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Les marchés mondiaux sur leur pire semaine depuis avril, le bitcoin plonge

Les marchés mondiaux s’orientent vendredi vers leur pire semaine depuis début avril, la brusque correction des valeurs technologiques américaines et la chute du bitcoin ravivant l’aversion pour les actifs risqués.En Europe, la Bourse de Londres reculait légèrement de 0,11%, Francfort cédait 0,44%, Milan 0,46%, tandis que Paris oscillait autour de son point d’équilibre (-0,06%), vers 13H15 GMT. A la même heure, les indices boursiers américains s’acheminaient vers une ouverture en hausse: le contrat à terme sur l’indice élargi S&P 500 prenait 0,48% et le Nasdaq 0,41%.Jeudi, l’indice boursier technologique Nasdaq a bondi de 2% à l’ouverture pour finalement terminer la journée en nette baisse de 2,15%. L’indice élargi S&P 500 a quant à lui finalement perdu 1,55%.L’indice boursier international MSCI World, qui regroupe plus de 1.600 entreprises cotées dans une vingtaine de pays développés, se dirige vers sa pire semaine depuis début avril, lorsque l’entrée en vigueur des droits de douane imposés par le président Donald Trump avaient secoué les marchés.Après s’être initialement enthousiasmés des résultats du troisième trimestre du géant américain des puces Nvidia, dévoilés mercredi, les acteurs du marché se sont ravisés, leurs craintes sur la durabilité du boom de l’IA, et donc sur les niveaux de valorisation des acteurs du secteur, ayant repris le dessus.”La peur du risque a tout emporté”, des actions, en particulier technologiques, aux cryptomonnaies, souligne Neil Wilson, analyste chez Saxobank.Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, baissait de 3,68% à environ 87.205 dollars, après être tombée à 81.569,79 dollars un nouveau plus bas depuis avril.Entre ce niveau et son dernier sommet historique atteint début octobre, à 126.251,31 dollars, le bitcoin a perdu plus de 35% de sa valeur.”L’attention des marchés américains semble désormais pivoter du thème sectoriel +tech/IA+ au thème macro de la consommation, et cela a des effets sur les marchés actions”, commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.”Ce rebond de la volatilité aux Etats-Unis intervient alors que les probabilités pour une nouvelle baisse de taux de la Fed en décembre sont retombées à 30%. Pour mémoire, elles étaient proches de 100% il y a quelques semaines”, poursuit-il.Le pétrole en baisseDu côté des matières premières, vers 13H25 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,73% à 62,92 dollars et celui de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, tombait de 0,98% à 58,42 dollars.Cette baisse intervient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a accepté de travailler sur un plan de paix, au moment même où les sanctions américaines contre deux géants pétroliers russes doivent entrer en vigueur vendredi.Ubisoft reprend sa cotation Un simple incident comptable: après une semaine d’incertitude autour de son avenir, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a mis fin vendredi au suspense lié au report de ses résultats semestriels et a confirmé la validation “dans les prochains jours” de son accord avec le chinois Tencent.Lors d’une conférence téléphonique, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés. A Paris, le titre bondissait de 11,52% à 7,54 euros.

Sanctions américaines: quel avenir pour la plus grande raffinerie des Balkans?

Provoquant la colère du Kremlin, la Bulgarie a annoncé en fin de semaine dernière prendre le contrôle de la raffinerie du groupe russe Lukoil sur son territoire, lui permettant d’échapper pour l’instant aux sanctions américaines qui entrent en vigueur ce vendredi. Mais la suite est un casse-tête.+ Pourquoi Sofia est intervenu ?Le 22 octobre, les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient imposer des sanctions aux deux géants pétroliers russes Rosneft et Lukoil, afin de limiter le financement de la machine de guerre russe en Ukraine.Au sein de l’Union européenne, le pays le plus touché par ces mesures est la Bulgarie, où Lukoil détient la raffinerie de Bourgas, baptisée Neftochim, la plus grande des Balkans.Les sanctions américaines auraient signifié l’arrêt des activités de la raffinerie “en raison du refus de toutes les parties d’effectuer des paiements aux sociétés appartenant à Lukoil”, ont souligné les autorités bulgares.En décidant de prendre le contrôle du site, Sofia a donné satisfaction aux Etats-Unis, permettant que l’activité se poursuive, sans tomber sous le coup de sanctions au moins jusqu’au 29 avril.+ Pourquoi la Bulgarie joue gros ?Située près de la mer Noire, la raffinerie de Bourgas revêt une importance économique primordiale pour la Bulgarie. Elle est en effet la plus grande entreprise du pays, le plus pauvre de l’UE, avec un chiffre d’affaires de 4,68 milliards d’euros en 2024.Principal distributeur, Lukoil domine le marché national des carburants. Il dispose aussi d’un vaste réseau de stations-service.Sa présence familière aux Bulgares en fait “un maillon clé de l’influence russe”, estime Martin Vladimirov, directeur du programme “Énergie et climat” au centre de réflexion CSD à Sofia.Mais son importance va bien au-delà des frontières bulgares, poursuit-il, soulignant qu’elle agit comme “un acteur clé du marché pour l’ensemble de l’Europe du Sud-Est”.Ainsi, “ce n’est pas un hasard si les prix du carburant en Roumanie augmentent, car la raffinerie en Bulgarie joue un rôle essentiel dans l’approvisionnement du marché roumain”, souligne-t-il. La Roumanie étant à son tour “un important centre de distribution pour la région”, rappelle-t-il, citant l’Ukraine, la Moldavie, la Hongrie et l’Autriche.+ Quelle suite ?La situation semble stabilisée pour les mois prochains et le gouvernement bulgare tente de faire en sorte de ne pas pouvoir être poursuivi en justice pour ses décisions.Il a aussi donné les coudées franches à l’administrateur qu’il a nommé pour céder des actifs de la raffinerie, avec son accord.Malgré cela, Lukoil a affirmé mercredi faire les démarches nécessaires pour se séparer de ses filiales dans le pays, menaçant de saisir la justice si Sofia s’en mêle.La société qui regroupe ses activités à l’international a son siège à Vienne, en Autriche. Et si Lukoil décidait de la vendre, la Bulgarie n’aurait “aucun levier d’action”, selon une source gouvernementale bulgare.Loukoil a jusqu’au 13 décembre pour décider de ce qu’il veut faire de ses activités internationales, y compris la raffinerie bulgare.Fin octobre, il avait annoncé avoir accepté une offre de la part du négociant suisse en matières premières Gunvor, qualifié de “marionnette du Kremlin” par Washington et immédiatement retirée.

Ubisoft de retour en bourse après un problème comptable et une semaine de spéculations

Un simple incident comptable: après une semaine d’incertitude autour de son avenir, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a mis fin vendredi au suspense lié au report de ses résultats semestriels et a confirmé la validation “dans les prochains jours” de son accord avec le chinois Tencent.Lors d’une conférence téléphonique, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés.Selon Ubisoft, c’est ce qui explique le report de ses résultats, annoncé à la dernière minute le 13 novembre et sans explication. Ce report avait provoqué une vague d’incertitude et de rumeurs autour du géant français des jeux vidéo, qui compte dans son catalogue des jeux majeurs comme “Assassin’s Creed”, “Far Cry” ou “Just Dance”.Le constat de l’incident comptable “est arrivé quelques jours avant la publication des résultats, c’est pourquoi il nous a fallu plus de temps” pour valider les comptes, a justifié le directeur financier d’Ubisoft Frédérick Duguet vendredi lors de la présentation des résultats. Il a indiqué qu’un partenariat signé au deuxième trimestre de cette année était également concerné par ces changements comptables.S’il s’agit bien d’un problème de conformité “mineur” selon Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché chez eToro, il estime que ce report “ne fait pas très sérieux”, d’autant qu’il a “créé une incertitude sur les marchés”.Ubisoft a également confirmé que son accord avec le géant de la tech chinoise Tencent devait être validé “dans les prochains jours”.”La finalisation de notre transaction stratégique avec Tencent – qui verra Tencent devenir actionnaire minoritaire de notre nouvelle filiale, Vantage Studios, est désormais imminente, toutes les conditions suspensives ayant été satisfaites”, a assuré le PDG du groupe Yves Guillemot.Cette nouvelle filiale regroupant les trois sagas phares d’Ubisoft (“Assassin’s Creed”, “Far Cry” et “Rainbow Siw”) sera détenue à environ 25% par le groupe chinois via un apport de 1,16 milliard d’euros. Cela s’inscrit dans une réorganisation plus large d’Ubisoft en “maisons créatives”, dont les détails “seront dévoilés en janvier”, a précisé Yves Guillemot.”Le produit de cette transaction permettra de désendetter le groupe”, a redit l’entreprise, “tout en offrant une flexibilité financière accrue pour accompagner sa transformation”.- “Dynamique positive” -La bourse de Paris a accueilli favorablement le retour sur les marchés d’Ubisoft, qui présente des résultats financiers en nette amélioration sur le semestre.A 10h30 GMT, le cours de l’éditeur français s’envolait de 10,84%, à 7,50 euros.Sur les six premiers mois de son exercice 2025-2026 décalé, l’éditeur a annoncé avoir enregistré un “net bookings” (“réservations nettes”, soit les ventes hors revenus différés, son indicateur de référence) “supérieur à ses prévisions”, à 772,4 millions d’euros, en hausse de 22,6% à taux de change constants.Il explique cette performance “par des partenariats plus solides qu’attendu” ainsi que par “la contribution significative des séries TV en prises de vues réelles et d’animation”.Le groupe s’est notamment félicité de la “dynamique positive” autour de sa franchise phare “Assassin’s Creed”, indiquant qu’elle avait “dépassé” ses attentes.Sur la même période, son chiffre d’affaires est lui en baisse de 2,1%, à 657,8 millions d’euros.Ubisoft maintient ses objectifs financiers pour l’année, avec des revenus stables sur un an et un résultat opérationnel proche de l’équilibre.Dans un contexte mondial de crise de croissance pour tout le secteur du jeu vidéo, Ubisoft a enchaîné plusieurs revers ces dernières années, avec des lancements de jeux en demi-teinte et l’arrêt précoce de son jeu de tir en ligne “XDefiant”.Depuis 2023, l’éditeur français poursuit un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné la fermeture de plusieurs studios à l’étranger et le départ de plus de 3.000 salariés.Le groupe, qui comptait fin septembre 17.097 employés, a enclenché en octobre “un programme de départs volontaires ciblé” et “un projet de restructuration” dans ses studios du nord de l’Europe, notamment en Suède et en Finlande.

La Bourse de Paris freinée par les inquiétudes sur les valorisations des valeurs technologiques

La Bourse de Paris recule vendredi dans un marché marqué par l’incertitude, les investisseurs s’interrogeant sur la légitimité des valorisations élevées des valeurs liées à l’intelligence artificielle.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,22% vers 09H55, soit de 17,72 points, s’établissant à 7.963,35. La veille, alors que l’indice prenait plus de 1% en séance, il a finalement terminé en légère hausse de 0,34%, à 7.981,07 points, abandonnant ainsi une bonne partie de ses gains à la clôture.”Une inquiétude majeure porte sur le fait que l’emballement pour les investissements en IA pourrait ne pas générer les rendements attendus, d’où la forte correction des valeurs technologiques ce mois-ci” et le fait que “les investisseurs se questionnent toujours sur les valorisations élevées des actions liées au secteur”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique pour XTB. Après une réaction initialement positive dans la foulée de la publication mercredi soir des résultats du géant américain des puces électroniques Nvidia, qui est aussi la première capitalisation boursière du monde, le vent a commencé à tourner la veille peu après l’ouverture des marchés américains jeudi.”Le stress est monté d’un cran avec l’apparition d’un signal que personne n’avait vraiment anticipé: la nervosité s’est déplacée du marché actions vers le marché du crédit” les investisseurs cherchant à se protéger “contre un potentiel dégonflement de la bulle technologique”, explique John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.”L’opinion du marché devient de plus en plus polarisée entre ceux qui crient à la bulle et ceux qui sont prêts à continuer de courir. Cette dynamique conduira à une volatilité accrue et à de grands mouvements”, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Dans ce contexte d’incertitude, “le marché éprouve un remords à être acheteur face à des valorisations technologiques trop élevées, et il faudra du temps pour que ce sentiment se dissipe”, estime quant à elle Kathleen Brooks.Veolia acquiert l’américain Clean EarthVeolia: Le géant des services à l’environnement (-0,63% à 27,85 euros) a annoncé vendredi l’acquisition de l’américain Clean Earth, spécialisé dans le traitement de déchets dangereux, pour une valeur d’entreprise de 3 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros).

Face à l’inflation, le Japon annonce un plan de relance économique massif mais “responsable”

La Première ministre japonaise Sanae Takaichi a assuré que le plan de relance de 117 milliards d’euros approuvé vendredi face à une inflation tenace était “responsable” sur le plan budgétaire, affirmant qu’elle entendait réduire la dette colossale du pays.Avec ces mesures chiffrées à 21.300 milliards de yens, le gouvernement entend relancer la croissance de la quatrième économie mondiale dans un contexte d’exaspération des Japonais face à la flambée des prix.L’inflation a de nouveau accéléré dans le pays en octobre selon des chiffres publiés vendredi matin, à 3% en excluant les produits frais, contre 2,9% en septembre.La hausse des prix à la consommation dans l’archipel dépasse ainsi l’objectif de la Banque du Japon (2%) pour le 43e mois consécutif, une série inédite depuis 1992, et pourrait inciter l’institution à relever ses taux en décembre.Le plan massif du gouvernement devrait cependant alourdir encore la dette pharaonique de l’archipel, qui devrait atteindre 232,7% du PIB en 2025 selon le Fonds monétaire international (FMI).Les inquiétudes concernant la santé financière du Japon ont fait grimper les rendements des obligations d’État à des niveaux record cette semaine.”Une politique budgétaire proactive et responsable signifie une stratégie tournée vers l’avenir, qui ne vise pas à rechercher l’ampleur de manière irréfléchie ou excessive”, a déclaré Mme Takaichi.”En appliquant rigoureusement le principe de dépenses judicieuses, nous déploierons de manière stratégique des mesures budgétaires pour protéger la vie de nos concitoyens et bâtir une économie forte”, a-t-elle ajouté. “En favorisant une économie solide et en augmentant le taux de croissance, nous réduirons le ratio dette/PIB, atteindrons la viabilité budgétaire et garantirons la confiance des marchés”, a-t-elle encore promis.Dans les mesures prévues par Mme Takaichi figure une aide exceptionnelle de 20.000 yens (110 euros) par enfant et une subvention de 7.000 yens par foyer sur les factures d’énergie.”La vie est dure pour les gens ordinaires en ce moment”, a déclaré vendredi à l’AFP Kazuo Kaitsuka, 75 ans, employé dans les services financiers, près de la Bourse de Tokyo. “Je m’inquiète des conséquences que (l’ampleur du plan de relance) pourrait avoir pour les générations futures”, a-t-il ajouté.- Menace d’intervention sur le yen -“Le Japon mène des politiques économiques expansionnistes depuis tellement longtemps sans parvenir à stimuler l’économie”, a estimé Margarita Estevez-Abe, analyste à la Maxwell School de l’université de Syracuse. Le produit intérieur brut de l’archipel a connu une légère contraction de 0,4% au troisième trimestre, selon des chiffres publiés en début de semaine.Ces inquiétudes pèsent aussi sur la devise japonaise, qui est tombée à son plus bas niveau face au dollar depuis janvier.”Une nouvelle dépréciation du yen frappera les ménages japonais ordinaires avec des prix plus élevés”, note Mme Estevez-Abe.La ministre des Finances, Satsuki Katayama, a laissé entendre vendredi plus clairement que jamais que le gouvernement pourrait intervenir pour soutenir sa devise, disant que le Japon prendrait “des mesures appropriées contre les mouvements (de change) désordonnés”, selon des médias.La dernière intervention du Japon pour soutenir le yen remonte à juillet 2024.L’économie japonaise est également sous la menace du durcissement des tensions de l’archipel avec Pékin, après des propos de Mme Takaichi laissant entendre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l’envoi de troupes japonaises pour défendre l’île – dont la Chine revendique la souveraineté.Pékin a convoqué l’ambassadeur nippon et conseillé à ses citoyens d’éviter de se rendre dans l’archipel, où les Chinois représentent la plus grande source de touristes étrangers. Des médias ont aussi rapporté cette semaine que la Chine allait suspendre ses importations de fruits de mer japonais, ce qui n’a cependant pas été confirmé officiellement.Vendredi, Mme Takaichi a déclaré que la position de Tokyo sur Taïwan restait “inchangée” et qu’elle souhaitait des relations “constructives et stables” avec Pékin. Les “propos erronés tenus par (…) Mme Takaichi au sujet de Taïwan” ont “suscité l’indignation et la condamnation du peuple chinois”, a réagi vendredi une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Le Japon doit “retirer immédiatement ses propos erronés et démontrer sincèrement ses engagements envers la Chine par des actions concrètes”, a-t-elle ajouté.

Japon: les autorités locales approuvent le redémarrage de la plus grande centrale nucléaire au monde

La plus grande centrale nucléaire au monde a obtenu vendredi le feu vert d’autorités locales japonaises pour son redémarrage, une étape cruciale pour la remise en service du site après la catastrophe de Fukushima en 2011 et la fermeture de tous les réacteurs japonais. Hideyo Hanazumi, le gouverneur du département de Niigata (centre-ouest) où se trouve la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il “approuverait” la reprise des activités, qui devra encore recevoir l’aval final du régulateur nucléaire du pays. Le Japon avait fermé tous ses réacteurs nucléaires après le triple désastre – séisme, tsunami et catastrophe nucléaire – de Fukushima en 2011, alors que la population exprimait son inquiétude face à cette source d’énergie. Mais le pays, pauvre en ressources, veut réduire sa forte dépendance aux combustibles fossiles, atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et répondre à la demande croissante d’électricité liée à l’intelligence artificielle.Au total, 14 réacteurs – principalement situés dans l’ouest et le sud du pays – ont ainsi déjà été remis en service après la mise en place de normes de sécurité strictes. La centrale de Kashiwazaki-Kariwa, qui s’étend sur 400 hectares sur la côte de la mer du Japon face à la péninsule coréenne, serait le premier redémarrage d’une centrale nucléaire par Tepco, l’opérateur de celle de Fukushima Daiichi, depuis la catastrophe.Le vaste complexe a été équipé d’une digue de 15 mètres de haut contre les tsunamis, de nouveaux systèmes de secours électriques installés en hauteur, ainsi que d’autres dispositifs de sécurité.- Durée de vie des réacteurs allongée -Avant le séisme et le tsunami de 2011, qui ont fait environ 18.000 morts, l’énergie nucléaire représentait environ un tiers de la production d’électricité du Japon, le reste provenant principalement des énergies fossiles. En juillet, la compagnie d’électricité Kansai Electric a annoncé avoir franchi une première étape vers la construction du premier nouveau réacteur nucléaire du pays depuis la catastrophe de Fukushima. Le Japon est le cinquième émetteur mondial de dioxyde de carbone derrière la Chine, les États-Unis, l’Inde et la Russie, et dépend fortement des combustibles fossiles importés. Près de 70% des besoins en électricité du Japon étaient couverts en 2023 par des centrales thermiques fonctionnant au charbon et aux hydrocarbures.Le pays s’est fixé pour objectif de réduire l’apport des centrales thermiques à 30 à 40% de son mix électrique d’ici 2040.En juin, le Japon a adopté une loi permettant d’allonger la durée de vie des réacteurs nucléaires au-delà de 60 ans afin de compenser les arrêts liés à des “circonstances imprévisibles”. L’archipel veut faire des renouvelables sa principale source d’électricité avant 2040. Dans le cadre de cet objectif, le nucléaire devrait représenter environ 20% de la production électrique du pays à l’horizon 2040, contre 5,6% en 2022.

Gueule de bois sur les marchés: les craintes d’une “bulle” de l’IA resurgissent malgré les performances de Nvidia

La fête a été de courte durée sur les marchés boursiers: après un bref soulagement face aux performances du géant américain des puces Nvidia, les valeurs technologiques s’effondrent, craignant que l’engouement suscité par l’intelligence artificielle ne soit finalement qu’une bulle spéculative.A Tokyo, le géant des investissements technologiques SoftBank Group a dévissé de 10,9%, et le fabricant de puces-mémoires Kioxia sombré brièvement de plus de 17% avant de limiter la casse (-11,51%), tandis qu’à Séoul SK Hynix a chuté de 8,1% et Samsung Electronics de 6,3%.Le champion Nvidia, devenu un porte-étendard de la révolution de l’IA avec ses processeurs graphiques qui peuvent effectuer des millions de calculs en parallèle, a pourtant annoncé mercredi des résultats financiers au-delà des attentes, avec au troisième trimestre un bond de son bénéfice net de 65% sur un an, et des prévisions optimistes.Son patron Jensen Huang a fait rêver les investisseurs en vantant les ventes “hors norme” de la Blackwell, sa puce la plus performante pour les applications IA et l’informatique à distance (cloud), et ses processeurs destinés au cloud “tous vendus”.Mais les actions de l’IA s’envolent ces derniers mois à de tels niveaux que les observateurs craignent que les investissements massifs dans le secteur ne soient allés trop vite, comparés aux innovations et aux retours financiers réels.Malgré une envolée initiale de 5% jeudi à New York, le titre Nvidia a ainsi finalement chuté de 3,15%, alors que l’enthousiasme initial s’évaporait.- “Un marché difficile à satisfaire” -Les performances de Nvidia “ont d’abord été saluées”, mais “les inquiétudes persistantes autour des investissements dans l’IA ont finalement entraîné un retournement de tendance”, commente Takuma Ikemoto du Tokai Tokyo Intelligence Lab.”C’est un marché difficile à satisfaire, ce qui témoigne sans doute de la surévaluation relative des titres” de l’IA, “la +bulle IA+, comme certains l’appellent”, note Ken Crompton de National Australia Bank.Car “sous la beauté des résultats de Nvidia, le fond reste inchangé”, estime Stephen Innes de SPI Asset Management. “L’intelligence artificielle demeure le centre de gravité, mais cette gravité commence soudainement à se faire sentir.””Les investisseurs ne remettent pas en cause la demande en puces, mais plutôt la capacité des acheteurs à justifier ces dépenses colossales, à rentabiliser les infrastructures mises en place et à financer la prochaine étape sans que les marchés du crédit ne vacillent.”- Massif plan de relance japonais -Entrainées par la chute de la tech, les places asiatiques étaient dans le rouge vendredi: A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a reculé de 2,4% à 48.625,88 et l’indice élargi Topix stagné (-0,06%) à 3.297,73 points.La Bourse de Séoul a chuté de 3,8%, celle de Taipei de 3,6% et Sydney baissé de 1,6%. Hong Kong lâchait 1,7%.La Première ministre japonaise Sanae Takaichi a par ailleurs annoncé vendredi un massif plan de relance de 117 milliards d’euros face à la flambée du coût de la vie.L’inflation dans l’archipel a ainsi légèrement accéléré en octobre (+3%, hors produits frais) selon des chiffres publiés vendredi, dépassant pour le 43e mois consécutif l’objectif de 2% de la Banque du Japon (BoJ), ce qui pourrait l’inciter à relever ses taux le mois prochain.L’ampleur de ce plan de 117 milliards d’euros, que Mme Takaichi a promis “responsable” sur le plan budgétaire, fait craindre que la lourde dette du pays ne se creuse encore, ce qui a fait grimper ces derniers jours les rendements des obligations d’Etat.Les taux d’intérêt refluaient toutefois après l’annonce.Et la devise japonaise, également éprouvée par ces inquiétudes, se reprenait après des propos de la ministre des Finances Satsuki Katayama, qui a laissé entendre vendredi que le gouvernement pourrait intervenir pour soutenir sa devise.Vers 06H30 GMT, le billet vert s’échangeait pour 157,16 yens.Sur le marché du pétrole, le baril de WTI nord-américain lâchait 1,12% à 58,35 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,92% à 62,80 dollars.Le bitcoin, considéré comme un actif risqué, continuait à baisser, s’échangeant pour 85.565 dollars, soit une chute de plus de 32% depuis son record de début octobre.

L’administration Trump planifie une expansion massive du forage d’hydrocarbures offshore

L’administration de Donald Trump a dévoilé jeudi un plan pour autoriser le forage de pétrole et de gaz sur des millions de kilomètres carrés dans les eaux côtières américaines, une démarche qui pourrait aboutir à une expansion massive de l’extraction d’énergies fossiles.Ce plan confirme le décalage croissant entre les Etats-Unis, qui boudent la COP30 au Brésil, et une grande partie du reste du monde qui tente de limiter les effets du changement climatique. Le projet prévoit d’ouvrir au forage 34 concessions dans les eaux du Golfe du Mexique – que M. Trump appelle Golfe d’Amérique -, au large de la Californie et le long de la côte nord de l’Alaska – dans une zone vierge qui n’a jamais été forée auparavant.Au total, plus de 500 millions d’hectares seraient accessibles à l’industrie pétrolière et gazière, une surface équivalente à celle de l’Amazonie.Avec ce plan, “nous garantissons que l’industrie offshore américaine reste forte, que nos travailleurs restent employés et que notre nation reste dominante sur le plan énergétique pour les décennies à venir”, a vanté le ministre américain de l’Intérieur, Doug Burgum, en reprochant à la précédente administration Biden d’avoir “freiné les concessions pétrolières et gazières offshore”.Même sous Joe Biden, qui avait fixé des objectifs climatiques ambitieux aux Etats-Unis et mis en place des restrictions sur le forage, la production américaine de pétrole a atteint des sommets historiques.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump qualifie lui régulièrement le changement climatique d'”arnaque”. Il a méthodiquement défait la politique environnementale de son prédecesseur, s’est retiré de l’Accord de Paris pour limiter le réchauffement planétaire, et martèle qu’il veut forer des hydrocarbures à tout va.Le projet dévoilé jeudi risque toutefois de se heurter à des oppositions, dont celle du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, qui a immédiatement dénoncé un “plan idiot de Trump”.”Cette tentative irresponsable de vendre notre littoral à ses donateurs pétroliers est vouée à l’échec”, a-t-il assuré dans un communiqué, alors que son Etat interdit de longue date les nouveaux forages offshore.”Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour protéger notre littoral”, a-t-il promis.Les Etats touristiques bordant le Golfe du Mexique, encore marqués par le souvenir de la gigantesque marée noire causée en 2010 par l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, risquent également d’objecter. Le sénateur républicain de Floride Rick Scott a par exemple exprimé son opposition sur X.

Face au mur de sa dette, le Sénégal en quête d’un accord avec le FMI

Comment se dépêtrer d’une dette colossale? Alors que l’Afrique accueille son premier G20 samedi à Johannesburg, en Afrique du Sud, avec la dette parmi les sujets prioritaires, le Sénégal surendetté bataille pour obtenir du FMI un nouveau programme d’aide pour soulager ses finances et rétablir la confiance de ses partenaires économiques.- Dette cachée -Avec une dette qui a atteint l’équivalent de 132% de son PIB, selon le Fonds monétaire international (FMI), le Sénégal est aujourd’hui le deuxième pays le plus endetté d’Afrique subsaharienne. En 2024, le nouveau gouvernement issu de la victoire de l’opposition aux élections a accusé le pouvoir de l’ex-président Macky Sall (2012-2024) d’avoir dissimulé la réalité de cette situation budgétaire préoccupante.En conséquence, le FMI a suspendu son programme d’aide de 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros) conclu en 2023 en attendant d’avoir des réponses et des engagements des nouvelles autorités.L’institution a notamment pointé du doigt “des déclarations erronées significatives des déficits budgétaires et de la dette publique sur la période 2019–2023”. – “Discussions ardues” -Après plusieurs visites du FMI au Sénégal pour examiner l’état des finances du pays, les deux parties ont entamé des négociations mi-octobre en vue d’un nouveau programme d’aide.Elles ne sont pas parvenues à un accord pour le moment, ce qui n’est pas anormal à ce stade des négociations.”Les discussions avec le FMI ont été ardues”, a tancé le bouillonnant Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, lors d’un grand rassemblement devant ses partisans à Dakar le 8 novembre, affirmant avoir refusé une restructuration de la dette du Sénégal qui, selon lui, serait “une honte” pour le pays et équivaudrait à déclarer sa “faillite”.Une restructuration vise à redonner de la marge budgétaire aux États via différentes approches: une pause dans les échéances, l’allongement du remboursement du prêt ou une annulation d’une partie des intérêts ou de la dette.Dans un entretien accordé à l’AFP au terme de cette première phase de négociations, le chef de mission du FMI, Edward Gemayel, a reconnu des “discussions très très intenses”, mais a salué l’économie “résiliente” du pays et a rappelé qu'”il n’y a pas de défaut (de paiement) pour le moment”.Pour accorder un programme d’aide, le FMI attend des États des réformes qui, selon lui, leur permettront de se stabiliser à long terme économiquement et budgétairement (baisse de la dépense publique, élargissement de l’assiette fiscale, fin de subventions…).Dans d’autres pays africains, comme l’Angola et le Nigeria, la fin de subventions coûteuses sur le carburant a entraîné ces dernières années des émeutes violemment réprimées.Ousmane Sonko a annoncé début novembre que la population devrait faire des “sacrifices” pour pouvoir redresser le pays d’ici “deux à trois ans”.En août, son gouvernement a dévoilé un plan de “redressement économique”, qui doit être financé par des ressources internes et prévoit la réduction du train de vie de l’État et la taxation de nouvelles niches comme le numérique, le “mobile money”, les jeux ou le foncier.Fin septembre 2025, les charges financières de la dette représentaient 22% des recettes du Sénégal, soit une part conséquente du budget de l’État. Cette proportion “devrait augmenter en 2026”, explique l’économiste Moubarack Lo.- Investisseurs dans le flou -Cette situation érode la confiance des marchés et des partenaires économiques internationaux du Sénégal.L’agence de notation Standard & Poors (S&P) a abaissé la semaine dernière d’un cran la note de la dette à long terme du Sénégal, à “CCC+”, mentionnant des “finances précaires”.Un mois plus tôt, l’agence Moody’s avait également abaissé d’un cran la note de la dette souveraine du pays, pour la deuxième fois cette année.En conséquence, la valeur des obligations sénégalaises en devises étrangères a baissé sur les marchés ces dernières semaines.”Quand on est triple C, le Sénégal ne va plus pouvoir avoir accès au marché obligataire, ne va plus pouvoir se financer tout seul”, indique Benoît Vesco, président du cabinet de conseil Delubac AM.”Le climat n’est pas bon”, confirme Moubarack Lo. “Les investisseurs manquent de visibilité, donc ça peut freiner les investissements d’envergure”. L’économiste préfère toutefois parler de “tensions” financières plutôt que de “crise” à ce stade. En attendant le programme d’aide du FMI qui permettra de redonner confiance aux marchés et d’emprunter à des taux plus bas, le Sénégal doit emprunter sur le marché financier sous-régional, à des taux très élevés. Le recours à cette dette régionale “permet au moins de payer les salaires et les charges de fonctionnement” et de rembourser “les échéances de la dette qui arrivent”, explique M. Lo.

ExxonMobil relance son projet gazier géant au Mozambique, suspendu plusieurs années

Le groupe pétrolier américain ExxonMobil a annoncé jeudi la reprise de son projet d’exploitation gazière offshore au Mozambique, suspendu depuis plusieurs années à cause d’une insurrection jihadiste.”Nous avons levé la force majeure concernant la zone 4 du projet de Rovuma LNG” –dans lequel ExxonMobil détient une participation indirecte de 25%–, a indiqué le groupe, affirmant que cette décision permettait de “rester sur la trajectoire” du projet dont la production devrait commencer en 2030.Cette notion juridique est invoquée lorsque des conditions exceptionnelles empêchent la poursuite d’un chantier, et l’exécution des contrats qui y sont liés.Une insurrection jihadiste dans la province du Cabo Delgado (nord du Mozambique) a fait plus de 6.200 morts depuis 2017, d’après l’ONG Acled, qui collecte des données sur les zones de conflit.Mais c’est une offensive jihadiste dans la ville de Palma en mars 2021 (environ 800 morts d’après l’Acled), qui a poussé les groupes pétroliers à suspendre leurs projets respectifs dans la région.D’après le site internet du groupe américain, la zone 4 est opérée par une société commune baptisée Mozambique Rovuma Venture (MRV).Celle-ci est détenue à 70% par un consortium qui comprend ExxonMobil, l’Italien ENI et le Chinois CNPC, tandis que XRG (Abou Dhabi), KOGAS (Corée du Sud) et Empresa Nacional de Hidrocarbonetos détiennent 10% chacun.”Nous travaillons avec nos partenaires et avec le gouvernement du Mozambique pour assurer la sécurité de nos employés et de nos infrastructures”, a poursuivi le groupe de Spring (Texas).Il a précisé que la planification était en cours de finalisation et que la décision finale d’investissement devrait intervenir dans le courant de l’année 2026.- 18 millions de tonnes -Le projet Rovuma LNG va “produire, liquéfier et distribuer du gaz naturel” par le biais de douze modules d’une capacité de 1,5 million de tonne par an (MTA) chacun, représentant une capacité totale de 18 millions de MTA par an, explique le groupe sur son site.Il prévoit également la construction d’infrastructures à terre.Darren Woods, patron d’ExxonMobil, a rencontré fin octobre le président du Mozambique Daniel Chapo au siège du groupe au Texas, ce qui a donné lieu à une “session très productive”.”Nous avons un très bon concept de projet sur lequel nous sommes en train d’avancer. La situation sécuritaire s’est grandement améliorée”, avait-il déclaré le 31 octobre, ajoutant être en train de faire comme son concurrent TotalEnergies.Le groupe français a en effet annoncé le 25 octobre avoir levé la force majeure et la reprise de son propre projet gazier – qui représente un investissement de 20 milliards de dollars – dans ce pays d’Afrique australe après quatre ans de suspension.Il espère reprendre la production en 2029, sous réserve de l’approbation par le gouvernement de son nouveau plan.Il a aussi réclamé au gouvernement du Mozambique une prolongation de dix ans de la concession et une compensation pour le surcoût lié au retard, qu’il chiffre à 4,5 milliards de dollars, selon une lettre dont l’AFP a obtenu copie le 26 octobre.Questionné jeudi par l’AFP, ExxonMobil n’a pas indiqué s’il comptait également demander une contrepartie.Le Mozambique a annoncé mercredi auditer les pertes causées par la suspension du projet du groupe français.En janvier 2020, le président mozambicain d’alors, Filipe Nyusi, avait annoncé vouloir créer un fonds souverain destiné à investir dans l’économie du pays qui serait alimenté par les revenus promis par l’exploitation gazière.De gigantesques réserves sous-marine de gaz se trouvent au large du Cabo Delgado et devaient à l’origine faire de Maputo l’un des principaux exportateurs au monde à l’horizon 2025.