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Transmission d’entreprises: les députés resserrent les règles du pacte Dutreil

Les députés ont voté lundi pour mieux encadrer le pacte Dutreil, qui facilite la transmission d’une entreprise familiale, afin d’éviter que ce dispositif fiscal soit détourné pour réduire les droits de succession sur des biens personnels.Le Pacte Dutreil, créé par la loi du même nom en 2003, exonère à 75% de droits de succession la transmission d’une entreprise aux descendants, sous réserve qu’ils la conservent un certain nombre d’années.Mais son efficience est contestée, avec une importante perte de recettes pour l’Etat, révèlent plusieurs études (dont un rapport de la Cour des comptes à paraitre dans les semaines à venir, aux conclusions déjà dévoilées par Le Monde) et des cas d’optimisation fiscale documentés. Par exemple lorsque les contribuables font bénéficier de l’abattement des biens sans rapport avec l’entreprise. Ainsi, l’Assemblée nationale a voté pour supprimer les biens non-professionnels des exonérations permises par le pacte. “Il s’agit de corriger un scandale”, s’est exclamé le député communiste Emmanuel Maurel dans l’hémicycle, prenant l’exemple “d’un chalet avec un bureau dedans” qui pourrait ainsi bénéficier d’une exonération. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a plaidé pour qu’une liste des biens personnels et somptuaires à exclure du dispositif soit précisée dans le texte du budget lors de la suite de l’examen parlementaire.La mesure a été adoptée à 94 voix contre 49. La gauche a voté pour, les députés du camp gouvernemental étaient divisés. Le Rassemblement national s’est abstenu.Les députés ont également voté pour augmenter de deux ans la durée de détention minimale des actions transmises dans le cadre du pacte Dutreil. Mais pour les députés de gauche qui souhaitaient réformer en profondeur ce pacte – car ils y voient une niche fiscale profitant surtout aux plus riches – il ne s’agit-là que d’une “réforme à la marge”.Le coût pour les finances publique du pacte Dutreil, longtemps estimé à 800 millions d’euros, aurait engendré une perte de recettes fiscales de 5,5 milliards d’euros en 2024, selon la synthèse du rapport consulté par Le Monde.Pour le député LFI Eric Coquerel, président de la commission des Finances, l’optimisation est toujours “possible sur les biens professionnels” et il aurait fallu l’encadrer encore bien davantage. D’après Le Monde, La Cour des comptes préconiserait de réduire le taux d’abattement si l’entreprise était revendue juste après la fin de la période durant laquelle les bénéficiaires sont tenus d’en conserver la propriété.Le député de droite Sylvain Berrios (Horizons) a fustigé des élus de gauche qui “s’acharnent à vouloir casser l’entreprise familiale en France qui représente le cœur de notre économie”.

La Bourse de Paris termine atone, dans une séance de transition

La Bourse de Paris a terminé en timide baisse lundi, dans une séance de transition sans publications d’entreprises ou indicateurs majeurs, rattrapée par le sentiment mitigé à Wall Street.L’indice vedette de la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,14%, soit une perte de 11,28 points, pour s’établir à 8.109,79 points. Vendredi, l’indice CAC 40, avait conclu en baisse de 0,44%, pour s’établir à 8.121,07 points.”L’Europe n’a pas grand-chose de nouveau à se mettre sous la dent ni en termes de politique monétaire”, ni en termes de résultats d’entreprises, souligne Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché à IG France interrogé par l’AFP.Et “avec l’absence de vraies nouvelles nouvelles sur l’Europe”, “on a l’impression que la tendance américaine a rattrapé les marchés européens cette après-midi”, poursuit-il.Car hors secteur technologique, l’humeur reste morose aux Etats-Unis, avec dans les “rares indicateurs publiés aux États-Unis”, l’indice ISM d’activité manufacturière aux Etats-Unis pour le mois d’octobre ressorti à 48,7 points, soit sensiblement en deçà des 49,5 attendus par les économistes, note-t-il.”On pourrait être tenté de surréagir à des données qui d’ordinaire ne font pas tant réagir, en l’absence d’autres données officielles à se mettre sous la dent” en plein “shutdown”, une paralysie des services publics en passe de devenir la plus longue de l’histoire américaine, souligne Alexandre Baradez.- Feu vert pour Renault -Les constructeurs automobiles français Renault Group et chinois Geely, déjà partenaires au sein d’une coentreprise de moteurs, ont finalisé un accord pour une coopération poussée au Brésil, avec une entrée de Geely dans l’actionnariat de la filiale brésilienne de Renault, ont-ils annoncé lundi.Geely devient actionnaire à hauteur de 26,4% dans Renault do Brasil. Le montant de la transaction n’est pas communiqué, a indiqué Renault. Le titre Renault a terminé en hausse de 2,23% à 34,45 euros.

Kimberly-Clark (Kleenex) rachète Kenvue, fabricant du Tylenol, valorisé 48,7 milliards de dollars

Le géant américain des produits d’hygiène Kimberly-Clark et le laboratoire de santé Kenvue, fabricant du Tylenol (paracétamol), ont annoncé lundi leur projet de rapprochement qui valorise ce dernier 48,7 milliards de dollars.Avec cette opération, Kimberly-Clark met la main sur l’ancienne division santé grand public de Johnson & Johnson (J&J) et sur son médicament phare, le Tylenol, accusé sans aucune preuve scientifique par l’administration Trump de causer l’autisme chez les enfants de femmes l’ayant utilisé lorsqu’elles étaient enceintes.Kenvue avait chuté à Wall Street début septembre après la parution d’informations de presse assurant que le ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr allait lier le Tylenol au développement de l’autisme chez l’enfant.Le 22 septembre, le président Donald Trump lui-même a déconseillé le paracétamol aux femmes enceintes, l’associant aussi à un risque d’autisme élevé pour les enfants. Aucun lien de causalité n’a jamais été prouvé entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et l’autisme.L’OMS s’est exprimée fin septembre pour affirmer l’absence de lien avéré. L’Agence européenne des médicaments et le régulateur britannique du médicament ont eux aussi réaffirmé que le paracétamol pouvait être utilisé par les femmes enceintes.Pour autant, le procureur général du Texas Ken Paxton, républicain et allié du président américain, a lancé il y a quelques jours des poursuites contre J&J et Kenvue, les accusant de “marketing trompeur” pour avoir affirmé que le Tylenol “était sans danger pour les femmes enceintes”.- Produits du quotidien -“Nous sommes ravis de réunir deux entreprises emblématiques pour créer un leader mondial de la santé et du bien-être”, a fait valoir Mike Hsu, le PDG de Kimberly-Clark, cité dans le communiqué, évoquant “l’importante transformation” du groupe ces dernières années “pour pivoter vers des activités à plus forte croissance et des marges plus importantes”.C’est lui qui prendra la tête du nouveau groupe et trois membres du conseil d’administration de Kenvue – créé en février 2022 – se joindront à celui de Kimberly-Clark dans son nouveau périmètre, dont le siège restera à Irving (Texas).”Notre association avec Kimberly-Clark unit deux portefeuilles hautement complémentaires, remplis de marques emblématiques et appréciées ainsi que d’essentiels du quotidien auxquels les gens font confiance et sur lesquels ils comptent tout au long de leur vie”, a aussi souligné Kirk Perry, directeur général de Kenvue.L’opération sera réalisée en partie en titres – 0,14625 action KC pour une action Kenvue – et en partie en liquide – 3,50 dollars par action -, ce qui fait que les actionnaires de Kenvue vont se partager d’entrée de jeu une enveloppe de 6,8 milliards de dollars.Les analystes de TD Cowen soulignent dans une note que cela représente une prime de 46% par rapport au cours de clôture de Kenvue vendredi.Vers 17H10 GMT, l’action Kenvue bondissait de 16,31% mais celle de Kimberly-Clark perdait 12,61%, à la Bourse de New York.Pour TD Cowen, cette baisse résulte “probablement d’inquiétudes liées aux poursuites contre Kenvue, à la complexité du groupe combiné et aux efforts qui vont être nécessaires pour redresser de nombreuses marques en difficultés de Kenvue”.A l’issue de l’opération, le capital du nouveau groupe sera détenu à environ 54% par les actionnaires de Kimberly-Clark et à 46% par ceux de Kenvue.Selon le communiqué, la nouvelle société combinée générera un chiffre d’affaires d’environ 32 milliards de dollars en 2025 et un résultat d’exploitation à données comparables d’environ 7 milliards de dollars.L’opération doit être finalisée au second semestre 2026, après obtention du feu vert des actionnaires des deux entreprises et des autorités réglementaires.Elle devrait générer 2,1 milliards de dollars de synergies nettes par an – dont 1,9 milliard au niveau des coûts – et être positive sur le bénéfice net par action à données comparables d’ici à la deuxième année de la fusion.Le nouveau groupe va posséder dix marques générant chacune au moins un milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel (Huggies, Neutrogena, Johnson’s, Listerine, Tylenol, Kleenex, Scott, Cottonelle, Kotex et Depend).

Les Bourses européennes terminent divisées, dans une séance d’attente

Les Bourses européennes ont terminé divisées et sans grand entrain, dans une séance de transition avant des résultats d’entreprises attendus plus tard dans la semaine.La Bourse de Paris a terminé en timide baisse (-0,14%) tout comme Londres (-0,16%) quand Francfort a gagné 0,73% et Milan 0,11%.

Poupées sexuelles: Shein sous la menace d’une interdiction

A deux jours de l’ouverture de son magasin parisien au BHV, Shein doit se défendre sur un nouveau front: le géant asiatique de la vente en ligne a commercialisé des poupées sexuelles d’apparence enfantine et risque un bannissement en cas de récidive.”Si ces comportements sont répétés, nous serons en droit, et je le demanderai, qu’on interdise l’accès de la plateforme Shein au marché français”, a déclaré le ministre de l’Économie Roland Lescure sur BFMTV et RMC lundi.Samedi, la direction générale de la Répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé avoir signalé à la justice la vente de “poupées sexuelles d’apparence enfantine” sur le site de Shein.Le spécialiste de la mode jetable ultra-éphémère a indiqué dimanche que les produits ont été “immédiatement retirés”.M. Lescure rétorque que l’État peut interdire une plateforme en cas de récidive ou de non-retrait rapide des contenus illégaux “pour des actes terroristes, pour le trafic de stupéfiants et pour des objets pédopornographiques”.”C’est tout à fait inacceptable et soulève la question, plus généralement, de la manière dont le marché unique européen, dont notre marché intérieur, est envahi par des produits contrefaits”, a également réagi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en déplacement dans le Loiret.Shein, qui n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat lundi, sera convoqué devant les députés sous “quinze jours”. L’entreprise sera auditionnée par la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France, qui cherche à “obtenir des réponses précises sur la transparence des chaînes d’approvisionnement de SHEIN, ses procédures de contrôle interne et les mesures correctrices mises en œuvre”, a déclaré lundi dans un communiqué le rapporteur de cette mission d’information.- “Prédateurs” -“Il y en a marre parce que ce ne sont pas des objets comme les autres”, a condamné sur BFM la haute-commissaire à l’Enfance Sarah El-Haïry. “Ce sont des objets pédocriminels sur lesquels des prédateurs s’entraînent, malheureusement, parfois avant de passer à des sévices sur des enfants”, a-t-elle ajouté.D’autres procédures sont en cours concernant d’autres plateformes, a-t-elle précisé, alors que le site AliExpress vendait les mêmes poupées que Shein, a révélé RMC.”Les annonces concernées ont été retirées dès que nous en avons eu connaissance”, a réagi AliExpress dans un communiqué transmis à l’AFP. Pour Arnaud Gallais, fondateur de Mouv’Enfants, un collectif qui lutte contre les violences sexuelles sur les mineurs, Shein “ment”: “Les poupées sont toujours en vente sur la plateforme, sur Shein en Grande-Bretagne, Espagne, Chili, vous les trouvez, et avec un VPN vous pouvez les faire livrer en France”, s’inquiète-t-il auprès de l’AFP.”Au domicile de Joël Le Scouarnec, le médecin qui a fait plus de 300 victimes, on a retrouvé une collection de poupées sexuelles à l’effigie d’enfants”, rappelle-t-il en référence à l’ancien chirurgien, condamné à 20 ans de prison pour viols et agressions sexuelles. Le collectif était devant le BHV lundi pour dénoncer le partenariat avec Shein.Les faits ont été signalés au procureur de la République. Selon une source au ministère de l’Economie, le dossier est dans les mains du parquet de Paris.Le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, l’Arcom, confirme lundi à l’AFP avoir été saisi.- “Provoc'” -Entreprise aux racines chinoises qui a conquis le marché mondial de l’ultra fast-fashion, Shein s’est implantée progressivement dans le paysage du commerce en ligne depuis son arrivée en France en 2015. Régulièrement accusée de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de conditions de travail indignes, Shein a prévu d’ouvrir mercredi son tout premier magasin physique pérenne au BHV, historique grand magasin.Sur la devanture du BHV, le patron de Shein Donald Tang et celui de la société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV, Frédéric Merlin, s’affichent tout sourire sur une immense affiche.S’il juge “indécent” et “inacceptable” la vente de ces poupées, Frédéric Merlin a défendu lundi le partenariat avec Shein. “Le principe même de notre partenariat est clair: seuls les vêtements et articles conçus et produits directement par SHEIN pour le BHV seront vendus en magasin”, assure-t-il. “Aucun produit issu de la marketplace internationale de SHEIN n’est concerné.”L’association Origine France Garantie appelle, elle, au boycott médiatique de Shein, dont l’ouverture du magasin est prévue à la veille du salon du Made in France, à Paris de jeudi à dimanche.

Poupées sexuelles: Shein sous la menace d’une interdiction

A deux jours de l’ouverture de son magasin parisien au BHV, Shein doit se défendre sur un nouveau front: le géant asiatique de la vente en ligne a commercialisé des poupées sexuelles d’apparence enfantine et risque un bannissement en cas de récidive.”Si ces comportements sont répétés, nous serons en droit, et je le demanderai, qu’on interdise l’accès de la plateforme Shein au marché français”, a déclaré le ministre de l’Économie Roland Lescure sur BFMTV et RMC lundi.Samedi, la direction générale de la Répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé avoir signalé à la justice la vente de “poupées sexuelles d’apparence enfantine” sur le site de Shein.Le spécialiste de la mode jetable ultra-éphémère a indiqué dimanche que les produits ont été “immédiatement retirés”.M. Lescure rétorque que l’État peut interdire une plateforme en cas de récidive ou de non-retrait rapide des contenus illégaux “pour des actes terroristes, pour le trafic de stupéfiants et pour des objets pédopornographiques”.”C’est tout à fait inacceptable et soulève la question, plus généralement, de la manière dont le marché unique européen, dont notre marché intérieur, est envahi par des produits contrefaits”, a également réagi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en déplacement dans le Loiret.Shein, qui n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat lundi, sera convoqué devant les députés sous “quinze jours”. L’entreprise sera auditionnée par la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France, qui cherche à “obtenir des réponses précises sur la transparence des chaînes d’approvisionnement de SHEIN, ses procédures de contrôle interne et les mesures correctrices mises en œuvre”, a déclaré lundi dans un communiqué le rapporteur de cette mission d’information.- “Prédateurs” -“Il y en a marre parce que ce ne sont pas des objets comme les autres”, a condamné sur BFM la haute-commissaire à l’Enfance Sarah El-Haïry. “Ce sont des objets pédocriminels sur lesquels des prédateurs s’entraînent, malheureusement, parfois avant de passer à des sévices sur des enfants”, a-t-elle ajouté.D’autres procédures sont en cours concernant d’autres plateformes, a-t-elle précisé, alors que le site AliExpress vendait les mêmes poupées que Shein, a révélé RMC.”Les annonces concernées ont été retirées dès que nous en avons eu connaissance”, a réagi AliExpress dans un communiqué transmis à l’AFP. Pour Arnaud Gallais, fondateur de Mouv’Enfants, un collectif qui lutte contre les violences sexuelles sur les mineurs, Shein “ment”: “Les poupées sont toujours en vente sur la plateforme, sur Shein en Grande-Bretagne, Espagne, Chili, vous les trouvez, et avec un VPN vous pouvez les faire livrer en France”, s’inquiète-t-il auprès de l’AFP.”Au domicile de Joël Le Scouarnec, le médecin qui a fait plus de 300 victimes, on a retrouvé une collection de poupées sexuelles à l’effigie d’enfants”, rappelle-t-il en référence à l’ancien chirurgien, condamné à 20 ans de prison pour viols et agressions sexuelles. Le collectif était devant le BHV lundi pour dénoncer le partenariat avec Shein.Les faits ont été signalés au procureur de la République. Selon une source au ministère de l’Economie, le dossier est dans les mains du parquet de Paris.Le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, l’Arcom, confirme lundi à l’AFP avoir été saisi.- “Provoc'” -Entreprise aux racines chinoises qui a conquis le marché mondial de l’ultra fast-fashion, Shein s’est implantée progressivement dans le paysage du commerce en ligne depuis son arrivée en France en 2015. Régulièrement accusée de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de conditions de travail indignes, Shein a prévu d’ouvrir mercredi son tout premier magasin physique pérenne au BHV, historique grand magasin.Sur la devanture du BHV, le patron de Shein Donald Tang et celui de la société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV, Frédéric Merlin, s’affichent tout sourire sur une immense affiche.S’il juge “indécent” et “inacceptable” la vente de ces poupées, Frédéric Merlin a défendu lundi le partenariat avec Shein. “Le principe même de notre partenariat est clair: seuls les vêtements et articles conçus et produits directement par SHEIN pour le BHV seront vendus en magasin”, assure-t-il. “Aucun produit issu de la marketplace internationale de SHEIN n’est concerné.”L’association Origine France Garantie appelle, elle, au boycott médiatique de Shein, dont l’ouverture du magasin est prévue à la veille du salon du Made in France, à Paris de jeudi à dimanche.

Budget: la gauche boycotte une réunion de négociation, les débats s’étirent en longueur

Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État, sans espoir de voter sur ce premier volet mardi comme initialement prévu. Mais alors que la gauche a refusé de participer à une nouvelle négociation avec le gouvernement, il semble peu probable que le texte puisse trouver une majorité dans l’hémicycle.Au menu lundi à l’Assemblée, la poursuite des discussions sur la justice fiscale, avec notamment des amendements sur la taxation des plus-values immobilières ou les droits de succession. Les députés ont notamment adopté un amendement RN rétablissement “l’exit tax” (taxe d’expatriation) dans sa version d’origine sarkozyste.Reconnaissant les limites de la discussion budgétaire pour parvenir à une copie d’ensemble cohérente, le Premier ministre a demandé vendredi “à l’ensemble des ministres concernés” de réunir les représentants des groupes pour “essayer de se mettre d’accord sur les grands principes de l’atterrissage d’un texte pour la Sécurité sociale et pour le projet de loi de finances”.Las. La gauche a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à la réunion organisée à la mi-journée au ministère des Relations avec le Parlement, en raison de la présence du Rassemblement national. Outre le RN, son allié l’UDR d’Eric Ciotti, le groupe indépendant Liot et les représentants du socle commun s’y sont en revanche rendus. A ce stade, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, on est loin “du budget Frankenstein” que la confusion fiscale des derniers jours pourrait laisser croire. “Nous sommes précisément à 4,7% (du PIB) de déficit”, soit l’objectif initial du gouvernement, a-t-elle indiqué à la reprise des débats à l’Assemblée. “Ce qui veut dire qu’il y a encore de la marge de manœuvre” lors de la navette parlementaire, a-t-elle souligné, le gouvernement s’étant laissé la possibilité d’aller jusqu’à “moins de 5%”.Côté entreprises, “il y a eu des hausses d’impôts de 2,5 milliards pour les multinationales. Il y a eu des baisses aussi à peu près de 3 milliards de moins pour les PME”, a-t-elle résumé.Ce calcul exclut cependant “quatre taxes” (sur les multinationales, les rachats d’actions, les super dividendes notamment) que le gouvernement juge inapplicables ou contraires au droit européen.Côté ménages, il y aurait “à peu près 2 milliards de moins d’impôt, notamment du fait du dégel du barème de l’impôt sur le revenu” et de l’autre “un ensemble de mesures sur les plus fortunés qui représenteraient plus que l’ISF avant 2017”. Ces mesures devraient rapporter entre 5 et 6 milliards d’euros, contre 5,1 pour l’ISF.- Délais et votes incertains -Mais les délais d’examen de ce budget de l’Etat seront-ils tenus et sera-t-il in fine voté? Les discussions vont s’interrompre lundi soir pour laisser place à celles sur le budget de la Sécurité sociale. Elles reprendront le 12 novembre, jusqu’au plus tard le 23 novembre à minuit – les délais constitutionnels obligeant alors le gouvernement à transmettre le texte au Sénat. Le gouvernement tablait lundi sur un vote le 17 novembre pour la partie “recettes” du budget de l’Etat mais pour le président de la commission des Finances Éric Coquerel “on va tout droit sur le fait de ne pas voter”.Si les délais sont tenus, l’adoption du texte nécessiterait l’abstention des socialistes et des écologistes (et le vote positif de toute la coalition gouvernementale). Or rien n’est moins sûr, à gauche comme à droite. Le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR), a déjà anticipé son rejet: “Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”.Tempérant la position du chef des députés socialistes Boris Vallaud, pour qui en l’état, le groupe voterait contre le texte, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé lundi que, si la voie était “étroite” vers une adoption, un “chemin” lui semblait encore “possible”.S’attirant les critiques de la France insoumise. “J’appelle ça les idiots utiles du macronisme”, a réagi M. Coquerel devant la presse.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale et la navette parlementaire se poursuivrait. Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option, en cas de rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.

Wall Street sans direction claire, la tech toujours recherchée

La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé lundi, continuant de profiter de l’optimisme autour des valeurs technologiques, sur fond de paralysie budgétaire persistante aux Etats-Unis, qui limite l’accès à certaines données économiques précieuses.Vers 14H50 GMT, le Dow Jones perdait 0,33%, l’indice Nasdaq -à forte coloration technologique- avançait de 0,71% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,12%.Wall Street a “connu une semaine record (…) grâce à une solide croissance des bénéfices” et “à la dynamique des investissements dans l’IA” (intelligence artificielle), explique Patrick O’Hare, de Briefing.com.”Certaines actions individuelles ont peut-être déçu, mais dans l’ensemble et pour le moment, la saison des résultats a été très bonne”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.La place américaine a notamment salué la semaine passée les résultats trimestriels meilleurs qu’attendus d’Amazon (+9,58% vendredi à la clôture) qui a affiché une nette croissance des revenus de l’informatique à distance (cloud).Lundi, le géant du commerce et de l’informatique en ligne brillait encore (+4,94% à 256,28 dollars) après l’annonce qu’OpenAI, géniteur de ChatGPT, allait acheter à Amazon 38 milliards de dollars de capacités pour développer son IA.”Le plus gros de la saison des résultats est passé, mais il reste encore quelques rapports financiers très importants”, prévient M. Stovall.Sont notamment attendues cette semaine les résultats de Palantir, Super Micro et AMD.Les opérateurs guetteront aussi dans deux semaines les performances du géant des semiconducteurs et première capitalisation mondiale Nvidia, qui profitait lundi de l’autorisation par les Etats-Unis de l’envoi de ses puces aux Émirats arabes unis.Côté macroéconomique, les investisseurs gardent toujours un oeil sur l’impasse budgétaire aux Etats-Unis qui prolonge le “shutdown”, une paralysie des services publics en passe de devenir la plus longue de l’histoire américaine.Cela risque de retarder la publication de données clés sur l’emploi américain normalement attendue vendredi.”Une bonne partie des données peut être obtenue auprès de sources privées”, remarque M. Stovall, mais “les investisseurs pousseront un soupir de soulagement” une fois le “shutdown” terminé.L’indice ISM d’activité manufacturière aux Etats-Unis (source privée) pour le mois d’octobre est ressorti à 48,7 points pour le mois d’octobre, soit sensiblement en-deçà des 49,5 attendus par les économistes.Les marchés vont aussi surveiller les interventions de plusieurs membres de la banque centrale américaine (Fed) après que Jerome Powell, le président de l’institution, a prévenu qu’une détente supplémentaire était “loin” d’être acquise à la réunion suivante de décembre.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain se tendait, évoluant autour de 4,11% contre 4,08% à la clôture vendredi.A la cote, le géant américain des produits d’hygiène Kimberly-Clark dégringolait (-11,91% à 105,45 dollars) après avoir annoncé racheter le laboratoire de santé Kenvue (+16,63% à 16,76 dollars), fabriquant du Tylenol (paracétamol), un médicament récemment incriminé par le président Donald Trump.Le président américain a lié la prise de paracétamol par les femmes enceintes à un risque élevé d’autisme chez l’enfant, alors même qu’un tel lien n’est pas scientifiquement établi.L’opérateur de centres de données Iren s’envolait (+19,45% à 72,56 dollars) après l’annonce d’un contrat de près de 9,7 milliards de dollars avec Microsoft pour l’utilisation de puces Nvidia.

Ryanair remet les gaz sur les prix et son bénéfice s’envole

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a vu son bénéfice s’envoler depuis le printemps grâce à des hausses de prix et s’attend à voir le nombre de passager progresser plus vite que prévu cette année.Le bénéfice net du transporteur, qui avait dû baisser ses tarifs un an plus tôt pour remplir ses vols, a progressé de 20%, à 1,72 milliard d’euros, pour son deuxième trimestre décalé achevé fin septembre, a-t-il indiqué lundi.Le rebond a été encore plus marqué au premier trimestre, grâce à un calendrier des vacances de Pâques favorable. Conséquence: il a pu augmenter ses tarifs de 13% depuis début avril, ce qui se traduit par une hausse de 42% du bénéfice sur la période, à 2,54 milliards d’euros.Le transporteur avait souffert avant l’été 2024 d’une forte baisse des réservations via les agences de voyages en ligne, dans le cadre d’un différend de longue date dans lequel il se plaignait que de nombreux sites vendaient ses billets avec un surcoût.La situation s’est depuis normalisée et “la demande de voyages aériens reste forte”, a affirmé son directeur général Michael O’Leary lors d’une conférence d’analystes.- Fêtes de fin d’année -“Certes, des difficultés économiques existent dans des pays comme l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, où la situation économique est préoccupante (…) Mais les gens ne sont pas prêts à renoncer à voyager”, selon lui.La première compagnie aérienne d’Europe en nombre de passagers a “intégralement récupéré la baisse de 7% des tarifs” subie au deuxième trimestre de l’année dernière, est-il souligné dans le communiqué.Ryanair s’attend à une croissance plus rapide qu’anticipé du trafic sur l’année complète, de plus de 3% à 207 millions de passagers, grâce aussi à “des livraisons de Boeing plus précoces que prévu”, relève son patron – la compagnie vise 300 millions de passagers à horizon 2034.Les retards de livraison de l’avionneur américain avaient aussi pesé sur son résultat et son trafic l’an dernier.”Ryanair a eu le vent en poupe au deuxième trimestre”, résume Russ Mould analyste chez AJ Bell.Mais ces résultats se comparent avec des performances mitigées un an plus tôt et il sera difficile de maintenir une telle croissance pour le reste de l’exercice, “ce qui explique une certaine prudence” de l’entreprise dans ses projections, ajoute-t-il.Ryanair dit s’attendre à “une croissance raisonnable du bénéfice net pour l’exercice 2026”, mais prévient que cela dépendra beaucoup des réservations pour les fêtes de fin d’année.- Critiques contre Paris et Londres -Cette prudence s’est ressentie à la Bourse de Dublin, où le titre a ouvert en terrain négatif, avant de passer dans le vert dans la matinée. Il évoluait en hausse de 3,5% un peu avant 13H30 GMT.Ryanair a mis la pression ces derniers mois sur les gouvernements de plusieurs pays, notamment en France, en Espagne ou en Autriche, en réduisant des vols vers ces destinations en réaction à des “taxes environnementales” sur le secteur jugées excessives.Le groupe dit avoir privilégié pour le programme de vol hivernal “les régions et aéroports qui réduisent les taxes aériennes et encouragent la croissance du trafic, comme la Suède, la Slovaquie, l’Italie, l’Albanie et le Maroc”, au détriment de “marchés coûteux et non compétitifs comme l’Allemagne, l’Autriche et les liaisons régionales en Espagne”.Selon M. O’Leary, qui a aussi critiqué lundi la politique fiscale de Paris et Londres et dénoncé les perturbations des vols survolant la France lors de grèves du contrôle aérien, mettre la pression sur les gouvernements “fait partie de notre travail”.

Budget: la gauche boycotte une réunion de négociation, les débats s’étirent en longueur

Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État, sans espoir de voter sur ce premier volet mardi comme initialement prévu. Mais alors que la gauche a refusé de participer à une nouvelle négociation avec le gouvernement, il semble peu probable que le texte puisse trouver une majorité dans l’hémicycle.Au menu lundi à l’Assemblée, la poursuite des discussions sur la justice fiscale, avec notamment des amendements sur la taxation des plus-values immobilières ou les droits de succession. Les députés ont notamment adopté un amendement RN rétablissement “l’exit tax” (taxe d’expatriation) dans sa version d’origine sarkozyste.Reconnaissant les limites de la discussion budgétaire pour parvenir à une copie d’ensemble cohérente, le Premier ministre a demandé vendredi “à l’ensemble des ministres concernés” de réunir les représentants des groupes pour “essayer de se mettre d’accord sur les grands principes de l’atterrissage d’un texte pour la Sécurité sociale et pour le projet de loi de finances”.Las. La gauche a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à la réunion organisée à la mi-journée au ministère des Relations avec le Parlement, en raison de la présence du Rassemblement national. Outre le RN, son allié l’UDR d’Eric Ciotti, le groupe indépendant Liot et les représentants du socle commun s’y sont en revanche rendus. A ce stade, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, on est loin “du budget Frankenstein” que la confusion fiscale des derniers jours pourrait laisser croire. “Nous sommes précisément à 4,7% (du PIB) de déficit”, soit l’objectif initial du gouvernement, a-t-elle indiqué à la reprise des débats à l’Assemblée. “Ce qui veut dire qu’il y a encore de la marge de manœuvre” lors de la navette parlementaire, a-t-elle souligné, le gouvernement s’étant laissé la possibilité d’aller jusqu’à “moins de 5%”.Côté entreprises, “il y a eu des hausses d’impôts de 2,5 milliards pour les multinationales. Il y a eu des baisses aussi à peu près de 3 milliards de moins pour les PME”, a-t-elle résumé.Ce calcul exclut cependant “quatre taxes” (sur les multinationales, les rachats d’actions, les super dividendes notamment) que le gouvernement juge inapplicables ou contraires au droit européen.Côté ménages, il y aurait “à peu près 2 milliards de moins d’impôt, notamment du fait du dégel du barème de l’impôt sur le revenu” et de l’autre “un ensemble de mesures sur les plus fortunés qui représenteraient plus que l’ISF avant 2017”. Ces mesures devraient rapporter entre 5 et 6 milliards d’euros, contre 5,1 pour l’ISF.- Délais et votes incertains -Mais les délais d’examen de ce budget de l’Etat seront-ils tenus et sera-t-il in fine voté? Les discussions vont s’interrompre lundi soir pour laisser place à celles sur le budget de la Sécurité sociale. Elles reprendront le 12 novembre, jusqu’au plus tard le 23 novembre à minuit – les délais constitutionnels obligeant alors le gouvernement à transmettre le texte au Sénat. Le gouvernement tablait lundi sur un vote le 17 novembre pour la partie “recettes” du budget de l’Etat mais pour le président de la commission des Finances Éric Coquerel “on va tout droit sur le fait de ne pas voter”.Si les délais sont tenus, l’adoption du texte nécessiterait l’abstention des socialistes et des écologistes (et le vote positif de toute la coalition gouvernementale). Or rien n’est moins sûr, à gauche comme à droite. Le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR), a déjà anticipé son rejet: “Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”.Tempérant la position du chef des députés socialistes Boris Vallaud, pour qui en l’état, le groupe voterait contre le texte, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé lundi que, si la voie était “étroite” vers une adoption, un “chemin” lui semblait encore “possible”.S’attirant les critiques de la France insoumise. “J’appelle ça les idiots utiles du macronisme”, a réagi M. Coquerel devant la presse.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale et la navette parlementaire se poursuivrait. Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option, en cas de rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.