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D’un petit salon à une marque internationale : la marque Franck Provost fête ses cinquante ans

D’un salon de coiffure à Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines au numéro un mondial de la coiffure, Franck Provost fête les 50 ans de sa marque cette année alors que la troisième génération fait son entrée dans le groupe.Franck Provost, 79 ans, est fondateur et président du conseil de surveillance de Provalliance (Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue…) qui compte aujourd’hui plus de 3.300 salons et boutiques répartis dans près de 30 pays, 17 marques, 18.000 collaborateurs et accueille chaque année plus de 50 millions de clients à travers le monde.Provalliance a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 541 millions d’euros en hausse de 6% sur un an et vise une progression de 7,6% en 2025.L’histoire a commencé le 15 avril 1975, lorsque Franck Provost — Yvon de son vrai prénom — natif de la Sarthe, ouvre son premier salon de coiffure à Saint-Germain-en-Laye. La même année, naît son fils Fabien, aujourd’hui directeur général et artistique de la marque Franck Provost.”Quoi faire à Saint-Germain en Laye pour me différencier des autres?”, se souvient Franck Provost, “j’étais champion de France et champion du monde [de coiffure], mais ça ne suffisait pas. Donc j’ai instauré deux choses qui ont été une base de la réussite” : le sans rendez-vous et la journée continue.Quatre ans plus tard, il ouvre un salon à Paris, avenue Franklin-Roosevelt, dans le très chic 8e arrondissement. S’ensuivent des séances de coiffure pour des grands couturiers, le cinéma et la télévision. Il devient “le coiffeur des stars”.Pour fidéliser ses coiffeurs, Franck Provost, propriétaire des salons, leur propose d’en acheter des parts tous les ans jusqu’à 49%. “De 1975 à 1995, on a monté une vingtaine de salons comme ça, avec des collaborateurs”, explique-t-il. “En 1995, je me dis, c’est bien, mais ça va pas assez vite donc on va ouvrir à la franchise”, raconte-t-il. – “Les deux Franck” -Mais ça ne va pas encore “assez vite” pour l’entrepreneur qui décide alors de racheter des “petits groupes” de salons de coiffure. Il commence par “La coifferie”, un groupe de salons “vieillissants”, situés dans des galeries marchandes.”Je me suis toujours dit que je pouvais prendre des risques et si je me plante, je repars avec mon peigne et mes ciseaux n’importe où dans le monde”, s’amuse-t-il. De fil en aiguille, “on a racheté d’autres groupes”, ajoute le coiffeur. En 2008 est créé Provalliance, né de la fusion entre le groupe Franck Provost et les activités en Europe continentale du groupe américain Regis Corporation, qui avait racheté Jean-Louis David et Coiff&Co. En mars 2021, Core Equity prend le contrôle de Provalliance et en devient actionnaire majoritaire, aux côtés des familles Provost pour la coiffure et Wincker pour la distribution.En 2021, Franck Provost a été mis en examen pour “abus de biens sociaux” et “blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée” dans une affaire de logiciel de caisse frauduleux. “La justice fera son travail et verra que je n’y suis absolument pour rien dans cette histoire”, a déclaré Franck Provost au journal Maine Libre.Depuis un an, la troisième génération a fait son entrée discrète dans le groupe avec son petit-fils, Thomas, 23 ans, en apprentissage dans un salon. La fille de Franck Provost, Olivia, 51 ans, après avoir travaillé une trentaine d’années dans le groupe, a choisi de lancer sa propre marque, Niwel Beauty.Fabien, dont le bureau communique avec celui de son père au siège de Provalliance, prend peu à peu le relais, à tel point que Sharon Stone, fidèle cliente, dans une vidéo enregistrée pour les 50 ans de la marque félicite “les deux Franck”.Dans un marché de la coiffure qui représente 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France, Provalliance prévoit d’ouvrir 50 nouveaux salons franchisés en 2025 et 70 en 2026.  

Emissions de CO2: les eurodéputés allègent les règles pour l’industrie automobile

Les députés européens ont validé jeudi un assouplissement des règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d’émissions de CO2, afin de leur éviter des amendes en 2025, un souhait de l’exécutif européen pour soutenir cette industrie en crise.Ce mécanisme de flexibilité entre dans le cadre du plan de soutien à automobile annoncé début mars par la Commission, à la recherche d’un difficile équilibre entre ambitions climatiques et protection de l’industrie.Le dispositif, dénoncé par les écologistes, consiste à prendre en compte les émissions sur trois ans, de 2025 à 2027, au lieu d’une seule année. Cela offre un délai aux constructeurs en retard sur les objectifs et leur évite des pénalités à l’échéance du 31 décembre 2025.La mesure, vivement plébiscitée par les industriels, concerne la fabrication et la commercialisation de véhicules neufs, voitures et utilitaires légers.Le texte adopté en session plénière à Strasbourg (458 voix pour, 101 contre, 14 abstentions) était soutenu par une majorité constituée de la droite (PPE), du groupe Socialistes et Démocrates ainsi que des centristes et libéraux de Renew.”La pression des constructeurs a été telle qu’il a été jugé nécessaire d’établir une moyenne sur trois ans au lieu de relever les compteurs le 31 décembre”, a expliqué à l’AFP l’eurodéputé français (Renew) Pascal Canfin.L’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) s’est félicitée du vote, sa directrice générale Sigrid De Vries saluant dans un communiqué “un pas dans la bonne direction”.- Concurrence chinoise -Pour le PPE, premier groupe du Parlement, l’eurodéputé Laurent Castillo a salué “une première étape pour renforcer le marché européen de l’automobile”, qui souffre de la concurrence des Chinois, en avance dans l’électrique.L’élu français a dit avoir désormais dans le viseur 2035, l’échéance pour l’interdiction de la vente dans l’UE des voitures à moteur thermique. “La prochaine étape sera de réviser cette obligation”.A l’inverse, l’écologiste Saskia Bricmont a accusé cet assouplissement sur les amendes de “retarder la commercialisation de véhicules électriques à prix abordables qui sont indispensables” pour les consommateurs européens.”C’est incompréhensible, c’est un énième recul dans la lutte contre le dérèglement climatique”, a écrit cette élue belge dans un communiqué.Depuis les élections européennes de juin 2024, marquées par une progression de l’extrême droite et un recul des Verts, des mesures climatiques prises lors de la mandature précédente sont peu à peu remises en cause, au nom de la compétitivité de l’économie.Du côté de l’extrême droite, le groupe Patriotes pour l’Europe –où siègent les élus français du Rassemblement national– a jugé “insuffisante” cette flexibilité sur trois ans, appelant à “abroger complètement” le mécanisme d’amendes instauré par l’UE.”Les Européens n’adhèrent pas à la stratégie du tout électrique (…) quoiqu’en pensent les idéologues de Bruxelles”, a lancé le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, devant la presse.Des amendements de l’extrême droite visant à aller plus loin dans l’assouplissement des normes ont été rejetés.

Accès restreint aux falaises d’Etretat: “il fallait bien qu’on en arrive là un jour”

“Il fallait bien qu’on en arrive là un jour”, soupire Étienne Lommier, touriste de 68 ans: suite à un récent arrêté municipal, plusieurs accès aux célèbres falaises d’Etretat (Seine-Maritime), rendues dangereuses par l’érosion et la surfréquentation, sont interdits d’accès.Ce chef d’entreprise à la retraite se tient devant la passerelle qui mène à la Chambre des demoiselles, petite grotte nichée dans un à-pic dont l’accès est désormais condamné par un mince ruban rouge et blanc.Depuis plusieurs décennies qu’il parcourt le chemin des falaises, il a vu “les habitudes (des touristes) changer”, “la côte rétrécir”, “des pans entiers de roche s’effondrer sur les plages”.Comme lui, ils sont des dizaines de touristes à se presser mercredi, ciré sur le dos et appareil photo à la main, sur les étroits sentiers grimpant vers les hauteurs qui flanquent la petite ville balnéaire de la côte d’Albâtre, fréquentée chaque année par environ 1,5 million de visiteurs.Depuis le 28 avril, un arrêté municipal interdit l’accès à certains sites très prisés des promeneurs, sentiers de falaises ou plages menacées d’éboulement. Parmi les sites, le fameux tunnel du “Trou à l’homme” qui traverse la falaise, dans lequel des imprudents se retrouvent régulièrement piégés lorsque la marée remonte.A quelques mètres de là, Christoph et Lukas, jeunes touristes allemands, approuvent l’initiative. “C’est un peu frustrant, mais on comprend pourquoi”, estime l’un des deux jeunes. Ce constat ne le dissuade pourtant pas de sauter une barrière effondrée pour se prendre en photo sur un promontoire, à un mètre du vide.- “La falaise est tombée” -En menaçant les contrevenants de 135 euros d’amende, plus le remboursement des frais engagés pour les secours, la mairie espère préserver le tracé des côtes mais aussi la sécurité des personnes: chaque année, des chutes mortelles sont à déplorer sur le site.”Un mal récurrent”, déplore Bernard Le Damany, premier adjoint à la mairie de la ville, “à tel point que deux groupes ont dû y être secourus à deux jours d’intervalle ces dernières semaines”.”Par endroit, sur 50 centimètres ou 1 mètre, vous avez de la végétation, mais en dessous, c’est creux,  parce que la falaise est tombée, et les gens ne s’en rendent pas compte”, explique M. Le Damany.Si l’érosion frappe toute la côte normande, les falaises sont particulièrement exposées du fait de l’afflux de touristes qui aggrave la pression sur le site.La surveillance accrue depuis le nouvel arrêté municipal représente une pression supplémentaire sur les petits effectifs de la commune, qui fait patrouiller sa police le long de la côte, aux côtés des gendarmes et des deux garde-champêtres récemment engagés par la ville.Mais le véritable surcoût pèse en premier lieu sur les secours : “une intervention de pompiers, ça doit avoisiner les 900 à 1.000 euros, et une intervention en hélicoptère, on est sur du 2.500 à 3.000 euros de l’heure”, rappelle l’élu.Au point que les sauveteurs envisagent de relever les frais facturés aux contrevenants pour les opérations de sauvetage, a indiqué le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Seine-Maritime.L’arrêté communal a vocation à être maintenu, indique la municipalité, qui dit toutefois vouloir miser sur la “pédagogie” pour préserver le site. “Réprimer c’est bien, mais le plus important c’est que les gens prennent conscience des risques”, raisonne Bernard Le Damany, qui miserait bien, lui, sur “l’humour”.”Si vous vous retrouvez coincé dans le tunnel du Trou à l’homme, vous ne risquez pas la mort, en revanche je leur dirais bien qu’avec sept ou huit heures à attendre la marée basse, vous allez trouver le temps long !”

La Bourse de Paris optimiste avec l’accord commercial annoncé par Trump

La Bourse de Paris évolue en petite hausse jeudi, poussée par le projet d’accord commercial majeur annoncé par Donald Trump, ravivant l’optimisme sur une avancée des négociations douanières entre Washington et le reste du monde.Vers 09H45 heure de Paris, l’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, prenait 0,30%, soit un gain de 22,98 points, pour s’établir à 7.649,82 points. La veille, il avait cédé 0,91% pour s’établir à 7.626,84 points à la clôture.”Un vent d’optimisme souffle à nouveau (…) alors que les marchés réagissent aux dernières nouvelles sur le commerce”, commente Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown.Le président américain Donald Trump a assuré mercredi qu’un “accord commercial majeur” avec “les représentants d’un grand pays très respecté” sera annoncé jeudi lors d’une conférence de presse à 14H00 GMT dans le Bureau ovale. Selon la presse américaine, il s’agirait du Royaume-Uni.Le Premier ministre britannique Keir Starmer “s’exprimera plus tard” jeudi au sujet des négociations commerciales entre Londres et Washington, a précisé Downing Street.Si cet accord est confirmé, il s’agira d’une première depuis que le milliardaire a imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés aux Etats-Unis, avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l’ordre économique international qu’il a provoqué.”Cependant, la déception face au manque de détails conduit les investisseurs” à rester prudents pour le moment, note Patrick Munnelly, de Tickmill Group.Des discussions commerciales sont également prévues entre Washington et Pékin, et ces “pourparlers à venir en Suisse ce week-end seront très suivis”, poursuit-il. Par ailleurs, les marchés digèrent l’approche attentiste de la Fed, la banque centrale américaine ayant décidé mercredi à l’unanimité de laisser ses taux inchangés: elle se dit dans l’incapacité de prévoir où va l’économie américaine confrontée à l’onde de choc des nouveaux droits de douane de Donald Trump.La tech caracole en tête du CAC 40Les valeurs associées au secteur des semi-conducteurs profitent jeudi d’informations de presse selon lesquels “l’administration Trump envisage de revenir sur les restrictions imposées sous Biden sur les puces IA, dans le cadre d’une révision plus large des restrictions commerciales sur les semi-conducteurs”, explique Jim Reid.Donald Trump a ouvert depuis son retour à la Maison Blanche plusieurs enquêtes sur les “effets sur la sécurité nationale” de diverses importations, allant des semiconducteurs aux minerais cruciaux.Vers 09H45 heure de Paris, STMicroelectronics gagnait 2,73% à 20,71 euros et Capgemini prenait 2,34% à 146,60 euros, les plus fortes hausses du CAC 40 en début de séance jeudi.

Droits de douane: accord aux contours flous attendu entre Washington et Londres

Un “accord commercial” sur les droits de douane est attendu jeudi entre les Etats-Unis et son allié historique, le Royaume-Uni, mais les contours et la portée de cet arrangement, le premier du genre depuis le lancement par Donald Trump de sa guerre commerciale, restent encore flous.Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit “s’exprimer plus tard” jeudi au sujet des négociations commerciales entre les deux pays, a indiqué un porte-parole de Downing Street jeudi en début de matinée, quelques heures après l’annonce par Donald Trump qu’un “accord majeur” serait dévoilé –sans nommer le pays concerné.Sur son compte Truth Social, le locataire de la Maison Blanche, a annoncé mercredi une “grande conférence de presse (jeudi) matin à 10H00 (14H00 GMT), dans le Bureau ovale, concernant un important accord commercial avec les représentants d’un grand pays très respecté”.La presse américaine comme britannique avance qu’il s’agit du Royaume-Uni, mais souligne que l’ampleur de ce qui sera dévoilé jeudi pourrait être limitée, voire se réduire à l’annonce d’un cadre de négociations entre les deux pays.”Tout +accord+ avec les États-Unis s’apparente davantage à une opération de limitation des dégâts qu’à un véritable coup de pouce à l’économie” britannique, même si “il s’agira clairement d’un soulagement pour les entreprises”, relève ainsi Jonathan Portes, économiste au King’s College de Londres, interrogé par l’AFP.- “Relation spéciale” -Si cet accord est confirmé, il constituera une première depuis que le tempétueux milliardaire a imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés par les Etats-Unis, avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l’ordre économique international.Donald Trump a toutefois maintenu des surtaxes prohibitives avec la Chine au taux de 145% — 245% pour certains secteurs — auquel Pékin a riposté avec un taux de 125%.Chine et Etats-Unis doivent se réunir ce week-end en Suisse pour jeter les fondements d’une négociation commerciale.Keir Starmer et Donald Trump avaient ces dernières semaines fait état de “négociations productives” entre leurs pays liés par 250 ans d’Histoire et qui ont forgé une “relation spéciale” diplomatique et économique jamais véritablement mise à mal.Le commerce de biens entre Londres et Washington est resté à l’équilibre en 2024, selon des statistiques officielles, le Royaume-Uni ayant importé pour 57,1 milliards de livres de biens américains et en a exporté pour 59,3 milliards de livres.Londres est ainsi relativement épargné par les droits de douane “réciproques” annoncés le 2 avril par le président Trump avec une taxe de seulement 10%, le niveau le plus bas.La puissance européenne reste toutefois taxée à 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, ce qui inquiète les constructeurs britanniques, les Etats-Unis représentant leur premier marché à l’exportation en 2024 (9 milliards de livres, 27,4% des exportations), hors Union européenne.La balance commerciale penche aussi largement en faveur du Royaume-Uni en matière de services, le pays ayant exporté pour 137 milliards de livres aux Etats-Unis l’an passé, contre 61,2 milliards d’importations.Mais ce secteur reste, pour l’instant, en marge de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.- Taxe numérique -Londres et Washington négocient depuis des semaines, le Royaume-Uni espérant supprimer ou atténuer les surtaxes américaines contre des concessions.La ministre des Finances britannique Rachel Reeves s’était ainsi entretenue avec son homologue américain Scott Bessent, en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) fin avril à Washington.Elle avait avancé quelques lignes rouges sur les normes en matière d’automobiles et d’alimentation, sur la sécurité en ligne et envisagé une concession possible sur sa taxe numérique, qui touche essentiellement les géants américains et rapporte 800 millions de livres par an.Dans le même temps, Mme Reeves avait rappelé la valeur de la relation avec l’UE, soulignant que “les relations commerciales avec l’Europe (étaient) sans doute encore plus importantes” qu’avec les Etats-Unis, malgré le divorce du Brexit effectif depuis le 31 janvier 2020.Londres accueillera le 19 mai les présidents des institutions de l’UE, premier sommet de ce type depuis le Brexit.Des discussions sont parallèlement en cours entre Washington et nombre de pays. burs-ode/zap/rl

Les Bourses européennes ouvrent dans le vert avec les perspectives d’accord commercial

Les Bourses européennes ont ouvert dans le vert jeudi, profitant d’un espoir de détente de la guerre commerciale après l’annonce par Donald Trump qu’un “accord majeur” serait dévoilé dans la journée, sans nommer le pays concerné.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris gagnait 0,47%, Francfort 0,73%, Londres 0,21% et Milan 0,41%.

Trump annonce un “accord commercial majeur” jeudi, probablement avec le Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump doit signer jeudi à Washington un accord commercial bilatéral avec son allié historique, le Royaume-Uni, selon la presse américaine, le président américain ayant évoqué un “grand pays très respecté” sans le nommer.Si ce règlement “commercial majeur, selon les mots du président républicain, voit bien le jour jeudi à 10H00 (14H00 GMT) à la Maison Blanche, il s’agira d’une première depuis que le tempétueux milliardaire a imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés aux Etats-Unis.Avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l’ordre économique international qu’il a provoqué.Donald Trump a toutefois maintenu des surtaxes prohibitives avec la Chine au taux de 145% — 245% pour certains secteurs — auquel Pékin a riposté avec un taux de 125%.Sur son compte Truth Social, le locataire de la Maison Blanche, a annoncé mercredi une “grande conférence de presse (jeudi) matin à 10H00 (14H00 GMT), dans le Bureau ovale, concernant un important accord commercial avec les représentants d’un grand pays très respecté”.Il a même vanté ce qui serait “le premier d’une longue série” d’accords commerciaux, sans être plus explicite.Selon le New York Times et Politico, il s’agit du Royaume-Uni. – “Relation spéciale” -Son Premier ministre travailliste Keir Starmer et Donald Trump avaient fait état de “négociations productives” entre leurs pays liés par 250 ans d’Histoire et qui ont forgé une “relation spéciale” diplomatique et économique jamais véritablement mise à mal.Le commerce de biens entre Londres et Washington est resté à l’équilibre en 2024, selon des statistiques officielles, le Royaume-Uni ayant importé pour 57,1 milliards de livres de biens américains et en a exporté pour 59,3 milliards de livres.Londres est ainsi relativement épargné par les droits de douane “réciproques” annoncés le 2 avril par le président Trump avec une taxe de seulement 10%, le niveau le plus bas.La puissance européenne reste toutefois taxée à 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, ce qui inquiète les constructeurs britanniques, les Etats-Unis représentant leur premier marché à l’exportation en 2024 (9 milliards de livres, 27,4% des exportations), hors Union européenne.La balance commerciale penche aussi largement en faveur du Royaume-Uni en matière de services, le pays ayant exporté pour 137 milliards de livres aux Etats-Unis l’an passé, contre 61,2 milliards d’importations.Mais ce secteur reste, pour l’instant, en marge de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Londres et Washington négocient depuis des semaines, le Royaume-Uni espérant supprimer ou atténuer les surtaxes américaines contre des concessions.La ministre des Finances britannique Rachel Reeves s’était ainsi entretenue avec son homologue américain Scott Bessent, en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) fin avril à Washington.Elle avait avancé quelques lignes rouges sur les normes en matière d’automobiles et d’alimentation, sur la sécurité en ligne et envisagé une concession possible sur les prélèvements fiscaux de 800 millions de livres par an sur les géants américains du numérique.- Sommet avec l’UE -Dans le même temps, Mme Reeves avait rappelé la valeur de la relation avec l’UE, soulignant que “les relations commerciales avec l’Europe (étaient) sans doute encore plus importantes” qu’avec les Etats-Unis, malgré le divorce du Brexit effectif depuis le 31 janvier 2020.Le gouvernement de M. Starmer s’est dit prêt mercredi à envisager un programme de mobilité pour les jeunes avec l’UE, sous certaines conditions, une demande de Bruxelles à laquelle il s’était jusque-là montré réticent. Londres accueillera le 19 mai les présidents des institutions de l’UE, premier sommet de ce type depuis le Brexit.Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump a déclenché un séisme économique avec notamment ce qu’il a lui-même surnommé “jour de la libération”, le 2 avril, lorsqu’il a érigé un mur de nouvelles taxes sur les produits importés aux Etats-Unis.Donald Trump a depuis partiellement viré de bord, en annonçant une pause de 90 jours — jusqu’à début juillet — et promis des “deals” avec les partenaires majeurs des Etats-Unis pour alléger la facture. Aucun n’a encore été annoncé.Des discussions sont en cours avec nombre de pays tandis que la Chine et les Etats-Unis doivent se réunir ce week-end en Suisse pour jeter les fondements d’une négociation commerciale.burs-nr/lgo

Aux Etats-Unis, la Fed prolonge le statu quo sur ses taux devant “tellement d’incertitudes”

La Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé à l’unanimité de laisser ses taux inchangés mercredi, se disant dans l’incapacité de prévoir où va l’économie américaine confrontée à l’onde de choc des nouveaux droits de douane de Donald Trump.Il y a “tellement d’incertitudes” autour des répercussions de ces nouvelles taxes sur les importations que la Fed préfère ne pas bouger ses taux pour l’instant, a déclaré son président Jerome Powell en conférence de presse.Depuis la dernière réunion de la banque centrale, en mars, le locataire de la Maison Blanche a déclenché un séisme économique.Lors de ce qu’il a lui même surnommé “jour de la libération”, le 2 avril, il a érigé un mur de nouvelles taxes sur les produits importés aux États-Unis.Donald Trump a depuis partiellement fait marche arrière et promis des “deals” avec les partenaires majeurs des Etats-Unis pour alléger la facture. Aucun n’a encore été annoncé.Les droits de douane restent beaucoup plus élevés qu’avant le début de son second mandat, et les échanges avec la Chine sont quasiment à l’arrêt.Des responsables américains et chinois ont rendez-vous pendant le week-end en Suisse pour poser les bases d’une négociation.Le statu quo sur les taux d’intérêt (dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre) était largement anticipé par les marchés.La Bourse de New York n’a pas dévié de sa trajectoire à l’issue de cette décision, et a terminé la séance en hausse.- “Défi” -“Que cela plaise ou non, le leitmotiv du président de la Fed a toujours été de prendre des décisions réfléchies à partir de données économiques incontestables”, relève dans une note Charlie Ripley, chargé de stratégies d’investissements chez Allianz Investment Management.”La patience est une vertu et la Fed en a apparemment beaucoup en réserve”, ajoute-t-il, s’attendant à ce que la Fed s’abstienne de baisser ses taux jusqu’à ce qu’elle engrange assez d’éléments attestant d’un ralentissement de l’économie. Les baromètres réguliers – sur le moral des consommateurs notamment – montrent une nervosité croissante, de même que les communications des entreprises.Toutefois, les indicateurs de référence n’ont pas déraillé: 4,2% de chômage en avril, 2,3% d’inflation sur un an en mars, légèrement au-dessus de la cible de la Fed. “Ces données officielles témoignent d’une situation passée. Et toutes les informations qui remontent par ailleurs sont plutôt mauvaises”, souligne auprès de l’AFP l’ancien économiste de la Fed Rodney Ramcharan.”La Fed n’a pas beaucoup de bonnes options devant elle”, ajoute celui qui enseigne désormais la finance dans une école de commerce californienne. “C’est vraiment un choix compliqué.”Jerome Powell a admis que la Fed pourrait se retrouver face à un “défi” si le chômage augmente en même temps que les prix.Pour juguler l’inflation, une banque centrale augmente généralement ses taux directeurs, qui guident le coût du crédit pour les entreprises et particuliers.En revanche, si des emplois sont détruits, elle est censée les baisser pour donner un coup de fouet à l’activité économique.En plus de ce contexte ultra changeant, la Fed – et surtout son président – font face à des critiques répétées de Donald Trump, qui veut voir les taux baisser, ce qui aurait le mérite d’amortir quelque peu l’impact des droits de douane, au risque de nourrir l’inflation.Les déclarations présidentielles “n’affectent pas du tout notre travail”, a assuré M. Powell. “Nous considérons, a-t-il poursuivi, toujours uniquement les données économiques, les perspectives, la balance des risques et c’est tout. Donc cela n’affecte vraiment pas ni notre travail, ni la manière dont nous l’exécutons.”

Perrier: Nestlé Waters promet de se conformer mais l’avenir reste incertain

Nestlé Waters, mis en demeure par le préfet du Gard, a promis de chercher une solution pour retirer son système de microfiltration controversé de l’eau Perrier, espérant ainsi convaincre les autorités de renouveler l’autorisation d’exploitation des célèbres bouteilles vertes comme “eau minérale naturelle”.Après des semaines de suspense, le préfet du Gard a ordonné mercredi à Nestlé de retirer sous deux mois son système de microfiltration. Il doit dans les trois mois renouveler ou non l’autorisation d’exploitation du groupe.Mais la santé des consommateurs n’est pas menacée, puisque “les bouteilles +Perrier+ commercialisées jusqu’à ce jour ne présentent aucun risque”, souligne dans son communiqué le préfet du Gard, Jérôme Bonet.L’enjeu se situe avant tout sur le plan économique, pour Nestlé Waters, maison mère de Perrier, dont l’image s’est sérieusement ternie, et pour le millier d’employés de l’usine de Vergèze, où l’eau est captée, et leurs familles, dans un département où l’emploi se fait rare.”Une solution technique va être recherchée pour le site de Vergèze”, a réagi dans un communiqué Nestlé Waters France, filiale du géant suisse de l’agroalimentaire: et “si elle est acceptée, (cela) pourrait permettre au préfet d’envisager d’autoriser la poursuite de l’exploitation”.”Nous allons nous attacher à nous conformer aux demandes des autorités”, a souligné Muriel Lienau, présidente de Nestlé Waters & Premium Beverages, “espér(ant) trouver des solutions adaptées aux spécificités de chacun de nos sites”, Perrier mais aussi Contrex et Hépar dans les Vosges, également l’objet d’une mise en demeure préfectorale.Les eaux minérales naturelles, qui sont vendues le plus cher, sont encadrées par une directive européenne de 2009 qui les définit par leur teneur en minéraux et leur “pureté originelle” et indique qu’elles ne peuvent faire l’objet d’aucune désinfection et d’aucun traitement de nature à modifier leur “microbisme” (flore microbienne).Début 2024, le groupe Nestlé avait publiquement reconnu avoir utilisé par le passé des traitements interdits (ultraviolets et charbon actif), puis les avoir remplacés par un système de microfiltration “cartouche à 0,2 micron”, nécessaire selon lui pour “assurer la sécurité alimentaire” des produits.C’est donc ce système de microfiltration que Nestlé va devoir supprimer sur son site de Vergèze, les autorités estimant, en se fondant sur l’avis des experts de l’Agence régionale de Santé (ARS) Occitanie, que ce dispositif “modifie le microbisme de l’eau produite, en contradiction avec la réglementation en vigueur”.Parallèlement, la préfecture du Gard a précisé poursuivre “l’instruction de la demande de renouvellement de l’autorisation”, et sa décision “devra intervenir avant le 7 août”.- “lourdement fautif” -“Un traitement interdit en a remplacé un autre. Le gouvernement, qui avait validé le plan de transformation de Nestlé Waters, est lourdement fautif”, a réagi le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille, dont le rapport est attendu le 19 mai.”Comment produire de l’eau minérale naturelle alors que la pureté originelle de l’eau n’est plus assurée (…) ? Comment assurer désormais une sécurité sanitaire optimale avec un système de filtration par définition moins efficace ?”, s’est-il interrogé.”Aujourd’hui, l’urgence est d’accompagner Nestlé et ses salariés dans la transformation qui sera nécessaire pour limiter la microfiltration”, a de son côté estimé dans un communiqué la présidente de la région Occitanie, Carole Delga (PS).Concernant la possibilité pour Nestlé de continuer à exploiter ses cinq forages d’eau minérale naturelle Perrier à Vergèze, des hydrogéologues sollicités par la préfecture du Gard ont d’ores et déjà rendu un avis négatif, avait révélé le 9 avril devant la commission sénatoriale le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe.Face à la difficulté pour lui de produire à Vergèze une eau respectant les normes requises pour les eaux minérales naturelles, le groupe Nestlé avait déjà réaffecté en 2022 deux forages du site pour produire sa nouvelle marque “Maison Perrier”, des boissons aromatisées vendues sans l’appellation “eau minérale naturelle”.L’association de consommateurs Foodwatch a estimé mercredi que “cette décision va dans le bon sens”, espérant que l’information judiciaire entamée parallèlement permettra de “faire toute la lumière sur les agissements commis par la multinationale et ses responsables”.”Perrier, c’est notre histoire. On a tous connu des gens de notre famille, depuis des générations, qui travaillent à Perrier”, avait déclaré fin avril auprès de l’AFP la maire de Vergèze, Pascale Fortunat-Deschamps.ysp-siu-cho-san/ol

WeightWatchers se place en faillite pour alléger sa dette face à une concurrence accrue

Le groupe américain WeightWatchers, fondé en 1963 et concurrencé par l’essor des programmes d’amaigrissement comme par les nouveaux médicaments anti-obésité, a allégé sa lourde dette dans le cadre d’une procédure de faillite, qui ne devrait pas affecter ses clients.”WeightWatchers prend des mesures stratégiques pour éliminer 1,15 milliard de dollars de dette et renforcer sa position financière pour une croissance et une rentabilité de long terme”, a expliqué la société dans un communiqué.Les dirigeants anticipent que WW International reste coté à la Bourse de New York, où le titre s’effondrait cependant mercredi de plus de 40% vers 15H55 GMT.L’entreprise s’est placée volontairement sous la protection de la loi sur les faillites (Chapitre 11) auprès d’un tribunal du Delaware (Est), après avoir trouvé un accord avec la supermajorité requise de ses créanciers pour cette “réorganisation financière”. Ces derniers représentent notamment plus de 72% du volume d’endettement.En vertu de cet accord, qui devrait être validé par la justice dans les quarante jours, sa dette va fondre de 1,6 milliard de dollars, actuellement à 465 millions. Les intérêts annuels vont chuter de moitié, à environ cinquante millions de dollars.”Cette transaction va renforcer de manière importante nos fondations financières”, a relevé Tara Comonte, PDG de WW International, lors d’une audioconférence avec des analystes, soulignant qu’il s’agissait d’un “premier pas crucial pour réinitialiser la structure du capital”.Et la réduction de la charge de la dette “va directement améliorer nos flux de liquidités et notre capacité à investir dans notre activité”, a-t-elle affirmé.Fondé en 1963, Weight Watchers, rebaptisé WW International en 2018 pour marquer un tournant stratégique vers la promotion du bien-être au-delà des programmes de perte de poids, comptait 3,4 millions de membres dans le monde à fin mars.- Perte réduite -Selon ses résultats du premier trimestre, annoncés mardi soir, c’est un repli de 14,2% sur un an.Le chiffre d’affaires a également cédé du terrain (-9,7%), à 186,6 millions de dollars, mais sa perte nette s’est fortement réduite, à 72,6 millions contre 347,9 millions un an plus tôt.”Dans un environnement de gestion du poids en pleine évolution, nous pensons que notre association unique de soutien comportemental basé sur la science, de soins cliniques et d’échanges avec les personnes nous met en position pour produire de meilleures performances”, a relevé Mme Comonte.Les déboires du groupe interviennent sur fond du succès foudroyant de nouveaux médicaments GLP-1 pour lutter contre l’obésité, notamment l’Ozempic et le Wegovy du Danois Novo Nordisk, et le Zepbound de l’Américain Eli Lilly.Fin avril, WW a annoncé un partenariat avec le fournisseur de médicaments Gifthealth pour faciliter l’accès de ses membres au Zepbound.”Nous avons constaté que les membres prenant des traitements anti-obésité, en association avec notre programme comportemental, perdaient 11% de poids de plus que ceux prenant uniquement le médicament”, a précisé Tara Comonte.Selon elle, des études ont aussi montré que les patients sans accompagnement reprenaient deux-tiers du poids perdu dans l’année suivant l’arrêt du GLP-1.Outre cette concurrence médicamenteuse, le groupe pâtit également de la multiplication, en particulier sur internet, des méthodes de perte de poids.Cela représente “un défi” pour gagner de nouveaux membres pour certains produits, a admis Felicia DellaFortuna, directrice financière, lors de l’audioconférence.”WeightWatchers était autrefois la principale destination pour ceux voulant perdre du poids mais le monde a changé”, a commenté Neil Saunders, directeur chez GlobalData, estimant que les nombreux concurrents (programmes et médicaments) avaient rendu le groupe “moins prépondérant”.”Malheureusement, se cumulant avec cette désaffection, il a aussi dû jongler avec des niveaux d’endettement très élevés”, a-t-il souligné.Selon lui, le dépôt de bilan “va résoudre certains problèmes financiers mais cela ne va pas automatiquement créer une activité plus défensive et sensée pour les consommateurs”.WeightWatchers a subi un coup rude lorsque sa plus célèbre actionnaire, l’ex-star de la télévision américaine Oprah Winfrey, a annoncé en février 2024 qu’elle quittait le conseil d’administration après presque dix ans de présence. En Bourse, le titre avait perdu plus de 18% ce jour-là.Elle comptait également donner ses actions, ou leurs produits, et l’exercice des options au Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaine (NMAAHC), à Washington.