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Meubles: l’enseigne Alinea (1.200 salariés) de nouveau en redressement judiciaire (sources concordantes)

L’enseigne française d’ameublement de la galaxie Mulliez, Alinea (1.200 salariés), a été placée jeudi en redressement judiciaire par le tribunal des activités économiques de Marseille, cinq ans après avoir déjà connu le même sort, a-t-on appris de sources concordantes.Le redressement judiciaire de l’entreprise en grande difficulté financière (-47 millions d’euros de résultat net en 2024 pour 162 millions d’euros de chiffre d’affaires), sera assorti d’une période d’observation de 6 mois, selon la décision du tribunal, communiquée à l’AFP de sources syndicale et proche du dossier.La marque compte 36 magasins et espérait atteindre la rentabilité en 2024, selon les prévisions affichées en 2023, lorsqu’elle avait présenté son plan prévoyant la transformation d’une vingtaine de magasins Zodio (également galaxie Muliez) en enseignes Alinea.Fondée en 1989 à Avignon, Alinea avait déjà été placée en redressement judiciaire en 2020 en pleine pandémie de Covid-19.Elle avait été finalement reprise par ses propres actionnaires, opération rendue possible par une ordonnance gouvernementale prise à la faveur de la crise sanitaire, perdant au passage 17 magasins sur 26 et près de 1.000 salariés sur 1.800.”La direction a exprimé l’espoir de trouver un ou des repreneurs, mais pour l’instant elle est dans la confidentialité et nous ne pouvons rien savoir. Nous craignons cependant que cette éventuelle reprise ne soit que partielle, et ne porte pas sur tous les magasins”, s’est inquiétée auprès de l’AFP la source syndicale.

Wall Street ouvre en nette hausse, poussée par Nvidia

La Bourse de New York évoluait en hausse jeudi, portée par les bons résultats du géant des puces Nvidia, qui rassurent les marchés quant à l’avenir du secteur de l’intelligence artificielle (IA).Vers 15H00 GMT, l’indice Nasdaq -à forte coloration technologique- gagnait 2,43%, l’indice élargi S&P 500 progressait de 1,83% et le Dow Jones prenait 1,47%.”Nvidia a répondu aux attentes, dépassant les prévisions de bénéfices et, plus important encore, publiant des prévisions solides”, résument les analystes de Briefing.com.Figure de proue de l’IA et première capitalisation mondiale, Nvidia a annoncé mercredi un bond de son bénéfice net de 65% (sur un an) au troisième trimestre de son exercice décalé et relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour le trimestre suivant. Ces performances ont ravi Wall Street, minée ces derniers jours par les craintes sur les niveaux de valorisations des entreprises de l’intelligence artificielle.Les performances de Nvidia “donnent aux investisseurs l’espoir que le +boom+ autour de l’IA se poursuive”, commente auprès de l’AFP Kim Forrest, de Bokeh Capital Partner.”La demande est manifestement robuste” et “nous ne voyons aucune raison de s’inquiéter d’une +bulle IA+”, ajoute John Belton, de Gabelli Funds.Le titre Nvidia gagnait 4,18% à 194,32 dollars vers 15H00 GMT.Il emportait avec lui une partie du secteur de la tech américaine, à l’instar de Broadcom (+4,69%), Microsoft (+1,33%), Meta (+2,54%) et Alphabet (+3,28%).Dans le même temps, la place new-yorkaise a accueilli les chiffres de l’emploi en septembre, les seuls que connaîtra la Réserve fédérale (Fed) avant sa réunion de politique monétaire de décembre.Le marché du travail aux Etats-Unis a continué de se dégrader au mois de septembre, avec une progression à 4,4% du taux de chômage, selon les données publiées jeudi par le département du Travail, avec plus de six semaines de retard du fait de la paralysie budgétaire (“shutdown”).Mais les créations d’emplois ont malgré tout progressé plus qu’attendu sur la période, avec 119.000 nouveaux emplois créés, nettement mieux que ce qu’attendaient les analystes.Ce rapport “n’a pas apporté de clarification sur ce que fera la Fed” lors de sa dernière réunion de l’année, ont souligné les analystes de Wells Fargo.Les acteurs du marché sont partagés quant à l’issue du prochain rendez-vous de l’institution monétaire, les 9 et 10 décembre, selon l’outil de veille CME Fedwatch.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait légèrement à 4,11%, contre 4,14% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, la chaîne américaine d’hypermarchés Walmart brillait (+6,12% à 106,77 dollars) après un troisième trimestre au-dessus des attentes. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 179,50 milliards de dollars (+5,8%), marqué par un essor de 27% des ventes en ligne dans le monde.Les résultats de Walmart sont particulièrement suivis par les investisseurs, car ils donnent une idée de la consommation des ménages américains.Le géant américain des télécoms Verizon évoluait dans le rouge (-0,84% à 40,84 dollars) après avoir annoncé jeudi la suppression de 13.000 postes dans un contexte de compétition accrue entre opérateurs aux Etats-Unis. Il s’agit de la plus large réduction d’effectifs de l’histoire de l’entreprise.

Lourde condamnation pour Meta en Espagne qui devra indemniser les médias pour “concurrence déloyale”

La justice espagnole a condamné Meta, maison-mère de Facebook et d’Instagram, à verser en tout plus de 540 millions d’euros à des médias locaux pour “concurrence déloyale”, pour avoir enfreint la réglementation sur la protection des données personnelles, une décision qui pourrait faire date.Le géant technologique était poursuivi pour avoir utilisé les données des internautes entre 2018 et 2023 sans leur consentement afin de créer des profils publicitaires individualisés et en avoir tiré un énorme profit au détriment des médias espagnols qui respectaient la législation en matière de protection de la vie privée. A l’origine de la plainte, plusieurs médias dont les membres de l’Association des médias d’information (AMI), qui s’est félicitée d’une “victoire essentielle pour le journalisme, la concurrence et la démocratie”.Mercredi, le tribunal de commerce de Madrid a donc condamné Meta “à payer 479 millions d’euros à 87 éditeurs de presse numérique espagnole et agences de presse membres de l’AMI pour avoir obtenu un avantage concurrentiel significatif en réalisant de la publicité sur ses réseaux sociaux Facebook et Instagram en violation du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)”, selon un communiqué.La décision mentionne également plus de 60 millions d’euros au titre des intérêts légaux qui s’ajoutent à cette somme, ainsi que l’indemnisation de l’agence Europa Press, non membre de l’AMI.Meta a de son côté annoncé qu’elle ferait appel de ce jugement, qu’elle juge “infondé” et qui “ignore délibérément le fonctionnement de l’industrie de la publicité en ligne”.Le groupe affirme “respecter toutes les lois” et “mettre à disposition des utilisateurs une gamme d’outils pour contrôler leur expérience sur nos services”.- “Profilage massif” -Pendant le procès début octobre, l’AMI avait dénoncé le “profilage massif du comportement de tous les internautes (…) sans les en voir avoir informés ni obtenu le consentement des citoyens”, qui lui avait permis de vendre ensuite de la “publicité segmentée”.En face, les dirigeants de Meta en Espagne avaient argué que ce n’était pas tant les données des utilisateurs qui comptaient, que les algorithmes utilisés pour rendre les annonces pertinentes pour chaque internaute.Pour parvenir à établir le montant du préjudice, le juge a dû faire un calcul étant donné que Meta “n’a pas fourni au tribunal les comptes de ses activités en Espagne”, explique le communiqué du tribunal.Le juge s’est donc appuyé sur les données fournies par la presse numérique espagnole, et a conclu que pendant les cinq années qu’a duré l’infraction (du 25/05/2018, date d’entrée en vigueur du RGPD, au 01/08/2023, date à laquelle Meta propose à l’utilisateur de donner ou non son consentement), Meta avait gagné en Espagne avec son activité publicitaire en ligne plus de 5,281 milliards d’euros.Il a donc évalué le manque à gagner pour les “autres concurrents du marché publicitaire espagnol” dû aux actions de Meta et la “perte de revenus en publicité numérique” et a conclu à la somme de 479 millions d’euros pour l’AMI,  2,57 millions pour Europa Press et 13.563 euros pour Radio Blanca.- Enquête parlementaire -Parmi l’AMI figurent Prisa, propriétaire du quotidien El Pais et du journal sportif AS, mais aussi Godo (La Vanguardia, Mundo deportivo…), Unidad Editorial (El Mundo, Marca) et Vocento, qui publie le quotidien conservateur ABC.Le tribunal précise par ailleurs qu’une plainte similaire est en cours en France et que ce jugement souligne “le rôle fondamental de la législation en matière de concurrence dans le contrôle des abus liés au traitement illicite des données personnelles et le pouvoir informatif et économique immense des géants technologiques”.Reporters sans frontières (RSF) a salué cette décision qui condamne “le rapport de force disproportionné entre Meta et les médias espagnols” et “ouvre la voie à une offensive efficiente contre la concurrence déloyale des plateformes en Europe vis-à-vis des médias d’information.”Mercredi, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avait annoncé l’ouverture d’une enquête parlementaire sur Meta et la convocation prochaine de dirigeants du groupe au Parlement afin de vérifier si l’entreprise avait violé la vie privée de millions d’utilisateurs via un système caché sur les dispositifs Android.

Respirer un air pollué au travail peut causer une maladie respiratoire grave, dit une agence sanitaire

Etre exposé à des polluants, vapeurs, gaz, particules ou fumées, en travaillant dans l’agriculture ou l’industrie peut causer une BPCO, une maladie respiratoire “souvent associée au tabagisme” et “largement sous-diagnostiquée” en France, dont la reconnaissance de l’origine professionnelle doit être améliorée, affirme une agence sanitaire.Dans un avis publié mercredi, fondé sur l’analyse des études scientifiques existantes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) établit “un lien causal avéré entre les expositions professionnelles aux vapeurs, gaz, particules, fumées (ou VGPF) et le développement de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie grave, quatrième cause de décès dans le monde. Celle-ci se manifeste par des symptômes respiratoires chroniques – essoufflement progressif, toux, infections respiratoires à répétition – et provoque “un déclin accéléré de la fonction respiratoire” puis l’apparition d’autres affections concomitantes: infections pulmonaires, problèmes cardiaques.”En raison de sa progression insidieuse et lente”, cette maladie respiratoire est “fortement sous-diagnostiquée” et les patients “consultent souvent tardivement, lorsque leur capacité respiratoire est déjà significativement altérée”, souligne l’Anses. A la veille de la journée mondiale de la BPCO, l’agence sanitaire annonce avoir établi, en analysant de nombreuses études sur des travailleurs, que cette affection peut être causée lors d’une exposition professionnelle aux VGPF. Cet indicateur regroupe une grande variété de polluants émis dans l’air.Il s’agit de particules minérales (silice, charbon…), de particules organiques (végétaux, moisissures…), de gaz, de vapeurs et de fumées, provenant de “réactions thermiques ou chimiques, d’actions mécaniques ou de combustion de matériaux”.Les métiers exposés se retrouvent dans de nombreux secteurs: mines et carrières, travaux de BTP, fonderies, sidérurgie, cokeries, industries textile et chimique, secteur agricole.”Nous avons identifié un certain nombre de travaux exposants: ceux impliquant de manipuler des végétaux, d’intervenir dans des locaux hébergeant des animaux, ou encore des procédés de meulage, de ponçage où la dégradation thermique met des particules en suspension”, explique à l’AFP Amandine Paillat, adjointe à la cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés à l’air au sein de l’Anses.- Batailles féroces -Si “le tabagisme, y compris passif, est le principal facteur de risque identifié” aujourd’hui, des études estiment à “environ 15% la part des BPCO d’origine professionnelle” et montrent que certains secteurs agricoles et industriels sont “associés à un risque accru de survenue de cette pathologie”.Au vu des données scientifiques et “face à la variété des polluants et des travaux” susceptibles de la provoquer, l’Anses recommande “la mise en discussion de la création d’un tableau unique de maladie professionnelle” pour la BPCO.Car il existe aujourd’hui des tableaux pour les seules “infections respiratoires consécutives à l’inhalation de poussière de textile végétal” ainsi que pour “la BPCO du mineur de charbon et celle du mineur de fer”, précise Mme Paillat.Créer un tableau unique permettra de faciliter les démarches de reconnaissance des malades.Une maladie est dite “professionnelle” lorsqu’elle est la conséquence de l’exposition habituelle d’un travailleur à un risque physique, chimique ou biologique et si elle figure dans l’un des tableaux -souvent obsolètes car rarement mis à jour- du régime général ou agricole de la Sécurité sociale, issus de la négociation entre syndicats et patronat.Quand il n’existe pas de tableau, des médecins étudient le dossier et se prononcent sur le lien entre le travail et la pathologie, dans un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Le travailleur doit alors prouver un “lien direct et essentiel” entre les deux.Mais “la création ou la modification de tableaux de maladies professionnelles, objet de batailles féroces au sein de la commission” où siègent des représentants des travailleurs et des employeurs, “est extrêmement lente, toujours en décalage avec les connaissances médicales et scientifiques”, observe l’historienne et sociologue Anne Marchand dans “Mourir de son travail aujourd’hui, un fléau évitable” (éditions de l’Atelier).”Il faut réduire le sous-diagnostic de cette maladie”, résume Mme Paillat, “la prendre en charge plus précocement” avec un meilleur dépistage, chez le généraliste et par la médecine du travail.

Le marché du luxe se stabilise mais continue de perdre des clients, selon une étude

Le marché mondial du luxe se stabilise avec 1.440 milliards de revenus attendus en 2025 mais continue de perdre des clients, tandis que ceux qui restent changent leurs habitudes, selon une étude du cabinet de conseil Bain and Company.”On termine beaucoup mieux l’année que ce qu’on avait anticipé”, souligne auprès de l’AFP Joëlle de Montgolfier, directrice du pôle luxe de Bain and Company. Au printemps, les auteurs de l’étude, réalisée en partenariat avec la Fondation Altagamma qui réunit les grands noms du luxe italien, avaient en effet envisagé un recul de 2% à 5% des ventes pour l’année 2025.Après un début d’année difficile, les ventes aux Etats-Unis, l’un des principaux marchés du luxe, qui avaient pâti du début de mandat de Donald Trump et des annonces de droits de douanes, se sont redressées “depuis le mois de mai”, selon Joëlle de Montgolfier, alors que le marché chinois semble également se stabiliser.Mais après un pic à 400 millions de consommateurs en 2022, le secteur du luxe perd chaque année des clients, “au rythme de 10 à 20 millions de clients encore cette année” pour atteindre 340 millions, prévient-elle.Une des raisons de cette désaffection est la hausse des prix qui continue “alors qu’on avait alerté l’année dernière sur le fait que les prix étaient assez élevés”, souligne la spécialiste du secteur.Aujourd’hui, même les lunettes ou les produits de beauté, qui “étaient l’entrée de gamme dans le luxe il y a dix ans”, ont vu leur prix augmenter. “Les dépenses diminuent en fréquence, les consommateurs se tournent vers des plaisirs plus modestes, des promotions”, préviennent les auteurs de l’étude.- Moins de sacs, plus de voyages -Les gens qui veulent quand même avoir une touche de luxe dans leur vie se tournent désormais vers les restaurants ou le bien-être comme les spas, “où finalement pour 200, 300 euros vous allez avoir une expérience de luxe alors que vous ne pourrez pas vous acheter un pot de crème pour ce prix là”, souligne Mme de Montgolfier.Mais cette tendance “d’expérience” plutôt que de produits, ne concerne pas uniquement la clientèle dite “aspirationnelle” c’est-à-dire, celle qui souhaite entrer dans le monde du luxe. Il s’agit selon l’étude d’une “tendance mondiale persistante” qui touche aussi les plus aisés qui représentent 2% de la clientèle mais 45% des dépenses.”Les gens sont moins dans la possession que dans une forme d’hédonisme et de jouissance et donc il y a une réallocation des dépenses depuis tout ce qui est achat de produits vers tout ce qui est lié au voyage ou à l’art de vivre”, selon Joëlle de Montgolfier. L’étude qualifie cette évolution de “changement tectonique” vers les expériences de luxe — croisières hôtelières, gastronomie haut de gamme — au détriment des biens traditionnels, y compris l’automobile de luxe”.Ainsi, le marché mondial des biens personnels de luxe (mode, maroquinerie, joaillerie, horlogerie et beauté) devrait rester globalement stable cette année par rapport à l’année précédente, avec une valeur estimée à 358 milliards d’euros en 2025 (-2%).Les ventes de voitures de luxe devraient reculer de 6%, celles de vins et spiritueux de 5%, celles d’oeuvres d’art de 9% alors que les ventes de gastronomie devraient progresser de 5% et celles des croisières de 10%.Bain and Company estime que sur les dix prochaines années, la croissance annuelle du marché des biens personnels de luxe devrait progresser entre 4% et 6% pour atteindre entre 525 milliards d’euros et 625 milliards d’euros, tandis que les dépenses globales de luxe pourraient atteindre 2.200 à 2.700 milliards d’euros.

Macron entame à l’île Maurice une tournée africaine

Des partenariats “gagnant-gagnant” face à des “défis communs”: Emmanuel Macron a entamé jeudi à l’île Maurice une tournée de cinq jours en Afrique avec l’ambition réaffirmée de construire de nouveaux liens, sur fond de recul de l’influence française dans son ancien pré carré africain.Le président français a atterri à 13H35 locales (10H35 GMT) près de Port-Louis, capitale de l’île, voisine du territoire ultramarin français de la Réunion et synonyme de “success story” économique dans l’océan Indien, avec son PIB par habitant supérieur à 10.000 dollars, selon la Banque mondiale.Il se rendra ensuite en Afrique du Sud, qui accueille samedi et dimanche le sommet du G20, puis au Gabon où il rencontrera le nouveau président Brice Clotaire Oligui Nguema, deux ans après le coup d’Etat qui a mis fin à la dynastie des Bongo, et en Angola pour un sommet Union africaine-Union européenne. Sa dernière tournée sur le continent remonte à mars 2023. L’île Maurice, qui compte un peu plus de 1,2 million d’habitants, jadis centrée sur la canne à sucre, s’est imposée comme un modèle de diversification économique vers le tourisme et les services financiers même si les fragilités s’accumulent ces dernières années.  “C’est un pays qui est sorti en 30 ans de la pauvreté pour être aujourd’hui aux portes des pays à revenus élevés”, “une success story dans laquelle les entreprises françaises et les Français prennent toute leur part”, relève la présidence française. – Au cœur de l’Océan indien -Cette ancienne colonie française puis britannique, devenue indépendante en 1968, garde une solide tradition francophone, au côté de l’anglais. Plus de 10.000 ressortissants français y résident, selon l’Elysée.Emmanuel Macron, qui rencontrera dans la soirée le Premier ministre Navin Ramgoolaam en tête-à-tête, ambitionne de rehausser, à travers cette visite d’Etat, une relation politique un peu distendue plus de 30 ans après la dernière visite d’un président français, François Mitterrand, en 1993. Un rendez-vous d’autant plus bienvenu que le pays voisin, Madagascar, vient de connaître un coup d’Etat ayant ravivé le ressentiment contre l’ancienne puissance coloniale française. L’exfiltration par Paris de l’ex-président Andry Rajoelina, annoncée par RFI, a indigné de nombreux Malgaches.Le chef de l’Etat entend aussi réaffirmer la présence française dans le sud-ouest de l’océan Indien face aux ambitions croissantes de la Chine, la Russie et l’Inde en s’associant aux Etats de la région, notamment en matière de sécurité maritime.Il se rendra avec Navin Ramgoolam vendredi matin sur un bâtiment de la Marine française, le Champlain, qui participe à des opérations de surveillance avec les gardes-côte mauriciens face à des trafics accrus (drogue, pêche illicite, migrations illégales) dans la zone.L’Agence Française de Développement (AFD) doit de son côté signer des accords pour sécuriser le réseau électrique mauricien face aux aléas climatiques de plus en plus violents que connaît l’île et moderniser le secteur de l’eau, pour lequel elle a déjà accordé un prêt de 200 millions d’euros à l’île en 2023.- Ouagadougou –  A chaque étape de sa tournée, le président va “promouvoir des solutions économiques dans un partenariat gagnant-gagnant au service de nos entreprises, au service des Français, au service des pays africains”, assure l’Elysée.Les entreprises françaises espèrent ainsi participer à la diversification de l’économie gabonaise, jusqu’ici largement centrée sur le pétrole, notamment dans l’exploitation de minerais, selon Paris.En Afrique du sud, Emmanuel Macron assistera au lancement d’un conseil d’affaires franco-sud-africain sur le modèle de celui qui existe déjà au Nigeria.Mais cette nouvelle politique africaine, gravée dans le marbre lors du discours présidentiel de Ouagadougou en 2017 et marquée par la volonté de se distancier de l’héritage de la France coloniale (la “Françafrique”), peine à se concrétiser.La volonté de se tourner vers l’Afrique anglophone est souvent mal perçue par les pays francophones du continent. Tout comme celle de s’adresser directement à la jeunesse et à la société civile, sans convier de chefs d’Etat africains, comme lors du sommet Afrique-France de 2021 à Montpellier.Des postures mal comprises, voire jugées paternalistes au moment où l’armée française, engagée dans une opération antijihadiste, était boutée hors du Sahel face à la montée du sentiment antifrançais.Parallèlement, la part des échanges franco-africains a reculé dans le commerce africain global.

Logement: la reprise continue dans l’immobilier ancien, mais la remontée des prix est surveillée

Les ventes de logements anciens ont continué de progresser au troisième trimestre, comme c’est le cas depuis un an selon l’indice Notaires-Insee publié jeudi, mais la hausse de 0,7% des prix est surveillée de près avec la crainte qu’une remontée freine les acheteurs. Le nombre de transactions enregistrées au cours des douze derniers mois est estimé à 921.000 à fin septembre, après 907.000 à fin juin. Ce “volume annuel de transactions poursuit sa hausse entamée en octobre 2024, après une baisse continue depuis la fin avril 2022”, précise l’Insee.Dans les agences immobilières du réseau Orpi, “les agents ont retrouvé le moral”, “des mandats de vente rentrent à nouveau”, “les acquéreurs sont au rendez-vous et les vendeurs qui s’étaient emballés” ont accepté de baisser un peu leurs prix, relève Guillaume Martinaud, président d’Orpi.Selon le dernier baromètre immobilier de SeLoger-Meilleurs Agents, publié début novembre, les acheteurs immobiliers sont de retour avec une demande qui a progressé de 9% en octobre 2025 par rapport à l’année précédente, pour revenir au niveau observé en octobre 2021, avant la remontée des taux d’intérêt. “En 2025, les acheteurs se sont adaptés à la nouvelle donne des taux, et la demande repart, mais de façon plus sélective”, selon le baromètre. Ce sont surtout les zones rurales et les maisons qui attirent davantage. Les ménages qui achètent leur premier bien immobilier “sont revenus car les prix ont baissé”, estime Guillaume Martinaud, qui ne les voit cependant pas prendre une place prépondérante dans le marché. Pour preuve, le montant cumulé des nouveaux crédits immobiliers accordés entre janvier et septembre est en forte hausse de 38% par rapport aux neuf premiers mois de 2024, selon la Banque de France. Les primo-accédants représentent plus de la moitié (53%) des nouveaux crédits.Ces volumes de prêts immobiliers octroyés avait fortement baissé entre mi-2022 et début 2024, au moment de la remontée des taux d’intérêt, élément déclencheur de la crise du marché immobilier, qui a touché l’ancien comme le neuf.  – “Vraie dynamique” -Les investisseurs locatifs ont cependant quasiment disparu, découragés par l’obligation de rénovation énergétique des logements les plus énergivores et l’encadrement des loyers appliqué à Paris, selon Thomas Chaumeron, gérant de l’agence ISR immobilier dans le centre de Paris.Désormais, “on n’est pas tiré d’affaire, mais il faut se loger”, souligne Guillaume Martinaud, qui “va surveiller que les prix ne s’emballent pas, sinon on va casser la machine”. Au troisième trimestre, les prix de l’immobilier ancien étaient 0,7% au-dessus du niveau constaté à la même période de l’année dernière, selon l’indice de référence Notaires-Insee. Par rapport au trimestre précédent, allant d’avril à juin, ils sont restés stables. Dans le détail, les prix ont augmenté de 1,3% pour les appartements et de 0,2% pour les maisons sur un an. Hors Ile-de-France, ils sont quasi stables (-0,1%) sur un trimestre et en hausse de 0,7% sur un an. Une progression équivalente avait été observée au trimestre précédent.En Ile-de-France, les prix ont progressé légèrement de 0,2% par rapport au deuxième trimestre, avec une hausse plus marquée pour les appartements parisiens (+1,1%). Sur un an, l’immobilier ancien francilien affiche une croissance des prix de 0,4%, une première après dix trimestres consécutifs de baisse.Avec un total de 121.790 transactions d’octobre 2024 à fin septembre 2025, les ventes de logements ont augmenté de 11% en Ile-de-France sur un an, par rapport aux mêmes douze mois précédents, selon les Notaires du Grand Paris.C’est “une amélioration de la situation, qui demeure à des niveaux inhabituellement bas”, a commenté Elodie Frémont, présidente de la commission statistiques immobilières des notaires du Grand Paris, lors d’une conférence. Elle estime que la baisse des prix observée reste “insuffisante, mais elle permet de redéployer un petit peu de volume d’activité”. Au sein de son agence parisienne La Garçonnière immobilier, Bertrand Aubrun constate une “reprise des volumes” de vente et des “prix relativement stables”. “Il y a une vraie dynamique depuis trois semaines à un mois” et la fin d’année 2025 ou les premiers mois de 2026 “pourraient être probablement très prometteurs”, explique ce professionnel basé en bordure du quartier du Marais. 

En Afrique, ces grands accords de crédits carbones qui se sont évaporés

En 2023, le Liberia espérait avoir trouvé de quoi financer la protection de ses forêts avec l’accord de crédits carbone signé avec une société des Emirats arabes unis proche de la famille régnante. Mais deux ans plus tard, Monrovia n’a rien reçu et l’accord est tombé dans les limbes, comme de multiples autres signés par le même groupe en Afrique.C’était l’un des accords signés en rafale l’année de la COP28 aux Emirats arabes unis par l’entreprise Blue Carbon, dirigée par un membre de la famille royale. Ils couvraient des millions d’hectares de forêts à travers l’Afrique, du Liberia au Zimbabwe, dans certains cas jusqu’à 20% de la superficie du pays concerné.En échange de leur engagement à protéger leurs forêts, les Etats africains devaient recevoir une partie des revenus générés par les crédits carbone. Tout le monde devait en ressortir gagnant. Mais deux ans plus tard, la société a disparu des radars et ces grandes annonces avec le Liberia et d’autres pays d’Afrique et d’Asie ne se sont pas concrétisées, révèle une enquête conjointe de l’AFP et de Code for Africa, une organisation spécialisée dans les enquêtes en sources ouvertes.L’accord “a été arrêté” et “à ma connaissance, rien n’est fait pour essayer de le relancer”, répond Elijah Whapoe, chef du secrétariat sur le changement climatique du Liberia, un organisme public-privé, interrogé par l’AFP sur l’accord avec Blue Carbon.Les péripéties africaines de Blue Carbon mettent en évidence la complexité de la mise en œuvre des projets de crédits carbone, des mécanismes encore insuffisamment contrôlés et accusés de permettre aux grands pollueurs de “verdir” leur image avec peu ou pas d’impact réel sur le changement climatique.Ces crédits permettent aux grands producteurs de gaz à effet de serre de “neutraliser” sur le papier une partie de leurs émissions de CO2 en investissant par exemple dans la protection des forêts, puisque des arbres vivants et en bonne santé absorbent naturellement du dioxyde de carbone.La plupart des accords en Afrique ont été signés avant ou en marge de la COP28 organisée fin 2023 aux Emirats. Le président de Blue Carbon, le cheikh Ahmed Dalmook Al Maktoum, un cousin du Premier ministre de Dubaï, était souvent présent.Blue Carbon les a présentés comme un modèle pour le commerce du carbone en vertu de l’article 6 de l’accord climatique des Nations unies signé à Paris en 2015, qui définit les règles du commerce des crédits carbone entre les pays.Blue Carbon déclarait aussi en 2022 que ses activités aideraient les Emirats à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.Dans le cadre de l’accord avec le Liberia, environ un million d’hectares de ses forêts – soit près de 10% de la superficie du pays – auraient été protégés, les communautés locales impliquées et le gouvernement récompensé avec 30% des revenus, selon une déclaration de Blue Carbon et une copie du protocole d’accord consultée par l’AFP.L’accord avec le Liberia, comme d’autres accords africains, entre dans la catégorie REDD+ qui encadre comment les pays en développement peuvent être payés pour réduire les émissions en stoppant la déforestation.L’accord Blue Carbon/Liberia a rapidement essuyé un flot de critiques des défenseurs de l’environnement, qui l’ont jugé opaque et bafouant les droits des communautés locales.Pour Saskia Ozinga, fondatrice de Fern, une organisation œuvrant pour la protection des forêts et de leurs communautés, les accords de Blue Carbon, bien que d’une ampleur sans précédent, ne disaient pas clairement comment protéger les forêts et n’ont pas été assez discutés avec les communautés locales.”Blue Carbon visait clairement à verdir l’image” de ses promoteurs, dit-elle. “L’idée était bizarre à de nombreux égards et n’aurait jamais fonctionné tant pour le climat, que pour les forêts et les populations”.- Liberia, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Kenya… -L’un des premiers accords de Blue Carbon en Afrique a été conclu en mars 2023 avec la Tanzanie pour l’aider à “préserver et gérer ses 8 millions d’hectares de réserves forestières”, selon Blue Carbon. Tout comme d’autres signés avec la Zambie (portant sur 8 millions d’hectares) ou le Zimbabwe (7,5 millions) qui devaient générer “de gros bénéfices pour les communautés locales”. Blue Carbon en a également signé avec le Kenya et avec l’Etat de Niger dans le nord-ouest du Nigeria.Peu après la signature avec le gouvernement libérien, une agence de l’ONU et des ONG locales ont exhorté ce dernier à revenir dessus en raison de divers risques, de contestations juridiques notamment, jugeant notamment le texte incompatible “avec les droits fonciers communautaires et individuels existants”.Vincent Willie, ancien législateur et président du Comité parlementaire des ressources naturelles et de l’environnement du Liberia, a précisé à l’AFP que le gouvernement s’était dans ce dossier arrêté à la signature d’un protocole d’accord non contraignant.Selon Elijah Whapoe, l’accord avec Blue Carbon a été suspendu car il n’était pas “conforme” à la manière dont les accords sur le carbone doivent être gérés, notamment avec une plus grande implication locale.Une campagne de sensibilisation auprès des communautés avait été lancée, mais selon James Otto, un défenseur de l’environnement de la région libérienne de River Cess, les visites des agences gouvernementales et des organisations de la société civile ont suscité plus de questions que de réponses.Les communautés “insistent sur le fait que tout accord concernant l’utilisation de leurs terres et ressources forestières devrait être directement piloté par elles”, a déclaré James Otto à l’AFP. “D’après nos informations, aucun travail formel”, comme par exemple la création d’une zone forestière protégée, “n’a commencé dans le cadre de l’accord avec Blue Carbon”.D’autres programmes Blue Carbon semblent avoir été rapidement arrêtés, selon divers défenseurs de l’environnement et responsables interrogés par l’AFP.Blue Carbon avait salué l’accord signé avec le Zimbabwe, qui devait couvrir près de 20% de sa superficie, comme un “succès historique” dans la lutte contre le changement climatique. Mais cet accord n’a pas été au-delà de la manifestation d’intérêt, alors qu’il faut un projet formel pour pouvoir l’appliquer, souligne Washington Zhakata qui dirige la lutte contre le changement climatique au sein du gouvernement zimbabwéen.”Blue Carbon n’a toujours pas soumis de proposition formelle. Mais l’entreprise a déjà demandé un compte sur le registre carbone du Zimbabwe”, précise M. Zhakata.En Zambie, Douty Chibamba, secrétaire permanent du ministère de l’Economie durable et de l’Environnement, souligne que rien n’est sorti de l’accord signé avec Blue Carbon: “Le protocole d’accord a expiré sans aucune action”.Les responsables kényans et tanzaniens n’ont pas répondu aux demandes de précisions sur les accords signés avec Blue Carbon.Hors d’Afrique, un projet de Blue Carbon semble avoir connu le même destin.En 2023, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a signé avec le groupe un protocole d’accord en marge de la COP28.Il visait à exploiter les “vastes zones de mangroves” du pays, selon les services du Premier ministre James Marape. Mais près de deux ans plus tard, en juillet dernier, l’Autorité pour le changement climatique de Papouasie-Nouvelle-Guinée a déclaré à l’AFP que l’accord n’avait “pas du tout progressé”.Pour revendre les crédits carbone, Blue Carbon s’est associé à AirCarbon Exchange, une plateforme de vente de crédits carbone basée à Singapour. Mais cet accord-là a lui aussi été suspendu.”Notre protocole d’accord avec l’entreprise de Dubaï +Blue Carbon+, signé en 2023, a depuis expiré”, a déclaré à l’AFP un porte-parole d’AirCarbon Exchange. “Il n’y a eu aucun engagement actif entre les parties”.- Du vent – Aujourd’hui, l’entreprise semble n’être enregistrée dans aucun système de marchés carbone, ni n’avoir aucune présence opérationnelle, selon une enquête numérique menée par Code for Africa, organisme basé en Afrique du Sud et doté de la plus grande équipe d’enquêteurs numériques d’Afrique.Code for Africa n’a trouvé aucune trace de Blue Carbon ou de ses projets dans les trois principales bases de données de certification mondiale des crédits carbone, de l’ONU et des entreprises Verra et Gold Standard.Les campagnes publicitaires de Blue Carbon ont, elles, disparu.”Blue Carbon entend être à l’avant-garde des investissements durables liés au changement climatique”, soulignait la société lors de son lancement en octobre 2022, qui faisait également un lien explicite entre ses activités et la politique climatique des Emirats.”Blue Carbon servira de catalyseur pour les cadres opérationnels de l’économie bleue et verte qui définiront le programme de mise en œuvre des accords internationaux sur le climat et contribueront à l’initiative stratégique des Emirats arabes unis visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050″, ajoutait-elle.Au cours de l’année 2023, Blue Carbon a également publié des communiqués et des photos sur les réseaux sociaux montrant des responsables africains signant des protocoles d’accord avec ses dirigeants.Sur son compte Instagram, dont le premier message date d’octobre 2022 lors du lancement de la société, aucun message n’a été publié depuis décembre 2023.De même, le compte officiel sur X, BlueCarbonDxb, sur lequel 27 messages apparaissent entre le 18 octobre 2022 et le 28 mars 2023, est inactif depuis. Le dernier message annonçait la signature de l’accord avec le Liberia.Le site web de Blue Carbon ne fonctionne plus, ayant été mis hors ligne entre mai et juillet 2025, selon les archives examinées par Code for Africa.L’AFP a tenté à de multiples reprises de contacter Blue Carbon, notamment par e-mail et par téléphone pour l’un des dirigeants de l’entreprise, sans obtenir de réponse.Un journaliste de l’AFP s’est également rendu à l’adresse de Blue Carbon à Dubaï, indiquée dans le protocole d’accord avec le Liberia. Sur place, un gardien a d’abord déclaré que Blue Carbon était bien basé là. Mais s’est ensuite dédit, indiquant qu’il n’y avait pas de bureau Blue Carbon et a dit au journaliste qu’il devait prendre rendez-vous pour avoir un entretien. Il n’y avait aucune enseigne Blue Carbon visible dans le hall.Le gouvernement des Emirats arabes unis n’a pas répondu aux demandes de commentaires.”Il y a plusieurs leçons à tirer de la saga Blue Carbon, notamment l’importance de normes rigoureuses pour l’offre et l’utilisation des crédits carbone à l’échelle internationale”, souligne Injy Johnstone, spécialiste des marchés du carbone à l’université d’Oxford.”Nous avons besoin de plus de transparence dans les transactions relevant de l’article 6, de normes concrètes concernant l’intégrité environnementale des projets eux-mêmes, et d’une responsabilité publique tant de la part des fournisseurs que des utilisateurs finaux afin de garantir qu’ils ne s’évaporent pas dans la nature, comme cela a été le cas ici”, poursuit-elle.Cette enquête a été soutenue par les contributions de Anita Igbine, Eliud Akwei, Jacktone Momanyi et Moffin Njoroge de Code for Africa.

Lourde condamnation pour Meta en Espagne qui devra indemniser les médias pour “concurrence déloyale”

La justice espagnole a condamné Meta, maison-mère de Facebook et d’Instagram, à verser près de 480 millions à des médias locaux pour “concurrence déloyale”, pour ne pas avoir respecté la réglementation sur la protection des données personnelles, une somme assortie de 60 millions d’euros d’intérêts légaux.”Le tribunal de commerce n°15 de Madrid condamne Meta à payer 479 millions d’euros à 87 éditeurs de presse numérique espagnole et agences de presse membres de l’AMI (Association des médias d’information) pour avoir obtenu un avantage concurrentiel significatif en réalisant de la publicité sur ses réseaux sociaux Facebook et Instagram en violation du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)”, indique jeudi le communiqué.La décision rendue mercredi mentionne également plus de 60 millions d’euros au titre des intérêts légaux qui s’ajoutent à cette somme que devront toucher les médias locaux, ainsi que l’indemnisation de l’agence Europa Press, non membre de l’AMI.L’AMI avait déposé plainte en décembre 2023 contre Meta Irlande, siège européen du groupe, lui réclamant 551 millions d’euros pour concurrence déloyale dans la vente de publicité numérique, estimant que le géant avait utilisé les données des internautes sans leur consentement afin de créer des profils publicitaires individualisés. “Meta Irlande, siège de Meta Espagne, n’a pas fourni au tribunal les comptes de ses activités en Espagne”, explique le communiqué du tribunal.Le juge s’est donc appuyé sur les données fournies par la presse numérique espagnole, et a conclu que pendant les cinq années qu’a duré l’infraction (au 25/05/2018 – date d’entrée en vigueur du RGPD – au 01/08/2023 – date à laquelle Meta propose à nouveau à l’utilisateur de donner ou non son consentement), Meta avait gagné en Espagne avec son activité publicitaire en ligne plus de 5,281 milliards d’euros.Le juge a estimé qu’une partie de cet argent devait “être redistribué aux autres concurrents du marché publicitaire espagnol, parmi lesquels la presse numérique espagnole” car il avait été gagné “en violant le RGPD”.Il a donc effectué un calcul pour évaluer “les préjudices causés à la presse numérique espagnole avec une vraisemblance raisonnable”, à savoir le manque à gagner dû aux actions de Meta et la “perte de revenus en publicité numérique”.”Le juge présume que le montant gagné était supérieur, car si cela avait été inférieur, Meta aurait présenté les comptes de ses activités en Espagne dans le cadre de la procédure”, poursuit le communiqué.Le tribunal précise par ailleurs qu’une plainte similaire est en cours en France et que ce jugement souligne “le rôle fondamental de la législation en matière de concurrence dans le contrôle des abus lié au traitement illicite des données personnelles et le pouvoir informatif et économique immense des géants technologiques”.

La Bourse de Paris soulagée par les résultats de Nvidia

La Bourse de Paris évolue en nette hausse jeudi, portée par les résultats positifs du géant américain des puces électroniques Nvidia, première capitalisation boursière mondiale, qui tempèrent les craintes d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA).Vers 10H00 (heure de Paris), le CAC 40 prenait 1,09%, à 8.040,57 points, en hausse de 86,80 points. La veille, l’indice vedette parisien avait reculé de 0,18%, soit 14,16 points, à 7.953,77 points. Les investisseurs “célèbrent les résultats trimestriels époustouflants et surtout les perspectives annoncées par le PDG de Nvidia”, a résumé Andreas Lipkow, analyste indépendant.Figure de proue de l’IA, le groupe a annoncé mercredi un bond de son bénéfice net de 65% (sur un an) au troisième trimestre de son exercice décalé et relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour le trimestre suivant.Son directeur général, Jensen Huang, a assuré que les ventes de la Blackwell, sa puce la plus performante pour les applications IA, étaient “hors norme”. “La demande de capacités de calcul continue d’accélérer”, a-t-il ajouté.”C’était exactement les déclarations dont les optimistes des marchés financiers avaient besoin”, a relevé Andreas Lipkow.Ces derniers étaient minés depuis plusieurs semaines par la crainte que les investissements massifs dans cette technologie ne constituent une bulle financière et que les valorisations des géants de la tech ne soient trop élevées.Autre point d’attention: la publication du rapport sur l’emploi américain pour le mois de septembre à 14H30. Il sera d’autant plus intéressant que les chiffres du mois d’octobre ne seront jamais publiés en raison de la paralysie budgétaire (“shutdown”) qui a perturbé pendant plusieurs semaines la collecte des données aux Etats-Unis.Côté marché obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt français à dix ans atteignait 3,46%, au même niveau que la veille vers 10H00. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,71%, stable lui aussi.Soitec déçoitLe groupe français Soitec, spécialiste de la conception de matériaux semi-conducteurs, dévissait de 21,55%, à 27,43 euros, après avoir présenté des prévisions sous les attentes des analystes pour le troisième trimestre, lors de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre de son exercice décalé 2025-2026.Elior se régaleLe groupe français de restauration collective Elior s’envolait de 15,27% à 3,06 euros, au lendemain de l’annonce de son premier bénéfice net annuel depuis 2019, réalisé sur son exercice décalé 2024-2025.