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Energie: l’Assemblée nationale prête à voter contre le texte “Gremillet”

“Un monstre”, “une chimère énergétique”. Les députés devraient rejeter mardi la proposition de loi “Gremillet” sur la trajectoire énergétique de la France, profondément remaniée par le RN et la droite lors de son examen dans l’hémicycle la semaine dernière.L’épisode est une nouvelle illustration du cheminement chaotique des textes à l’Assemblée, des divisions de la coalition gouvernementale, et du rapprochement de LR et du RN sur les questions environnementales, faisant dire à l’ancien Premier ministre Gabriel Attal qu’un “axe anti-écologie” s’est formé à l’Assemblée nationale.La proposition de loi d’origine sénatoriale a pour ambition de dessiner le futur énergétique de la France à l’horizon 2035. La version sortie de la chambre haute en octobre proposait une relance ambitieuse du nucléaire, et des objectifs en matière d’énergies renouvelables.Cette proposition de loi avait été rédigée par le sénateur Daniel Gremillet (LR) faute de loi de programmation énergétique soumise au Parlement par le gouvernement, alors même que la loi climat de 2019 fixait le “principe d’une loi quinquennale sur l’énergie” à partir de 2023.Pressé de publier le décret sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, mais menacé dans le même temps par le RN de censure s’il ne soumettait pas la question au Parlement, le gouvernement a décidé en avril de repousser la publication du décret à la fin de l’été, et d’inscrire à l’agenda de l’Assemblée le texte du sénateur des Vosges.Les débats ayant pour fonction d’inspirer le fameux décret, sa publication devant intervenir avant la fin de la navette parlementaire, avait assumé le 14 juin le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.- Casus belli -Las ! A l’Assemblée, l’examen a déraillé, en commission puis dans l’hémicycle.Après avoir voté lundi pour la “sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l’énergie”, et mercredi pour la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), les députés ont approuvé jeudi à quelques voix près un moratoire sur les investissements dans le solaire et l’éolien, le RN venant apporter un soutien massif à un amendement LR, face aux bancs dégarnis de la gauche et des groupes macronistes (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons).M. Ferracci a immédiatement dénoncé un vote “dévastateur”, et le rapporteur du texte Antoine Armand (Renaissance) une “catastrophe économique”. La filière des renouvelables, puis l’Union française de l’électricité (UFE), représentant l’ensemble de la filière, nucléaire inclus, a appelé les députés à rejeter le texte.Le premier syndicat agricole, la FNSEA a aussi jugé le moratoire “inacceptable pour les agriculteurs”, regrettant par ailleurs “la suppression des objectifs de production de biocarburants”.Dénonçant une “chimère énergétique”, le président du groupe MoDem Marc Fesneau a annoncé lundi matin que son groupe rejetterait le texte. Le groupe Horizons devrait faire de même, ainsi que le groupe EPR.”Ce nouveau recul, s’il venait à être confirmé, serait dramatique pour notre environnement, mettrait notre souveraineté énergétique en péril et anéantirait un secteur entier de notre économie”, a argué son président Gabriel Attal.”Mon groupe parlementaire, Ensemble pour la République, est celui de l’écologie, et il le restera”, a-t-il affirmé, alors que LR et le RN ont engrangé des victoires communes ces dernières semaines, contre les zones à faible émission (ZFE), le zéro artificialisation nette des sols (ZAN), ou en faveur de retour d’un pesticide.Sous couvert d’anonymat, un membre du groupe EPR reconnaît une difficulté à mobiliser les troupes, alors que le gouvernement a pris le pli d’inscrire à l’Assemblée des textes issus du Sénat. “Les députés en ont assez d’être la bande passante du groupe de (Bruno) Retailleau”, ancien chef de file de la droite au Sénat et nouvel homme fort du gouvernement.Le RN lui, était présent comme jamais sur le texte, dont il a fait une bataille emblématique. Il a continué de faire monter la pression ce week-end. “Si on voit que François Bayrou veut publier la PPE3 par décret, en contournant la représentation nationale, ce sera un casus belli” – et donc un motif de censure, a prévenu dans le JDD le député Jean-Philippe Tanguy.

Amazon investit massivement au Royaume-Uni, bol d’air pour le gouvernement

Le géant de la distribution en ligne Amazon va investir 40 milliards de livres (46 milliards d’euros) au Royaume-Uni, un engagement titanesque présenté comme un signal fort par le gouvernement britannique, confronté à des difficultés économiques.Le Premier ministre Keir Starmer, qui a rencontré le directeur général du groupe de Seattle Andy Jassy la semaine dernière, voit dans cet investissement sur trois ans (dont une partie était déjà connue) une “grande victoire”, ainsi qu'”un vote de confiance” pour le Royaume-Uni.De fait, cet engagement tombe à pic pour l’exécutif travailliste, qui peine à tenir sa promesse de relancer la croissance, ballotée entre les droits de douane américains, les tensions géopolitiques et les critiques internes sur sa politique économique –avec des hausses d’impôts et des investissements publics jugés peu réalistes par l’opposition.Le géant américain s’offre pour sa part une nouvelle annonce d’envergure, lui qui investit à coup de dizaines de milliards dans le monde entier depuis des années.En février dernier, Andy Jassy affichait l’ambition d’investir plus de 100 milliards de dollars (87 milliards d’euros) sur l’année, principalement dans le cloud (informatique à distance) et l’intelligence artificielle (IA).- James Bond -Les milliards d’Amazon au Royaume-Uni coïncident opportunément avec le lancement par le gouvernement d’une stratégie industrielle sur dix ans, visant à en faire “le meilleur pays pour investir”, selon le ministre du Commerce, Jonathan Reynolds, cité dans le communiqué.”Le fait que de grandes entreprises internationales comme Amazon misent sur le Royaume-Uni montre que nous sommes sur la bonne voie”, insiste le ministre, attendu mardi au siège du groupe à Londres.Les 40 milliards de livres serviront à construire quatre centres de distribution à Hull, Northampton (tous deux déjà connus) et dans les East Midlands.Une partie de la somme financera aussi la réhabilitation des studios de cinéma historiques de Bray, acquis en juillet 2024, pour y tourner des films et des séries.Amazon a d’ailleurs signé en décembre un accord avec Games Workshop, l’entreprise britannique détentrice des droits de Warhammer 40.000, pour produire des films et séries tirés de cet univers de fantasy futuriste, un projet qui inclut l’acteur Henry Cavill, interprète de “Superman” et “The Witcher”.Le groupe a également pris en février le contrôle créatif de la franchise James Bond après un accord avec les producteurs historiques des films, la famille Broccoli, qui resteront cependant copropriétaires.- Enquête ouverte -L’investissement d’Amazon inclut aussi une part des 8 milliards de livres (prévus sur cinq ans) déjà annoncés en septembre dernier pour construire et exploiter des centres de données, essentiels pour l’IA et le cloud.Le Royaume-Uni n’est pas le seul à bénéficier de la stratégie d’expansion d’Amazon en la matière ces derniers temps: la semaine dernière, 20 milliards de dollars australiens (11 milliards d’euros) ont été promis pour des datas centers en Australie, le plus gros investissement technologique jamais réalisé dans le pays.Amazon avait aussi annoncé en juin 10 milliards de dollars (8,7 milliards d’euros) en Caroline du Nord et 20 milliards (17,3 milliards d’euros) en Pennsylvanie, là encore pour des centres de données et de l’IA.Le groupe fondé par Jeff Bezos, qui emploie pour l’instant 75.000 personnes au Royaume-Uni sur plus de 100 sites, affirme avoir avoir déjà investi 56 milliards de livres (65 milliards d’euros) au Royaume-Uni entre 2010 et 2022.Il fait depuis peu l’objet d’une enquête du régulateur britannique des produits alimentaires, qui le soupçonne de paiements tardifs à des fournisseurs du secteur, une pratique interdite par les règles de l’industrie.Si l’infraction était avérée, Amazon pourrait écoper d’une amende pouvant atteindre 1% de son chiffre d’affaires annuel au Royaume-Uni.Il a aussi été confronté ces dernières années à des grèves et des débrayages pour de meilleurs salaires dans certains des entrepôts du pays.

Pas de miracle et un “échec” pour le conclave des retraites

Après quatre mois de concertations, le conclave des retraites s’est finalement soldé par un “échec”, ont annoncé lundi soir les partenaires sociaux: c’est aussi un revers pour la méthode de dialogue social promue par François Bayrou.Le Premier ministre prendra la parole mardi matin à 07H00 à l’Hôtel de Matignon, ont annoncé ses services. Syndicats et patronat se sont renvoyé la responsabilité de l’impasse. “Le constat est fait que le patronat ne bougera pas sur la réparation de la pénibilité (c’est-à-dire ouvrir sur des départs anticipés, ndlr) c’est un échec de la négociation”, a déclaré Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT. “La discussion s’arrête”, a-t-il ponctué.”Cette négociation était jouable, si l’accord ne se fait pas, c’est à cause des organisations patronales”, a regretté Pascale Coton, négociatrice de la CFTC. “C’était la première fois que nous avions du +plus+ pour les femmes (propositions de pensions réévaluées pour les mères, ndlr), c’est quelque chose qui me met très en colère”, a-t-elle confié.”Nous regrettons cet échec, c’est dommage pour la démocratie sociale”, a commenté Diane Milleron-Deperrois, représentante du Medef. “Au Medef, on a gardé une ligne très claire, en étant constant dans une ligne responsable: on n’était pas en mesure d’augmenter les cotisations salariales et patronales”, a-t-elle insisté.La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) “regrette” également ce désaccord dans un communiqué, un échec “d’autant plus incompréhensible”, selon elle, “que tous les partenaires sociaux partageaient la même volonté de se voir transférer la gouvernance du système de retraite selon les mêmes modalités que l’AGIRC ARRCO”.L’après-midi avait commencé par un coup médiatique: Patrick Martin, président du Medef, et Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, convoquant la presse une demi-heure avant la reprise du conclave à 15H00.Sur le trottoir, devant le bâtiment abritant ces discussions, ils s’étaient dits confiants dans un accord grâce à une “proposition commune” sur “les différents éléments qui sont attendus par les syndicats de salariés”, notamment sur les carrières des femmes ou la pénibilité.Dans ses nouvelles propositions, le patronat a notamment semblé ouvrir une petite porte vers un départ anticipé à la retraite en cas d’usure, mais seulement sur avis médical. Insuffisant pour les syndicats, qui veulent une automaticité sur la question et fustigent autant le fond que la forme.”On demande que la négociation se fasse sur le texte paritaire”, déjà sur la table et non sur les nouvelles propositions du Medef, avait alors insisté Yvan Ricordeau. – “Guet-apens ?” -Ce dernier avait d’ailleurs interpellé, sur le pavé, le dirigeant du Medef, devant les caméras, après le mini point-presse patronal:  – “Monsieur Martin ? Est-ce que la négociation s’opère sur le texte qu’on a discuté depuis quatre mois ? – On ne va pas tenir la négociation ici, répond le patron du Medef.- Pourquoi la partie patronale l’a tentée sur le trottoir, alors ? relance le syndicaliste.- C’est quoi ce guet-apens qu’on essaie de me tendre là ? a souri pour couper court le dirigeant du Medef.- Ça commence bien, ça commence dans la rue”, a conclu le représentant de la CFDT.A l’issue de ce ballet entre patronat et syndicats, Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC, avait accusé le patronat de “torpiller” la négociation.Ce processus a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route: FO a tourné les talons dès la première séance et la CGT et l’U2P (patronat pour les artisans) ont jeté l’éponge mi-mars.La précédente réunion, le 17 juin, s’était achevée sur une prolongation arrachée sur le fil pour éviter l’échec. Une de plus dans une discussion entamée le 27 février et qui devait s’arrêter à l’origine le 28 mai.- Censure ? -Le principal point d’achoppement tournait autour de la finalité d’une reconnaissance de l’usure professionnelle: les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, le patronat privilégie d’autres pistes, telles la prévention ou la reconversion.Pour le reste, il était acquis que l’âge du départ à la retraite ne bougerait pas: sans surprise le Medef s’est montré inflexible sur son maintien à 64 ans. A l’issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.La fin du conclave est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement. “La méthode Bayrou est un échec monumental”, a tancé le groupe LFI-NFP dans un communiqué, appelant “tous les groupes de gauche à déposer ensemble une motion de censure”.”Le PS doit assumer cet échec et ses dégâts. Il doit montrer l’exemple pour voter au complet la censure”, a averti le chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon sur X.  

Les députés planchent sur le projet du gouvernement pour “refonder” Mayotte

“Une ambition sans précédent” ou un énième plan pour le département le plus pauvre de France ? Les députés ont commencé lundi à discuter du projet de loi visant à “refonder” Mayotte, avec pour objectif de réduire ses profondes inégalités avec le reste du territoire.Six mois après le passage dévastateur du cyclone Chido et une loi de reconstruction adoptée en février, l’Assemblée s’empare d’un nouveau texte pour Mayotte. “Depuis des années, pour ne pas dire des décennies, les Mahorais attendent ce texte qui doit répondre à leurs aspirations à l’égalité réelle et au parachèvement de la départementalisation. Nous y sommes”, s’est exclamé le ministre des Outre-mer Manuel Valls, devant les députés. “A l’heure des ingérences étrangères et de la volonté de déstabiliser la France, il est plus que jamais nécessaire d’agir et de concrétiser la promesse républicaine à Mayotte”, a insisté le ministre, défendant un texte “d’une ambition politique sans précédent”, devant un hémicycle quasi vide.Colonisée en 1841, Mayotte choisit de rester dans la République française après la proclamation d’indépendance des Comores dans les années 1970. C’est à la suite d’un référendum organisé en 2009 que l’archipel de l’Océan indien devient le 101e département français.Mais des années et plusieurs plans gouvernementaux plus tard, les inégalités avec l’Hexagone restent abyssales: 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté national et environ un tiers de l’habitat est “informel”, souvent des bidonvilles insalubres. Le cyclone n’a fait qu’exacerber ses fragilités.”Si cette loi Mayotte n’est pas parfaite” et “manque à de nombreux égards de répondre aux attentes légitimes”, elle marque, cependant, “une étape historique”, salue la députée de Mayotte et corapporteure du texte, Estelle Youssouffa (groupe Liot). Car Mayotte “n’a jamais bénéficié des investissements structurels” comme le reste du pays, a rappelé l’élue.Le texte prévoit de débloquer “près de quatre milliards d’euros” sur six ans. “Un engagement financier sans précédent”, fait valoir le ministre au moment où le pays doit trouver 40 milliards d’euros d’économies. Mais pour la seconde députée de Mayotte, Anchya Bamana (RN), “comment faire confiance à des promesses budgétaires floues quand tant d’engagements précédents n’ont jamais été honorés ?”Adopté fin mai au Sénat, le texte liste deux priorités: la lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat illégal, “sans quoi, nous risquons de reconstruire Mayotte sur du sable” selon M. Valls, qui défend des mesures pour faciliter la destruction des bidonvilles ou durcir les conditions d’accès au séjour sur l’archipel, où la moitié de la population est étrangère.  Tour à tour, les députés de gauche ont dénoncé “l’obsession de l’immigration”. “Pendant ce temps, la justice sociale, l’égalité réelle, la question du développement, de l’accès à l’eau, à l’école, à la santé, tout cela est relégué au second plan”, a dénoncé Emeline K/Bidi (GDR). – “Signal fort” -Le texte contient cependant un volet économique et social avec une mesure particulièrement attendue sur l’archipel: la convergence sociale – c’est-à-dire une harmonisation du niveau de prestations sociales entre Mayotte et la métropole.Elle est prévue à échéance 2031, mais un premier objectif a été cranté en commission: atteindre 87,5% du Smic dès le 1er janvier 2026.La convergence était déjà promise, il y a dix ans de cela, pour 2025… ont souligné certains députés à la tribune. “C’est la première fois qu’un gouvernement” l’inscrit dans la loi, a voulu rassurer M. Valls. Autre disposition réclamée sur l’archipel, la fin du visa territorialisé, qui empêche les détenteurs d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone. La mesure est vue comme un manque de solidarité de la métropole refusant de prendre sa part du problème migratoire.Son abrogation a été approuvée en commission, mais à compter de 2030, le temps que les dispositifs de lutte contre l’immigration fassent effet et éviter ainsi un appel d’air. C’est “un signal fort” réclamé depuis des années, a salué Mme Youssouffa, plaidant toutefois pour sa suppression dès 2026.En milieu de soirée, les députés ont commencé à examiner dans le détail le projet de loi, avec des débats tendus dès le premier article. Adopté juste avant minuit, il durcit les conditions d’accès au séjour pour motif familiaux. Il porte notamment de trois à cinq ans la durée de résidence régulière exigée pour la délivrance de la carte de résident “parent d’enfants français”. Pour les députés de gauche, la mesure risque “d’aggraver” le problème des mineurs isolés et le nombre de personnes “sans statut” aggravant la précarité sociale et le non-recours aux droits. Les discussions reprendront mercredi en fin de journée et devraient s’étendre tout au long de la semaine.  

Wall Street profite de la chute des prix du pétrole

La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, bénéficiant de la forte baisse des prix du pétrole après l’attaque limitée de l’Iran contre une base militaire des Etats-Unis au Qatar.Le Dow Jones a gagné 0,89%, l’indice Nasdaq a pris 0,94% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,96%.Comme depuis plusieurs jours sur la place américaine, “l’histoire prédominante a tourné autour du conflit israélo-iranien”, commente auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.Après un weekend marqué par des frappes américaines en Iran, Wall Street a abordé la semaine en petite hausse, et “a perdu son élan face à des informations de presse assurant que l’Iran préparait des représailles”, décrit l’analyste.”Lorsque l’on a appris que l’Iran avait alerté les autorités de l’imminence d’une attaque, que ses missiles avaient été interceptés et qu’il n’y avait pas eu de morts ou de blessés sur la base américaine au Qatar, le marché s’est redressé dans un mouvement d’apaisement”, souligne M. O’Hare.C’est au niveau du pétrole que la réaction a été la plus forte: les prix des barils de WTI et de Brent, les deux références du marché, ont chuté de plus de 7% pour revenir aux niveaux auxquels ils évoluaient avant les premières frappes israéliennes en Iran, le 13 juin.Une baisse des cours de l’or noir est en général vue comme une bonne nouvelle sur le plan économique car cela rend les processus de fabrication et de transport moins coûteux.”Le marché pense au fond qu’il s’agit d’une réponse relativement faible de la part de l’Iran et cela lui a également fait penser qu’il n’y aura peut-être pas de nouvelle escalade avec les États-Unis”, juge Patrick O’Hare.Principalement tirée par ce répit sur le plan géopolitique, la place américaine a aussi accueilli avec optimisme les propos “de la gouverneure de la Réserve fédérale (Fed) Michelle Bowman qui a déclaré qu’elle pourrait soutenir une baisse des taux en juillet si les pressions inflationnistes restaient contenues”, ajoute M. O’Hare.Vendredi dernier, un autre membre de la Fed, Christopher Waller, avait déjà évoqué une baisse de taux d’intérêt fin juillet.La majorité des analystes s’attendent toutefois toujours à ce que l’institution monétaire ne réduise ses taux qu’en septembre, selon l’outil de suivi de CME, FedWatch.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait encore, à 4,34%, contre 4,38% à la clôture vendredi.Au tableau des valeurs, les entreprises du secteur pétrolier perdait en puissance face à la chute des prix de l’or noir à l’image d’Exxon Mobil (-2,62%) ou Chevron (-1,81%).Le pionnier de l’électrique Tesla a bondi de 8,23% à 348,68 dollars au lendemain du lancement de son premier service de taxi sans conducteurs au Texas, considéré comme un succès par son patron Elon Musk.Les valeurs associées au nucléaire ont été recherchées après que la gouverneure de l’Etat de New York, Kathy Hochul, a annoncé lundi avoir initié le projet d’une nouvelle centrale nucléaire, dans un pays qui n’a plus vu de mise en chantier dans le secteur depuis 2009. Constellation Energy a pris 3,37%, Centrus Energy 1,35% et Uranium Energy 2,01%.

Toujours pas de fumée blanche, au dernier jour du conclave des retraites

Après un coup de com’ du patronat devant les caméras à l’extérieur, les négociations ont repris entre les murs du conclave des retraites, alors que les partenaires sociaux sont censés boucler lundi, avec ou sans accord. Preuve de discussions dans le dur, une suspension de séance a été décrétée en fin d’après-midi. “On est assez loin de la fumée blanche, s’il devait en avoir une. Chacun est dans son coin pour essayer de trouver des solutions”, a résumé Pascale Coton, négociatrice de la CFTC. Syndicat qui pointe le patronat, qui aura “une très grande responsabilité ou toute la responsabilité si, aujourd’hui, on n’arrivait pas à un accord”.L’après-midi a commencé par un coup médiatique. Patrick Martin, président du Medef, et Amir Reza-Tofighi, président de la CPME (patronat des petites et moyennes entreprises), ont convoqué la presse une demi-heure avant la reprise du conclave à 15H00.Sur le trottoir, devant le bâtiment abritant ces discussions, ils se sont dits confiants dans un accord possible grâce à une “proposition commune” sur “les différents éléments qui sont attendus par les syndicats de salariés”, notamment l’âge de la décote, les carrières des femmes, la pénibilité.Dans ses nouvelles propositions, le patronat a notamment semblé ouvrir une petite porte vers un départ anticipé à la retraite en cas d’usure mais seulement sur avis médical. Insuffisant pour les syndicats, qui veulent une automaticité sur la question et fustigent autant le fond que la forme.”C’est la der des der”, “on demande que la négociation se fasse sur le texte paritaire”, déjà sur la table et non sur les nouvelles propositions du Medef, a insisté Yvan Ricordeau, négociateur pour la CFDT. – “Guet-apens ?” -Ce dernier a d’ailleurs interpellé, sur le pavé, le dirigeant du Medef, devant les caméras, après le mini point-presse patronal:  – “Monsieur Martin ? Est-ce que la négociation s’opère sur le texte qu’on a discuté depuis quatre mois ?” – “On ne va pas tenir la négociation ici”, répond le patron du Medef- “Pourquoi la partie patronale l’a tentée sur le trottoir, alors ?” relance le syndicaliste – “C’est quoi ce guet-apens qu’on essaie de me tendre là ?”, sourit pour couper court le dirigeant du Medef, tandis que le représentant de la CFDT conclut: “Ça commence bien, ça commence dans la rue”.Comme Yvan Ricordeau, Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC, juge que “la partie patronale n’a pas joué le jeu”, et elle mesure désormais les chances de réussite de la négociation proches de “zéro”. “Ils torpillent cette négociation”, a jaugé la syndicaliste.Ce processus a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route: FO a tourné les talons dès la première séance et la CGT et l’U2P (patronat pour les artisans) ont jeté l’éponge mi-mars.La dernière réunion, le 17 juin, s’est achevée sur une prolongation arrachée sur le fil pour éviter l’échec. Une de plus dans une discussion entamée le 27 février et qui devait s’arrêter à l’origine le 28 mai.- Départs anticipés ou non -Le principal point d’achoppement tourne autour de la finalité d’une reconnaissance de l’usure professionnelle: les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, le patronat privilégie d’autres pistes, telle la reconversion.Pour le reste, il est acquis que l’âge du départ à la retraite ne bougera pas: sans surprise le Medef s’est montré inflexible sur son maintien à 64 ans. Quoi qu’il arrive à l’issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.Un compromis, plus consensuel, pourrait en revanche se dessiner autour de la carrière des femmes et de la revalorisation des pensions en fonction du nombre d’enfants qu’elles ont eus.La fin du conclave est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement. “A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise. Mais LFI aurait besoin du soutien d’autres groupes à gauche. Et le Parti socialiste est divisé sur la question.

Toujours pas de fumée blanche, au dernier jour du conclave

Après un coup de com’ du patronat devant les caméras à l’extérieur, les négociations ont repris entre les murs du conclave des retraites, alors que les partenaires sociaux sont censés boucler lundi, avec ou sans accord. Preuve de discussions dans le dur, une suspension de séance a été décrétée en fin d’après-midi. “On est assez loin de la fumée blanche, s’il devait en avoir une. Chacun est dans son coin pour essayer de trouver des solutions”, a résumé Pascale Coton, négociatrice de la CFTC. Syndicat qui pointe le patronat, qui aura “une très grande responsabilité ou toute la responsabilité si, aujourd’hui, on n’arrivait pas à un accord”.L’après-midi a commencé par un coup médiatique. Patrick Martin, président du Medef, et Amir Reza-Tofighi, président de la CPME (patronat des petites et moyennes entreprises), ont convoqué la presse une demi-heure avant la reprise du conclave à 15H00.Sur le trottoir, devant le bâtiment abritant ces discussions, ils se sont dits confiants dans un accord possible grâce à une “proposition commune” sur “les différents éléments qui sont attendus par les syndicats de salariés”, notamment l’âge de la décote, les carrières des femmes, la pénibilité.Dans ses nouvelles propositions, le patronat a notamment semblé ouvrir une petite porte vers un départ anticipé à la retraite en cas d’usure mais seulement sur avis médical. Insuffisant pour les syndicats, qui veulent une automaticité sur la question et fustigent autant le fond que la forme.”C’est la der des der”, “on demande que la négociation se fasse sur le texte paritaire”, déjà sur la table et non sur les nouvelles propositions du Medef, a insisté Yvan Ricordeau, négociateur pour la CFDT. – “Guet-apens ?” -Ce dernier a d’ailleurs interpellé, sur le pavé, le dirigeant du Medef, devant les caméras, après le mini point-presse patronal:  – “Monsieur Martin ? Est-ce que la négociation s’opère sur le texte qu’on a discuté depuis quatre mois ?” – “On ne va pas tenir la négociation ici”, répond le patron du Medef- “Pourquoi la partie patronale l’a tentée sur le trottoir, alors ?” relance le syndicaliste – “C’est quoi ce guet-apens qu’on essaie de me tendre là ?”, sourit pour couper court le dirigeant du Medef, tandis que le représentant de la CFDT conclut: “Ça commence bien, ça commence dans la rue”.Comme Yvan Ricordeau, Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC, juge que “la partie patronale n’a pas joué le jeu”, et elle mesure désormais les chances de réussite de la négociation proches de “zéro”. “Ils torpillent cette négociation”, a jaugé la syndicaliste.Ce processus a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route: FO a tourné les talons dès la première séance et la CGT et l’U2P (patronat pour les artisans) ont jeté l’éponge mi-mars.La dernière réunion, le 17 juin, s’est achevée sur une prolongation arrachée sur le fil pour éviter l’échec. Une de plus dans une discussion entamée le 27 février et qui devait s’arrêter à l’origine le 28 mai.- Départs anticipés ou non -Le principal point d’achoppement tourne autour de la finalité d’une reconnaissance de l’usure professionnelle: les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, le patronat privilégie d’autres pistes, telle la reconversion.Pour le reste, il est acquis que l’âge du départ à la retraite ne bougera pas: sans surprise le Medef s’est montré inflexible sur son maintien à 64 ans. Quoi qu’il arrive à l’issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.Un compromis, plus consensuel, pourrait en revanche se dessiner autour de la carrière des femmes et de la revalorisation des pensions en fonction du nombre d’enfants qu’elles ont eus.La fin du conclave est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement. “A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise. Mais LFI aurait besoin du soutien d’autres groupes à gauche. Et le Parti socialiste est divisé sur la question.

Moratoire éolien et solaire: le ministre de l’Energie réaffirme son “soutien indéfectible” à la filière des renouvelables

Le ministre de l’Energie Marc Ferracci, a réaffirmé lundi son soutien “indéfectible” aux énergies renouvelables, après le moratoire sur les énergies éolienne et photovoltaïque voté la semaine dernière à l’Assemblée nationale, lors d’un déplacement sur le parc éolien de Yeu-Noirmoutier.Nous sommes ici pour réaffirmer une conviction et un soutien indéfectible à la filière des énergies renouvelables et en particulier à celle de l’éolien en mer”, a-t-il déclaré à la presse.”Ce moratoire a des effets potentiellement dévastateurs, dévastateurs pour des milliers d’emplois industriels dans la filière éolienne, mais aussi dans la filière solaire”, a-t-il ajouté aux côtés de Catherine MacGregor, la directrice générale de l’énergéticien Engie.Le groupe est engagé via Ocean Winds, sa coentreprise avec le groupe EDP Renewables, dans le projet qui alimentera 800.000 personnes en électricité décarbonée fin 2025.Marc Ferracci avait auparavant qualifié le vote de ce moratoire d'”erreur historique” et de “contre-sens absolu” pour l’industrie, l’emploi et la souveraineté énergétique de la France.Evoquant ses déplacements sur des sites énergétiques au cours des derniers mois, il s’est réjoui d’avoir vu des “emplois qualifiés, non délocalisables, enracinés dans les territoires”, “une France qui se bat pour sortir des fossiles importés, pas une France qui s’y accroche”.”La main du législateur devrait trembler avant de voter la fin de toute cette activité, trembler et non pas se réjouir”, a-t-il conclu dans son discours à l’issue de cette visite consacrée aux énergies renouvelables.M. Ferracci s’est rendu dans une usine du producteur d’hydrogène renouvelable Lhyfe, qui s’alimente en électricité sur un parc éolien terrestre à proximité pour fournir des plateformes logistiques et des usages en termes de mobilité, puis s’est rendu en mer pour observer le site éolien en mer au large de Noirmoutier.

La Bourse de Paris recule modérément face au conflit au Moyen-Orient

La Bourse de Paris a terminé en baisse lundi, sans toutefois céder à la panique, après les frappes américaines dimanche contre des installations nucléaires iraniennes qui font craindre un embrasement au Moyen-Orient.Le CAC 40 a perdu 0,69%, à 7.537,57 points, en recul de 52,09 points.”Les investisseurs commencent à s’habituer à l’incertitude, devenue une nouvelle normalité”, a relevé Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, interrogée par l’AFP.”Les marchés financiers restent donc calmes et ne cèdent pas à la panique”, a résumé Andreas Lipkow, analyste indépendant.Cela s’explique aussi par le fait que, “jusqu’à présent, l’Iran n’a pas réagi de manière significative”, a estimé Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index. “Mais la situation pourrait changer à tout moment”, a-t-il mis en garde.L’Iran a menacé lundi de s’en prendre militairement aux États-Unis et de leur infliger de “lourdes conséquences”, tandis qu’Israël a annoncé des frappes d’une force “sans précédent” contre la capitale iranienne Téhéran. Dans ce conflit, le risque principal serait que l’Iran “tente de fermer le détroit d’Ormuz, par lequel transitent plus de 20% du pétrole mondial chaque jour”, a souligné Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.”Si le détroit venait à être fermé, un choc pétrolier et une nouvelle flambée de l’inflation sont à craindre”, a estimé Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.Mais “les marchés estiment que l’Iran n’ira pas jusqu’à fermer le détroit, d’où est exportée une partie de leur pétrole, vers la Chine particulièrement”, selon Charlotte de Montpellier.Dans ce contexte, côté obligataire, l’emprunt français à dix ans restait stable, à 3,24%, contre 2,23% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,50%.Carmat dévisse, risque de cessation de paiementLa société Carmat, qui produit et commercialise un cÅ“ur artificiel, en difficulté depuis plusieurs années, a annoncé vendredi un risque de cessation de paiements dès la fin du mois et le lancement d’une campagne de dons pour la poursuite de ses activités.Son titre a dévissé de 47,50% à 0,41 euros à Paris, après une suspension des échanges dans la matinée.Stellantis voit rougeAntonio Filosa a pris lundi ses fonctions à la tête de Stellantis et présenté la nouvelle équipe dirigeante, dans un contexte difficile pour le cinquième constructeur automobile mondial (marques Peugeot, Fiat, Chrysler…).En Bourse, l’action de Stellantis a perdu 2,25% à 8,01 euros.

Des avions français abattent des ballons d’exercice à très haute altitude

Des avions de combat français sont parvenus à abattre des ballons-cibles “au-delà de 20 kilomètres d’altitude” lors d’une campagne d’essais de missiles destinée à tester leurs capacités d’interception en très haute altitude, a annoncé lundi le ministre des Armées.”Des Rafale et Mirage 2000 ont réalisé avec succès les premiers tirs de missiles Mica vers des ballons stratosphériques opérant à très haute altitude (THA) fournis par le Cnes”, l’agence spatiale française, a affirmé sur X Sébastien Lecornu.Ces “tirs d’essais” repoussent selon lui “les contraintes technologiques qui s’exercent sur l’avion, son pilote et son armement”, selon lui.Le plafond de vol habituel d’un Rafale va jusqu’à 15 kilomètres et à 18 kilomètres pour un Mirage 2000, selon leur constructeur Dassault Aviation.La très haute altitude, espace compris entre 20 et 100 kilomètres d’altitude, devient un espace de conflictualité, symbolisé par l’affaire du “ballon chinois”, abattu par un chasseur américain en février 2023 après avoir survolé le Canada et les États-Unis.Le ministre des Armées a dévoilé la semaine passée la stratégie française dans la THA à l’occasion du salon aéronautique du Bourget.Il entend y développer des moyens pour surveiller cet espace, où transitent des missiles à très grande vitesse ou des ballons très lents.Il veut également mettre au point des moyens d’interception à ces altitudes mais aussi développer des engins volant pendant de longues durées au-delà de 20 kilomètres d’altitude, considérés comme des pseudo-satellites (HAPS) et qui peuvent servir de relais de communications ou de capteurs de renseignement.