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La restauration mise sur le fait-maison pour sortir la tête de l’eau

Baisse de fréquentation, hausse des défaillances, changements d’habitudes des clients… La restauration française traverse une passe difficile même si certains concepts s’en sortent mieux; et parmi les pistes évoquées, les professionnels prônent la valorisation du “fait maison”.”Nous défendons le +fait maison+. Face à la +dégastronomisation+ de la France, nous devons tout faire pour reconnaître ceux qui cuisinent vraiment, chaque jour, à partir de produits bruts”, a martelé mercredi le chef Thierry Marx, président de l’Umih, première organisation patronale qui tenait son congrès annuel à Perpignan.Il défend notamment la création d’un titre d’artisan-restaurateur, plus souple dans ces critères que celui de maître-restaurateur et pourrait englober davantage de métiers (boucherie, traiteurs…).Cela passerait par une loi-cadre qui sera son “combat de fin de mandat”, prévue fin 2026. L’idée serait de demander à ce que les restaurateurs se prêtant au jeu bénéficient d’une TVA plus avantageuse, indique-t-il à l’AFP.Une première loi envisageant de rendre la mention “non fait-maison” obligatoire avait été abandonnée l’an dernier face à la levée de boucliers du secteur.”Le +fait maison+ permet de dégager à peine 2% de marge alors que le +non fait maison+ permet 8% de marge”, déplore le chef, qui alerte depuis plusieurs semaines sur le fait que vingt-cinq restaurants mettent la clé sous la porte chaque jour.Un constat partagé par l’autre organisation patronale du secteur, le GHR qui organise son congrès la semaine prochaine : “alors que 2024 avait déjà été une année très difficile pour le secteur, la restauration et les débits de boissons risquent de battre un nouveau record de défaillances”, pointait fin octobre sa présidente Catherine Quérard, en s’appuyant sur les chiffres du cabinet Altares.Le secteur cumule 5.419 défaillances sur les neuf premiers mois de l’année 2025, contre 4.957 sur la même période en 2024, soit une hausse de 9,3%.La mauvaise santé financière du secteur lui aura permis d’échapper à plusieurs mesures budgétaires dans le projet de budget en cours, comme la fiscalisation des pourboires ou une hausse de TVA.Dans un message vidéo diffusé au congrès, le ministre du Commerce Serge Papin a assuré le secteur de son soutien au “fait maison”. Il devrait détailler des mesures lors de la présentation des conclusions des assises de la restauration mi-décembre.- “Rapport expérience-prix” -Dans son ensemble, la restauration commerciale devrait toutefois afficher un chiffre d’affaires en légère hausse en 2025, grâce à l’augmentation du nombre d’établissements, souligne François Blouin du cabinet Food Service Vision.”Pour chaque restaurant, c’est plus dur, c’est vrai. Mais parallèlement il y a plus de créations de restaurants qu’avant”, explique-t-il.Selon lui, si la restauration indépendante à table est particulièrement touchée, la restauration rapide s’en tire mieux et concentre l’essentiel des ouvertures.Pour 2026, l’expert table également sur une légère hausse d’activité grâce à “une bonne dynamique touristique”, “l’augmentation” du nombre de restaurants existants et le fait que “les Français sont attachés au restaurant même si plus sélectifs”.”Quand un restaurateur propose le bon rapport générosité-expérience-prix, il trouve sa clientèle”, souligne-t-il, citant en exemple le succès des buffets à volonté.Dans une étude sur les tendances du secteur pour 2026, le site TheFork estime que “les restaurateurs doivent repenser leurs modèles” car “les consommateurs n’attendent plus seulement de leur repas qu’il soit bon, mais souhaitent vivre une expérience à part entière”.Le chef Marx le reconnait : le bouillon qu’il a ouvert à Saint-Ouen au nord de Paris avec un menu unique à 25 euros ne désemplit pas, malgré la concurrence de nombreux fast-food à proximité; avec 600 couverts par jour, le modèle fonctionne.Difficile toutefois de tirer les prix davantage vers le bas : “sur un plat à 22 euros, il vous reste 40 centimes de marge quand vous le faites maison”, assure-t-il, pointant la concurrence de la livraison à domicile via des plateformes type Deliveroo et Uber Eats, ou la multiplication des distributeurs de pizzas.L’Umih souhaite aussi généraliser son “permis d’entreprendre”, un dispositif de formation en gestion et comptabilité pour les restaurateurs, lancé l’an dernier pour tenter d’enrayer les faillites.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse, rassurées par Nvidia

Les marchés boursiers européens ont ouvert dans le vert jeudi, surfant sur les bons résultats du géant américain des puces électroniques Nvidia, première capitalisation mondiale, qui tempèrent les craintes d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA).Vers 08H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 1,27%, Londres 0,71% et Francfort 1,10%. Milan gagnait 1,20%.

Nvidia affiche toujours une croissance insolente, la demande “continue d’accélérer”

Le géant américain des puces électroniques Nvidia est resté sur un rythme de croissance effréné au troisième trimestre de son exercice décalé, toujours soutenu par une demande qui “continue d’accélérer”, selon son patron, Jensen Huang.Le bénéfice net pour le trimestre clôturé fin octobre a bondi de 65% sur un an, à 31,9 milliards de dollars, selon un communiqué publié mercredi, un chiffre salué à Wall Street, où l’action du groupe était en hausse de près de 4% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture.Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, indicateur le plus suivi par les investisseurs, le bénéfice ressort à 1,30 dollar, contre 1,26 attendu par les analystes.Inconnu du grand public il y a trois ans, Nvidia est devenu l’un des symboles de la révolution de l’intelligence artificielle générative, car ses processeurs graphiques, aussi appelés GPU, sont considérés comme un matériau indispensable au développement de l’IA.Alors que les craintes d’une bulle autour de l’IA se sont accentuées ces dernières semaines, les déclarations du directeur général de Nvidia, Jensen Huang, étaient attendues impatiemment par les marchés.Le sexagénaire a assuré que les ventes de la Blackwell, sa puce la plus performante pour les applications IA et l’informatique à distance (cloud), étaient “hors norme” et que les GPU destinés au cloud étaient “tous vendus”.”La demande de capacités de calcul continue d’accélérer”, a-t-il ajouté, cité dans le communiqué. “L’IA se répand partout et peut tout faire.”Le chiffre d’affaires a progressé, au total, de 62% par rapport à la même période de l’an dernier, à 57 milliards de dollars.”Nvidia répond aux énormes attentes” du marché, a commenté Matt Britzman, analyste d’Hargreaves Lansdown.- “Monstrueux” -Et Nvidia ne voit pas son élan ralentir, tablant sur une croissance de 65% de ses revenus pour le trimestre en cours, un rythme sensiblement supérieur à ce qu’anticipent les analystes, Matt Britzman le qualifiant de “monstrueux”.Le groupe de Santa Clara (Californie) annonce aussi une marge brute comprise entre 74,8% et 75,0%, toujours pour le quatrième trimestre (clôturé fin janvier) soit un niveau plus vu depuis cinq trimestres.”On parle beaucoup de bulle IA”, a dit Jensen Huang lors de la conférence téléphonique de présentation de résultats. “De là où nous sommes, nous voyons quelque chose de différent. (…) Nvidia est un accélérateur sans égal.””Ces résultats et les prévisions sont énormes”, ont commenté les analystes de Wedbush Securities, pour qui “ils devraient relancer l’appétit des investisseurs pour le secteur technologique jusqu’à la fin de l’année.”Outre les inquiétudes relatives à la surévaluation de l’écosystème IA, des observateurs s’interrogent sur la propension de la société californienne à rester au-dessus du lot dans un contexte de montée en puissance de la concurrence.Le rival américain AMD se positionne de façon plus agressive sur les GPU, tandis que Google vient de mettre en ligne son nouveau modèle d’IA générative Gemini 3, développé uniquement grâce à ses propres puces, les Tensor Processing Units (TPU).Lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, la directrice financière de Nvidia, Colette Kress, a expliqué que l’entreprise s’attendait à tirer environ 500 milliards de dollars de chiffre d’affaires de la vente de ses processeurs Blackwell et Rubin (la nouvelle génération annoncée pour fin 2026) sur les années calendaires 2025 et 2026.Cela signifie que l’entreprise prévoit des revenus d’environ 350 milliards de dollars sur 14 mois de novembre 2025 à fin 2026. La directrice financière a même averti que ce nombre allait “croître”.”L’éventail” de Nvidia en matière de produits IA et cloud “est sous-estimé”, considère Matt Britzman. “Même si ses rivaux peuvent offrir des éléments du système, il sera difficile de proposer une solution intégrale comme la leur.”L’ascension de la firme américaine est d’autant plus remarquable qu’elle est désormais privée, de facto, de ventes en Chine, un marché majeur pour Nvidia il y a encore quelques mois, du fait de restrictions à l’exportation.L’entreprise n’a réalisé que 50 millions de dollars de chiffre d’affaires en Chine au troisième trimestre et ne projette aucun revenu venu de ce marché pour le trimestre en cours.

Macron attendu à l’île Maurice, première étape d’une tournée africaine

Des partenariats “gagnant-gagnant” face à des “défis communs”: Emmanuel Macron entame jeudi à l’île Maurice une tournée de cinq jours en Afrique avec l’ambition sans cesse réaffirmée de construire de nouveaux liens, sur fond de recul de l’influence française dans son ancien pré carré africain.Le président français est attendu vers 13H00 locales (09H00 GMT) à Port-Louis, capitale de Maurice, voisine du territoire ultramarin français de la Réunion et synonyme de “success story” économique dans l’océan Indien, avec son PIB par habitant supérieur à 10.000 dollars, selon la Banque mondiale.Il se rendra ensuite en Afrique du Sud, qui accueille samedi et dimanche le sommet du G20, puis au Gabon où il rencontrera le nouveau président Brice Clotaire Oligui Nguema, deux ans après le coup d’Etat qui a mis fin à la dynastie des Bongo, et en Angola pour un sommet Union africaine-Union européenne. L’île Maurice, qui compte un peu plus de 1,2 millions d’habitants, jadis centrée sur la canne à sucre, s’est imposée comme un modèle de diversification économique vers le tourisme et les services financiers même si les fragilités s’accumulent ces dernières années.  “C’est un pays qui est sorti en 30 ans de la pauvreté pour être aujourd’hui aux portes des pays à revenus élevés”, “une success story dans laquelle les entreprises françaises et les Français prennent toute leur part”, relève la présidence française. – Au coeur de l’Océan indien -Cette ancienne colonie française puis britannique, devenue indépendante en 1968, garde une solide tradition francophone même si l’anglais y est la langue officielle. Quelque 15.000 ressortissants français y résident, selon l’Elysée.Emmanuel Macron, qui rencontrera jeudi soir le Premier ministre Navin Ramgolaam en tête-à-tête, ambitionne de rehausser une relation politique un peu distendue plus de 30 ans après la dernière visite d’un président français, François Mitterrand, en 1993. Un rendez-vous d’autant plus bienvenu que le pays voisin, Madagascar, vient de connaître un coup d’Etat ayant ravivé le ressentiment contre l’ancienne puissance coloniale française. L’exfiltration par Paris de l’ex-président Andry Rajoelina, annoncée par RFI, a indigné de nombreux Malgaches.Le chef de l’Etat entend aussi réaffirmer la présence française dans le sud-ouest de l’océan Indien face aux ambitions croissantes de la Chine, la Russie et l’Inde en s’associant aux Etats de la région, notamment en matière de sécurité maritime.Emmanuel Macron et Navin Ramgoolam se rendront vendredi sur un bâtiment de la Marine française, le Champlain, qui participe à des opérations de surveillance avec les gardes-côte mauriciens dans un contexte de trafics (drogue, pêche illicite, migrations illégales) accrus dans la zone.L’Agence Française de Développement (AFD) doit de son côté signer des accords pour sécuriser le réseau électrique mauricien face aux aléas climatiques de plus en plus violents que connaît l’île et moderniser le secteur de l’eau.- Ouagadougou –  A chaque étape de sa tournée, le président va “promouvoir des solutions économiques dans un partenariat gagnant-gagnant au service de nos entreprises, au service des Français, au service des pays africains”, assure l’Elysée.Les entreprises françaises espèrent ainsi participer à la diversification de l’économie gabonaise, jusqu’ici largement centrée sur le pétrole, notamment dans l’exploitation de minerais, selon Paris.En Afrique du sud, Emmanuel Macron assistera au lancement d’un conseil d’affaires franco-sud-africain sur le modèle de celui qui existe déjà au Nigeria.Mais cette nouvelle politique africaine, gravée dans le marbre lors du discours présidentiel de Ouagadougou en 2017 et marquée par la volonté de se distancier de l’héritage de la France coloniale (la “Françafrique”), peine à se concrétiser.La volonté de se tourner vers l’Afrique anglophone est souvent mal perçue par les pays francophones du continent. Tout comme celle de s’adresser directement à la jeunesse et à la société civile, sans convier de chefs d’Etat africains, comme lors du sommet Afrique-France de 2021 à Montpellier.Des postures mal comprises, voire jugées paternalistes au moment où l’armée française, engagée dans une opération antijihadiste, était boutée hors du Sahel face à la montée du sentiment antifrançais.Parallèlement, la part des échanges franco-africains a reculé dans le commerce africain global.

Les députés approuvent la mise en place d’une taxe de deux euros pour les “petits colis”

L’Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d’une taxe de deux euros ciblant les “petits colis” d’une valeur inférieure à 150 euros d’origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l’examen en première lecture du budget de l’Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une “taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes”, quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une “redevance” destinée à contrôler des produits souvent “dangereux”.Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d’origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.”Ce n’est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c’est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes”, a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).”Faire croire aux Français qu’en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c’est se moquer du monde”, a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que “l’année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés”.La France insoumise s’est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via “le tuyau de la TVA”, qui est “alimenté par les plateformes”. Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.La taxe devrait rapporter environ 500 millions d’euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l’achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.Elle s’est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe “dès le 1er janvier”, comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l’UE.”Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (…) n’ont pas choisi la France, ils n’ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion”, a-t-elle tonné.Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l’Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l’exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l’ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.”Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique”, une alternative efficace pour “sauver des vies” qui est “bien moins dangereuse que la cigarette”, a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.

Nvidia: résultats trimestriels au-dessus des attentes, l’action en hausse

Le géant américain des puces électroniques Nvidia a publié mercredi des résultats supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre de son exercice décalé, toujours soutenus par une demande qui “continue d’accélérer”, selon le patron Jensen Huang.Le bénéfice net pour le 3e trimestre, terminé fin octobre, a bondi de 65% sur un an, à 31,9 milliards de dollars, selon un communiqué, chiffre salué à Wall Street, où l’action du groupe était en hausse de près de 4% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture.Le chiffre d’affaires a, lui, progressé de 62% par rapport à la même période de l’an dernier, à 57,0 milliards de dollars.Inconnu du grand public il y a trois ans, Nvidia est devenu l’un des symboles de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative, car ses processeurs graphiques, aussi appelés GPU, sont considérés comme un matériau indispensable à son développement.Alors que les craintes d’une bulle autour de l’IA se sont accentuées ces dernières semaines, les déclaration du directeur général de Nvidia, Jensen Huang, étaient attendues impatiemment par les marchés.Le sexagénaire a assuré que les ventes de la Blackwell, sa puce la plus performante pour les applications IA et l’informatique à distance (cloud) étaient “hors norme” et que les GPU destinés au cloud étaient “tous vendus”.”La demande de capacités de calcul continue d’accélérer”, a-t-il ajouté. “L’IA se répand partout et peut tout faire.”Et Nvidia ne voit pas son élan ralentir, tablant sur une croissance de 65% de ses revenus pour le trimestre en cours, un rythme sensiblement supérieur à ce qu’anticipent les analystes.Le groupe de Santa Clara (Californie) annonce aussi une marge brute comprise entre 74,8% et 75,0%, toujours pour le quatrième trimestre (clôturé fin janvier) soit un niveau plus vu depuis cinq trimestres.

Wall Street a fini en hausse, avant les résultats très attendus de Nvidia

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, juste avant la publication des résultats très attendus du géant des puces électroniques Nvidia, sur fond de craintes sur les niveaux de valorisation des grands noms de l’intelligence artificielle.Le Dow Jones a pris 0,10%, l’indice Nasdaq a avancé de 0,59% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,38%.Après la clôture, Nvidia a publié un bénéfice net au-dessus des attentes pour le 3e trimestre: il a bondi de 65% sur un an, à 31,9 milliards de dollars, chiffre salué à Wall Street, où l’action du groupe était en hausse de près de 3% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture.Tout au long de la séance, Jose Torres, d’Interactive Brokers, a noté un “manque de conviction” qui “s’est traduit par de fortes fluctuations”.”Le marché s’est montré dans l’expectative” des performances financières trimestrielles de Nvidia, attendues mercredi soir, “presque comme s’il était au point mort, devant un feu rouge, attendant soit de démarrer, soit de reculer”, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.La première capitalisation mondiale a été la locomotive des investissements pour le développement de l’intelligence artificielle (IA) grâce à ses puces graphiques très perfectionnées.Depuis le début de l’année, sa valorisation a pris plus de 30%, à environ 4.500 milliards de dollars. Et l’entreprise pèse entre 7% et 8% de l’indice de référence S&P 500.Tout mouvement de son action est donc d’importance pour l’ensemble de Wall Street.”Jusqu’à présent, la saison des résultats a été fabuleuse pour (les) entreprises phares” du secteur technologique américain, a soutenu Mark Malek, de Siebert Financial.Mais “malgré les annonces de résultats optimistes à ce jour, ces géants de la technologie IA ont été soumis à une pression considérable”, a-t-il ajouté. Meta et Palantir ont ainsi subi un revers boursier après la publication de résultats pourtant meilleurs qu’attendu.Les attentes sont aussi importantes car ces derniers jours la place américaine a été minée par les craintes sur les niveaux de valorisations des entreprises de l’IA et les possibilités de retour sur investissement des gigantesques plans de dépenses pour développer cette technologie.Sur un autre plan, les acteurs du marché ont revu à la baisse leurs attentes quant à une nouvelle baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed) en décembre.Selon le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale, “de nombreux participants” ont “suggéré que, compte tenu de leurs prévisions économiques, il serait probablement souhaitable” de laisser les taux inchangés “pour le reste de l’année”.Et le service statistiques du ministère du Travail (BLS) a indiqué mercredi que les responsables de l’institution monétaire n’auront pas connaissance des rapports sur l’état de l’emploi en octobre et en novembre avant de prendre leur décision monétaire les 9 et 10 décembre prochains.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se tendait très légèrement à 4,13% vers 21H15 GMT, contre 4,12% la veille en clôture.Côté entreprises, le groupe minier MP Materials (+8,61% à 63,55 dollars) a été porté par l’annonce d’un partenariat avec le ministère américain de la Défense et la société saoudienne Madden pour développer une raffinerie de terres rares.La chaîne d’hypermarchés Target (+2,77% à 86,08 dollars) a été sanctionnée pour le recul de ses ventes au troisième trimestre et pour avoir revu ses prévisions à la baisse.Le groupe s’attend désormais à un bénéfice net par action annuel de 7 à 8 dollars, contre 7 à 9 dollars auparavant.

Le commerce français fait front commun contre Shein

De la grande distribution à l’habillement en passant par le jouet, les principales fédérations du commerce français attaquent Shein en justice pour “concurrence déloyale”, une action qualifiée de “tentative de boycott” par le géant asiatique de l’e-commerce, déjà dans le viseur du gouvernement.Le modèle de Shein “repose sur le non-respect des réglementations applicables à tous les acteurs implantés en France”, justifient dans un communiqué plusieurs organisations sectorielles.Outre le Conseil du commerce de France (CDCF), s’associent à la démarche les organisations représentant la grande distribution (FCD), l’habillement et les industries textiles (Alliance du commerce, FFPAPF, Ufimh, UIT, Fédération de la maille, de la lingerie et du balnéaire), la bijouterie (BOCI, UBH), le jouet (FCJPE), la franchise (FFF) et la vente en ligne (Fevad).Par cette action d'”une ampleur inédite”, également rejointe par une centaine d’enseignes dont Coopérative U, Promod, Monoprix, Grain de Malice (vêtements) ou encore Besson (chaussures), fédérations et entreprises “affirment leur détermination à rétablir une concurrence loyale fondée sur le respect du droit”.”Elles réclament également la reconnaissance du préjudice économique subi” par les commerçants implantés en France et “l’octroi de dommages et intérêts proportionnés à ces pertes”. “Cette accusation est infondée”, a réagi un porte-parole de Shein. “Il est regrettable que ces acteurs privilégient la confrontation judiciaire plutôt qu’un dialogue constructif”.- “Fermeture” ? -“Cette initiative s’apparente davantage à une tentative de boycott qu’à une démarche juridique sérieuse”, a-t-il ajouté.Elle est portée devant le tribunal de commerce d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), où ont déjà été assignées les “filiales irlandaises de Shein” pour “concurrence déloyale”, dans le cadre de la liquidation judiciaire d’une marque locale de vêtements pour hommes, Olly Gan, a précisé lors d’une visioconférence Cédric Dubucq, l’avocat des fédérations et entreprises concernées.Ces dernières “interviendront volontairement” lors d’une audience de procédure prévue le 12 janvier, qui fixera notamment la date de l’examen du fond du dossier.Le préjudice des entreprises lésées, en cours d’évaluation, pourrait atteindre “plusieurs centaines de millions voire plusieurs milliards d’euros”, a estimé l’avocat. Il a également évoqué la possibilité, nouvellement permise par la loi, pour le procureur de la République, de requérir le paiement d’une “amende civile”. Le ministre du Commerce Serge Papin estime dans un communiqué que cette action collective est “une très bonne nouvelle. Elle prouve que la filière ne se laissera plus faire”.”L’économie française doit résister face à des modèles qui mettent en péril nos valeurs et notre sécurité”, a abondé sur X le président du Medef Patrick Martin.- “Première étape” -Quid des autres plateformes de commerce en ligne ? “Le message que l’on envoie aujourd’hui c’est que l’impunité est terminée”, a expliqué Yohann Petiot, le directeur général de l’Alliance du commerce, voyant dans l’assignation de Shein une “première étape”.De son côté, Shein a promis de “prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre” ses intérêts.Le front commun du commerce tricolore intervient après plusieurs années “de dérives” de la part de Shein et autres plateformes extra-européennes, a rappelé à la presse le président de l’Alliance du commerce, Bernard Cherqui, invoquant “une menace systémique de disparition du commerce en France”.”Cette enseigne vend des produits à très bas coût mais surtout non conformes à notre réglementation”, a commenté sur TF1 le PDG de Coopérative U Dominique Schelcher : “si un magagin vendait huit produits sur dix non conformes, il serait fermé depuis longtemps!” Shein a déjà écopé cette année en France de trois amendes d’un total de 191 millions d’euros, notamment pour fausses promotions et informations trompeuses. La plateforme de mode ultra-éphémère est sous le coup d’autres procédures judiciaires initiées par le gouvernement, depuis la révélation de la vente de poupées sexuelles ressemblant à des fillettes, puis d’armes de catégorie A. L’audience en référé sur sa suspension en France se tiendra le 26 novembre. Le même jour, la plateforme, d’origine chinoise mais désormais basée à Singapour, est convoquée devant la commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire de l’Assemblée nationale. Elle n’a pas confirmé sa venue, après avoir décliné un rendez-vous similaire mardi. 

L’éleveur Bertrand Venteau élu président de la Coordination rurale

L’éleveur Bertrand Venteau a été élu mercredi président de la Coordination rurale, avec le soutien de l’aile dure du syndicat agricole contestataire, battant la sortante Véronique Le Floc’h au terme d’un congrès tendu à Auch (Gers).”Le plus dur est devant nous. Il faut continuer à construire la CR”, a-t-il dit, prévenant qu’il ne voulait “plus voir de querelles” de personnes.Alors qu’il tançait encore mardi soir une équipe sortante accusée de “se complaire dans la bobosphère parisienne” au lieu “de donner des moyens aux départements”, il a appelé à l’unité du syndicat.A l’adresse de ses soutiens, la frange dure et puissante du syndicat dans le Sud-Ouest, il a promis de continuer la mobilisation sur le terrain et de “combattre” les écologistes.”Les écolos, la décroissance, veulent nous crever, nous devons leur faire la peau”, a-t-il lancé sous les applaudissements.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a réagi, interrogée devant une commission sénatoriale, en qualifiant ces “premières déclarations” de “préoccupantes”. “Je condamne forcément les propos qui ont été tenus, des propos menaçants et qui, en plus, opposent des modes d’agriculture”, a-t-elle déclaré.- Coudées franches -Après une campagne dure, il l’a emporté dans un scrutin assez serré, à 74 voix contre 68. Pouvaient voter les présidents des sections départementales de la CR, disposant chacun d’un à sept mandats au prorata du nombre d’adhérents de leur section.Fair-play, Véronique Le Floc’h l’a immédiatement félicité et appelé à “porter loin” le syndicat aux bonnets jaunes.La présidente sortante a été élue au comité directeur dans l’après-midi mais tous les autres membres de cet organe clé sont issus de la liste de Bertrand Venteau, qui aura ainsi les coudées franches. Président de la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne depuis 2019, il a mis en avant son expérience de terrain. Comme Véronique Le Floc’h, il a posé le diagnostic de la “crise de croissance” d’un syndicat qui a gonflé d’un coup, raflant notamment des voix à la puissante FNSEA.Mais il a vertement critiqué la gestion de l’équipe sortante. “Aujourd’hui, vous avez les chambres, les départements, le national et entre eux, y’a rien qui circule”, a-t-il dénoncé avant le vote, appelant à “former les cadres” qui structureront le syndicat.- Menaces et insultes -Dès le début, sa candidature a été soutenue par les dirigeants des places fortes du syndicat aux bonnets jaunes, du Gers au Lot-et-Garonne: les “sudistes” estiment que la percée aux élections leur est largement attribuable, portée par des actions musclées, comme la tentative de blocage de Paris en janvier ou le saccage de bureaux de l’Office français de la biodiversité.En janvier, à l’issue d’une campagne de “dégagisme” qui a ébranlé l’alliance historique FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale a obtenu près de 30% des voix des agriculteurs (contre 20% six ans auparavant).Elle s’est retrouvée à la tête de 11 chambres d’agriculture et dispose désormais de confortables subventions publiques (4,02 millions d’euros), dépassant celles de la FNSEA (3,7 millions) et des JA (3,8 millions) séparément.La crise agricole des deux dernières années, mais aussi l’orientation choisie par Véronique Le Floc’h, ont fait gagner en visibilité ce syndicat qui peut, selon les dossiers, être souverainiste ou libéral. Et l’ont imposé comme interlocuteur audible des pouvoirs publics.Mais Bertrand Venteau reproche à l’équipe sortante d’avoir “abandonné” les nouveaux présidents de chambre d’agriculture, qui sont, selon lui, allés chercher des conseils auprès d’un ancien: le poids lourd du Sud-Ouest, Serge Bousquet-Cassagne, l’ex-président de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, la bouillonnante “CR47”.Assuré du soutien de ce faiseur de roi, il a abondamment loué ses qualités de dirigeant, balayant d’un revers de main la question de sa gestion “clientéliste” de la CR47, récemment épinglée par la Cour des Comptes. Ou encore sa proximité affichée avec l’extrême droite dans un syndicat à la ligne officiellement apolitique. “Pas un sujet” pour lui.Interrogé sur les menaces et insultes ayant visé l’équipe sortante, il estime que “si tout le monde faisait son boulot, on ne parlerait pas de ça”. Allant plus loin, il juge que la plainte déposée par une cadre du syndicat en Corrèze “doit être retirée”. 

La Bourse de Paris termine en légère baisse, prudente avant les résultats de Nvidia

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse de 0,18% mercredi, dans un marché prudent à quelques heures de la publication très attendue des résultats du géant américain des puces électroniques Nvidia.L’indice vedette CAC 40 a reculé de 14,16 points à 7.953,77 points.Mardi, l’indice avait chuté de 151,09 points (-1,86%), déjà plombé par l’inquiétude grandissante autour de la valorisation des géants de l’intelligence artificielle.Nvidia est “connu pour donner des prévisions ambitieuses et le marché y sera particulièrement attentif”, explique Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique de Lombard Odier AM.La publication des résultats du groupe, la première capitalisation boursière du monde (environ 4.500 milliards de dollars), est devenue “un événement macroéconomique”, souligne l’économiste.Plus globalement, les titres des groupes technologiques ont porté les marchés financiers ces derniers mois, poussés par les espoirs que l’intelligence artificielle ouvre la voie à un nouveau cycle de croissance.Il y a encore cinq ans, “les entreprises du secteur de l’intelligence artificielle représentaient 5% de la capitalisation boursière totale” de l’indice boursier MSCI World, qui regroupe plus de 1.600 entreprises cotées dans une vingtaine de pays développés, explique Florian Ielpo. “En 2025, c’est 30%, alors que le nombre d’entreprises n’a pas changé”, illustre-t-il.Air France-KLM lorgne sur TAP Air PortugalAir France-KLM (+2,85% à 9,52 euros), qui souhaite renforcer ses liaisons vers l’Amérique du Sud, a officialisé mercredi son intérêt pour la privatisation de la compagnie TAP Air Portugal, convoitée par d’autres groupes aériens européens.Vivendi chute en BourseVivendi a perdu 13,61% mercredi à 2,31 euros, après qu’a été révélé que l’avocat général de la Cour de cassation préconisait de “casser” l’arrêt de la Cour d’appel de Paris estimant en avril dernier que la société Vivendi était “contrôlée de fait” par Vincent Bolloré.L’enjeu de l’arrêt de la Cour de cassation, qui sera rendu fin novembre, est de savoir si oui ou non M. Bolloré contrôle la société Vivendi, auquel cas il devrait indemniser les petits actionnaires en rachetant les titres restants, à hauteur de plusieurs milliards d’euros. Si l’avis de l’avocat général était suivi, ce serait “un scandale”, a réagi auprès de l’AFP Catherine Berjal, associée gérante de Ciam, fonds actionnaire minoritaire de la société qui conteste depuis le début l’opération de scission, faisant savoir que le fonds porterait l’affaire “devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)”, le cas échéant. Vers une reprise de cotation pour UbisoftLe géant français des jeux vidéo Ubisoft reprendra sa cotation à la Bourse de Paris “au plus tard” vendredi, “à l’ouverture des marchés”, et communiquera ses résultats du premier semestre d’ici là, a-t-il annoncé mercredi dans un communiqué.