hausse de 6,77% à 2,84 euros, au lendemain de l’annonce de son premier bénéfice net annuel depuis 2019, réalisé sur son exercice décalé 2024-2025.

La convocation de Shein devant les députés décalée au 2 décembre

“Pas en mesure” d’être présent le 26 novembre devant la commission du Développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale en raison d’une audience judiciaire le même jour, Shein est désormais convoqué le 2 décembre, a appris l’AFP jeudi.”Je prends acte du refus de Shein de répondre à la convocation” du 26, a indiqué à l’AFP la députée Sandrine Le Feur (Renaissance), présidente de cette commission. “Il y a une règle simple : la représentation nationale n’est pas optionnelle. Je leur ai proposé une nouvelle date de convocation”. Si le géant asiatique du commerce en ligne “continue à se soustraire à ses obligations”, la députée réitère sa volonté de saisir le procureur de la République.Shein ne dit pas refuser le principe d’une audition mais évoque un problème d’agenda: il est convoqué mardi matin devant le tribunal judiciaire de Paris, qui devra statuer sur la suspension du site en France après la découverte de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A.”Nous ne serons pas en mesure d’être présents le 26 novembre prochain compte tenu d’une échéance judiciaire”, écrit jeudi Shein dans un courrier adressé à la présidente de la commission, consulté par l’AFP.La nouvelle convocation est fixée au mardi 2 décembre à 16h30, selon un courrier de réponse consulté par l’AFP.Shein avait aussi décliné une audition le 18 novembre devant la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France, évoquant déjà l’échance judiciaire du 26.”Les sujets que nous devons aborder (conditions de production, environnement, respect des règles du commerce et protection des consommateurs) exigent transparence et responsabilité”, soulève Sandrine Le Feur. “Les questions des députés ne concernent pas les enquêtes judiciaires, ils connaissent le principe de la séparation des pouvoirs”.Dans un communiqué envoyé à l’AFP, Shein “réitère sa volonté de participer aux travaux de la commission”, “dans le respect des principes de séparation des pouvoirs”.La plateforme, aussi visée par une enquête confiée à l’Office des mineurs, a suspendu les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa “marketplace”, ainsi que celles hors habillement.Par ailleurs jeudi, une proposition de résolution européenne a été déposée à l’Assemblée nationale par des députés de tous bords, exceptés les groupes LFI, RN et UDR, a annoncé Olivia Grégoire, députée EPR, réclamant plus de fermeté envers certaines plateformes. Elle sera examinée mercredi.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, soutenues par les résultats spectaculaires du géant américain des puces électroniques Nvidia, la première capitalisation boursière du monde, à plus de 4.500 milliards de dollars.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,34%, Londres a avancé de 0,21% et Francfort a gagné 0,50%.

Meubles: l’enseigne Alinea (1.200 salariés) de nouveau en redressement judiciaire (sources concordantes)

L’enseigne française d’ameublement de la galaxie Mulliez, Alinea (1.200 salariés), a été placée jeudi en redressement judiciaire par le tribunal des activités économiques de Marseille, cinq ans après avoir déjà connu le même sort, a-t-on appris de sources concordantes.Le redressement judiciaire de l’entreprise en grande difficulté financière (-47 millions d’euros de résultat net en 2024 pour 162 millions d’euros de chiffre d’affaires), sera assorti d’une période d’observation de 6 mois, selon la décision du tribunal, communiquée à l’AFP de sources syndicale et proche du dossier.La marque compte 36 magasins et espérait atteindre la rentabilité en 2024, selon les prévisions affichées en 2023, lorsqu’elle avait présenté son plan prévoyant la transformation d’une vingtaine de magasins Zodio (également galaxie Muliez) en enseignes Alinea.Fondée en 1989 à Avignon, Alinea avait déjà été placée en redressement judiciaire en 2020 en pleine pandémie de Covid-19.Elle avait été finalement reprise par ses propres actionnaires, opération rendue possible par une ordonnance gouvernementale prise à la faveur de la crise sanitaire, perdant au passage 17 magasins sur 26 et près de 1.000 salariés sur 1.800.”La direction a exprimé l’espoir de trouver un ou des repreneurs, mais pour l’instant elle est dans la confidentialité et nous ne pouvons rien savoir. Nous craignons cependant que cette éventuelle reprise ne soit que partielle, et ne porte pas sur tous les magasins”, s’est inquiétée auprès de l’AFP la source syndicale.

Wall Street ouvre en nette hausse, poussée par Nvidia

La Bourse de New York évoluait en hausse jeudi, portée par les bons résultats du géant des puces Nvidia, qui rassurent les marchés quant à l’avenir du secteur de l’intelligence artificielle (IA).Vers 15H00 GMT, l’indice Nasdaq -à forte coloration technologique- gagnait 2,43%, l’indice élargi S&P 500 progressait de 1,83% et le Dow Jones prenait 1,47%.”Nvidia a répondu aux attentes, dépassant les prévisions de bénéfices et, plus important encore, publiant des prévisions solides”, résument les analystes de Briefing.com.Figure de proue de l’IA et première capitalisation mondiale, Nvidia a annoncé mercredi un bond de son bénéfice net de 65% (sur un an) au troisième trimestre de son exercice décalé et relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour le trimestre suivant. Ces performances ont ravi Wall Street, minée ces derniers jours par les craintes sur les niveaux de valorisations des entreprises de l’intelligence artificielle.Les performances de Nvidia “donnent aux investisseurs l’espoir que le +boom+ autour de l’IA se poursuive”, commente auprès de l’AFP Kim Forrest, de Bokeh Capital Partner.”La demande est manifestement robuste” et “nous ne voyons aucune raison de s’inquiéter d’une +bulle IA+”, ajoute John Belton, de Gabelli Funds.Le titre Nvidia gagnait 4,18% à 194,32 dollars vers 15H00 GMT.Il emportait avec lui une partie du secteur de la tech américaine, à l’instar de Broadcom (+4,69%), Microsoft (+1,33%), Meta (+2,54%) et Alphabet (+3,28%).Dans le même temps, la place new-yorkaise a accueilli les chiffres de l’emploi en septembre, les seuls que connaîtra la Réserve fédérale (Fed) avant sa réunion de politique monétaire de décembre.Le marché du travail aux Etats-Unis a continué de se dégrader au mois de septembre, avec une progression à 4,4% du taux de chômage, selon les données publiées jeudi par le département du Travail, avec plus de six semaines de retard du fait de la paralysie budgétaire (“shutdown”).Mais les créations d’emplois ont malgré tout progressé plus qu’attendu sur la période, avec 119.000 nouveaux emplois créés, nettement mieux que ce qu’attendaient les analystes.Ce rapport “n’a pas apporté de clarification sur ce que fera la Fed” lors de sa dernière réunion de l’année, ont souligné les analystes de Wells Fargo.Les acteurs du marché sont partagés quant à l’issue du prochain rendez-vous de l’institution monétaire, les 9 et 10 décembre, selon l’outil de veille CME Fedwatch.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait légèrement à 4,11%, contre 4,14% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, la chaîne américaine d’hypermarchés Walmart brillait (+6,12% à 106,77 dollars) après un troisième trimestre au-dessus des attentes. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 179,50 milliards de dollars (+5,8%), marqué par un essor de 27% des ventes en ligne dans le monde.Les résultats de Walmart sont particulièrement suivis par les investisseurs, car ils donnent une idée de la consommation des ménages américains.Le géant américain des télécoms Verizon évoluait dans le rouge (-0,84% à 40,84 dollars) après avoir annoncé jeudi la suppression de 13.000 postes dans un contexte de compétition accrue entre opérateurs aux Etats-Unis. Il s’agit de la plus large réduction d’effectifs de l’histoire de l’entreprise.

Lourde condamnation pour Meta en Espagne qui devra indemniser les médias pour “concurrence déloyale”

La justice espagnole a condamné Meta, maison-mère de Facebook et d’Instagram, à verser en tout plus de 540 millions d’euros à des médias locaux pour “concurrence déloyale”, pour avoir enfreint la réglementation sur la protection des données personnelles, une décision qui pourrait faire date.Le géant technologique était poursuivi pour avoir utilisé les données des internautes entre 2018 et 2023 sans leur consentement afin de créer des profils publicitaires individualisés et en avoir tiré un énorme profit au détriment des médias espagnols qui respectaient la législation en matière de protection de la vie privée. A l’origine de la plainte, plusieurs médias dont les membres de l’Association des médias d’information (AMI), qui s’est félicitée d’une “victoire essentielle pour le journalisme, la concurrence et la démocratie”.Mercredi, le tribunal de commerce de Madrid a donc condamné Meta “à payer 479 millions d’euros à 87 éditeurs de presse numérique espagnole et agences de presse membres de l’AMI pour avoir obtenu un avantage concurrentiel significatif en réalisant de la publicité sur ses réseaux sociaux Facebook et Instagram en violation du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)”, selon un communiqué.La décision mentionne également plus de 60 millions d’euros au titre des intérêts légaux qui s’ajoutent à cette somme, ainsi que l’indemnisation de l’agence Europa Press, non membre de l’AMI.Meta a de son côté annoncé qu’elle ferait appel de ce jugement, qu’elle juge “infondé” et qui “ignore délibérément le fonctionnement de l’industrie de la publicité en ligne”.Le groupe affirme “respecter toutes les lois” et “mettre à disposition des utilisateurs une gamme d’outils pour contrôler leur expérience sur nos services”.- “Profilage massif” -Pendant le procès début octobre, l’AMI avait dénoncé le “profilage massif du comportement de tous les internautes (…) sans les en voir avoir informés ni obtenu le consentement des citoyens”, qui lui avait permis de vendre ensuite de la “publicité segmentée”.En face, les dirigeants de Meta en Espagne avaient argué que ce n’était pas tant les données des utilisateurs qui comptaient, que les algorithmes utilisés pour rendre les annonces pertinentes pour chaque internaute.Pour parvenir à établir le montant du préjudice, le juge a dû faire un calcul étant donné que Meta “n’a pas fourni au tribunal les comptes de ses activités en Espagne”, explique le communiqué du tribunal.Le juge s’est donc appuyé sur les données fournies par la presse numérique espagnole, et a conclu que pendant les cinq années qu’a duré l’infraction (du 25/05/2018, date d’entrée en vigueur du RGPD, au 01/08/2023, date à laquelle Meta propose à l’utilisateur de donner ou non son consentement), Meta avait gagné en Espagne avec son activité publicitaire en ligne plus de 5,281 milliards d’euros.Il a donc évalué le manque à gagner pour les “autres concurrents du marché publicitaire espagnol” dû aux actions de Meta et la “perte de revenus en publicité numérique” et a conclu à la somme de 479 millions d’euros pour l’AMI,  2,57 millions pour Europa Press et 13.563 euros pour Radio Blanca.- Enquête parlementaire -Parmi l’AMI figurent Prisa, propriétaire du quotidien El Pais et du journal sportif AS, mais aussi Godo (La Vanguardia, Mundo deportivo…), Unidad Editorial (El Mundo, Marca) et Vocento, qui publie le quotidien conservateur ABC.Le tribunal précise par ailleurs qu’une plainte similaire est en cours en France et que ce jugement souligne “le rôle fondamental de la législation en matière de concurrence dans le contrôle des abus liés au traitement illicite des données personnelles et le pouvoir informatif et économique immense des géants technologiques”.Reporters sans frontières (RSF) a salué cette décision qui condamne “le rapport de force disproportionné entre Meta et les médias espagnols” et “ouvre la voie à une offensive efficiente contre la concurrence déloyale des plateformes en Europe vis-à-vis des médias d’information.”Mercredi, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avait annoncé l’ouverture d’une enquête parlementaire sur Meta et la convocation prochaine de dirigeants du groupe au Parlement afin de vérifier si l’entreprise avait violé la vie privée de millions d’utilisateurs via un système caché sur les dispositifs Android.

Respirer un air pollué au travail peut causer une maladie respiratoire grave, dit une agence sanitaire

Etre exposé à des polluants, vapeurs, gaz, particules ou fumées, en travaillant dans l’agriculture ou l’industrie peut causer une BPCO, une maladie respiratoire “souvent associée au tabagisme” et “largement sous-diagnostiquée” en France, dont la reconnaissance de l’origine professionnelle doit être améliorée, affirme une agence sanitaire.Dans un avis publié mercredi, fondé sur l’analyse des études scientifiques existantes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) établit “un lien causal avéré entre les expositions professionnelles aux vapeurs, gaz, particules, fumées (ou VGPF) et le développement de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie grave, quatrième cause de décès dans le monde. Celle-ci se manifeste par des symptômes respiratoires chroniques – essoufflement progressif, toux, infections respiratoires à répétition – et provoque “un déclin accéléré de la fonction respiratoire” puis l’apparition d’autres affections concomitantes: infections pulmonaires, problèmes cardiaques.”En raison de sa progression insidieuse et lente”, cette maladie respiratoire est “fortement sous-diagnostiquée” et les patients “consultent souvent tardivement, lorsque leur capacité respiratoire est déjà significativement altérée”, souligne l’Anses. A la veille de la journée mondiale de la BPCO, l’agence sanitaire annonce avoir établi, en analysant de nombreuses études sur des travailleurs, que cette affection peut être causée lors d’une exposition professionnelle aux VGPF. Cet indicateur regroupe une grande variété de polluants émis dans l’air.Il s’agit de particules minérales (silice, charbon…), de particules organiques (végétaux, moisissures…), de gaz, de vapeurs et de fumées, provenant de “réactions thermiques ou chimiques, d’actions mécaniques ou de combustion de matériaux”.Les métiers exposés se retrouvent dans de nombreux secteurs: mines et carrières, travaux de BTP, fonderies, sidérurgie, cokeries, industries textile et chimique, secteur agricole.”Nous avons identifié un certain nombre de travaux exposants: ceux impliquant de manipuler des végétaux, d’intervenir dans des locaux hébergeant des animaux, ou encore des procédés de meulage, de ponçage où la dégradation thermique met des particules en suspension”, explique à l’AFP Amandine Paillat, adjointe à la cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés à l’air au sein de l’Anses.- Batailles féroces -Si “le tabagisme, y compris passif, est le principal facteur de risque identifié” aujourd’hui, des études estiment à “environ 15% la part des BPCO d’origine professionnelle” et montrent que certains secteurs agricoles et industriels sont “associés à un risque accru de survenue de cette pathologie”.Au vu des données scientifiques et “face à la variété des polluants et des travaux” susceptibles de la provoquer, l’Anses recommande “la mise en discussion de la création d’un tableau unique de maladie professionnelle” pour la BPCO.Car il existe aujourd’hui des tableaux pour les seules “infections respiratoires consécutives à l’inhalation de poussière de textile végétal” ainsi que pour “la BPCO du mineur de charbon et celle du mineur de fer”, précise Mme Paillat.Créer un tableau unique permettra de faciliter les démarches de reconnaissance des malades.Une maladie est dite “professionnelle” lorsqu’elle est la conséquence de l’exposition habituelle d’un travailleur à un risque physique, chimique ou biologique et si elle figure dans l’un des tableaux -souvent obsolètes car rarement mis à jour- du régime général ou agricole de la Sécurité sociale, issus de la négociation entre syndicats et patronat.Quand il n’existe pas de tableau, des médecins étudient le dossier et se prononcent sur le lien entre le travail et la pathologie, dans un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Le travailleur doit alors prouver un “lien direct et essentiel” entre les deux.Mais “la création ou la modification de tableaux de maladies professionnelles, objet de batailles féroces au sein de la commission” où siègent des représentants des travailleurs et des employeurs, “est extrêmement lente, toujours en décalage avec les connaissances médicales et scientifiques”, observe l’historienne et sociologue Anne Marchand dans “Mourir de son travail aujourd’hui, un fléau évitable” (éditions de l’Atelier).”Il faut réduire le sous-diagnostic de cette maladie”, résume Mme Paillat, “la prendre en charge plus précocement” avec un meilleur dépistage, chez le généraliste et par la médecine du travail.