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OpenAI défie Google avec ChatGPT Atlas, son propre navigateur dopé à l’IA

OpenAI a lancé mardi son propre navigateur internet, “ChatGPT Atlas”, construit autour de son modèle d’intelligence artificielle (IA), le plus utilisé au monde, dans une tentative de devenir la porte d’entrée numéro 1 du web à la place de Google Chrome.”L’IA représente une opportunité rare, de celles qui ne se présentent qu’une fois par décennie, de repenser la nature même d’un navigateur et la manière de s’en servir”, a déclaré Sam Altman, le patron d’OpenAI, lors d’une démonstration en ligne.”Les onglets, c’était super, mais nous n’avons pas vu beaucoup d’innovations depuis”, a-t-il argué, affirmant que la navigation avec la barre de recherche et les adresses URL pourrait désormais laisser la place à une “expérience de conversation (chat) au sein d’un navigateur web”.Le nouveau navigateur, pour l’heure disponible seulement sur Mac, intègre ChatGPT dans une barre latérale, permet à l’IA générative de scanner la page consultée et de fournir une aide contextuelle, sans avoir à copier-coller entre les onglets.ChatGPT Atlas propose aussi, aux abonnés payants, de laisser un agent IA prendre la navigation en main, contrôler le curseur et réserver un vol, remplir un formulaire ou éditer un document.La plupart de ces fonctionnalités sont similaires à celles progressivement installées dans d’autres navigateurs concurrents, comme Edge de Microsoft, enrichi par l’agent IA Copilot, ou Comet de la start-up d’IA Perplexity.Mais le lancement de ChatGPT Atlas était particulièrement attendu, s’agissant d’un logiciel élaboré autour du modèle le plus populaire au monde, avec 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires revendiqués par OpenAI, soit 10% de l’humanité.- Google récupère -Les modèles d’IA ayant des performances comparables pour la plupart des usages du grand public, la bataille pour capter le plus grand nombre d’utilisateurs se concentre sur le développement de l’interface d’utilisation la plus populaire et pratique.”C’est une nouvelle étape dans la course des entreprises de la tech pour que leur interface d’IA devienne le portail numéro 1 des internautes”, estime Jacob Bourne, analyste chez Emarketer.ChatGPT Atlas est disponible dès mardi seulement sur le système d’exploitation macOS d’Apple, avant une extension prévue pour Windows et les mobiles (iOS et Android), a précisé Sam Altman, sans préciser le calendrier.Signe de l’enjeu, la diffusion d’une vidéo par OpenAI, montrant des onglets de navigateur deux heures avant l’annonce, a immédiatement provoqué une baisse de près de 5% de l’action d’Alphabet, la maison mère de Google. Mais le titre a rebondi peu après la fin de la démonstration d’OpenAI et ne perdait plus que 1,87% vers 18H50 GMT. Dans cette compétition, Alphabet a remporté en septembre une victoire capitale en obtenant que la justice américaine ne l’oblige pas à vendre Chrome, contre l’avis du gouvernement des Etats-Unis qui réclamait cette cession au nom de la lutte antitrust.En août, Perplexity AI avait ainsi proposé à Google de racheter pour 34,5 milliards de dollars son navigateur Chrome, avant que la justice laisse à Alphabet la liberté de conserver son vaisseau amiral et la manne publicitaire qui va avec.Autre exemple des évolutions en cours autour des interfaces de navigations sur internet, plusieurs grands médias, comme CNN et le Washington Post ou Le Figaro et Le Monde ont noué récemment des partenariats rémunérés avec Perplexity pour que leurs articles soient mis à disposition des abonnés payants de Comet.Lancé ventre à terre dans la course à l’IA, OpenAI, dont la valorisation estimée a atteint les 500 milliards de dollars, s’est illustrée ces dernières semaines par des commande de puces par centaines de milliards de dollars, des montants déconnectés de ses revenus actuels qui inquiètent une partie des investisseurs.

Assemblée: le début de l’examen du budget de la Sécu dès jeudi menacé

Le choix de Sébastien Lecornu d’intégrer d’emblée la suspension de la réforme des retraites au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, annoncé mardi, risque de retarder le début de l’examen par la commission des Affaires sociales, jusqu’ici prévu jeudi, selon son président Frédéric Valletoux.Le Premier ministre a annoncé qu’une “lettre rectificative” au projet de budget de la Sécu serait présentée en Conseil des ministres jeudi, afin d’inclure la suspension de la réforme des retraites dans le texte, au lieu de la proposer au vote lors des débats via un amendement. Cette garantie était réclamée par la gauche et le Rassemblement national. Mais “cela pourrait remettre en cause le démarrage dès jeudi de l’examen des articles et des amendements, puisque finalement, la lettre rectificative, ça aurait la forme juridique d’un nouveau projet de loi de financement de la Sécurité sociale”, a déclaré à l’AFP M. Valletoux (Horizons) peu après l’annonce du Premier ministre.”On ne va pas commencer à discuter” du projet de loi jeudi alors qu’il y en a “un autre qui arrive”, a-t-il ajouté, en évoquant notamment la question de rouvrir un délai d’amendement pour les députés.Un bureau de la commission sera organisé mercredi matin pour décider de la nécessité ou non de repousser le début de l’examen, qui “pourrait être décalé à lundi”, a-t-il indiqué plus tard dans la journée. Frédéric Valletoux a regretté de ne pas avoir été prévenu en amont de l’annonce du Premier ministre, alors que le gouvernement avait été interrogé le matin même sur la question lors d’une réunion à l’Assemblée.Auditionnés en commission des Affaires sociales mardi après-midi sur le projet de budget de la Sécu, les ministres Jean-Pierre Farandou (Travail), Stéphanie Rist (Santé), Amélie de Montchalin (Comptes publics), et Charlotte Parmentier-Lecocq (Handicap), n’ont pas apporté beaucoup plus de précisions. “Le Conseil des ministres, par définition, sera le moment où tout sera cristallisé” concernant la lettre rectificative encore “en cours de construction”, a déclaré M. Farandou. “Sur la question de votre calendrier de travail, je laisserai le président de la commission apprécier”, a-t-il ajouté, en l’invitant toutefois à “perdre le moins de temps possible”. Le Parlement débat du budget dans des délais contraints, avec une adoption normalement prévue avant le 31 décembre.Selon la Constitution, l’Assemblée a en première lecture 20 jours pour se prononcer à partir de la réception du projet de loi. Le délai est remis à zéro par une lettre rectificative. Selon une source gouvernementale, ce nouveau délai démarrerait vendredi, soit le lendemain du Conseil des ministres, pour s’achever mercredi 12 novembre à minuit. Un vote solennel sur le texte était déjà prévu dans l’hémicycle ce même jour.

Bourse de Paris: l’indice CAC 40 atteint un nouveau record

L’indice vedette de la Bourse de Paris a atteint mardi un nouveau sommet historique, profitant du recul de l’incertitude politique en France, d’une baisse des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, et de résultats d’entreprises favorables.Le CAC 40 a dépassé son précédent sommet, qui datait du 10 mai 2024, et affiche désormais un nouveau record absolu à 8.271,48 points.L’indice phare parisien a également atteint un nouveau sommet historique en clôture à 8.258,86 points, balayant son record précédant du 15 mai 2024.La hausse de l’indice est notamment liée à la période de publication des résultats d’entreprises qui est meilleure “que ce que l’on avait imaginé”, explique Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM. Les périodes de ce type sont propices aux records en Bourse car c’est le moment “où l’on va avoir les plus grosses amplitudes de mouvement après les annonces” des sociétés cotées, poursuit-il.Les actions d’Edenred, la société de services prépayés qui commercialise notamment les Tickets restaurant, se sont envolées de 19,64%, après avoir publié mardi des ventes meilleures qu’attendu au troisième trimestre.La semaine passée, le poids lourd du luxe LVMH avait mené la danse à la cote parisienne en s’envolant de 12,22% mercredi grâce au retour des clients en Chine et une légère reprise des ventes de champagne.”LVMH a rassuré dans un secteur déconsidéré par les investisseurs”, explique Vincent Juvyns, stratégiste chez ING.- Détente du risque politique -Les investisseurs se montrent également soulagés face à l’apaisement du risque politique en France, après que le Premier ministre a échappé à la censure en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. “A court terme, pour les investisseurs, mieux vaut (une suspension) qu’une pagaille politique”, estime Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché à IG France.”Le sujet de la dissolution s’éloigne”, souligne Guillaume Chaloin. Et pour les investisseurs étrangers, cela signifie “une certaine forme de retour à la visibilité” dans le pays.Les marchés avaient imaginé “un scénario assez extrême, assez noir” d’instabilité politique, et “le simple fait de revenir quelques pas en arrière fait que l’on libère de l’optimisme” pour l’indice vedette parisien, poursuit-il.Enfin, Alexandre Baradez note par ailleurs une “petite détente dans les propos de Donald Trump face à la Chine”, dans un contexte où les menaces douanières du président américain contre Pékin avaient jeté un froid sur les marchés d’actions en Europe comme outre-Atlantique.La politique commerciale ou la géopolitique influent sur l’indice vedette parisien, composé en grande partie de multinationales qui réalisent une large part de leur chiffre d’affaires à l’étranger.- Phénomène de “rattrapage” -Guillaume Chaloin note également que malgré des niveaux record, l’indice CAC 40, qui gagne près de 12% depuis le 1er janvier, “fait partie des indices en retard” face à ses homologues européens ou américains.Ainsi, le Dax de Francfort s’affiche en hausse de plus de 22% depuis le début de l’année. L’indice paneuropéen Euro Stoxx 50, qui regroupe les 50 plus grosses capitalisations boursières de la zone euro, avance de plus de 16% sur l’année. Outre-Atlantique, l’indice Nasdaq prend environ 19% depuis janvier et le S&P 500 environ 15%.Le CAC 40 profite d’un phénomène saisonnier de “rattrapage”, qui a habituellement lieu vers la fin de l’année. Les investisseurs vont prendre des bénéfices sur les actifs ou indices qui ont affiché des performances particulièrement fortes sur l’année, et “vont réinvestir ces flux sur des titres où on estime qu’ils ont beaucoup plus de potentiel de hausse”, explique Guillaume Chaloin.Le CAC 40 avait souffert depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, conduisant à une longue période d’instabilité politique et de méfiance des investisseurs, souligne Alexandre Baradez, ce qui l’avait ainsi placé comme le candidat idéal pour un rebond.

La voiture électrique de plus en plus utilisée pour des trajets longs, selon le ministère des Transports

Les Français sont de plus en plus nombreux à partir en vacances à bord d’une voiture électrique, indiquent mardi le ministère des Transports et l’association Avere-France, grâce selon eux au maillage et à la fiabilité des infrastructures de recharge sur les routes.En juin 2025, la France comptait plus de 1,5 million de véhicules électriques en circulation, en hausse de 26% par rapport à un an auparavant, selon un communiqué du ministère. “Ces utilisateurs sont de plus en plus nombreux à choisir le véhicule électrique pour leurs déplacements estivaux”, ajoute-t-il.”Cette tendance témoigne de la confiance croissante des usagers dans leur capacité à recharger facilement et rapidement leur véhicule, y compris lors de trajets moyens ou longs”, souligne le ministère, qui note une augmentation de 71% de la fréquentation des stations de recharge en juillet et août 2025 par rapport à l’été précédent.”Sur les aires de service du réseau autoroutier, les bornes sont particulièrement sollicitées, avec quelque 200 sessions (de charge) par mois en moyenne pour chacune”, selon le bilan estival dressé par le ministère des Transports et Avere-France, l’association nationale pour le développement de la mobilité électrique.L’ensemble des aires de service des autoroutes concédées est équipé en infrastructure de recharge électrique depuis l’été 2023, grâce à “la mobilisation financière de l’Etat et de la Commission européenne”.Le réseau autoroutier compte ainsi 3.200 points de recharge très haute puissance, avec un taux de disponibilité des bornes supérieur à 98,5% cet été, selon le communiqué. “En conséquence, aucun phénomène majeur de saturation n’a été observé” pendant les vacances.Les temps de recharge oscillent entre 28 et 30 minutes, “une durée équivalente à celle des arrêts moyens observés sur les aires de services”, et, qui plus est, un temps “parfaitement compatible avec les recommandations de sécurité routière, qui préconisent une pause toutes les deux heures”.Le passage au véhicule électrique ne modifie donc que “très peu” les habitudes de voyage des conducteurs qui respectent déjà ces consignes, ajoute le ministère. Le ministère des Transports tente ainsi de répondre aux réticences quant à l’utilisation de voitures électriques pour des trajets longs: craintes de ne pas trouver de bornes de recharge et durée de la recharge.Si la part des voitures électriques dans le parc automobile automobile s’accroit, les achats sont toutefois moindres qu’attendu, à cause notamment d’un prix plus élevé de ces voitures par rapport aux véhicules thermiques.

Proposée à la tête de La Poste, Marie-Ange Debon dévoile sa feuille de route devant les parlementaires

Choisie par l’Elysée pour prendre la tête de La Poste, la présidente de Keolis, Marie-Ange Debon, a insisté mardi sur la nécessité de financer et de revoir les missions de service public du groupe, devant les parlementaires amenés à se prononcer sur sa nomination.Patronne depuis août 2020 de Keolis, filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics, Marie-Ange Debon, 60 ans, a détaillé une feuille de route “construite autour de la confiance” devant la commission des affaires économiques du Sénat, avant de passer au gril de celle de l’Assemblée nationale.”Je suis une convaincue de la transparence, du dialogue et du collectif”, a fait valoir celle qui pourrait devenir la premier femme PDG de La Poste.Sa nomination pour cinq ans sera validée si la somme des votes négatifs exprimés dans les deux commissions n’excède pas trois cinquièmes des suffrages, puis entérinée par décret au Journal officiel.Diplômée d’HEC et de l’ENA, Marie-Ange Debon succéderait ainsi à Philippe Wahl, contraint de passer le flambeau après douze ans pour raison d’âge, avec la lourde tâche de maintenir financièrement à flot un groupe employant 230.000 postiers et soumis depuis plusieurs années à la baisse drastique des volumes de courrier.L’entreprise aux 34,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (en 2024) souffre aussi de la “sous-compensation” de ses missions de service public (distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire) par l’Etat, qui “pèse sur ses capacités à investir sur de nouveaux métiers”, comme l’a rappelé Marie-Ange Debon, y voyant le “premier défi” à relever. “C’est une question de survie à court ou moyen terme”, a-t-elle lancé. “Il faudra travailler dans le temps à la fois pour voir comment on peut améliorer les compensations”, a-t-elle poursuivi, rappelant le rôle des parlementaires lors des débats sur le budget “où il semble que les compensations” vont à nouveau baisser.Il faudra aussi “évidemment” se pencher “sur le périmètre de ces missions, pour voir en bonne intelligence collective comment on peut procéder à des évolutions”, a-t-elle ajouté.Détenue à 66% par la Caisse des dépôts et à 34% par l’Etat, le mastodonte public a récemment fait polémique en renforçant son partenariat avec Temu, plateforme de bazar du géant chinois PDD Holdings. Interrogée sur le sujet, Marie-Ange Debon a souligné que ce partenariat prolongeait un accord existant par souci de “visibilité”, rappelant au passage qu”à peu près un tiers des produits industriels en Europe viennent de Chine”.Accusées notamment de concurrence déloyale, de pollution et de travail indigne, les plateformes asiatiques à prix discount représentent 22% des colis acheminés par La Poste, indiquait en octobre 2024 le groupe qui ne peut pas refuser de distribuer leurs produits.En outre, les plus grandes plateformes comme l’américaine Amazon “ont commencé à internaliser la distribution avec leurs propres moyens logistiques”, une “source d’inquiétude” pour La Poste, a justifié Marie-Ange Debon.Alors que le projet de budget 2026 du gouvernement prévoit une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, notamment de Chine, Marie-Ange Debon estime que les fabricants et “importateurs chinois vont assez aisément” la “détourner” en ayant recours à “des containers” ou “des palettes”. Questionnée sur la rémunération des dirigeants de La Banque postale, Stéphane Dedeyan, et de sa filiale CNP Assurances, Marie-Aude Thépaut, qui dépassent les 450.000 euros imposés aux patrons d’entreprises publiques, selon le quotidien La Lettre, Marie-Ange Debon a répondu que ce plafond ne s’appliquait pas à ces sociétés, qui ne sont pas des “filiales directes de l’Etat”, et défendu la nécessité “d’attirer des talents et de les conserver”.

Grippe aviaire: le niveau risque désormais “élevé” en France, confinement des volailles

Le niveau de risque lié à la grippe aviaire sur le territoire métropolitain français sera relevé mercredi de “modéré” à “élevé”, le plus haut échelon qui entraîne notamment le confinement de volailles, selon un arrêté paru mardi au Journal officiel.La décision a été prise en “considérant la dynamique de l’infection par l’influenza aviaire hautement pathogène dans les couloirs de migration traversant la France, avec la confirmation de cas sur la faune sauvage migratrice sur le territoire national, et la possibilité de diffusion du virus par ces oiseaux migrateurs aux oiseaux détenus”, précise l’arrêté.En un peu moins de deux semaines, quatre foyers d’influenza aviaire hautement pathogène ont été confirmés dans des élevages commerciaux de volailles et trois foyers dans des basses-cours, a précisé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.D’après son dernier bilan hebdomadaire européen, publié mardi, la plateforme de surveillance de l’ESA (épidémiosurveillance en santé animale) a recensé entre le 1er août et le 19 octobre 57 foyers dans des élevages de volaille en Europe, soit 20 de plus que la semaine précédente, auxquels se sont ajoutés d’autres cas depuis, notamment deux en France.Selon la plateforme, le foyer recensé dans le Lot-et-Garonne récemment concerne un élevage de 2.000 canards “vaccinés”.Depuis l’automne 2023, la vaccination des canards est obligatoire en France, une stratégie qui a selon les experts permis d’éviter des épizooties majeures ces deux dernières années.La part du financement de l’État à la vaccination – estimée à 100 millions d’euros par an – est passée de 70% pour la saison dernière à 40% pour la saison en cours depuis début octobre.”Pour les éleveurs, c’est le retour d’une période particulièrement anxiogène marquée par des contraintes renforcées, des pertes économiques prévisibles, et surtout, un profond sentiment d’abandon par l’État”, a réagi mardi la Coordination rurale. Le syndicat agricole demande au moins 70% de prise en charge par l’État et un accompagnement renforcé des éleveurs touchés par les restrictions.- Plein air restreint -L’arrêté publié mardi vise “à renforcer les mesures de surveillance et de prévention” en France.Le risque épizootique auquel sont exposés les volailles et autres oiseaux captifs en cas d’infection des oiseaux sauvages par un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est classé en trois catégories, “négligeable”, “modéré” et “élevé”.Le risque de grippe aviaire était considéré depuis mai comme “négligeable”, avant d’être relevé à “modéré” la semaine dernière.Cette année, le déclenchement du niveau élevé intervient bien plus tôt que les précédentes (novembre, voire décembre).En cas de risque “élevé”, les volailles sont notamment “mises à l’abri et leur alimentation et leur abreuvement sont protégés” dans les élevages de plus de 50 oiseaux. Les volailles et oiseaux sont “claustrés ou protégés par des filets” dans les plus petits. Depuis octobre 2023, les conditions ont été assouplies dans certains cas pour permettre à certaines animaux élevés en plein air de sortir sur des parcours réduits, sur autorisation du préfet.

Novo Nordisk va renouveler plus de la moitié de son conseil d’administration, dont son président

Le laboratoire pharmaceutique Novo Nordisk, qui a récemment changé de patron et licencié 9.000 de ses employés, a annoncé mardi renouveler plus de la moitié de son conseil d’administration, dont son président.Ce renouvellement, qui interviendra le 14 novembre, arrive après un désaccord entre la Fondation Novo Nordisk, actionnaire majoritaire du groupe, et le conseil d’administration sortant.”Le Conseil a conclu qu’il est dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses actionnaires de convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire afin d’élire de nouveaux membres du conseil pour clarifier la gouvernance future de Novo Nordisk”, a déclaré le président sortant, Helge Lund, cité dans un communiqué.Sur les 12 membres actuels du conseil d’administration, seuls cinq vont rester en place.M. Lund doit être remplacé par l’actuel président de la Fondation Novo Nordisk, Lars Rebien Sørensen, ancien directeur du groupe entre 2000 et 2016.A la vice-présidence, Cees de Jong succédera à Henrik Poulsen.Laurence Debroux, Andreas Fibig, Sylvie Grégoire, Christina Law et Martin Mackay vont également quitter le conseil d’administration.”Le Conseil a proposé un renouvellement axé sur l’ajout de compétences nouvelles et spécifiques tout en maintenant une certaine continuité, tandis que le Conseil de la Fondation souhaitait une reconfiguration plus étendue”, a expliqué M. Lund dans le communiqué.

Bruxelles veut élaguer sa loi contre la déforestation, enlisée dans les reports

La Commission européenne a proposé mardi d’assouplir sa loi phare contre la déforestation, notamment en réduisant drastiquement les obligations pesant sur les plus petites entreprises, afin de faciliter sa mise en œuvre qui a connu de multiples couacs.Ce texte emblématique, jugé pionnier par les ONG environnementales, vise à interdire la commercialisation en Europe de produits comme l’huile de palme, le cacao, le café, le soja et le bois issus de terres déboisées après 2020. Il crée un système de traçabilité de ces produits à l’aide de données satellitaires et de géolocalisation.Cette loi est toutefois dans le viseur de l’industrie agroalimentaire et de nombreux Etats africains, asiatiques et sud-américains depuis plusieurs années qui lui reprochent d’imposer des contraintes administratives démesurées.Son entrée en vigueur avait déjà été reportée d’un an, à fin 2025, et la Commission avait demandé en septembre un report supplémentaire d’un an, Bruxelles invoquant des problèmes informatiques.L’exécutif européen avait expliqué que le système prévu pour gérer la traçabilité des produits n’était pas prêt pour traiter l’énorme masse de données attendue.Mais la Commission propose désormais de réduire ce nouveau délai à six mois, en limitant fortement les obligations imposées aux petites et micro entreprises concernées par cette législation.Ainsi, les petits exploitants agricoles auraient juste à s’enregistrer via une procédure simplifiée, s’ils ne sont pas déjà identifiés dans une base nationale ou européenne.En outre, les entreprises qui se contentent de transformer ou revendre des produits respectant déjà la législation n’auraient plus à produire à leur tour des déclarations de conformité.- “Des millions d’hectares perdus” -Cela répond aux inquiétudes soulevées par de nombreuses sociétés qui redoutaient de subir un nouveau fardeau réglementaire.Grâce à cette série d’allégements, la Commission estime que le système informatique qu’elle a mis en place sera assez robuste pour permettre une entrée en vigueur de la législation plus rapide que ce qu’elle avait demandé en septembre: l’application des règles serait reportée de six mois (et non plus douze) pour les moyennes et grandes entreprises, soit au 30 juin 2026.Ces aménagements ont été diversement accueillis, certains y voyant une édulcoration de la loi initiale, d’autre saluant une solution qui va permettre qu’elle soit enfin mise en oeuvre.”C’est une bonne nouvelle que la Commission ait rejeté les appels à reporter la loi pour tout le monde”, a estimé Nicole Polsterer, chargée de campagne au sein de l’ONG Fern.”L’UE affaiblit la loi sur la déforestation”, a au contraire déploré l’eurodéputée écologiste belge Sara Matthieu. “Chaque année de retard, ce sont des millions d’hectares de forêts qui sont perdus”, a-t-elle ajouté sur le réseau Bluesky, ajoutant que cela revenait à “punir” les groupes comme Nestlé ou Ferrero qui avaient joué le jeu et dépensé de l’argent pour rendre leurs approvisionnements plus durables.Après avoir adopté durant plusieurs années des mesures très ambitieuses, l’Union européenne a mis un coup de frein à certains de ses projets sur le climat pour donner un peu d’air aux entreprises, soumises à une concurrence mondiale féroce.

Le Livret A prend un coup de froid en septembre

Les épargnants ont retiré près de 2 milliards d’euros de plus qu’ils n’en ont déposé sur leurs Livrets A en septembre, selon les données publiées mardi par la Caisse des dépôts (CDC), un recul lié à la baisse du taux de rémunération.Ce recul des dépôts par rapport aux retraits, ou “décollecte”, est la conséquence d’une importante baisse du taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui se situait encore à 3% début 2025, et a été ramené à 2,4% le 1er février, puis à 1,7% au 1er août. Pour la CDC, c’est le premier recul aussi important des dépôts depuis la mise en oeuvre du prélèvement à la source des impôts en 2019, qui a changé la saisonnalité des dépôts des épargnants. Cette situation de “décollecte nette”, avait déjà eu lieu en juillet, mais pas dans les mêmes proportions puisque les Français avaient retiré 70 millions d’euros de plus qu’il n’en avaient déposé de leurs livrets.En septembre, les épargnants ont cette fois retiré 1,95 milliard d’euros de plus qu’ils n’en ont déposé sur leurs Livrets A.Le LDDS, aux caractéristiques proches du Livret A, a lui connu des retraits supérieurs de 760 millions d’euros aux dépôts. Le concurrent historique – les fonds euros de l’assurance vie – fait à l’inverse le plein depuis janvier en proposant un taux moyen de 2,6%, selon les données publiées par le gendarme de la profession, l’ACPR, adossé à la Banque de France. Ce taux n’est cependant pas net d’impôts, contrairement à celui du Livret A.A l’issue du mois de septembre les Français cumulaient 606,8 milliards d’euros sur leurs Livrets A et leurs LDDS, contre 609,5 milliards un mois plus tôt, loin du total des assurances vie, au-delà de 2.000 milliards d’euros.L’encours des Livrets d’épargne populaire (LEP), réservés aux ménages modestes, a de son côté gonflé de 110 millions d’euros, atteignant un encours de 80,7 milliards.Le nombre de LEP avait dépassé les 12 millions, mais le nombre important de fermetures au printemps (pour les détenteurs dépassant le plafond de ressources) l’a fait retomber à 11,8 millions fin juillet. Les fermetures du printemps ont également des conséquences sur l’encours du LEP qui est en baisse de 1,5 milliard d’euros depuis le 31 décembre 2024, car les livrets clôturés ne sont pas remplacés par les ouvertures, et encore moins par des encours équivalent.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Bruxelles propose d’assouplir sa loi antidéforestation pour faciliter sa mise en oeuvre

La Commission européenne a proposé mardi d’assouplir sa loi phare contre la déforestation, notamment en réduisant drastiquement les obligations pesant sur les plus petites entreprises, afin de faciliter sa mise en œuvre qui a connu de multiples couacs.Ce texte emblématique, jugé pionnier par les ONG environnementales, vise à interdire la commercialisation en Europe de produits comme l’huile de palme, le cacao, le café, le soja et le bois issus de terres déboisées après 2020.Cette loi est toutefois dans le viseur de l’agrobusiness et de nombreux États africains, asiatiques et sud-américains depuis plusieurs années.Son entrée en vigueur avait déjà été reportée d’un an, à fin 2025, et la Commission avait demandé en septembre un report supplémentaire d’un an, Bruxelles invoquant des problèmes informatiques.Mais elle propose désormais de réduire ce nouveau délai à 6 mois, en limitant fortement les obligations imposées aux petites et micro entreprises concernées par cette législation.Ainsi, les petits exploitants agricoles auraient juste à s’enregistrer via une procédure simplifiée, s’ils ne sont pas déjà identifiés dans une base nationale ou européenne.En outre, les entreprises qui se contentent de transformer ou revendre des produits respectant déjà la législation n’auraient plus à produire à leur tour des déclarations de conformité.Enfin, grâce à ces divers allégements, le calendrier d’entrée en vigueur serait plus rapide que ce que la Commission avait demandé en septembre: l’application des règles serait reportée de six mois (et non plus douze) pour les moyennes et grandes entreprises, soit au 30 juin 2025.