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Feu vert au Sénat sur la loi d’orientation agricole, une adoption visée avant le Salon

Engagé dans une course contre la montre au Parlement pour faire adopter rapidement son projet de loi d’orientation agricole, le gouvernement a obtenu mardi le vote favorable du Sénat sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé par la gauche.La loi sera-t-elle bouclée avant le Salon international de l’agriculture ? L’objectif affiché par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, avant l’ouverture de l’événement samedi à Paris, a franchi une étape déterminante. Dominée par une alliance droite-centristes, la chambre haute a validé le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption par les députés.”Cette loi nous engage sur le chemin du réarmement de notre puissance alimentaire”, a salué la ministre après le vote.Le prochain “round” parlementaire va donc pouvoir commencer, avec la convocation dès mardi soir, à 18H30 au Sénat, d’une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept sénateurs et sept députés. L’objectif: dégager, au pas de charge et à huis clos, un texte de compromis entre les deux chambres. S’ils y parviennent, leur version commune pourrait être soumise aux deux chambres avant samedi — voire dès mercredi à l’Assemblée et jeudi au Sénat, avancent plusieurs parlementaires — pour deux ultimes votes qui vaudront adoption définitive. Dans le cas contraire, les délais seraient nettement rallongés.D’autres sources parlementaires n’excluent cependant pas un report des votes finaux à début mars, après les congés parlementaires.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, a toutefois déclaré Annie Genevard.- “Pas d’accord à tout prix” -Présenté il y a environ un an sous le gouvernement Attal en réaction à une crise agricole qui avait enflammé les ronds-points, les autoroutes et l’édition 2024 du Salon, le projet de loi d’orientation agricole avait été reporté par la dissolution puis la censure du gouvernement Barnier.Cette loi d’orientation va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, a espéré l’un des artisans du texte au Sénat, le sénateur LR Laurent Duplomb, appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Si plusieurs parlementaires au fait des tractations entre les deux chambres ont indiqué mardi qu’un accord en CMP était “en bonne voie”, l’issue des négociations reste incertaine: le texte est truffé de points irritants.Il n’y aura “pas d’accord à tout prix”, a indiqué le chef des députés MoDem Marc Fesneau, qui avait porté le texte devant l’Assemblée en tant que ministre de l’Agriculture au printemps. Lui comme d’autres parlementaires de l’ex-majorité appellent à trouver un “terrain de convergence” face au durcissement du texte opéré par la droite sénatoriale.Le texte balaye en effet des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi.- “Marche forcée” -La chambre haute a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies. Dans le même temps, elle a écarté la plupart des références à la “transition” écologique au profit de la notion plus neutre “d’adaptation”.”Le Sénat a transformé le projet de loi en machine de guerre contre l’agriculture familiale et contre l’environnement”, s’est indignée la présidente LFI de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale Aurélie Trouvé. Le président des députés communistes André Chassaigne a aussi fait part mardi de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée” avant le Salon de l’agriculture, quand le sénateur écologiste Daniel Salmon a fustigé un texte “à contresens de l’histoire et de l’urgence écologique”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi critiqué le texte ainsi remanié au Sénat, qui causera “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Poursuite ou pas du chantier de l’A69: décision le 27 février

Le tribunal administratif de Toulouse a annoncé mardi qu’il se prononcerait le 27 février sur la validité de l’autorisation du chantier de l’autoroute A69, et donc sur la poursuite des travaux, la rapporteure publique ayant une nouvelle fois demandé l’annulation de cette autorisation.Dans une salle comble, Mona Rousseau, magistrate dont l’avis doit guider la juridiction dans sa décision, a estimé que les gains espérés de la future autoroute devant relier Toulouse et Castres, n’étaient pas suffisants pour établir une Raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) justifiant les atteintes à l’environnement, commises par le projet.Ainsi, alors que l’A69 vise, selon ses promoteurs, à désenclaver le sud du Tarn, “l’étude sur les retombées économiques reste assez vague et peine à convaincre”, a estimé la rapporteure publique.En matière de sécurité, l’avantage de l’autoroute, selon Mme Rousseau, n’apparaît “pas significatif” non plus, notamment au vu du risque de hausse du trafic sur l’itinéraire de substitution qu’utiliseraient ceux qui ne voudraient pas emprunter la voie rapide payante.Si la magistrate a admis que l’autoroute pouvait représenter un certain intérêt économique et social, elle a rappelé que la jurisprudence définissant la RIIPM était “particulièrement restrictive” et que les “gains assez faibles” de l’A69 “ne peuvent suffire pour élever ce projet jusqu’à cette marche”.- “Marquer l’histoire” -Dans la foulée, l’une des avocates des opposants à l’A69, Me Alice Terrasse, a affirmé au tribunal qu’il se trouvait face à une “occasion majeure de marquer favorablement l’histoire du droit de l’environnement”.En défense, Yasser Abdoulhoussen, directeur de projet, chargé du pilotage de l’A69 au sein de la préfecture du Tarn, s’est présenté en “porte-parole d’un bassin de vie auquel on veut nier l’expression d’un besoin reconnu de très longue date”.”Cette agglomération (de Castres-Mazamet, ndlr) a besoin de se connecter aux équipements de la capitale régionale”, a-t-il dit, évoquant l’aéroport de Toulouse-Blagnac, les infrastructures hospitalières ou l’offre en matière d’enseignement supérieur de la ville rose.Il ne s’agit pas d’un “caprice d’élus” mais de la “brique essentielle d’une stratégie de développement” alors que les opposants veulent un statu quo signifiant que l'”on ne pourra plus rien faire dans le territoire”, “une condamnation à perpétuité”, a-t-il estimé.Au cri de “no macadam”, plusieurs dizaines de militants anti-A69 s’étaient rassemblés dans le calme près du tribunal avant cette audience, “décisive” pour ses promoteurs, “cruciale” aux yeux des opposants.- Arrêt du chantier ? -Ces derniers espèrent voir le tribunal suivre la rapporteure et interrompre les travaux alors que ces 53 km reliant Castres à la ville rose devaient initialement ouvrir fin 2025.”Dans 95% des cas, nous dit-on, les avis des rapporteurs publics sont suivis (…) et donc a priori, il n’y a pas de raison que le tribunal déroge à l’avis qui a été donné par la rapporteure publique”, a déclaré à l’AFP la députée écologiste Christine Arrighi, ancienne rapporteure de la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le montage du projet.Si le tribunal décide d’annuler l’autorisation, le chantier sera “arrêté”, a poursuivi la députée pour qui “rien ne paraît pour le moment impossible puisque le bitume n’a pas encore été coulé”. Intervenant pour les sociétés impliquées dans le chantier, Me Thomas Garancher a insisté sur la lourdeur des mesures de sécurisation du chantier qui devront être prises s’il était arrêté, “dans l’attente d’une décision d’appel”.Quelques jours avant l’audience, Atosca, futur concessionnaire de l’autoroute et actuellement en charge du chantier, avait indiqué avoir “désormais concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”, annonçant de “nouvelles étapes structurantes” pour le printemps.En mars est ainsi programmée l’installation des centrales d’enrobés à chaud qui doivent normalement fabriquer les 500.000 tonnes du revêtement de la future autoroute, a précisé le groupe.A l’issue de l’audience, les anti-A69 n’ont pas caché leur satisfaction, affirmant être “très, très confiants sur le délibéré qui doit arriver jeudi prochain”, selon Gilles Garric du collectif La Voie est Libre.”Ce serait un signal, un sursaut prometteur qui pourrait donner confiance et enverrait, en dépit des régressions auxquelles on assiste (concernant l’environnement, ndlr), un message très fort avec un fort retentissement au niveau national, et en jurisprudence également”, a souligné l’une de leurs avocates, Me Alice Terrasse.

Royaume-Uni: accablé par sa dette, Thames Water autorisé à emprunter encore

La justice a autorisé mardi le plus grand distributeur d’eau du Royaume-Uni, Thames Water, en grande difficulté, à s’endetter encore un peu plus pour écarter les risques d’un plan de sauvetage public, lui offrant un peu d’air sans pour autant le tirer d’affaire.Cette autorisation d’endettement supplémentaire de 3 milliards de livres (3,6 milliards d’euros) viendra encore alourdir l’énorme passif accumulé par la société depuis sa privatisation, qui s’élève pour l’instant à 16 milliards de livres (19 milliards d’euros).Il ne s’agit que d’une solution de transition: l’entreprise, aujourd’hui détenue par un consortium d’actionnaires, au premier rang desquels un fonds de pension canadien et un autre britannique, espère encore être l’objet d’offres de rachat.L’enjeu est de taille, car si Thames Water ne parvient pas à trouver les financements, elle risque de faire appel à l’Etat, avec à la clé un sauvetage public potentiellement ruineux, au moment où le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer s’efforce de relancer la croissance.La compagnie des eaux de la région de Londres, 8.000 employés, avait prévenu mi-décembre qu’elle risquait d’être à court de liquidités dès le mois mars.Le juge de la Haute Cour confirme d’ailleurs dans son jugement que l'”alternative pertinente” à l’approbation de ce plan de financement aurait été de placer l’entreprise sous ce régime dit “d’administration spéciale”.- Un quart des Britanniques -Cette décision “nous permettra de continuer à faire progresser le processus d’augmentation de capital” et “d’achever la procédure d’appel” pour pouvoir substantiellement augmenter les prix, a réagi le président de Thames Water, Adrian Montague, dans un communiqué.Car sur un autre front, l’entreprise a annoncé vendredi un appel contre une décision du régulateur britannique de l’eau qui limite les hausses de prix pour ses 16 millions de clients, soit un quart de la population britannique, à Londres et dans la vallée de la Tamise.Thames Water espérait une augmentation de 59% d’ici 2030 afin de moderniser ses vieilles infrastructures. Mais le régulateur de l’eau, l’Ofwat, ne lui a autorisé mi-décembre qu’une hausse moyenne de 35%.Cette décision affecte “notre capacité à financer les améliorations que nos clients et l’environnement (…) méritent”, avait estimé Adrian Montague vendredi.Les investisseurs potentiels sont dans l’attente de cet appel, décisif pour le financement de l’entreprise.L’Ofwat avait estimé, avec cette augmentation de 35%, avoir trouvé le bon équilibre, avec une hausse des factures ni trop importante pour les consommateurs, ni trop faible et de nature à décourager de potentiels investisseurs privés, selon son patron David Black.- “Un signal très clair” -“Thames Water est une entreprise qui s’effondre sous le poids de sa propre dette. Elle devrait être nationalisée de façon permanente”, a estimé, parmi les militants présents mardi devant le tribunal, Cat Hobs, de l’organisation “We Own It” -qui milite pour la nationalisation des services comme l’eau, l’énergie ou les transports. Ce feu vert “envoie un signal très clair à toutes les autres sociétés d’eau privatisées qu’elles peuvent nous arnaquer autant qu’elles le souhaitent, accumuler des dettes et nous paierons”.En décembre, l’Ofwat avait aussi infligé une amende de 18 millions de livres (22 millions d’euros) à Thames Water pour avoir versé “des dividendes injustifiés” en dépit de piètres performances, une pratique dont l’entreprise est régulièrement accusée.En retard dans la mise en oeuvre de nombreux programmes environnementaux, Thames Water est par ailleurs visé par une enquête du même organisme pour déterminer si elle a manqué à ses obligations.Fruit d’un sous-investissement dans un système d’égouts qui date, pour une grande partie, de l’époque victorienne, les compagnies des eaux britanniques, privatisées depuis 1989, sont sous le feu des critiques depuis plusieurs années à cause du déversement de quantités importantes d’eaux usées dans les cours d’eau et en mer.

Meta va déployer un câble sous-marin long de 50.000 km à travers cinq continents

Le géant américain Meta (Facebook, Instagram) va déployer un câble sous-marin reliant cinq continents sur plus de 50.000 km, pour renforcer la capacité et la fiabilité du transport de données numériques, a-t-il annoncé dans une note de blog.Surnommé “Projet Waterworth”, il est présenté comme son projet de câble sous-marin “le plus ambitieux” et doit apporter “une connectivité de pointe aux États-Unis, à l’Inde, au Brésil, à l’Afrique du Sud et à d’autres régions”, a détaillé Meta dans cette note publiée vendredi.Selon Meta, il représente un “investissement pluriannuel de plusieurs milliards de dollars”.Infrastructures critiques, les câbles sous-marins assurent la quasi-totalité des communications numériques mondiales.Serpentant sous les mers, les quelque 450 tuyaux actuellement installés dans le monde s’étendent sur environ “1,2 million de kilomètres”, selon un rapport du groupe de réflexion américain Center for Strategic and International Studies (CSIS) publié en août 2024.Si, selon des chiffres de 2021, quatre sociétés se partageaient la quasi-totalité du marché (l’Américain SubCom, le Français Alcatel Submarine Networks (ASN), le Japonais Nippon Electric Company (NEC) et le Chinois HMN Technologies), les géants du numérique comme Meta développent désormais leurs propres infrastructures face à l’enjeu économique énorme que représentent ces câbles.Hautement stratégiques, ces infrastructures sont régulièrement endommagées par des éléments naturels (éboulements sous-marins, tsunamis) mais aussi par les ancres des bateaux.Ils peuvent aussi faire l’objet de sabotages et de tentatives d’espionnage.Avec le développement rapide de l’intelligence artificielle et des modèles d’IA génératives, particulièrement gourmand en ressources, le trafic numérique mondial devrait continuer de grimper dans les années à venir

La Bourse de Paris attentive aux évolutions diplomatiques entre Russie et Etats-Unis

La Bourse de Paris était hésitante mardi, en attendant d’y voir plus clair sur les évolutions diplomatiques entre la Russie et les Etats-Unis, qui ont entamé leurs premiers pourparlers depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,20%, soit de 16,69 points à 8.172,44 points vers 09H40. La veille, il a grappillé 10,59 points et s’est établi à 8.189,13 points à la clôture.”Les projecteurs sont braqués sur l’Ukraine et sur l’anticipation d’une augmentation des dépenses de défense en Europe”, commente Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group.Les investisseurs suivent mardi la rencontre entre les hauts responsables américains et russes, menés par les chefs de la diplomatie à Ryad, pour tenter de relancer une relation au plus bas depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, et préparer un possible prochain sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine.Cet agenda ambitieux donne des frissons à Kiev et dans les capitales européennes. Lundi, le président français Emmanuel Macron a convié à la hâte à Paris des dirigeants de pays clés européens pour tenter d’afficher une posture commune sur la sécurité européenne et ne pas jouer les spectateurs. “Tout cela intervient au cours d’une semaine charnière pour l’Europe, puisque les élections allemandes se déroulent ce dimanche”, souligne Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. “En fonction des résultats, les élections pourraient ouvrir la voie à une réforme sur l’endettement qui permettrait à l’Allemagne d’emprunter davantage”.Edenred attendu au tournantLa société française de services prépayés Edenred (-6,37% à 31,62 euros), qui commercialise le Ticket Restaurant, s’est dit “confiante” pour 2025, après des résultats en nette hausse en 2024 et malgré un plafonnement des commissions que lui versent les commerçants en Italie.CapgeminiAprès une année 2023 “record”, le géant français de l’informatique Capgemini a connu un exercice 2024 plus timoré, avec un bénéfice net en très légère hausse mais une activité en baisse dans un contexte économique “moins favorable que prévu”, a annoncé le groupe dans un communiqué. Le titre chutait de 7,79% à 171,00 euros vers 09H40.

Tesla commence à embaucher en Inde après une rencontre entre Musk et Modi

Le constructeur de véhicules électriques Tesla a commencé à embaucher en Inde en publiant des annonces quelques jours après une rencontre entre son patron, Elon Musk, un proche du Président Donald Trump, et le Premier ministre indien à Washington. Tesla a publié plus d’une dizaine d’offres d’emplois sur son site internet, certaines à pourvoir à New Delhi, la capitale de l’Inde et d’autres à Bombay, sa capitale économique, notamment pour un responsable de magasin et des techniciens de maintenance. Ces propositions d’embauche sont également depuis lundi sur le réseau social professionnel LinkedIn. Ces signes, qui traduisent une volonté de Tesla de se développer en Inde, interviennent après le tête-à-tête entre Elon Musk et Narendra Modi à Washington la semaine dernière. Il a été impossible de savoir si cette rencontre avait été de nature officielle ou commerciale.Le patron de Tesla recherche des opportunités commerciales dans le pays le plus peuplé de la planète, avec ses 1,4 milliard d’habitants. Elon Musk a obtenu en novembre dernier le feu vert de Delhi pour lancer Starlink, le service de connexion à internet par satellite à condition que les règles de sécurité soient respectées, avait annoncé le ministre des Communications Jyotiraditya Scindia. En Inde, la question du lancement de Starlink s’est accompagné de débats politiques enflammés sur fond de préoccupations de sécurité nationale.  L’homme le plus riche du monde devait se rendre dans le pays en 2024 et tout laissait penser que ce serait synonyme d’annonces d’investissements. Ce déplacement a été annulé pour causes d”obligations très lourdes” auprès de Tesla. Le marché indien des voitures électriques représente une immense opportunité de croissance pour Tesla qui fait face à la concurrence chinoise accrue et à sa première baisse des ventes annuelles. L’Inde impose depuis longtemps des taxes à l’importation élevées pour les véhicules électriques – Elon Musk estimant qu’elles étaient parmi les “plus élevées au monde” – ce qui avait empêché Tesla de pénétrer le marché en l’absence de fabrication locale. L’Inde a réduit en 2024 les taxes à l’importation pour les constructeurs automobiles mondiaux qui s’engagent à investir 500 millions de dollars et à démarrer une production locale dans les trois ans. New Delhi avait proposé des concessions tarifaires avant la visite de Narendra Modi à Washington, notamment une réduction des droits de douane sur les motos haut de gamme. Un coup de pouce à Harley-Davidson, le fabricant emblématique américain dont les difficultés en Inde avaient irrité Donald Trump. 

A69: audience “cruciale” à Toulouse, rassemblement d’opposants

Le tribunal administratif de Toulouse a commencé à examiner mardi dans une salle comble les recours des opposants à l’A69, alors que plusieurs dizaines d’entre eux s’étaient rassemblés aux abords de la juridiction, au cri de “no macadam”.Les manifestants arboraient dans le calme une banderole avec pour message “Stop A69, la justice au pied du mur” ou des reproductions du code de l’environnement, a constaté un journaliste de l’AFP.L’audience est “cruciale” pour les opposants qui veulent voir interrompre les travaux de l’A69 alors que cette autoroute de 53 km reliant Castres à la ville rose doit ouvrir fin 2025.”Ce qu’on attend tout simplement, c’est que le droit environnemental soit appliqué (…) et que les conclusions de la rapporteure publique soient confirmées par les juges”, a expliqué à l’AFP Marie-Odile Marché, du collectif La voie est libre (LVEL).”Si le tribunal est complètement impartial et juge en droit, il a l’occasion de créer une jurisprudence qui permettra de refondre en profondeur le droit environnemental et l’application du droit environnemental sur des projets comme ça”, espère Thomas Digard, l’un des porte-parole de LVEL, opposé depuis l’origine au projet.Il y a quelques jours, les opposants ont vu avec satisfaction la rapporteure publique, magistrate dont les conclusions doivent guider la juridiction dans l’examen des recours, maintenir sa demande d'”annulation totale” de l’arrêté préfectoral du 1er mars 2023 ayant autorisé le chantier.- Avis généralement suivis -“Dans 95% des cas, nous dit-on, les avis des rapporteurs publics sont suivis (…) et donc a priori il n’y a pas de raison que le tribunal déroge à l’avis qui a été donné par la rapporteure publique”, a déclaré à l’AFP en marge du rassemblement de mardi matin, Christine Arrighi, députée écologiste et ancienne rapporteure de la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le montage juridique et financier du projet d’autoroute.De son côté, Atosca, futur concessionnaire de l’autoroute et actuellement en charge du chantier, a affirmé vouloir défendre devant le tribunal “l’intérêt public de l’A69”.Selon Atosca, l’A69, dont l’objectif est de désenclaver le sud du département du Tarn, bénéficie du “soutien d’une très large majorité des élus et des Tarnais” et sa construction répond à “différents enjeux (notamment territoriaux, démographiques, sécuritaires et économiques)”.Au-delà de l’impact écologique, les opposants mettent aussi en cause le coût de l’infrastructure pour ses futurs utilisateurs.Or, la semaine passée, la préfecture d’Occitanie a annoncé qu’un accord avec les collectivités locales avait été trouvé pour réduire les tarifs d’accès sur une partie de la future autoroute.- “Soutien indéfectible” -Avant cette “audience décisive pour l’avenir de cette autoroute au tribunal administratif de Toulouse, il est important que notre assemblée affiche son soutien indéfectible à cette infrastructure essentielle à l’avenir du Tarn”, avait souligné dans un communiqué Christophe Ramond, président PS du conseil départemental après le vote unanime des élus tarnais sur cette réduction de tarif.Atosca assure qu’en dépit des différentes manifestations et mobilisations qui ont émaillé le chantier depuis plusieurs mois, l’autoroute ouvrira bien fin 2025 comme prévu.Alors que les opposants ne cessent de dénoncer des manquements, erreurs ou approximations qui entraveraient la bonne marche des travaux, le futur concessionnaire affirme que “si des écarts sont constatés” par rapport à l’arrêté préfectoral d’autorisation environnementale, “des mesures correctives sont mises en Å“uvre”.”Plus de 1.000 salariés travaillent sur le chantier actuellement, Atosca a désormais concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”, a-t-il souligné, annonçant de “nouvelles étapes structurantes” pour le printemps.En mars, seront ainsi installées les deux centrales d’enrobés à chaud qui doivent fabriquer le revêtement de la future autoroute, a précisé le groupe.A moins que le tribunal de Toulouse décide d’ici quelques semaines de remettre en cause l’autorisation environnementale ayant permis ce chantier contesté.

Les Bourses européennes ouvrent avec prudence

Les Bourses européennes ont ouvert en petite hausse mardi, prudentes au début des premiers pourparler entre les Américains et les Russes depuis l’invasion russe de l’Ukraine, notamment pour préparer un possible prochain sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine.Les marchés européens, qui ont terminé la veille à des niveaux records portés par le secteur de la défense, oscillaient autour de leur point d’équilibre dans les premiers échanges: Paris +0,05%, Francfort -0,06%, tandis que Londres grappillait 0,16%.

Les câbles sous-marins victimes des espions mais surtout des pêcheurs

La guerre des câbles sous-marins fait beaucoup parler d’elle mais la flottille d’espions venus du froid fait en réalité bien moins de dégâts que les incidents avec les filets de pêche et ancres des navires, d’après l’ONU.Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’alimentation électrique ont été endommagés ces derniers mois dans la mer Baltique. Dirigeants européens et experts soupçonnent des actes de “guerre hybride” orchestrés par la Russie et ses “navires espions”, et appellent à accroître la sécurité dans ce vaste espace maritime.”L’intérêt grandissant pour la résilience des câbles révèle l’importance de cette infrastructure dont nous sommes si dépendants”, a déclaré le secrétaire général adjoint de l’Union internationale des télécommunications (UIT) de l’ONU, Tomas Lamanauskas, lors d’un récent entretien à l’AFP.Les solutions sont nombreuses : il faut protéger davantage les câbles, mais aussi les réparer plus rapidement, accroître leur nombre dans certaines zones isolées afin de pouvoir rediriger les données plus facilement lors d’incident, et mettre en place des “règles de cohabitation” avec les pêcheurs et autres industries qui naviguent et dont les ancres peuvent causer de sérieux dégâts, a indiqué M. Lamanauskas.Véritable colonne vertébrale des communications mondiales, les câbles de télécommunications sous-marins acheminent 99% des échanges internationaux de données.Environ 1,4 million de kilomètres de câbles en fibre optique traversent les océans, permettant la fourniture de données partout dans le monde pour des services essentiels comme le commerce, les transactions financières, les services publics, la santé numérique et l’éducation. Etant donné notre dépendance croissante envers ces câbles, “chaque incident est plus visible”, selon M. Lamanauskas.- Filets de pêche et ancres -La pose et l’exploitation des câbles sous-marins, par lesquels passe la quasi-totalité du trafic internet mondial, a longtemps été l’apanage de grands opérateurs télécoms réunis en consortiums. Mais les géants d’internet en sont devenus les nouveaux bâtisseurs en raison notamment de l’explosion des flux de données.Les dommages causés aux câbles sous-marins ne sont pas rares. Selon le Comité international de protection des câbles (CIPC), principale organisation du secteur, on enregistre en moyenne 150 à 200 pannes par an à travers le monde. Mais 80% des dommages sont “attribués à la pêche et au mouillage”, souligne M. Lamanauskas, citant les filets de pêche qui raclent les fonds et les navires laissant accidentellement traîner leurs ancres. Il y a aussi les dangers naturels, l’abrasion et les défaillances d’équipement.L’ONU veut accroître leur résilience en proposant des solutions à la communauté internationale pour accroître la coopération dans ce secteur hautement sensible. L’UIT et le CIPC ont constitué un groupe de 40 spécialistes, dont des ministres, directeurs d’autorités de régulation et dirigeants du secteur, chargés d’élaborer des solutions, qui se réuniront pour la première fois les 26 et 27 février au Nigeria.  – Nigeria -Il n’y a qu’environ 500 câbles sous-marins dans le monde. “Même si seuls quelques-uns d’entre eux sont coupés ou endommagés, l’impact peut vraiment être visible”, a expliqué M. Lamanauskas, de nationalité lituanienne.Comme lorsque trois câbles sous-marins transportant 25% du trafic entre l’Asie et l’Europe ont été coupés l’an dernier en mer Rouge, ou lorsque les Iles Tonga avaient été privées d’internet en 2022 après une immense éruption volcanique qui avait rompu le câble sous-marin reliant l’archipel au reste du monde, a-t-il détaillé.  L’an dernier aussi “une importante rupture de câbles le long de l’Afrique de l’Ouest a eu un impact considérable sur les économies de la région”, a-t-il relevé.C’est d’ailleurs après cet incident que le ministre des Communications du Nigeria, Bosun Tijani, a approché l’UIT pour savoir “ce que nous pouvons faire ensemble”, a expliqué le secrétaire général adjoint de cette agence de l’ONU basée à Genève.Le groupe consultatif – co-présidé par le Nigeria et le Portugal – aura pour tâche d’étudier les solutions possibles pour améliorer la résilience des câbles, en faisant la promotion de bonnes pratiques à l’intention des acteurs des secteurs public et privé, afin de favoriser le déploiement et la réparation rapides des câbles sous-marins, réduire les risques d’endommagement et améliorer la continuité des communications par câble.

La France, première porte d’entrée européenne du gaz naturel liquéfié russe

La France, un des pays européens les mieux dotés en terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL), a augmenté de 81 % ses importations de GNL russe entre 2023 et 2024 et versé 2,68 milliards d’euros à la Russie, rapporte le centre de réflexion IEEFA mardi.La France pèse autant dans les importations de GNL parce qu’elle exploite notamment cinq terminaux de regazéification, décrypte Ana Maria Jaller-Makarewicz, analyste à l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis.”On ne sait pas ensuite où va le GNL, il est possiblement exporté en Allemagne”, pays qui ne comptait aucun terminal avant 2022 et dont la capacité d’import reste deux fois inférieure à celle de la France.Le terminal de Dunkerque a, par exemple, réceptionné 27% des importations européennes de GNL russe l’année dernière. 85% des importations de GNL russe en Europe arrivent par la France, l’Espagne et la Belgique.L’Union européenne s’est tournée vers le GNL en remplacement du gaz qui était transporté par gazoducs, dont la plupart ont fermé depuis la guerre en Ukraine. Transporté par navires sous forme liquide, il nécessite d’être déchargé dans des ports, regazéifié puis injecté dans le réseau européen de gaz.Ana Maria Jaller-Makarewicz a agrégé plusieurs données en accès libre et reconstitué les origines de l’approvisionnement français en GNL: un tiers est russe, un tiers est américain et 17 % vient d’Algérie.La forte dépendance au GNL russe complique l’objectif de la Commission européenne de viser une sortie du gaz russe sur le continent à l’horizon 2027.”Il faut donc poursuivre la réduction de la demande en gaz”, soutient l’analyste.Mais cette réduction, engagée pendant la crise inflationniste de 2022, marque le pas. La France a réduit sa consommation de 20% mais depuis 2024, la demande ne baisse plus. “Certaines mesures d’efficacité énergétique ont été relâchées”, telles que l’isolation des bâtiments pour limiter la consommation de gaz durant cet hiver froid, explique Ana Maria Jaller-Makarewicz.Les industriels, eux, se préparent en tous cas à pouvoir recevoir de plus en plus de GNL. Des terminaux méthaniers décidés depuis la crise sont toujours en train d’être construits, notamment en Allemagne.