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Les tactiques d’Elon Musk chez Twitter appliquées au gouvernement américain

Alors qu’Elon Musk et ses collaborateurs ont pris le contrôle du système de paiement du Trésor américain, les suppressions d’emplois massives et autres bouleversements qu’il a imposés chez Twitter (devenu X) pourraient donner un aperçu de ce à quoi les fonctionnaires peuvent s’attendre.Patron de Tesla et SpaceX, personne la plus riche du monde, Elon Musk a été chargé par le président Donald Trump de piloter une commission à “l’efficacité gouvernementale” (Doge) pour tailler dans les budgets.Le Trésor distribue les fonds fédéraux, y compris 6.000 milliards de dollars par an pour la sécurité sociale, l’assurance santé Medicare, les salaires des fonctionnaires et d’autres paiements essentiels. Ryan Mac, co-auteur d’un livre sur la façon dont Elon Musk a transformé Twitter depuis qu’il a racheté le réseau social fin 2022 (“Character Limit : How Elon Musk Destroyed Twitter”), a expliqué à l’AFP ce que l’implication du magnat pourrait signifier pour les grandes agences fédérales. Question : Qu’est-ce que Musk a fait de Twitter ?Réponse : “Elon Musk considérait Twitter comme une entreprise hypertrophiée mal gérée.Il s’est présenté comme un grand spécialiste de la réduction des coûts et a appliqué les mêmes principes qu’il avait déjà mis en place chez Tesla et SpaceX.Nous en voyons aujourd’hui les conséquences. Plus de 80 % des employés du groupe sont partis, ont été mis à pied ou licenciés. Les coûts ont été sévèrement réduits, ce qui a entraîné une baisse des revenus. Il se sert des mêmes tactiques au gouvernement américain.”Est-ce qu’il dépouille les fonds ?”De la même manière que Musk a réduit à zéro les budgets de Twitter, il est en train de le faire avec toute agence fédérale à laquelle il s’intéresse. (Avec ses collaborateurs), ils annihilent tel frais ou telle dépense, puis l’employé responsable du budget en question doit expliquer pourquoi il est nécessaire. Ils reconstituent le budget sur cette base en essayant de trouver au passage des économies à faire.C’est une méthode que nous avons observée chez Twitter et qui est maintenant déployée au sein du gouvernement. Nous voyons les mêmes noms de personnages, des gens comme Steve Davis, le bras droit d’Elon, qui est venu chez Twitter pour réduire les coûts. Il fait maintenant partie de la commission Doge.”Les ingénieurs vont-ils prendre le pouvoir ?”Elon Musk est animé par l’idée que les ingénieurs doivent prendre les décisions ; tous les autres doivent soit les aider à construire, soit s’écarter de leur chemin.C’est la raison pour laquelle on commence à voir de jeunes ingénieurs arriver dans ces agences pour superviser des choses. Je m’attends également à ce qu’il y ait des +burnout+ (épuisement professionnel) et à ce que des personnes qui se sont initialement engagées à travailler avec lui à la commission Doge décident finalement de fuir.C’est un processus d’usure naturelle lorsqu’on travaille avec quelqu’un d’aussi intense que lui. Les gens ne sont plus d’accord ou se lassent du rythme et partent ou sont renvoyés.”Les méthodes d’Elon Musk sont-elles illégales ?”Musk pense que les lois peuvent être remises en question. Si vous lui dites qu’il ne peut pas faire quelque chose, il demande pourquoi pas.On commence cependant à voir un petit changement dans sa stratégie. Le courriel intitulé “bifurcation” (envoyé à 2 millions de fonctionnaires pour leur proposer un plan de départ, ndlr) est similaire à celui envoyé aux employés de Twitter après son rachat. Mais chez Twitter, il avait demandé aux salariés qui voulaient rester de faire preuve d’un dévouement total à leur travail. Les fonctionnaires, eux, doivent choisir de partir. Il a appris de son erreur passée.”Les coupes dans les budgets ont-elles brisé Twitter ?”Il y a eu quelques pannes, notamment quand Ron DeSantis a annoncé sa candidature à la présidence en direct sur un salon audio de la plateforme, c’était assez embarrassant. Mais X est resté en ligne la plupart du temps, et Musk estime donc qu’il a gagné. On peut évidemment évoquer l’effondrement des revenus de l’entreprise, mais le site est resté en ligne, et il considère cela comme une victoire. Le problème, c’est que le budget du gouvernement fédéral n’est pas quelque chose que l’on peut tailler n’importe comment et rétablir si cela ne fonctionne pas. Des gens seront blessés en cours de route. Que se passe-t-il lorsque l’on réduit trop la sécurité sociale ou l’assurance-maladie ? Musk n’a pas construit ces bureaucraties fédérales, mais il essaie quand même de piloter l’avion et de changer le moteur en plein vol.”

En Corée du Sud, une addict au shopping repentie, inspirée par une doudoune

Lee So-yeon enrichissait sa garde-robe d’une nouvelle tenue cinq fois par semaine. Jusqu’à ce qu’une banale doudoune à moins de deux dollars fasse voler en éclats son monde de fashionista et la pousse à s’engager.Une question toute simple s’impose à la Sud-Coréenne de 30 ans, à la vue du manteau vendu dans un magasin H&M aux Etats-Unis, où elle travaillait alors : comment est-ce possible?Plongeant dans les méandres de la fast-fashion, modèle économique caractérisé par un renouvellement très rapide des collections, Lee So-yeon en découvre le coût environnemental et humain, conséquence d’un consumérisme exacerbé qui affecte la planète et la santé mentale des addicts au shopping.”J’avais l’habitude d’acheter une nouvelle tenue chaque jour de la semaine”, du lundi au vendredi, se remémore Mme Lee auprès de l’AFP, ajoutant qu’une pièce lui coûtait le plus souvent moins d’un dollar.La fashionista réalise que si les prix sont si bas, c’est à cause de salaires de misère et du peu de cas fait par le secteur à son impact environnemental.La jeune femme décide alors d’arrêter d’acheter des vêtements neufs. Six ans après, elle n’a pas fait machine arrière et a abandonné définitivement la fast-fashion.Son actuelle garde-robe, bien moins fournie, se compose de pièces de seconde-main offertes par des amies et sa famille, dont un blouson en cuir vintage qui appartenait à sa mère.Au contraire d’un vêtement de fast-fashion, fait pour être vite changé, ces vêtements ont tous une histoire unique qui les rend irremplaçables, affirme Lee So-yeon.”Au final, les habits les plus respectueux de l’environnement sont ceux qui se trouvent déjà dans votre armoire”, résume-t-elle.- Pression du look -La jeune femme explique que sortir de la spirale consumériste l’a aidé à échapper à la pression du look.Quand elle était accro au shopping, la Sud-Coréenne pouvait être stressée dès le matin, hésitant à choisir la bonne tenue pour un événement important en soirée.”Je subissais beaucoup de pression par rapport au regard des autres”, se souvient-elle.L’effondrement en 2013 au Bangladesh du Rana Plaza, qui a tué plus de 1.130 ouvriers du textile, en majorité des jeunes femmes, l’a aussi aidé à changer de paradigme. Ces employés sont morts en confectionnant des habits pour “des femmes comme moi”, se désole Lee So-yeon.Elle organise désormais des échanges de vêtements avec ses amis et sa famille, et a écrit un livre pour promouvoir l’idée d’apprécier les vêtements pour “leur histoire”, plutôt que de suivre des tendances éphémères.Elle fait partie d’un mouvement émergent qui cherche à promouvoir les vêtements de seconde main et à sortir du cycle de la surconsommation. L’application Lucky Sweater fournit ainsi une plateforme permettant aux utilisateurs d’échanger des articles de leur garde-robe, a expliqué à l’AFP sa fondatrice Tanya Dastyar.”On peut toujours être à la mode, se sentir bien et avoir un superbe allure” sans acheter de nouveaux vêtements, souligne-t-elle.- Sud-Coréens réticents -L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde, pesant environ 10% de la totalité des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, selon les estimations de la Banque mondiale.La plupart des habits modernes sont fabriqués à partir de matières synthétiques telles que le nylon ou le polyester, des fibres principalement composées de plastique et non-biodégradables, d’après des données du secteur.Les antis reconnaissent que la seconde-main peut contribuer à limiter ses effets néfastes. Mais en Corée du Sud, beaucoup montrent des réticences face aux pièces d’occasion, associées aux difficultés financières, relève Kim Dong-hyun, directeur d’une entreprise d’export de vêtements d’occasion.”Souvent, les gens n’ont pas un regard positif sur quelqu’un qui porte des vêtements usagés, car ils sont perçus comme des pièces que personne ne veut”, analyse M. Kim pour l’AFP. La Corée du Sud est le cinquième plus gros exportateur de vêtements d’occasion au monde, derrière les Etats-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et l’Allemagne, selon l’Observatoire de la diversification économique.Dans l’usine de M. Kim à Paju, à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale Séoul, l’AFP a observé des montagnes de vêtements de seconde-main empilés comme dans une décharge.Les pièces sont triées par une pince mécanique avant d’être exportées. “Beaucoup traitent les bacs de collecte de vêtements exactement comme une poubelle”, soupire M. Kim.

Budgets: Bayrou affronte deux motions de censures, vouées à l’échec

Après son recours à l’article 49.3 sur les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, le Premier ministre François Bayrou affronte mercredi deux nouvelles motions de censure, destinées à échouer sans les voix des socialistes et probablement du Rassemblement national.A partir de 15H30, l’Assemblée nationale examinera une première motion de La France insoumise, contre le 49.3 de François Bayrou pour faire adopter sans vote le projet de budget de l’État pour 2025.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec ce texte, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses de plusieurs ministères.Face au Premier ministre, qui défendra la nécessité pour la France d’envoyer “un signal de responsabilité”, Aurélie Trouvé (LFI) dénoncera un budget “catastrophe pour l’économie”, appelant à censurer.L’essentiel des écologistes et communistes devraient abonder, mais la censure sera impossible en l’absence des voix du PS, qui négocie depuis des semaines avec le gouvernement pour revoir les budgets.S’il considère que la copie n’est pas bonne, le groupe socialiste a acté qu’il ne censurerait pas au nom de “l’intérêt général” du pays, a défendu le premier secrétaire Olivier Faure. Quelques députés pourraient toutefois braver la consigne, anticipent des sources internes au groupe.”C’est l’heure de vérité, il y aura des conséquences”, prévient Manuel Bompard, coordinateur de LFI. Sans censure, les socialistes “sont en soutien” au gouvernement même s’ils n’en font pas partie, estime Eric Coquerel, une position que ne partagent pas les cadres écologistes.Le Rassemblement national et ses alliés ciottistes, s’ils fustigent le texte, feront planer le suspense jusqu’à environ 15H00. Mais Jordan Bardella, président du parti, s’est clairement exprimé mardi contre une censure aux “conséquences plus lourdes pour l’économie” que celle de Michel Barnier.Le rejet attendu de la motion de censure vaudra adoption à l’Assemblée nationale du budget, avant un dernier vote sans suspense au Sénat le lendemain.- Tunnel de motions -Mercredi, en fin d’après-midi, les députés examineront une deuxième motion de censure, contre le 49.3 déclenché cette fois sur le budget de la Sécurité sociale. Mais là encore les voix socialistes, et sans doute celles du RN, devraient manquer pour atteindre les 289 suffrages nécessaires.Et dans cette journée chargée, François Bayrou devrait ensuite déclencher un autre 49.3, puis encore un autre en fin de semaine ou en début de semaine prochaine, toujours sur le budget de la Sécurité sociale, qui avait coûté son poste à Michel Barnier. Avec donc au total quatre censures à esquiver, voire cinq.Car après celles de LFI sur les budgets, les socialistes entendent en déposer une sur “les valeurs républicaines” et contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire. Une nouvelle motion qui questionne un député MoDem, qui se demande ce qu’en fera le Rassemblement national: “il faut toujours être prudent”. Une “balle à blanc” pour LFI, qui n’imagine pas le RN la voter quand celui-ci exige du gouvernement de nouvelles mesures sur l’immigration. “Pour justifier la non-censure (sur les budgets) les socialistes vont nécessairement devoir obtenir des gains politiques tout le temps, et donc entrer dans une logique de compromis. Ils vont passer dans la sphère d’attraction de la macronie”, tance Manuel Bompard.D’autant que le calendrier parlementaire n’est pas simple pour la gauche: le premier texte examiné jeudi sera une proposition de la droite pour restreindre le droit du sol à Mayotte, qui pourrait passer avec les voix d’une partie du camp gouvernemental.”On a bien ça en tête”, reconnaît une source au groupe socialiste, qui y voit toutefois l’occasion d’illustrer que le PS est du “même côté de la barricade” que ses alliés du Nouveau Front populaire.Quant à François Bayrou, il a dit mardi son ambition de s’attaquer à “la réforme de l’État dès le lendemain de l’adoption” de “l’Himalaya” du budget. Reconnaissant qu’avant cela il y a encore “des crevasses” à franchir.sac-parl/sde/gvy

La guerre commerciale a commencé: Trump “pas pressé” de parler avec Xi

Le président américain Donald Trump a affirmé mardi “ne pas être pressé” de s’entretenir avec son homologue chinois Xi Jinping, au premier jour de la guerre des droits de douane entre les deux poids lourds de l’économie mondiale. “Je lui parlerai le moment venu. Je ne suis pas pressé”, a déclaré Donald Trump à des journalistes depuis la Maison Blanche.”Nous nous en sortirons très bien face à la Chine comme face à tous les autres pays”, a-t-il assuré, ajoutant que les Etats-Unis “étaient à nouveau respectés”.Visé à partir de minuit par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis, Pékin a immédiatement répliqué mardi en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains.La Chine prévoit d’imposer à partir du 10 février des droits de douane de 15% sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains.Des taxes douanières de 10% seront par ailleurs appliquées aux importations de pétrole et à d’autres catégories de biens venant des Etats-Unis: machines agricoles, véhicules de sport de grosse cylindrée et camionnettes.Dans ce contexte, les services postaux américains (USPS) ont annoncé dans un communiqué mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine et de Hong Kong, sans donner de raison, les simples lettres n’étant toutefois “pas affectées”.Les actions d’entreprises chinoises de e-commerce ont immédiatement trébuché à la Bourse de Hong Kong. La décision de l’USPS pourrait bloquer les livraisons d’applications ultra populaires comme Shein et Temu. Les articles de petite valeur étaient jusqu’à présent épargnés par les droits de douane.- “Faites confiance à Trump” -Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Donald Trump présente ces droits de douane comme une réponse à l’afflux de clandestins et de drogues aux Etats-Unis. Il dénonce le manque de contrôle aux frontières, accuse la Chine de passivité face à la production sur son sol de précurseurs chimiques du fentanyl, un opioïde de synthèse meurtrier qui fait des ravages aux Etats-Unis.Ces taxes promulguées par Donald Trump “ne font rien pour résoudre les problèmes propres (aux Etats-Unis) et perturbent la coopération économique et commerciale” entre les deux pays, a affirmé le ministère chinois des Finances.La Chine a également ouvert une enquête antimonopole contre le géant technologique américain Google et annoncé avoir placé plusieurs sociétés américaines sur sa liste d'”entités peu fiables”.De nombreux experts estiment que le relèvement des droits de douane, s’il perdure, se traduira par des hausses de prix pour les Américains, alors que la reconquête du pouvoir d’achat était au coeur de la campagne de Donald Trump.Interrogé sur les répercussions pour les ménages et les entreprises, le conseiller au commerce et à l’industrie du président, Peter Navarro, a répondu “faites confiance à Donald Trump”, lors d’un événement organisé mardi par le média Politico.- “Quatre ans d’incertitude” -Le président américain, qui a déclaré à de nombreuses reprises que “tariff” (droit de douane) était l’un des plus beaux mots du dictionnaire, reconnaît volontiers les utiliser comme levier pour obtenir des “deals” avec les pays visés.Le Mexique s’est engagé à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis afin de lutter contre l’immigration illégale. Leur déploiement a débuté mardi, selon la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.Le Canada a, lui, promis de nommer un responsable entièrement dédié à la lutte contre le trafic de fentanyl, de lancer une force d’intervention conjointe avec les Etats-Unis contre le crime organisé et d’inscrire les cartels mexicains sur sa liste des organisations terroristes.Du côté canadien de la frontière, le délai d’un mois a été accueilli comme un répit bienvenu, mais très fragile.”Je ne pense pas qu’on pourra se sentir tranquilles pendant un moment, on va rester quatre ans dans l’incertitude”, jusqu’à la fin du mandat de Donald Trump, a dit à l’AFP Krysten Lawton, salariée d’une usine du constructeur automobile Ford.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.burs-myl/juj-aem/roc

La poste américaine dit ne plus accepter “temporairement” les colis venant de Chine

Les services postaux américains (USPS) ont annoncé mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong, alors que s’est ouvert la guerre des droits de douane entre Washington et Pékin.USPS n’a pas donné de raisons dans son très bref communiqué, précisant seulement que “le flux de lettres et d’envois plats (de même provenance) ne sera pas affecté”. Les actions d’entreprises chinoises de e-commerce trébuchaient à la Bourse de Hong Kong à la suite de cette annonce : JD.com dégringolait de 5,25%, Alibaba cédait 1,6%.Visée à partir de minuit par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis, la Chine a immédiatement répliqué mardi en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains, du charbon au pétrole, et des machines agricoles aux véhicules de sport de grosse cylindrée.La décision de USPS pourrait bloquer, au moins temporairement, l’entrée aux Etats-Unis de colis provenant d’applications de commerce en ligne ultra populaires telles que Shein et Temu, qui vendent des produits à bas prix.Les articles de petite valeur étaient jusqu’à présent épargnés par les droits de douane aux Etats-Unis, mais le nouveau gouvernement a suspendu cette règle, en plus des droits de douane supplémentaires.Elle a largement bénéficié à ces deux plateformes et à Amazon: le nombre d’envois exemptés a bondi de 600% sur les dix dernières années, pour atteindre 1,36 milliard de colis l’année écoulée, contre près de 140 millions en 2015.Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.

Wall Street termine dans le vert, rassurée sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, apaisée par le délai accordé par Washington sur les droits de douane contre le Mexique et le Canada, et soulagée par la réplique de Pékin aux taxes douanières américaines, considérée comme modérée.Le Dow Jones a gagné 0,30%, l’indice Nasdaq s’est octroyé 1,35% et l’indice élargi S&P 500, 0,72%.”Le marché est soulagé”, a résumé auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.La place américaine se réjouit tout d’abord de la suspension temporaire des droits de douane (de 25%) contre le Canada et le Mexique, décidé lundi soir par Donald Trump dans un revirement de dernière minute, après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.En revanche, les Etats-Unis ont augmenté mardi de 10% leurs droits de douane sur l’ensemble des produits importés de Chine.Quelques minutes plus tard, Pékin annonçait imposer à partir du 10 février des taxes douanières de 10% sur le pétrole américain et d’autres biens venant des Etats-Unis, comme certains véhicules.Pékin “a effectivement riposté”, mais “les représailles sont considérées comme assez modérées” par les investisseurs, selon M. Sosnick. Après avoir été fortement plombé lundi par les craintes de tensions commerciales, “le marché est revenu à peu près (…) au niveau où il était à la fin de la semaine”, a ajouté l’analyste, qui reconnaît toutefois qu’une “incertitude résiduelle” pèse encore sur Wall Street.Côté indicateurs, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence une baisse des offres d’emplois en décembre, supérieure aux projections des économistes.”Ces chiffres (…) n’ont pas suffi à faire bouger le marché dans un sens ou dans l’autre”, a toutefois estimé M. Sosnick.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est détendu, à 4,52%, contre 4,56% la veille.Ailleurs, à la cote, le marché a “digéré l’ensemble” des nouveaux résultats d’entreprise, a observé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le groupe d’analyse de données Palantir a été propulsé (+23,99%) après avoir annoncé des résultats largement au-dessus des attentes, dont un chiffre d’affaires en hausse de 36% au quatrième trimestre, et partagé des prévisions meilleures qu’attendues.Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder a dégringolé de 16,07% après l’annonce de la suppression de 5.800 à 7.000 postes nets d’ici fin 2026 dans le cadre d’un plan destiné à remonter la pente, après un nouveau trimestre de recul de ses ventes mondiales.Le laboratoire américain Merck a perdu du terrain (-9,07%). S’il a publié des ventes en hausse au quatrième trimestre 2024, toujours soutenues par ses médicaments phares en oncologie et pour la santé animale, les ventes de son vaccin contre le papillomavirus Gardasil ont en revanche chuté.”Les gains de certaines méga-capitalisations (ont stimulé) la performance des indices”, a par ailleurs souligné M. O’Hare.Apple a par exemple gagné 2,10%, et Nvidia 1,71%.Les investisseurs ont désormais le regard tourné vers les prochaines publications d’entreprises, dont Alphabet, la maison-mère de Google, qui a publié ses résultats après la clôture.Le géant de la tech a déçu le marché mardi avec des revenus trimestriels inférieurs aux attentes, notamment dans le cloud, branche clef pour l’intelligence artificielle (IA), un secteur où le géant des technologies fait face à une concurrence féroce.Dans les échanges électroniques d’après-clôture, l’action du groupe chutait de près de 7%.

Budget: le RN ne censurera pas non plus, Bayrou peut se projeter… un peu

Bientôt un budget, et un gouvernement épargné: après le PS, le RN a mis fin au suspense mardi en laissant entendre qu’il ne votera pas la censure, donnant au Premier ministre François Bayrou la possibilité de se projeter, un peu, dans l’avenir.Si le Rassemblement national prendra officiellement sa décision mercredi, il ne devrait pas voter le même jour la censure du gouvernement pour ne pas aggraver “l’instabilité”, a affirmé son président Jordan Bardella.”Il faut éviter l’incertitude parce que beaucoup de nos compatriotes (…) sont extrêmement inquiets d’une instabilité qui pourrait s’installer dans la durée”, a-t-il justifié, “avec des conséquences plus lourdes pour l’économie que lors de la censure” du gouvernement de Michel Barnier en décembre.Faute de majorité à l’Assemblée nationale, François Bayrou a dégainé lundi ses deux premiers 49.3 pour faire adopter sans vote le budget de l’Etat et une partie de celui de la Sécurité sociale.En retour, La France insoumise a déposé deux motions de censure qui seront défendues à partir de 15H30 mercredi mais ne seront soutenues que par les écologistes et les communistes.”Nous refusons cette idée qu’il ne pourrait pas y avoir de débat démocratique sur le budget”, a déclaré la cheffe de file du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, en taclant un texte “clairement pas à la hauteur des besoins”.Même si le RN avait décidé de la voter, cette censure n’a aucune chance d’être adoptée après le refus des socialistes de la soutenir.Après avoir “beaucoup hésité”, comme l’a admis leur premier secrétaire Olivier Faure, les socialistes ont en effet fini par “faire le choix de donner un budget à la France”.”Nous avons été sollicités par une multitude d’acteurs, les collectivités locales, associations, entreprises… qui dépendent de la commande publique et ne peuvent attendre davantage. Nous avons choisi, non pas de soutenir le gouvernement, mais de ne pas pratiquer la politique du pire”, a-t-il expliqué.- Une “rupture” pour LFI -“Il y a un débat budgétaire, le gouvernement et le Parlement sont en train d’arriver à son terme. Je m’en félicite parce le pays a besoin de stabilité”, a réagi le président de la République Emmanuel Macron, lors d’un déplacement au centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy.De nombreux députés de la coalition gouvernementale et des ministres ont salué “l’esprit de responsabilité du PS”. “Le Parti socialiste a rompu un accord avec La France insoumise, (…) c’est courageux”, s’est félicité dans l’émission C à vous sur France 5 le garde des Sceaux Gérald Darmanin. “Il faut qu’on écoute davantage le PS”, a -t-il ajouté. De leur côté, les Insoumis restent très remontés contre le choix de ceux censés être leurs alliés au sein du NFP.”Le Nouveau Front populaire est réduit d’un parti”, a réagi Jean-Luc Mélenchon. “Ce sera une rupture avec tous les socialistes qui ne votent pas la censure”, a renchéri le président de la commission des Finances Eric Coquerel.”Ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon qui dit qui appartient au Nouveau Front populaire”, a répondu M. Faure.”Est-ce que le vote sur la censure doit être la manière de définir le périmètre du Nouveau Front populaire ? La réponse est non”, a aussi relativisé Cyrielle Chatelain. – Motion “spontanée” -Pour autant, dans un art consommé de la synthèse, les socialistes déposeront la semaine prochaine une motion de censure “spontanée” sur la base de l’article 49.2 de la Constitution en réaction aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire.Il s’agit de protester contre “une forme de trumpisation du débat public sous l’influence notamment de Bruno Retailleau”, le ministre (LR) de l’Intérieur, a plaidé Olivier Faure. Le Parti socialiste, qui reconnait ne pas vouloir faire tomber le gouvernement pour ne pas, selon M.Faure, “avoir un Premier ministre plus à droite qui négocie sa propre survie avec l’extrême droite” ou “une démission du chef de l’Etat”, partent de l’idée que le RN ne votera pas leur motion de censure.Mais le parti d’extrême droite a montré par le passé qu’il pouvait voter une motion de censure de gauche, faisant fi des mots qu’elle contenait.”Il faut toujours être prudent”, a reconnu un député MoDem mettant en garde “ceux qui veulent jouer aux apprentis sorciers”.S’il n’a pas été interrogé sur le vote du RN sur cette motion socialiste, M. Bardella n’a pas exclu que le gouvernement puisse “tomber demain, après-demain, dans une semaine, sur un autre sujet” que le budget.

Eaux: l’exécutif accusé d’avoir autorisé Nestlé à utiliser des filtres illégaux, Macron dément

Des médias ont accusé mardi l’Elysée et Matignon d’avoir cédé au lobbying du groupe Nestlé, en laissant l’entreprise commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et à risque pour la santé, malgré les recommandations d’interdiction des autorités sanitaires, des accusations démenties par Emmanuel Macron.Début 2024, visé par de premières révélations du Monde et de Radio France, Nestlé Waters, filiale du géant suisse de l’agroalimentaire, avait reconnu avoir eu recours à des systèmes interdits de microfiltration pour maintenir la “sécurité alimentaire” de ses eaux minérales, face notamment à des problèmes de contaminations bactériologiques. Le groupe, propriétaire des marques Vittel, Contrex et Hépar, puisées dans les Vosges, et Perrier dans le Gard, a même accepté en septembre 2024 de payer une amende de 2 millions d’euros pour échapper à un procès, après une plainte de l’association Foodwatch. Citant des “échanges de mails et de notes ministérielles”, Radio France et Le Monde accusent mardi Matignon d’avoir dès 2023 “privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs” en accordant au groupe des dérogations sur l’usage de microfiltres.Les deux médias font état d’une note du 20 janvier 2023 du directeur général de la santé (DGS) Jérôme Salomon, qui recommandait de “suspendre immédiatement l’autorisation d’exploitation et de conditionnement de l’eau pour les sites Nestlé des Vosges” et d’étendre cette interdiction “au site d’embouteillage de Perrier (à Vergèze, dans le Gard)”.Jérôme Salomon citait un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l’utilisation de microfiltres inférieurs à 0,8 micromètre, qui concluait que l’eau en sortie de puits n’était “pas microbiologiquement saine”.Cette note, qui aurait été transmise au cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, recommandait de refuser à Nestlé toute dérogation, au risque d’un contentieux avec Bruxelles. Mais un mois plus tard, les cabinets de Matignon et de l’Elysée auraient autorisé la microfiltration, selon les deux médias.- “Le fruit d’un actif lobbying” -Cette autorisation serait le fruit d’un actif lobbying, jusqu’à une rencontre entre des représentants de Nestlé et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée.”Je ne suis pas au courant de ces choses-là. Il n’y a de l’entente avec personne, il n’y a pas de connivence avec qui que ce soit”, a répondu mardi Emmanuel Macron, en marge d’un déplacement à l’Institut Gustave-Roussy.Le rapporteur de la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industrielles de l’eau en bouteille, Alexandre Ouizille, “a pris acte” des propos du chef de l’Etat, tout en affirmant qu’il revenait à sa commission “de vérifier si l’Élysée est en cause”.”Nous irons, à travers nos auditions publiques et sous serment, au bout de la vérité”, a-t-il prévenu, précisant qu’il prévoyait “d’étendre le champ des auditions aux conseillers de l’Élysée impliqués dans le dossier”, avec “une possible audition d’Alexis Kohler”.Il aussi indiqué qu’une délégation de la commission d’enquête se rendrait vendredi à l’usine Perrier de Vergèze.Sollicité par l’AFP, Nestlé a expliqué être “comme toute entreprise (…) amenée à dialoguer régulièrement avec les autorités de tutelle sur son activité”.”Les échanges au sujet du plan de transformation se sont inscrits dans ce cadre usuel. Quant aux demandes formulées auprès de certaines autorités, elles sont toutes déclarées et donc publiques sur le site de la HATVP, conformément aux règles en vigueur”, a affirmé le groupe.Dans la foulée, l’ONG Transparency International France a demandé la publication des conclusions de l’enquête de la HATVP sur le lobbying de Nestlé déclenchée en février 2024 : “Selon l’analyse du répertoire des représentants d’intérêt de la HATVP, le groupe Nestlé n’a pas déclaré ses rencontres avec Alexis Kohler et des conseillers de l’Élysée”, affirme l’ONG qui dénonce une “omission de déclaration d’activité”.Egalement interrogée, la DGS n’avait pas réagi mardi. Le 23 janvier, Grégory Emery, son actuel directeur général, avait indiqué devant la commission d’enquête sénatoriale que ce dossier n’était “pas un sujet de sécurité sanitaire mais un sujet de fraude”, jugeant que le consommateur avait “indéniablement” été dupé mais pas mis en danger.Foodwatch a de nouveau déposé plainte cet automne contre les pratiques de Nestlé et du groupe Sources Alma (Cristaline, St-Yorre…). L’association de consommateurs CLCV a aussi porté plainte contre X.leb-fff-mdz-sb/ak/dsa

La Bourse de Paris termine en hausse mais reste focalisée sur les tensions commerciales

La Bourse de Paris a terminé en hausse mardi, rebondissant légèrement, les investisseurs s’accrochant aux négociations entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux concernant les droits de douane.L’indice vedette du CAC 40 a ainsi gagné 0,66%, soit 51,48 points, à 7.906,40 points. Lundi, il avait terminé en baisse de 1,20% à 7.854,92 points.Un échange téléphonique entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump est attendu mardi, sur fond de guerre commerciale, après la réplique de Pékin aux droits de douane imposés par Washington.”Le marché a compris que les autres pays ne se laisseraient pas faire”, selon Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM, interrogé par l’AFP. “Mais il est encore un peu tôt pour trouver une direction claire”.En réplique à la mise en place mardi de droits de douane américains renforcés ciblant les produits chinois, Pékin a annoncé qu’il allait taxer les importations d’hydrocarbures, de charbon et de certains véhicules en provenance des Etats-Unis.Le Mexique et le Canada étaient initialement aussi visés par des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai d’un mois, après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.”Un accord avec la Chine (…) pourrait relancer le marché. La marche arrière de Trump sur les (droits de douane) après des échanges avec le Mexique et le Canada renforce cette possibilité”, note Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.BNP Paribas en hautConfortée par la hausse de ses revenus et de son bénéfice net en 2024 et la finalisation prévue en 2025 de l’acquisition du gestionnaire d’actifs Axa IM, la banque BNP Paribas a confirmé mardi ses objectifs pour 2026.Le groupe bancaire a dégagé un bénéfice net annuel en hausse de 4,1%, à 11,68 milliards d’euros, et son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, est également en hausse de 4,1% sur un an, à 48,83 milliards d’euros.Le titre du groupe a terminé en hausse de 4,24% à 67,05 euros.Dassault systèmes mise sur l’IALe groupe français Dassault Systèmes a vu son bénéfice net bondir de 14% en 2024, terminant sur un “solide” dernier trimestre grâce au succès de son logiciel 3DEXPERIENCE, et va accélérer dans l’intelligence artificielle, a-t-il annoncé mardi.L’action du groupe a gagné 8,86% à 40,67 euros.Sur l’exercice 2024, ses ventes sont ressorties à 6,2 milliards d’euros (+4%) et son résultat net part du groupe à 1,2 milliard. 

La liste des invités au sommet sur l’IA de Paris se dessine

Vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, présidente de la Commission européenne: la liste des représentants politiques au sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) à Paris se précise, même si le flou demeure sur d’autres grands noms de l’écosystème.J.D. Vance, le vice-président américain qui a fait carrière dans la Silicon Valley, représentera les Etats-Unis lors de ce sommet organisé les 10 et 11 février, a indiqué mardi à l’AFP une source diplomatique française.Le Premier ministre indien Narendra Modi sera aussi présent, l’Inde ayant été désignée coprésidente du sommet aux côtés de la France.Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang est attendu, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.Une centaine de pays seront représentés lors de ce grand raout où se réuniront chefs d’Etat, chefs d’entreprises, scientifiques et membres de la société civile avec le but affiché par le président de la République Emmanuel Macron de mettre la France et l’Europe sur la carte mondiale de l’IA.Côté organisations internationales, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, et le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, feront le déplacement. Des grands noms de la tech américaine ont aussi confirmé leur venue comme Sam Altman, patron d’OpenAI qui a popularisé l’intelligence artificielle générative avec le lancement de ChatGPT fin 2022, mais aussi Sundar Pichai (Google), Demis Hassabis, pionnier de l’IA et directeur de Google Deepmind, ou encore Brad Smith, président de Microsoft, et Dario Amodei (Anthropic). L’incertitude persiste toutefois sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. – “Faire valoir la parole de la France” -DeepSeek a dévoilé fin janvier son robot conversationnel R1, frugal mais puissant, signant une entrée fracassante dans le paysage mondial de l’IA et entraînant la chute des valorisations boursières de plusieurs mastodontes américains. Face à l’onde de choc chinoise et la puissance de frappe des Etats-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France avec ce sommet de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’intelligence artificielle. “Nous comptons faire valoir la parole de la France, la parole de l’Europe, mais aussi la parole de tous les autres pays qui sont directement concernés”, a déclaré l’Elysée lundi. De nombreux PDG français seront d’ailleurs présents au sommet comme Xavier Niel, propriétaire du groupe Iliad, et Rodolphe Saadé, patron du transporteur maritime CMA CGM, qui ont lancé le laboratoire français de recherche en intelligence artificielle (IA) Kyutai, mais aussi les patrons d’Airbus, Thales et EDF. Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France. L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel “Choose France”, dont la dernière édition en 2024 a attiré 15 milliards d’euros d’investissements.Cette séquence sur l’IA débutera dès jeudi et vendredi avec une conférence scientifique à l’école d’ingénieurs Polytechnique, puis un week-end culturel qui se penchera sur les questions posées par cette technologie dans la création artistique et la production de l’information. Le gouvernement veut, avec ces différents volets, montrer aux Français “l’intelligence artificielle et ses applications sans oublier d’aborder de front tous les sujets compliqués”, a détaillé la présidence. Le sommet en lui-même doit aboutir à la création d’une fondation pour l’intérêt général pour laquelle Paris espère lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.La France vise enfin à ce que de nombreux acteurs se prononcent en faveur d’une gouvernance mondiale de l’IA dans le cadre d’une déclaration générale et prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.