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Smartphones: Londres veut pousser Google et Apple à ouvrir davantage leurs plateformes

L’autorité britannique de la concurrence (CMA) a estimé mercredi que la position dominante des écosystèmes d’Apple et Google sur les smartphones et tablettes justifiait de leur appliquer un cadre plus strict, qui pourrait les contraindre à ouvrir leurs plateformes.”Apple et Google disposent tous deux d’un pouvoir de marché substantiel et bien ancré, ainsi que d’une position d’importance stratégique sur leurs plateformes mobiles respectives”, explique dans un communiqué la CMA, qui dit attribuer aux deux entreprises le statut de “sociétés stratégiques” sur le marché.La désignation des deux géants “n’entraîne aucune exigence immédiate”, mais elle permettra dans un second temps à la CMA “d’envisager des interventions proportionnées et ciblées afin de garantir (…) une concurrence effective” et que les utilisateurs soient “traités équitablement”, ajoute le régulateur.Google a immédiatement dénoncé une décision “décevante, disproportionnée et injustifiée”, estimant que, contrairement à Apple, son système d’exploitation pour smartphones, Android, favorise la concurrence, selon des propos d’Oliver Bethell, son directeur de la concurrence, transmis à l’AFP.”N’importe qui, y compris nos concurrents, peut personnaliser et créer des appareils gratuitement avec le système d’exploitation open source Android”, insiste-t-il. Il fait aussi valoir que Google autorise déjà le téléchargement d’applications sur des plateformes tierces.- “Concurrence féroce” -Apple estime de son côté “faire face à une concurrence féroce” sur tous ses marchés et dit “travailler sans relâche pour créer les meilleurs produits, services et expériences utilisateur”, selon un porte-parole.La décision de la CMA s’inscrit dans le cadre d’un nouveau régime britannique entré en vigueur en janvier, qui s’inspire du Règlement européen sur les marchés numériques (“Digital Markets Act”, DMA), que doivent respecter dans l’UE une poignée de géants des technologies dont Apple, Google et Meta, et qui vise à mettre un terme à leurs abus de position dominante.”Nous exhortons le Royaume-Uni à ne pas suivre la même voie” que l’Europe, a ajouté la marque à la Pomme, estimant que les règles de l’UE réduisent “la protection de la vie privée et la sécurité des appareils”, retardent l’accès aux nouvelles fonctionnalités et dégradent l’expérience des utilisateurs.La CMA avait ouvert une enquête fin-janvier sur les écosystèmes mobiles d’Apple et de Google, notamment leurs systèmes d’exploitation (iOS et Android) et leurs magasins d’applications, qui s’arrogent la quasi-totalité du marché, appelant à “davantage de concurrence et un choix accru”.Le régulateur recommandait d’offrir aux utilisateurs de ne plus passer par les boutiques d’applications officielles pour leurs achats, par exemple les abonnements aux sites de streaming, afin d’éviter certaines commissions.Il demandait aussi plus de transparence dans la façon dont les plateformes évaluent les applications.- Situation “incertaine” -Visant spécifiquement Apple, le régulateur disait également vouloir donner aux développeurs d’applications un meilleur accès “aux fonctionnalités clés” de ses appareils et limiter les blocages qu’il constate aujourd’hui sur les portefeuilles numériques.Selon Google, la situation est encore “incertaine” car il reste à savoir quelles mesures seront effectivement prises par la CMA en vertu de ce nouveau statut.Le géant californien avait déjà été désigné, il y a une dizaine de jours, “société stratégique” sur le marché de la recherche en ligne, en raison de la domination de son moteur de recherche.La CMA avait précisé que l’assistant d’intelligence artificielle (IA) de Google, Gemini, ne fait pour l’instant pas partie du cadre de cette désignation.Mais l’annonce avait, déjà, suscité le courroux du groupe de Mountain View, estimant que cela “freinerait l’innovation et la croissance au Royaume-Uni”.Google emploie plus de 7.000 personnes dans le pays, où Apple dispose pour sa part de quelque 8.000 salariés.

La Fondation 30 millions d’amis doit dépenser davantage, selon la Cour des comptes

La Cour des comptes a étrillé mercredi dans un rapport la gestion budgétaire de la Fondation 30 millions d’amis et fait peser la menace d’une suspension de l’avantage fiscal dont bénéficie l’association de protection des animaux.L’instance chargée de s’assurer du bon emploi de l’argent public pointe une “thésaurisation excessive” des ressources après avoir épluché les comptes 2019-2023 de la Fondation 30 millions d’amis, association reconnue d’utilité publique qui bénéficie de dons et donc d’avantages fiscaux.Si au départ l’association créée en 1981 et transformée en fondation en 1995 évoluait de manière modeste, elle a gagné en notoriété et n’a cessé depuis d’engranger des dons. “La fondation dispose désormais d’une assise financière considérable”, affirme la Cour des comptes, citant un bilan de 135 millions d’euros en 2023, notamment alimenté par 39 millions de dons. “Ses réserves mobilisables atteignent près de 86 millions d’euros soit 4,5 années de charges d’exploitation. Une telle thésaurisation, difficilement justifiable pour une fondation financée par la générosité du public et bénéficiant d’avantages fiscaux, ne peut perdurer”, poursuit l’instance. La Cour estime ainsi que “son activité” est “modeste au regard de ses moyens”.Elle regrette que le manque de transparence financière “ne permet pas aux donateurs de disposer d’une image fidèle de l’utilisation de leur générosité”.Parmi les recommandations de la Cour des comptes, qui doivent être mises en place avant la fin du premier semestre 2026: le renforcement des compétences professionnelles des salariés, un contrôle interne structuré sur le recours aux prestataires, un plan stratégique, des programmations notamment sur le budget et l’immobilier.”Faute de se mettre en capacité d’employer ces fonds efficacement, la fondation s’exposerait à devoir réduire sa collecte”, menace la Cour des comptes qui évoque dans son rapport “l’hypothèse d’une déclaration de non-conformité”, soit la suspension de l’avantage fiscal dont bénéficie la fondation. L’association a reconnu mercredi, après la parution du rapport, que sa “progression spectaculaire” lui commandait “d’adapter sa gouvernance, son organisation […] et ses investissements dans de nouveaux projets”.Elle a estimé être “pleinement engagée” pour “assurer la croissance de ses actions en proportion de celle de ses ressources”.”Les recommandations de la Cour des comptes sont d’ores et déjà prises en compte”, a-t-elle avancé.La Fondation 30 millions d’amis (à l’origine “Association de défense des animaux de compagnie”) a été créée dans le sillage de l’émission de télévision éponyme diffusée à partir de 1976, initialement pour recueillir les dons spontanés des téléspectateurs.Au-delà de la sensibilisation, son rôle a progressivement muté vers le sauvetage des animaux maltraités. Elle gère deux refuges et aide financièrement environ 215 refuges pour l’accueil des chiens et chats et 15 refuges pour l’accueil d’équidés. 

Wall Street digère une nouvelle salve de résultats

La Bourse de New York évolue sur une note prudente mercredi, s’accordant le temps d’analyser les performances financières d’une multitude d’entreprises, dans un contexte commercial toujours incertain, en particulier entre les Etats-Unis et la Chine.Vers 14H10 GMT, le Dow Jones reculait de 0,05%, au lendemain d’un record en clôture, tandis que le Nasdaq lâchait 0,21% et l’indice élargi S&P 500 était stable (-0,01%).”Les résultats d’entreprises sont vraiment centraux (…) c’est ce qui a stimulé les marchés” ces dernières semaines en l’absence de données économiques d’ampleur, relève auprès de l’AFP Victoria Fernandez, de Crossmark Global Investments.Dans leur ensemble, ces publications financières se sont révèlées jusqu’à présent “meilleurs qu’attendu”, ce qui a permis “au marché de continuer à afficher un sentiment de prise de risque”, ajoute l’analyste.Patrick O’Hare, de Briefing.com, note une forme de “léthargie” en début de séance mercredi.Les indices “sont freinés par la réaction décevante” aux résultats de Netflix, qui accroit “les inquiétudes persistantes en matière de valorisation” des plus grosses capitalisations boursières, assure M. O’Hare.Le géant du streaming a dégagé au troisième trimestre un bénéfice de 2,5 milliards de dollars, soit nettement moins qu’anticipé, en raison d’un litige fiscal au Brésil.Ce coup de frein à sa rentabilité insolente fait chuter son titre: vers 14H05 GMT, il perdait 8,57% à 1,135 dollar, au plus bas depuis mai.Sur un an, le prix de son action a toutefois grimpé de plus de 50%.En parallèle, les investisseurs continuent à scruter les évolutions de la politique commerciale américaine. Le président américain Donald Trump a affirmé mardi s’attendre à conclure un “bon” accord commercial avec Pékin lors d’un sommet des pays de l’Asie-Pacifique la semaine prochaine, mais a averti que la rencontre prévue avec son homologue chinois Xi Jinping pourrait ne pas se produire.Le durcissement, temporaire, du ton du responsable républicain à l’égard de son homologue chinois avait mis un coup d’arrêt à la course aux records de la place américaine début octobre.Côté indicateurs, Wall Street attend avec impatience la publication, vendredi, de l’indice d’inflation CPI pour septembre, première donnée économique d’importance partagée par les autorités américaines en pleine paralysie budgétaire.”L’absence de données n’est jamais une bonne chose (…) alors que le marché se trouve actuellement dans une position où il tente de déterminer si l’économie est en train de ralentir ou non”, note Victoria Fernandez.Le CPI pourrait donner de premiers indices, partiels, sur l’état de santé de l’économie américaine et la direction que suivra la banque centrale du pays (Fed) quant à sa politique de taux.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se tendait légèrement vers 14H05 GMT, à 3,97% contre 3,96% mardi en clôture.Au tableau des valeurs, le géant américain du jouet Mattel (-3,29% à 18,20 dollars) souffrait de résultats trimestriels en baisse et inférieurs aux attentes, affectés par un décalage des commandes du commerce de détail.L’entreprise a toutefois confirmé ses prévisions annuelles.Le spécialiste de la viande végétale Beyond Meat (+67,89% à 6,07 dollars) s’envolait pour la deuxième séance consécutive, après avoir conclu un partenariat de distribution avec le géant américain des hypermarchés Walmart.Beyond Meat est aussi soutenu par le mouvement des “meme stocks”, des achats massifs de petits porteurs. Le fabricant de beignets Krispy Kreme (+24,35% à 4,61 dollars) profitait aussi de ce dynamisme.

Pour les Argentins endettés, acheter, revendre: objectif boucler le mois

Dans des déballages de rue toujours plus vastes, sur les réseaux sociaux, à leurs voisins, ils vendent, achètent, revendent. Pour générer une mini-marge, tenir jusqu’à la fin de mois. Dans l’Argentine de Javier Milei à la veille de législatives, austérité et endettement intensifient les stratégies de résilience.Sur 20 pâtés de maisons, presque deux kilomètres, s’étire la “feria” de Villa Fiorito, faubourg populaire du grand Buenos Aires. Foire informelle, où dimanche s’entassent sur des couvertures à même le sol, des inventaires improbables: de vieux bacs à glaçons, un thermos sans bouchon, un pantalon, des revues, de l’électroménager délabré, des produits vaisselle… Tout est bon, explique une de ces “manteras” (de “manta”, couverture), Gladys Gutierrez, 46 ans, qui étale produits de toilette, savons, lotions, vêtements… Et raconte le jonglage permanent aux petites affaires, à même la foire, sous le regard de Diego Maradona, l’idole née dans le quartier et dont les fresques recouvrent les murs.”Si je vois quelque chose bon marché, je l’achète et je le revends, et la plupart des voisins font pareil. Ils achètent, revendent, ainsi de suite, pour gagner un sou de plus”.Martin Gonzalez, “cartonero”, ramasseur-récupérateur, dit aller régulièrement à la capitale aux riches poubelles, à 20 kilomètres, “pour récupérer des choses, qu’on ramène ici et qu’on revend, pour le quotidien”.- Endettement record -Parfois “ça suffit pour le repas de midi, après il faut repartir chercher”, explique-t-il devant son stand éclectique: un tuyau, des carafes, un débouche-évier, des casques de chantier..”Les gens sont fatigués, en colère”, gémit Gladys Gutierrez. Dont le mari, maçon qualifié, est sans travail “depuis un bon moment”.Plus de 200.000 emplois, entre public et privé, ont été perdus au cours des deux ans d’austérité budgétaire du président, l’ultralibéral Javier Milei, avec le secteur de la construction en première ligne, via le gel de chantiers publics.Ces pertes d’emploi, une activité économique anémiée, ont empêché une majorité d’Argentins de ressentir les bienfaits d’une inflation maîtrisée. A fortiori dans un pays où plus de 40% l’emploi est informel. Comme en grande partie ici, à Villa Fiorito,  Selon un rapport de la Banque centrale, le taux de défaillance financière des ménages a augmenté en août pour le dixième mois consécutif, pour atteindre 6,6% du total des crédits, record depuis la création de cet indice en 2008.Ici, “des gens s’endettent pour manger, dans le meilleur des cas s’endettent pour monter un petit négoce, mais à des taux exorbitants”, explique Matias Mora, politologue lui-même originaire de Villa Fiorito. Où peu ont accès au crédit, donc dépendent de prêteurs informels, appliquant des intérêts jusqu’à 40%, 50%.- Ecosystème de survie -Javier Milei se targue d’avoir fait baisser la pauvreté en 12 mois, en partie grâce à l’inflation jugulée, et un effort soutenu sur les allocations aux plus pauvres. Mais à Fiorito, fief péroniste (opposition de centre-gauche), il n’a guère à attendre des législatives de mi-mandat dimanche: en 2023 à la présidentielle, il y avait obtenu un pâle 27% (55,7% au niveau national). Néanmoins, l’endettement, le pluri-emplois contraint, les ventes informelles, n’ont nullement commencé avec le gouvernement Milei, souligne M. Mora. Par contre, avec lui, ils se sont “approfondis et aggravés”.Selon une étude en mai du cabinet privé IETSE, 91% des ménages argentins étaient endettés: des dettes contractées, à plus de 85%, en 2024 ou 2025. “Cela me rappelle beaucoup 2001”, dit Juana Sena, 71 ans, en référence aux heures de la grande crise financière de 2001, qui mena à une explosion sociale (39 morts): “Aux coins de rue, on voit sur des tables des gens vendre des pâtisseries ou pains faits maison, on voit des vêtements à vendre, exposés aux fenêtres”.En plus de ces ventes de rue, relève Matias Mora, se développe tout un monde de “manteros numériques”, où des milliers de participants, répartis par zones, vendent une poussette, un meuble, un plat maison… Dans l’urgence, le plus souvent. “A ce prix-là, parce que j’ai besoin de l’argent aujourd’hui. Merci d’écrire en privé”, indiquait une annonce cette semaine.”C’est un nouvel écosystème (…) une logique de survie”, estime M. Mora. “Les gens se débrouillent” et font preuve d’ingéniosité pour joindre les deux bouts, mais “au détriment de la santé mentale, de la santé physique, en s’épuisant”.

Au Portugal, un paradis côtier accaparé par les plus fortunés

Au-dessus des pinèdes et des dunes qui longent des kilomètres de plages quasi-désertes de ce coin du sud-ouest du Portugal, des grues s’élèvent des chantiers de construction de complexes hôteliers de luxe, illustrant la transformation de cette région de Comporta en un nouveau refuge idyllique pour célébrités et touristes fortunés.A une heure de route au sud de Lisbonne, ce lieu de villégiature séduit notamment des personnalités “people” telles que l’actrice Nicole Kidman ou la princesse Caroline de Monaco, au point d’être désormais surnommée “la nouvelle Riviera portugaise” et comparée aux Hamptons, la côte huppée située près de New York.Symbole du “luxe décontracté”, Comporta attire “une clientèle fortunée en quête de nature, de discrétion, de bien-être”, résume le cabinet Knight Frank dans un récent rapport.La destination figure parmi les cinq marchés résidentiels de luxe les plus recherchés au monde, selon un classement publié fin septembre par ce cabinet international de conseil immobilier.Parmi les premières personnalités internationales à découvrir son charme, le créateur français Christian Louboutin, connu pour ses chaussures à semelle rouge, y a même ouvert son propre hôtel.L’établissement se dresse au cœur du Melides, un petit village rural avec ses ruelles écrasées par le soleil, ses cheminées blanches et ses maisons blanchies à la chaux avec leurs portes et fenêtres encadrées de bleu.La princesse Eugénie, nièce du roi Charles III d’Angleterre, partage son temps entre Londres et le Portugal, attirée, dit-elle, par la simplicité du lieu: “Je peux aller au supermarché en tenue de sport, les cheveux en bataille, et personne ne s’en soucie”, confiait-elle en 2023 dans le podcast Table and Manners.- “Huit méga-projets” -Mais pour certains habitants de la région et les défenseurs de l’environnement, l’envers du décor est plus inquiétant.”Nous avons cartographié huit méga-projets, chacun couvrant des centaines d’hectares”, alerte Rebeca Mateus, une biologiste membre de l’association “Dunas Livres” (Dunes libres), qui dénonce notamment la consommation élevée d’eau dans une région chroniquement menacée par la sécheresse.L’association s’inquiète également des “dégâts irréversibles” sur les dunes, un habitat fragile et lent à se régénérer, explique à l’AFP Catarina Rosa, membre du même collectif.La transformation de la région remonte à l’effondrement d’une dynastie de banquiers portugais, les Espirito Santo, dans la foulée de la crise de la dette de 2011.Cette famille était jusqu’alors la seule propriétaire de la “Herdade de Comporta”, un domaine agricole de plus de 12.000 hectares.Après la faillite de Banco Espirito Santo, ses propriétaires ont vendu de vastes parcelles du domaine à des promoteurs immobiliers, qui ont multiplié les projets de résidences privées, complexes hôteliers et terrains de golf.Ces investissements sont portés par des groupes portugais comme celui de la famille Amorim, le groupe Vanguard Properties du Français Claude Berda ou encore la société américaine Discovery Land and Company.- “Sans plan ni respect” -Cette dernière développe notamment le projet Costa Terra Golf and Ocean Club, avec près de 300 villas de luxe.Pour la population locale, certains ont profité de cet engouement pour vendre leurs petites propriétés pour des montants irrésistibles, tandis que d’autres s’inquiètent d’une flambée des prix de l’immobilier qui bouleverse tout un mode de vie.”Une petite maison, qui valait 20.000 euros il y a vingt ans, en vaut aujourd’hui un million”, témoigne auprès de l’AFP Jacinto Ventura, agriculteur de 42 ans et président d’une association locale à Melides.Par ailleurs, les habitants se plaignent d’entraves croissantes à l’accès aux plages, censées être toutes publiques, et d’un coût de la vie qui augmente, notamment dans les petits commerces locaux.Et alors que certains se résignent à quitter la région, d’autres tentent de résister, comme Belinda Sobral, une ancienne ingénieure de 42 ans qui a repris la taverne de ses grands-parents dans un petit village un peu plus à l’intérieur des terres, dans la commune de Grândola.”Le tourisme, ce n’est pas le problème, c’est la façon dont cela a été fait: trop vite, sans plan ni respect des gens d’ici”, déplore cette mère de deux enfants.”Je veux préserver l’identité du lieu”, dit-elle. “Sans mémoire, Comporta deviendra une autre Ibiza, une station balnéaire comme tant d’autres.”

Vapotage: les vendeurs en ligne craignent “la cessation d’activité”

Les sites de vente de liquide pour cigarettes électroniques comme Le Petit Vapoteur, qui est l’un des principaux en Europe, craignent de mettre la clé sous la porte si la mesure d’interdiction de vente en ligne prévue par le gouvernement français est adoptée dans le budget 2026.”S’il décide de nous priver de 70% de nos ventes, c’est la cessation de notre activité et 600 emplois pourraient disparaître”, redoute Morgan Laisné du site Le Petit Vapoteur, basé en Normandie et qui a réalisé en France 95% des 154 millions d’euros de son chiffre d’affaires en 2024.Le projet de budget du gouvernement prévoit une taxe de 30 à 50 centimes par flacon de 10 millilitres (ml), vendu généralement entre 5 et 7 euros.Cette taxe hérisse les professionnels, mais beaucoup moins que les mesures qui l’accompagnent. Car dans son projet de budget, le gouvernement envisage également de soumettre les boutiques de vapotage à l’obtention d’un agrément similaire à celui des buralistes, interdisant par exemple la proximité avec des écoles.Surtout, la vente à distance aux particuliers, à l’origine d’un bon quart des ventes dans la filière selon les professionnels, sera entièrement interdite.”On avait vu venir la taxe” déjà envisagée par l’ex-Premier ministre François Bayrou, mais “ces autres mesures, ça a été un choc”, s’alarme auprès de l’AFP Morgan Laisné.- 3.000 emplois menacés -Pour Le Petit Vapoteur, même ses 111 magasins physiques ouverts en France, où ont lieu un tiers des ventes de la société, sont menacés, car ils sont “très dépendants de l’activité en ligne”, selon Morgan Laisné.Tout comme la ligne de production de liquides de vapotage installée à Cherbourg (Manche) par l’entreprise, “qui sera surdimensionnée sans la vente en ligne.”Interrogée par l’AFP, la Fivape, fédération du secteur, estime que 3.000 emplois dans la vente en ligne “disparaîtraient instantanément”. Elle a lancé une pétition auprès des usagers, qui a déjà récolté 120.000 signataires – dont l’unicité n’est vérifiée que par le biais de leur adresse e-mail. Plus qu’une mesure de santé publique, les professionnels estiment que l’interdiction de la vente en ligne a été pensée avant tout pour simplifier la collecte de la taxe.Pour Morgan Laisné, “les douanes ont voulu répliquer le système des buralistes et de la taxe sur le tabac. Et comme en ligne, on ne sait pas trop ce que c’est, on l’interdit.” Ce que Bercy conteste. “Ce sont des mesures de santé publique, qui convergent avec les règles applicables au tabac”, a indiqué à l’AFP le cabinet de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.Pour le cabinet de la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, “la mesure cherche à réduire l’exposition et l’accessibilité des produits de vapotage, surtout chez les jeunes, tout en renforçant la sécurité sanitaire et la traçabilité”, notamment pour éviter les produits “non conformes”, a-t-il indiqué à l’AFP.- Les produits sans nicotine taxés aussi  -Morgan Laisné estime, lui, que ces mesures seraient “une catastrophe pour la santé publique”, assurant que le vapotage a contribué aux 4 millions de fumeurs quotidiens en moins depuis 10 ans, un chiffre publié mi-octobre par Santé publique France.Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) n’est pas d’accord.”Ces produits rendent très dépendants, leur marketing cible particulièrement les jeunes”, estime Emmanuelle Béguinot, directrice de l’association antitabac, qui juge “important un meilleur contrôle via l’interdiction de tout ce qui touche à la vente en ligne.”Le projet de budget prévoit de taxer à 30 centimes d’euros les flacons de 10 ml de produit qui contiennent moins de 15 mg/ml de nicotine, y compris ceux qui n’en contiennent pas du tout, “des produits qui font que vous mettez le pied à l’étrier,” selon Emmanuelle Béguinot.Pour les produits avec plus de 15 mg/ml de nicotine, la taxe est portée à 50 centimes d’euros le flacon de 10 ml.Un amendement de députés LR supprimant la taxe mais pas l’interdiction de la vente en ligne a été adopté mercredi en commission des Finances.Cette modification ne présage rien du texte final, puisque l’hémycicle examinera à partir de vendredi le projet de budget dans sa copie originale.En séance plénière, l’Assemblée nationale pourra éventuellement adopter ou non d’autres amendements, comme ceux proposés par des députés LFI, UDR et même du camp macroniste qui suppriment l’interdiction de vente en ligne.

La Fondation 30 millions d’amis gère mal ses finances, selon la Cour des comptes

La Cour des comptes a étrillé mercredi dans un rapport la gestion budgétaire de la Fondation 30 millions d’amis et fait peser la menace d’une suspension de l’avantage fiscal dont bénéficie l’association de protection des animaux.L’instance chargée de s’assurer du bon emploi de l’argent public pointe une “thésaurisation excessive” des ressources après avoir épluché les comptes 2019-2023 de la Fondation 30 millions d’amis, association reconnue d’utilité publique qui bénéficie de dons et donc d’avantages fiscaux. Si au départ l’association créée en 1981 et transformée en fondation en 1995 évoluait de manière modeste, elle a gagné en notoriété et n’a cessé depuis d’engranger des dons. “La fondation dispose désormais d’une assise financière considérable”, affirme la Cour des comptes, citant un bilan de 135 millions d’euros en 2023, notamment alimenté par 39 millions de dons. “Ses réserves mobilisables atteignent près de 86 millions d’euros soit 4,5 années de charges d’exploitation. Une telle thésaurisation, difficilement justifiable pour une fondation financée par la générosité du public et bénéficiant d’avantages fiscaux, ne peut perdurer”, poursuit l’instance.  La Cour estime ainsi que “son activité” est “modeste au regard de ses moyens”.Elle regrette que le manque de transparence financière “ne permet pas aux donateurs de disposer d’une image fidèle de l’utilisation de leur générosité”.Parmi les recommandations de la Cour des comptes, qui doivent être mises en place avant la fin du premier semestre 2026 : le renforcement des compétences professionnelles des salariés, un contrôle interne structuré sur le recours aux prestataires, un plan stratégique, des programmations notamment sur le budget et l’immobilier. “Faute de se mettre en capacité d’employer ces fonds efficacement, la fondation s’exposerait à devoir réduire sa collecte”, menace la Cour des comptes qui évoque dans son rapport “l’hypothèse d’une déclaration de non-conformité”, soit la suspension de l’avantage fiscal dont bénéficie la fondation. La Fondation 30 millions d’amis (à l’origine “Association de défense des animaux de compagnie”) a été créée dans le sillage de l’émission de télévision éponyme diffusée à partir de 1976, initialement pour recueillir les dons spontanés des téléspectateurs.Au-delà de la sensibilisation, son rôle a progressivement muté vers le sauvetage des animaux maltraités. La Fondation gère deux refuges et aide financièrement environ 215 refuges pour l’accueil des chiens et chats et 15 refuges pour l’accueil d’équidés. 

Tabac consommé en France: 4,3 milliards d’euros en moyenne ont échappé à la fiscalité en 2023

La part du tabac consommé en France métropolitaine qui échappe à la fiscalité nationale (TAFE) représente un manque à gagner fiscal de 4,3 milliards d’euros en moyenne en 2023, indique une étude des douanes publiée mercredi.Selon cette étude, en moyenne 17,7% du tabac consommé en 2023 n’a pas été acheté chez un buraliste français, soit 8.081 tonnes, sur 45.755 tonnes au total.Pour obtenir ce chiffre, le rapport a calculé la différence entre “les volumes de tabac effectivement consommés selon les déclarations des fumeurs” en 2023 et “ceux livrés officiellement” aux buralistes de chaque département. Le manque à gagner fiscal s’explique par “une importance certaine des achats transfrontaliers” dans des “pays où le tabac est moins cher”, des achats qui représentent environ 80% du TAFE, soit 6.863 tonnes.L’évolution des livraisons de tabac entre 2016 et 2023 diffère entre les départements frontaliers, qui “ont vu les volumes de tabac livrés chuter de plus de 45%”, et non-frontaliers dont certains “n’ont connu qu’une baisse inférieure à 25%”, précise cette étude.”C’est un jeu de concurrence fiscale à l’échelle européenne”, analyse auprès de l’AFP Christian Ben Lakhdar, coauteur du rapport. “En France, nous avons des mesures agressives de lutte contre le tabac donc nous augmentons nos prix plus vite que les pays frontaliers qui eux bénéficient” dans leur fiscalité de cette hausse des prix en France, ajoute-t-il.Les 20% restants du TAFE se partagent entre les achats à l’étranger hors pays transfrontaliers (275 tonnes de tabac), les achats en duty-free (777 tonnes) et les achats auprès de vendeurs à la sauvette (366 tonnes).Le rapport s’est aussi concentré sur le profil des fumeurs qui déclarent ne pas acheter leur tabac chez les buralistes français: ils sont en majorité “jeunes, en couple sans enfant”, vivent “à Paris ou dans un département frontalier” et “ont une consommation importante”.En revanche, “le niveau de revenu, le niveau de diplôme ainsi que la situation professionnelle” ne sont pas significatifs.La motivation première d’un achat de tabac à l’étranger demeure le prix, pour 74% des répondants: un paquet de cigarettes coûte entre 12 et 13 euros en France.

Trains de nuit, TGV: Jean Castex convainc le Parlement pour piloter la SNCF

Relance des trains de nuit, développement du TGV, modernisation du réseau… Se dépeignant en usager amoureux des trains, Jean Castex a obtenu mercredi le feu vert du Parlement pour prendre la tête de la SNCF, où il devra résoudre une équation financière et technique délicate.Choisi fin septembre par Emmanuel Macron pour succéder au cheminot de carrière Jean-Pierre Farandou, depuis nommé au gouvernement, l’ex-Premier ministre et actuel patron de la RATP a souligné devant les députés mercredi le besoin massif d’investissement pour maintenir et développer le réseau ferré vieillissant, bousculé par l’arrivée de la concurrence et les conséquences du réchauffement climatique.M. Castex a salué les déclarations du Premier ministre Sébastien Lecornu qui, dans sa déclaration de politique générale, a maintenu à l’agenda du gouvernement le projet de loi-cadre issu de la conférence Ambition France Transports pilotée par le gouvernement Bayrou, qui prévoit “une affectation de ressources au secteur ferroviaire”.”Les défis sont nombreux: il y a le fameux mur d’investissement pour moderniser le réseau, la montagne de l’ouverture à la concurrence et le choc de la transition écologique”, a-t-il résumé, évoquant aussi le “choc capacitaire”. “Aujourd’hui on ne peut pas prendre tout le monde dans les trains car on manque d’offre”, a-t-il expliqué.Sa candidature a recueilli au total 60 votes favorables sur 83 votants dans les commissions du Développement durable des deux assemblées (34 à l’Assemblée nationale et 26 au Sénat, avec 5 votes contre à l’Assemblée et 2 au Sénat ainsi que 10 abstentions à l’Assemblée et 6 au Sénat). – “Faire groupe” -Sans détailler sa feuille de route, M. Castex a décliné quelques slogans: “plus de trains, et mieux de trains”, “attirer plus de gens dans les trains”, “gagner la bataille des infrastructures pour moderniser le réseau”. Confronté à l’arrivée d’une concurrence sur les lignes à grande vitesse du sud de la France, en particulier avec la compagnie italienne Trenitalia ou des projets privés français en cours de développement, qui ont conduit la filiale SNCF Voyageurs à lancer une profonde réorganisation interne, l’ex-Premier ministre a insisté sur la nécessité de “faire groupe” face au morcellement et à la perte d’identité que risque le groupe SNCF dans ses réorganisations. “Ça va beaucoup me mobiliser”, a-t-il dit.Concernant le besoin d’investissement pour améliorer le réseau et la signalisation, l’Etat devra mettre la main à la poche en attendant l’arrivée, après 2032, d’une contribution du secteur autoroutier. Mais “ce ne sont pas des dépenses à fonds perdus”, a-t-il promis, car “si on ne fait rien”, les perturbations “vont s’accroître” et le réseau “va se dégrader”.”Pour la régénération du réseau, (…) on passe d’un flux de 3 milliards d’euros par an à quatre et demi. L’entreprise publique, je vous le confirme ce matin, y apportera sa part”, a-t-il déclaré. – “Augmenter le rôle” des usagers -Pour résoudre l’équation financière serrée, M. Castex compte sur sa méthode basée sur “le dialogue, l’écoute”, avec “la communauté cheminote, les territoires”, le gouvernement et les usagers, dont il compte “augmenter le rôle”.Amoureux des trains, l’ancien Premier ministre avait déjà postulé à la tête de la SNCF en 2019. M. Farandou, qui vient de rejoindre le gouvernement Lecornu comme ministre du Travail, lui avait alors été préféré.Comme devant le Sénat la semaine dernière, M. Castex a répété son intérêt pour les trains de nuit, dont il veut “améliorer au maximum la gestion et l’attractivité”, malgré les problèmes qu’ils rencontrent. Il a souligné qu’il allait “se battre pour le fret”.”Je ne sais pas si c’est faisable, mais j’ai lu qu’on pourrait expérimenter de faire circuler sur la LGV la nuit des trains de nuit, parce que les lignes traditionnelles sont impactées par les travaux” nocturnes, a-t-il relevé.Outre la fermeture annoncée du train de nuit Paris-Berlin, qui sera l’un de ses “premiers sujets”, M. Castex a aussi indiqué qu’un de ses premiers déplacements serait probablement consacré à la ligne sinistrée Paris-Clermont-Ferrand, qui cumule aléas, annulations, et retards, par manque d’investissement chronique depuis des années.

Trains de nuit, petites lignes: Jean Castex tente de séduire les députés

Relance des trains de nuit, développement du TGV, desserte des petites lignes: se dépeignant en usager amoureux des trains, Jean Castex, proposé pour prendre la tête de la SNCF, a tenté mercredi de convaincre les députés qu’il était le bon candidat pour résoudre une équation financière et technique délicate.Choisi fin septembre par Emmanuel Macron pour succéder à Jean-Pierre Farandou ensuite nommé au gouvernement, l’ex-Premier ministre et actuel patron de la RATP a souligné le besoin massif d’investissement pour maintenir et développer le réseau ferré français vieillissant, bousculé par l’arrivée de la concurrence sur les rails et les conséquences du réchauffement climatique.M. Castex a salué les déclarations du Premier ministre Sébastien Lecornu qui a maintenu à l’agenda du gouvernement (dans sa déclaration de politique générale) le projet de loi cadre “avec une affectation de ressources au secteur ferroviaire”.”Les défis sont nombreux: il y a le fameux mur d’investissement, la montagne de l’ouverture à la concurrence et le choc de la transition écologique”, a-t-il résumé, évoquant aussi le “choc capacitaire”. “Aujourd’hui on ne peut pas prendre tout le monde dans les trains car on manque d’offre”, a-t-il expliqué.- “Faire groupe” -Sans détailler sa feuille de route, M. Castex a décliné quelques slogans: “plus de trains, et mieux de trains”, “attirer plus de gens dans les trains”, “gagner la bataille des infrastructures pour moderniser le réseau”. Confronté à l’arrivée d’une concurrence sur les lignes à grande vitesse du sud de la France avec la compagnie italienne Trenitalia, la Renfe espagnole ou des projets franco-français en cours de développement, qui ont conduit la filiale SNCF Voyageurs à lancer une profonde réorganisation interne, l’ex-Premier ministre a insisté sur la nécessité de “faire groupe” face au morcellement et à la perte d’identité que risque le groupe SNCF dans ses réorganisations. “Ça va beaucoup me mobiliser”, a-t-il dit.Concernant le besoin d’investissement pour améliorer le réseau et la signalisation, l’Etat devra mettre la main à la poche en attendant l’arrivée, après 2032, d’une contribution du secteur autoroutier. Mais “ce ne sont pas des dépenses à fonds perdus”, a-t-il promis, car “si on ne fait rien”, les perturbations “vont s’accroître” et le réseau “va se dégrader”.”Pour la régénération du réseau, (…) on passe d’un flux de 3 milliards d’euros par an à quatre et demi. L’entreprise publique, je vous le confirme ce matin, y apportera sa part”, a-t-il déclaré. – “Augmenter le rôle” des usagers -Pour résoudre l’équation financière serrée, il compte sur sa méthode basée sur “le dialogue, l’écoute”, avec “la communauté cheminote, les territoires”, le gouvernement et les usagers, dont il compte “augmenter le rôle”.Amoureux des trains, M. Castex avait déjà postulé à la tête de la SNCF en 2019. M. Farandou, qui vient de rejoindre le gouvernement Lecornu comme ministre du Travail, lui avait alors été préféré.Comme devant le Sénat la semaine dernière, M. Castex a répété son intérêt pour les trains de nuit dont il veut “améliorer au maximum la gestion et l’attractivité” malgré les problèmes qu’ils rencontrent, et a souligné qu’il allait “se battre pour le fret”.”Je ne sais pas si c’est faisable, mais j’ai lu qu’on pourrait expérimenter de faire circuler sur la LGV la nuit des trains de nuit, parce que les lignes traditionnelles sont impactées par les travaux” durant la nuit, a-t-il dit.Outre la fermeture annoncée du Paris-Berlin de nuit qui sera un de ses “premiers sujets”, il a aussi indiqué qu’un de ses premiers déplacements serait probablement consacré à la ligne sinistrée Paris-Clermont-Ferrand, qui cumule aléas, annulations, et retards, par manque d’investissement chronique depuis des années.Pour que sa nomination soit validée par le Parlement, il suffit que les membres des commissions des deux chambres (Assemblée et Sénat combinés) soient moins de trois cinquièmes à s’y opposer. Le vote doit avoir lieu dans la foulée de l’audition.