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La Bourse de Paris freinée par les inquiétudes sur les valorisations des valeurs technologiques

La Bourse de Paris recule vendredi dans un marché marqué par l’incertitude, les investisseurs s’interrogeant sur la légitimité des valorisations élevées des valeurs liées à l’intelligence artificielle.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,22% vers 09H55, soit de 17,72 points, s’établissant à 7.963,35. La veille, alors que l’indice prenait plus de 1% en séance, il a finalement terminé en légère hausse de 0,34%, à 7.981,07 points, abandonnant ainsi une bonne partie de ses gains à la clôture.”Une inquiétude majeure porte sur le fait que l’emballement pour les investissements en IA pourrait ne pas générer les rendements attendus, d’où la forte correction des valeurs technologiques ce mois-ci” et le fait que “les investisseurs se questionnent toujours sur les valorisations élevées des actions liées au secteur”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique pour XTB. Après une réaction initialement positive dans la foulée de la publication mercredi soir des résultats du géant américain des puces électroniques Nvidia, qui est aussi la première capitalisation boursière du monde, le vent a commencé à tourner la veille peu après l’ouverture des marchés américains jeudi.”Le stress est monté d’un cran avec l’apparition d’un signal que personne n’avait vraiment anticipé: la nervosité s’est déplacée du marché actions vers le marché du crédit” les investisseurs cherchant à se protéger “contre un potentiel dégonflement de la bulle technologique”, explique John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.”L’opinion du marché devient de plus en plus polarisée entre ceux qui crient à la bulle et ceux qui sont prêts à continuer de courir. Cette dynamique conduira à une volatilité accrue et à de grands mouvements”, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Dans ce contexte d’incertitude, “le marché éprouve un remords à être acheteur face à des valorisations technologiques trop élevées, et il faudra du temps pour que ce sentiment se dissipe”, estime quant à elle Kathleen Brooks.Veolia acquiert l’américain Clean EarthVeolia: Le géant des services à l’environnement (-0,63% à 27,85 euros) a annoncé vendredi l’acquisition de l’américain Clean Earth, spécialisé dans le traitement de déchets dangereux, pour une valeur d’entreprise de 3 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros).

Face à l’inflation, le Japon annonce un plan de relance économique massif mais “responsable”

La Première ministre japonaise Sanae Takaichi a assuré que le plan de relance de 117 milliards d’euros approuvé vendredi face à une inflation tenace était “responsable” sur le plan budgétaire, affirmant qu’elle entendait réduire la dette colossale du pays.Avec ces mesures chiffrées à 21.300 milliards de yens, le gouvernement entend relancer la croissance de la quatrième économie mondiale dans un contexte d’exaspération des Japonais face à la flambée des prix.L’inflation a de nouveau accéléré dans le pays en octobre selon des chiffres publiés vendredi matin, à 3% en excluant les produits frais, contre 2,9% en septembre.La hausse des prix à la consommation dans l’archipel dépasse ainsi l’objectif de la Banque du Japon (2%) pour le 43e mois consécutif, une série inédite depuis 1992, et pourrait inciter l’institution à relever ses taux en décembre.Le plan massif du gouvernement devrait cependant alourdir encore la dette pharaonique de l’archipel, qui devrait atteindre 232,7% du PIB en 2025 selon le Fonds monétaire international (FMI).Les inquiétudes concernant la santé financière du Japon ont fait grimper les rendements des obligations d’État à des niveaux record cette semaine.”Une politique budgétaire proactive et responsable signifie une stratégie tournée vers l’avenir, qui ne vise pas à rechercher l’ampleur de manière irréfléchie ou excessive”, a déclaré Mme Takaichi.”En appliquant rigoureusement le principe de dépenses judicieuses, nous déploierons de manière stratégique des mesures budgétaires pour protéger la vie de nos concitoyens et bâtir une économie forte”, a-t-elle ajouté. “En favorisant une économie solide et en augmentant le taux de croissance, nous réduirons le ratio dette/PIB, atteindrons la viabilité budgétaire et garantirons la confiance des marchés”, a-t-elle encore promis.Dans les mesures prévues par Mme Takaichi figure une aide exceptionnelle de 20.000 yens (110 euros) par enfant et une subvention de 7.000 yens par foyer sur les factures d’énergie.”La vie est dure pour les gens ordinaires en ce moment”, a déclaré vendredi à l’AFP Kazuo Kaitsuka, 75 ans, employé dans les services financiers, près de la Bourse de Tokyo. “Je m’inquiète des conséquences que (l’ampleur du plan de relance) pourrait avoir pour les générations futures”, a-t-il ajouté.- Menace d’intervention sur le yen -“Le Japon mène des politiques économiques expansionnistes depuis tellement longtemps sans parvenir à stimuler l’économie”, a estimé Margarita Estevez-Abe, analyste à la Maxwell School de l’université de Syracuse. Le produit intérieur brut de l’archipel a connu une légère contraction de 0,4% au troisième trimestre, selon des chiffres publiés en début de semaine.Ces inquiétudes pèsent aussi sur la devise japonaise, qui est tombée à son plus bas niveau face au dollar depuis janvier.”Une nouvelle dépréciation du yen frappera les ménages japonais ordinaires avec des prix plus élevés”, note Mme Estevez-Abe.La ministre des Finances, Satsuki Katayama, a laissé entendre vendredi plus clairement que jamais que le gouvernement pourrait intervenir pour soutenir sa devise, disant que le Japon prendrait “des mesures appropriées contre les mouvements (de change) désordonnés”, selon des médias.La dernière intervention du Japon pour soutenir le yen remonte à juillet 2024.L’économie japonaise est également sous la menace du durcissement des tensions de l’archipel avec Pékin, après des propos de Mme Takaichi laissant entendre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l’envoi de troupes japonaises pour défendre l’île – dont la Chine revendique la souveraineté.Pékin a convoqué l’ambassadeur nippon et conseillé à ses citoyens d’éviter de se rendre dans l’archipel, où les Chinois représentent la plus grande source de touristes étrangers. Des médias ont aussi rapporté cette semaine que la Chine allait suspendre ses importations de fruits de mer japonais, ce qui n’a cependant pas été confirmé officiellement.Vendredi, Mme Takaichi a déclaré que la position de Tokyo sur Taïwan restait “inchangée” et qu’elle souhaitait des relations “constructives et stables” avec Pékin. Les “propos erronés tenus par (…) Mme Takaichi au sujet de Taïwan” ont “suscité l’indignation et la condamnation du peuple chinois”, a réagi vendredi une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Le Japon doit “retirer immédiatement ses propos erronés et démontrer sincèrement ses engagements envers la Chine par des actions concrètes”, a-t-elle ajouté.

Japon: les autorités locales approuvent le redémarrage de la plus grande centrale nucléaire au monde

La plus grande centrale nucléaire au monde a obtenu vendredi le feu vert d’autorités locales japonaises pour son redémarrage, une étape cruciale pour la remise en service du site après la catastrophe de Fukushima en 2011 et la fermeture de tous les réacteurs japonais. Hideyo Hanazumi, le gouverneur du département de Niigata (centre-ouest) où se trouve la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il “approuverait” la reprise des activités, qui devra encore recevoir l’aval final du régulateur nucléaire du pays. Le Japon avait fermé tous ses réacteurs nucléaires après le triple désastre – séisme, tsunami et catastrophe nucléaire – de Fukushima en 2011, alors que la population exprimait son inquiétude face à cette source d’énergie. Mais le pays, pauvre en ressources, veut réduire sa forte dépendance aux combustibles fossiles, atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et répondre à la demande croissante d’électricité liée à l’intelligence artificielle.Au total, 14 réacteurs – principalement situés dans l’ouest et le sud du pays – ont ainsi déjà été remis en service après la mise en place de normes de sécurité strictes. La centrale de Kashiwazaki-Kariwa, qui s’étend sur 400 hectares sur la côte de la mer du Japon face à la péninsule coréenne, serait le premier redémarrage d’une centrale nucléaire par Tepco, l’opérateur de celle de Fukushima Daiichi, depuis la catastrophe.Le vaste complexe a été équipé d’une digue de 15 mètres de haut contre les tsunamis, de nouveaux systèmes de secours électriques installés en hauteur, ainsi que d’autres dispositifs de sécurité.- Durée de vie des réacteurs allongée -Avant le séisme et le tsunami de 2011, qui ont fait environ 18.000 morts, l’énergie nucléaire représentait environ un tiers de la production d’électricité du Japon, le reste provenant principalement des énergies fossiles. En juillet, la compagnie d’électricité Kansai Electric a annoncé avoir franchi une première étape vers la construction du premier nouveau réacteur nucléaire du pays depuis la catastrophe de Fukushima. Le Japon est le cinquième émetteur mondial de dioxyde de carbone derrière la Chine, les États-Unis, l’Inde et la Russie, et dépend fortement des combustibles fossiles importés. Près de 70% des besoins en électricité du Japon étaient couverts en 2023 par des centrales thermiques fonctionnant au charbon et aux hydrocarbures.Le pays s’est fixé pour objectif de réduire l’apport des centrales thermiques à 30 à 40% de son mix électrique d’ici 2040.En juin, le Japon a adopté une loi permettant d’allonger la durée de vie des réacteurs nucléaires au-delà de 60 ans afin de compenser les arrêts liés à des “circonstances imprévisibles”. L’archipel veut faire des renouvelables sa principale source d’électricité avant 2040. Dans le cadre de cet objectif, le nucléaire devrait représenter environ 20% de la production électrique du pays à l’horizon 2040, contre 5,6% en 2022.

Gueule de bois sur les marchés: les craintes d’une “bulle” de l’IA resurgissent malgré les performances de Nvidia

La fête a été de courte durée sur les marchés boursiers: après un bref soulagement face aux performances du géant américain des puces Nvidia, les valeurs technologiques s’effondrent, craignant que l’engouement suscité par l’intelligence artificielle ne soit finalement qu’une bulle spéculative.A Tokyo, le géant des investissements technologiques SoftBank Group a dévissé de 10,9%, et le fabricant de puces-mémoires Kioxia sombré brièvement de plus de 17% avant de limiter la casse (-11,51%), tandis qu’à Séoul SK Hynix a chuté de 8,1% et Samsung Electronics de 6,3%.Le champion Nvidia, devenu un porte-étendard de la révolution de l’IA avec ses processeurs graphiques qui peuvent effectuer des millions de calculs en parallèle, a pourtant annoncé mercredi des résultats financiers au-delà des attentes, avec au troisième trimestre un bond de son bénéfice net de 65% sur un an, et des prévisions optimistes.Son patron Jensen Huang a fait rêver les investisseurs en vantant les ventes “hors norme” de la Blackwell, sa puce la plus performante pour les applications IA et l’informatique à distance (cloud), et ses processeurs destinés au cloud “tous vendus”.Mais les actions de l’IA s’envolent ces derniers mois à de tels niveaux que les observateurs craignent que les investissements massifs dans le secteur ne soient allés trop vite, comparés aux innovations et aux retours financiers réels.Malgré une envolée initiale de 5% jeudi à New York, le titre Nvidia a ainsi finalement chuté de 3,15%, alors que l’enthousiasme initial s’évaporait.- “Un marché difficile à satisfaire” -Les performances de Nvidia “ont d’abord été saluées”, mais “les inquiétudes persistantes autour des investissements dans l’IA ont finalement entraîné un retournement de tendance”, commente Takuma Ikemoto du Tokai Tokyo Intelligence Lab.”C’est un marché difficile à satisfaire, ce qui témoigne sans doute de la surévaluation relative des titres” de l’IA, “la +bulle IA+, comme certains l’appellent”, note Ken Crompton de National Australia Bank.Car “sous la beauté des résultats de Nvidia, le fond reste inchangé”, estime Stephen Innes de SPI Asset Management. “L’intelligence artificielle demeure le centre de gravité, mais cette gravité commence soudainement à se faire sentir.””Les investisseurs ne remettent pas en cause la demande en puces, mais plutôt la capacité des acheteurs à justifier ces dépenses colossales, à rentabiliser les infrastructures mises en place et à financer la prochaine étape sans que les marchés du crédit ne vacillent.”- Massif plan de relance japonais -Entrainées par la chute de la tech, les places asiatiques étaient dans le rouge vendredi: A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a reculé de 2,4% à 48.625,88 et l’indice élargi Topix stagné (-0,06%) à 3.297,73 points.La Bourse de Séoul a chuté de 3,8%, celle de Taipei de 3,6% et Sydney baissé de 1,6%. Hong Kong lâchait 1,7%.La Première ministre japonaise Sanae Takaichi a par ailleurs annoncé vendredi un massif plan de relance de 117 milliards d’euros face à la flambée du coût de la vie.L’inflation dans l’archipel a ainsi légèrement accéléré en octobre (+3%, hors produits frais) selon des chiffres publiés vendredi, dépassant pour le 43e mois consécutif l’objectif de 2% de la Banque du Japon (BoJ), ce qui pourrait l’inciter à relever ses taux le mois prochain.L’ampleur de ce plan de 117 milliards d’euros, que Mme Takaichi a promis “responsable” sur le plan budgétaire, fait craindre que la lourde dette du pays ne se creuse encore, ce qui a fait grimper ces derniers jours les rendements des obligations d’Etat.Les taux d’intérêt refluaient toutefois après l’annonce.Et la devise japonaise, également éprouvée par ces inquiétudes, se reprenait après des propos de la ministre des Finances Satsuki Katayama, qui a laissé entendre vendredi que le gouvernement pourrait intervenir pour soutenir sa devise.Vers 06H30 GMT, le billet vert s’échangeait pour 157,16 yens.Sur le marché du pétrole, le baril de WTI nord-américain lâchait 1,12% à 58,35 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,92% à 62,80 dollars.Le bitcoin, considéré comme un actif risqué, continuait à baisser, s’échangeant pour 85.565 dollars, soit une chute de plus de 32% depuis son record de début octobre.

L’administration Trump planifie une expansion massive du forage d’hydrocarbures offshore

L’administration de Donald Trump a dévoilé jeudi un plan pour autoriser le forage de pétrole et de gaz sur des millions de kilomètres carrés dans les eaux côtières américaines, une démarche qui pourrait aboutir à une expansion massive de l’extraction d’énergies fossiles.Ce plan confirme le décalage croissant entre les Etats-Unis, qui boudent la COP30 au Brésil, et une grande partie du reste du monde qui tente de limiter les effets du changement climatique. Le projet prévoit d’ouvrir au forage 34 concessions dans les eaux du Golfe du Mexique – que M. Trump appelle Golfe d’Amérique -, au large de la Californie et le long de la côte nord de l’Alaska – dans une zone vierge qui n’a jamais été forée auparavant.Au total, plus de 500 millions d’hectares seraient accessibles à l’industrie pétrolière et gazière, une surface équivalente à celle de l’Amazonie.Avec ce plan, “nous garantissons que l’industrie offshore américaine reste forte, que nos travailleurs restent employés et que notre nation reste dominante sur le plan énergétique pour les décennies à venir”, a vanté le ministre américain de l’Intérieur, Doug Burgum, en reprochant à la précédente administration Biden d’avoir “freiné les concessions pétrolières et gazières offshore”.Même sous Joe Biden, qui avait fixé des objectifs climatiques ambitieux aux Etats-Unis et mis en place des restrictions sur le forage, la production américaine de pétrole a atteint des sommets historiques.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump qualifie lui régulièrement le changement climatique d'”arnaque”. Il a méthodiquement défait la politique environnementale de son prédecesseur, s’est retiré de l’Accord de Paris pour limiter le réchauffement planétaire, et martèle qu’il veut forer des hydrocarbures à tout va.Le projet dévoilé jeudi risque toutefois de se heurter à des oppositions, dont celle du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, qui a immédiatement dénoncé un “plan idiot de Trump”.”Cette tentative irresponsable de vendre notre littoral à ses donateurs pétroliers est vouée à l’échec”, a-t-il assuré dans un communiqué, alors que son Etat interdit de longue date les nouveaux forages offshore.”Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour protéger notre littoral”, a-t-il promis.Les Etats touristiques bordant le Golfe du Mexique, encore marqués par le souvenir de la gigantesque marée noire causée en 2010 par l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, risquent également d’objecter. Le sénateur républicain de Floride Rick Scott a par exemple exprimé son opposition sur X.

Face au mur de sa dette, le Sénégal en quête d’un accord avec le FMI

Comment se dépêtrer d’une dette colossale? Alors que l’Afrique accueille son premier G20 samedi à Johannesburg, en Afrique du Sud, avec la dette parmi les sujets prioritaires, le Sénégal surendetté bataille pour obtenir du FMI un nouveau programme d’aide pour soulager ses finances et rétablir la confiance de ses partenaires économiques.- Dette cachée -Avec une dette qui a atteint l’équivalent de 132% de son PIB, selon le Fonds monétaire international (FMI), le Sénégal est aujourd’hui le deuxième pays le plus endetté d’Afrique subsaharienne. En 2024, le nouveau gouvernement issu de la victoire de l’opposition aux élections a accusé le pouvoir de l’ex-président Macky Sall (2012-2024) d’avoir dissimulé la réalité de cette situation budgétaire préoccupante.En conséquence, le FMI a suspendu son programme d’aide de 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros) conclu en 2023 en attendant d’avoir des réponses et des engagements des nouvelles autorités.L’institution a notamment pointé du doigt “des déclarations erronées significatives des déficits budgétaires et de la dette publique sur la période 2019–2023”. – “Discussions ardues” -Après plusieurs visites du FMI au Sénégal pour examiner l’état des finances du pays, les deux parties ont entamé des négociations mi-octobre en vue d’un nouveau programme d’aide.Elles ne sont pas parvenues à un accord pour le moment, ce qui n’est pas anormal à ce stade des négociations.”Les discussions avec le FMI ont été ardues”, a tancé le bouillonnant Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, lors d’un grand rassemblement devant ses partisans à Dakar le 8 novembre, affirmant avoir refusé une restructuration de la dette du Sénégal qui, selon lui, serait “une honte” pour le pays et équivaudrait à déclarer sa “faillite”.Une restructuration vise à redonner de la marge budgétaire aux États via différentes approches: une pause dans les échéances, l’allongement du remboursement du prêt ou une annulation d’une partie des intérêts ou de la dette.Dans un entretien accordé à l’AFP au terme de cette première phase de négociations, le chef de mission du FMI, Edward Gemayel, a reconnu des “discussions très très intenses”, mais a salué l’économie “résiliente” du pays et a rappelé qu'”il n’y a pas de défaut (de paiement) pour le moment”.Pour accorder un programme d’aide, le FMI attend des États des réformes qui, selon lui, leur permettront de se stabiliser à long terme économiquement et budgétairement (baisse de la dépense publique, élargissement de l’assiette fiscale, fin de subventions…).Dans d’autres pays africains, comme l’Angola et le Nigeria, la fin de subventions coûteuses sur le carburant a entraîné ces dernières années des émeutes violemment réprimées.Ousmane Sonko a annoncé début novembre que la population devrait faire des “sacrifices” pour pouvoir redresser le pays d’ici “deux à trois ans”.En août, son gouvernement a dévoilé un plan de “redressement économique”, qui doit être financé par des ressources internes et prévoit la réduction du train de vie de l’État et la taxation de nouvelles niches comme le numérique, le “mobile money”, les jeux ou le foncier.Fin septembre 2025, les charges financières de la dette représentaient 22% des recettes du Sénégal, soit une part conséquente du budget de l’État. Cette proportion “devrait augmenter en 2026”, explique l’économiste Moubarack Lo.- Investisseurs dans le flou -Cette situation érode la confiance des marchés et des partenaires économiques internationaux du Sénégal.L’agence de notation Standard & Poors (S&P) a abaissé la semaine dernière d’un cran la note de la dette à long terme du Sénégal, à “CCC+”, mentionnant des “finances précaires”.Un mois plus tôt, l’agence Moody’s avait également abaissé d’un cran la note de la dette souveraine du pays, pour la deuxième fois cette année.En conséquence, la valeur des obligations sénégalaises en devises étrangères a baissé sur les marchés ces dernières semaines.”Quand on est triple C, le Sénégal ne va plus pouvoir avoir accès au marché obligataire, ne va plus pouvoir se financer tout seul”, indique Benoît Vesco, président du cabinet de conseil Delubac AM.”Le climat n’est pas bon”, confirme Moubarack Lo. “Les investisseurs manquent de visibilité, donc ça peut freiner les investissements d’envergure”. L’économiste préfère toutefois parler de “tensions” financières plutôt que de “crise” à ce stade. En attendant le programme d’aide du FMI qui permettra de redonner confiance aux marchés et d’emprunter à des taux plus bas, le Sénégal doit emprunter sur le marché financier sous-régional, à des taux très élevés. Le recours à cette dette régionale “permet au moins de payer les salaires et les charges de fonctionnement” et de rembourser “les échéances de la dette qui arrivent”, explique M. Lo.

ExxonMobil relance son projet gazier géant au Mozambique, suspendu plusieurs années

Le groupe pétrolier américain ExxonMobil a annoncé jeudi la reprise de son projet d’exploitation gazière offshore au Mozambique, suspendu depuis plusieurs années à cause d’une insurrection jihadiste.”Nous avons levé la force majeure concernant la zone 4 du projet de Rovuma LNG” –dans lequel ExxonMobil détient une participation indirecte de 25%–, a indiqué le groupe, affirmant que cette décision permettait de “rester sur la trajectoire” du projet dont la production devrait commencer en 2030.Cette notion juridique est invoquée lorsque des conditions exceptionnelles empêchent la poursuite d’un chantier, et l’exécution des contrats qui y sont liés.Une insurrection jihadiste dans la province du Cabo Delgado (nord du Mozambique) a fait plus de 6.200 morts depuis 2017, d’après l’ONG Acled, qui collecte des données sur les zones de conflit.Mais c’est une offensive jihadiste dans la ville de Palma en mars 2021 (environ 800 morts d’après l’Acled), qui a poussé les groupes pétroliers à suspendre leurs projets respectifs dans la région.D’après le site internet du groupe américain, la zone 4 est opérée par une société commune baptisée Mozambique Rovuma Venture (MRV).Celle-ci est détenue à 70% par un consortium qui comprend ExxonMobil, l’Italien ENI et le Chinois CNPC, tandis que XRG (Abou Dhabi), KOGAS (Corée du Sud) et Empresa Nacional de Hidrocarbonetos détiennent 10% chacun.”Nous travaillons avec nos partenaires et avec le gouvernement du Mozambique pour assurer la sécurité de nos employés et de nos infrastructures”, a poursuivi le groupe de Spring (Texas).Il a précisé que la planification était en cours de finalisation et que la décision finale d’investissement devrait intervenir dans le courant de l’année 2026.- 18 millions de tonnes -Le projet Rovuma LNG va “produire, liquéfier et distribuer du gaz naturel” par le biais de douze modules d’une capacité de 1,5 million de tonne par an (MTA) chacun, représentant une capacité totale de 18 millions de MTA par an, explique le groupe sur son site.Il prévoit également la construction d’infrastructures à terre.Darren Woods, patron d’ExxonMobil, a rencontré fin octobre le président du Mozambique Daniel Chapo au siège du groupe au Texas, ce qui a donné lieu à une “session très productive”.”Nous avons un très bon concept de projet sur lequel nous sommes en train d’avancer. La situation sécuritaire s’est grandement améliorée”, avait-il déclaré le 31 octobre, ajoutant être en train de faire comme son concurrent TotalEnergies.Le groupe français a en effet annoncé le 25 octobre avoir levé la force majeure et la reprise de son propre projet gazier – qui représente un investissement de 20 milliards de dollars – dans ce pays d’Afrique australe après quatre ans de suspension.Il espère reprendre la production en 2029, sous réserve de l’approbation par le gouvernement de son nouveau plan.Il a aussi réclamé au gouvernement du Mozambique une prolongation de dix ans de la concession et une compensation pour le surcoût lié au retard, qu’il chiffre à 4,5 milliards de dollars, selon une lettre dont l’AFP a obtenu copie le 26 octobre.Questionné jeudi par l’AFP, ExxonMobil n’a pas indiqué s’il comptait également demander une contrepartie.Le Mozambique a annoncé mercredi auditer les pertes causées par la suspension du projet du groupe français.En janvier 2020, le président mozambicain d’alors, Filipe Nyusi, avait annoncé vouloir créer un fonds souverain destiné à investir dans l’économie du pays qui serait alimenté par les revenus promis par l’exploitation gazière.De gigantesques réserves sous-marine de gaz se trouvent au large du Cabo Delgado et devaient à l’origine faire de Maputo l’un des principaux exportateurs au monde à l’horizon 2025.

Wall Street a chuté, plombé par Nvidia, le Nasdaq au plus bas depuis deux mois

La Bourse de New York a terminé en net recul jeudi, l’optimisme autour des résultats du géant américain des puces Nvidia n’ayant duré que quelques heures en raison des craintes trop fortes de survalorisation du secteur de l’intelligence artificielle (IA).L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a plongé de 2,15%, atteignant un plus bas depuis deux mois. Le Dow Jones a reculé de 0,84% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 1,55%.”Une matinée qui semblait parfaite pour les optimistes boursiers s’est transformée en cauchemar”, selon Jose Torres, d’Interactive Brokers.En début de journée, la place américaine était en nette progression, avançant de concert avec Nvidia, dont les résultats, publiés la veille en fin de journée avaient été bien accueillis.Figure de proue de l’IA et première capitalisation mondiale, Nvidia a annoncé mercredi un bond de son bénéfice net de 65% (sur un an) au troisième trimestre de son exercice décalé et relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour le trimestre suivant. Mais les cours de Wall Street ont ensuite inexorablement piqué du nez et l’indice de volatilité Vix, qui mesure la nervosité des investisseurs, a atteint un plus haut depuis cinq semaines.L’action de Nvidia, après avoir grimpé de plus de 5%, a finalement perdu 3,15% à 180,64 dollars. Dans son sillage, les autres valeurs des semiconducteurs ont été à la peine, à l’image de Micron (-10,87%) ou Broadcom (-2,14%).Les acteurs du marché “s’inquiètent de la forte augmentation des créances de Nvidia”, souligne auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Ces commandes de puces, annoncées mais pas encore payées, dépassaient les 33 milliards de dollars fin octobre, en hausse de plus de 40% depuis le premier trimestre.Elles dépassent même le bénéfice net du trimestre qui vient d’être clôturé.”Nous savons que l’IA est une bulle, car les valorisations sont absolument extraordinaires et, lorsqu’elles sont aussi élevées, elles ne sont pas viables”, juge Adam Sarhan.Selon lui, lorsque des technologiques aussi “disruptives” que celles-ci sont développées, elles ménent à des bulles financières “car les émotions prennent le dessus et ces actions deviennent surévaluées et surmédiatisées”.”La logique est mise de côté, les gens s’en moquent et paient trop cher”, ajoute l’analyste.Mais ces dernières semaines, un vent d’inquiétude a soufflé sur les marchés financiers, de plus en plus d’investisseurs s’inquiétant d’être allé trop vite, trop haut, au regard notamment des dépenses faramineuses engagées par les géants technologiques pour développer l’IA.L’intelligence artificielle “va très probablement rester, mais les actions liées à celle-ci, dont beaucoup sont surévaluées, risquent de disparaître”, prévient M. Sarhan.En parallèle, le marché doit digérer les seules données officielles sur l’emploi prises en compte pour la prochaine réunion monétaire de la banque centrale américaine (Fed).D’après, les données publiées jeudi par le département du Travail, le marché de l’emploi aux Etats-Unis a continué de se dégrader au mois de septembre, avec une progression à 4,4% du taux de chômage.Mais les créations d’emplois ont malgré tout progressé plus qu’attendu sur la période, avec 119.000 nouveaux emplois créés, nettement mieux que ce qu’attendaient les analystes.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait à 4,09%, contre 4,14% la veille en clôture.Ailleurs à la cote, la chaîne américaine d’hypermarchés Walmart a brillé (+6,46% à 107,11 dollars) après un troisième trimestre au-dessus des attentes. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 179,50 milliards de dollars (+5,8%), marqué par un essor de 27% des ventes en ligne dans le monde.Les résultats de Walmart sont particulièrement suivis par les investisseurs, car ils donnent une idée de la consommation des ménages américains.

De nouveau en redressement judiciaire, Alinea dans la tourmente

Cinq ans après un premier redressement judiciaire, Alinea, l’enseigne d’ameublement de la galaxie Mulliez, connait à nouveau le même sort, confrontée à un marché atone et payant des décisions stratégiques mal conduites, selon ses salariés.Le tribunal des affaires économiques de Marseille a assorti jeudi sa décision d’une période d’observation de 6 mois, laissant une chance à l’entreprise aux 36 magasins et 1.200 salariés d’élaborer un plan de reprise.La situation financière est néanmoins des plus préoccupantes: Alinea a enregistré un résultat net négatif de 47 millions d’euros en 2024, pour un chiffre d’affaires de 162 millions d’euros, bien loin des projets d’équilibre caressés en 2023 lorsqu’elle avait présenté son plan de transformation. Ce dernier était censé relancer la marque, trois ans après un premier redressement judiciaire, en pleine pandémie de Covid-19, lorsque l’entreprise fondée à Avignon en 1989 et dont le siège social est à Aubagne (Bouche-du-Rhône), près de Marseille, avait été finalement reprise par ses propres actionnaires. Une opération rendue possible par une ordonnance gouvernementale prise à la faveur de la crise sanitaire. Elle avait au passage perdu 17 magasins sur 26 et près de 1.000 salariés sur 1.800, avant d’intégrer dans son giron en 2023 une vingtaine de magasins Zodio (décoration), autre enseigne de la galaxie Mulliez. – “Situation pas perdue” -“Le concept aurait pu être bon, mais il fallait laisser le temps aux choses. Malgré des formations, les magasins Zodio ne pouvaient faire du chiffre rapidement, avec des gens n’ayant pas encore l’expérience et ne savaient pas vendre du canapé ou du lit”, déplore auprès de l’AFP une source syndicale.”Les cultures n’étaient pas les mêmes, c’était une embûche supplémentaire”, dans un marché de l’ameublement déjà très complexe, souligne aussi à l’AFP Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce. “Le ralentissement du secteur de la construction et de l’immobilier, depuis plusieurs années”, pèse en effet sur ce marché, en recul de 5,1% en 2024, explique cet expert. Et “avec un pouvoir d’achat tendu, les gens vont attendre avant de se décider à acheter un canapé à 2 ou 3.000 euros”. Surtout avec des revenus rognés par l’inflation des produits alimentaires en 2022 et 2023 et face à la concurrence de géants comme Ikea, voire But-Conforama, aux parcs de magasins beaucoup plus denses, et plus agressifs sur les prix. Sans parler, note encore cet expert, de l’agressivité des enseignes de bazar discount comme Action (850 magasins en France) ou du site internet Temu, sur le marché de la décoration du quotidien. Autant de vents contraires qui ont sapé les efforts réels de repositionnement de la marque vers le “lifestyle” et le moyen-haut de gamme.Sollicitée par l’AFP, la direction n’a pas souhaité faire de commentaire.Mais, assure la source syndicale, “elle a exprimé l’espoir de trouver un ou des repreneurs, même si pour l’instant elle est dans la confidentialité et nous ne pouvons rien savoir. Nous craignons cependant que cette éventuelle reprise ne soit que partielle et ne porte pas sur tous les magasins”.Le risque que la marque soit sacrifiée n’est pas à écarter, estime encore M. Rosenthal, notant par exemple l’intérêt d’Ikea de se développer dans les villes moyennes. Tout en relevant que “la situation n’est pas perdue, car il s’agit d’une marque avec une certaine notoriété”.Dans la galaxie Mulliez figurent de nombreuses enseignes comme Leroy Merlin, Decathlon, Kiabi, Boulanger ou Auchan.

La Bourse de Paris termine en hausse, modérant son optimisme après Nvidia

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,34% jeudi, soutenue dans un premier temps par l’enthousiasme suscité par les résultats de Nvidia.L’indice vedette CAC 40 a avancé de 27,30 points, terminant la séance à 7.981,07 points. Il avait reculé de 14,16 points (-0,18%) mercredi.Les Bourses mondiales ont connu un mouvement positif après la publication des résultats de Nvidia, avant que la tendance ne s’essouffle et qu’elle ne finisse même par se retourner sur les marchés américains.Nvidia a annoncé un bénéfice net pour le trimestre clôturé fin octobre qui a bondi de 65% sur un an, à 31,9 milliards de dollars, un chiffre d’abord salué à Wall Street, où l’action du groupe bondissait de plus de 5% en première partie de séance avant de basculer dans le rouge. Vers 17H45 GMT, le titre reculait de 1,66%.Le bond initial de l’action a apporté “un soutien bienvenu à des marchés qui, ces dernières semaines, s’inquiétaient de valorisations des valeurs technologiques très élevées, d’un enthousiasme excessif autour de l’IA et de la durabilité de la dynamique des bénéfices”, écrit Fawad Razaqzada, analyste de City Index.”Mais le problème est que, même si Nvidia pèse lourd, elle ne peut porter le marché qu’à un certain point (…) et la confiance dans le reste du secteur reste mitigée”, poursuit-il. La publication du rapport sur l’emploi américain pour le mois de septembre a été le second élément principal de la séance.Les créations d’emplois ont progressé plus qu’attendu sur la période, mais en parallèle, le taux de chômage est passé de 4,1% à 4,4% sur un an.”C’est finalement un rapport neutre qui ne change pas l’avis du marché quant au fait que la banque centrale américaine laisse ses taux inchangés” lors de sa prochaine réunion de politique monétaire en décembre, commente Andrea Tueni, analyste marchés de Saxo Banque.BNP Paribas rehausse des objectifs financiersLe groupe bancaire français BNP Paribas a bondi de 4,40% à 70,02 euros après avoir annoncé qu’il visait un ratio de solvabilité supérieur d’ici 2027. Les résultats de Valeo accueillis avec fracasL’équipementier automobile français Valeo a fortement baissé de 13,04%, à 10,40 euros, bien qu’il ait annoncé jeudi prévoir un retour à la hausse de son chiffre d’affaires en 2027, grâce aux commandes engrangées ces dernières années et à son positionnement “au cœur” de la voiture de demain.Elior saluéLe groupe français de restauration collective Elior s’est envolé de plus de 20% en séance avant de finalement terminer sur une hausse de 6,77% à 2,84 euros, au lendemain de l’annonce de son premier bénéfice net annuel depuis 2019, réalisé sur son exercice décalé 2024-2025.