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En France, le “super riche” a entre 50 et 69 ans, cumule revenus et patrimoine

Les Français les plus riches sont plus souvent cadres ou indépendants, vivent en couple sans enfant et cumulent revenus importants, biens immobiliers, assurance vie, placements et patrimoine professionnel, selon une étude de l’Insee publiée mardi.Pour définir les “hauts revenus”, l’Insee prend en compte tous les revenus imposables mais aussi les prestations sociales, déduits des impôts directs, et la taille du ménage. Ainsi, en 2022, un foyer sur 1.000 en France – soit un peu plus de 40.000 foyers – est un “foyer à très hauts revenus”, qui gagne plus de 463.000 euros, réside en région parisienne (48%) et est constitué dans une écrasante majorité d’un couple marié ou pacsé (82%).Dans le Top 100 des salariés les mieux payés en France figurent plus d’un tiers de sportifs professionnels (36%), relève l’étude. Les revenus de ces “très riches” sont particulièrement diversifiés: salaires ou pensions, bénéfices professionnels (terres agricoles, par exemple), fonciers, capitaux mobiliers (actions, parts dans des entreprises, assurance vie, contrat de capitalisation, etc.). Et même si les revenus peuvent être plus volatiles, car touchés par les deux crises économiques (2009 et 2012), les écarts de revenus se sont encore creusés en 20 ans.Ainsi, en 2003, “les foyers à très hauts revenus gagnaient 21 fois plus que les autres foyers” tandis qu’en 2022, c’est “31 fois plus”, souligne l’enquête, présentée mardi au cours d’une conférence de presse. Ils gagnaient “95 fois plus que les foyers les plus modestes en 2003” mais “167 fois plus en 2022”, ajoute l’Institut national de la statistique.Parmi les très hauts salaires (plus de 10.219 euros nets par mois), les femmes ne comptent que pour un quart (24%) du contingent, alors qu’elles représentent 42% des salariés en équivalent temps plein (en 2023).Reste que les plus aisés sont globalement ceux qui ont à la fois “un haut niveau de vie” (les 10% les plus riches qui ont plus de 39.100 euros de revenus disponibles par an pour une personne seule) et un “haut patrimoine” (de plus de 716.300 euros).Et globalement, ces derniers ont “entre 50 et 69 ans” (51% d’entre eux), sont “cadres ou indépendants” (58%), “en couple sans enfant” (47%) et résident plutôt dans l’agglomération parisienne (38%), détaille l’Insee.”Les inégalités de patrimoine sont plus fortes que les inégalités de niveau de vie” et “l’augmentation des prix de l’immobilier a contribué à augmenter les disparités”, souligne Michel Duée, chef du département des ressources et des conditions de vie des ménages à l’Insee. 

Entente sur les carburants en Corse: le gouvernement espère “une baisse des prix” après la sanction

Le gouvernement a dit espérer “une baisse des prix du carburant” en Corse mardi, au lendemain de la sanction infligée par l’Autorité de la concurrence pour entente dans la distribution de carburants sur l’île contre plusieurs acteurs, dont TotalEnergies.Le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat, du tourisme et du pouvoir d’achat Serge Papin s’est félicité mardi de “cette décision qui va permettre une baisse des prix du carburant en arrêtant l’entente” condamnée par le gendarme de la concurrence, lors d’une séance de questions au gouvernement.TotalEnergies Marketing France, deux sociétés du groupe Rubis et EG Retail ont été sanctionnées lundi à hauteur de 187,5 millions d’euros, dont 115,8 pour TotalEnergies, par l’instance de régulation.Elle leur reproche d’avoir conclu un accord écrit leur garantissant des conditions d’accès aux carburants, dans les dépôts pétroliers corses, meilleures que celles de leurs concurrents.- “Situation de monopole” -Les concurrents exclus de cet accord étaient “contraints d’acheter leur carburant aux conditions imposées” par les entreprises sanctionnées, et “subissaient par ailleurs des coûts plus élevés, du fait de la superposition de plusieurs marges”.Cela a pu “être défavorable in fine au consommateur en entraînant un renchérissement du prix des carburants à la pompe”, a indiqué l’institution lundi. Le collectif “agissons contre la cherté des carburants en Corse”, créé en 2018, s’était réjoui lundi sur sa page Facebook d’un “jour de victoire” après l’annonce des amendes.”Enfin, les choses sont clairement dites par cette condamnation: si les carburants sont si chers en Corse, ce n’est pas une fatalité, ce n’est pas parce que la Corse est une île, c’est simplement parce que des acteurs privés profitent d’une situation de monopole”, s’était félicité Frédéric Poletti, l’un des fondateurs de ce collectif, appelant désormais à “réguler le prix des carburants”.C’est aussi la demande du député (LIOT) Paul-André Colombani, qui a interpellé le gouvernement sur le sujet mardi.M. Papin lui a répondu que le prix des carburants était plus élevé en Corse pour trois raisons, “les surcoûts liés à la géographie, la forte saisonnalité des ventes et l’absence de stations-service” de la grande distribution, entraînant “sans doute pas assez de concurrence”.Il a prévu de “regarder la logistique et le transport de l’éthanol 10, qui est moins cher que le sans plomb”, et demandé des informations sur d’éventuelles “barrières à l’entrée” à davantage de concurrence sur place.L’Autorité a rappelé lundi que le secteur de la distribution de carburants est très concentré sur l’île, “s’articulant autour de trois opérateurs seulement (TotalEnergies, Rubis/Vito et Esso/Ferrandi)”, non soumis à la “pression concurrentielle, notamment, des grandes et moyennes surfaces”.- TotalEnergies fait appel -De son côté, TotalEnergies a déclaré mardi s’interroger sur le maintien de son activité de distribution de carburants sur l’île, où il compte un réseau de 47 stations-service, au vu du caractère “disproportionné” selon lui de l’amende par rapport au bénéfice de ses activités en Corse.Le géant pétrolier a en outre annoncé faire appel de la sanction, ce qui ne le dispense pas du paiement de l’amende selon l’Autorité de la concurrence.Celle-ci enquêtait sur le sujet depuis décembre 2021 et avait été saisie en septembre 2022 d’une plainte de la société Ferrandi, acteur local de la vente de produits pétroliers.Mardi, TotalEnergies a dit regretter que l’Autorité “n’ait pas constaté que cette clause n’a eu aucun effet préjudiciable ni pour le distributeur local en Corse à l’origine de la plainte ni pour les consommateurs”.Le géant du pétrole et gaz plaide que Ferrandi “a pu continuer à s’approvisionner en carburants” et a augmenté “significativement ses volumes d’approvisionnement” pendant la période en cause.

Vague de perquisitions en France autour d’un scandale de corruption qui empoisonne Altice

La justice française a mené une vague de perquisitions dans l’affaire de corruption présumée au détriment d’Altice, qui empoisonne depuis deux ans le groupe de Patrick Drahi, à couteaux tirés avec son ancien cofondateur, Armando Pereira.Sollicité par l’AFP, Altice, maison-mère de l’opérateur SFR, n’a pas souhaité commenter. Ni le groupe ni ses filiales, n’ont fait l’objet de perquisitions, a-t-on précisé dans son entourage.Plus de 70 enquêteurs ont perquisitionné simultanément 15 domiciles et 14 sociétés situés en Île-de-France, en Corse, dans le Var et dans les Vosges, a souligné le procureur de la République financier Jean-François Bohnert, confirmant des informations du quotidien Le Monde.”Plus de 14 millions d’euros ont été saisis sur des comptes bancaires, ainsi que des véhicules et objets de luxe”, a précisé le patron du Parquet national financier (PNF).- Vaste système -Ce dernier avait ouvert en septembre 2023 cette enquête “sur un vaste système corruptif pour des faits qualifiés notamment de corruption privée, d’escroquerie en bande organisée et de blanchiment en bande organisée, au détriment du groupe Altice”.”Ce dispositif complexe s’appuierait sur un réseau de sociétés écrans interposées entre Altice et certains fournisseurs, ayant permis la surfacturation de prestations et de biens. Les fonds ainsi obtenus auraient ensuite alimenté des mécanismes de blanchiment impliquant des structures basées en France et à l’étranger, au profit des principaux instigateurs de ce système”, a-t-il ajouté.Ces perquisitions doivent nourir l’enquête française, ouverte deux mois après l’arrestation par les autorités portugaises d’Armando Pereira, alors bras droit du milliardaire français Patrick Drahi, premier actionnaire d’Altice France.Altice dit collaborer avec la justice française et portugaise. Selon une source proche du dossier, Altice et SFR ont déposé plainte au printemps 2024, visant Armando Pereira et ceux qu’ils soupçonnent d’être ses complices, ainsi que des sociétés sous-traitantes. Ces personnes “sont celles aujourd’hui ciblées par les perquisitions”, a précisé cette source à l’AFP.”Il aura fallu attendre plus de deux ans et demander à de nombreuses reprises à être entendu, puis exposer dans la presse la réalité de la situation pour que le Parquet national financier se décide enfin à commencer à vérifier les accusations qui sont contestées par Armando Pereira”, ont réagi auprès de l’AFP les avocats de ce dernier, Jean Tamalet et Aurélie Chazottes.”Nous aurions aimé une meilleure réactivité mais nous nous réjouissons que les choses progressent enfin. Il était temps. Notre client se tient depuis le premier jour à la disposition de la justice et entend participer très activement à la manifestation de la vérité”, ont-ils ajouté.- “Trahi et trompé” -Armando Pereira avait été arrêté en juillet 2023 par la justice portugaise, qui avait ouvert la première enquête pour “corruption dans le secteur privé, fraude fiscale, faux et usage de faux et blanchiment”. Elle le soupçonne d’avoir mis en place un réseau de fournisseurs douteux dans le but de détourner d’importantes sommes d’argent via la politique d’achats du groupe.M. Pereira, qui conteste, est mis en cause “dans une procédure portugaise mais dans aucune procédure française” pour le moment, et n’a pas été entendu par la justice française, a précisé Me Tamalet.A la suite de ce scandale, M. Drahi avait déclaré se sentir “trahi et trompé par un petit groupe d’individus”. Plusieurs cadres avaient quitté le groupe.M. Drahi, 62 ans, qui vient d’achever une réduction de la dette colossale de son groupe après plusieurs cessions (BFM-TV, RMC, ses parts dans La Poste Mobile), et M. Pereira, 73 ans, sont depuis à couteaux tirés.Outre les procédures pénales, menées en France par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) dans le cadre d’une équipe commune d’enquête franco-portugaise, une procédure civile oppose les deux protagonistes en Suisse, déclenchée en juillet par M. Pereira contre M. Drahi.Le premier soutient avoir investi aux côtés du second dans plusieurs sociétés lui appartenant, notamment dans certaines filiales d’Altice. Si l’homme ne possède pas de parts, ses avocats affirment néanmoins que 20 à 22% de celles de Patrick Drahi dans ces filiales lui reviendraient. Il réclame au moins 1,4 milliard d’euros.

Budget: la coalition gouvernementale douche tout espoir d’une adoption en première lecture

Des taxes déconnectées de “l’économie réelle” et une copie empreinte d'”insincérité”: le gouvernement et ses soutiens jugent sévèrement la version du projet de budget de l’Etat élaborée par les députés, promise en cas de vote à un rejet.Lundi, le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenté de rassurer le monde de l’entreprise au sommet Choose France. Certaines taxes votées en première lecture à l’Assemblée nationale “n’auront jamais d’application”, a-t-il affirmé. Et le chef du gouvernement de pointer des “aspirations à la justice fiscale ou sociale” qui “se déconnectent complètement de l’économie réelle”.Mardi, son entourage vend la mèche. Semblant se préparer à un vote, les groupes du camp gouvernemental à l’Assemblée lui ont signifié que même eux ne pourraient pas approuver la partie recettes du projet de budget de l’État pour 2026, invoquant l'”insincérité” de mesures adoptées.Si ces groupes ont affirmé vouloir “un compromis” lors de la navette parlementaire, selon l’entourage du Premier ministre, ils devraient donc osciller entre abstentions et vote contre sur ce texte d’ici à dimanche. Invité des sénateurs de son parti, le patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a annoncé son rejet au vu de “toutes les horreurs fiscales” qu’il contient.- “Très mal parti” -Le patron de la droite et sénateur Bruno Retailleau a estimé auprès de l’AFP que c’était “très mal parti” pour que le budget soit voté. “Le gouvernement veut acheter à tout prix, à n’importe quel prix, le fait de durer un peu plus”. Dans le viseur du socle commun plusieurs mesures fiscales, notamment une taxe sur les multinationales adoptée à l’initiative de LFI. Elle “n’existe pas” faute d’assiette réelle, a affirmé M. Lecornu, mais une large partie du camp gouvernemental souhaite quand même qu’elle soit évacuée.”Je ne vois pas une majorité se dégager. Ce n’est pas la somme du compromis, c’est la somme de toutes nos envies. C’est un texte un peu orphelin de responsabilité”, a résumé lundi sur LCP Marc Fesneau, patron du groupe MoDem.Pour les socialistes, qui ont fait le pari de la non-censure en espérant faire pencher le budget suffisamment à gauche, la copie actuelle est également insuffisante.Les députés ont certes voté une réindexation du barème de l’impôt sur le revenu, doublé la “taxe Gafam” ou encore revu à la hausse l’impôt sur les sociétés.Mais il n’y a “pas assez de justice fiscale”, notamment “sur le patrimoine”, pointe le député PS Philippe Brun, en charge du projet de loi de finances pour son groupe.- Encore 1.300 amendements -A ce stade, l’Assemblée doit encore écluser quelque 1.300 amendements sur la partie recettes du projet de budget de l’Etat.Si le gouvernement a d’ores et déjà acté qu’un vote sur les dépenses était hors de portée, celui sur cette première partie est encore possible, avant dimanche minuit, moment où se terminera le délai de 40 jours constitutionnellement imparti à l’Assemblée pour se prononcer en première lecture.En cas de rejet, quasi inévitable puisque ni les oppositions ni la majorité ne s’y retrouvent, c’est le texte initial du gouvernement qui irait au Sénat.Cette hypothèse désole Philippe Brun: “Il y a quelque chose d’assez désespérant à ce que tout le travail fait depuis trois semaines un mois soit jeté à la poubelle”, dit-il à l’AFP.Si la partie recettes est rejetée en première lecture, “à aucun moment on ne pourra réintroduire des éléments de justice fiscale, à aucun moment la copie ne sera acceptable” pour les socialistes, dit-il à l’AFP, appelant le gouvernement à “relancer les discussions pour arracher un compromis”.Une autre possibilité serait de laisser se prolonger les débats sans aller au vote, ce qui permettrait d’envoyer au Sénat le texte du gouvernement enrichi des amendements adoptés par l’Assemblée.Le président de la commission des Finances, Eric Coquerel (LFI), a lui de nouveau mis en garde mardi contre un passage du budget par ordonnances, alors que le Sénat pourrait selon lui ne voter que le 15 décembre sur le budget de l’Etat, laissant huit jours seulement pour terminer la navette parlementaire.La Constitution prévoit un délai de 70 jours pour adopter le projet de loi de finances, au-delà duquel les ordonnances sont possibles.Autre scénario: l’adoption d’une loi spéciale pour pallier l’absence de budget, avant qu’un nouveau budget ne soit présenté aux députés en début d’année. Plusieurs cadres de l’opposition, comme de la majorité, privilégient cette hypothèse. are-sl-sac-ama-la/sde/sp

Pacte Dutreil : la Cour des comptes propose une réforme, le Medef outré, Bercy réservé

La Cour des comptes a présenté mardi des propositions de réforme du pacte Dutreil sur les transmissions d’entreprises familiales, qui en diviseraient le coût par deux pour les finances publiques, mais ont mis en colère le Medef et reçu un accueil très froid de Bercy.Le pacte Dutreil, du nom de l’ancien ministre des PME Renaud Dutreil, favorise depuis 2003 le maintien des entreprises familiales de toutes tailles à l’intérieur de la famille, à l’origine pour préserver le tissu industriel et éviter des rachats par des entreprises étrangères.Le dispositif, utilisé par des milliers de familles chaque année, permet notamment, sous réserve d’un engagement de conservation de l’entreprise pendant six ans minimum, d’obtenir un abattement de 75% sur la valeur des biens transmis.Le rapport de la Cour des comptes constitue la première évaluation chiffrée de cette niche fiscale, réalisée avec l’Institut des politiques publiques (IPP). Selon la juridiction économique, elle a coûté plus de 5,5 milliards d’euros de manque à gagner au fisc en 2024 – en raison d’une énorme transmission – alors que Bercy ne l’avait inscrite que pour 500 millions dans le projet de loi de finances (PLF), comme chaque année. – “Peu discernables” -Depuis, le ministère a revu ses prévisions à la hausse : le pacte figurait pour 800 millions dans le PLF 2025 et 4 milliards dans celui de 2026.Dans le même temps, la Cour juge “peu discernables” les résultats économiques du pacte, a souligné lors d’une conférence de presse son Premier président Pierre Moscovici. Si elle considère qu’un tel dispositif se justifie par la fiscalité élevée des transmissions en France, elle propose de le restreindre nettement.Elle suggère ainsi d’exclure les biens non professionnels de l’abattement, d’allonger la durée obligatoire de détention des titres, et de réduire ou moduler le taux d’abattement de 75%, en fonction du montant transmis ou de l’exposition de l’entreprise à la concurrence internationale.”Je ne peux que souhaiter que les parlementaires s’emparent (du rapport) dans le cadre du débat budgétaire en cours”, a glissé M. Moscovici.Or ce débat est inflammable, et les avantages financiers du pacte régulièrement critiqués à gauche. Ce climat a sans doute poussé de nombreuses entreprises à souscrire un Dutreil ces dernières années, craignant qu’il soit remis en cause à l’avenir, estime la Cour.Les députés en ont déjà resserré les critères début novembre, supprimant les biens non-professionnels de l’abattement et allongeant la durée de détention obligatoire.- “Lamentable” -Le rapport a mis en colère le Medef et le Meti (mouvement des entreprises de taille intermédiaire).Dans un communiqué, ils qualifient de “partiales et partielles” les analyses de la Cour, agitant l’épouvantail de la “prédation de nos produits, savoir-faire, PME et ETI” par des rachats étrangers si les paramètres du pacte, qualifié de “trésor national” pour avoir fait décoller le nombre d’ETI en France, sont modifiés.Alors que le projet de loi de finances arrive au Sénat fin novembre, le gouvernement veille au grain. Lundi, devant des dizaines de chefs d’entreprises réunis à l’évènement Choose France, le Premier ministre Sébastien Lecornu a qualifié le pacte Dutreil “d’avancée absolument formidable”, tandis que la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin suggérait quelques corrections “pour le rendre moins attaquable”.En l’occurrence, a précisé Bercy mardi, l’établissement d’une liste de “biens somptuaires” – yachts, voitures de luxe… – qui se glissent parfois dans la transmission Dutreil, et devront en être explicitement exclus.Bercy a poliment salué “le travail d’analyse de la Cour des comptes, précieux et complémentaire de l’action menée par Bercy ces dernières années”, mais critiqué les calculs avancés par la Cour.Dès fin octobre, alors que le rapport avait fuité, Renaud Dutreil avait accusé cette dernière d’avoir un “intérêt idéologique” avec ce rapport, et d’être une “officine du Parti socialiste”, parti de M. Moscovici pendant sa carrière politique.”Un commentaire lamentable, une remise en cause infondée, indécente, et peut-être un signe de fébrilité”, a tancé mardi le Premier président de la Cour.

Avec sa nouvelle version de Gemini, Google espère prendre la tête de la course à l’IA

Le géant américain du numérique Google a commencé mardi le déploiement de la dernière version de son outil d’intelligence artificielle (IA), Gemini, avec l’objectif affirmé de prendre la tête de la course à cette technologie dont le potentiel fait rêver le secteur.Pour les créateurs de Gemini 3, le logiciel est “le meilleur modèle au monde” en termes d’interprétation et de traitement des données issues de textes, images, fichiers sonores ou vidéos, mais aussi grâce à l’intégration d’un nouvel “agent” numérique capable de créer des applications à la demande.La version précédente, Gemini 2.0, avait été dévoilée en février dernier.”C’est notre modèle le plus intelligent”, a assuré à la presse le directeur de Google pour l’IA, Koray Kavukcuoglu, “nous aimons à penser qu’il aidera chacun à donner vie à ses idées”.Ce nouveau modèle sera disponible dans la version mise à jour de l’application Gemini, pour laquelle Google revendique 650 millions d’utilisateurs mensuels, alors que plus de deux milliards de personnes par mois y ont accès par défaut via le moteur de recherche, selon M. Kavukcuoglu.”Gemini a créé un nouveau rythme en termes de mise à jour des modèles mais également en les mettant à disposition des gens plus vite que jamais”, a-t-il insisté, “nous l’avons livré très rapidement et appris durant l’ensemble du processus”.Pris par surprise par l’émergence de ChatGPT et moqué pour la qualité relative de la première version de son IA générative, fin 2023, Google a largement progressé depuis, au point d’être vu comme un acteur majeur du secteur désormais.Quelques mois après la sortie de la première version de Gemini, le groupe de Mountain View (Californie) avait sorti AI Overviews, une fonctionnalité intégrée à son moteur de recherche, qui avait suscité de nombreuses moqueries, notamment après avoir proposé une recette de pizza à la colle ou de manger une pierre par jour en réponse à des demandes.Mais Google a par la suite rapidement amélioré la qualité de son outil intégré à la recherche, et selon le vice-président produit du groupe, Robby Stein, l’intégration de Gemini 3 à son moteur de recherche va représenter un “formidable pas en avant”.- Risque de bulle -“Ce que permet Gemini 3, c’est cette incroyable capacité de raisonnement dont on nous parle sans arrêt”, a assuré M. Stein lors d’un point presse, “vous pourrez avoir une réponse à vos questions les plus difficiles en faisant une simple recherche, ce qui vous permettra d’apprendre beaucoup”.”Les réponses que les utilisateurs recevront de ce modèle sont intelligentes, directes et précises et nous souhaitons nous assurer qu’il évitera les clichés et les flatteries”, a insisté M. Kavukcuoglu.Google a également présenté une nouvelle plateforme de développement de logiciels, Antigravity, qui doit mettre à disposition un agent IA capable de générer de manière autonome des projets d’écriture d’application à partir de consigned données en langage courant, et qui viendrait en concurrence de l’outil IA Claude, développé par la startup Anthropic.Le groupe assure par ailleurs avoir significativement renforcé la sécurité de Gemini 3, afin de le rendre plus résistant aux cyberattaques et autres usages douteux.L’IA est vu comme un pari essentiel, au point de susciter les craintes d’une potentielle explosion de la bulle créée par les immenses investissements réalisés.Dans un entretien à la BBC mardi, Sundar Pichai, le patron d’Alphabet, maison mère de Google, a reconnu que toutes les entreprises seraient lourdement affectées si la bulle de l’IA venait à éclater, ajoutant que la croissance des investissements y avait été “un moment extraordinaire”, avec potentiellement une certaine “irrationalité”.Il a aussi lancé une mise en garde contre les besoins énergétiques “immenses” de l’IA, qui ont représenté 1,5% de la consommation mondiale d’électricité en 2024, selon l’Agence internationale de l’énergie.Il prône le développement de nouvelles sources d’énergie et le renforcement des infrastructures du secteur.

Dans l’est de l’Allemagne, un futur méga centre de données pour s’émanciper des Etats-Unis

Un peu perdu dans la campagne de l’est de l’Allemagne, un méga centre de données doit sortir de terre, avec l’espoir d’aider à bâtir une industrie européenne de l’IA indépendante des Etats-Unis.Le groupe Schwarz, détenteur des enseignes de discount Lidl et Kaufland, compte investir 11 milliards d’euros dans cette future usine du numérique située en dehors de la commune de Lübbenau, dans le Brandenbourg.Casque de protection sur la tête, les dirigeants de Schwarz Digits, la branche informatique du groupe, ont donné lundi sous la bruine le premier coup de pelle du chantier. Les centres de données sont “la colonne vertébrale de la souveraineté numérique de l’Allemagne”, a jugé le ministre du Numérique, Karsten Wildberger, dans un discours.Car ici, les entreprises pourront travailler avec leurs données et celles de clients allemands ou européens, sans qu’elles soient stockées aux Etats-Unis, où elles sont moins protégées.Distancée dans la course à l’IA, dans le domaine des puces et le cloud (informatique à distance), l’Europe tente de reprendre en main sa politique numérique.Berlin accueille mardi “un sommet sur la souveraineté technologique”, en présence du chancelier Friedrich Merz et du président français Emmanuel Macron, pour répondre à la domination américaine.- Quatre terrains de foot-Rolf Schumann, codirecteur de Schwarz Digits, promet que le chantier de Lübbenau fera naître une “infrastructure sûre et indépendante” pour que les citoyens comme les entreprises “puissent façonner leur avenir numérique de manière autonome”. En attendant, une vingtaine de fines colonnes de béton et des grues s’élèvent sur l’immense terrain situé dans la région du Spreewald, au sud de Berlin, avant tout connue pour ses canaux et sa nature.Ici seront construits six modules du centre de données, chacun vaste comme quatre terrains de football. Trois d’entre eux doivent être exploitables d’ici fin 2027. Au siècle dernier, dans l’Allemagne de l’Est communiste, le lieu hébergeait une centrale électrique aujourd’hui disparue.Rolf Schumann explique à l’AFP que le centre pourra accueillir jusqu’à 100.000 GPU, des processeurs cruciaux produits avant tout par les Etats-Unis et la Chine. Une telle capacité en ferait une giga-usine d’IA comme celle dont l’UE souhaite faciliter la construction, avec un fonds dédié de 20 milliards d’euros.”C’est bien sûr un pas dans la bonne direction” et un projet d’une ampleur inégalée en Allemagne “mais on est encore loin derrière les Etats-Unis et la Chine”, opine la chercheuse Barbara Engels de l’institut IW Köln.Washington disposait déjà en 2024 de capacités dix fois supérieures à celles prévues en Allemagne d’ici 2030, selon la fédération du numérique Bitkom.Et des centres pouvant accueillir plus d’un million de GPU sont en cours de construction outre-Atlantique.- Empreinte écologique énorme -Le site de Lübbenau doit servir à l’entraînement de modèles d’IA pour le groupe Schwarz, mais aussi pour d’autres entreprises et le secteur public.Il doit être utilisé aussi par Stackit, autre branche du groupe spécialisée dans le cloud et qui espère concurrencer les géants américains AWS ou Microsoft Azure.”Nous fournissons des services numériques souverains avec des valeurs européennes”, a promis M. Schumann dans son discours.Malgré tout, ce type de chantier dépend souvent des Etats-Unis, comme l’illustrent deux projets récement dévoilés en Allemagne : l’un est piloté par Google, l’autre repose sur les GPU du géant Nvidia.L’installation à Lübbenau sera aussi probablement équipée de ces incontournables processeurs, estime Barbara Engels.En termes d’approvisionnement énergétique, un autre problème de l’UE qui se débat avec des coûts élevés, Schwarz Digits promet d’alimenter le site avec de l’électricité verte.Le centre de données aura néanmoins “une empreinte écologique énorme”, selon la chercheuse qui se demande si l’Allemagne aura à l’avenir assez d’énergies renouvelables pour ces centres énergivores.Le site sera construit en parti avec du béton et de l’acier recyclé de l’ancienne centrale électrique.Et à partir de 2028, la chaleur résiduelle des serveurs informatiques permettrait même de chauffer jusqu’à 75.000 foyers des environs, selon le groupe Schwarz.

Wall Street: l’inquiétude autour de la tech pèse avant les résultats de Nvidia

La Bourse de New York recule mardi, toujours minée par les craintes entourant le secteur de l’intelligence artificielle (IA) et ses valorisations faramineuses, à la veille de la publication des résultats du géant des semi-conducteurs Nvidia.Vers 15H00 GMT, le Dow Jones reculait de 1,10%, l’indice Nasdaq lâchait 1,45% et l’indice élargi S&P 500 cédait 0,98%.”Les investisseurs sont inquiets, comme en témoigne l’ampleur de la récente vague de ventes”, commente David Morrison, de Trade Nation.En quelques jours, l’indice de référence S&P 500 a ainsi perdu tous ses gains enregistrés sur un mois.Le recul est en partie dû à celui de Nvidia, dont le titre a fléchi de plus de 12% depuis son plus haut en clôture enregistré fin octobre.”Les investisseurs de la plus grande entreprise mondiale en termes de capitalisation boursière ont été ébranlés par l’annonce que certains investisseurs de renom avaient soit réduit leur exposition au concepteur de puces, soit vendu à découvert” leurs actions.Parmi ces grands noms, le fonds du milliardaire libertarien controversé Peter Thiel et le titan des investissements technologiques SoftBank Group.Nvidia a été propulsée à des sommets en raison de sa position de leader dans la conception de puces dédiées au développement de l’IA, tirant dans son sillage tout Wall Street.Bien que la croissance des investissements dans l’IA ait été “un moment extraordinaire”, il existe une certaine “irrationalité” dans l’actuelle frénésie qui s’en est emparée, a estimé lundi Sundar Pichai, le patron d’Alphabet, maison mère de Google.”Compte tenu de (la) position de leader dans le secteur de l’IA” de Nvidia “ainsi que des inquiétudes actuelles concernant les surévaluations et les futurs retours sur investissement”, la publication des résultats trimestriels du géant “pourrait être un moment charnière pour les marchés boursiers à l’approche de la fin de l’année”, prévient David Morrison.L’analyste rappelle aussi que “les investisseurs voient également s’éloigner la perspective d’une nouvelle baisse des taux” par la Réserve fédérale (Fed) lors de sa réunion de politique monétaire le mois prochain.Plusieurs responsables de la banque centrale ont appelé ces dernières semaines à la retenue en raison des risques pesant sur l’inflation.Les acteurs du marché sont désormais partagés quant à une nouvelle réduction des taux ou non en décembre, selon l’outil de veille CME FedWatch. Ils étaient quasi unanimes un mois plus tôt.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait nettement, à 4,10% vers 14H50 GMT contre 4,14% à la clôture la veille.”Les difficultés rencontrées par le marché boursier ont favorisé la recherche de valeurs refuge dans les bons du Trésor”, note” Patrick O’Hare, de Briefing.com.Côté entreprises, la chaîne américaine de magasins de bricolage Home Depot (-3,43% à 345,99 dollars) était boudée, après avoir abaissé des prévisions pour lannée complète après un troisième trimestre “sous pression” du fait notamment d’une demande inférieure.Hors éléments execptionnels, son bénéfice net par action devrait reculer davantage que prévu, d’environ 5% (au lieu de 2%) par rapport aux 15,24 dollars de l’exercice 2024.Le fournisseur américain de services en ligne Cloudflare (-2,76% à 196,76 dollars) était sanctionné pour la panne ayant perturbé plusieurs sites internet, dont le réseau social X et la page d’accès au robot conversationnel ChatGPT.

Le très long chemin pour relancer l’activité minière en France et en Europe

La France et l’Europe ont longtemps laissé à d’autres le soin d’extraire des minerais essentiels à leur prospérité. Mais au vu des tensions géopolitiques, les autorités entendent désormais davantage exploiter les sous-sols, ce qui prendra du temps et se heurte déjà à des oppositions.”Quand on descend, soit on est mineur, soit on ne l’est pas, on le sent”. Sébastien Chone, électromécanicien de 36 ans, lui, l’est. Depuis 15 ans. “Je ne me verrais pas travailler ailleurs” que dans la mine de sel de Varangéville (Meurthe-et-Moselle), la dernière mine souterraine en activité en France.Le site du groupe Salins du Midi et Salines de l’Est, qui emploie une quarantaine de personnes, est “une petite ville” à 160 mètres sous terre: 300 kilomètres de galeries, 4 mètres de hauteur sous plafond et jusqu’à 500.000 tonnes de sel alimentaire, d’entretien et de déneigement remontées chaque année.  “C’est un travail varié, hors du commun” dit M. Chone devant un gros engin en métal jaune qu’il répare. “On est les derniers de France, c’est vraiment une fierté de vivre ça”.- “Absolument indispensable” -Début septembre, l’alors ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, était venu visiter la mine, appelant à ce qu’elle ne soit plus la seule. “Sans activité minière, sans matières premières, au fond, il n’y a pas d’industrie”, disait-il, jugeant “absolument indispensable” de redévelopper l’activité.Une annonce “très positive” pour le directeur du site, Stéphane Bel, qui “commençait à se sentir un petit peu isolé.”Le constat est partagé à Bruxelles. En mars, la Commission européenne a lancé un programme visant à réduire la dépendance aux importations de matières premières jugées critiques.”Pas de décarbonation possible” voire “pas d’industrie tout court” sans ces métaux stratégiques, disait alors le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné. Il avait annoncé 47 projets prioritaires: du recyclage mais aussi des ouvertures de mines qui doivent bénéficier de procédures d’autorisation simplifiées et d’un soutien financier européen.Mais les défis sont nombreux, au premier rang desquels l’acceptabilité: les citoyens peuvent voir d’un bon oeil une réduction de la dépendance à la Chine, mais pas forcément l’installation d’une mine près de chez eux.Mines et carrières sont “mal acceptées”, “on ne peut que le déplorer”, témoignait un représentant du groupe français Imerys, Vincent Dufief, lors d’une conférence organisée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) mi-octobre à Orléans (Loiret).Les candidats à l’extraction, qui mettent en avant une exploitation bien plus “propre” que par le passé, font face à un “activisme sur place, gérable” selon M. Dufief, et à un “activisme juridique, de plus en plus compliqué à gérer”.Il s’exprimait alors que le BRGM présentait un point d’étape d’un vaste programme de détection, dans cinq régions françaises et à horizon de cinq ans, des zones “les plus favorables à la présence de gisements profonds” d’une cinquantaine de matériaux prioritaires.Les recours judiciaires rallongent encore le temps déjà long pour rouvrir une mine, estimé entre 10 et 15 ans par les professionnels.Juliette Renaud, de l’association des Amis de la Terre, justifie ces recours aussi bien par la crainte d’impact local que par une opposition plus systémique à “une forme de fuite en avant sur la consommation de matières premières”. Pour protéger l’environnement, “il faut donner la priorité à la sobriété”.- “Frémissements” -Dans tous les cas, le mouvement de réouverture n’en est qu’à des “frémissements”, tempère Catherine Lagneau. La PDG du BRGM observe qu’il n’y a qu’une demi-douzaine de permis exclusifs de recherche déposés pour le sous-sol métropolitain.Mais le poids de l’histoire est là: “la France a été un grand pays minier, certains territoires s’en souviennent et c’est une activité qui a apporté beaucoup de richesses”, dit-elle à l’AFP.D’autant que “l’exploitation d’aujourd’hui n’est pas du tout celle d’hier”, avec des groupes “très attentifs aux impacts environnementaux”.A Varangéville, Marc Regneri, mineur de 51 ans, fils, petit-fils et arrière-petit-fils de mineurs, parle d’un métier “merveilleux”, “une belle aventure humaine et technique” dans laquelle “il faut rester humble face aux difficultés”.Mais il note une autre difficulté: avec la quasi extinction de l’activité, aujourd’hui “très peu de personnes connaissent ce métier, il reste un gros travail à faire” pour former de nouveaux mineurs.

Turbulences dans le nuage : l’UE pourrait durcir la régulation des géants du cloud

Secousses à venir dans le cloud? L’Europe pourrait soumettre les deux plus gros opérateurs mondiaux, Amazon et Microsoft, à des règles renforcées, et réfléchit à muscler son arsenal pour mieux contrôler ce secteur crucial pour toute l’économie, comme l’ont montré des pannes retentissantes.La vice-présidente de la Commission europénne chargée du Numérique, Henna Virkkunen, a annoncé lors d’une conférence à Berlin l’ouverture de deux enquêtes qui visent à établir si Amazon Web Services et Microsoft Azure, numéros un et deux du secteur, doivent être soumisses aux obligations du règlement européen sur les marchés numériques (DMA).Le DMA est une loi emblématique entrée en vigueur l’an dernier et qui vise à mettre fin aux abus de position dominante des géants technologiques, via des règles et des contrôles renforcés.Texte phare de l’arsenal juridique européen en matière de numérique, il prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 10% du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise en cas d’infraction, et même 20% en cas de récidive.Le cloud, réseau mondial de serveurs, de base de données et de logiciels connectés, est devenu l’épine dorsale de l’informatique mondiale sur laquelle repose une très large part de l’économie et de services du quotidien.Au niveau mondial, ce marché est dominé par un trio de géants Américains : Amazon Web Services (AWS) détenait 30% des parts au deuxième trimestre 2025, suivi par Microsoft Azure (20%) et Google Cloud (13%), selon le cabinet Synergy Research Group.Cette forte concentration, ainsi que plusieurs pannes majeures qui ont démontré ces derniers mois la vulnérabilité des clients en cas de dysfonctionnement de ces plateformes, nourrissent des appels à une plus forte régulation du secteur en Europe.- Pannes majeures -En octobre, AWS et Microsoft avaient subi coup sur coup des pannes mondiales qui avaient bloqué ou perturbé l’activité d’une longue liste d’entreprises et applications, illustrant la dépendance mondiale à l’égard des infrastructures et des programmes déployés par les géants américains.La Commission s’est donnée douze mois pour conclure ses enquêtes. Les deux groupes, eux, espèrent bien que leurs services cloud pourront échapper à ces contraintes supplémentaires, qu’ils jugent contreproductives pour leurs clients. Selon un porte-parole d’AWS, l’enquête de la Commission devrait démontrer “que le secteur de l’informatique à distance est extrêmement dynamique, offrant aux entreprises un vaste choix, des innovations sans précédent et des coûts réduits”, et que soumettre des opérateurs de cloud au DMA risquerait “de brider le progrès et de faire grimper les coûts pour les entreprises européennes”.Microsoft est “prêt à contribuer à l’enquête de la Commission européenne”, a souligné de son côté le groupe de Redmond, tout en assurant lui aussi que le secteur est déjà “innovant, hautement compétitif et un accélérateur de croissance pour toute l’économie”. Amazon et Microsoft sont déjà soumis au DMA au titre d’autres activités, Amazon Marketplace (service qui permet à des vendeurs tiers de proposer leurs produits sur Amazon) et le réseau professionnel LinkedIn.En outre, la Commission a ouvert mardi une troisième enquête pour voir si les règles du DMA suffiraient à réguler efficacement les acteurs du cloud, ou s’il est nécessaire de les adapter pour tenir compte des spécificités du secteur.Par ailleurs, elle a justifié l’exclusion de Google Cloud du champ de ses investigations en invoquant sa part de marché réduite en Europe.”Notre analyse préliminaire montre que Google joue un rôle moins important sur notre marché que les deux autres groupes sur lesquels nous enquêtons”, a expliqué à la presse Thomas Regnier, porte-parole chargé des questions numériques.