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La convocation de Shein devant les députés décalée au 2 décembre

“Pas en mesure” d’être présent le 26 novembre devant la commission du Développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale en raison d’une audience judiciaire le même jour, Shein est désormais convoqué le 2 décembre, a appris l’AFP jeudi.”Je prends acte du refus de Shein de répondre à la convocation” du 26, a indiqué à l’AFP la députée Sandrine Le Feur (Renaissance), présidente de cette commission. “Il y a une règle simple : la représentation nationale n’est pas optionnelle. Je leur ai proposé une nouvelle date de convocation”. Si le géant asiatique du commerce en ligne “continue à se soustraire à ses obligations”, la députée réitère sa volonté de saisir le procureur de la République.Shein ne dit pas refuser le principe d’une audition mais évoque un problème d’agenda: il est convoqué mardi matin devant le tribunal judiciaire de Paris, qui devra statuer sur la suspension du site en France après la découverte de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A.”Nous ne serons pas en mesure d’être présents le 26 novembre prochain compte tenu d’une échéance judiciaire”, écrit jeudi Shein dans un courrier adressé à la présidente de la commission, consulté par l’AFP.La nouvelle convocation est fixée au mardi 2 décembre à 16h30, selon un courrier de réponse consulté par l’AFP.Shein avait aussi décliné une audition le 18 novembre devant la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France, évoquant déjà l’échance judiciaire du 26.”Les sujets que nous devons aborder (conditions de production, environnement, respect des règles du commerce et protection des consommateurs) exigent transparence et responsabilité”, soulève Sandrine Le Feur. “Les questions des députés ne concernent pas les enquêtes judiciaires, ils connaissent le principe de la séparation des pouvoirs”.Dans un communiqué envoyé à l’AFP, Shein “réitère sa volonté de participer aux travaux de la commission”, “dans le respect des principes de séparation des pouvoirs”.La plateforme, aussi visée par une enquête confiée à l’Office des mineurs, a suspendu les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa “marketplace”, ainsi que celles hors habillement.Par ailleurs jeudi, une proposition de résolution européenne a été déposée à l’Assemblée nationale par des députés de tous bords, exceptés les groupes LFI, RN et UDR, a annoncé Olivia Grégoire, députée EPR, réclamant plus de fermeté envers certaines plateformes. Elle sera examinée mercredi.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, soutenues par les résultats spectaculaires du géant américain des puces électroniques Nvidia, la première capitalisation boursière du monde, à plus de 4.500 milliards de dollars.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,34%, Londres a avancé de 0,21% et Francfort a gagné 0,50%.

Meubles: l’enseigne Alinea (1.200 salariés) de nouveau en redressement judiciaire (sources concordantes)

L’enseigne française d’ameublement de la galaxie Mulliez, Alinea (1.200 salariés), a été placée jeudi en redressement judiciaire par le tribunal des activités économiques de Marseille, cinq ans après avoir déjà connu le même sort, a-t-on appris de sources concordantes.Le redressement judiciaire de l’entreprise en grande difficulté financière (-47 millions d’euros de résultat net en 2024 pour 162 millions d’euros de chiffre d’affaires), sera assorti d’une période d’observation de 6 mois, selon la décision du tribunal, communiquée à l’AFP de sources syndicale et proche du dossier.La marque compte 36 magasins et espérait atteindre la rentabilité en 2024, selon les prévisions affichées en 2023, lorsqu’elle avait présenté son plan prévoyant la transformation d’une vingtaine de magasins Zodio (également galaxie Muliez) en enseignes Alinea.Fondée en 1989 à Avignon, Alinea avait déjà été placée en redressement judiciaire en 2020 en pleine pandémie de Covid-19.Elle avait été finalement reprise par ses propres actionnaires, opération rendue possible par une ordonnance gouvernementale prise à la faveur de la crise sanitaire, perdant au passage 17 magasins sur 26 et près de 1.000 salariés sur 1.800.”La direction a exprimé l’espoir de trouver un ou des repreneurs, mais pour l’instant elle est dans la confidentialité et nous ne pouvons rien savoir. Nous craignons cependant que cette éventuelle reprise ne soit que partielle, et ne porte pas sur tous les magasins”, s’est inquiétée auprès de l’AFP la source syndicale.

Wall Street ouvre en nette hausse, poussée par Nvidia

La Bourse de New York évoluait en hausse jeudi, portée par les bons résultats du géant des puces Nvidia, qui rassurent les marchés quant à l’avenir du secteur de l’intelligence artificielle (IA).Vers 15H00 GMT, l’indice Nasdaq -à forte coloration technologique- gagnait 2,43%, l’indice élargi S&P 500 progressait de 1,83% et le Dow Jones prenait 1,47%.”Nvidia a répondu aux attentes, dépassant les prévisions de bénéfices et, plus important encore, publiant des prévisions solides”, résument les analystes de Briefing.com.Figure de proue de l’IA et première capitalisation mondiale, Nvidia a annoncé mercredi un bond de son bénéfice net de 65% (sur un an) au troisième trimestre de son exercice décalé et relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour le trimestre suivant. Ces performances ont ravi Wall Street, minée ces derniers jours par les craintes sur les niveaux de valorisations des entreprises de l’intelligence artificielle.Les performances de Nvidia “donnent aux investisseurs l’espoir que le +boom+ autour de l’IA se poursuive”, commente auprès de l’AFP Kim Forrest, de Bokeh Capital Partner.”La demande est manifestement robuste” et “nous ne voyons aucune raison de s’inquiéter d’une +bulle IA+”, ajoute John Belton, de Gabelli Funds.Le titre Nvidia gagnait 4,18% à 194,32 dollars vers 15H00 GMT.Il emportait avec lui une partie du secteur de la tech américaine, à l’instar de Broadcom (+4,69%), Microsoft (+1,33%), Meta (+2,54%) et Alphabet (+3,28%).Dans le même temps, la place new-yorkaise a accueilli les chiffres de l’emploi en septembre, les seuls que connaîtra la Réserve fédérale (Fed) avant sa réunion de politique monétaire de décembre.Le marché du travail aux Etats-Unis a continué de se dégrader au mois de septembre, avec une progression à 4,4% du taux de chômage, selon les données publiées jeudi par le département du Travail, avec plus de six semaines de retard du fait de la paralysie budgétaire (“shutdown”).Mais les créations d’emplois ont malgré tout progressé plus qu’attendu sur la période, avec 119.000 nouveaux emplois créés, nettement mieux que ce qu’attendaient les analystes.Ce rapport “n’a pas apporté de clarification sur ce que fera la Fed” lors de sa dernière réunion de l’année, ont souligné les analystes de Wells Fargo.Les acteurs du marché sont partagés quant à l’issue du prochain rendez-vous de l’institution monétaire, les 9 et 10 décembre, selon l’outil de veille CME Fedwatch.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait légèrement à 4,11%, contre 4,14% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, la chaîne américaine d’hypermarchés Walmart brillait (+6,12% à 106,77 dollars) après un troisième trimestre au-dessus des attentes. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 179,50 milliards de dollars (+5,8%), marqué par un essor de 27% des ventes en ligne dans le monde.Les résultats de Walmart sont particulièrement suivis par les investisseurs, car ils donnent une idée de la consommation des ménages américains.Le géant américain des télécoms Verizon évoluait dans le rouge (-0,84% à 40,84 dollars) après avoir annoncé jeudi la suppression de 13.000 postes dans un contexte de compétition accrue entre opérateurs aux Etats-Unis. Il s’agit de la plus large réduction d’effectifs de l’histoire de l’entreprise.

Lourde condamnation pour Meta en Espagne qui devra indemniser les médias pour “concurrence déloyale”

La justice espagnole a condamné Meta, maison-mère de Facebook et d’Instagram, à verser en tout plus de 540 millions d’euros à des médias locaux pour “concurrence déloyale”, pour avoir enfreint la réglementation sur la protection des données personnelles, une décision qui pourrait faire date.Le géant technologique était poursuivi pour avoir utilisé les données des internautes entre 2018 et 2023 sans leur consentement afin de créer des profils publicitaires individualisés et en avoir tiré un énorme profit au détriment des médias espagnols qui respectaient la législation en matière de protection de la vie privée. A l’origine de la plainte, plusieurs médias dont les membres de l’Association des médias d’information (AMI), qui s’est félicitée d’une “victoire essentielle pour le journalisme, la concurrence et la démocratie”.Mercredi, le tribunal de commerce de Madrid a donc condamné Meta “à payer 479 millions d’euros à 87 éditeurs de presse numérique espagnole et agences de presse membres de l’AMI pour avoir obtenu un avantage concurrentiel significatif en réalisant de la publicité sur ses réseaux sociaux Facebook et Instagram en violation du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)”, selon un communiqué.La décision mentionne également plus de 60 millions d’euros au titre des intérêts légaux qui s’ajoutent à cette somme, ainsi que l’indemnisation de l’agence Europa Press, non membre de l’AMI.Meta a de son côté annoncé qu’elle ferait appel de ce jugement, qu’elle juge “infondé” et qui “ignore délibérément le fonctionnement de l’industrie de la publicité en ligne”.Le groupe affirme “respecter toutes les lois” et “mettre à disposition des utilisateurs une gamme d’outils pour contrôler leur expérience sur nos services”.- “Profilage massif” -Pendant le procès début octobre, l’AMI avait dénoncé le “profilage massif du comportement de tous les internautes (…) sans les en voir avoir informés ni obtenu le consentement des citoyens”, qui lui avait permis de vendre ensuite de la “publicité segmentée”.En face, les dirigeants de Meta en Espagne avaient argué que ce n’était pas tant les données des utilisateurs qui comptaient, que les algorithmes utilisés pour rendre les annonces pertinentes pour chaque internaute.Pour parvenir à établir le montant du préjudice, le juge a dû faire un calcul étant donné que Meta “n’a pas fourni au tribunal les comptes de ses activités en Espagne”, explique le communiqué du tribunal.Le juge s’est donc appuyé sur les données fournies par la presse numérique espagnole, et a conclu que pendant les cinq années qu’a duré l’infraction (du 25/05/2018, date d’entrée en vigueur du RGPD, au 01/08/2023, date à laquelle Meta propose à l’utilisateur de donner ou non son consentement), Meta avait gagné en Espagne avec son activité publicitaire en ligne plus de 5,281 milliards d’euros.Il a donc évalué le manque à gagner pour les “autres concurrents du marché publicitaire espagnol” dû aux actions de Meta et la “perte de revenus en publicité numérique” et a conclu à la somme de 479 millions d’euros pour l’AMI,  2,57 millions pour Europa Press et 13.563 euros pour Radio Blanca.- Enquête parlementaire -Parmi l’AMI figurent Prisa, propriétaire du quotidien El Pais et du journal sportif AS, mais aussi Godo (La Vanguardia, Mundo deportivo…), Unidad Editorial (El Mundo, Marca) et Vocento, qui publie le quotidien conservateur ABC.Le tribunal précise par ailleurs qu’une plainte similaire est en cours en France et que ce jugement souligne “le rôle fondamental de la législation en matière de concurrence dans le contrôle des abus liés au traitement illicite des données personnelles et le pouvoir informatif et économique immense des géants technologiques”.Reporters sans frontières (RSF) a salué cette décision qui condamne “le rapport de force disproportionné entre Meta et les médias espagnols” et “ouvre la voie à une offensive efficiente contre la concurrence déloyale des plateformes en Europe vis-à-vis des médias d’information.”Mercredi, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avait annoncé l’ouverture d’une enquête parlementaire sur Meta et la convocation prochaine de dirigeants du groupe au Parlement afin de vérifier si l’entreprise avait violé la vie privée de millions d’utilisateurs via un système caché sur les dispositifs Android.

Respirer un air pollué au travail peut causer une maladie respiratoire grave, dit une agence sanitaire

Etre exposé à des polluants, vapeurs, gaz, particules ou fumées, en travaillant dans l’agriculture ou l’industrie peut causer une BPCO, une maladie respiratoire “souvent associée au tabagisme” et “largement sous-diagnostiquée” en France, dont la reconnaissance de l’origine professionnelle doit être améliorée, affirme une agence sanitaire.Dans un avis publié mercredi, fondé sur l’analyse des études scientifiques existantes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) établit “un lien causal avéré entre les expositions professionnelles aux vapeurs, gaz, particules, fumées (ou VGPF) et le développement de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie grave, quatrième cause de décès dans le monde. Celle-ci se manifeste par des symptômes respiratoires chroniques – essoufflement progressif, toux, infections respiratoires à répétition – et provoque “un déclin accéléré de la fonction respiratoire” puis l’apparition d’autres affections concomitantes: infections pulmonaires, problèmes cardiaques.”En raison de sa progression insidieuse et lente”, cette maladie respiratoire est “fortement sous-diagnostiquée” et les patients “consultent souvent tardivement, lorsque leur capacité respiratoire est déjà significativement altérée”, souligne l’Anses. A la veille de la journée mondiale de la BPCO, l’agence sanitaire annonce avoir établi, en analysant de nombreuses études sur des travailleurs, que cette affection peut être causée lors d’une exposition professionnelle aux VGPF. Cet indicateur regroupe une grande variété de polluants émis dans l’air.Il s’agit de particules minérales (silice, charbon…), de particules organiques (végétaux, moisissures…), de gaz, de vapeurs et de fumées, provenant de “réactions thermiques ou chimiques, d’actions mécaniques ou de combustion de matériaux”.Les métiers exposés se retrouvent dans de nombreux secteurs: mines et carrières, travaux de BTP, fonderies, sidérurgie, cokeries, industries textile et chimique, secteur agricole.”Nous avons identifié un certain nombre de travaux exposants: ceux impliquant de manipuler des végétaux, d’intervenir dans des locaux hébergeant des animaux, ou encore des procédés de meulage, de ponçage où la dégradation thermique met des particules en suspension”, explique à l’AFP Amandine Paillat, adjointe à la cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés à l’air au sein de l’Anses.- Batailles féroces -Si “le tabagisme, y compris passif, est le principal facteur de risque identifié” aujourd’hui, des études estiment à “environ 15% la part des BPCO d’origine professionnelle” et montrent que certains secteurs agricoles et industriels sont “associés à un risque accru de survenue de cette pathologie”.Au vu des données scientifiques et “face à la variété des polluants et des travaux” susceptibles de la provoquer, l’Anses recommande “la mise en discussion de la création d’un tableau unique de maladie professionnelle” pour la BPCO.Car il existe aujourd’hui des tableaux pour les seules “infections respiratoires consécutives à l’inhalation de poussière de textile végétal” ainsi que pour “la BPCO du mineur de charbon et celle du mineur de fer”, précise Mme Paillat.Créer un tableau unique permettra de faciliter les démarches de reconnaissance des malades.Une maladie est dite “professionnelle” lorsqu’elle est la conséquence de l’exposition habituelle d’un travailleur à un risque physique, chimique ou biologique et si elle figure dans l’un des tableaux -souvent obsolètes car rarement mis à jour- du régime général ou agricole de la Sécurité sociale, issus de la négociation entre syndicats et patronat.Quand il n’existe pas de tableau, des médecins étudient le dossier et se prononcent sur le lien entre le travail et la pathologie, dans un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Le travailleur doit alors prouver un “lien direct et essentiel” entre les deux.Mais “la création ou la modification de tableaux de maladies professionnelles, objet de batailles féroces au sein de la commission” où siègent des représentants des travailleurs et des employeurs, “est extrêmement lente, toujours en décalage avec les connaissances médicales et scientifiques”, observe l’historienne et sociologue Anne Marchand dans “Mourir de son travail aujourd’hui, un fléau évitable” (éditions de l’Atelier).”Il faut réduire le sous-diagnostic de cette maladie”, résume Mme Paillat, “la prendre en charge plus précocement” avec un meilleur dépistage, chez le généraliste et par la médecine du travail.

Le marché du luxe se stabilise mais continue de perdre des clients, selon une étude

Le marché mondial du luxe se stabilise avec 1.440 milliards de revenus attendus en 2025 mais continue de perdre des clients, tandis que ceux qui restent changent leurs habitudes, selon une étude du cabinet de conseil Bain and Company.”On termine beaucoup mieux l’année que ce qu’on avait anticipé”, souligne auprès de l’AFP Joëlle de Montgolfier, directrice du pôle luxe de Bain and Company. Au printemps, les auteurs de l’étude, réalisée en partenariat avec la Fondation Altagamma qui réunit les grands noms du luxe italien, avaient en effet envisagé un recul de 2% à 5% des ventes pour l’année 2025.Après un début d’année difficile, les ventes aux Etats-Unis, l’un des principaux marchés du luxe, qui avaient pâti du début de mandat de Donald Trump et des annonces de droits de douanes, se sont redressées “depuis le mois de mai”, selon Joëlle de Montgolfier, alors que le marché chinois semble également se stabiliser.Mais après un pic à 400 millions de consommateurs en 2022, le secteur du luxe perd chaque année des clients, “au rythme de 10 à 20 millions de clients encore cette année” pour atteindre 340 millions, prévient-elle.Une des raisons de cette désaffection est la hausse des prix qui continue “alors qu’on avait alerté l’année dernière sur le fait que les prix étaient assez élevés”, souligne la spécialiste du secteur.Aujourd’hui, même les lunettes ou les produits de beauté, qui “étaient l’entrée de gamme dans le luxe il y a dix ans”, ont vu leur prix augmenter. “Les dépenses diminuent en fréquence, les consommateurs se tournent vers des plaisirs plus modestes, des promotions”, préviennent les auteurs de l’étude.- Moins de sacs, plus de voyages -Les gens qui veulent quand même avoir une touche de luxe dans leur vie se tournent désormais vers les restaurants ou le bien-être comme les spas, “où finalement pour 200, 300 euros vous allez avoir une expérience de luxe alors que vous ne pourrez pas vous acheter un pot de crème pour ce prix là”, souligne Mme de Montgolfier.Mais cette tendance “d’expérience” plutôt que de produits, ne concerne pas uniquement la clientèle dite “aspirationnelle” c’est-à-dire, celle qui souhaite entrer dans le monde du luxe. Il s’agit selon l’étude d’une “tendance mondiale persistante” qui touche aussi les plus aisés qui représentent 2% de la clientèle mais 45% des dépenses.”Les gens sont moins dans la possession que dans une forme d’hédonisme et de jouissance et donc il y a une réallocation des dépenses depuis tout ce qui est achat de produits vers tout ce qui est lié au voyage ou à l’art de vivre”, selon Joëlle de Montgolfier. L’étude qualifie cette évolution de “changement tectonique” vers les expériences de luxe — croisières hôtelières, gastronomie haut de gamme — au détriment des biens traditionnels, y compris l’automobile de luxe”.Ainsi, le marché mondial des biens personnels de luxe (mode, maroquinerie, joaillerie, horlogerie et beauté) devrait rester globalement stable cette année par rapport à l’année précédente, avec une valeur estimée à 358 milliards d’euros en 2025 (-2%).Les ventes de voitures de luxe devraient reculer de 6%, celles de vins et spiritueux de 5%, celles d’oeuvres d’art de 9% alors que les ventes de gastronomie devraient progresser de 5% et celles des croisières de 10%.Bain and Company estime que sur les dix prochaines années, la croissance annuelle du marché des biens personnels de luxe devrait progresser entre 4% et 6% pour atteindre entre 525 milliards d’euros et 625 milliards d’euros, tandis que les dépenses globales de luxe pourraient atteindre 2.200 à 2.700 milliards d’euros.

Macron entame à l’île Maurice une tournée africaine

Des partenariats “gagnant-gagnant” face à des “défis communs”: Emmanuel Macron a entamé jeudi à l’île Maurice une tournée de cinq jours en Afrique avec l’ambition réaffirmée de construire de nouveaux liens, sur fond de recul de l’influence française dans son ancien pré carré africain.Le président français a atterri à 13H35 locales (10H35 GMT) près de Port-Louis, capitale de l’île, voisine du territoire ultramarin français de la Réunion et synonyme de “success story” économique dans l’océan Indien, avec son PIB par habitant supérieur à 10.000 dollars, selon la Banque mondiale.Il se rendra ensuite en Afrique du Sud, qui accueille samedi et dimanche le sommet du G20, puis au Gabon où il rencontrera le nouveau président Brice Clotaire Oligui Nguema, deux ans après le coup d’Etat qui a mis fin à la dynastie des Bongo, et en Angola pour un sommet Union africaine-Union européenne. Sa dernière tournée sur le continent remonte à mars 2023. L’île Maurice, qui compte un peu plus de 1,2 million d’habitants, jadis centrée sur la canne à sucre, s’est imposée comme un modèle de diversification économique vers le tourisme et les services financiers même si les fragilités s’accumulent ces dernières années.  “C’est un pays qui est sorti en 30 ans de la pauvreté pour être aujourd’hui aux portes des pays à revenus élevés”, “une success story dans laquelle les entreprises françaises et les Français prennent toute leur part”, relève la présidence française. – Au cœur de l’Océan indien -Cette ancienne colonie française puis britannique, devenue indépendante en 1968, garde une solide tradition francophone, au côté de l’anglais. Plus de 10.000 ressortissants français y résident, selon l’Elysée.Emmanuel Macron, qui rencontrera dans la soirée le Premier ministre Navin Ramgoolaam en tête-à-tête, ambitionne de rehausser, à travers cette visite d’Etat, une relation politique un peu distendue plus de 30 ans après la dernière visite d’un président français, François Mitterrand, en 1993. Un rendez-vous d’autant plus bienvenu que le pays voisin, Madagascar, vient de connaître un coup d’Etat ayant ravivé le ressentiment contre l’ancienne puissance coloniale française. L’exfiltration par Paris de l’ex-président Andry Rajoelina, annoncée par RFI, a indigné de nombreux Malgaches.Le chef de l’Etat entend aussi réaffirmer la présence française dans le sud-ouest de l’océan Indien face aux ambitions croissantes de la Chine, la Russie et l’Inde en s’associant aux Etats de la région, notamment en matière de sécurité maritime.Il se rendra avec Navin Ramgoolam vendredi matin sur un bâtiment de la Marine française, le Champlain, qui participe à des opérations de surveillance avec les gardes-côte mauriciens face à des trafics accrus (drogue, pêche illicite, migrations illégales) dans la zone.L’Agence Française de Développement (AFD) doit de son côté signer des accords pour sécuriser le réseau électrique mauricien face aux aléas climatiques de plus en plus violents que connaît l’île et moderniser le secteur de l’eau, pour lequel elle a déjà accordé un prêt de 200 millions d’euros à l’île en 2023.- Ouagadougou –  A chaque étape de sa tournée, le président va “promouvoir des solutions économiques dans un partenariat gagnant-gagnant au service de nos entreprises, au service des Français, au service des pays africains”, assure l’Elysée.Les entreprises françaises espèrent ainsi participer à la diversification de l’économie gabonaise, jusqu’ici largement centrée sur le pétrole, notamment dans l’exploitation de minerais, selon Paris.En Afrique du sud, Emmanuel Macron assistera au lancement d’un conseil d’affaires franco-sud-africain sur le modèle de celui qui existe déjà au Nigeria.Mais cette nouvelle politique africaine, gravée dans le marbre lors du discours présidentiel de Ouagadougou en 2017 et marquée par la volonté de se distancier de l’héritage de la France coloniale (la “Françafrique”), peine à se concrétiser.La volonté de se tourner vers l’Afrique anglophone est souvent mal perçue par les pays francophones du continent. Tout comme celle de s’adresser directement à la jeunesse et à la société civile, sans convier de chefs d’Etat africains, comme lors du sommet Afrique-France de 2021 à Montpellier.Des postures mal comprises, voire jugées paternalistes au moment où l’armée française, engagée dans une opération antijihadiste, était boutée hors du Sahel face à la montée du sentiment antifrançais.Parallèlement, la part des échanges franco-africains a reculé dans le commerce africain global.

Logement: la reprise continue dans l’immobilier ancien, mais la remontée des prix est surveillée

Les ventes de logements anciens ont continué de progresser au troisième trimestre, comme c’est le cas depuis un an selon l’indice Notaires-Insee publié jeudi, mais la hausse de 0,7% des prix est surveillée de près avec la crainte qu’une remontée freine les acheteurs. Le nombre de transactions enregistrées au cours des douze derniers mois est estimé à 921.000 à fin septembre, après 907.000 à fin juin. Ce “volume annuel de transactions poursuit sa hausse entamée en octobre 2024, après une baisse continue depuis la fin avril 2022”, précise l’Insee.Dans les agences immobilières du réseau Orpi, “les agents ont retrouvé le moral”, “des mandats de vente rentrent à nouveau”, “les acquéreurs sont au rendez-vous et les vendeurs qui s’étaient emballés” ont accepté de baisser un peu leurs prix, relève Guillaume Martinaud, président d’Orpi.Selon le dernier baromètre immobilier de SeLoger-Meilleurs Agents, publié début novembre, les acheteurs immobiliers sont de retour avec une demande qui a progressé de 9% en octobre 2025 par rapport à l’année précédente, pour revenir au niveau observé en octobre 2021, avant la remontée des taux d’intérêt. “En 2025, les acheteurs se sont adaptés à la nouvelle donne des taux, et la demande repart, mais de façon plus sélective”, selon le baromètre. Ce sont surtout les zones rurales et les maisons qui attirent davantage. Les ménages qui achètent leur premier bien immobilier “sont revenus car les prix ont baissé”, estime Guillaume Martinaud, qui ne les voit cependant pas prendre une place prépondérante dans le marché. Pour preuve, le montant cumulé des nouveaux crédits immobiliers accordés entre janvier et septembre est en forte hausse de 38% par rapport aux neuf premiers mois de 2024, selon la Banque de France. Les primo-accédants représentent plus de la moitié (53%) des nouveaux crédits.Ces volumes de prêts immobiliers octroyés avait fortement baissé entre mi-2022 et début 2024, au moment de la remontée des taux d’intérêt, élément déclencheur de la crise du marché immobilier, qui a touché l’ancien comme le neuf.  – “Vraie dynamique” -Les investisseurs locatifs ont cependant quasiment disparu, découragés par l’obligation de rénovation énergétique des logements les plus énergivores et l’encadrement des loyers appliqué à Paris, selon Thomas Chaumeron, gérant de l’agence ISR immobilier dans le centre de Paris.Désormais, “on n’est pas tiré d’affaire, mais il faut se loger”, souligne Guillaume Martinaud, qui “va surveiller que les prix ne s’emballent pas, sinon on va casser la machine”. Au troisième trimestre, les prix de l’immobilier ancien étaient 0,7% au-dessus du niveau constaté à la même période de l’année dernière, selon l’indice de référence Notaires-Insee. Par rapport au trimestre précédent, allant d’avril à juin, ils sont restés stables. Dans le détail, les prix ont augmenté de 1,3% pour les appartements et de 0,2% pour les maisons sur un an. Hors Ile-de-France, ils sont quasi stables (-0,1%) sur un trimestre et en hausse de 0,7% sur un an. Une progression équivalente avait été observée au trimestre précédent.En Ile-de-France, les prix ont progressé légèrement de 0,2% par rapport au deuxième trimestre, avec une hausse plus marquée pour les appartements parisiens (+1,1%). Sur un an, l’immobilier ancien francilien affiche une croissance des prix de 0,4%, une première après dix trimestres consécutifs de baisse.Avec un total de 121.790 transactions d’octobre 2024 à fin septembre 2025, les ventes de logements ont augmenté de 11% en Ile-de-France sur un an, par rapport aux mêmes douze mois précédents, selon les Notaires du Grand Paris.C’est “une amélioration de la situation, qui demeure à des niveaux inhabituellement bas”, a commenté Elodie Frémont, présidente de la commission statistiques immobilières des notaires du Grand Paris, lors d’une conférence. Elle estime que la baisse des prix observée reste “insuffisante, mais elle permet de redéployer un petit peu de volume d’activité”. Au sein de son agence parisienne La Garçonnière immobilier, Bertrand Aubrun constate une “reprise des volumes” de vente et des “prix relativement stables”. “Il y a une vraie dynamique depuis trois semaines à un mois” et la fin d’année 2025 ou les premiers mois de 2026 “pourraient être probablement très prometteurs”, explique ce professionnel basé en bordure du quartier du Marais.