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La messe est dite pour le “conclave” des retraites

Les partenaires sociaux du “conclave” sur les retraites doivent écrire ce lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord, après quatre mois d’une concertation impulsée par François Bayrou, sous le regard de la gauche, attentive à l’issue.La dernière séance de travail, le 17 juin, s’est achevée sur une prolongation arrachée sur le fil pour éviter l’échec. Une de plus dans une discussion entamée le 27 février et qui devait s’arrêter à l’origine le 28 mai.Une voie du compromis se dessine-t-elle ? Pas si on rembobine les déclarations à l’issue de la dernière réunion. “Je suis assez pessimiste sur le bilan de cette négociation”, a lâché Christelle Thieffine, négociatrice de la CFE-CGC. Eric Chevée parle, lui, de “lignes rouges voire écarlates” pour son camp, la CPME (patronat des petites et moyennes entreprises). Même champ chromatique pour Pascale Coton, négociatrice de la CFE-CGC qui évoque “un chiffon rouge” après la séance du 17 juin qui “devait être la dernière, sera l’avant-dernière” et l’a mise “très en colère”. Patrick Martin, président du Medef, s’est même dit “très réservé” sur la participation lundi de son organe, principal représentant du patronat.”La question, c’est: est-ce qu’une copie signée sans le Medef a du sens ?”, s’est interrogé Eric Chevée. Pour rappel, le “conclave” a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route: FO a tourné les talons dès la première séance et la CGT et l’U2P (patronat pour les artisans) ont jeté l’éponge mi-mars. Mais selon les informations de La Tribune Dimanche, l’organisation patronale se rendra bien au conclave avec une ultime proposition d’accord.Interrogé par l’AFP, le Medef s’est contenté d’indiquer dimanche que son bureau se réunirait lundi matin.- Atterrissage ou crash ? -Seule la CFDT entrevoit une lueur. “Il reste une séance pour essayer de voir si un atterrissage est possible”, a décrit Yvan Ricordeau, son négociateur, qui ne veut pas parler de crash. Sa numéro un, Marylise Léon, a mentionné auprès de l’AFP des “avancées sociales qu’on doit pouvoir concrétiser”.On ne parle plus ici de l’âge du départ à la retraite: sans surprise le Medef s’est montré inflexible sur son maintien à 64 ans. Quoiqu’il arrive à l’issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023, sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.La quête de compromis doit maintenant principalement s’articuler autour de la carrière des femmes et de la pénibilité. Dans le premier point, consensuel, il est question de revaloriser les pensions en fonction du nombre d’enfants qu’elles ont eus. Dans le second, d’une prise en compte des ports de charge lourde, vibrations mécaniques et postures pénibles, critères ergonomiques poussés par la CFDT. Mais la finalité d’une reconnaissance de l’usure professionnelle n’est pas la même pour tous: les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, le patronat privilégie d’autres pistes.- “Un brin d’ouverture” -Selon La Tribune Dimanche, le patronat envisage toutefois un geste sur la pénibilité.”Je dirais qu’il y a 65% de risque d’échouer contre 35% de chance d’aboutir”, a estimé dans une interview aux Echos Cyril Chabanier, le patron de la CFTC, syndicat qui sera présent lundi.La fin du “conclave” est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement. “A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise. Mais LFI aurait besoin d’autres groupes à gauche pour la déposer. Et le Parti socialiste est divisé sur la question.Si le spectre d’une censure semble s’éloigner dans l’immédiat, il pourrait resurgir à l’automne, quand François Bayrou soumettra au vote des députés le projet de budget pour 2026. pgr-lby-bat-ito/clr/tmt

Face à l’ours, les brebis détalent vers d’autres pâturages des Pyrénées

Depuis 1923, la famille André conduit invariablement ses centaines de brebis à Soulcem, en Ariège, mais les attaques d’ours à répétition l’ont décidée à opter cette année pour d’autres pâturages, plus sûrs, dans les Hautes-Pyrénées.”On avait trop de pertes, trop de prédations. L’an dernier, entre les bêtes disparues et celles qu’on a retrouvées mortes, il nous manquait 45 brebis à la fin de l’été”, souffle Nans André, 34 ans, éleveur à Cérizols (Ariège), un village situé à une heure au sud de Toulouse.”En deux ans, 80 brebis perdues. Ça n’a plus de sens. Être agriculteur, c’est déjà assez difficile comme ça. Avec l’ours, c’est trop”, dit-il, en caressant Siri, la fidèle chienne de berger qui lui obéit au doigt et à l’œil.L’ours brun avait pratiquement disparu des Pyrénées, mais dans les années 1990, au nom de la biodiversité, l’Etat a lancé un programme de restauration de l’espèce en voie d’extinction. D’après l’Office français de la biodiversité (OFB), on compte désormais entre 97 et 127 ours dans les Pyrénées, la majorité en Ariège.- Troupeau surveillé -Depuis le village de Gèdre, dans les Hautes-Pyrénées, Nans André, sa sÅ“ur Manon, leur père Éric et quelques amis guident les 317 brebis tarasconnaises – “une race rustique” – vers la vallée de Campbieil, non loin du cirque de Gavarnie.Marquées d’un “A” vert sur le flanc — pour les distinguer si elles se mélangent à un autre troupeau —, les 300 brebis quittent la place du village au petit trot, en rangs serrés, direction les hauts pâturages, où elles vont brouter une herbe de choix pendant trois mois, à une altitude de 2.000 à 2.500 mètres.”Des ours ici? Il y a un passage par là-haut. Mais cette année, on n’en a pas vu encore”, assure un paysan, appuyé sur son bâton, au passage des brebis qui portent une cloche au cou et pour certaines un GPS, afin de les géolocaliser depuis un téléphone portable.Alors que l’équipe qui encadre les brebis s’essouffle sous un soleil de plomb, les agnelles et les brebis grimpent avec agilité, seulement ralenties par l’envie de dévorer des feuilles d’arbres dans la forêt ou, plus loin, l’herbe épaisse parsemée de fleurs.A la mi-journée, elles forment une tâche blanche au pied d’une barre rocheuse, sur la pente escarpée proche de la cabane du berger engagé par les éleveurs pour veiller sur le troupeau durant l’été.Dans le département des Hautes-Pyrénées, “les estives ne sont pas tellement touchées par les prédations. (En revanche), en Ariège, notamment dans le Couserans, on a 80% de la population ursine des Pyrénées. On perd chaque année environ 800 brebis”, se plaint le président de la Fédération pastorale de l’Ariège, Alain Servat.De son côté, l’OFB dit avoir recensé une baisse des attaques d’ours.- Aléas et bienfaits -Les éleveurs sont indemnisés par l’État en cas de prédation. “Théoriquement”, souligne Alain Servat en haussant le ton. “Le problème, c’est que si la prédation n’est pas constatée dans les 72 heures par l’OFB, pas de remboursement. On ne retrouve pas toujours les bêtes. En une heure de temps, une brebis peut être dévorée par les vautours. Le brouillard peut aussi compliquer les choses.”Aujourd’hui, “on a des éleveurs qui renoncent et qui ne veulent plus monter, par crainte de l’ours, malgré les aides” de l’État à la transhumance, relève M. Servat, également maire d’Ustou (Ariège). Pour lui, “l’élevage et la présence de l’ours, ce n’est pas compatible”.Malgré les aléas, pour nombre d’éleveurs des Pyrénées, la transhumance des brebis et des vaches est une tradition bien ancrée et marque une volonté de s’inscrire dans une démarche de qualité: meilleure alimentation, fraîcheur quand la canicule frappe la plaine. “Ça donne des brebis plus robustes, un meilleur lait, une meilleure reproduction”, note Manon André.La transhumance est souvent une nécessité pour les paysans. Elle permet, pendant que les troupeaux passent l’été en montagne, de laisser pousser l’herbe dans les champs autour de la ferme et d’en tirer du foin pour l’hiver. Pour le patriarche Éric André, cette première montée en estive à Campbieil (Hautes-Pyrénées) est “une expérimentation”. “Si ça se passe bien, cette année on augmentera progressivement et à terme on abandonnera Soulcem”, l’estive ariégeoise historique de la famille.

Bourget: le décollage tardif du drone européen

A la traîne sur le front des drones et face à l’évolution fulgurante des technologies en Ukraine, l’Europe a apporté quelques réponses pour accélérer leur industrialisation au Bourget devenu cette année le salon du drone.Le plus grand rendez-vous mondial de l’aérospatial, qui s’achève dimanche, a été marqué par une vague de partenariats entre grands groupes européens et PME. Objectif: trouver un équilibre nécessaire pour industrialiser cette arme qui bouleverse les règles du jeu des conflits modernes et nécessite de rester à la pointe. Le groupe italien Leonardo s’est allié à l’entreprise turque Baykar afin d'”accélérer de manière sans précédent la technologie des drones au niveau européen”, a souligné le patron de Leonardo, Roberto Cingolani. Intégrer de l’électronique sophistiquée italienne sur une plateforme turque robuste aidera à la certification et à la distribution du drone en Europe. Le drone du groupe turc, Bayraktar TB2, a montré une efficacité notable au début de la guerre en Ukraine en ciblant les colonnes russes et en guidant des frappes d’artillerie, mais il est vite devenu inopérant à cause du brouillage russe. Depuis les capacités des drones et de la lutte anti-drones évoluent sans cesse, aussi bien en Ukraine qu’en Russie.”La technologie numérique est devenue de manière inattendue aussi importante que le matériel militaire”, a observé Roberto Cingolani.- Made in France ou transatlantique -Le groupe Thales a de son côté scellé une alliance 100 % française en s’associant avec Turgis Gaillard pour développer une solution nationale de drone MALE (moyenne altitude, longue endurance) de reconnaissance. Thales équipera l’Aarok – un drone entièrement autofinancé par Turgis Gaillard – de son radar dernière génération AirMaster S.”Le drone a été conçu pour répondre à des missions militaires comme (l’américain) Reaper. Il peut intégrer différents types d’armement comme des radars ou capteurs électroniques”, a expliqué Fanny Turgis, cofondatrice de l’entreprise Turgis Gaillard. L’autre alliance de Thales, conclue avec la PME française Boreal, spécialiste de drones civils, vise à développer des munitions téléopérées de longue portée. La start-up de défense américaine Anduril, qui combine procédés industriels et intelligence artificielle (IA), a été choisie par le géant allemand Rheinmetall pour développer la version européenne de son drone de combat. Une décision mal vécue par les entreprises européennes. – Protéger le pilote au sol –  De son côté, Helsing, qui avait fourni à l’Ukraine un logiciel d’IA pour équiper plusieurs milliers de drones d’attaque afin de les rendre insensibles au brouillage russe, est une start-up européenne qui mise sur le développement simultané de drones et de l’IA. “L’Ukraine a montré ce jeu du chat et de la souris avec des innovations extrêmement rapides pour proposer des solutions aux contre-mesures ennemies”, a indiqué à l’AFP Antoine de Braquilanges, directeur France de Helsing, qui est également présent en Allemagne, au Royaume-Uni, en Estonie et en Ukraine. Dans ce contexte, l’IA à bord est “nécessaire puisque ça permet à un drone de continuer à naviguer, à se repérer alors qu’il n’a pas de GPS”.L’architecture du drone doit être pensée en même temps que le développement de l’IA et le choix des capteurs à intégrer. Il faut aller vite et “être près de l’utilisateur”, a souligné Antoine de Braquilanges. En Ukraine, “il faut quelques semaines pour qu’un des belligérants parvienne à identifier la parade à l’innovation qui a été développée par son adversaire”, a expliqué le général Vincent Breton, directeur du centre interarmées.Pour Bastian Mancini, dont le groupe Delair a fourni en Ukraine des drones d’observation et munitions téléopérées, le principal besoin sur le terrain est “de protéger l’opérateur”. La solution d’essaim de drones guidé par un seul opérateur, dont Thales a fait la démonstration à Brétigny-sur-Orge, près de Paris fin mai, va dans ce sens en réduisant le nombre d’humains impliqués. S’il n’y a pas de pilote à bord d’un drone, il y en a un au sol.  “Nous avons mis une vraie autonomie à l’intérieur de la machine pour qu’elle puisse mener sa mission sans être pilotée du tout” avec “une couche qui interdit aux drones” de faire des choses non autorisée par le commandement et la doctrine, a précisé à l’AFP Eric Lenseigne, responsable des activités drones de Thales. 

Face à la crise, la brasserie artisanale s’accroche

A côté des grandes cuves de brassage et de fermentation de la bière, une salle de restauration a été aménagée, et même un coin concert: “Le nouvel eldorado ce sont les brewpubs!”, assure le patron de la Brasserie Croix de Chavaux, qui voit là un modèle pour un secteur de la bière à la peine.Dans cette ancienne menuiserie de Montreuil, Frédéric Poulain, ex-graphiste et réalisateur, s’applique depuis sept ans à faire une bière locale, qu’il vend aux clients de son pub, et dans des bars, épiceries et festivals du Grand Est parisien.”La vente directe nous a sauvés. Si tu n’as pas ça, tu fermes”, dit-il, tandis que son brassage hebdomadaire diffuse dans le bâtiment un arôme de pâtisserie.Brassant jusqu’ici la bière à flux tendus, il vient de doubler sa capacité de production de quelque 500 hectolitres.Pour faire son “métier passion”, garder des prix modérés et ses trois salariés, dont son expert brasseur américain, il est sur tous les fronts: banques, approvisionnements, ventes sur les marchés… Il partage l’espace avec un restaurateur, envisage de s’associer avec une autre brasserie, le financement participatif récemment lui a permis d’acheter des fûts…”En fait, on survit, mais on continue”, dit-il, après deux années de déficit.Globalement, le secteur de la bière est à la peine depuis le Covid-19, surtout pour cause d’explosion des coûts dès 2021.Alors qu’en 2015, au pic du boom de la filière, une brasserie ouvrait chaque jour en France, quelque 250 ont fermé depuis janvier 2024, selon le syndicat Brasseurs de France.Elles sont aujourd’hui environ 2.400, à 95% des TPE-PME, à côté des géants Kronenbourg ou Heineken.Déjà fragilisées par la pandémie, nombre d’entre elles ont “pris de plein fouet la hausse des prix des matières premières”, survenue avant même la guerre en Ukraine, explique Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France.”Aujourd’hui, les brasseries qui ouvrent le font plutôt sous forme de gros pubs, se diversifiant autour de l’accueil, la restauration, les séminaires…”, dit-elle.A Montreuil, Frédéric Poulain ne décolère pas contre ces géants français du verre et du gaz (la bière a besoin de CO2), qui ont fait exploser leurs tarifs avant de se réjouir publiquement de faramineux “dividendes versés à leurs actionnaires”.”Je fais une bière locale, avec de l’orge bio de la plaine de Versailles, du miel de mon associé apiculteur… mais pour le verre, je dois me fournir en Suède!”, soupire-t-il.- Consommation atone -A une soixantaine de kilomètres de là, à Courpalay, la Brasserie Rabourdin est plus grande. Elle a 25 ans d’activité et vend sa Briarde sur place, dans l’ancien silo à grains du village, mais aussi à de grandes enseignes.Pourtant, en 2024, elle a produit “un peu moins que d’habitude”, 8.000 hectolitres au lieu de 10.000, “car la conjoncture de la bière n’est plus ce qu’elle était”, souligne Hubert Rabourdin, également agriculteur céréalier.”On est passé de la croissance à une prise en étau entre plus de charges et moins de ventes”, résume-t-il. “Des brasseries n’arrivent pas à se relever, elles ont des problèmes de trésorerie, et si vous ajoutez à cela la mauvaise météo de 2024…”En France, la consommation de bière a reculé de 3,5% en 2024, et de 7% sur deux ans, entre météo, crise du pouvoir d’achat et comportements nouveaux à l’égard de l’alcool. A 33 litres par tête, les Français restent les derniers consommateurs européens.Ce contexte ne décourage pas Kyle Nesbitt, Américain installé à Paris, passionné de bière en quête d’un local pour son futur brewpub, où il proposera des dizaines de bières de sa création et de la restauration mexicaine, la touche de son épouse franco-mexicaine.”Je viens du Milwaukee où la bière est très connue. En France, il me manquait quelque chose, alors j’ai appris à brasser”, dit ce graphiste, venu parfaire son savoir à la brasserie de Montreuil.Pour lui, le repli de la consommation “vient notamment de la Génération Z, en réaction à l’abus d’alcool. Mais pour moi, la bière, c’est d’abord une expérience et un goût que je veux partager”.Selon Brasseurs de France, la demande résiste en particulier pour les bières sans alcool, et les très houblonnées IPA (India Pale Ale).

Vieillir à Cuba, un combat quotidien pour subsister

Au crépuscule de leur vie, avec des pensions qui ne permettent d’acheter que 15 Å“ufs, les personnes âgées tentent de surmonter la grave crise économique à Cuba, l’un des pays les plus vieillissants d’Amérique latine. Sous une galerie de la rue Galiano, dans le cÅ“ur vibrant de La Havane, Isidro Manuet, 73 ans, installe chaque matin son petit stand de vente informelle pour gagner le strict minimum. “Je parviens à vivre, à survivre, cela sert à manger, pas à autre chose”, confie à l’AFP l’homme à la peau marquée par le soleil et les ans.Comme lui, de nombreux seniors se tournent vers la vente ambulante de café, cigarettes ou objets de seconde main pour affronter la pire crise économique que l’île ait connu depuis l’implosion du bloc soviétique en 1991. Fin 2024, plus de 25% des 9,7 millions d’habitants de Cuba avaient plus de 60 ans, selon les statistiques officielles, dépassant ainsi le Chili et l’Uruguay. Et plus de 39% des retraités cubains perçoivent une pension minimale de 1.528 pesos. L’équivalent de 13 dollars au taux officiel, mais de 4 dollars seulement sur le marché informel, qui dicte les prix dans la rue.”Lutte pour la vie car la mort est certaine”, lâche le vieil homme.Des Cubains passent devant lui avec des sacs remplis de nourriture. Ils viennent de Casalinda, l’un des magasins en dollars ouverts par le gouvernement en janvier, accentuant ainsi la fracture sociale sur l’île. – Absence de soutien familial -Antonia Diez, 70 ans, vend vêtements et maquillage. “On se débrouille avec ça”, “la situation est difficile” et la pension “ne suffit pas”, explique cette dame qui touche une retraite de 1.540 pesos, à peine assez pour acheter 15 Å“ufs ou un peu plus de deux kilos de riz. A Cuba, l’âge de la retraite est de 60 ans pour les femmes, 65 ans pour les hommes, mais nombreux sont ceux qui continuent à travailler au-delà.Beaucoup de personnes âgées se sont retrouvées privées de soutien familial depuis 2022, après le plus grand exode migratoire de l’histoire de Cuba, sur fond de crise marquée par la pénurie d’aliments et de médicaments, des coupures d’électricité récurrentes et une inflation galopante. Dans les rues apparaissent de plus en plus de mendiants. Parfois, un vieillard fouillant dans des poubelles à la recherche de quelque chose à vendre ou à manger.La crise frappe également les aides que le gouvernement destine aux plus démunis. Mme Diez recevait auparavant un colis d’aliments fourni par l’aide sociale, “mais ça fait longtemps qu’ils n’envoient plus rien”, regrette-t-elle.Le gouvernement ne garantit plus non plus l’approvisionnement régulier du panier de base qui, pendant des décennies, a été distribué à la population via la “libreta”, le livret de rationnement. – “Sans avenir” -Pour compléter ce panier, déjà réduit au strict minimum, les Cubains — dont les salaires et pensions sont versés en pesos — doivent se rendre dans les magasins en dollars ou les commerces privés, aux prix exorbitants pour la majorité de la population.Selon le Centre d’études de l’économie cubaine de l’Université de La Havane, en 2023, une famille cubaine de trois personnes avait besoin de 12 à 14 salaires minimums (2.100 pesos) pour couvrir son panier de base.D’après les chiffres officiels, 68.000 Cubains de plus de 60 ans bénéficient du réseau de près de 1.600 cantines du Système d’assistance familiale (SAF), créé en 1998 pour les personnes vulnérables. Eva Suarez, 78 ans, a pris sa retraite en 2008 avec la pension minimale et fréquente, depuis un an et demi, une cantine SAF dans le centre historique de La Havane. Là, un repas coûte au maximum 13 pesos (environ 11 centimes de dollar). Sa “seule alternative” dans un pays où “tout est très cher” et alors qu’elle ne peut pas compter sur une aide régulière de ses deux enfants, explique-t-elle.À la précarité économique, s’ajoute chez certains seniors une profonde déception. Après avoir travaillé 36 ans comme économiste et être partie à la retraite avec 1.600 pesos par mois, Lucy Pérez, 72 ans, dresse un constat amer: “Je n’ai rien, ma maison tombe en ruine (…) la situation est précaire et sans avenir”.

Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries

Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile: dans l’ouest de la France, la startup Voltr veut “donner une seconde vie” aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d’énergie.Dans un grand hangar en périphérie d’Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d’aspirateur à l’aide d’une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.A l’aide d’une fraiseuse, il “vient abraser, donc enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier” à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.Ces composants, qui stockent l’énergie, représentent “80% de l’empreinte carbone” de la batterie, et “70% du coût économique”, selon M. Régnier, qui entend “prouver qu’on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries”.Car le plus gros de l’empreinte carbone d’une batterie, c’est l’extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.”L’idée, c’est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (…), de récupérer les cellules qui sont à l’intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien”, explique M. Régnier.Le principe consiste à “descendre une marche en terme d’utilisation” et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d’autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l’usage d’une batterie de seconde monte.Une fois la cellule extraite et séparée de l’appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests: voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.-Soulager les acteurs du recyclage -Elle est ensuite branchée sur un “cycleur”, sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d’énergie résiduelle.”On va appliquer une intelligence artificielle de prédiction qui va nous permettre (…) de savoir comment elle va se comporter en seconde vie. Puis, on va associer entre elles les meilleures cellules et les plus homogènes pour refaire une nouvelle batterie”, explique M. Régnier.Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d’une célèbre enseigne de bricolage.Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, “remises sur le marché partout en Europe”, selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.L’objectif est de reconditionner “200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d’ici à 2033”, explique-t-il.Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros en 2023, il attend une nouvelle levée de fonds de “plusieurs dizaines de millions d’euros” pour concrétiser cette montée en puissance, qui doit lui permettre d’ouvrir une usine automatisée en France d’ici deux ans, ainsi que des sites de stockage.L’enjeu dépasse de loin la startup, le cahier des charges imposé par l’Etat aux éco-organismes des piles et batteries prévoyant un taux de réemploi de 5% d’ici 2030, avec une cible intermédiaire de 2% en 2027, selon l’un de ces éco-organismes, Batribox.En outre, “tout ce qui pourra partir en réemploi, sous réserve que ce soit de qualité suffisante, réduira la pression sur les acteurs du recyclage qui n’ont pas toujours des solutions à nous offrir”, a indiqué Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox.

En Champagne, une serre “coffre-fort” pour protéger la racine des vignes du changement climatique

Une cathédrale de verre au coeur du vignoble champenois: une serre bioclimatique est inaugurée vendredi à Blancs-Coteaux (Marne) afin de préserver le matériel végétal de la vigne de plusieurs régions viticoles françaises de plus en plus menacé par les effets du changement climatique.Avant d’être planté dans les vignes, un pied de vigne passe par plusieurs étapes de sélections, dont la prémultiplication: une phase cruciale où sont cultivées des “vignes mères”, élevées dans un environnement très contrôlé pour garantir leur parfaite santé sanitaire. Ces vignes mères fournissent les porte-greffes (la partie racinaire) et les greffons (la partie qui portera les raisins), maillon essentiel du vignoble, qui seront ensuite assemblés par des pépiniéristes avant d’être vendus aux viticulteurs.Jusqu’à présent, cette phase de prémultiplication se faisait en plein champ, notamment à Gionges pour la Champagne, où Sébastien Debuisson et son équipe veillent sur ces plants sensibles.”Ces vignes sont conservées à l’écart des autres parcelles pour éviter toute contamination par des parasites, insectes, virus ou champignons. Elles sont contrôlées chaque année, mais restent exposées au milieu naturel et donc aux maladies et virus”, explique M. Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne.”Ces vignes sont exposées à des aléas climatiques et aux nouveaux bio-agresseurs liées au réchauffement climatique”, poursuit l’ingénieur.La nécessité de préserver ce patrimoine végétal dans des conditions de sécurité optimales, qui s’est imposée au 19e siècle quand le parasite phylloxéra a ravagé les vignes françaises, devient encore plus pressante face aux menaces climatiques.La Champagne, le Beaujolais, et la Bourgogne se sont alliés pour concrétiser ce projet d’un coût de plus de 8 millions d’euros, financé en grande partie par des fonds publics, afin de pérenniser l’avenir de ces vignobles.Les plants les plus stratégiques sont peu à peu transférés en milieu confiné et hors-sol, dans un “coffre-fort” : une serre ultra-sécurisée, baptisée Qanopée.Un serre similaire mais plus petite a été lancée dans le Bordelais, et d’autres sont en projet.- variétés inédites -La serre très lumineuse, d’une surface de 4.500 m2, se distingue par sa haute structure métallique blanche et ses vastes baies vitrées. Entièrement hermétique aux insectes, elle offre un environnement totalement contrôlé : température, humidité, irrigation, fertilisation.Elle a déjà reçu ses premiers plants, qui sont cultivés dans des pots hors-sol et connectés à un système d’irrigation par goute-à-goutte automatisé. La serre dispose d’un système de régulation climatique, alimenté par les eaux de drainage et de pluie. Ici, “nous pouvons réguler le climat et nous ne sommes pas dépendants des sécheresses, des vents violents ou des grêles liés au changement climatique”, souligne Célia Borrégo, responsable du site. Aussi, “si des plants produisent peu ou pas, ou s’ils sont malades, on peut les évacuer très vite et les remplacer, nous pouvons être très agiles”.Outre la météo, la serre protège “de tous les insectes vecteurs de maladies, qu’il s’agisse les nématodes, de cicadelle” et permet de “prévenir la propagation de virus graves comme le court-noué, la flavescence dorée ou le GPGV”, détaille Mme Borrégo. L’accès à la serre est strictement contrôlé : pour y pénétrer il faut passer un sas de décontamination et porter des protections individuelles – blouses, surchaussures et charlotte.Les premiers plants issus de cette serre devraient être disponibles pour les pépiniéristes en 2027.Cet outil permet également “d’accélérer la production et la diffusion des variétés sélectionnées, qu’il s’agisse de cépages emblématiques comme le gamay, le pinot noir ou le chardonnay” ou encore “de nouvelles variétés résistantes” aux maladies, explique Bertrand Châtelet, responsable technique Inter Beaujolais.Les recherches sur des variétés inédites dans le vignoble traditionnel pour s’adapter aux changements climatiques en sont encore à leurs débuts, et la serre permettra d’expérimenter plus rapidement, explique-t-il.  

Wall Street termine la semaine en retrait

La Bourse de New York a fini orientée en baisse vendredi, les investisseurs montrant une certaine aversion au risque face aux incertitudes économiques et géopolitiques liées à la guerre entre l’Iran et Israël et aux droits de douane américains.Après une ouverture en hausse, l’indice Nasdaq a reculé de 0,51% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,22%. Le Dow Jones a grappillé 0,08%.”Nous nous trouvons dans une situation où les incertitudes se sont intensifiées”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.L’analyste relève en particulier une information publiée dans le Wall Street Journal selon laquelle les États-Unis pourraient révoquer des dérogations accordées à certaines entreprises de semiconducteurs ayant des usines en Chine.Cela a touché “les actions technologiques, ce qui a entraîné le reste du marché à la baisse”, selon M. Sarhan.L’essentiel des valeurs du secteur des semiconducteurs ont reculé à l’image de Nvidia (-1,12% à 143,85 dollars), Broadcom (-0,27% à 249,99 dollars) et Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC, -1,87% à 209,50 dollars).Par ailleurs, “nous sommes dans une situation où les tensions au Moyen-Orient continuent. Il n’y a pas de cessez-le-feu et on craint que les États-Unis ne s’impliquent” dans le conflit, souligne Adam Sarhan.Le président américain Donald Trump a estimé vendredi que les Européens ne seront pas utiles pour résoudre la guerre entre l’Iran et Israël, après une rencontre à Genève entre ministres des Affaires étrangères européens et iranien.Le républicain a ajouté que le délai, annoncé jeudi, de deux semaines pour qu’il prenne une décision sur une intervention directe des Etats-Unis en Iran était un “maximum”. Avec le conflit au Moyen-Orient, “nous avons des prix de l’énergie plus élevés (le baril de pétrole américain a pris plus de 7 dollars, ndlr), ce qui signifie que l’inflation va très probablement augmenter et non pas diminuer, ce qui réduit les chances que la Réserve fédérale (Fed) réduise ses taux”, estime M. Sarhan.Mercredi, la banque centrale des États-Unis a décidé de laisser ses taux directeurs inchangés pour la quatrième fois de suite.Son président Jerome Powell a laissé entendre que l’institution monétaire n’allait pas dévier rapidement de sa posture attentiste, inquiète de voir l’inflation repartir avec les droits de douane mis en place par le président Donald Trump.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à dix ans des obligations américaines évoluait à 4,38% contre 4,39% la veille à la clôture.Au tableau des valeurs, la chaîne de supermarchés américaine Kroger a bondi (+9,82% à 71,96 dollars) après avoir relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’année en cours. Lors des trois premiers mois de l’année, l’entreprise a généré un bénéfice net par action de 1,49 dollar, au-dessus des attentes.Le vendeur de voitures d’occasion Carmax (+6,61%, à 68,58 dollars) a été recherché après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre de son exercice. L’entreprise a généré un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, de 1,38 dollar, contre 1,16 attendu.La société Circle (+20,57% à 240,65 dollars), créatrice de la stablecoin USDC, a continué de profiter de l’adoption par le Sénat américain d’une loi régulant ces cryptomonnaies, tout comme la plateforme d’échange d’actifs numériques Coinbase (+2,20% à 301,78 dollars).

Front commun d’Air France-KLM et du gestionnaire pour renforcer Paris-Charles-de-Gaulle

Le gestionnaire des aéroports parisiens et son principal client, Air France-KLM, ont annoncé vendredi un front commun pour défendre la compétitivité de Paris-Charles-de-Gaulle (CDG), en butte à la concurrence d’autres plateformes de correspondance comme Doha, Dubaï ou Istanbul.Sous l’oeil du président de la République, Philippe Pascal, nouveau PDG du Groupe ADP, et Benjamin Smith, le directeur général de l’entreprise franco-néerlandaise, ont officialisé au salon du Bourget ce “partenariat inédit” entre leurs deux sociétés.”L’équipe de France de l’aérien a tout pour réussir dans la compétition internationale, pourtant, les acteurs français, notamment les compagnies aériennes, perdent continuellement du terrain”, déclaré M. Smith, pour qui “ce n’est pas une fatalité”.”Nous avons de plus en plus de concurrents de +hubs+ (plateforme de correspondances) tout proches de l’Europe, au Moyen-Orient et en Asie”, a souligné pour sa part M. Pascal:” cette concurrence qui devient féroce suppose que nous réagissions”.Concrètement, ADP et Air France-KLM vont mettre en place plusieurs mesures pour notamment “améliorer et enrichir l’expérience client”, comme un parcours spécifique dès cet été pour les passagers d’Air France en correspondance de moins d’une heure.M. Smith avait affirmé en janvier que son entreprise était “moins bien traitée” par ADP que ses concurrentes à CDG. Celles-ci bénéficient selon lui de débarquements quasi systématiques via des passerelles, alors qu’une partie des passagers d’Air France sont contraints de prendre un bus pour rejoindre le terminal.L’accord officialisé vendredi, sans mentionner d’objectif de taux de 100% d’avions Air France “au contact”, prévoit “une croissance progressive” de celui-ci, avec pour but “d’atteindre le meilleur taux d’Europe et du Moyen-Orient” en 2026, en attendant des travaux de construction de nouvelles passerelles.Enfin, Air France-KLM et ADP veulent, sur le modèle d’offres déjà développées par des compagnies islandaises ou turques, proposer d’organiser des escales longues, “de quelques heures jusqu’à plusieurs nuitées”, à leurs passagers, en profitant de l’attractivité touristique de Paris.Saluant ce partenariat, le président Emmanuel Macron a dit souhaiter “ardemment” que “le gouvernement et le Parlement puissent redonner tout à la fois compétitivité et lisibilité au secteur” aérien.Air France-KLM et ADP, entreprises respectivement détenues à 28% et 50,6% par l’Etat français, ont vu la pression fiscale s’alourdir sur elles en 2025 au nom de la lutte contre les déficits, via l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion et sur les sociétés.A l’approche de la période d’élaboration du budget 2026, “c’est le moment d’essayer de convaincre que le fait de moins nous taxer fera rentrer plus de recettes fiscales à l’État” en attirant davantage de voyageurs, a ensuite plaidé M. Pascal face à des journalistes.

La Bourse de Paris termine en hausse

La Bourse de Paris a terminé dans le vert vendredi, rassurée par la décision de Donald Trump de temporiser sur une éventuelle participation américaine dans la guerre Iran-Israël.Le CAC 40 a pris 0,48% à 7.589,66 points, en hausse de 36,21 points. La veille, il avait cédé 1,34%. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice vedette parisien a toutefois perdu 1,24%.Donald Trump a annoncé jeudi soir qu’il se donnait “deux semaines” pour décider d’une intervention militaire américaine aux côtés d’Israël.Cette nouvelle “a été très bien interprétée par les marchés”, relève Antoine Andreani, analyste de marchés pour XTB, interrogé par l’AFP.Cela “a quelque peu apaisé les tensions”, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote Bank. La veille, les Bourses avaient nettement reculé en raison de propos du président américain laissant planer le doute sur une éventuelle intervention.Plus généralement, “les marchés prennent en compte le fait que Donald Trump n’a pas intérêt à un embrasement du conflit, qui provoquerait une flambée du pétrole et de l’inflation”, ce qui “réduirait le pouvoir d’achat de ses électeurs”, estime Antoine Andreani.La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni espèrent en profiter pour relancer les discussions sur le nucléaire iranien et donner une chance à la diplomatie, lors d’une réunion débutée vendredi à Genève entre leurs ministres des Affaires étrangères et leur homologue iranien, Abbas Araghchi.Autre information de la séance: un gouverneur de la Fed, Christopher Waller, a jugé vendredi que la banque centrale américaine devrait rapidement baisser ses taux directeurs, dès sa réunion de juillet.Une surprise, alors que son président Jerome Powell avait laissé entendre lors de sa réunion, cette semaine, que la Fed ne devait pas dévier rapidement de sa posture, inquiet de voir l’inflation repartir avec les hausses de droits de douane aux États-Unis.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint 3,24%, contre 3,27% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,51%.Eutelsat dans l’espaceLe titre d’Eutelsat a pris la tête du SBF 120, affichant une hausse de 30,81% à 3,72 euros l’action.Face à l’américain Starlink, la France réinvestira 717 millions d’euros dans le groupe, champion européen des satellites, pour en devenir le premier actionnaire, ont officialisé l’entreprise et l’Élysée jeudi soir.