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Le Livret A à la peine en mars

Le Livret A continue son début d’année poussif, plombé par la baisse de son taux annoncée mi-janvier, signant le pire mois de mars depuis neuf ans, selon les données publiées mercredi par la Caisse des dépôts (CDC).Les dépôts n’ont dépassé les retraits que de 400 millions d’euros sur le produit d’épargne réglementée préféré des Français le mois dernier, un niveau bas plus vu depuis 2016.Comme au mois de janvier, cette “collecte nette” est inférieure à celle du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), au plafond pourtant plus faible, comptabilisée à 610 millions d’euros en mars. Le total des deux produits collecté par les banques le mois dernier, 1,02 milliard d’euros, est aussi au plus bas depuis neuf ans, de même que le total de la collecte des deux livrets sur le trimestre (3,53 milliards d’euros, aussi près de trois fois moins que les 9,08 milliards d’euros du premier trimestre 2024).Les Livrets A et les LDDS sont plombés par la baisse du taux de rémunération annoncé mi-janvier et effectif depuis le 1er février, de 3% à 2,4%, et souffrent de la concurrence d’un autre produit d’épargne également à capital garanti: les fonds euros de l’assurance vie.Une nouvelle diminution du taux du Livret A, autour de 1,7%, est “probable le 1er août prochain”, a prévenu dans une note le président du Cercle de l’épargne Philippe Crevel.Les deux composantes du calcul de la formule de ce taux aussi valable pour le LDDS, l’inflation et un taux d’intérêt interbancaire dépendant de la Banque centrale européenne (BCE), sont tous deux en recul ces derniers mois.Les encours des Livrets A et des LDDS atteignent néanmoins des records au 31 mars: 444,2 milliards d’euros pour les premiers et 162,4 milliards d’euros pour les seconds, soit 606,6 milliards d’euros au total.Le livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux épargnants modestes, a également passé un mois de mars difficile.Il affiche en janvier une collecte nette faible, à 140 millions d’euros, pour un encours total de 82,8 milliards d’euros.Le groupe BPCE, rassemblant notamment les Banques populaires et les Caisses d’épargne, a par ailleurs débuté ce mois-ci la commercialisation d’un produit d’épargne concurrent, le plan d’épargne avenir climat (Peac).Il s’agit d’une première en France pour ce plan destiné à orienter l’épargne des moins de 21 ans vers le financement de la transition écologique.

ArcelorMittal envisage “environ 600” suppressions de postes dans sept sites du nord de la France

Le deuxième sidérurgiste mondial ArcelorMittal envisage de supprimer “environ 600 postes” dans sept sites industriels du nord de la France en raison de “la crise qui frappe l’industrie de l’acier en Europe”.”Le projet concerne les 7 sites d’ArcelorMittal France Nord: Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire” a indiqué la direction du groupe dans un bref communiqué envoyé mercredi à l’AFP à l’issue d’un Comité social et économique (CSE) au siège à Saint-Denis.Ces sept usines emploient au total quelque 7.100 salariés.”Cette décision difficile à prendre s’explique par un contexte global difficile depuis plusieurs années pour l’industrie de l’acier en Europe” a déclaré le nouveau directeur général d’ArcelorMittal France Bruno Ribo au cours d’un bref entretien téléphonique.Selon lui, deux tiers des sureffectifs touchent plutôt des postes de production, et un tiers des fonctions support.Ce qui donnerait quelque 400 suppressions de postes côté production, et 230 pour les fonctions support du nord de la France, a indiqué à l’AFP Jean-Marc Vecrin, représentant national de la CFDT.M. Ribo n’a pas indiqué s’il s’agirait de départs contraints ou non. “Il est trop tôt pour chiffrer le nombre de personnes concernées” par le plan d’économie, “il découlera d’un processus d’orientation-consultation qui commencera la semaine prochaine avec les organisations syndicales, il y aura notamment des opportunités de reclassement à l’intérieur du groupe” a-t-il dit.Aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, ArcelorMittal avait déjà annoncé en février qu’il envisageait la délocalisation de certaines de ses activités support (marketing, commercial, etc.) d’Europe vers l’Inde.Un deuxième CSE avait d’ailleurs lieu à ce sujet au siège européen du groupe à Luxembourg, mercredi également.Selon M. Ribo, ces annonces ne devraient pas remettre en cause les projets d’investissement massif du groupe dans la décarbonation du site de Dunkerque, dont l’annonce a pour le moment été suspendue en raison de la crise.”C’est la restauration de notre compétitivité qui doit nous aider à finaliser la décision d’investissement sur le projet” a-t-il dit à l’AFP, “mais nous attendons aussi des mesures concrètes de la Commission européenne suite à la présentation de son plan acier”. Pour la France, “c’est l’hécatombe”, a réagi auprès de l’AFP Gaétan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal à Dunkerque, qui a confirmé que “tous les sites” du nord du pays étaient concernés.”On ne va pas se laisser crever comme ça. On est dans le Nord, on est des métallos, on ne va pas se laisser faire”, a-t-il prévenu, indiquant être “en réunion de crise depuis le début de l’après-midi”.

Les marchés mondiaux soulagés avec les espoirs de désescalade des tensions commerciales

Les marchés mondiaux rebondissent mercredi, avec l’espoir d’une possible désescalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine après des propos plus rassurants du président américain.En Europe, la Bourse de Paris a terminé en forte hausse, de 2,13%, Francfort a grimpé de 3,14%, Londres de 0,90% et Milan de 1,42%.A Wall Street, vers 15H40 GMT, le Dow Jones gagnait 1,83%, l’indice Nasdaq s’envolait de 3,23% et l’indice élargi S&P 500 de 2,27%.”Il s’agit d’une journée de soulagement, c’est le terme du jour”, résume Amélie Derambure, gérante multi-actifs chez Amundi interrogée par l’AFP.”L’espoir d’un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance”, renchérit Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”. “Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il dit.Pékin a de son coté déclaré mercredi que “les portes du dialogue restent grandes ouvertes”.La réaction des marchés financiers ne s’est pas faite attendre. “Tous les types d’actifs à risque ont progressé, des indices mondiaux au Bitcoin”, résume Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Washington ne discute “pas encore” avec Pékin sur les droits de douane, a toutefois précisé mercredi le ministre américain des Finances, Scott Bessent.Accalmie entre Trump et la FedLe président des Etats-Unis a également déclaré qu’il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.”La possibilité de renvoyer Jerome Powell de la Réserve fédérale était vue par les marchés comme un signal extrêmement négatif”, explique Amélie Derambure. D’abord car “cela aurait été interprété comme une perte d’indépendance de la banque centrale”, mais aussi car “le marché considère que Powell fait un travail sensé et a une approche pragmatique” face à la politique commerciale erratique de Donald Trump.Le marché de la dette américaine salue ces déclarations. Il avait été fortement pénalisé ces dernières semaines par une perte de confiance des investisseurs, au point de pousser le président américain à reculer sur sa stratégie commerciale.Or, “compte tenu du niveau de dette des Etats-Unis et du niveau de déficit, il est vital que le marché ne montre pas de signes de tension marqués”, souligne Mme Derambure.Le taux d’intérêt de l’obligation d’Etat à dix ans, référence, reculait nettement, atteignant 4,34% vers 15H40 GMT, contre 4,40% la veille en clôture.Le dollar remonte, le pétrole méfiantLe billet vert s’apprécie à nouveau face à l’euro après avoir été “fortement sous pression” en raison d’une “forme de défiance sur les actifs américains largement malmenés par une politique économique qui apparait comme dangereuse aux marchés financiers”, souligne Amélie Derambure.Fawad Razaqzada note toutefois une réaction “plus modérée du billet vert”, qui suggère que “des inquiétudes économiques persistent”. “Les investisseurs devraient rester sur la réserve, ayant déjà vu par le passé des promesses non tenues” de Donald Trump.Le billet vert prenait 0,35% à 1,1381 dollar pour un euro vers 15H40 GMT.La méfiance des investisseurs se lit également dans les prix du pétrole, qui refluent après avoir évolué en hausse en début de séance européenne.Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,38% à 65,83 dollars, quand son équivalent américain, le WTI, cédait 2,60% à 62,01 dollars.L’or glisse de son sommetL’or, valeur refuge en temps de crise, recule “dans un contexte de regain d’appétit pour le risque” généralisé, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.Le revirement de Donald Trump dans sa politique commerciale “a relancé les actifs risqués, tandis que des prises de bénéfices ont provoqué un net recul du cours de l’or”, poursuit-il.L’once d’or perdait 2,94% à 3.280 dollars l’once vers 15H40 GMT, après avoir dépassé la veille les 3.500 dollars pour la première fois de son histoire.

Wall Street décolle après des propos rassurants sur la crise douanière

La Bourse de New York évolue en forte hausse mercredi, rassurée par l’espoir d’une possible désescalade des tensions commerciales entre Pékin et Washington, et par les propos conciliants de Donald Trump sur la Fed.Vers 15H15 GMT, le Dow Jones gagnait 2,36%, l’indice Nasdaq s’envolait de 3,93% et l’indice élargi S&P 500 de 2,86%.”Les marchés poussent un soupir de soulagement après les (derniers) commentaires,” de Donald Trump, résume auprès de l’AFP Karl Haeling, de LBBW.Le président américain a annoncé mardi une baisse “substantielle” des droits de douane de 145% avec la Chine, soulageant ainsi les marchés mondiaux effrayés par ses politiques agressives.Selon le Wall Street Journal, les droits de douane imposés à Pékin pourraient être ramenés dans une fourchette comprise entre 50 et 65%.Questionnée par l’AFP, la Maison Blanche n’a pas confirmé ces informations.”Lorsque des décisions sur les droits de douane seront prises, elles viendront directement du président. Tout le reste n’est que pure spéculation”, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la Maison Blanche.Pékin s’est dit ouvert à des discussions avec Washington sur les droits de douane mercredi, faisant naître l’espoir d’une possible désescalade des tensions commerciales entre les deux premières économies mondiales.Donald Trump a aussi déclaré qu’il “n’avait pas l’intention” de renvoyer le président de la banque centrale américaine (Fed), après que ses virulentes critiques contre Jerome Powell ont fait tanguer les marchés financiers.”Il y a très certainement un espoir que (M. Trump) ressente la pression des marchés (…) et qu’il soit donc en train d’adoucir son approche tarifaire” ainsi que “ses critiques à l’égard de la Fed”, la banque centrale américaine, analyse M. Haeling. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait, à 4,33% contre 4,40% mardi en clôture.L’indice de volatilité Vix, surnommé “indice de la peur”, qui mesure la nervosité des investisseurs sur le marché, chutait de plus de 9%.Toutefois, il faut encore s’attendre à de la volatilité sur le marché américain, selon M. Haeling.”Nous savons tous à quel point (Donald Trump) est imprévisible (…) sa rhétorique agressive pourrait revenir à tout moment”, explique l’analyste.Côté indicateurs, les ventes de maisons neuves ont dépassé les attentes le mois dernier aux Etats-Unis, selon des données officielles publiées mercredi: en mars, 724.000 ont été vendues en rythme annualisé, soit une augmentation de 7,4% sur un mois et de 6% sur un an.- Tesla s’envole -Ailleurs, à la cote, la grande majorité des secteurs évoluaient dans le vert, dont les capitalisations géantes de la place américaine, à l’image de Nvidia (+5,42%), Microsoft (+3,18%) ou Apple (3,49%).La saison des résultats d’entreprises bat toujours son plein. Le géant américain des véhicules électriques Tesla a publié mardi des résultats inférieurs aux attentes du marché, mis à mal par les conséquences de l’étroite collaboration de son patron Elon Musk avec l’administration Trump et par une gamme vieillissante.Mais Elon Musk a dit qu’il consacrerait à partir de mai beaucoup moins de temps à piloter la commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge) mise en place par le président américain pour réduire les dépenses fédérales.”Le fait que Musk ait indiqué (…) qu’il allait commencer à consacrer plus de temps à Tesla suscite un certain soulagement” de la place américaine, souligne M. Haeling. Le titre de Tesla s’envolait ainsi 8,65%.Le constructeur aéronautique américain Boeing prenait de la vitesse (+6,73%) après la publication de ses résultats. Le groupe a annoncé mercredi une perte nette moins creusée qu’attendu par les marchés au premier trimestre, profitant de la reprise des livraisons dans la branche commerciale pour laquelle il a confirmé ses objectifs de production.

Maltraitance animale: plainte de L214 contre un abattoir de la Loire

La préfecture de la Loire a annoncé mercredi qu’elle allait diligenter des investigations après le dépôt d’une plainte contre l’abattoir public de Charlieu (Loire) pour “cruauté envers les animaux” par l’association animaliste L214. L214 a dénoncé mercredi dans un communiqué des “conditions d’abattage déplorables des animaux” filmées par l’association dans cet abattoir, relevant de la “maltraitance animale” et de “graves non-conformités” selon elle.La plainte de l’association pour “cruauté, sévices graves et mauvais traitements”, a été enregistrée au tribunal de Roanne, près de Saint-Etienne, a confirmé ce dernier à l’AFP.”Les services de l’État dans la Loire diligenteront dans les prochains jours des investigations administratives approfondies”, a déclaré la préfecture, exprimant sa “vive préoccupation” face aux éléments transmis par l’association. Dans une série de vidéos “immersives” filmées entre “janvier et avril” et consultées par l’AFP, L214 montre des animaux “égorgés conscients malgré l’étourdissement préalable” ou “frappés par des opérateurs” ainsi que des “moutons découpés encore vivants”.L’association soutient que la viande produite dans cet abattoir est distribuée dans les circuits de distribution standard, bio et Label Rouge, et notamment servie dans des écoles et des crèches.”C’est le troisième abattoir de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui fait l’objet d’une enquête de L214 depuis le mois de novembre”, affirme L214 qui demande “un audit de l’ensemble des abattoirs” de la région, ainsi que “la fermeture de l’abattoir de Charlieu”.Début février la préfecture de Région avait suspendu l’activité d’abattage de la société Secat, à Saint-Romain-de-Popey (Rhône), après une inspection ayant mis en évidence “des anomalies majeures en matière de protection animale”.Un abattoir de Saint-Étienne-de-Cuines avait également été suspendu par la préfecture de Savoie à la suite d’une vidéo de L214 faisant apparaître des “constats de non-conformité”.L214, qui entend réduire la maltraitance animale en faisant évoluer la réglementation, vise à terme la disparition de l’élevage, de la pêche et de l’abattage d’animaux au profit d’une alimentation entièrement végétale. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Madagascar: Macron annonce la signature d’accords économiques ambitieux

Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d’une visite d’Etat à Antananarivo.Emmanuel Macron a annoncé “plusieurs accords importants”, citant une variété de domaines: “énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme”.Andry Rajoelina a souhaité que la France, “toujours proche” de son pays, s’y “investisse encore plus”, évoquant l'”immense potentiel” de l’île-Etat de l’océan Indien.M. Macron a annoncé un accompagnement financier de l’Agence française de développement (AFD), ainsi qu’un prêt du Trésor français pour la réalisation d’un barrage hydroélectrique à Volobe, dans l’est du pays, dans les tuyaux depuis près d’une décennie. Le géant français de l’électricité EDF a également signé un accord pour entrer à hauteur de 37,5% au capital du consortium chargé de sa construction, chiffrée entre 525 et 700 millions d’euros.Alors que la France a été le premier client et troisième fournisseur de Madagascar en 2024, Emmanuel Macron a évoqué un “accompagnement financier”, un effort de “sécurisation des apports en blé” et une rénovation de deux lignes ferroviaires séculaires héritées de la colonisation.Il a aussi souhaité un “partenariat en matière de terres rares stratégiques”, ces métaux nécessaires aux technologies actuelles que l’île possède dans son sous-sol.Accompagné de son épouse Brigitte, le président français est aussi venu renforcer la place de Paris dans l’océan Indien, en dépit de contentieux persistants hérités de la colonisation.”Ces brûlures du passé ne consumeront en rien les liens qui nous unissent”, a espéré M. Macron.C’est la première visite bilatérale d’un président français dans l’ancienne colonie de 30 millions d’habitants depuis la venue de Jacques Chirac (1995-2007) en 2005.La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie dans cette partie du monde, entend consolider son statut de puissance régionale.- Mémoire -Madagascar revendique les îles Eparses tout comme les Comores revendiquent l’archipel de Mayotte. Ces deux territoires français occupent une position stratégique dans le canal du Mozambique, carrefour stratégique du transport maritime international et riche en hydrocarbures.”Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, d’accès aux ressources et un moyen de pression pour obtenir autre chose” de la France, résume Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre (France).Au sujet des îles Eparses, une “réunion de la Commission mixte franco-malgache” dédiée doit avoir lieu le 30 juin à Paris, ont annoncé les deux chefs d’Etat.Paris privilégie une solution de type “cogestion”, selon la présidence française. Des souverainistes malgaches souhaitent à l’inverse que le président Rajoelina remette la question de la rétrocession sur la table.La question mémorielle liée à la colonisation reste aussi au coeur de la relation franco-malgache. M. Macron s’est ainsi engagé en faveur de la restitution de biens culturels.Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, ne sera toutefois pas restitué comme prévu à l’occasion de la visite.Des descendants du roi s’opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille a demandé aussi que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré avant d’accueillir dignement les restes humains.Les Malgaches réclament des gestes mémoriels plus forts de Paris, comme la mise en place “d’une commission pour faire toute la lumière sur ce qu’on appelle les violences coloniales”, relève Jeannot Rasoloarison, historien à l’université d’Antananarivo.Le président français défendra jeudi l’intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l’océan Indien (COI), à l’occasion du cinquième sommet de l’organisation intergouvernementale dans la capitale malgache.”La France tout entière a vocation à avoir sa place dans la COI”, a martelé lundi M. Macron à Mayotte, alors que seul le département de La Réunion y est aujourd’hui représenté.

Madagascar: EDF entre au capital d’un projet de barrage à plus de 500 M EUR

Le géant français de l’électricité EDF a signé un accord pour entrer au capital d’un projet de barrage à Madagascar estimé à plus de 500 millions d’euros ont annoncé mercredi les chefs d’Etat malgache et français à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron dans l’île-Etat de l’océan Indien.Ce barrage dont la construction est prévue à 350 km de la capitale, près de la côte est de l’île, est l’un des deux projets hydroélectriques majeurs du pays, d’une capacité estimée à plus de 120 mégawatts d’électricité.”Le coût de la production est très élevé et l’accès de la population très faible”, a observé devant la presse le président malgache Andry Rajoelina avant d’annoncer la signature par EDF d’un accord pour “rejoindre le projet Volobe”.L’entreprise française doit entrer, via sa filiale EDF Renouvelables, à hauteur de 37,5% au capital du consortium chargé du projet, la Compagnie générale d’hydroélectricité de Volobe (CGHV), d’après un communiqué de cette dernière.Serpent de mer de cet Etat insulaire pauvre de l’océan Indien, ce projet de barrage a été lancé en 2017 par le prédécesseur d’Andry Rajoelina.Le coût de sa réalisation est chiffré entre 525 et 700 millions d’euros par la présidence française.L’ouvrage de 25 mètres de haut et de 300 mètres de large sur le fleuve Ivondro doit permettre “l’accès à l’électricité à près de 2 millions de personnes”, d’après le même communiqué de l’Elysée.

La guerre commerciale pèsera également sur les finances publiques, alerte le FMI

La guerre commerciale provoquée par les droits de douane voulus par le président américain Donald Trump viendront peser sur les finances publiques de la plupart des pays, a averti mercredi le FMI, qui invite les gouvernements à mener les réformes nécessaires pour garantir leur croissance à moyen terme.Dans un contexte où “les finances publiques étaient déjà sous pression et l’endettement élevé dans de nombreux pays”, les droits de douane américains et les représailles d’un certain nombre d’Etats sont venus ajouter “de l’incertitude qui vient compliquer les prévisions budgétaires”, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport sur les politiques budgétaires, le Fiscal Monitor.Si la situation n’évolue pas favorablement, “sur la base des informations disponibles actuellement, la dette au niveau mondiale pourrait atteindre 117% du PIB d’ici 2027, ce qui, si cela se matérialisait, serait l’un des ratio les plus élevés depuis plusieurs décennies”, a alerté le directeur du département des affaires budgétaires du Fonds, Vitor Gaspar, lors d’une interview à l’AFP.Le ralentissement économique va réduire les revenus des Etats, ce qui pourrait les pousser à devoir faire un choix, entre “réduire leur dette, remettre en place les filets de sécurité budgétaire ou gérer la pression sur leurs dépenses”, dans un contexte de hausse des coûts d’emprunt et des risques, souligne le rapport.Mais “les dépenses publiques peuvent être une source de confiance et de soutien dans un contexte de fortes pressions macroéconomiques”, dès lors qu’elles sont employées à bon escient par les Etats , a insisté M. Gaspar.Parmi les possibilités, des mesures de soutien qui soient “ciblées et temporaires, avec une clause assurant qu’elles prendront fin à un moment donné”, afin de ne pas peser durablement sur les finances publiques.Dans l’ensemble, le FMI s’attend à voir un tiers des Etats dans le monde, représentant collectivement 75% du PIB mondial, connaître une dégradation de leur endettement. Parmi les pays concernés, la Chine et les Etats-Unis, la France ou l’Italie, le Brésil et l’Arabie saoudite.Mais la situation n’est pas la même d’un pays à l’autre, en particulier lorsqu’il s’agit des deux premières économies, a pointé Vitor Gaspar, car “les deux sont des économies continentales, suffisamment importantes pour disposer de suffisamment d’options permettant de garder l’endettement sous contrôle”.- Renforcer le capital humain -Dans l’immédiat cependant, les deux pays ne font pas face aux mêmes difficultés: la Chine doit en effet dépenser plus au niveau national, malgré un niveau d’endettement déjà élevé, pour renforcer la protection sociale de manière à libérer la consommation intérieure.Aux Etats-Unis, l’effort doit avant tout porter sur une réduction du déficit public, afin de maintenir sa dette sous contrôle “mais pour y parvenir, le gouvernement dispose d’options tant du côté des recettes que des dépenses”, a insisté Vitor Gaspar.Ce qui n’est pas le cas des pays émergents ou en développement, dont certains sont d’ores et déjà “confrontés à une crise de la dette ou proches de l’être”.Pour eux, il est “crucial d’investir dans l’éducation et dans la santé. Renforcer leur capital humain est le meilleur moyen de développer ces pays mais cela demande des ressources”, a reconnu M. Gaspar.Afin d’y parvenir il est essentiel de “construire la confiance nécessaire, que les citoyens soient sûrs que leur argent est dépensé intelligemment. Ce n’est pas seulement le faire mais le montrer”, a-t-il recommandé.D’autant que ces pays disposent “d’une marge pour augmenter leurs revenus, en augmentant leurs impôts ou plus simplement en élargissant la base imposable”.A la différence de l’Europe, qui doit en revanche “trouver comment financer à long terme ses dépenses militaires”.”Cela ne passera pas une source permanente de revenus ou par le fait de changer la composition des dépenses, ce qui signifie une évolution du contrat social” a averti M. Gaspar.Néanmoins, “des évolutions du marché unique et dans la structuration des dépenses publiques sont possibles. Ces questions ne sont pas uniquement économiques et financières, elles sont hautement politiques. Il y a besoin de plus de clarté sur les objectifs que les Européens eux-mêmes entendent atteindre”, a conclu Vitor Gaspar.

Les marchés rassurés par des propos conciliants de Trump sur la Fed et la Chine

Les marchés boursiers sont en nette hausse mercredi, après des propos conciliants de Donald Trump à la fois sur sa guerre commerciale avec Pékin et sur ses menaces de limoger le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), provoquant un forte détente des taux d’intérêt aux Etats-Unis.Vers 11H20 GMT, en Europe, Paris bondissait de 2,21%, Francfort de 2,63% et Londres de 1,04%. Milan gagnait 1,39%.A Wall Street, les contrats d’avant séance laissaient aussi présager d’une ouverture en forte augmentation pour les principaux indices.Ces contrats à terme progressaient pour les trois indices: +1,68% pour le Dow Jones, +2,33% pour le SP 500 et +2,77% pour le Nasdaq.”L’espoir d’un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance”, résume Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”.”Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il dit. “Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qui se passe”, a ajouté le milliardaire républicain.Lors d’un échange à huis clos organisé par la banque JP Morgan Chase à Washington, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a estimé que la situation actuelle n’était pas tenable pour les deux pays, a rapporté à l’AFP une source présente dans la salle.”Cela suffit pour soulager quelque peu la pression et donner un coup de pouce aux marchés boursiers”, explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.Le pétrole profitait aussi de ce sursaut, les investisseurs espérant un ralentissement économique moins marqué et donc une demande plus forte d’or noir. Vers 11H20 GMT, le baril de WTI américain gagnait 1,02% à 64,32 dollars et celui de Brent de la mer du Nord prenait 0,97% à 68,10 dollars.Accalmie entre Trump et la Fed, les taux reculentAutre point rassurant: le président des Etats-Unis a déclaré qu’il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.Cette prise de parole offre, elle aussi, “un peu de répit aux marchés”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Le marché de la dette américaine, pénalisé ces dernières semaines par une perte de confiance des investisseurs, en profite logiquement. Le taux d’intérêt de l’obligation d’Etat à dix ans, référence, reculait nettement, atteignant vers 11H20 GMT 4,30%, contre 4,40% la veille en clôture.Le dollar a lui aussi rapidement bénéficié mardi matin du revirement du président américain. Mais le répit a été de courte durée: vers 11H20 GMT, il reculait de 0,22% à 1,1397 dollar pour un euro.Le billet vert dégringole depuis plusieurs semaines, perdant près de 5% face à la monnaie unique européenne depuis début avril, en raison de la perte de confiance des investisseurs dans l’économie et la politique américaine.Le “risque que Trump puisse se débarrasser de Powell avant la fin du mandat de ce dernier va continuer d’attiser l’incertitude”, explique Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.L’or, valeur refuge par excellence, reculait de 1,48% à 3.330 dollars l’once vers 11H20 GMT, après avoir dépassé la veille 3.500 dollars pour la première fois de son histoire en raison des incertitudes.SAP bonditLe fabricant de logiciels allemand SAP, première capitalisation européenne, bondissait de plus de 9% vers 11H20 GMT sur l’indice DAX de la Bourse de Francfort, après avoir publié mardi soir des résultats financiers de son premier trimestre conformes aux attentes des analystes. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 12%, boosté par l’activité cloud, dont les ventes ont augmenté de 27%. Le groupe a fait état d’un bénéfice net de 1,79 milliard d’euros, après une perte de 824 millions d’euros au premier trimestre 2024.OPmobility en formeL’équipementier automobile OPmobility bondissait de plus de 7% à Paris, après avoir fait part mercredi de ventes en progression début 2025 et  indiqué ne pas avoir constaté de baisse de volume de production des constructeurs automobiles depuis l’annonce par Donald Trump de droits de douane sur les véhicules importés aux Etats-Unis.

Automobile: le salon de Shanghai, symbole de la nouvelle donne mondiale malgré la tempête douanière

Le salon de l’automobile de Shanghai a débuté mercredi en illustrant la nouvelle donne de l’automobile mondiale, avec de fortes ambitions de la Chine à l’export malgré la tempête des droits de douane.Les groupes chinois ont multiplié les lancements, démontrant leur avance technologique dans les voitures électriques.La startup Xpeng a dévoilé un système de batterie permettant de retrouver 420 kilomètres d’autonomie en 10 minutes, en réponse à de récentes annonces du leader chinois du secteur BYD et du géant des batteries CATL.Sur le stand de BYD, une foule compacte de visiteurs, de journalistes et d’influenceurs a assisté à la présentation de cinq nouvelles voitures de sa gamme “Ocean”, ainsi qu’un nouveau SUV de sa marque de luxe Yangwang, et un concept sportif de son autre marque premium, Denza.La Chine est devenue le premier marché automobile mondial, notamment via l’explosion des ventes de voitures électriques. Mais les centaines de modèles exposés au Palais des congrès de Shanghai, construits par des groupes chinois comme étrangers, sont freinés à l’export par les droits de douane européens et américains.”Les droits de douane ont des conséquences pour nos affaires, principalement sur leur rentabilité”, a souligné Brian Gu, l’un des patrons de la startup de voitures électriques Xpeng. “Mais nous avons un engagement sur le long terme (en Europe) (…) On travaille avec nos partenaires pour décider des meilleurs modèles à exporter, des tarifs, ainsi que d’une potentielle production locale”, a expliqué M. Gu dans une interview à l’AFP.Le constructeur Nio a reporté de son côté le lancement en Europe de sa marque d’entrée de gamme Firefly. “Il ne faut pas être irréaliste”, a souligné à l’AFP son président, Lin Qihong. “On peut revoir les objectifs de vente à la baisse pour certains modèles, mais il faut qu’on garde un bon rythme (dans le développement des marchés)”.- Contre-offensive -Les droits de douane compliquent aussi la vie des constructeurs allemands, qui en plus de leur recul sur le marché chinois, se retrouvent à affronter les droits de douane américains.”La complexité actuelle de ce qui se passe, avec un paysage géopolitique, économique et commercial qui change, est inédite dans ma carrière de 32 ans dans l’automobile”, a lâché le patron de Mercedes Ola Kallenius lors d’une table ronde avec des journalistes.Oliver Zipse, le patron de BMW, très touché par les droits de douane américains, a répété que la marque munichoise “continuera de défendre l’ouverture des marchés”.Sur le stand de BMW, un dirigeant étranger parlait en mandarin avec un robot, avant qu’Oliver Zipse ne dévoile un SUV futuriste de sa nouvelle gamme “Neue Klasse”. Une version dédiée à la Chine sera lancée dès l’an prochain.Les groupes étrangers essaient tous de combler le retard pris sur les Chinois, qui conçoivent et lancent de nouveaux modèles en quelques mois.”Nous n’allions pas à la même vitesse parce que les marques chinoises font preuve d’une rapidité exceptionnelle” pour l’industrie automobile, a expliqué le patron de Nissan pour la Chine, Stephen Ma. Après avoir vu ses ventes divisées par deux en quelques années, le groupe japonais a annoncé qu’il allait investir 10 milliards de yuans supplémentaires en Chine (1,2 milliard d’euros) et y lancer dix nouveaux modèles d’ici l’été 2027, contre huit prévus jusqu’ici.Volkswagen, premier groupe étranger en Chine mais en difficulté lui aussi, a dévoilé de son côté une contre-offensive massive. Une série de modèles électriques pensés “en Chine pour la Chine”, réalisés avec des groupes locaux pour aller plus vite et faire des économies, doit arriver dans les concessions dès cette année. Pour reprendre quelques parts de marché, ces modèles mettent en avant les technologies dont sont friands les Chinois, des lumières personnalisables aux aides à la conduite, comme pour la nouvelle Audi E5 Sportback.