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Amérique latine: déjà fragilisée par la Chine, la sidérurgie redoute l’effet des taxes Trump

En 2024, la plus grande aciérie du Chili a fermé ses portes, terrassée par l’acier bon marché en provenance de Chine. Six mois plus tard, les droits de douane imposés de Donald Trump menacent 1,4 million d’emplois dans l’industrie sidérurgique en Amérique latine.En septembre dernier, les hauts fourneaux de Huachipato, au sud-est de Santiago, se sont éteints, mettant un terme à 75 ans de production d’acier.L’acier chinois étant 40% moins cher que le chilien, la concurrence était devenue impossible malgré les surtaxes imposées par les autorités.Déjà menacée par la Chine, l’industrie latino-américaine de l’acier doit maintenant faire face aux 25% de taxes à l’importation que le président américain Donald Trump lui impose depuis le 12 mars dernier.Comme lors de son premier mandat (2017-2021), M. Trump aspire à protéger l’industrie américaine de l’acier en renchérissant le métal importé.Mais avec ces taxes, les producteurs latino-américains ne perdront pas seulement accès au marché américain, ils risquent également de voir les arrivées d’acier chinois redoubler dans leur propre région.Ezequiel Tavernelli, directeur exécutif de l’association Alacero, qui regroupe les producteurs latino-américains, prévoit ainsi “une inondation d’acier due au détournement du commerce de cet acier qui allait aux Etats-Unis (…) vers des régions moins protégées (et) avec moins de capacité de défense”, comme l’Amérique latine.De façon générale, “le principal problème de notre région, tout comme celui des Etats-Unis, réside dans la surcapacité de (production d’) acier mondial”, souligne-t-il.Et “l’un des pays qui a la plus grande surcapacité et qui inonde nos marchés d’acier est la Chine, et en plus elle le fait de manière déloyale”, avec des prix en dessous du coût de revient grâce à des subventions allant de l’énergie aux crédits, souligne le dirigeant.Sur une production mondiale annuelle de 2,48 milliards de tonnes d’acier, la Chine produit 1,14 milliard de tonnes, soit plus de 45%. Selon Alacero, le géant asiatique déverse sur le marché international quelque 140 millions de tonnes à des prix cassés, soit 23% des 600 millions de tonnes de surcapacité mondiale.- “Régionalisation” -Les Etats-Unis importent 25 millions de tonnes d’acier par an. Le Canada est leur principal fournisseur, suivi du Brésil et du Mexique, chacun avec des produits différenciés destinés à l’automobile ou la construction.L’industrie américaine de l’acier “a besoin de s’approvisionner” en produits avec “des technologies spéciales (…), des aciers qu’elle a toujours achetés en Amérique latine, tant au Mexique qu’au Brésil”, entre autres, veut croire M. Tavernelli.Il soutient que la “régionalisation” de la chaîne de production, avec les Etats-Unis faisant appel à l’acier produit par ses voisins, est “la meilleure action de défense contre le commerce déloyal de la Chine et des pays d’Asie du Sud-Est”.Dans la même veine, au Mexique, la Chambre nationale de l’Industrie du Fer et de l’Acier (Canacero) a rappelé en février “le haut niveau d’intégration productive” entre les industries mexicaine et américaine, et a déclaré que “le bénéfice régional doit être une priorité face à la menace de l’excès de capacité de la Chine et de l’Asie du Sud-Est”.Même son de cloche du côté de la Chambre argentine de l’Acier (CAA), qui dit comprendre la “nécessité de mettre en place des mesures de défense contre la concurrence déloyale face à l’avancée de la Chine en tant que principal producteur d’acier au monde”, tout en appelant à une réponse “coordonnée”.- Fermetures -Depuis trois ans, la production d’acier en Amérique latine est en repli constant. En 2024, elle a atteint 56 millions de tonnes pour une consommation de 73 millions de tonnes. Et la part de la Chine dans le total consommé dans la région est de plus en plus grande. En 2000, la Chine exportait en Amérique latine moins de 100.000 tonnes d’acier par an. “Aujourd’hui, elle est au-dessus de 14 millions” de tonnes, et “la croissance est exponentielle”, souligne M. Tavernelli.Dans ce contexte, le risque est important qu’il y ait d’autres Huachipato, avec “des entreprises historiques (…) avec une grande expertise, (qui) perdent et doivent fermer”, avertit-il.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les Bourses européenne tentent un rebond mardi après les pertes de la veille, à l’approche d’une nouvelle salve de droits de douane de l’administration américaine le 2 avril.Dans les premiers échanges, Paris prenait 0,82%, Francfort 0,99%, Londres 1,01% et Milan 0,86%.

Le monde se prépare aux droits de douane de Trump qui promet d’être “gentil”

Les partenaires économiques des Etats-Unis se préparent au choc attendu mercredi avec l’annonce de nouveaux droits de douanes par Donald Trump qui a promis d’être “gentil”, laissant planer le doute sur l’ampleur de cette nouvelle phase de sa guerre commerciale.Pour tenter d’amaouder Washington en augmentant ses importations en provenance des Etats-Unis, le Vietnam a annoncé tard lundi avoir réduit ses droits de douane sur une série de marchandises dont les voitures, le gaz liquéfié et certains produits agricoles.Le Japon va créer un millier de “guichets de consultation” pour aider les entreprises touchées par l’offensive douanière américaine, a annoncé mardi le Premier ministre nippon, s’engageant à poursuivre ses efforts pour obtenir auprès de Washington une exemption pour son pays.Le ministre des Affaires mexicain Juan Ramón de la Fuente a lui parlé par téléphone au secrétaire d’Etat américain Marco Rubio pour demander le maintien du traité de libre-échange d’Amérique du nord qui lie les deux pays et le Canada, l’ACEUM, qui encadre une des plus grandes zones de libre-échange du monde, et alors que Mexico et Ottawa sont particulièrment dans le collimateur de Washington.Le monde entier attend de savoir précisement ce que va décider le locataire de la Maison Blanche, qui, fidèle à son approche transactionnelle et déstabilisatrice, souffle le chaud et le froid.”Nous allons être très gentils”, a assuré lundi le président américain depuis la Maison Blanche, tout en promettant que son initiative permettrait une “renaissance” de l’Amérique.- Taux “plus bas” -Les autres pays “ont profité de nous, et nous allons être très sympas, en comparaison de ce qu’ils nous ont fait” a encore dit Donald Trump, en assurant que les droits de douane américains seraient “plus bas”, et dans certains cas “nettement plus bas” que ceux imposés par d’autres Etats.Il semble donc relativiser sa grande menace de droits de douane strictement “réciproques”, qui verraient les Etats-Unis taxer toute marchandise importée de la même manière que le pays dont elle provient taxe les produits américains.Cette nouvelle batterie de taxes douanières, qui vient après des droits de douane sur l’acier et l’aluminium notamment, doit être révélée mercredi, même si le président américain a évoqué une possible annonce dès mardi soir de cette initiative qui est susceptible de changer les règles du jeu commercial, de raviver l’inflation et d’amoindrir la croissance. Les Bourses asiatiques, qui avaient nettement reculé lundi du fait de l’incertitude entretenue par Donald Trump, ont un peu rebondi mardi, mais les investisseurs restent dans l’expectative: ils “privilégient la gestion du risque et continueront d’ajuster leur exposition, attendant d’avoir suffisamment d’informations sur les taxes douanières”, estime Chris Weston, du courtier Pepperstone.D’autant que la riposte des pays concernés est une autre inconnue. La Chine et le Canada ont commencé à répondre par des nouveaux droits de douane aux surtaxes les visant, et l’Union européenne a promis de faire de même.Les coups de canif de Washington dans le cours de la mondialisation poussent aussi les Etats à réaliser des rapprochements stratégiques afin de peser face à la première puissance mondiale.Pendant le week-end, Pékin, Tokyo et Séoul ont ainsi annoncé vouloir “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange.- Automobile -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà augmenté les droits de douane sur certains produits entrant aux Etats-Unis. Il a visé ceux qui viennent de Chine, une partie de ceux en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que l’acier et l’aluminium, quelle que soit leur origine.Et les droits de douanes réciproques ne marqueront pas un point final: dès jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées entrant dans la composition des véhicules assemblés aux Etats-Unis.Le fait que les Etats-Unis importent plus qu’ils n’exportent est une obsession pour Donald  Trump. C’est la démonstration, selon lui, que les autres pays abusent de l’accès au marché américain, sans faire preuve de la même ouverture chez eux.Il compte aussi sur les rentrées de taxes douanières pour résorber le déficit budgétaire.Il serait “mieux” d’y voir clair “le plus tôt possible” sur la politique commerciale des Etats-Unis, a déclaré lundi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva. “Car nos recherches montrent que plus le temps passe, plus il risque d’y avoir un impact négatif sur la croissance.”

Crédits auto: un scandale à plusieurs milliards examiné par la Cour suprême britannique

La Cour suprême britannique examine à partir de mardi une affaire de ventes abusives sur certains crédits auto, susceptible d’ouvrir la voie à une énorme vague d’indemnisations qui pourrait se compter en dizaines de milliards de livres pour les banques britanniques.La plus haute juridiction du pays se penchera sur trois dossiers, dans lesquels des acheteurs de voitures à crédit ont payé sans s’en rendre compte, en plus du prix du véhicule et du prêt, une commission rétrocédée par la banque au concessionnaire, considéré comme courtier dans l’opération.Il s’agit de trois affaires dans lesquelles “les demandeurs étaient des consommateurs financièrement peu avertis avec des revenus relativement faibles”, qui s’opposent à présent au groupe sud-africain FirstRand Bank et à la banque britannique Close Brothers, indique la Cour suprême dans un résumé de l’affaire.L’un d’eux, Marcus Johnson, avait acheté à crédit, en juillet 2017, une Suzuki Swift à un concessionnaire de Cardiff, au Pays de Galles, pour un total de 6.500 livres (près de 7.800 euros), sans se rendre compte que la somme comprenait une commission de plus de 1.600 livres.L’audience durera trois jours, puis il faudra plusieurs mois aux juges pour se prononcer. Si la Cour suprême donne raison aux emprunteurs, comme l’avait fait la Cour d’Appel, sa décision s’imposera aux autres dossiers comparables qui sont légion dans le pays.- Des millions de conducteurs -Des millions de conducteurs pourraient être concernés pour peu qu’ils aient acheté, entre 2007 et 2021, une voiture avec un crédit assorti d’une “commission discrétionnaire”. Les banques autorisaient les vendeurs automobiles à ajuster le taux d’intérêt proposé aux clients: plus il était élevé, plus la rétribution était importante.Le gendarme britannique des marchés financiers (la FCA) a interdit en 2021 ce type de commissions.Le régulateur, qui a ouvert une enquête, envisage d’ordonner un programme d’indemnisation collective, qui permettrait aux personnes concernées d’obtenir réparation sans passer par des plaintes individuelles. Mais la FCA attend elle aussi la décision de la Cour suprême avant de se décider.L’association de consommateurs Which! estime que les réparations pourraient coûter au secteur jusqu’à 16 milliards de livres, mais certains analystes pensent que la facture serait en réalité bien plus lourde: ceux d’HSBC ont ainsi évoqué la somme astronomique de 44 milliards de livres (53 milliards d’euros).Les établissements bancaires britanniques ont, ces derniers mois, mis de côté des sommes considérables en prévision de leur exposition dans cette affaire, au premier rang desquelles Lloyds, groupe qui dispose du plus grand réseau d’agences bancaires dans le pays, avec presque 1,2 milliard de livres.L’ampleur de cette affaire, qui pourrait toucher les banques au moment où le pays, en mal de croissance économique, en a le plus besoin, inquiète jusqu’au gouvernement britannique, qui a demandé à la Cour suprême la possibilité de s’exprimer dans le dossier. Cette requête lui a été refusée.

Grève dans l’audiovisuel public, rapprochement des sociétés au menu des députés

Radio France et France Télévisions en tête, les personnels de l’audiovisuel public sont appelés à nouveau à la grève mardi contre le projet de rapprochement de leurs entreprises, sur lequel les députés vont ferrailler en commission dans la soirée.Les syndicats de France Télévisions (CGT, CFDT, SNJ, FO, SUD) dénoncent “un carnage que prépare le projet de holding de l’audiovisuel public”, soutenu par la ministre de la Culture, Rachida Dati.Chez Radio France, les syndicats (CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD, Unsa) redoutent notamment une remise en cause de “l’indépendance éditoriale et budgétaire”, ainsi qu’une “tutelle de France Télévisions”, dont la présidente Delphine Ernotte Cunci milite pour la réforme.Des préavis ont également été déposés dans les deux autres entreprises publiques potentiellement concernées, France Médias Monde (RFI, France 24) et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel).Une première journée de mobilisation lundi a été relativement peu suivie – à l’appel de la seule CGT pour Radio France et de l’intersyndicale pour France Télé. Mais le mouvement pourrait prendre de la vigueur mardi, alors que le projet passe en commission des Affaires culturelles à l’Assemblée nationale.Ses opposants prévoient un rassemblement près du Palais Bourbon à partir de 14H00.Un millier d’amendements ont été déposés sur le texte d’appui de la réforme, une proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (Union centriste). Les députés vont-ils avoir le temps d’en venir à bout d’ici mercredi midi, échéance fixée ? L’arrivée de la réforme dans l’hémicycle de l’Assemblée est programmée le 10 avril mais elle pourrait être décalée en raison de l’examen préalable d’un autre texte, celui sur la simplification de la vie économique.- Calendrier serré -La proposition de loi, déjà validée en première lecture au Sénat en 2023, prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait les entreprises concernées, sous l’autorité d’un ou d’une présidente.Contrairement aux plans initiaux, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français, pourrait être exclue de cette holding. C’est ce que préconise finalement le gouvernement, dans une évaluation de la réforme consultée par l’AFP.Ce document évoque aussi la création de nouvelles filiales par la société mère France Médias: franceinfo pour des coopérations plus poussées entre radio et télé et Ici pour réunir les réseaux régionaux.Vieux serpent de mer, le projet d’origine prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale mi-2024. Les salariés s’étaient alors déjà mobilisés.Début mars, Mme Dati a confié à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une “mission d’accompagnement” sur la réforme, dont les conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.La holding proposée “préserve l’indépendance, les identités de chaque entité et leurs spécificités”, et “tient compte des nombreuses consultations des syndicats et des collectifs de journalistes”, a assuré la ministre de la Culture dimanche au Parisien.Mais, “dans un contexte très concurrentiel”, il est “urgent de préserver l’audiovisuel public en rassemblant ses forces aujourd’hui dispersées et éviter son affaiblissement déjà en cours”, plaide-t-elle, en affirmant qu’il n’est pas question d’économies.La ministre espère une adoption définitive de la réforme à l’été.Le calendrier est cependant serré et réunir une majorité des voix des députés n’est pas acquis. Si les macronistes et la droite soutiennent le projet de holding, la gauche est vent debout et le Rassemblement national peut se poser en arbitre.En outre, Rachida Dati a évoqué un parfum de bataille des municipales derrière ce texte. La candidate à la mairie de Paris pour 2026 a ainsi pointé une “volonté d’obstruction” du député PS Emmanuel Grégoire, également prétendant au fauteuil de maire de la capitale. Il a déposé plus de 500 amendements en commission.

OpenAI va lever 40 milliards de dollars, l’entreprise valorisée 300 milliards

OpenAI s’est entendu avec des investisseurs pour lever 40 milliards de dollars, a annoncé lundi la start-up, un nouveau tour de table gigantesque qui valorise la société californienne 300 milliards de dollars.La société d’investissement japonaise SoftBank sera le principal participant à cette levée de fonds du fleuron de l’intelligence artificielle (IA), la plus importante jamais vue pour une société non cotée dans le secteur technologique.Cette valorisation inscrit OpenAI parmi les plus importantes sociétés non cotées du monde, avec l’entreprise aérospatiale SpaceX d’Elon Musk (350 milliards) ou le chinois ByteDance (plus de 400), maison mère de TikTok.SoftBank, déjà actionnaire, va mettre au pot 30 milliards de dollars, le solde étant amené par d’autres investisseurs, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.L’accord prévoit un décaissement immédiat de 10 milliards de dollars, le reste étant étalé jusqu’à la fin de l’année.Dix des quarante milliards de cette levée de fonds ne seront versés qu’à la condition qu’OpenAI modifie ses statuts, pour passer d’une société à but non lucratif à une entreprise classique.Ce changement de forme juridique est un point de friction entre certains co-fondateurs d’OpenAI, dont Elon Musk, et les investisseurs existants, qui veulent pouvoir rentabiliser leur mise.Les critiques de cette modification de statuts craignent qu’OpenAI ne privilégie davantage les bénéfices à la fiabilité et la sécurité de ses programmes.Elon Musk a assigné le groupe en justice pour l’en empêcher, estimant que cela le ferait dévier de sa mission originelle.Pour tenter de reprendre la main, le milliardaire a également soumis une offre de 97,4 milliards de dollars pour racheter les actifs détenus par l’organisation à but non lucratif, proposition rejétée par le conseil d’administration d’OpenAI.En phase de croissance accélérée, OpenAI a un besoin impérieux de liquidités, car elle engloutit des milliards dans les puces, serveurs et centres de données qui lui permettent de développer ses programmes d’IA générative.Bien que tablant sur un triplement de son chiffre d’affaires en 2025, à 12,7 milliards de dollars, OpenAI ne prévoit pas d’atteindre la rentabilité avant 2029, selon des documents internes cités par des médias américains.- 500 millions d’utilisateurs -La levée de fonds révélée lundi va “nous permettre de repousser encore plus loin les frontières de la recherche sur l’IA”, a commenté OpenAI sur son site.Le groupe a, au passage, affirmé compter désormais 500 millions d’utilisateurs hebdomadaires de ChatGPT, son assistant IA phare, mis en ligne en novembre 2022.Il y a à peine plus d’un mois, OpenAI n’avait fait état que de 400 millions d’utilisateurs, ce qui constituait déjà un doublement par rapport à septembre.Le groupe de San Francisco s’est offert un nouveau coup marketing avec le déploiement la semaine dernière de nouvelles capacités de génération d’images sur ChatGPT.Des internautes ont découvert que l’assistant était désormais à même de produire un dessin dans le style très reconnaissable du Studio Ghibli, le créateur japonais de films animés à succès comme “Mon voisin Totoro”, “Porco Rosso” ou “Princesse Mononoké”.Le nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre et a encore renforcé la popularité de l’application, au point qu’OpenAI a dû limiter, jusqu’à nouvel ordre, ces nouvelles fonctionnalités à ses formules payantes, alors qu’il prévoyait initialement de les rendre accessibles à tous.L’épisode a relancé les critiques liées à l’utilisation par les grands acteurs de l’IA générative de contenus sans accord de licence ou autorisation, le Studio Ghibli n’ayant jamais consenti à alimenter les modèles d’OpenAI avec ses oeuvres.L’injection de SoftBank annoncée lundi va “aider” OpenAI à “accélérer les découvertes scientifiques, rendre possible l’éducation personnalisée, démultiplier la créativité humaine et ouvrir la voie à l’intelligence artificielle générale qui bénéfice à l’humanité toute entière”, selon la société.L’intelligence artificielle générale, ou intelligence générale, est un stade de l’IA au-delà duquel un logiciel sera capable de fonctionner de manière autonome, sans instructions, d’une façon similaire à ce que ferait un humain.Pour SoftBank, qui avait déjà investi précédemment 2,2 milliards de dollars au capital d’OpenAI, la start-up californienne est “la plus proche” d’atteindre l’intelligence générale, selon un communiqué publié lundi.OpenAI et SoftBank sont également partenaires, avec le spécialiste de l’informatique à distance (cloud) Oracle, du projet privé d’infrastructures Stargate, qui prévoit d’engager au moins 500 milliards de dollars dans des centres de stockage de données aux États-Unis.

Trump promet d’être “gentil” avant de déclencher une nouvelle vague protectionniste

Donald Trump, qui aime à souffler le chaud et le froid, a promis lundi qu’il serait “très gentil” avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis, lesquels retiennent leur souffle face à la perspective d’une rafale de nouveaux droits de douane américains.”Nous allons être très gentils”, a assuré le président américain depuis la Maison Blanche, tout en promettant que son initiative permettrait une “renaissance” de l’Amérique.Les autres pays “ont profité de nous, et nous allons être très sympas, en comparaison de ce qu’ils nous ont fait” a encore dit Donald Trump, en assurant que les droits de douane américains seraient “plus bas”, et dans certains cas “nettement plus bas” que ceux imposés par d’autres Etats.Il semble donc relativiser sa grande menace de droits de douane strictement “réciproques”, qui verraient les Etats-Unis taxer toute marchandise importée de la même manière que le pays dont elle provient taxe les produits américains.Cette nouvelle batterie de taxes douanières, qui vient après des droits de douane sur l’acier et l’aluminium notamment, doit être révélée mercredi, même si le président américain a évoqué une possible annonce dès mardi soir.Susceptible de changer les règles du jeu commercial, de raviver l’inflation et d’amoindrir la croissance, l’initiative rend les investisseurs fébriles. Les Bourses asiatiques et européennes ont terminé en nette baisse lundi (-4,04% à Tokyo, -3% à Séoul, -1,58% à Paris, -1,33% à Francfort). A Wall Street, l’indice américain de référence S&P 500 a brièvement atteint son plus bas depuis septembre avant de terminer la séance dans le vert.Suspendus à cette échéance, les pays subissant régulièrement les foudres de Donald Trump fourbissent leurs armes. La Chine et le Canada ont commencé à répondre par des nouveaux droits de douane aux surtaxes les visant, et l’Union européenne a promis de faire de même.Les coups de canif de Washington dans le cours de la mondialisation poussent aussi les Etats à réaliser des rapprochements stratégiques afin de peser face à la première puissance mondiale.Pendant le week-end, Pékin, Tokyo et Séoul ont ainsi annoncé vouloir “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange.- Savoir “le plus tôt possible” -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà augmenté les droits de douane sur certains produits entrant aux Etats-Unis. Il a visé ceux qui viennent de Chine, une partie de ceux en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que l’acier et l’aluminium, quelle que soit leur origine.L’imprévisible milliardaire a aussi fait marche arrière sur certaines de ses menaces les plus spectaculaires.Dès jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées entrant dans la composition des véhicules assemblés aux Etats-Unis.Les prix vont augmenter et déprimer la demande, prévoit l’agence Fitch.Elle a dégradé lundi son estimation du nombre de voitures neuves qui seront vendues en 2025 aux Etats-Unis, à 16 millions d’unités (-300.000 par rapport à sa dernière projection). Le fait que les Etats-Unis importent plus qu’ils n’exportent est une obsession pour Donald  Trump. C’est la démonstration, selon lui, que les autres pays abusent de l’accès au marché américain, sans faire preuve de la même ouverture chez eux.Il compte aussi sur les rentrées de taxes douanières pour résorber le déficit budgétaire.Le républicain, protectionniste convaincu, considère que les barrières ne sont pas seulement douanières, comme en Chine ou en Inde, mais aussi réglementaires. Il vise aussi la fiscalité intérieure des Etats européens, en jugeant trop élevé le niveau des TVA locales.Il serait “mieux” d’y voir clair “le plus tôt possible” sur la politique commerciale des Etats-Unis, a déclaré lundi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva lors d’un événement en ligne organisé par l’agence Reuters. “Car nos recherches montrent que plus le temps passe, plus il risque d’y avoir un impact négatif sur la croissance.”

Wall Street termine en ordre dispersé avant les droits de douane américains

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé lundi, les investisseurs tirant partie d’un marché en net recul ces dernières semaines face à la politique commerciale de Donald Trump, les valeurs dites défensives profitant de cet engouement, au détriment du secteur technologique.Le Dow Jones a gagné 1,00% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,55%, après avoir atteint en début de séance un plus bas depuis septembre. Malgré ce rebond en milieu de séance, il a enregistré son pire trimestre depuis 2022.Lundi, seul l’indice Nasdaq, à coloration technologique, a reculé, lâchant 0,14%.Pour Sam Stovall, de CFRA, le marché “était survendu, c’est-à-dire qu’il y avait une dynamique baissière trop importante” face aux craintes entourant la guerre commerciale initiée par Donald Trump.La séance de lundi “indique que les investisseurs, à bien des égards, pensent peut-être qu’il s’agit d’une faiblesse à court terme”, cherchant toutefois à pivoter leurs investissements vers “des actions qui ont tendance à mieux résister pendant les baisses du marché”.En conséquence, les valeurs dites défensives, c’est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, ont été tournées à la hausse, ce qui explique la bonne performance du Dow Jones par rapport aux autres indices.En revanche, les porteurs de la croissance boursière ces dernières années ont été sanctionnés. Plusieurs grands noms du secteur technologique ont terminé dans le rouge: Tesla (-1,67%), Amazon (-1,28%), Meta (-0,07%), Microsoft (-0,90%) et Nvidia (-1,18%). Selon Sam Stovall, les traders ont globalement “profité d’une situation de survente, ils savaient que les nouveaux droits de douane ne commenceraient pas avant mercredi” et ont donc profité des incertitudes agitant la place américaine.Cependant, “nous pourrions facilement assister à de nouvelles ventes si le président se montre encore plus catégorique au sujet des surtaxes qu’il va imposer à nos partenaires commerciaux”, met en avant l’analyste.Après l’acier et l’aluminium et avant l’automobile, le président américain, Donald Trump, compte passer à la vitesse supérieure mercredi, en annonçant ses droits de douane “réciproques”.Le 2 avril, qu’il surnomme “jour de la libération”, M. Trump compte ériger de nouvelles barrières douanières qui devraient notamment dépendre des taxes que les pays concernés imposent eux-mêmes sur les produits américains.Le président américain maintient le flou à quelques jours de l’échéance, notamment sur le nombre de pays concernés.Suspendus à cette échéance, les pays subissant régulièrement les foudres de Donald Trump fourbissent leur riposte. Pékin et Ottawa ont commencé à répondre aux premiers nouveaux droits de douane les visant, l’Union européenne promet de faire de même.Sur le marché obligataire vers 20H35 GMT, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,21% contre 4,25% vendredi à la clôture.Ailleurs à la cote, le laboratoire pharmaceutique Moderna a perdu près de 9%, après la démission du principal responsable vaccinal de l’Agence américaine du médicament (FDA) en raison de son opposition au ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr, notoirement sceptique sur l’efficacité des vaccins.Le groupe de prêt-à-porter Canada Goose (-3,52%), connu pour ses doudounes, a cédé du terrain après un abaissement de sa note par les analystes de Barclays qui s’inquiètent de l’impact des perspectives géopolitiques et commerciales, droits de douane américains en tête.La start-up américaine CoreWeave, qui a fait vendredi son entrée en Bourse avec une valorisation de près de 19 milliards de dollars, a lâché plus de 7%.La chaîne Newsmax, l’une des préférées de la droite radicale, s’est envolée pour son premier jour de cotation, à 83,51 dollars l’action, soit près de sept fois son prix initial.

La crainte des droits de douane américains enfonce la Bourse de Paris

La Bourse de Paris a terminé en net repli lundi de 1,58%, inquiète des annonces de Donald Trump, attendues le 2 avril, sur de fortes hausses de droits de douane américains.L’indice vedette CAC 40 a abandonné 125,37 points et s’est établi à 7.790,71 points à la clôture. Après avoir bondi de plus de 7% en janvier et de plus de 2% en février, le CAC 40 conclut le mois de mars sur un premier bilan mensuel négatif en 2025, en net repli de 3,96%. A l’issue du premier trimestre de l’année, le CAC 40 affiche toutefois une progression de 5,55%.”La crainte des droits de douane” a entrainé le CAC 40 à la baisse lundi alors que ce scénario “est en train de se confirmer”, commente Yann Azuelos, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud.Donald Trump compte annoncer jeudi l’instauration de droits de douane dits “réciproques”: un pays qui appliquerait 40% de taxes aux produits américains se verrait infliger une taxe douanière de la même hauteur sur les produits qu’il exporte aux Etats-Unis.”Outre les propos de Donald Trump, le marché est en train d’anticiper la probabilité d’un risque de récession aux Etats-Unis”, a poursuivi M. Azuelos.Les investisseurs estiment que la hausse des droits de douane aura pour conséquence “une hausse des prix”, qui “poussera la banque centrale américaine à modifier ses prévisions de baisse des taux”, explique le gestionnaire. “Les consommateurs seront aussi amenés à reporter leurs dépenses”, ajoute-t-il. “Les investisseurs tirent la sonnette d’alarme: la hausse des prix, la baisse de la demande et la réticence à l’investissement sont une combinaison généralement propice à une récession”, souligne aussi Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.Maurel & Prom dévisseLe groupe pétrolier français Maurel & Prom a abandonné 14,61% à 4,85 euros après avoir annoncé que les Etats-Unis avaient révoqué sa licence au Venezuela, dans un contexte de tension entre Caracas et Washington, qui cherche à asphyxier économiquement ce pays d’Amérique du Sud.Ces licences avaient été accordées par Washington à plusieurs grands groupes pétroliers pour leur permettre de continuer leurs activités dans le pays, malgré les sanctions et l’embargo pétrolier destinés à évincer le président vénézuélien Nicolas Maduro du pouvoir.Ubisoft en dérouteEn difficulté ces derniers mois, le géant français des jeux vidéo Ubisoft a annoncé vendredi avoir retrouvé un peu d’air avec un investissement du groupe chinois Tencent de 1,16 milliard d’euros dans une nouvelle filiale regroupant ses marques phares.Cette information ne s’est pas retranscrite sur son cours de bourse. Vendredi, l’action d’Ubisoft avait gagné jusqu’à plus de 10% en cours de séance avant de finalement terminer en baisse de 1,82%. Le titre a aggravé ses pertes lundi et a conclu la dernière séance boursière de son exercice fiscal en forte baisse de 12,06% à 11,16 euros.

Démission du patron de Primark après un signalement sur son “comportement”

Le directeur exécutif de la chaîne irlandaise de vêtements à bas prix Primark, Paul Marchant, a démissionné après une enquête sur son “comportement” envers une femme, suscitant l’ire de la maison mère de l’entreprise, qui dit défendre “un environnement de travail sûr, respectueux et inclusif”.Cette enquête, “menée par des avocats externes” et lancée par Associated British Foods (ABF), le groupe qui possède Primark, fait suite à “une allégation faite par une personne concernant son comportement envers elle dans un environnement social”, est-il expliqué dans le communiqué.Contacté par l’AFP, ABF ne donne aucune précision sur ce dont son ancien dirigeant est accusé, notamment si les faits concernent une employée de l’entreprise ou une intervenante extérieure, s’ils ont eu lieu dans les locaux de l’entreprise ou encore s’il s’agit ou non d’un cas de harcèlement.Selon le communiqué, M. Marchant “a coopéré à l’enquête, reconnu son erreur de jugement et accepte que ses actions aient été en deçà des normes attendues”.”Il a présenté des excuses à la personne concernée, au conseil d’administration d’ABF, à ses collègues de Primark et à d’autres personnes liées à l’entreprise”, est-il ajouté.”Je suis immensément déçu”, a réagi George Weston, directeur général d’ABF, cité dans le communiqué.”Agir de manière responsable est la seule façon de construire et de gérer une entreprise à long terme”, a-t-il dit.ABF indique dans son communiqué vouloir “fournir un environnement de travail sûr, respectueux et inclusif, où tous les employés et les tiers sont traités avec dignité et respect”.Le groupe apporte également “son soutien à la personne qui a porté ce comportement à son attention”.- “Perturbant” -Ancien directeur des opérations de New Look, Paul Marchant avait succédé en 2009 à Arthur Ryan, le fondateur de l’entreprise, lancée en 1969 en Irlande sous le nom Penneys. Il est remplacé de manière intérimaire par Eoin Tonge, directeur financier d’ABF.”Le changement au sommet sera perturbant, en particulier étant donné que Primark a livré des résultats très mitigés”, souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.Ce bouleversement survient au moment où l’entreprise fait face “à une diminution de la fréquentation de ses magasins” au Royaume-Uni, ajoute-t-elle, soulignant que “les prévisions pour l’année entière ont été légèrement abaissées”.Le cours était en recul d’environ 2,3% lundi vers 14H30 GMT à la Bourse de Londres.Russ Mould, analyste chez AJ Bell, estime pour sa part que ce départ n’entraînera qu’une “perturbation temporaire”, Primark étant “une machine bien rodée”.L’entreprise vend aujourd’hui ses vêtements dans 17 pays et emploie 80.000 personnes. Dans ses 453 boutiques, on trouve des vêtements et accessoires, mais aussi de la décoration, des cafés, des bars à sourcils, des barbiers…Paul Marchant avait affirmé en novembre à l’AFP son intention de s’accroître aux États-Unis et en Europe (France, Espagne, Portugal, Italie, voire s’implanter en Grèce).L’enseigne a aussi signé avec un partenaire franchisé pour ouvrir bientôt des boutiques aux Émirats arabes unis, au Koweït, voire au Bahreïn et au Qatar.La marque de “fast fashion”, un secteur critiquée pour son impact environnemental et social, est directement concurrencée par H&M et Zara, mais aussi les asiatiques Shein et Temu.