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“Etre les géants” de la transformation du cacao, l’ambition de deux jumeaux ivoiriens

Dans leur usine où d’impressionnantes machines bourdonnent pour fabriquer tablettes de chocolat et pâtes à tartiner, les jumeaux ivoiriens Diakité ambitionnent de devenir des “géants de la transformation du cacao”.La Côte d’Ivoire, où se tient l’élection présidentielle samedi, est le premier producteur mondial de cette denrée, mais n’en transforme localement qu’à peine 40%, le reste étant exporté. Fousseni et Alahassane Diakité, 33 ans, ont ouvert en août cette usine dans leur ville de naissance, Divo. A quelque 200 km d’Abidjan, elle est située dans une région qui vit en grande partie du cacao.Les fèves, entreposées dans des sacs en toile de jute, y sont torréfiées pour en faire ressortir l’arôme, égrainées puis broyées, dans différentes salles où l’odeur du chocolat est enivrante.L’usine a pour l’instant une capacité de transformation de 36.000 tonnes, avec un objectif fixé à 80.000. En comparaison, l’Américain Cargill, le Suisse Barry Callebaut ou le Singapourien Olam transforment chacun entre 100.000 et 200.000 tonnes de cacao par an en Côte d’Ivoire.La valeur ajoutée des jumeaux: “la qualité de nos produits, de nos services” et leur histoire, selon eux.Fils de producteur, “nous sommes les purs produits du cacao ivoirien”, revendique Fousseni, affirmant qu’ils réalisent aujourd’hui leur “rêve”.”On était sûrs que ce qu’on allait faire, ce n’était pas seulement pour nous, mais pour inspirer aussi d’autres générations”, exprime-t-il.- Prix compétitifs -Quelques années après leur bac, ils créent une union de coopératives qui regroupe plus de 4.000 producteurs.Ils fondent ensuite une première entreprise, pour créer à partir des morceaux non comestibles d’une cabosse des produits destinés aux industries pharmaceutiques et cosmétiques, comme le beurre de cacao.Puis naît une deuxième société pour transformer cette fois du cacao afin de fabriquer des produits alimentaires.Parallèlement, Alahassane a obtenu une licence en management et stratégie des entreprises à Abidjan, et se forme actuellement à HEC Paris. Fousseni, lui, suit des formations pratiques en agro-foresterie et en agronomie. “On se complète”, aime à dire le premier.Si leurs matières cosmétiques sont exportées “là où il y a la demande”, disent-ils, leur chocolat à déguster est vendu en Côte d’Ivoire, à des prix qu’ils veulent compétitifs.Dans les commerces, la plupart des tablettes, souvent de marques européennes, coûtent entre 2.500 et 4.000 francs CFA, soit entre 3,8 et 6 euros, quand celle des frères Diakité revient à 1.200 francs (1,8 euro). Leur petit pot de pâte à tartiner est lui vendu au prix imbattable de 100 francs, soit 15 centimes d’euros.Et à l’heure où la demande de produits éthiques est de plus en plus forte, “toutes nos productions sont tracées”, assure Alahassane Diakité, quand son frère précise que les machines de l’usine tournent grâce à des énergies renouvelables.- Créer de l’emploi -Les travailleurs du cacao représentent 5 millions d’emplois en Côte d’Ivoire soit un sixième de la population, dans un pays où le prix du cacao payé aux planteurs est fixé par l’Etat, actuellement à un niveau record de 2.800 francs le kilo (4,26 euros).A quelques kilomètres de Divo, dans une plantation ombragée tapissée par les feuilles des cacaoyers, Kanga Prudence N’Guessan taille à la machette quelques cabosses jaunes.”Notre souhait, nous les producteurs, c’est de ne pas envoyer notre cacao en dehors de notre pays, chez les Occidentaux par exemple” car “quand la transformation est faite là-bas, ça revient deux ou trois fois plus cher”, regrette-t-il.”Moi-même, j’aime le chocolat”, dit-il, même si sa consommation n’est pas encore rentrée dans les habitudes des Ivoiriens. Dans une autre exploitation, Harouna Ouattara, planteur de 49 ans, partage le même point de vue. “La transformation locale est insuffisante”, affirme-t-il.”Le premier obstacle à la transformation du cacao, c’est le problème du financement”, explique Fousseni Diakité. L’usine a coûté près de 50 millions d’euros, indiquent les entrepreneurs qui ne souhaitent pas préciser l’origine des fonds.Le deuxième obstacle est celui de la main d’oeuvre qualifiée.Les jumeaux assurent toutefois que leur usine a permis la création de 1.000 emplois directs et indirects, confiés majoritairement à des habitants de la région.Les métiers techniques sont occupés par des jeunes formés dans les grandes villes.Salimata Ouattara, chimiste de 35 ans, a étudié à San Pedro (sud). Dans sa blouse blanche, entre deux analyses, elle dit vouloir “aider la jeunesse d’ici qui n’a pas une grande connaissance en matière d’industrialisation”.

La cyberattaque contre Jaguar Land Rover fait chuter la production auto britannique

La production auto britannique a chuté de plus d’un quart sur un an en septembre au Royaume-Uni, plombée par une cyberattaque qui a mis à l’arrêt pendant plus d’un mois Jaguar Land Rover (JLR), plus gros employeur du secteur au Royaume-Uni.Révélée le 2 septembre, la cyberattaque avait contraint JLR à fermer ses systèmes et sa production, qui n’a pas pu redémarrer avant début octobre, mettant la pression sur le constructeur et nombre de ses fournisseurs.La production britannique de voitures a chuté de 27,1% en septembre, selon les chiffres publiés vendredi par l’association sectorielle (SMMT), qui pointe notamment dans un communiqué “l’arrêt de la production chez le plus grand employeur automobile britannique”.Ces chiffres ne sont “pas une surprise”, mais “bien que la situation se soit améliorée” chez Jaguar Land Rover, “le secteur reste soumis à une pression intense”, affirme Mike Hawes, directeur général de la SMMT, qui s’inquiète de mesures qui pourraient peser sur les constructeurs à l’approche d’une présentation très attendue du budget par le gouvernement fin novembre.Les fabricants auto britanniques avaient déjà souffert, dans la première moitié de l’année, d’une chute brutale des exportations vers les Etats-Unis en raison des droits de douane, avant un rebond en juillet avec l’entrée en vigueur d’un accord commercial entre Londres et Washington.Détenu par le groupe indien Tata Motors, JLR, qui emploie 34.000 personnes au Royaume-Uni, avait reçu fin septembre le soutien du gouvernement britannique, via une garantie de prêt lui permettant de débloquer jusqu’à 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d’euros).Ce soutien était destiné à venir en aide à sa chaîne de production, la plus grande du secteur automobile britannique, composée en grande partie de PME et qui emploie environ 120.000 personnes.La cyberattaque est survenue dans la foulée d’une récente vague d’incidents similaires ayant touché plusieurs chaînes de magasins au Royaume-Uni, dont Marks & Spencer (M&S), Harrods et Co-op.Le constructeur automobile, qui a vendu environ 430.000 véhicules en 2024 selon son dernier rapport annuel, a reconnu que l’attaque avait affecté “certaines données”, sans détailler lesquelles.Face à des volumes de ventes en baisse, JLR avait annoncé en juillet la suppression d’un maximum de 500 postes d’encadrement au Royaume-Uni, soit 1,5% de son effectif britannique total.

Les Bourses européennes ouvrent orientées à la hausse

Les Bourses européennes ouvrent orientées à la hausse vendredi, portées par l’espoir de voir les relations sino-américaines se détendre, à l’issue de la rencontre annoncée la semaine prochaine entre le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris progressait de 0,19%, Francfort grappillait 0,11%, tandis que Londres restait stable (0,09%).

Moment de clarification sur le climat entre leaders de l’UE à Bruxelles

L’Union européenne va-t-elle renoncer à certaines de ses ambitions climatiques au nom de la protection de ses industries, soumises à une concurrence internationale féroce? Cette question brûlante était au cœur des discussions entre les 27 dirigeants jeudi à Bruxelles, avec une échéance très serrée pour l’arbitrer.Les Européens n’ont qu’une poignée de jours pour s’accorder sur leur objectif commun de réduction de gaz à effet de serre pour 2040.L’objectif est d’afficher un front uni avant la grand-messe du climat au Brésil, début novembre. Mais de nombreuses divisions persistent.- “Pragmatisme” -La proposition de la Commission européenne de réduire ces émissions de 90% par rapport à 1990 est au cœur des crispations.Le Danemark, la Suède et l’Espagne poussent pour, mais des pays comme la Hongrie et la République tchèque sont contre au nom de la défense de leur industrie. La France reste prudente.La Commission a fait un geste début juillet, en proposant une flexibilité dans le mode de calcul: la possibilité d’acquérir des crédits carbone internationaux, à hauteur de 3% du total, qui financeraient des projets en dehors de l’Europe. Mais cette concession n’a pas suffi.Aucune décision formelle n’a été prise entre dirigeants lors du sommet à Bruxelles.Cette réunion a toutefois été l’opportunité de clarifier les positions de chacun, avant une réunion capitale, prévue le 4 novembre.”Nous avons convenu que nous devons faire preuve de pragmatisme et de souplesse dans notre stratégie”, a affirmé le président du Conseil, Antonio Costa, lors d’une conférence de presse.- La croisade de Merz -Autre dossier essentiel qui a été évoqué par les dirigeants: l’interdiction de vendre des voitures thermiques neuves dans l’UE à partir de 2035. Cette mesure est de loin la plus symbolique du Pacte vert européen, cet ensemble de textes qui doit permettre au continent d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est probablement la plus tangible pour les consommateurs européens aussi. Mais elle est vivement contestée par les constructeurs automobiles, qui réclament à cor et à cri un assouplissement des règles.Ils ont dans cette croisade le soutien du chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jeté un pavé dans la mare début octobre en s’engageant à “tout faire” pour lever cette interdiction de vente de voitures en 2035. La France et l’Espagne s’opposent à cette initiative, plaidant plutôt pour une flexibilité pour le secteur.”Il faut garder un objectif de 2035″, a assuré Emmanuel Macron lors d’une conférence, tout en appelant à être “intelligent” sur la question.”Il faut garder nos emplois et développer. Il ne faut pas que ce soit un couperet qui tombe de manière complètement aveugle”, a affirmé le président français.- “Changement de mentalité” -Bousculée par la poussée de l’extrême droite aux élections européennes de juin 2024, l’UE est de fait beaucoup moins allante sur les enjeux environnementaux qu’il y a quelques années.L’écologie peine à trouver une place dans l’agenda, dans un contexte géopolitique tendu.”Il y a un changement de mentalité, c’est assez évident”, estime un diplomate européen. “Personne ne remet en question la nécessité de lutter contre le changement climatique. Mais la manière d’y parvenir a changé”.Certains scientifiques rétorquent toutefois que cet arbitrage entre ambitions climatiques et protection de l’industrie n’est pas nécessaire.”Il est scientifiquement prouvé qu’un objectif climatique ambitieux pour 2040 est compatible avec la prospérité économique”, défendent 2.000 d’entre eux dans une missive envoyée aux chefs d’État en amont du sommet.Sous la pression d’industriels, de plusieurs Etats membres mais au grand dam des ONG, l’Union européenne a en parallèle lancé la révision de plusieurs textes très ambitieux, qu’elle a adopté il y quelques années seulement, portant notamment sur la déforestation ou le droit de vigilance des entreprises. 

Premier pas timide de l’UE vers l’utilisation des avoirs russes au profit de l’Ukraine

Un premier pas très prudent: les dirigeants européens ont demandé jeudi à la Commission d’explorer les moyens de financer l’Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d’un prêt qui s’appuierait sur les avoirs russes gelés.Cette proposition a minima sera à l’ordre du jour du prochain sommet européen en décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles. Elle est délibérément formulée en termes vagues afin de prendre en compte les réserves de la Belgique où se trouve l’essentiel de ces fonds.Les avoirs de la Banque centrale russe dans l’Union européenne ont été immobilisés suite aux sanctions décidées par les Occidentaux après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Ils représentent quelque 210 milliards d’euros.La saisie pure et simple de ces avoirs est une ligne rouge pour les pays de l’UE, mais la Commission propose, grâce à ces derniers, de financer un prêt de 140 milliards d’euros à Kiev.Le Premier ministre Bart De Wever avait menacé, dès le début du sommet, de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction. “Avoir une solide base légale n’est pas un luxe”, a-t-il martelé à l’issue des discussions. “Je ne suis que la petite Belgique, la seule chose que je peux faire est de mettre en lumière les problèmes et demander gentiment des solutions.”Selon un diplomate, plusieurs autres pays ont également exprimé des réserves.”Cette solution pose des questions juridiques, des questions de partage du risque”, a reconnu le président français Emmanuel Macron, tout en soulignant qu’elle restait la piste la plus prometteuse pour aider financièrement l’Ukraine sur les années à venir.- “Tournant” des sanctions américaines -Présent à Bruxelles pour une partie des discussions, Volodymyr Zelensky a exhorté les dirigeants à sauter le pas sur les avoirs de la banque centrale russe. Dans la soirée, il a salué sur X les “bons résultats” de ce sommet, affirmant, dans une formule résolument optimiste, avoir obtenu “un soutien politique” sur ce thème.”La Russie doit retenir ceci: l’Ukraine aura les ressources financières dont elle a besoin pour se défendre contre l’agression russe”, a lancé de son côté le président du Conseil de l’Union européenne, Antonio Costa.Plus tôt dans la journée, les dirigeants européens, et M. Zelensky, avaient par ailleurs salué la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.”C’est un véritable tournant”, a applaudi le président français Emmanuel Macron.Le président américain, qui s’est refusé pendant de longs mois à imposer ces sanctions, a estimé que ses conversations avec son homologue russe ne menaient “nulle part”.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et de Lukoil aux Etats-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives”, son président Vladimir Poutine jugeant qu’elles n’auraient pas d'”impact significatif” sur l’économie de son pays.”Je vous dirai ce que j’en pense dans six mois. Nous verrons comment tout cela évolue…”, a rétorqué Donald Trump quelques heures plus tard.- Flotte fantôme -Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de sanctions contre Moscou, le 19e depuis février 2022.Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici à fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.Des frappes russes contre l’Ukraine dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités locales.Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués le même jour par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a rappelé jeudi à Bruxelles M. Zelensky.

Résultats d’entreprises et optimisme commercial soutiennent Wall Street

La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, satisfaite jusqu’à présent de la saison des résultats d’entreprises, et encouragée par la confirmation d’une rencontre entre les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping.Après une ouverture sans entrain, le Dow Jones a finalement gagné 0,31%, l’indice Nasdaq a pris 0,89% et l’indice élargi S&P 500 0,58%.Donald Trump va entamer à la fin de la semaine une importante tournée en Asie, qui sera marquée par une rencontre très attendue avec son homologue chinois Xi Jinping, aux enjeux majeurs pour l’économie mondiale.Pour Christopher Low, de FHN Financial, il s’agit sans conteste de “la nouvelle la plus importante du jour”.”Cela ne sera peut-être pas productif, mais nous pouvons l’espérer, et une rencontre vaut mieux que pas de rencontre du tout”, a commenté l’analyste auprès de l’AFP.Le président américain avait laissé planer un doute sur la tenue de cette rencontre sur fond de tensions commerciales, tout en assurant s’attendre à conclure un “bon” accord entre les deux premières économies de la planète.”Au-delà de cela, les résultats financiers de ce trimestre ont été plutôt solides, pas pour tout le monde, mais un pourcentage plus élevé que d’habitude d’entreprises ont dépassé les attentes”, a relevé Christopher Low.Les grandes banques américaines ont ainsi profité des larges commissions engrangées dans la gestion d’actifs et la banque d’affaires, tandis que les industriels de la défense ont bénéficié d’une forte demande, en raison des tensions géopolitiques.Il reste encore à connaître les performances de plusieurs géants de la tech, qui pèsent lourd sur les indices de la place américaine, ainsi que celles des distributeurs, susceptibles de donner un nouvel aperçu de l’état de santé des consommateurs.”L’autre sujet dont tout le monde parle est le rapport du CPI (sur l’inflation, ndlr) qui sera publié vendredi”, a souligné Christopher Low.Cette publication “est toujours importante, mais elle l’est encore plus cette fois-ci, car il n’y a pas d’autres données” gouvernementales disponibles sur l’économie américaine en raison de la paralysie budgétaire qui touche le pays, a ajouté l’analyste.Une inflation plus forte qu’attendu pourrait réduire les perspectives d’assouplissement monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Les spécialistes sont jusqu’à présent pratiquement unanimes: la banque centrale américaine devrait encore réduire ses taux d’un demi-point d’ici la fin de l’année, avec une première baisse dès la réunion de politique monétaire prévue la semaine prochaine.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain retrouvait le seuil de 4%.Côté entreprises, l’action du spécialiste des véhicules électriques Tesla a pris 2,28% à 448,98 dollars. En début de journée, le groupe du milliardaire Elon Musk avait été plombé par la chute de son bénéfice net au troisième trimestre (-37%), en raison d’une hausse des dépenses opérationnelles et par les droits de douane. Le groupe pétrochimique américain Dow (+12,95% à 24,51 dollars) a profité de l’annonce d’un bénéfice net de 62 millions de dollars au 3T, après trois trimestres de perte.Les marchés s’attendaient à une nouvelle perte, cette fois de 269 millions de dollars.Le spécialiste des serveurs et des infrastructures d’informatique à distance Super Micro Computer (-8,72% à 47,92 dollars) a souffert d’un abaissement de ses prévisions pour le premier trimestre de son exercice décalé. L’entreprise s’attend à réaliser un chiffre d’affaires d’environ 5 milliards de dollars alors qu’elle tablaient auparavant sur plus de 6 milliards.

La suspension de la réforme des retraites actée, Lecornu promet un débat sur le financement

Le gouvernement a acté jeudi la suspension de la réforme des retraites dans le projet de budget de la Sécurité sociale, mais son mode de financement, sous le feu des critiques, donnera bien lieu à un débat, promet Sébastien Lecornu.Après plusieurs jours de tergiversations sur le véhicule législatif – amendement, projet de loi à part… – l’option de la lettre rectificative au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a finalement été entérinée lors d’un Conseil des ministres spécial présidé, en visioconférence, par le président Emmanuel Macron depuis Bruxelles.”Gage de clarté et de transparence, cette inscription dans le texte initial”, réclamée par le RN et la gauche, “vise à garantir la tenue d’un débat parlementaire loyal et sincère”, a souligné Matignon dans un communiqué alors que l’examen du PLFSS débute lundi au Parlement.Le projet décale dans le temps l’application de la réforme Borne de 2023. Il suspend jusqu’à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser pour partir à taux plein.Cette suspension coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon la lettre rectificative dévoilée mercredi par le quotidien économique Les Échos et dont l’AFP a obtenu copie.Pour financer la mesure, les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution, d’après le document.La sous-indexation des pensions par rapport à l’inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027, ce qui pèsera sur le pouvoir d’achat des retraités.Le taux de contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé…) passera de 2,05% à 2,25% en 2026.- “Jeu de dupes” -Mais ces options, qui font controverse, ne constituent pas “la proposition définitive”, a assuré jeudi Sébastien Lecornu en marge d’un déplacement à Romainville (Seine-Saint-Denis)”La lettre rectificative, c’est ce qui va permettre au débat d’avoir lieu jusqu’au bout”, a-t-il insisté, promettant que le gouvernement pourrait même “amender de lui-même” cette lettre si un “compromis” alternatif émergeait sur le financement.Alors que le gouvernement avait déjà indiqué que les pensions de retraite et les prestations sociales seraient gelées en 2026 pour freiner la dérive des dépenses publiques, le tour de vis supplémentaire annoncé dans la lettre a suscité des critiques nourries.”Les plus modestes ne peuvent supporter une telle mesure”, a réagi auprès de l’AFP Yvan Ricordeau, numéro 2 de la CFDT. “On fait payer une micro-suspension de la réforme aux retraités actuels et futurs”, a déploré Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT.A gauche, La France insoumise a dénoncé “un jeu de dupes”. “Les retraités partiront trois mois avant mais avec une retraite plus faible”, a relevé le président de la commission des Finances, Eric Coquerel.Le Rassemblement national, également favorable à la suspension, a lui aussi dénoncé le financement de la mesure. “Ils tapent toujours sur les mêmes. Et en l’occurrence, évidemment, les retraités sont assez lourdement frappés par ce budget”, a dénoncé, depuis l’Assemblée nationale, la présidente des députés RN Marine Le Pen. Dans ce climat tendu, M. Lecornu a encore tenté jeudi d’afficher une ligne conciliatrice et optimiste. Il a ainsi refusé de qualifier d'”échec” le rejet d’une partie du budget de l’Etat en commission à l’Assemblée, y voyant un “premier tour de piste” avant l’arrivée vendredi dans l’hémicycle. Là, il faudra “trouver les voies du compromis”, a-t-il exhorté.Mais après avoir décroché la suspension de la réforme des retraites, le PS ne compte pas desserrer l’étreinte. Surtout que les socialistes sont mis sous pression sur leur flanc gauche par les Insoumis qui étrillent leur choix de ne pas censurer dans l’immédiat le gouvernement Lecornu 2.Il faut donc des mesures significatives de “justice fiscale”, a exhorté jeudi soir le chef des députés socialistes Boris Vallaud dans Le Parisien.”Si le bloc central n’est pas capable de voter la taxe Zucman (…) s’il n’est pas capable de voter l’ISF sur les milliardaires sur lequel nous avons travaillé et que nous proposerons, s’il n’est pas capable de justice fiscale, je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite. Le débat budgétaire s’arrêtera très vite”, a-t-il insisté.Une menace annonciatrice de discussions houleuses ce week-end.bur-bj-vl-sde-jmt/leo/dch  

Légère hausse à la Bourse de Paris, avec quelques surprises

La Bourse de Paris a terminé en petite hausse jeudi, après une séance classique de résultats d’entreprises avec quelques surprises.L’indice vedette de la place parisienne a pris 0,23%, soit un gain de 18,91 points, pour s’établir à 8.225,78 points.”C’est une séance plutôt classique malgré quelques mouvements vifs et quelques surprises” du côté des résultats et de la réaction des investisseurs, a commenté Grégoire Kounowski, conseiller en investissement pour Norman K.- Kering, envolée surprise -Au tableau des bons points, le titre du groupe de luxe Kering s’est envolé de 8,71% à 344,95 euros, prenant la tête du CAC 40 au lendemain de la publication de ses ventes au troisième trimestre. Si celles-ci sont en baisse de 10% à 3,4 milliards d’euros, elles se sont inscrites au-dessus des attentes du marché. La hausse du titre “est un peu surprenante car la publication n’est pas très bonne, moins pire qu’attendu mais pas très bonne”, a jugé M. Kounowski, interrogé par l’AFP.”Les valeurs du luxe sont le reflet d’un marché où les investisseurs vont sur le secteur où il y a le plus d’argent à faire à court terme”, a-t-il poursuivi, notant, pour Kering, “une prime au nouveau patron”. Luca de Meo, est arrivé en septembre au poste de directeur général avec pour mission de redresser le groupe, très endetté.”Il fait des choses, apure le bilan”, avec la vente de la division beauté à L’Oréal pour 4 milliards d’euros, annoncée dans la nuit de dimanche à lundi. Mais pour l’analyste, le groupe “n’a pas réglé les problèmes de sa marque phare Gucci”, dont les ventes s’amoindrissent. – Série de cartons rouges -Parmi la série des cartons rouges, on trouve l’éditeur français de logiciels Dassault Systèmes qui a chuté de 12,98% à 26,21 euros après avoir revu en baisse ses objectifs pour 2025 à cause d’une croissance moins rapide qu’espéré.Mauvaise note également pour le groupe franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics dont le titre a fondu de 14,12% à 21,89 euros, sanctionné après un bénéfice net en chute de 32,3% au 3e trimestre. “On est de retour à la case départ”, juge l’analyste de Norman K, alors que l’action est au plus bas depuis un mois et demi.- TotalEnergies suit le pétrole -Les cours du pétrole brut s’envolent, propulsés par l’annonce de sanctions américaines contre les groupes pétroliers russes Rosneft et Lukoil, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier. Le prix du baril d’or noir gagnait plus de 5% après la clôture de la place parisienne.L’action de TotalEnergies a suivi le mouvement, prenant 2,02% à 54,10 euros.”Il y a une prime géopolitique qui se remet sur un secteur qui en avait besoin”, a indiqué Gregoire Kounowski.

TVA des auto-entrepreneurs: le Parlement abroge la réforme des seuils, mesure contestée du précédent budget

Le Parlement a entériné à l’unanimité, jeudi, l’abrogation d’une réforme contestée des seuils d’exemption de TVA pour les auto-entrepreneurs prévue dans le précédent budget. Un débat loin d’être clos, car le gouvernement revient à la charge dans le projet de budget 2026.Un ultime vote du Sénat, à l’unanimité, a permis à la proposition de loi du député Paul Midy (Renaissance) d’être définitivement adoptée au Parlement. L’Assemblée l’avait elle aussi votée à l’unanimité en juin, à l’identique.Introduite à la dernière minute via un amendement gouvernemental l’année dernière dans le projet de loi de finances, la réforme prévoyait d’abaisser à 25.000 euros de chiffre d’affaires annuel le seuil en deçà duquel les micro-entreprises sont exemptées de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), au lieu de 37.500 euros actuellement pour les prestations de services et 85.000 euros pour les activités de commerce.Le dispositif, qui devait rapporter environ 780 millions d’euros par an, dont la moitié pour l’Etat, avait suscité une levée de boucliers des acteurs économiques, en premier lieu desquels les micro-entreprises, particulièrement ciblées.”Ce changement radical aurait conduit dès cette année près de 200.000 structures, dont 135.000 micro-entrepreneurs, à devenir redevables de la TVA”, s’est insurgée la sénatrice LR Christine Lavarde.Face aux critiques, le gouvernement Bayrou avait annoncé fin avril la suspension de la réforme jusqu’à fin 2025, renvoyant la discussion au budget 2026.Face à ce que Paul Midy a qualifié de “traquenard fiscal”, les parlementaires ont donc proposé l’abrogation pure et simple du dispositif, pour en revenir à la situation de 2024.”Protéger les auto-entrepreneurs, c’est défendre l’emploi, le travail et la confiance dans notre économie réelle”, a salué le président du groupe macroniste au Sénat, François Patriat.- “Un vote qui tient compte du terrain” -Mais le débat est loin d’être terminé autour de la fiscalité des auto-entrepreneurs.En effet, le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu propose dans son projet de budget pour 2026 une voie médiane, avec un seuil de “droit commun” fixé à 37.500 euros, et un seuil spécifique abaissé à 25.000 euros pour les micro-entreprises du bâtiment. “L’approche du gouvernement est pragmatique. Elle divise par quatre le nombre d’entités affectées par rapport à la réforme de 2025”, a défendu le ministre des Petites et moyennes entreprises, Serge Papin, assurant qu’il fallait “corriger les déséquilibres”.Peu de sénateurs ont souhaité à ce stade s’exprimer sur cette nouvelle proposition, préférant “sécuriser juridiquement” la réforme et renvoyant le débat à la discussion budgétaire.A l’Assemblée nationale, le débat s’est déjà ouvert en commission des Finances. Mercredi, les députés avaient tout simplement… supprimé la mesure, en attendant l’examen dans l’hémicycle.Le Syndicat des indépendants (SDI), jeudi, s’est “félicité d’un vote (du Sénat, NDLR) qui tient compte du terrain”, et “offre une stabilité juridique et fiscale pour les quelque 1,4 million de microentrepreneurs”.Il souhaite néanmoins – et le fera porter dans la discussion budgétaire par des amendements du “socle majoritaire” – “le maintien du seuil actuel à 85.000 euros pour le commerce et l’hébergement, un seuil différencié à 25.000 euros pour le BTP et une étude d’impact” avant toute remise en cause des seuils.”La stabilité fiscale est une condition de survie pour nos TPE”, selon le secrétaire général du SDI Marc Sanchez.

“Neutralité carbone”: TotalEnergies condamnée pour pratiques commerciales trompeuses

La compagnie pétrolière TotalEnergies a été condamnée jeudi par la justice française pour pratiques commerciales trompeuses, pour avoir induit en erreur ses clients en vantant ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050, un précédent salué par les associations anti-greenwashing.TotalEnergies a relativisé la portée du jugement en soulignant qu’il ne concernait que sa communication vers ses clients et ne lui interdisait donc pas de parler de neutralité carbone dans sa communication institutionnelle, plus générale.Mais il s’agit du “premier jugement au monde qui statue qu’un grand groupe pétrolier et gazier a trompé le public en verdissant son image”, fait valoir l’ONG ClientEarth qui suit de près la jurisprudence sur le greenwashing contre l’industrie pétrolière et gazière.Le tribunal judiciaire de Paris a estimé que TotalEnergies et sa filiale TotalEnergies électricité et gaz avaient fait état d’allégations environnementales, à partir du site commercial totalenergies.fr, qui “étaient susceptibles d’altérer le comportement d’achat du consommateur” et de l'”induire en erreur”, faute pour le groupe d’avoir précisé explicitement qu’il avait son propre scenario pour atteindre la neutralité carbone, et qu’il continuait à augmenter ses investissements dans le pétrole et le gaz.Le tribunal juge “qu’en visant l’objectif de neutralité carbone, au sens de l’Accord de Paris, le groupe faisait comprendre au consommateur qu’il se référait aux préconisations de la communauté scientifique alignées sur l’Accord de Paris, qui recommande de réduire immédiatement la production d’énergies fossiles”, selon son communiqué.La juridiction civile a en revanche rejeté les demandes des associations concernant les allégations de TotalEnergies sur le gaz fossile et les agro-carburants, qui ne peuvent être assimilées à des publicités.Elle n’a pas non plus condamné la compagnie sur sa communication institutionnelle, relevant d’autres normes juridiques, ou ses publicités passées sur la vente d’électricité et de gaz, ce dont le groupe s’est félicité.”TotalEnergies SE prend acte du jugement du tribunal judiciaire de Paris qui a rejeté l’essentiel des demandes formulées à l’encontre de TotalEnergies SE, en particulier celles relatives à la communication institutionnelle”, a indiqué dans un communiqué le groupe, sans préciser s’il ferait appel.- “Avertissement” -Le tribunal avait été saisi en 2022 au civil par les ONG Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à tous.Elles se sont immédiatement félicitées d'”un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.La décision apporte une nouvelle pierre dans la jurisprudence sur le greenwashing ou écoblanchiment – le fait de se présenter plus vertueux sur l’environnement qu’en réalité – non seulement en France mais en Europe et au-delà.Des tribunaux et régulateurs européens ont déjà épinglé pour écoblanchiment les compagnies aériennes KLM en 2024 et Lufthansa en mars, et d’autres entreprises dans l’alimentation et d’autres secteurs.”Ce jugement historique envoie un avertissement aux autres majors pétrogazières d’Europe et d’ailleurs: affirmer faire partie de la transition tout en développant de nouveaux projets fossiles a désormais un prix judiciaire établi”, a réagi Johnny White, juriste de ClientEarth.- Retrait des messages -L’affaire portait sur la communication du groupe, à partir de mai 2021, sur son site internet, dans la presse, sur les réseaux sociaux et à la télévision. A l’époque, Total venait de se rebaptiser TotalEnergies pour souligner son ambition d’être “la compagnie de toutes les énergies”, du pétrole à l’électricité éolienne et solaire.Le groupe affichait alors son objectif de “neutralité carbone d’ici 2050, ensemble avec la société” et vantait le gaz comme “l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre”, malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.En tout, une quarantaine de messages, dont une partie encore accessibles en ligne, étaient épinglés. Les associations ont été déboutées sur la plupart mais obtenu le retrait de trois communications, telles que: “Notre ambition est d’être un acteur majeur de la transition énergétique tout en continuant à répondre aux besoins en énergie des populations” ou “Nous avons pour ambition de contribuer à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ensemble avec la société”. Le jugement devra être publié sur la page d’accueil du site www.totalenergies.fr.