Test

Rubio termine sa tournée par une étape en République dominicaine

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est arrivé mercredi à Saint-Domingue, dernière étape de sa tournée qui l’avait conduit jusque-là en Amérique centrale chercher des partenariats sur les thèmes migratoires et de lutte contre l’influence chinoise.A sa descente d’avion, un porte-parole du département d’Etat a annoncé que M. Rubio avait donné son feu vert à une aide de 40,7 millions de dollars au fonds destiné à financer la mission multinationale chargée d’aider la police haïtienne contre les gangs.Cette annonce intervient au lendemain de la demande des Etats-Unis à l’ONU de geler immédiatement leur contribution à ce fonds.La République dominicaine partage avec Haïti l’île d’Hispaniola et le chef de la diplomatie américaine doit y rencontrer le président Luis Abinader qui défend une ligne dure à la Trump contre son voisin, chroniquement instable, y compris le début des travaux de construction d’un mur et l’augmentation des expulsions.M. Rubio arrivait en provenance du Guatemala, qui s’est engagé à accueillir davantage de vols de migrants expulsés par les Etats-Unis, comprenant également des étrangers.”Nous sommes convenus d’augmenter de 40% le nombre de vols de personnes expulsées, tant des compatriotes rapatriés que des étrangers” qui seront ensuite envoyés dans leurs pays, a déclaré le président Bernardo Arévalo lors d’une conférence de presse conjointe.Marco Rubio a jugé “extrêmement important” pour Washington la “disposition” du Guatemala à recevoir des étrangers expulsés, comme l’a fait le Panama en offrant d’être un pont pour le rapatriement de migrants d’autres nationalités. Pays de 18 millions d’habitants, le Guatemala est l’une des principales sources de migration vers les Etats-Unis après des décennies de pauvreté, de violence et d’instabilité politique dans le pays. Selon le ministère guatémaltèque des Affaires étrangères, environ 3,2 millions de Guatémaltèques vivent aux Etats-Unis, dont des centaines de milliers de manière irrégulière.En 2024, le Guatemala a reçu 508 vols en provenance des Etats-Unis, dans lesquels près de 62.000 personnes ont été expulsées. – Eviter les frictions -Depuis le retour de Trump à la Maison Blanche, le président social-démocrate guatémaltèque a évité les frictions concernant la politique américaine d’expulsions massives de migrants. Le président Arévalo espère que Donald Trump maintiendra le soutien qu’il a reçu du gouvernement de Joe Biden dans l’offensive que l’élite conservatrice de droite a lancée contre lui après sa victoire aux élections de 2023 sur une promesse de lutter contre la corruption.M. Rubio lui a offert mercredi son plein soutien, le félicitant pour son “engagement envers la démocratie et les institutions”.Sous les administrations précédentes, les Etats-Unis ont cherché à s’attaquer aux causes profondes de la migration par le soutien sur le terrain. L’Agence américaine pour le développement international (USAID), dont l’ensemble du personnel dans le monde sera placé en congé administratif à compter de vendredi sur décision de Donald Trump, a mené des projets à hauteur d’environ 178 millions de dollars au Guatemala en 2023.M. Rubio a défendu cette décision, pris la tutelle de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), et annoncé mercredi que les Etats-Unis continueraient à financer des projets d’aide internationale après un examen “de la base au sommet” des besoins à l’échelle mondiale.Après l’investiture de Donald Trump, le gouvernement Arévalo a rapidement accepté un vol militaire avec des ressortissants expulsés entravés, contrairement à la Colombie, dont le président de gauche Gustavo Petro a plaidé pour un meilleur traitement des migrants, avant de reculer face à la menace de représailles douanières.Autre important pourvoyeur de prétendants à l’émigration vers les Etats-Unis, le Salvador de Nayib Bukele a proposé de recevoir au sein de la plus grande prison d’Amérique latine des prisonniers des Etats-Unis, y compris des citoyens américains, une externalisation du système carcéral sans précédent historique récent pour un pays démocratique.- Contrer la Chine -Le Guatemala intéresse également l’administration Trump du fait qu’il soit l’un des rares pays latino-américains – avec le Bélize et le Paraguay – à reconnaître encore Taïwan, la démocratie autonome revendiquée par la Chine.”Cela n’est pas facile dans un monde où il y a beaucoup de pression pour changer cette reconnaissance et rompre ces liens, mais vous avez toujours tenu bon”, a déclaré le secrétaire d’Etat américain.Lors d’une visite la veille au Costa Rica, qui en 2007 avait rompu ses liens avec Taïwan, Marco Rubio a promis de soutenir les nations latino-américaines dans leur lutte contre l’influence chinoise.Concernant le Panama où il a commencé sa tournée, Marco Rubio s’est montré lundi optimiste sur la capacité du pays à apaiser les inquiétudes américaines concernant l’influence chinoise sur le canal interocéanique, après les menaces du président Donald Trump de s’en emparer.

Ford fait mieux qu’attendu au 4T mais ses prévisions “prudentes” pour 2025 déçoivent

Le constructeur automobile américain Ford a publié mercredi des résultats pour le quatrième trimestre supérieurs aux attentes, marquant un certain optimisme pour l’exercice en cours tout en restant “prudent”, ce que les marchés n’ont pas apprécié.”Ford devient une entreprise fondamentalement plus solide”, a affirmé Jim Farley, patron du groupe, cité dans un communiqué. “Nous avons terminé 2024 par un trimestre solide, mettant la touche finale au chiffre d’affaires annuel le plus élevé de l’histoire de Ford.”Il a ajouté, concernant l’exercice 2025, escompter des “progrès encore plus importants dans nos deux plus grands domaines d’opportunités – qualité et coûts”, dans le cadre du plan d’entreprise Ford+.De son côté, la toute nouvelle directrice financière Sherry House a affirmé que Ford entendait s’appuyer sur ces “fondamentaux solides” pour “renouer avec une croissance supérieure, des marges supérieures, une meilleure efficacité du capital alloué et un groupe plus pérenne”.Mais, dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York, l’action Ford chutait de 5,30%.Les analystes semblaient davantage déçus par les prévisions pour 2025, que par les résultats du quatrième trimestre 2024, meilleurs qu’attendus.Pour l’exercice en cours, Ford a ainsi évoqué un bénéfice opérationnel proforma entre 7 et 8,5 milliards de dollars – contre 10,2 milliards en 2024 – et un flux de trésorerie de 4,5 milliards.Mais, sur le premier trimestre, ce bénéfice devrait être “à peu près à l’équilibre à cause de ventes aux concessionnaires inférieures et d’un mix produits défavorable”.- Droits de douane -“Nous pensons que c’est prudent”, a justifié M. Farley sur la chaîne CNBC. “Il y a beaucoup de facteurs extérieurs”, a-t-il ajouté, faisant référence aux droits de douane que le Donald Trump a menacé d’infliger au Canada et au Mexique, avant de les suspendre trente jours.S’ils étaient appliqués, cela représenterait “plusieurs milliards de dollars de pertes pour les constructeurs automobiles américains”, “un impact énorme sur l’emploi aux Etats-Unis” et sur la sécurité nationale, a-t-il prévenu lors d’une audioconférence avec des analystes, affirmant que l’administration et les parlementaires avaient été alertés.Au dernier trimestre 2024, Ford a engrangé un chiffre d’affaires de 48,2 milliards de dollars (+5% sur un an) et un bénéfice net de 1,8 milliard de dollars, après une perte de 526 millions un an plus tôt, du fait d’une charge comptable liée à la retraite de ses employés.C’est mieux que le consensus de FactSet qui tablait, respectivement, sur 47,40 milliards et 1,42 milliard.Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, référence pour les marchés, le bénéfice net ressort à 39 cents pour un consensus à 34 cents.Pour l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires ressort à 185 milliards de dollars (+5% sur un an) et le bénéfice net à 5,9 milliards, soit près du quadruple de l’année précédente (1,5 milliard).Le groupe prévoit, courant 2025, des lancements dans ses grandes usines américaines, en particulier dans la gigantesque Kentucky Truck et dans le Michigan.- “Crucial” électrique -En janvier, il a écoulé 142.944 véhicules (-6,3% sur un an) aux Etats-Unis dont 18.961 modèles électrifiés (tout électriques ou hybrides, soit +19,8%) et 123.983 exemplaires à combustion (-9,4%).La branche “Ford Model e” (véhicules électriques) a subi une perte d’exploitation de 5,1 milliards sur l’année, du fait d’investissements (usines de batteries, nouveaux produits). Elle est néanmoins parvenue à réduire ses coûts de 1,4 milliard.Cette activité est “cruciale” pour tout constructeur automobile, a relevé M. Farley, auprès des analystes. “Nous sommes très engagés dans le développement de notre prochaine génération de véhicules (électriques) qui seront meilleurs marché.”L’ancien directeur financier John Lawler s’attendait, dès novembre, à une “pression incroyable” sur le prix des véhicules électriques en 2025 aux Etats-Unis, un secteur où la demande est moins vive qu’anticipé et qui pourrait être grandement affecté par des mesures du président Trump.Ford Pro (utilitaires) a généré un bénéfice d’exploitation de neuf milliards, et un chiffre d’affaires en hausse de 15% sur un an à 66,9 milliards aidé par les souscriptions (+27%) à son logiciel de gestion des flottes.Le chiffre d’affaires de Ford Blue (véhicules à combustion et hybrides) a stagné d’une année sur l’autre, à 101,9 milliards de dollars. La hausse des prix a été compensée par un recul des ventes aux concessionnaires après l’arrêt de modèles à faibles marges.

Wall Street termine en hausse, entre résultats et IA

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi malgré des résultats de grandes entreprises en deçà des attentes, accueillant avec optimisme les investissements liés à l’intelligence artificielle (IA).Le Dow Jones a grimpé de 0,71%, l’indice Nasdaq a gagné 0,19% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,39%.Après la clôture de la Bourse mardi, Sundar Pichai, le patron d’Alphabet, la maison-mère de Google, a annoncé que son entreprise allait investir 75 milliards de dollars en 2025, principalement dans l’IA.Une somme mirobolante qui dépasse celle anticipée par Meta. Mi-janvier, la maison-mère de Facebook avait annoncé que ses dépenses d’investissement seraient comprises entre 60 et 65 milliards de dollars cette année principalement pour renforcer sa position dans la course à l’IA générative.”Cela a contribué à dynamiser” la séance du jour, notamment pour les valeurs liées à l’IA, souligne auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.L’annonce du patron d’Alphabet intervient une semaine après l’onde de choc provoquée par la start-up chinoise DeepSeek, qui avait présenté un modèle de langage opérationnel à moindre coût, développé grâce à des sommes bien moins importantes que les dépenses colossales engagées par les géants américains selon la start-up chinoise.La majorité des valeurs du secteur des semi-conducteurs ont bénéficié de cette dynamique: Nvidia a bondi de 5,21%, Broadcom a gagné 4,30%, Micron a avancé de 3,24%.Seul Advanced Micro Devices (AMD) a reculé (-6,27%). Mais l’entreprise a pâti de la publication de résultats jugés décevants par les investisseurs, notamment sur le segment des centres de données.Les acteurs de marché ont aussi digéré de nombreux résultats.Si les annonces d’Alphabet sur l’IA ont poussé le marché mercredi, le groupe a tout de même dévissé de 7,29% après avoir déçu le marché avec des revenus trimestriels inférieurs aux attentes, notamment dans le cloud, branche clef pour l’intelligence artificielle (IA).La firme américaine a réalisé 96,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’octobre à décembre, en hausse de 12% sur an, dont près de 12 milliards pour sa branche de cloud (informatique à distance), deux résultats légèrement en dessous des prévisions des analystes.Disney a reculé de 2,44% après l’annonce de résultats contrastés au premier trimestre de son exercice décalé, avec un chiffre d’affaires conforme aux attentes grâce au cinéma, mais sa plateforme de streaming Disney+ a perdu des abonnés. Le géant des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber a plongé de 7,56%, plombé par des perspectives jugées décevantes pour le premier trimestre en termes de courses et de livraisons.En revanche, le spécialiste américain du jouet Mattel s’est envolé de 15,33% grâce à des ventes en hausse au quatrième trimestre 2024, soutenues notamment par sa franchise de petites voitures Hot Wheels, et a dépassé les attentes des analystes malgré un bénéfice net en baisse.Pour Patrick O’Hare, si “certains grands noms ont de mauvais résultats”, cela n’empêche pas les investisseurs de tirer un bilan positif de la saison des résultats jusqu’à présent.L’analyste souligne aussi la baisse “sensible” des rendements des bons du Trésor mercredi “qui a contribué à soutenir le marché boursier”.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est nettement détendu à 4,42% contre 4,52% la veille en clôture.”Le paradoxe est que les rendements baissent vraisemblablement en raison des inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance”, ce qui devrait avoir un effet baissier sur le marché d’actions, estime Patrick O’Hare.

Assemblée : Bayrou surmonte deux motions de censure et fait adopter le budget de l’Etat

François Bayrou a survécu à deux motions de censure mercredi, faisant notamment adopter le budget de l’État pour 2025, grâce à la neutralité des socialistes et du RN qui ont décidé de ne pas censurer son gouvernement.Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la première motion de censure déposée par les élus LFI, communistes et écologistes, loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.Son rejet permet l’approbation par l’Assemblée nationale du budget de l’État pour 2025, qui sera adopté définitivement jeudi avec un dernier vote du Sénat.L’objectif affiché est de ramener le déficit public à 5,4% du PIB. Avec de nouvelles recettes, notamment des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses.”C’est une bonne chose pour notre pays et pour nos compatriotes, la preuve que leurs représentants politiques savent dépasser leurs désaccords”, a salué le ministre de l’Economie Eric Lombard.”Ce budget est une étape d’urgence”, a soutenu devant les députés François Bayrou, qui se projette déjà pour l’après, en promettant réforme de l’Etat et mesures d'”ordre et d’autorité”.Les groupes PS et ceux de l’alliance RN-Ciottistes avaient annoncé qu’ils ne censureraient pas, au nom de la stabilité du pays. La décision des socialistes, qui négociaient depuis des semaines pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements médicaux ou l’Éducation, a accentué la fracture avec les Insoumis.LFI a dénoncé dans un communiqué “l’interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire” et proposé une “réunion” aux autres partis de gauche ayant voté la censure pour “poursuivre (cette alliance, ndlr) sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition”.A Angers, son chef de file Jean-Luc Mélenchon a fustigé “la bassesse des fausses oppositions”. Le Nouveau Front populaire “continuera à exister tant qu’il y aura la volonté de battre l’extrême droite”, a répliqué le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.- Bis repetita sur la Sécu -En défense de la première motion de la journée, Aurélie Trouvé (LFI) a fustigé le “budget (de l’Etat) le plus austéritaire du XXIe siècle”.Intervenant après elle, Emmanuel Grégoire (PS) a dû affronter les huées des Insoumis. “J’entends une petite voix sur ma gauche qui me rappelle aux puretés de la vertu, comme disait Saint-Just (…) Ce n’est ni dans l’outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crédibilité et de la conviction”, a-t-il affirmé.Soulignant que leur décision “ne vaut nullement adhésion” à la politique de François Bayrou, les socialistes ont confirmé qu’ils déposeraient eux-mêmes le 19 février une motion de censure portant sur l’ensemble de sa politique, en réaction tout particulièrement à ses propos sur le “sentiment de submersion” migratoire.Au nom du Rassemblement national, qui a aussi écarté la censure, le député Yoann Gillet a critiqué un budget qui augmente “la pression fiscale” et jugé que le “salut” ne viendrait que d’une “prochaine dissolution” de l’Assemblée.Le RN a annoncé une future saisine du Conseil constitutionnel, escomptant faire censurer quatre articles, notamment sur l’électricité et le malus auto.Dans la soirée la chorégraphie s’est répétée sur le budget de la Sécurité sociale, PS et RN ne votant pas la motion de censure déposée contre le 49.3 déclenché par M. Bayrou pour faire passer la première partie du texte.Pour LFI, Hadrien Clouet a dénoncé “un projet d’assassinat de la Sécurité sociale”.- D’autres motions à venir -Comme pour le budget de l’Etat, le Premier ministre a lui appelé à un travail de “refondation” du système de santé, évoquant des chantiers sur la “gouvernance”, “l’offre médicale”, “l’installation des médecins” ou encore la “fraude”.”Nous ne pouvons plus nous contenter d’un examen annuel de notre budget” de la Sécu, a-t-il aussi estimé, plaidant pour “une méthode pluriannuelle”.La motion de censure n’ayant obtenu que 122 voix, la première partie du texte (sur trois) est adoptée.A la fin de cette journée chargée, François Bayrou a recouru une nouvelle fois au 49.3, cette fois sur la partie “recettes” du budget de la Sécurité sociale, LFI annonçant une nouvelle motion de censure.Il devrait encore en utiliser un autre en fin de semaine ou début de semaine prochaine, sur la dernière partie de ce texte. Avec donc deux nouvelles motions de censure à esquiver sur les budgets.sac-parl-far-brk-fff-are-sl/hr/dsa

Bayrou surmonte une motion de censure, le budget adopté par l’Assemblée

François Bayrou a engrangé mercredi un premier succès, avec le vote par l’Assemblée du budget de l’Etat, grâce à la neutralité des socialistes qui ont décidé de ne pas voter une motion de censure contre son gouvernement.Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la motion de censure déposée par des élus LFI, communistes et écologistes, alors qu’il aurait fallu 289 voix pour faire tomber le gouvernement.Ce vote permet l’approbation par l’Assemblée nationale du budget de l’Etat pour 2025. Le Sénat se prononcera dès jeudi, et ce vote très vraisemblablement favorable actera l’adoption du texte par le Parlement.”Ce budget est une étape d’urgence”, a soutenu devant les députés le Premier ministre, qui se projette déjà pour l’après, en promettant une réforme de l’Etat et des mesures d'”ordre et d’autorité”.Les groupes PS et du Rassemblement national avaient annoncé qu’ils ne censureraient pas, au nom de la stabilité du pays. M. Bayrou devait affronter dans la soirée une deuxième motion de censure, consécutive au 49.3 engagé sur la première partie du budget de la Sécurité sociale. Celle-ci n’a pas plus de chance que la première d’être votée.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec le budget 2025, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses.Les écologistes et les communistes avaient opté pour la censure, comme les Insoumis. Le PS a choisi, de son côté, de négocier pendant des semaines avec le gouvernement pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements médicaux ou l’Education.Après le vote, La France insoumise a dénoncé dans un communiqué “l’interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire” et proposé une “réunion” aux autres partis de gauche ayant votée la motion de censure afin de “poursuivre (cette alliance, ndlr) sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition au macronisme”.- Saint-Just -En présentant la motion, la présidente LFI de la commission des Affaires économiques Aurélie Trouvé a fustigé le “budget le plus austéritaire du XXIe siècle”, avec “la plus forte baisse de dépenses que la France ait jamais connue depuis 25 ans”.Dénonçant un “naufrage de la démocratie”, elle a invité les oppositions à voter la censure, “seule façon” d’exprimer leur rejet du gouvernement. Prenant la parole à sa suite, le député PS Emmanuel Grégoire a dû affronter les huées des bancs Insoumis. “J’entends une petite voix sur ma gauche qui me rappelle aux puretés de la vertu, comme disait Saint-Just. Je veux leur dire très amicalement que ce n’est ni dans l’outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crédibilité et de la conviction”, a-t-il affirmé, avant d’ajouter: “Le bruit et la fureur fragilisent les combats”. Soulignant que le vote des socialistes “ne vaut nullement adhésion” à la politique de M. Bayrou, il a réaffirmé que ces derniers déposeraient à l’issue du débat budgétaire une motion de censure portant “sur l’ensemble de (sa) politique et en particulier sur les graves entorses au pacte républicain qu’elle incarne”.Les socialistes ont annoncé le dépôt de cette motion contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire.- Dissolution -Au nom du RN, qui a aussi écarté un vote de la censure, le député Yoann Gillet s’est montré très critique vis-à-vis d’un budget qui prévoit “d’augmenter la pression fiscale” et jugé que le “salut” ne viendrait pas “d’une censure proposée par des imposteurs” mais d’une “prochaine dissolution”.La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a promis de suivre rigoureusement “l’exécution budgétaire” en 2025 pour “tenir cette cible de 5,4%” et tirer “les leçons de ce qui s’est passé l’année dernière” lorsque l’exécutif avait laissé déraper le déficit.A la fin de cette journée chargée, François Bayrou devrait engager une nouvelle fois la responsabilité de son gouvernement par un autre 49.3 –avant un autre en fin de semaine ou début de semaine prochaine–, toujours sur le budget de la Sécurité sociale. Avec donc au total, quatre motions de censure à esquiver sur le budget.sac-parl-far-brk-fff-are-sl/hr/swi

La Bourse de Paris conclut une séance de digestion de résultats d’entreprise

La Bourse de Paris a terminé en léger repli de 0,19% mercredi à l’issue d’une séance marquée de nombreuses publications d’entreprises, avec en toile de fonds la guerre commerciale qui oppose les Etats-Unis et la Chine.L’indice vedette CAC 40 a reculé de 14,72 points et s’est établit à 7.891,68 points à la clôture. Mardi, il avait gagné 0,66%.”La saison des résultats bat son plein et rythme les séances de manière générale”, commente Bertrand Lamielle, directeur général de Portzamparc Gestion, qui appartient à BNP Paribas.Parmi les résultats marquant de la séance, ceux du groupe pétrolier TotalEnergies, qui ont permis au titre de s’octroyer une hausse de 1,74% à 58,01 euro. Le groupe a vu fondre son bénéfice net en 2024 après deux années hors norme de super-profits et va réduire en 2025 ses investissements en faveur de la réduction des émissions de carbone. Toutefois, le groupe a aussi annoncé maintenir sa politique de gratification des actionnaires, avec le versement d’un dividende trimestriel en hausse de 7,6%. Ailleurs à la cote, le Crédit Agricole a gagné 0,82% à 14,68 euros après avoir annoncé un bilan positif en 2024, grâce à un très bon quatrième trimestre qui a compensé les deux précédents, plus faibles.Le groupe bancaire a publié un bénéfice net en hausse de 4,6% en 2024, à 8,6 milliards d’euros, et un produit net bancaire de 38,1 milliards d’euros (+4,3%).Parallèlement, les investisseurs évoluent dans un environnement macroéconomique marqué par un “manque de visibilité”, a-t-il ajouté.Aux États-Unis, si “le programme de Trump est connu, la question est de savoir s’il va l’appliquer, quand et dans quel ordre”, résume Bertrand Lamielle.Surtout, l’escalade des tensions entre Washington et Pékin continue d’être surveillée comme le lait sur le feu par les marchés après que Trump a décidé d’imposer 10% de droits de douane additionnels sur toutes les exportations chinoises vers les États-Unis.Le groupe de spiritueux Pernod Ricard a nettement décroché, de 3,63% à 102,30 euros et Rémy Cointreau a cédé 1,83% à 50,90 euros, en raison des craintes de la mise en place de barrières douanières aux États-Unis.Renault a abandonné 2,59% à 47,77 euros après la publication d’informations de presse sur l’abandon du projet de fusion entre Nissan et son concurrent nippon, plus robuste, Honda.

Revirement de la poste américaine sur les colis venant de Chine

Les services postaux américains ont annoncé mercredi qu’ils continueraient à accepter des colis venant de Chine et de Hong Kong quelques heures après avoir dit le contraire en pleine guerre des droits de douane entre Washington et Pékin.Les services postaux américains (USPS) ont déclaré “continuer à accepter” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong. La veille, l’USPS avait affirmé ne plus les accepter “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre”, sans donner de raisons, déclenchant l’ire de Pékin.”Nous demandons instamment aux Etats-Unis de cesser de politiser et d’instrumentaliser les questions commerciales et économiques” et de “réprimer de façon déraisonnable les entreprises chinoises”, a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise Lin Jian.Exprimant le “profond mécontentement” de Pékin à l’égard des mesures américaines, il a toutefois appelé au “dialogue” pour tenter de mettre fin à la crise.Cette passe d’armes autour des colis survient après l’imposition par Washington de 10% de droits de douane additionnels sur toutes les exportations chinoises vers les Etats-Unis, qui a lancé une nouvelle guerre commerciale entre les deux poids lourds de l’économie mondiale.Pékin a immédiatement répliqué en annonçant des taxes sur une série de produits américains, allant du pétrole brut aux machines agricoles.La Chine a également annoncé de nouvelles restrictions à l’exportation des métaux et métalloïdes critiques, utilisés dans des secteurs allant de l’exploitation minière à l’aérospatial.”Les mesures prises par la Chine sont une action nécessaire pour défendre ses droits et intérêts légitimes”, a affirmé mercredi le porte-parole de la diplomatie chinoise.- Shein et Temu -Dans le cadre de ses mesures commerciales, qu’il a motivées par la nécessité de juguler le trafic de drogue à destination des Etats-Unis, Donald Trump a aussi annoncé la fin de l’exemption de droits de douane pour les colis d’une valeur inférieure à 800 dollars en vigueur jusqu’ici. Celle-ci a largement bénéficié aux plateformes en ligne fondées en Chine, comme les géants Shein et Temu. Dans un communiqué publié la semaine dernière, l’agence des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a précisé que la valeur des colis bénéficiant de cette exemption s’est élevée à plus de 1,36 milliard de dollars en 2024. Or, Washington juge que cette exemption complique l’application aux Etats-Unis d’exigences en matière de santé, de sécurité ou de propriété intellectuelle.L’annulation de cette exemption pourrait porter un coup dur aux plateformes ultra populaires comme Shein ou Temu, qui vendent des produits à prix cassé.Il n’aura cependant qu’un impact limité sur le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de Pékin, ce dernier s’élevant à près de 300 milliards de dollars en 2024, selon les données publiées mercredi par le département américain du Commerce.Au total, le déficit commercial américain s’est élevé à 920 milliards de dollars, se concentrant à plus de 80% entre la Chine, le Mexique, le Canada et l’Union européenne (UE), tous visés ou menacés de droits de douane ces derniers jours par Donald Trump.L’avenir reste cependant incertain “du fait de la nature capricieuse du gouvernement Trump en matière de politique sur les droits de douane”, a souligné un analyste d’Oxford Economics dans une note.D’autres groupes non chinois comme le géant américain Amazon pourraient également être impactés.Shein et Temu n’ont pour l’heure pas réagi aux sollicitations de l’AFP.La Commission européenne a également annoncé qu’elle souhaitait taxer les milliards de colis vendus par les plateformes en ligne et entrant dans l’UE, en provenance essentiellement de Chine. Bruxelles a toutefois souligné qu’il n’y avait eu aucune coordination avec Washington. – “Pas pressé” -Les mesures de rétorsion chinoises annoncées mardi pour une entrée en vigueur le 10 février ciblent environ 20 milliards de dollars de biens américains, soit autour de 12% du total des importations en provenance des Etats-Unis, selon des calculs de Capital Economics. Leur impact reste cependant bien inférieur aux droits de douane additionnels américains entrés en vigueur, qui concernent environ 450 milliards de dollars de biens.Le président américain a affirmé  mardi ne “pas être pressé” de s’entretenir avec son homologue chinois Xi Jinping.Le Mexique et le Canada, ont eux réussi à obtenir un sursis de 30 jours sur l’imposition de droits de douane de 25% grâce à des accords de dernière minute conclus avec Donald Trump.

Wall Street ouvre en baisse, entre résultats d’entreprises et tensions commerciales

La Bourse de New York a ouvert sans grand entrain mercredi, minée par des résultats de grandes entreprises moins bons qu’anticipé, et traversée par des incertitudes quant aux tensions entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux. Vers 15H15 GMT, le Dow Jones perdait 0,17%, l’indice Nasdaq reculait de 0,60% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,30%.Ce mouvement est principalement dû à “des inquiétudes concernant les résultats d’Alphabet et d’AMD”, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Alphabet, la maison-mère de Google, plongeait de 8,59% après avoir déçu le marché mardi avec des revenus trimestriels inférieurs aux attentes, notamment dans le cloud, branche clef pour l’intelligence artificielle (IA), un secteur où le géant des technologies fait face à une concurrence féroce. La firme américaine a réalisé 96,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’octobre à décembre, en hausse de 12% sur an, dont près de 12 milliards pour sa branche de cloud (informatique à distance), deux résultats légèrement en dessous des prévisions des analystes.Le fabricant de semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD) dévissait de 9,96%. Son chiffre d’affaires a dépassé les attentes des analystes mais l’entreprise n’a pas atteint ses objectifs sur le segment des centres de données.Par ailleurs, “les investisseurs essaient encore de comprendre les mesures proposées par Donald Trump et les ripostes concernant les droits de douane (…) et ils ne savent pas vraiment de quel côté se tourner”, a observé M. Stovall. Dans le cadre d’une nouvelle escalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin, la Chine a accusé mercredi les Etats-Unis de “réprimer” de façon “déraisonnable” ses entreprises, après la décision des services postaux américains de ne plus accepter les colis en provenance de Chine et de Hong Kong.Quelques heures après, les services postaux américains ont annoncé revenir sur cette décision.La Chine avait riposté mardi au relèvement des droits de douane américains en imposant ses propres taxes sur une large gamme de produits importés des Etats-Unis, allant du pétrole brut aux machines agricoles.Concernant le Canada et le Mexique, le président américain a finalement décidé lundi soir de suspendre temporairement les droits de douane de 25% sur les produits de ces pays, annoncé deux jours auparavant, après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.”Nous pensons que (Donald Trump) cherche davantage à obtenir des concessions qu’à déclencher une guerre commerciale mondiale. Mais la question n’est pas encore tranchée”, a relevé M. Stovall. Côté indicateurs, la place américaine a gardé un oeil sur la création d’emplois dans le secteur privé, en hausse en janvier aux Etats-Unis, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi. Le mois dernier, 183.000 emplois privés ont été créés alors que les analystes en attendaient plutôt 155.000, selon le consensus publié par Briefing.com.Le déficit commercial des Etats-Unis s’est élevé en 2024 à près de 920 milliards de dollars, en hausse de plus de 17% sur un an (+133 milliards de dollars), selon les données communiquées mercredi par le département du Commerce.Dans ce contexte, le marché obligataire a joué son rôle de refuge: le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait encore, à 4,43% contre 4,52% la veille en clôture.A la cote, Disney cédait reculait 0,14% après l’annonce de résultats contrastés au premier trimestre de son exercice décalé, avec un chiffre d’affaires conforme aux attentes grâce au cinéma, mais sa plateforme de streaming Disney+ a perdu des abonnés. Le géant des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber chutait de 6,64%, plombé par des perspectives jugées décevantes pour le premier trimestre en termes de courses et de livraisons.

“L’industrie est laminée”: quelques milliers d’ouvriers manifestent près de la Commission européenne

“L’heure est grave”, “nos usines ferment”: quelques milliers d’ouvriers de toute l’Europe se sont rassemblés mercredi à Bruxelles, près de la Commission européenne, pour réclamer des garanties sur l’avenir de l’industrie et de leurs emplois.Des salariés de la sidérurgie, de l’automobile ou de la chimie – 3.000 manifestants selon la police belge – se sont réunis sur une place bruxelloise à l’appel d’IndustriALL, une confédération de syndicats.”Il est temps que l’Europe se réveille. L’industrie européenne traverse une crise profonde”, a souligné à la tribune Judith Kirton-Darling, secrétaire générale de cette fédération.”Union européenne, réveille-toi !”, “sauvez notre acier”, pouvait-on lire sur les pancartes. Des intervenants ont dénoncé le “dumping” de l’industrie chinoise et mis en garde contre la potentielle hausse des tarifs douaniers aux Etats-Unis, après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.Au milieu des fumigènes et des drapeaux d’une série de syndicats européens, le sidérurgiste tchèque Lukas Borota explique être venu à Bruxelles pour appeler à “protéger les emplois”.”Il n’y a pas assez de boulot”, abonde l’Italien Oreste Nardoianni, qui n’a que “deux ou trois jours de travail” par semaine à Cassino (sud de l’Italie) chez le constructeur automobile Stellantis.”L’Europe doit porter de toute urgence une stratégie industrielle”, plaide la syndicaliste française Christèle Khelf, de la CFDT métallurgie. “Les constructeurs européens ont traîné des pieds à enclencher la transition vers les voitures électriques”, estime-t-elle.”L’industrie est en train de se faire laminer”, dénonce le Belge Jean-Luc Lallemand (FGTB Métal). “En Europe, il faut toujours un laps de temps infini pour protéger l’industrie”, peste-t-il.Une délégation syndicale a été reçue à la mi-journée à la Commission européenne, à quelques encablures de ce rassemblement.Il y a eu un “accord sur l’urgence et la nécessité de préserver la capacité industrielle et les emplois”, a assuré IndustriALL à l’issue de ce rendez-vous avec les commissaires européens Stéphane Séjourné (Stratégie industrielle) et Roxana Minzatu (Droits sociaux et emploi). “Nous avons exigé que tout soutien à l’industrie soit assorti de conditionnalités sociales” pour maintenir l’emploi, a ajouté la fédération de syndicats.Selon l’entourage de Stéphane Séjourné, “le message principal des syndicats était sur le coût de l’énergie qui grève la compétitivité de l’industrie européenne”. Et la “question des investissements et de la conditionnalité sociale a également été abordée”.L’équipe du commissaire français souligne “un accord total sur le fait qu’il y a urgence pour maintenir le tissu industriel et le savoir faire européens. Car il est très difficile de revenir en arrière et de reconstruire”.L’exécutif européen a promis de faire de la compétitivité économique l’axe principal des cinq ans qui viennent. La Commission doit présenter le 26 février un “pacte pour une industrie propre” associé dans les semaines ou les mois qui viennent à des “plans d’action et d’urgence sectoriels” pour l’automobile, l’acier et la chimie.