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Bitcoin : le pari raté du président salvadorien

Le bitcoin n’a jamais été utilisé par la majorité des Salvadoriens et n’a aujourd’hui plus cours légal dans le pays. Un pari raté pour le président Nayib Bukele, qui avait fait du pays le premier à adopter officiellement le bitcoin en 2021.La réforme de la loi Bitcoin de 2021 a été adoptée mercredi par le parlement monocaméral, composé de 60 membres et largement dominé par le parti “Nouvelles idées” du chef de l’Etat. Un assouplissement législatif réclamé par le Fonds monétaire international (FMI) en échange de l’octroi d’un prêt de 1,4 milliard de dollars en décembre.Le terme de “monnaie” a été supprimé de l’article 1, qui dispose dorénavant que les transactions en bitcoins doivent être acceptées volontairement par des personnes physiques ou morales. Selon la nouvelle réglementation, l’utilisation du bitcoin dans l’économie dollarisée du Salvador sera facultative et le secteur privé sera libre d’accepter les paiements en cryptomonnaie pour les biens et les services. Les commerçants ne sont plus obligés de convertir les prix en dollars en cryptomonnaie.”Le bitcoin n’a plus cours légal. Cela aurait toujours dû être le cas, mais le gouvernement a voulu l’imposer et cela n’a pas fonctionné”, a déclaré à l’AFP l’économiste Rafael Lemus.La réforme, qui entrera en vigueur 90 jours après avoir été publié au Journal officiel, ce qui pourrait se produire dans les prochains jours, mentionne toutefois l’existence d’un “cours légal”, ce qui selon Carlos Acevedo, économiste et ancien président de la banque central, “n’a pas de sens” et “doit être corrigé”.- “Très compliqué et risqué” -Malgré la loi de 2021, les Salvadoriens dans leur majorité n’ont jamais adhéré à l’initiative de M. Bukele, par ailleurs très populaire pour sa guerre contre les gangs qui a fait chuter le nombre d’homicides au Salvador à un niveau historiquement bas.Selon une récente enquête, 91,9% des Salvadoriens n’ont ainsi pas utilisé le bitcoin dans leurs transactions en 2024.”Je l’ai utilisé et je n’ai pas aimé (…). C’est très compliqué et risqué. Ce n’est pas pour une employée qui a du mal à joindre les deux bouts”, explique à l’AFP Juana Henríquez, une infirmière de 55 ans, qui dit avoir essayé de faire des bénéfices mais avoir plutôt perdu de l’argent.Le président Bukele a également échoué dans son projet, qu’il avait annoncé au milieu de feux d’artifice, de créer Bitcoin City, une ville futuriste financée par des obligations en cryptomonnaies et qui tirerait son énergie minière d’un volcan situé à Conchagua, à quelque 200 km de Salvador. Berlin, une ville située à 110 km à l’est de San Salvador, et la plage d’El Zonte (sud-ouest) sont deux zones qui concentrent les adeptes des cryptomonnaies, mais beaucoup sont des résidents étrangers ou des touristes.Malgré ce changement de cap, sur lequel M. Bukele ne s’est pas encore exprimé, les autorités affirment que le gouvernement continuera à soutenir la plus célèbre des cryptomonnaies, qui s’échange actuellement à plus de 100.000 dollars.L’ambassadrice du Salvador aux États-Unis, Milena Mayorga, a déclaré aux journalistes jeudi, lors d’un événement sur le bitcoin à San Salvador, que la réforme devait être considérée comme une adaptation “à la conjoncture”.Le gouvernement, a-t-elle assuré, continuera d’acheter des bitcoins et à détenir des réserves dans cette cryptomonnaie. Selon le Bureau national du bitcoin, le Salvador possède 6.050 bitcoins d’une valeur de 634,8 millions de dollars.Nayib Bukele s’est récemment dit convaincu qu’avec Donald Trump, dont il est un sympathisant, à la Maison Blanche, il y aura “une appréciation exponentielle” de la crypto-monnaie. Et il publie fréquemment des messages sur ses réseaux sociaux à propos de la hausse du cours.

Trump lance son offensive commerciale contre le Canada, le Mexique et la Chine, qui promettent de répliquer

La guerre commerciale est lancée: Donald Trump a imposé samedi 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois, les trois pays visés promettant aussitôt une riposte.Le président américain a mis à exécution sa menace de s’en prendre aux trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui représentent au total plus de 40% des importations du pays.Il affirme vouloir ainsi forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl et les arrivées de migrants illégaux aux Etats-Unis.Les réactions mexicaine, canadienne et chinoise ne se sont pas faites attendre.Sur un ton cinglant, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains, sans donner de détails.De son côté, le Canada va imposer des droits de douane de 25% sur des produits américains pour un total de 155 milliards de dollars canadiens” (102 milliards d’euros), a annoncé le Premier ministre démissionnaire Justin Trudeau.Dès mardi, ces droits de douane seront appliqués sur 30 milliards de dollars d’un vaste éventail de produits allant du bourbon aux appareils ménagers en passant par les fruits et les plastiques.”Si le président Trump veut inaugurer un nouvel âge d’or pour les États-Unis, la meilleure voie est de s’associer avec le Canada, et non de nous punir”, a déclaré M. Trudeau lors d’une conférence de presse au ton très dramatique. La Chine, quant à elle, prendra des mesures “correspondantes pour protéger résolument” les “droits et intérêts” chinois, a réagi le ministère chinois du Commerce dans un communiqué. “Les guerres commerciales n’ont pas de vainqueur”, a jugé le ministère chinois des Affaires étrangères.Pékin va par ailleurs déposer plainte contre Washington auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).De son côté, le ministre des Finances japonais Kastunobu Kato s’est dit “profondément préoccupé par la façon dont ces droits de douanes pourraient affecter l’économie mondiale”.- “Calomnie” -Les mesures américaines entreront en vigueur au plus tôt mardi, selon un premier décret présidentiel que l’AFP a pu consulter. Les hydrocarbures du Canada seront toutefois taxés à seulement 10%.Donald Trump a expliqué sur son réseau Truth Social s’appuyer sur une loi de 1977 qui permet au président de réglementer le commerce en cas de situation d’urgence nationale. En cause, selon lui, “la menace majeure que représentent les migrants illégaux et les drogues mortelles qui tuent nos concitoyens, notamment le fentanyl”.Selon lui, la Chine exporte vers le Mexique des principes actifs permettant la fabrication par les cartels mexicains du fentanyl, ensuite vendu de l’autre côté de la frontière.”Les droits de douane annoncés sont nécessaires pour forcer la Chine, le Mexique et le Canada à rendre des comptes à la suite de leurs promesses de faire cesser le flux de drogues toxiques aux Etats-Unis”, a expliqué la Maison Blanche sur son compte X.Concernant le Mexique, ils resteront en place jusqu’à ce que le pays “coopère avec les Etats-Unis pour lutter contre le trafic de drogue”.La Maison Blanche a affirmé, sans preuve, que les cartels avaient “fait alliance avec le gouvernement mexicain”. Une accusation qualifiée de “calomnie” par Claudia Sheinbaum.Quant au Canada, la présidence américaine a estimé que “la production de fentanyl y progresse”.- “Signal clair” -Du fait de l’accord de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, les entreprises ne paient théoriquement pas de droits de douane si elles appliquent les règles prévues par cet accord. Celles qui font le choix de ne pas suivre ces directives et se voient appliquer un droit généralement compris entre 5% et 6%.Au Mexique, Mme Sheinbaum a rencontré dans la journée des chefs d’entreprise, son ministre de l’Économie Marcelo Ebrard et plusieurs ministres.”Nous savions pour les droits de douane, mais il est sans précédent de voir le gouvernement américain faisant officiellement le lien entre le gouvernement mexicain et les narcotrafiquants”, a déclaré à l’AFP l’ancien ambassadeur mexicain Agustin Gutierrez Canet.”Ce paragraphe est extrêmement dur et inquiétant, c’est l’élément le plus grave au-delà de l’aspect économique. Trump est coutumier de ce type de rhétorique pour mettre la pression mais personne ne devrait agir à la légère de la sorte”, a-t-il ajouté.Pour Wendy Cutler, vice-présidente de l’Institut de politique publique Asia Society, les taxes “sont un signal clair que tous nos amis, voisins et partenaires sous traité de libre-échange, sont dans la ligne de mire”.Vendredi, Donald Trump a laissé entendre que l’Union européenne pourrait être bientôt concernée, estimant qu’elle avait “très mal traité” les Etats-Unis.aue-tib-sem-els/roc/cco

Marco Rubio au Panama pour discuter des revendications de Trump sur le canal

Le nouveau chef de la diplomatie américaine Marco Rubio est arrivé samedi au Panama où il compte défendre les intérêts des Etats-Unis et en premier lieu les revendications de Donald Trump sur le canal de Panama.Priorité absolue de la Maison Blanche, l’immigration sera au cÅ“ur de la tournée entamée par le secrétaire d’Etat américain, qui après le Panama se rendra ensuite au Salvador, au Guatemala, au Costa Rica et en République dominicaine.Sa visite a aussi commencé le jour même où le président américain a imposé des droits de douane contre le Mexique, le Canada et la Chine, s’attirant une réponse cinglante de Mexico qu’il a accusé de liens avec le narcotrafic.Mais le principal sujet sur la table de sa première étape est le tollé provoqué dès le jour de son investiture, le 20 janvier, par Donald Trump, qui a dit vouloir “reprendre” le contrôle du canal de Panama, un carrefour maritime stratégique pour le commerce mondial.Cette voie navigable entre l’Atlantique et le Pacifique construite par les Etats-Unis et inaugurée en 1914 a été transférée au Panama en 1999.Il en a remis une couche vendredi. “Ils ont déjà proposé de faire beaucoup de choses mais nous pensons qu’il est approprié que nous le reprenions”, a-t-il dit à la presse.M. Trump, qui se plaint d’une concurrence déloyale à propos du transit des navires américains, a souligné que le Panama enlevait les panneaux en chinois pour dissimuler le fait qu’il avait “totalement violé l’accord” sur le canal.- Sujets “communs” -Pendant sa visite, Marco Rubio va se rendre le long de l’axe stratégique et être reçu dimanche par le président José Raul Mulino, a indiqué un haut responsable américain.Le autorités panaméennes ont déjà prévenu: il n’y a rien à négocier.”En ce qui concerne le canal, c’est impossible, je ne peux pas négocier, et encore moins ouvrir un processus de négociation sur le canal, c’est scellé, le canal appartient au Panama”, a déclaré jeudi José Raul Mulino.Il a cependant affirmé qu’il existait des sujets “communs” comme la crise migratoire, la lutte contre le narcotrafic, le crime organisé et le blanchiment d’argent qui peuvent être abordés avec les Etats-Unis.”Je pense que le président a été très clair sur sa volonté d’administrer à nouveau le canal. Il est évident que les Panaméens ne sont pas très favorables à cette idée”, a déclaré Marco Rubio sur la radio SiriusXM jeudi, en parlant d’une “menace directe” de la Chine pour les Etats-Unis.”Si, lors d’un conflit, le gouvernement chinois leur dit de fermer le canal de Panama, ils y seront obligés. C’est une menace directe”, a-t-il insisté.- “Nouvelle ère” -Reste à voir comment Marco Rubio mettra en Å“uvre la promesse de Donald Trump.Le choix de l’Amérique centrale pour son premier déplacement ne doit rien au hasard pour ce fils d’immigrés cubains.”Qu’il s’agisse des migrations, de la sécurité ou du commerce, aucune autre région du monde n’a autant d’impact sur la vie quotidienne des Américains que le continent américain”, a fait valoir vendredi à des journalistes Mauricio Claver-Carone, chargé de l’Amérique latine au département d’Etat. Mauricio Claver-Carone.Donald Trump dénonce régulièrement une “invasion” de migrants venant notamment de ces pays.Maureen Meyer, du Washington Office on Latin America, une organisation américaine qui promeut les droits humains dans la région, souligne que “chacun de ces pays à un intérêt personnel à avoir une bonne relation avec l’administration Trump”.La Colombie peut en témoigner. Le président Trump a brandi dimanche dernier l’arme douanière contre Bogota pour avoir refoulé des migrants expulsés par les Etats-Unis, obtenant finalement gain de cause.

Birmanie: quatre ans après le coup d’Etat, l’accès à l’électricité plus si courant

“Comment peut-on vivre comme ça ?”: à Rangoun, capitale économique de la Birmanie, les coupures de courant provoquées par le conflit civil empoisonnent le quotidien des habitants, en quête de solutions alternatives.Dans son quartier, Aung Bo Bo dispose de huit heures d’électricité en journée et quatre en soirée, réparties par les autorités en fonction d’un calendrier de rationnement qui ignore son rythme d’employé de bureau.”Nous devons nous réveiller à minuit pour cuisiner”, se plaint-il.”Nous manquons de sommeil”, poursuit cet homme de 39 ans.En soirée, “on a besoin de se reposer, mais il n’y pas d’électricité et il fait très chaud dans la pièce”, renchérit de son côté Yin Kay Thwe, femme au foyer de 31 ans.”Comment peut-on vivre comme ça ?”, s’interroge-t-elle.Les principales villes de Birmanie subissent des coupures récurrentes de courant du fait de l’insuffisance de l’offre, exacerbée par le conflit qui oppose l’armée à différents groupes armés ethniques et prodémocratie depuis le coup d’Etat du 1er février 2021.Les combats ont tué plus de 6.000 civils et provoqué le déplacement de 3,5 millions de personnes, selon les Nations Unies.La pénurie frappe aussi les commerces et usines, rares moteurs d’une économie en berne, qui subissent en même temps la hausse du prix de l’essence, nécessaire au fonctionnement des groupes électrogènes utilisés en cas de coupure.- Potentiel -“C’est un problème majeur pour nous. On ne peut faire aucun bénéfice”, déplore auprès de l’AFP un hôtelier qui assure qu’à Bagan, joyau du patrimoine birman, “la plupart des hôtels ont fermé à cause de difficultés liées à l’électricité.”La Birmanie dispose d’un important potentiel hydroélectrique et solaire, de ressources en pétrole, en gaz et en charbon, ce qui en fait un pays mieux pourvu que ses voisins pour répondre à ses besoins en énergie, a noté la Banque mondiale en juin 2024.Mais l’offre est loin de répondre à la demande, entre infrastructures vieillissantes, politiques inadaptées et sous-financement, dans un pays morcelé où une myriade de groupes a pris les armes contre les généraux au pouvoir.La junte a accusé ses adversaires d’avoir détruit 559 tours de télécommunications et pylônes électriques durant les trois années qui ont suivi le putsch, a relayé un média d’Etat birman.- Solaire -Aujourd’hui, la Birmanie dépend principalement de barrages hydroélectriques. Mais en augmentant l’intensité de production sur des sites de plus en plus vétustes, le pays s’expose à des risques de sécurité, d’après la Banque mondiale.Selon un rapport du ministère de l’Energie électrique publié en janvier, le réseau ne peut en temps normal fournir que 4.000 mégawatts par jour sur les 7.000 de capacités installées.Seuls 48% de la population avaient de l’électricité fin 2024 d’après les Nations unies, soit le taux le plus faible d’Asie.La junte a promis de développer les énergies renouvelables, notamment le solaire, avec le soutien de la Chine, qui connaît la hausse la plus fulgurante en matière d’installation de capacités renouvelables dans le monde ces dernières années. Pékin est également l’un des principaux fournisseurs d’armes de Naypyidaw.Zaw Htay Aung, 25 ans, directeur de la société Sun Solar Myanmar, a constaté que de plus en plus de ménages installaient des panneaux solaires, pour un prix de base autour de 570 dollars.Aung Ko Gyi, un habitant de Rangoun, s’est rendu à la plus grande exposition sur l’énergie solaire de Birmanie, début janvier, pour trouver un kit solaire qui puisse prendre le relais lors des coupures.”J’ai besoin d’une alimentation électrique pour la nuit, pour utiliser un ordinateur et me connecter à internet”, déclare à l’AFP l’homme de 64 ans.”Ca ne fait pas de bruit et ça vient de la nature (…) Les panneaux solaires sont plus chers au début, mais c’est la meilleure option à long terme”, estime-t-il.

Inondations: “lente” décrue dans l’ouest, état de catastrophe naturelle “accéléré”

A Redon (Ille-et-Vilaine) et dans la “vingtaine” d’autres communes de l’ouest touchées par les inondations, la décrue se poursuit lentement dimanche matin, au lendemain de l’annonce d’un dispositif de reconnaissance d’état de catastrophe naturelle “accéléré”.”La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle (…) c’est un dispositif qu’on va simplifier, accélérer”, a déclaré samedi à la presse le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, expliquant que les communes allaient pouvoir effectuer les démarches en ligne et qu’une première réunion se tiendrait “dès jeudi prochain”.En déplacement à Redon aux côtés de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et de la ministre déléguée à la Ruralité, Françoise Gatel, il a assuré que “toutes les communes qui sont touchées – le préfet de région en a relevé plus d’une vingtaine déjà – vont pouvoir avoir accès à ce dispositif”.Mais la décrue s’annonçant “lente”, M. Retailleau a aussi dit souhaiter “l’accélérer pour faire en sorte que les maisons d’habitation, les espaces publics puissent être libérés de l’eau le plus vite possible”.Sur les quais de Redon, où les trottoirs étaient de nouveau visibles samedi, des pompes de grande capacité tournaient à plein régime, en vrombissant. A Saint-Nicolas-de-Redon, de l’autre côté de la Vilaine, quatre pompes d’une capacité de 120 m3 par heure ont été mises en service par des plongeurs, a constaté un photographe de l’AFP.Au total, ces moyens supplémentaires en cours de déploiement seront capables de “vider une piscine olympique toutes les heures”, a indiqué Bruno Retailleau lors de sa visite.”Ça a bien baissé quand même. J’ai été voir sur le canal et le port, ça baisse dur. Pas autant sur la Vilaine”, observe Henri, interrogé par l’AFP dans le centre-ville samedi matin.Dans son dernier bulletin, Météo-France maintient en vigilance orange crues l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan, la Loire-Atlantique, l’Eure, le Val-d’Oise et la Somme.Cette vigilance a toutefois été levée dans la Sarthe et l’Oise.Le tronçon de la Vilaine médiane est repassé en vigilance jaune et “l’amélioration des conditions météorologiques favorise les décrues en cours sur les tronçons de la Vilaine aval et de la Seiche”, précise Vigicrues. “Sur ces deux tronçons maintenus en vigilance orange, la tendance est à la baisse mais les niveaux resteront élevés et les décrues sont progressives”, prévient l’organisme de prévisions.- “Culture du risque” -“On n’a eu aucune victime parce que les choses ont été anticipées”, a souligné Bruno Retailleau, après avoir salué les pompiers, gendarmes et CRS mobilisés. Il s’agit d'”une séquence très traumatisante, notamment pour les habitants, quand on voit son habitation qui est inondée, quand on doit évacuer sa propre maison”, a-t-il ajouté.Depuis le début de cet épisode de crues dans l’ouest, qui a également touché plus en amont certains quartiers de Rennes le week-end dernier, quelque 1.108 personnes ont été évacuées en Ille-et-Vilaine, dont 150 à Redon, et 370 à Saint-Nicolas-de-Redon (Loire-Atlantique).”Aucun retour à domicile n’est autorisé pour les personnes évacuées dans la zone touchée par les inondations. Les arrêtés d’évacuation sont donc toujours effectifs”, souligne la mairie de Redon dans un communiqué samedi après-midi.”Avec le début très lent de la décrue, le retour des habitants commence à s’organiser dans certains secteurs des communes touchées”, a indiqué de son côté la préfecture de Loire-Atlantique. “La réintégration des habitants se fera progressivement, secteur par secteur, uniquement sur les zones accessibles”, souligne-t-elle.”C’est un phénomène qui est lié au dérèglement climatique”, a tenu à rappeler Agnès Pannier-Runacher, appelant à “accélérer cette culture du risque qui nous permet d’intervenir sereinement face à des événements qui vont se multiplier”. L’objectif étant, pour la ministre, d'”éviter des dommages qui finalement, on le voit, coûtent beaucoup plus cher que les investissements qu’on pourrait faire”.

Donald Trump officialise les droits de douane contre le Canada, le Mexique et la Chine

Donald Trump a mis sa menace de guerre commerciale à exécution et imposé samedi 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.Le président américain s’en prend ainsi aux trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui représentent au total plus de 40% des importations du pays.La réaction mexicaine ne s’est pas fait attendre: quelques heures plus tard, la présidente Claudia Sheinbaum, employant un ton cinglant, a annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains, sans donner de détails.La taxation américaine entrera en vigueur au plus tôt mardi 4 février, selon un premier décret présidentiel que l’AFP a pu consulter. Les hydrocarbures du Canada seront toutefois taxés à seulement 10%.Washington justifie cette décision par la volonté de forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl et les arrivées de migrants illégaux aux Etats-Unis.Donald Trump a expliqué sur son réseau Truth Social s’appuyer sur une loi de 1977, l’International Emergency Economic Powers Act, qui permet au président de réglementer le commerce en cas de situation d’urgence nationale.En cause, “la menace majeure que représentent les migrants illégaux et les drogues mortelles qui tuent nos concitoyens, notamment le fentanyl. Nous devons protéger les Américains et c’est mon devoir en tant que président de m’assurer de la sécurité de tous”, a écrit M. Trump.- “Pleine coopération” -Selon lui, la Chine exporte vers le Mexique des principes actifs permettant la fabrication par les cartels mexicains du fentanyl, ensuite vendu de l’autre côté de la frontière. Il reproche également au Mexique et au Canada de ne pas suffisamment contrôler les flux migratoires vers les Etats-Unis.”Les droits de douane annoncés sont nécessaires pour forcer la Chine, le Mexique et le Canada à rendre des comptes à la suite de leurs promesses de faire cesser le flux de drogues toxiques aux Etats-Unis”, a expliqué la Maison Blanche sur son compte X.Concernant le Mexique, ils resteront en place “jusqu’à ce que le Mexique coopère avec les Etats-Unis pour lutter contre le trafic de drogue. Les cartels mexicains sont les premiers trafiquants mondiaux de fentanyl, méthamphétamine et d’autres drogues”.La Maison Blanche a affirmé que les cartels avaient “fait alliance avec le gouvernement mexicain”, sans pour autant fournir de preuves. Une affirmation qualifiée de “calomnie” par Claudia Sheinbaum.Quant au Canada, la présidence américaine a estimé que “la production de fentanyl y progresse”.La Chine pour sa part “joue un rôle central dans la crise de fentanyl qui détruit des vies américaines” et les droits de douane s’appliqueront “jusqu’à ce nous nous assurions de la pleine coopération” de Pékin en la matière, selon la même source.Du fait de l’accord de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique (ACEUM), les entreprises ne paient théoriquement pas de droits de douane si elles appliquent les règles prévues par l’accord.Certaines font cependant le choix de ne pas suivre ces directives et se voient dès lors appliquer un droits de douane, généralement compris entre 5% et 6%.- “Garder la tête froide” -Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, devait tenir une conférence de presse dans la soirée mais il a d’ores et déjà assuré que son pays était “prêt à une réponse immédiate”.Au Mexique, Mme Sheinbaum a rencontré dans la journée des chefs d’entreprise, son ministre de l’Économie Marcelo Ebrard y voyant le signe que “le secteur privé serre les rangs autour de la présidente et de sa défense de l’intérêt national face à l’arbitraire commercial”.Samedi soir, plusieurs ministres ont rejoint la présidente au Palais National pour une réunion d’urgence, selon les médias locaux.”Nous savions pour les droits de douane mais il est sans précédent de voir le gouvernement américain faisant officiellement le lien entre le gouvernement mexicain et les narcotrafiquants”, a déclaré à l’AFP l’ancien ambassadeur mexicain Agustin Gutierrez Canet.”Ce paragraphe est extrêmement dur et inquiétant, c’est l’élément le plus grave au-delà de l’aspect économique. Trump est coutumier de ce type de rhétorique pour mettre la pression mais personne devrait agir à la légère de la sorte”, a-t-il ajouté.Pour Wendy Cutler, vice-présidente de l’Institut de politique publique Asia Society, les taxes “sont un signal clair que tous  nos amis, voisins et partenaires sous traité de libre-échange, sont dans la ligne de mire”.Pour le Canada et le Mexique, “la pression intérieure pour des représailles va être forte mais cela va compliquer la possibilité d’une solution négociée”.aue-tib-sem-els/roc

Mexique, Canada et Chine dans l’attente des droits de douane voulus par Trump

Le Canada, le Mexique et la Chine, les trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, sont samedi dans l’attente d’une annonce de Donald Trump confirmant les droits de douane qu’il souhaite imposer sur leurs produits.Le président américain devrait acter l’imposition de 25% de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains, et 10% sur les produits en provenance de Chine, au-delà de ceux déjà existants, a-t-il déclaré vendredi devant des journalistes.Et “rien” ne viendra empêcher leur mise en place, a insisté le républicain.Donald Trump, arrivé à sa résidence Mar-a-Lago, en Floride, pour le week-end, s’est rendu à son golf samedi matin, sans rien programmé à son agenda officiel.Mais selon la chaîne Radio Canada, Ottawa a été informé que 25% de droits de douane seront bien appliqués, à partir de mardi, sur l’ensemble des produits entrants aux Etats-Unis, le secteur énergétique se voyant lui imposer 10%.Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, doit tenir une conférence de presse à 18H00 (00H00 GMT dimanche), ont confirmé plusieurs sources à l’AFP.”Je vais sans doute baisser les droits de douane” sur le pétrole canadien, essentiel pour l’industrie pétrolière américaine, avait déjà souligné Donald Trump vendredi: “Nous pensons les limiter à 10%”.Le président américain a justifié ces mesures en accusant les trois pays de jouer un rôle dans la crise du fentanyl, un puissant opioïde qui fait des ravages aux Etats-Unis.Selon lui, la Chine exporte vers le Mexique des principes actifs permettant ensuite la fabrication par les cartels mexicains du fentanyl, ensuite vendu de l’autre côté de la frontière. Il reproche également au Mexique et au Canada de ne pas suffisamment contrôler les flux migratoires vers les Etats-Unis.- “Recul du PIB américain” -Justin Trudeau a assuré que son pays était “prêt à une réponse immédiate”.Samedi, Doug Ford, le Premier ministre de l’Ontario, la plus riche province canadienne, a appelé à “répondre et répondre fort” en menaçant de limiter les exportations de métaux rares, d’énergie ou d’uranium.En campagne pour sa réélection, M. Ford a assuré que “nous disposons d’outils puissants, des outils dont l’économie et l’armée américaine dépendent”.De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a assuré avoir “avancé sur différents sujets” avec l’administration Trump et que “des accords sont trouvés tous les jours”. Mais, faute d’accord sur les droits de douane, “nous avons un plan A, B et C”, a-t-elle assuré sans apporter de détails.Pour le Mexique, qui exporte à 85% vers les Etats-Unis, une hausse généralisée des droits de douane pourrait être particulièrement rude, avec un recul de 3,6% de son PIB, a estimé Wendong Zhang, professeur à l’Université Cornell.Mais l’économie américaine elle-même serait touchée, à un moment où, portée par la consommation, elle tourne à plein régime, avec une croissance de 2,8% en 2024.Selon Gregory Daco, chef économiste pour le cabinet EY, les droits de douane prévus pourraient “entraîner un recul de 1,5% du PIB américain en 2025 et 2,1% en 2026 par rapport à nos prévisions initiales, du fait d’un ralentissement de la consommation et des investissements”, sans même parler des effets de potentielles représailles.- Et l’UE? “Absolument” -Ils pourraient également entraîner une hausse de 0,7 point de pourcentage de l’inflation sur le premier trimestre de l’année, estime-t-il, avant de voir les effets s’atténuer.D’autant que les Etats-Unis importent des deux pays voisins une longue série de produits agricoles, des avocats à la volaille, aux prix déjà en hausse.L’impact pourrait également être réel sur les automobiles, alors que le Canada et le Mexique représentent 22% des véhicules vendus dans le pays, selon S&P Global Mobility.Les prix de l’énergie pourraient aussi grimper dans le centre du pays, qui consomme beaucoup de pétrole venant du Canada, a estimé le centre de réflexion Atlantic Council.Et cela ne pourrait être que le début, car Donald Trump prépare déjà la phase suivante de sa guerre commerciale: “Est-ce que je vais imposer des droits de douane à l’Union européenne? Vous voulez la vraie réponse ou la réponse diplomatique? Absolument. L’UE nous a très mal traités”.

Est de la RDC: poursuite des combats, le Burundi craint un guerre régionale

Le conflit dans l’est de la RDC risque de se transformer en guerre régionale, a alerté à son tour samedi le président du Burundi voisin, le M23 et les troupes rwandaises continuant leur progression après avoir pris le contrôle de la grande ville de Goma.Ces dernière semaines, l’avancée fulgurante du groupe armé antigouvernemental et des forces armées de Kigali, face à des troupes congolaises dépassées, a suscité la crainte d’une propagation du conflit. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dit jeudi son inquiétude d’un embrasement régional. “Si l’est du Congo n’a pas la paix, la région n’a pas la paix”, a aussi mis en garde le président burundais Evariste Ndayishimiye dans une vidéo postée sur sa chaîne YouTube. “Ce n’est pas le Burundi seulement, la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, c’est toute la région, c’est une menace”, a-t-il poursuivi avant d’ajouter que son pays n’allait pas “se laisser faire”.Au moins 10.000 soldats burundais ont été déployés depuis octobre 2023 dans l’est de la RDC, dans le cadre d’un accord de coopération militaire avec Kinshasa.L’armée ougandaise, déjà présente dans la région, a pour sa part annoncé vendredi qu’elle allait “renforcer ses défenses”. Après avoir conquis la capitale de la province du Nord-Kivu où ils sont entrés il y a près d’une semaine, les combattants du M23 (“Mouvement du 23 mars”) et les forces rwandaises progressent désormais dans la province voisine du Sud-Kivu.Samedi, des affrontements ont été signalés dans des villages proches de la cité minière de Nyabibwe, à une centaine de km de Bukavu et environ 70 km de l’aéroport le plus proche, selon des sources locales.- épidémies -Sur le marché de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu où vivent un million d’habitants, certains commerçants et clients faisaient part de leurs craintes.”Le M23 a dit qu’après avoir occupé Goma, ils vont venir ici chez nous au Sud-Kivu, c’est pourquoi nous avons peur car nous ne savons ni le jour ni l’heure”, a dit à l’AFP une vendeuse, Henriette Butuna. “Nous achetons pour faire des stocks à la maison”, a confié une cliente, Josée Zabibu.Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller ses nombreuses richesses naturelles dans la région. Le Rwanda nie et affirme vouloir éradiquer des groupes armés, notamment créés par d’ex-responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui menacent selon lui sa sécurité.A Goma, les combats ont cessé, mais la ville souffre désormais de pénuries de carburant et de liquidités. Dans une lettre aux dirigeants africains datée de vendredi, le chef de l’Africa CDC Jean Kaseya a par ailleurs mis en garde contre le risque d’épidémies. “Si aucune mesure décisive n’est prise, ce ne seront pas seulement les balles qui feront des victimes, mais la propagation incontrôlée d’épidémies majeures et de pandémies potentielles qui viendront de cette région fragile”, a-t-il alerté.Le dernier variant du virus du mpox, qui s’était rapidement propagé dans de nombreux pays à travers le monde l’an dernier, avait été détecté la première fois dans le Sud-Kivu.  – départ de déplacés -Des milliers d’habitants qui avaient fui leurs villages face à l’avancée du M23 ont commencé à quitter les camps de déplacés installés dans la périphérie de Goma, a indiqué le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Selon des sources humanitaires, certains des sites au nord de la ville sont déjà vides.Le M23 et les troupes rwandaises ont pris le dessus en quelques semaines sur une armée congolaise mal équipée. Les autorités congolaises recrutent à la hâte depuis vendredi des “volontaires” sans formation pour intégrer des milices pro Kinsahsa.Au moins 700 personnes ont été tuées et 2.800 blessées lors des combats pour le contrôle de Goma entre dimanche et jeudi, a dit vendredi un porte-parole de l’ONU.L’offensive sur Goma a suscité de nombreux appels internationaux à la fin des combats et au retrait des troupes rwandaises. Les initiatives diplomatiques pour régler le conflit qui dure depuis plus de trois ans n’ont pas abouti.Lors d’un sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à Harare vendredi, les pays membres ont affirmé leur “engagement indéfectible à continuer de soutenir la RDC dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale”.burx-blb/cld/sba

L’ex-président de l’Allemagne et ancien directeur du FMI Horst Koehler est mort

L’ancien président de l’Allemagne et ancien directeur général du Fonds monétaire international Horst Koehler est décédé samedi à l’âge de 81 ans. Le chrétien-démocrate économiste de formation “est décédé tôt ce matin à Berlin (…) après une courte et grave maladie, entouré de sa famille”, a indiqué la présidence allemande.”Avec Horst Köhler, nous perdons une personne très appréciée et extrêmement populaire, qui a accompli de grandes choses – pour notre pays et dans le monde”, a écrit le président fédéral du pays Frank-Walter Steinmeier dans une lettre de condoléances adressée à la veuve de M. Koehler.Angela Merkel, qui fut chancelière de 2005 à 2021, a salué l’attitude “joyeuse, optimiste et intrépide” de Koehler. “Il a rendu des services exceptionnels à l’Allemagne”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.Le chancelier social-démocrate allemand Olaf Scholz a de son côté salué la mémoire d’un “homme politique engagé qui tout au long de sa vie a oeuvré en faveur d’un monde plus juste”, sur X.  Horst Koehler a été président de l’Allemagne de 2004 à 2010, une fonction essentiellement honorifique dans ce pays, après avoir été directeur général du FMI de 2000 à 2004 et président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) de 1998 à 2000. L’ONU avait annoncé en 2019 sa démission “pour raison de santé” de ses fonctions d’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, qu’il occupait depuis 2017.A ce poste, M. Kohler avait essayé de relancer la recherche d’une solution pour l’ancienne colonie espagnole contrôlée majoritairement par le Maroc mais revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario.Après six ans d’interruption de dialogue, il avait réussi à faire reprendre langue aux parties concernées, notamment en réunissant en Suisse à deux reprises -en décembre puis en mars- le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. En 2004 Horst Kohler était devenu le premier président allemand à n’avoir pas fait carrière en politique mais à être issu du monde de l’économie.”Horst qui?” avait alors surnommé le tabloïd Bild cet homme plus familier des chefs d’Etat et des organisations internationales que des Allemands pour lesquels il restait alors largement inconnu. Horst Kohler a toutefois été élu en 2004 par une assemblée de grands électeurs où l’opposition au chancelier social-démocrate Gerhard Schroeder était majoritaire.- Accent sur l’Afrique – Pour être élu président cet homme discret avait démissionné de son poste de directeur général du FMI, où son plus gros dossier a été la gestion de la crise financière en Argentine.Elu pour un second mandat de président fédéral en 2009 il avait créé la surprise en démissionnant l’année suivante après avoir semblé justifier l’intervention militaire allemande en Afghanistan par la défense d’intérêts économiques. Ces propos avaient fait scandale dans un pays majoritairement pacifiste.Entre temps il a toutefois acquis une stature politique dans son pays en dénonçant par exemple les salaires des grands patrons ou le “monstre” constitué selon lui par les marchés financiers. Sur la scène internationale, il a mis l’accent sur le partenariat avec l’Afrique.Cet homme grand et sportif affichait modestie et ton personnel lors de ses rencontres publiques.L’ancien secrétaire d’Etat aux Finances sous le chancelier conservateur Helmut Kohl a également joué un rôle clé dans l’unification monétaire de l’Allemagne le 1er juillet 1990, quand la RDA a adopté le Mark-ouest.Il a également eu un rôle important dans les négociations sur l’aspect financier du retrait des troupes soviétiques de la RDA et s’était imposé dans les sommets économiques internationaux comme le “sherpa” d’Helmut Kohl.Il avait également préparé l’introduction de l’euro dans un pays qui voyait d’un très mauvais oeil la disparition du sacro-saint Deutsche Mark. Il a aussi participé à l’élaboration du Pacte de stabilité et de croissance européen.M. Köhler est né en 1943 de parents allemands originaires de Bessarabie roumaine qu’ils ont dû quitter pour se réfugier en Pologne occupée, après que la Roumanie a dû céder ses territoires orientaux à l’Union soviétique. Fuyant l’Armée rouge à la fin de la guerre, la famille s’était installée en Allemagne de l’Est, avant de fuir à nouveau à l’Ouest en 1953.

RDC: le Burundi craint un conflit régional, urgence sanitaire à Goma

Le conflit dans l’est de la RDC risque de se transformer en guerre régionale a alerté le président du Burundi voisin samedi, près d’une semaine après l’entrée du M23 et des troupes rwandaises dans Goma, sous la menace d’une crise sanitaire.Après avoir conquis la capitale de la province du Nord-Kivu où ils sont entrés dimanche, les combattants du groupe armé antigouvernemental et les forces de Kigali ont progressé ces derniers jours dans la province voisine du Sud-Kivu, faisant planer une possible menace sur son chef-lieu Bukavu.”Si l’est du Congo n’a pas la paix, la région n’a pas la paix”, a mis en garde le président burundais Evariste Ndayishimiye dans une vidéo postée sur sa chaîne YouTube officielle. “Ce n’est pas le Burundi seulement, la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, c’est toute la région, c’est une menace”, a-t-il poursuivi avant d’ajouter que son pays n’allait pas “se laisser faire”.Dans le conflit qui ravage l’est de la RDC depuis plus de trois ans et s’est accéléré ces dernières semaines, Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller ses nombreuses richesses naturelles dans la région.Le Rwanda nie et affirme vouloir éradiquer des groupes armés, notamment créés par d’ex-responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui menacent selon lui sa sécurité.Dans une lettre aux dirigeants africains datée de vendredi, le chef de l’Africa CDC Jean Kaseya a mis en garde contre le risque d’épidémies. “Si aucune mesure décisive n’est prise, ce ne seront pas seulement les balles qui feront des victimes, mais la propagation incontrôlée d’épidémies majeures et de pandémies potentielles qui viendront de cette région fragile”, a alerté M. Kaseya.Le dernier variant du virus du mpox, qui s’était rapidement propagé dans de nombreux pays à travers le monde l’an dernier, avait été détecté la première fois dans le Sud-Kivu.Selon des journalistes de l’AFP à Goma, la ville souffre désormais de pénuries de carburant et de liquidités. Dans la cité sous son contrôle, le M23 a promis d’installer sa propre administration. Dans le centre-ville, des marchés ont néanmoins rouvert. Des commerçants installent leurs étals, des femmes transportent des brassées de feuilles de manioc et de bananes.- “Intégrité territoriale” -Le M23 et les troupes rwandaises ont pris le dessus en quelques semaines sur une armée congolaise mal équipée. Les autorités congolaises recrutent à la hâte depuis vendredi des “volontaires” sans formation pour intégrer des milices pro Kinsahsa.Le président congolais Félix Tshisekedi a promis cette semaine dans un message à la nation “une riposte vigoureuse”.Depuis la chute de Goma, le groupe armé et les soldats rwandais ont progressé dans la province voisine du Sud-Kivu vers Kavumu. Cette localité abrite un aéroport militaire stratégique et l’armée congolaise y a établi sa principale ligne de défense, à 40 km au nord de la ville de Bukavu et son million d’habitants, selon des sources locales.L’armée ougandaise, déjà présente dans l’est de la RDC, a annoncé vendredi qu’elle allait “renforcer ses défenses”. Au moins 700 personnes ont été tuées et 2.800 blessées lors des combats pour le contrôle de Goma entre dimanche et jeudi, a dit vendredi un porte-parole de l’ONU.Sur le plan diplomatique, les initiatives se poursuivent pour tenter de trouver une issue à une crise. L’offensive sur Goma a suscité de nombreux appels internationaux à la fin des combats et au retrait des troupes rwandaises. Lors d’un sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à Harare vendredi, les dirigeants des États membres ont affirmé leur “engagement indéfectible à continuer de soutenir la RDC dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale”.Les combats ont par ailleurs aggravé une crise humanitaire chronique dans une région où, selon l’ONU, plus de 500.000 personnes ont été déplacées depuis début janvier.burx-blb/cld/cm