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IA: l’américain Oracle investit 5 milliards de dollars pour “aider” le Royaume-Uni

Le groupe américain Oracle, dont le président Larry Ellison est un soutien historique de Donald Trump, a annoncé lundi investir 5 milliards de dollars sur cinq ans dans les infrastructures “cloud” au Royaume-Uni, disant soutenir “la vision du gouvernement britannique pour un avenir axé sur l’intelligence artificielle”.Le Premier ministre britannique Keir Starmer avait annoncé mi-janvier vouloir attirer les entreprises de l’IA en leur laissant tester sur son sol leurs innovations avant toute régulation, faisant fi des préoccupations éthiques et sécuritaires autour de cette technologie.Cet investissement doit permettre de “répondre à la demande en croissance rapide” du “cloud” (informatique à distance) au Royaume-Uni et “d’aider le gouvernement britannique à concrétiser sa vision en matière d’innovation et d’adoption de l’IA”, explique l’entreprise dans son communiqué.Il témoigne du maintien de bonnes relations entre les Etats-Unis de Donald Trump et le Royaume-Uni du travailliste Keir Starmer, au moment où l’Union européenne est ciblée par Washington, notamment en raison de sa régulation des géants du numérique.Le dirigeant britannique s’efforce de ménager son tonitruant homologue américain depuis son retour au pouvoir fin janvier. Il espère négocier avec lui un accord économique qui permettrait à Londres d’échapper aux droits de douane des Etats-Unis.Le ministre britannique au Commerce Jonathan Reynolds est d’ailleurs attendu mardi à Washington pour des discussions sur le sujet.Fondé en 1977 dans la Silicon Valley, Oracle était à l’origine spécialisé dans la gestion de bases de données, avant de devenir depuis le milieu des années 2010 un acteur majeur du “cloud”, essentiel à l’IA.Son fondateur, le multimilliardaire Larry Ellison, grand ami de Donald Trump, est impliqué dans le projet géant d’infrastructures pour l’IA, Stargate, avec la société japonaise SoftBank et OpenAI.Quelque 500 milliards de dollars sont annoncés dans ce projet pour la construction et la gestion de centres de données, une annonce présentée en grande pompe par Donald Trump fin janvier.Le projet Stargate offre un accélérateur majeur à Oracle qui, s’il est un acteur reconnu du cloud, pèse moins de 5% du marché mondial, bien loin du trio composé de Google, Microsoft et Amazon, qui en contrôlent près des deux tiers.

La Bourse de Paris en petite hausse, profitant des plans d’investissements en Europe

La Bourse de Paris évolue en petite hausse lundi, soutenue par les plans d’investissements prévus en Europe, sur fond de tensions commerciales avec l’administration Trump toujours présentes dans l’esprit des investisseurs.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,30%, soit 23,75 points à 8.052,03 points vers 09H45. Vendredi, il avait terminé en nette hausse de 1,13%, à 8.028,28 points.Pour John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud, “les investisseurs semblent (…) rassurés de la formation d’un gouvernement de coalition en Allemagne et que l’agence Fitch Ratings ait laissé la note de la France intacte”.Le plan d’investissements géant du futur chancelier Friedrich Merz destiné à réarmer et moderniser l’Allemagne, très attendu par les partenaires du pays, est désormais sur de bons rails grâce à un accord politique conclu in extremis vendredi.Le chef des conservateurs a obtenu vendredi des députés écologistes qu’ils acceptent de lever leur veto à son “bazooka” de centaines de milliards d’euros, un programme de dépense sans précédent pour la première économie européenne.Par ailleurs, l’agence de notation Fitch a maintenu vendredi soir la note souveraine “AA-” de la France, qu’elle avait assortie en octobre d’une “perspective négative”, le gouvernement se disant aussitôt “déterminé” à poursuivre le redressement des finances publiques.La perspective négative attribuée le 11 octobre était une menace d’abaissement de la note qui ne s’est pas concrétisée cette fois.Mais la guerre commerciale avec l’administration Trump reste un point d’attention pour les investisseurs, et devrait “continuer au moins à court terme, provoquant notamment une flambée des anticipations d’inflation”, estime Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM.Le président américain a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi n’avoir “aucune intention” d’assouplir les droits de douane de 25% imposés aux partenaires commerciaux des Etats-Unis sur l’acier et l’aluminiumLa semaine sera par ailleurs riche en décisions de politique monétaire, avec notamment la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi, mais aussi celle de la Banque du Japon mercredi, de la Banque d’Angleterre, la Banque Nationale Suisse et de la Riksbank (la Banque de Suède) jeudi.Le luxe mécontentLes poids lourds du luxe, très exposés au marché chinois, fléchissent lundi à la Bourse de Paris face aux indicateurs en demi-teinte venant de Pékin.La Chine avait présenté dimanche un plan d’action visant à relancer la consommation des ménages en berne et à l’aider à atteindre ses ambitieux objectifs de croissance. Mais les marchés ont calmé leur optimisme après la publication d’une série d’indicateurs économiques en demi-teinte en Chine. Si les ventes au détail, un indicateur clé du moral des consommateurs, ont progressé de 4% sur un an en janvier et février, le taux de chômage urbain, principal indicateur de l’emploi en Chine, a quant à lui grimpé à 5,4% en février, son plus haut niveau depuis deux ans.Vers 09H45, LVMH reculait de 0,50% à 602,10 euros, Hermès perdait 1,24% à 2.478 euros et Christian Dior SE cédait 0,63% à 556 euros. Le groupe de cosmétiques L’Oréal perdait 1,08% à 362,95 euros.Kering perdait quant à lui 1,39% à 220,45 euros. Vendredi, l’action du groupe avait déjà terminé en chute de plus de 10%, les investisseurs doutant de la capacité du styliste Demna Gvasalia, choisi comme nouveau directeur artistique de Gucci, à redresser la marque phare du groupe de luxe.

L’UE cherche à mobiliser pour la transition et la reconstruction de la Syrie

L’Union européenne réunit lundi à Bruxelles une conférence des donateurs sur la Syrie, occasion pour les Européens de favoriser une mobilisation internationale en faveur de ce pays, dévasté par plus d’une décennie de guerre.La prise du pouvoir par une coalition dominée par les islamistes et dirigée par Ahmad al-Chareh, le 8 décembre, a mis fin à la dictature du clan Assad après un règne sans partage sur la Syrie pendant plus d’un demi-siècle. Cette neuvième édition de la conférence des donateurs accueille pour la première fois des représentants du pouvoir à Damas. C’est le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Chaibani, qui représentera son pays à Bruxelles.”Cette année, bien sûr, la conférence sera différente”, a indiqué un responsable de l’UE. “Il y a une fenêtre d’opportunité. Elle n’est pas très grand ouverte, nous devons donc en profiter, autrement il sera trop tard”, a-t-il ajouté.La transition est difficile dans ce pays divisé entre plusieurs communautés religieuses. Des massacres ont été commis ces dernières semaines dans l’ouest, les pires violences depuis l’arrivée de cette coalition menée par le groupe islamiste sunnite Hayat Tahrir al-Cham (HTS).Les forces de sécurité, des groupes armés alliés ou des djihadistes étrangers ont été rendus responsables de ces violences qui ont fait, selon une ONG, près de 1.400 morts civils, principalement au sein de la communauté alaouite, une branche du chiisme, dont est issu l’ancien président Bachar al-Assad.Les Vingt-Sept, qui ont très vite après le 8 décembre décidé de soutenir la transition en Syrie, veulent y voir un incident isolé, selon des diplomates. Ils ont salué la nomination d’une commission d’enquête et indiqué que “tout (devait) être fait pour éviter que de tels crimes se reproduisent”, selon un communiqué.”Il est nécessaire de continuer à lever les sanctions. Parce que vous savez s’il y a de l’espoir pour les gens, il y a aussi moins de chaos et pour avoir cet espoir vous avez besoin que tous les services leur soient fournis comme les services bancaires par exemple”, a souligné la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, à son arrivée à Bruxelles.Mais les 27 sont toutefois prêts à reconsidérer la levée progressive des sanctions imposées à la Syrie, décidée fin février, si d’autres violences de ce type devaient se reproduire, selon des diplomates.La France a ainsi affirmé mercredi qu’elle s’opposerait à la toute nouvelle levée de sanctions “si ces exactions devaient rester impunies”.L’Allemagne a de son côté annoncé qu’elle accorderait 300 millions d’aide supplémentaire à ce pays à peine sorti d’une guerre civile longue de près de 15 ans.- Une conférence “différente” -Les besoins sont énormes. Les Nations unies ont estimé qu’il faudrait, au rythme actuel, au moins un demi-siècle à la Syrie pour retrouver la situation économique qu’elle connaissait avant la guerre civile qui a éclaté en 2011.L’an dernier, la conférence des donateurs avait permis de mobiliser quelque 7,5 milliards d’euros pour la Syrie.Mais les efforts pour atteindre ce résultat sont compromis cette année par la décision américaine de suspendre son aide internationale. Les Etats-Unis étaient jusqu’à présent le principal fournisseur d’aide internationale à la Syrie, selon l’ONU. Ils seront représentés à la conférence lundi.”Le système global de l’aide humanitaire en général était basé sur deux piliers, l’un, très important, constitué par les Etats-Unis, et l’autre par l’UE et ses Etats membres”, a expliqué un autre responsable européen.Aujourd’hui, “l’un de ces piliers s’est considérablement réduit, voire a complètement disparu, et cela implique une réduction des fonds disponibles pour l’aide humanitaire dans le monde”, a-t-il assuré.Même avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les donateurs ne fournissaient pour la Syrie qu’environ 35% de l’aide réclamée par les Nations unies.Les organisateurs de cette conférence des donateurs espèrent que les pays arabes du Moyen-Orient seront en mesure de compenser un retrait américain.

Retraite: la gauche accuse Bayrou de “trahison” en fermant la porte aux 62 ans

La gauche accuse lundi François Bayrou de “trahison” en fermant la porte à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans et lui demande de laisser travailler le “conclave” sur la réforme entre les partenaires sociaux.”Le gouvernement doit laisser les partenaires sociaux travailler et le Parlement, ensuite, légiférer. À la brutalité sociale de la réforme, la brutalité démocratique de son adoption, François Bayrou compte-il ajouter la brutalité de la trahison de la parole donnée… et écrite ?”, a fustigé le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur X.François Bayrou “se trompe complètement et tue un espoir de revenir à de la discussion, au respect des organisations syndicales, du monde économique, des acteurs qui font la démocratie”, a renchéri la maire de Paris Anne Hidalgo sur RTL.Pour François Ruffin, ex-LFI qui siège au groupe écologiste, les déclarations de M. Bayrou sont “à l’évidence” un motif de censure du gouvernement. “A la fin, il faut qu’il y ait un vote de l’Assemblée qui dise vers quel modèle de retraite on veut aller”, a-t-il plaidé sur France 2.Cherchant à s’éviter la censure du Parti socialiste, M. Bayrou avait rouvert en janvier le dossier de la réforme menée par Elisabeth Borne et confié aux partenaires sociaux la tâche de parvenir à un nouvel accord. Interrogé dimanche sur la possibilité de ce retour à 62 ans, contre 64 ans dans la loi actuelle, le Premier ministre, tout en redisant sa confiance dans la démocratie sociale, a répondu “non”.”Je ne crois pas que la question paramétrique (…) c’est-à-dire la question de dire +voilà l’âge pour tout le monde+, je ne crois pas que ce soit la seule piste”, a-t-il dit.Si le ministre de l’Economie Eric Lombard a rappelé ensuite que c’était “aux partenaires sociaux de décider”, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin est allé dans le sens de de M. Bayrou en estimant lundi “pas réaliste” les 62 ans dans le cadre de l’objectif fixé par le gouvernement d’un retour à l’équilibre financier en 2030.Vendredi, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe avait lui jugé sans ambages le conclave des partenaires sociaux “complètement hors-sol” au regard de la nouvelle donne internationale et de la volonté du gouvernement d’augmenter les dépenses militaires.

Climat: en Allemagne, un paysan péruvien devant la justice face à un géant de l’énergie

Dix ans après le début de son combat judiciaire, un paysan péruvien fait face lundi devant la justice allemande au géant de l’énergie RWE, à qui il demande de réparer les effets du changement climatique dans les Andes.Pour cette affaire emblématique, très suivie par les défenseurs de l’environnement, Saul Luciano Lliuya a fait le voyage depuis le Pérou afin d’être présent au tribunal de Hamm, dans le nord-ouest de l’Allemagne, loin de sa ferme de Huaraz, dans l’ouest du Pérou, où cet agriculteur élève poulets et moutons et cultive maïs et quinoa.Selon l’ONG Germanwatch, qui soutient l’agriculteur, sa maison est menacée par la fonte des glaciers des Andes, qui ont déjà fait “remonter dangereusement à plusieurs reprises” le niveau du lac Palcacocha situé au-dessus de sa ville. M. Lliuya et Germanwatch demandent à RWE, l’un des principaux groupes énergétiques d’Allemagne, de participer symboliquement aux travaux pour réduire le niveau d’eau du lac.- Quote-part des émissions -Motif: bien qu’il n’ait aucune centrale au Pérou, le conglomérat fait partie des trois plus grands émetteurs de gaz à effets de serre en Europe, et est responsable de 0,47% des émissions mondiales, selon un rapport.Les plaignants exigent donc de RWE une quote-part correspondante de 17.000 euros aux 3,5 millions d’euros de travaux.Fin 2017, l’agriculteur avait obtenu un premier succès lorsque sa requête avait été jugée recevable en appel, après avoir été retoquée en première instance.Cette décision avait suscité l’espoir des militants de l’environnement d’en faire un cas précurseur de “justice climatique mondiale”, concept politique selon lequel le Nord pollueur doit dédommager les pays du Sud victimes de la pollution.Depuis, la procédure a avancé lentement, ralentie notamment par la pandémie de Covid-19.En 2022, neuf experts mandatés par le tribunal se sont rendus au Pérou observer la situation.”Je n’aurais jamais pensé que cela prendrait autant de temps”, a dit avant le procès Saul Luciano Lliuya, qui a déposé plainte il y a près de dix ans.Ce père de deux enfants, âgé de 44 ans, a assuré lors d’une conférence de presse à Lima avoir “pleine confiance” en l’issue de la procédure.De son côté, l’énergéticien allemand juge la requête “juridiquement inadmissible”.M. Lliuya “tente de créer un précédent selon lequel chaque émetteur individuel de gaz à effet de serre en Allemagne pourrait être tenu légalement responsable des effets du changement climatique dans le monde”, estime le groupe de Essen (ouest) dans une réponse à l’AFP.Or, il n’est “pas possible d’attribuer juridiquement les effets spécifiques d’un changement climatique à un seul émetteur”, souligne RWE, qui exploite en Allemagne plusieurs mines de lignite, un minerai très polluant.Le groupe soutient notamment qu’il a toujours respecté les réglementations nationales sur les émissions de gaz à effet de serre et s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. RWE s’est notamment engagé à cesser la production d’électricité au charbon d’ici à 2030 dans le bassin rhénan, tout en investissant massivement dans l’éolien et le solaire.- Justice climatique -Mais alors que “ce sont principalement des individus” et “des Etats qui supportent le coût de la crise climatique”, il est désormais “temps que des entreprises comme RWE contribuent équitablement aux coûts des dommages qu’elles ont contribué à causer”, rétorque Francesca Mascha Klein, juriste pour Germanwatch.Le tribunal doit d’abord évaluer le risque de crue pour la maison de M. Lliuya. Si celui-ci est considéré comme sérieux, il examinera ensuite dans quelle mesure le changement climatique et les émissions de RWE contribuent à une potentielle inondation.L’audience est prévue jusqu’à mercredi. Les litiges contre gouvernements et sociétés polluantes se multiplient ces dernières années.”Plus de 80 affaires ont déjà été déposées contre les principaux producteurs de carbone, et ce nombre a triplé chaque année depuis l’Accord de Paris” en 2015, souligne Joana Setzer, chargée de recherche à la London School of Economics.Début 2023, les habitants de l’île indonésienne de Pari, menacée par la montée des eaux, ont ainsi traduit en justice le géant cimentier suisse Holcim.Là aussi, la procédure judiciaire devrait prendre de nombreuses années. L’île pourrait être engloutie d’ici 2050, selon des experts. 

Panne générale à Cuba: retour progressif du courant

L’électricité revenait progressivement dimanche à Cuba, 48 heures après un nouveau blackout total, les autorités prévoyant un retour à la normale lundi “aux premières heures de la matinée”. Selon les autorités, le réseau électrique national, qui s’est effondré vendredi soir après une avarie, a pu être reconnecté sur l’ensemble de l’île, permettant à la population de retrouver graduellement du courant. “Le système national d’électricité (SEN) est de nouveau opérationnel de Pinar del Río à Guantanamo”, les deux provinces situées aux extrémités de l’île, a annoncé l’Union électrique cubaine (UNE), la compagnie nationale. L’entreprise “prévoit qu’aux premières heures de la matinée (lundi), tout le pays sera desservi”.A La Havane, capitale de 2,1 millions d’habitants, 66% des foyers ont de la lumière et les autorités prévoient qu’entre 90 et 95% seront desservis d’ici la fin de la soirée. Alex Picart, 60 ans, un habitant de Guanabacoa, localité à l’est de La Havane, où le courant est revenu dès l’aube, n’a pas caché son émotion d’être un des premiers à être reconnectés au service électrique.”Vraiment, à 5 heures du matin, c’était la ruée, on rechargeait les téléphones, les lampes, on amenait l’eau dans les réservoirs, il y avait un bruit énorme qui réveillait les voisins, bref, c’était un événement!”, a-t-il raconté à l’AFP. La panne s’est produite en début de soirée vendredi dans une sous-station située dans la banlieue de La Havane, provoquant la déconnexion du réseau électrique dans tout le pays. Le quotidien des Cubains s’est vu perturbé pendant tout le week-end, la panne générale privant nombre d’entre eux d’eau et de gaz. Les communications téléphoniques ont été rendues difficiles et les transports publics ont été paralysés. Il s’agit de la quatrième panne généralisée en moins de six mois sur l’île de 9,7 millions d’habitants. Le pays a déjà subi trois déconnexions totales pendant le dernier trimestre 2024. Deux avaient duré plusieurs jours et la dernière environ 24 heures. La population est aussi confrontée depuis de longs mois à des coupures quasi quotidiennes de quatre ou cinq heures dans la capitale. Dans les provinces, les délestages peuvent durer 20 heures.Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique et le réseau électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays, presque toutes inaugurées dans les années 1980 et 1990, tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance.Des centrales flottantes et les générateurs, qui complètent le système énergétique national, sont alimentés par des combustibles que Cuba, sous embargo américain depuis 1962, importe difficilement.Face à l’urgence, le gouvernement met les bouchées doubles pour installer au moins 55 parcs solaires de technologie chinoise en 2025. Selon les autorités, ces parcs produiront 1.200 mégawatts, soit 12% du total national.

Droits de douane sur les alcools: la négociation n’a pas encore échoué, juge Bayrou

François Bayrou a estimé dimanche que “la négociation n’avait pas complètement échoué encore” avec l’administration Trump concernant sa menace de taxer à 200% les alcools européens, le Premier ministre français laissant entendre que le choix de Bruxelles de taxer le bourbon américain avait pu être une “maladresse”.L’UE a annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25% entrées en vigueur le même jour sur l’acier et l’aluminium. Dans la foulée, Donald Trump s’est dit prêt à porter à 200% les droits sur les alcools européens si Bruxelles n’abandonnait pas l’idée de taxer à 50% le bourbon.”Est ce que des maladresses ont été faites? Probablement oui, parce qu’on a introduit le bourbon du Kentucky comme si c’était une menace commerciale parce qu’on a repris une liste très ancienne sans la relire comme il aurait fallu. C’est au niveau de la Commission européenne”, a déclaré François Bayrou au micro de la radio France Inter.”Nous aurions souhaité, le Premier ministre, moi-même, que la Commission européenne, qui pilote les négociations, ne mette pas les boissons dans cette liste”, a abondé sur BFMTV le ministre de l’Economie Eric Lombard.Le Premier ministre a indiqué qu’il y avait “quinze jours devant nous pour essayer de trouver un chemin” avec les Etats-Unis sur le sujet. “Nous travaillons depuis des semaines à essayer de trouver un chemin avec la Chine qui a introduit des droits de douane conséquents” en octobre dernier aux importateurs de brandys européens, dont le cognac français représente 95% du total, a-t-il détaillé.”Je suis pour essayer d’arranger les choses le plus vite possible, et je pense que la négociation n’a pas complètement échoué encore”, car si des “tweets de Trump” existent, il n’y a “pas de décision encore, on va voir”, a tenu à souligner François Bayrou.Cependant, a-t-il prévenu, “dès qu’on se trouverait en situation d’échec dans le travail de négociation, alors il faudrait chercher d’autres décisions, d’autres mesures d’escalade et franchement ce n’est pas à souhaiter, mais s’il faut, il faut. […] Si on peut éviter, et faire en sorte qu’on arrange le plus possible de choses, alors il faut le faire. Est-ce que je suis optimiste? Pas forcément”, a ajouté le Premier ministre.”Notre objectif, c’est que le plus vite possible on en revienne à la normale. Mais pour ça, on est obligé de passer par cette phase conflictuelle mais que nous n’avons pas souhaitée”, a estimé pour sa part M. Lombard.Pour le Premier ministre, “ce que fait le président des Etats-Unis est une déstabilisation complète, y compris pour son peuple”, car les taxes imposées aux produits d’autres pays font que “vous introduisez de l’inflation” aux Etats-Unis et que “les prix montent”.

Retraites: en plein “conclave” des partenaires sociaux, Bayrou ferme la porte aux 62 ans

François Bayrou a clairement fermé la porte dimanche à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, mettant en péril l’avenir du “conclave” sur la réforme de 2023 même si son ministre de l’Economie a tenté de rassurer des partenaires sociaux inquiets.Interrogé sur France Inter et franceinfo sur la possibilité de ce retour à 62 ans, contre 64 ans dans la loi actuelle, le Premier ministre a répondu “non”. “La conférence sociale sait très bien (…) quel est le rapport numérique (…) Je ne crois pas que la question paramétrique (…) c’est-à-dire la question de dire +voilà l’âge pour tout le monde+, je ne crois pas que ce soit la seule piste”, a-t-il ajouté.Un peu plus tard, le ministre de l’Economie Eric Lombard a atténué cette déclaration en affirmant sur BFMTV que “c’est aux partenaires sociaux de décider” de l’issue de ce “conclave”. “La position du gouvernement, c’est que le conclave doit se prononcer et cet engagement du conclave aura une force considérable”, a-t-il assuré, sans reprendre à son compte les déclarations du Premier ministre.Cherchant à s’éviter la censure du Parti socialiste, M. Bayrou avait rouvert en janvier le dossier de la réforme menée par Elisabeth Borne, et confié aux partenaires sociaux la tâche de tenter de parvenir à un nouvel accord.Les concertations des partenaires sociaux ont débuté le 27 février, syndicats et patronat étant censés se réunir chaque jeudi au moins jusqu’à la fin du mois de mai – même si Force ouvrière (FO) a d’emblée claqué la porte. François Bayrou s’est engagé à soumettre un éventuel accord, même partiel, à l’appréciation du Parlement.- Un conclave “hors-sol” -Mais la nouvelle donne internationale ouverte par l’accession de Donald Trump au pouvoir a conduit le président de la République à souhaiter le 5 mars “de nouveaux investissements” et de “nouveaux choix budgétaires”, faisant craindre à une partie du corps social et de la classe politique que le modèle social français en paye le prix.Vendredi, dans Le Figaro, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe a jugé sans ambages le conclave des partenaires sociaux “complètement hors-sol” et “déjà totalement dépassé”, au regard du regain de tensions internationales.Invité à réagir à cette affirmation dimanche, M. Bayrou a fait part de sa “divergence avec Édouard Philippe”, lors de l’émission “Questions politiques” sur France inter, franceinfo et Le Monde.”Édouard Philippe considère que la démocratie sociale et les partenaires sociaux, c’est négligeable (…) Moi je crois qu’on s’est trompé depuis des années en écartant les partenaires sociaux”, a affirmé le patron du MoDem.- “Mépris” -Mais derrière cette passe d’armes, François Bayrou a tout de même semblé préempter l’issue des discussions, sur la question de l’âge de départ, s’attirant les foudres des syndicats et des oppositions.”C’est scandaleux”, a affirmé le négociateur de la CGT sur les retraites Denis Gravouil à l’AFP, son homologue de la CFDT Yvan Ricordeau jugeant lui les propos de M. Bayrou “incompréhensibles”. “Le conclave est fini. Bayrou dit non à l’abrogation de la retraite à 64 ans”, a réagi sur X le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, dénonçant un “foutage de gueule”. Le député socialiste Jérôme Guedj, fer de lance de son parti sur la question des retraites, a critiqué sur le même réseau une “faute” et “un mépris pour les partenaires sociaux”, quand le patron du PS Olivier Faure a martelé que “la défense ne peut servir de prétexte à l’accélération d’une politique de suppression des droits”.Le vice-président du RN Sébastien Chenu a lui aussi jugé que cette sortie signifiait la “fin du conclave”, sur BFMTV, estimant que cela ne plaidait pas en faveur d’un maintien durable de M. Bayrou à Matignon.A l’inverse, le ministre délégué à l’Europe Benjamin Haddad a salué un “discours de vérité” du Premier ministre: “Le contexte géopolitique exige une réflexion sur le financement du réarmement, au niveau national comme européen”, a-t-il écrit sur X.Toujours partie prenante des concertations, la CGT a elle d’ores et déjà appelé fin février à la mobilisation, le 8 puis le 20 mars, “pour gagner l’abrogation de la réforme” de 2023.

Cuba rétablit progressivement le courant après 40h de panne générale

L’électricité revenait progressivement dimanche à Cuba, après une panne générale qui a privé la grande majorité des habitants de courant pendant près de 40 heures, troisième blackout total en moins de six mois. Selon un responsable du ministère de l’Energie et des mines, Lazaro Guerra, le système électrique était “interconnecté” dimanche matin sur une bonne partie de l’île, depuis le port de Mariel, situé à 46 kilomètres de La Havane, dans l’ouest, jusqu’à Guantanamo, dans l’extrême est de l’île. Selon la même source, le réseau électrique produisait dimanche 935 MW dans tout le pays, dont la demande quotidienne se situe en moyenne à environ 3.000 MW. A La Havane, capitale de 2,1 millions d’habitants, environ 19% des foyers avaient retrouvé l’électricité, selon les autorités. “Vraiment, à 5 heures du matin, c’était la ruée, on rechargeait les téléphones, les lampes, on amenait l’eau dans les réservoirs, il y avait un bruit énorme qui réveillait les voisins, bref, c’était un événement!”, a raconté à l’AFP Alex Picart, 60 ans, habitant de Guanabacoa, localité à l’est de La Havane, où le courant est revenu à l’aube.La panne s’est produite en début de soirée vendredi sur une sous-station située dans la banlieue de La Havane, provoquant la déconnexion du réseau électrique dans tout le pays. Le quotidien des 9,7 millions d’habitants s’est vu perturbé samedi, la panne générale privant nombre d’entre eux d’eau et de gaz. Les communications téléphoniques ont été rendues difficiles et les transports publics ont été paralysés. L’île a déjà subi trois pannes généralisées pendant le dernier trimestre 2024. Deux ont duré plusieurs jours et la dernière environ 24 heures. La population est aussi confrontée depuis de longs mois à des coupures quasi quotidiennes de quatre ou cinq heures dans la capitale. Dans les provinces, les délestages peuvent durer 20 heures.Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique et le réseau électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays, presque toutes inaugurées dans les années 1980 et 1990, tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de la maintenance.Des centrales flottantes et les générateurs, qui complètent le système énergétique national, sont alimentés par des combustibles que Cuba, sous embargo américain depuis 1962, importe difficilement.Face à l’urgence, le gouvernement met les bouchées doubles pour installer au moins 55 parcs solaires de technologie chinoise en 2025. Selon les autorités, ces parcs produiront 1.200 mégawatts, soit 12% du total national.