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“La lumière n’est jamais venue”: au procès Lafarge, une cimenterie dans le chaos syrien

Pour la première semaine de débats au fond du procès à Paris de Lafarge pour financement du terrorisme, les ex-responsables de la multinationale ont cherché à justifier le maintien, pour “un peu trop longtemps”, de leur cimenterie dans les tourbillons de la Syrie en guerre.Le groupe français et d’anciens responsables sont jugés pour le versement en 2013-2014, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), de plusieurs millions d’euros à des groupes jihadistes armés afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie.”Il y avait cette conviction que (la guerre) n’allait pas durer. Si on ne comprend pas ça, on ne comprend pas certaines décisions qui ont été prises”, explique vendredi au tribunal Bruno Pescheux, l’un des protagonistes du dossier en tant que directeur de la filiale syrienne de Lafarge de 2008 à l’été 2014.”Cette crise était un tunnel. Tout le monde nous disait que cette crise serait courte, qu’on allait voir la lumière. Mais en fait, la lumière n’est jamais venue.”Se succédant à la barre, les prévenus cherchent à casser le narratif selon lequel la cimenterie de Jalabiya, un investissement flambant neuf de 680 millions d’euros, a été maintenue en activité pour des raisons purement financières, au détriment de la sécurité de son millier de salariés. Les autres entreprises étrangères avaient plié bagage de longue date.”Quand j’ai pris la décision de fermer l’usine (en septembre 2014), je n’ai pas pensé une minute aux conséquences financières”, affirme mercredi à la barre l’ex-PDG de Lafarge, Bruno Lafont, tout en reconnaissant que l’infrastructure est restée opérationnelle “un peu trop longtemps”.Passé de puissant patron à la tête d’une entreprise de 65.000 salariés à simple prévenu devant la justice, Bruno Lafont relativise le poids de la Syrie pour une multinationale opérant dans une soixantaine de pays dans le monde.”Maintenir la Syrie n’était pas forcément bon pour le groupe du point de vue résultats. Mais c’était tout petit, donc ça ne pesait pas beaucoup”, balaie-t-il.- “Obligation” envers les salariés -Créée ex-nihilo après le rachat du cimentier égyptien Orascom en 2008, la filiale LCS était devenue pleinement opérationnelle avec l’entrée en service de la cimenterie en 2010.”C’était une équipe qui avait été formée, qui était capable de faire tourner une des cimenteries les plus modernes du Moyen-Orient, et une équipe qui, si on partait, n’avait plus rien”, déclare vendredi Bruno Pescheux, qui dit avoir ressenti “une obligation, un devoir” envers ses effectifs.Mais face aux questions d’avocats de parties civiles les interrogeant sur des kidnappings d’employés de l’usine à l’époque, les prévenus font valoir leur droit au silence.Fatigué par des années d’un “régime de tension permanente” – “quand le téléphone sonne, vous avez neuf chances sur dix que ça soit pour une mauvaise nouvelle” -, Bruno Pescheux obtient de sa hiérarchie d’être remplacé à l’été 2014 par Frédéric Jolibois, un cadre en provenance de Chine.Au tribunal, ce dernier soutient être tombé dans un “piège managérial” avec cette nomination. Devant ses juges, il évoque longuement les modalités de l’installation en Jordanie de sa famille pour son bien-être, “condition première d’une bonne expatriation”.Par contre, la guerre en Syrie, les versements de la multinationale à des groupes armés locaux, il soutient n’en avoir jamais entendu parler avant de prendre ses fonctions. Après coup, “on me parle d’un système de racket, on doit payer pour laisser notre marchandise passer. Étonnement. Je me dis +tiens, Lafarge fait ça ?+”.Son ignorance de l’affaire à l’époque semble telle que les procureurs du parquet national antiterroriste font mine de s’étonner qu’il soit arrivé “les mains dans les poches” à la tête de la branche d’un pays en guerre civile. Le prévenu s’agace, parle d’avoir pris à l’époque des vacances en France “bien méritées”.”Gardez-en sous la pédale, M. Jolibois”, le calme la présidente Isabelle Prévost-Desprez, “parce que ça va être compliqué pour vous. Très compliqué.”Mi-septembre 2014, la cimenterie de Jalabiya, tout juste évacuée, tombe aux mains des jihadistes de l’État islamique.Le procès est prévu jusqu’au 19 décembre. 

Les Bourses européennes terminent sans élan, les yeux sur l’IA

Les marchés boursiers européens ont terminé sans élan vendredi, au terme d’une semaine marquée par les craintes d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA).La Bourse de Paris est restée à l’équilibre (+0,02%), Londres a pris 0,13%. Francfort a cédé 0,80% et Milan 0,60%.

Centrale thermique de Saint-Avold: inquiétudes après l’alliance Kretinsky-TotalEnergies

L’avenir de la centrale à charbon Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle), qui doit prochainement être convertie au gaz, pourrait être mis en danger par l’alliance annoncée lundi entre son actuel propriétaire, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et TotalEnergies, s’inquiète la CFDT, interrogée vendredi par l’AFP.Selon Thomas About, délégué syndical CFDT à Saint-Avold, l’intégration du site lorrain dans la future coentreprise associant les deux partenaires ne concernera qu’une partie de ses installations appartenant à la holding tchèque EPH contrôlée par M. Kretinsky, et pas la centrale en elle-même. TotalEnergies et Daniel Kretinsky ont annoncé lundi s’allier dans la production d’électricité en Europe de l’Ouest via une coentreprise. Dans une opération valorisée à plus de 5 milliards d’euros, la major pétrolière va acquérir 50% d’un portefeuille d’actifs de production d’électricité (centrales à gaz et à biomasse, batteries) appartenant à EPH. La centrale de Saint Avold brûle du charbon pour son dernier hiver, avant une conversion prévue au gaz. Or TotalEnergies, interrogé par l’AFP, confirme ne pas prévoir d’acheter d’actifs liés au charbon dans le cadre de cette alliance.EPH précisait lundi qu’en France, “seuls quelques actifs sélectionnés seront possiblement apportés” à la coentreprise avec TotalEnergies, citant notamment “C.S.E. Coulomb, une entreprise de stockage d’électricité dans des batteries”. Contacté vendredi par l’AFP, EPH n’a pas souhaité faire d’autre commentaire.Une source au fait des discussions a déclaré à l’AFP que si EPH transformait la centrale de Saint-Avold en centrale à gaz, les deux groupes pourraient “étudier la possibilité de l’inclure, en tant que centrale à gaz, dans le périmètre de la coentreprise”, mais que ce n’est pas le cas à date.La conversion de la centrale du charbon vers le gaz représente un investissement d’une centaine de millions d’euros pour son propriétaire GazelEnergie – filiale française d’EPH -, qui avait souligné en avril que cela se ferait “sans coût pour les finances publiques”.Mais la scission du site d’Emile Huchet, avec d’une part la centrale de stockage d’énergie par batteries du site qui appartiendrait à la future coentreprise, et d’autre part la centrale à charbon qui doit être déclassée en mars 2026, risque de mettre en péril le projet de conversion en centrale au gaz, alerte Thomas About. A ses yeux, sans les revenus liés au site de stockage par batteries, GazelEnergie risque de ne pas financer la conversion de la centrale. “On ne peut pas finir comme ça sur un deal à 5 milliards (d’euros en actions entre TotalEnergies et Daniel Kretinsky) et en être exclus et nous laisser mourir comme ça. Ce n’est absolument pas entendable”, a martelé le syndicaliste.”Bercy est vigilant sur ce dossier et les délégués syndicaux échangeront bien avec le ministère la semaine prochaine”, a précisé le ministère de l’Industrie, sollicité par l’AFP.

Les marchés mondiaux s’interrogent toujours sur l’IA

Les marchés mondiaux restent fébriles vendredi, en conclusion d’une semaine où les craintes d’une bulle financière sur l’intelligence artificielle ont dominé chez les investisseurs.A Wall Street, les indices évoluaient sans entrain dans les premiers échanges, au lendemain d’une séance en net recul: vers 14H50 GMT vendredi, le Nasdaq restait stable (-0,08%), le Dow Jones prenait 0,28% et le S&P 500 grappillait 0,12%. En Europe, la Bourse de Londres reculait légèrement de 0,12%, Francfort cédait 0,40%, Milan 0,42%, tandis que Paris oscillait autour de son point d’équilibre (+0,08), vers 15H00 GMT. L’indice boursier international MSCI World, qui regroupe plus de 1.600 entreprises cotées dans une vingtaine de pays développés, se dirige vers sa pire semaine depuis début avril, lorsque l’entrée en vigueur des droits de douane imposés par le président Donald Trump avait secoué les marchés.Après s’être initialement enthousiasmés des résultats du troisième trimestre du géant américain des puces Nvidia, dévoilés mercredi, les acteurs du marché se sont ravisés, leurs craintes sur la durabilité de l’essor de l’IA, et donc sur les niveaux de valorisation des acteurs du secteur, ayant repris le dessus.Nvidia, première capitalisation mondiale, cédait 1,07% à 172,72 dollars dans les premiers échanges à Wall Street.”La peur du risque a tout emporté”, des actions, en particulier technologiques, aux cryptomonnaies, souligne Neil Wilson, analyste chez Saxobank.Le bitcoin reculeLe bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, baissait de 2,66% à environ 84.881 dollars, après être tombée à 81.569,79 dollars un nouveau plus bas depuis avril.Entre ce niveau et son dernier sommet historique atteint début octobre, à 126.251,31 dollars, le bitcoin a perdu plus de 35% de sa valeur.Plus de “marge” pour une baisse de taux aux Etats-UnisUn des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé vendredi qu’il y avait “de la marge” pour une nouvelle baisse des taux directeurs à court terme, moins de trois semaines avant une réunion de l’institution.”Je continue de voir de la marge pour un nouvel ajustement à court terme” des taux directeurs, a déclaré le président de la Fed de New York John Williams, en déplacement au Chili.Cette prise de parole est de nature à rassurer les marchés, pour qui la probabilité d’une baisse des taux en décembre s’est considérablement éloigné ces dernières semaines, sur fond d’inflation persistante aux Etats-Unis.Dans ce contexte, le rendement de l’emprunt américain à dix ans reculait légèrement à 4,06%, contre 4,08% la veille en clôture. A deux ans, l’échéance la plus sensible à la politique monétaire, il atteignait 3,50%, contre 3,53% jeudi en clôture.Le pétrole en baisseDu côté des matières premières, vers 14H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,58% à 62,38 dollars et celui de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, tombait de 1,90% à 57,88 dollars.Cette baisse intervient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accepté de travailler sur un plan de paix, au moment même où les sanctions américaines contre deux géants pétroliers russes doivent entrer en vigueur vendredi.Ubisoft reprend sa cotation Un simple incident comptable: après une semaine d’incertitude autour de son avenir, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a mis fin vendredi au suspense lié au report de ses résultats semestriels et a confirmé la validation “dans les prochains jours” de son accord avec le chinois Tencent.Lors d’une conférence téléphonique, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés. A Paris, le titre bondissait de 7,42% à 7,28 euros.

Les nations s’opposent sur les énergies fossiles à la COP30 en Amazonie

Une incursion, des protestations indigènes, un incendie et désormais un affrontement sur le pétrole: les chaotiques négociations climatiques de la COP30 entre près de 200 pays achoppent vendredi, au dernier jour, sur la question de pointer du doigt ou non les énergies fossiles.Au point que l’Union européenne évoque ouvertement la perspective d’une COP30 “sans accord”, ce qui serait un échec humiliant pour le Brésil et cette première conférence climatique de l’ONU en Amazonie.La présidence brésilienne du sommet, qui se tient à Belem depuis la semaine dernière, a mis un projet de texte sur la table avec une grande omission: il ne contient pas le mot “fossiles”, et encore moins la création de la “feuille de route” réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires.Protestation immédiate des Européens et de leurs alliés, dont la Colombie, qui mène la bataille contre la “prolifération” du pétrole.”Ce qui est actuellement sur la table est inacceptable”, a déclaré le commissaire au climat, Wopke Hoestra, à des journalistes. “C’est malheureux à dire, mais nous sommes vraiment face à un scénario sans accord”.”Le texte ne peut pas rester tel qu’il est”, a relevé le ministre allemand de l’Environnement, Carsten Schneider.Qui s’oppose? L’Inde, l’Arabie saoudite et la Russie, rejoints par des pays émergents, a déclaré Monique Barbut, ministre française de la Transition écologique, à des journalistes.Pour la ministre colombienne de l’Environnement Irene Velez Torres, la COP30 “ne peut se terminer sans feuille de route pour abandonner les combustibles fossiles”.Le projet a aussi immédiatement été rejeté par des ONG. “C’est comme une page blanche, il y a si peu pour combler le manque d’ambition pour en rester à 1,5°C de réchauffement, ou pousser les pays à accélérer l’action”, a réagi Tracy Carty de Greenpeace. Il est “extrêmement décevant” selon WWF.- Pression de Lula -“Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu’on n’arrive pas à nous mettre d’accord”, a plaidé le président de la COP30, le diplomate André Correa do Lago.Après une nuit de consultations, il va continuer pour une journée qui s’annonce très longue.Il a la lourde tâche de mettre d’accord 194 pays et l’Union européenne, membres de l’accord de Paris, pour une adoption par consensus, comme c’est la règle aux COP.L’idée d’une “feuille de route” pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, largement responsables du réchauffement climatique, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l’engagement à une sortie progressive des énergies fossiles pris à la COP28 il y a deux ans.Dans une année géopolitique mouvementée, avec de nombreux pays occidentaux se détournant politiquement du climat, peu comptaient sur le retour de cette question à l’ordre du jour.Mais le président brésilien Lula l’a relancée au début du sommet de Belem, et encore remise au centre du jeu mercredi lors de sa visite à la COP30, dopant le camp anti-pétrole.Aucune COP n’a terminé à l’heure depuis 2003, et nombre de vétérans de ces négociations jugent probable une prolongation à Belem.- Incendie -Les travaux ont été retardés par un incendie jeudi qui a forcé l’évacuation du site à la mi-journée, privant les délégués de précieuses heures.C’est le troisième incident perturbant la conférence de l’ONU, démarrée la semaine dernière dans cette grande ville emblématique de l’Amazonie urbaine. Une incursion de manifestants indigènes puis le blocage de l’entrée avaient déjà désorganisé les travaux du sommet, organisé par le Brésil avec l’ONU.Le feu a éclaté en plein cœur du site temporaire érigé au Parque da Cidade, constitué d’immenses tentes climatisées. En quelques minutes, de hautes flammes ont consumé une partie du toit dans le secteur des stands nationaux, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le pavillon de la communauté d’Afrique de l’Est est l’un de ceux détruits par le feu. Dix-neuf personnes ont été prises en charge par les secours à cause des fumées, et deux pour des crises d’angoisse, selon le ministère de la Santé.

Wall Street reprend espoir quant à une nouvelle baisse de taux de la Fed

La Bourse de New York évolue en hausse vendredi, portée par le ravivement des anticipations d’une nouvelle détente monétaire de la banque centrale américaine (Fed) après des commentaires d’un des membres de l’institution.Vers 14H55 GMT, le Dow Jones avançait de 0,28%, l’indice Nasdaq de 0,40% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,38%.”Je continue de voir de la marge pour un nouvel ajustement à court terme” des taux directeurs, a déclaré le président de la Fed de New York John Williams, en déplacement au Chili.A moins de trois semaines de la dernière réunion de la Réserve fédérale de l’année, sa déclaration a immédiatement fait réagir les investisseurs, qui ont conclu que la balance penchait à nouveau vers une détente monétaire en décembre.Votant sur les taux, John Williams “a beaucoup d’influence au sein du comité et bénéficie probablement d’une grande attention de la part du président [de l’institution] Jerome Powell”, estime auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. Le responsable de la Fed a déclaré que les “risques pesant sur l’emploi avaient augmenté” quand ceux pesant sur le niveau des prix “se sont quelque peu atténués”, dans la mesure où l’impact des droits de douane mis en place par le gouvernement Trump restait pour l’heure contenu.Désormais, une majorité d’investisseurs parient sur une baisse de taux en décembre, contre une minorité un jour plus tôt, selon l’outil de veille CME FedWatch.”Rien n’est gravé dans le marbre”, mais ce changement de perception “a un effet positif sur les marchés”, relève Art Hogan.Une politique d’assouplissement monétaire est de nature à aider la croissance, et donc à augmenter les perspectives de bénéfices des entreprises.Pour Patrick O’Hare, de Briefing.com, “le moral s’est amélioré grâce à cela, mais le risque est que ce ton positif ne se maintienne pas, tout comme la veille”, où les indices boursiers américains avaient piqué du nez à la mi-journée après une ouverture en hausse. Avec peu de données économiques officielles, en raison de la paralysie budgétaire ayant affecté les États-Unis pendant plus de 40 jours, “la Fed continue d’avancer dans le brouillard, comme Jerome Powell aime à le dire”, rappelle Art Hogan.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait à 4,06% vers 14H50 GMT, contre 4,08% la veille en clôture.En parallèle, il subsiste des inquiétudes autour des valeurs de l’intelligence artificielle et “la capacité” de certains géants technologiques “à transformer leurs dépenses d’investissement” en bénéfices, remarque M. Hogan.Côté entreprises, les valeurs associées au secteur des cryptoactifs résistaient nettement au recul du bicoin, à l’image des plateformes d’échange Coinbase (+2,28%) et Robinhood (+1,93%) ou de Strategy (+1,43%), le plus grand détenteur privé de bitcoins.Le groupe de prêt-à-porter Gap (+7,89% à 24,88 dollars) profitait de ventes en hausse lors du troisième trimestre, notamment grâce à une campagne publicitaire virale avec le groupe de musique Katseye.

Renault ralentit le déploiement de ses bornes de recharge électrique rapide

Le groupe Renault va ralentir le rythme de déploiement de son réseau de stations de recharge électrique rapide en Europe, en raison des lourds investissements nécessités et d’un marché de l’électrique moins dynamique que prévu, a-t-il indiqué vendredi.”Dans un contexte d’ajustement de l’allocation de capital du groupe et dans une dynamique du marché de l’électrique contrastée en Europe, Mobilize (filiale du groupe: NDLR) a prévu d’adapter le plan de déploiement de son réseau de stations de charge”, explique le groupe dans une déclaration, confirmant une information des Echos. En mars dernier, le groupe Renault déclarait avoir pour objectif 650 stations d’ici fin 2028 en Europe, notamment en France, Belgique, Espagne et Italie. L’objectif pour la France n’avait pas été communiqué.Tout en annonçant ce coup de frein, le constructeur ne donne pas de nouvel objectif chiffré à horizon 2028.Il dit vouloir “se concentrer sur la valorisation du réseau existant en France, qui compte plus de 60 stations opérationnelles” et qui devrait s’élever à 95 stations “d’ici fin 2026″.En France, ces bornes de recharge rapide (en 15 ou 20 minutes) se trouvent en grande majorité sur le foncier de concessions Renault situées à quelques minutes des grands axes routiers (ou pour quelques unes d’entre elles sur des parkings d’hôtel). Elles sont au nombre de 61 fin novembre et devraient être 67 en fin d’année. L’infrastructure de bornes de recharge rapide nécessite des investissements lourds et le nombre de recharge par station est inférieur aux attentes. Il s’agit donc, pour Renault, de ralentir le rythme de ce déploiement, mais il n’est pas question de l’arrêter ou de vendre cette infrastructure, indique-t-on chez le constructeur.”Les solutions de recharge, incluant les stations de charge rapide Mobilize Fast Charge, restent une priorité pour Renault Group, au service de l’expérience client et des ventes de véhicules électriques”, souligne le groupe.Concernant l’Italie, Mobilize a investi en janvier dans un réseau de bornes de recharge situées sur les autoroutes en prenant une participation dans Free To X, filiale du réseau Autostrade per l’Italia dédiée à la recharge rapide des voitures électriques (jusqu’à 400 kilowatts). Mobilize “continue d’étoffer le réseau existant de plus de 100 stations sur les autoroutes (italiennes) avec de nouvelles stations hors autoroutes, à un rythme adapté”, indique la filiale de Renault vendredi.Pour l’Espagne et la Belgique, le déploiement n’avait pas commencé en 2025.

Les marchés mondiaux sur leur pire semaine depuis avril, le bitcoin plonge

Les marchés mondiaux s’orientent vendredi vers leur pire semaine depuis début avril, la brusque correction des valeurs technologiques américaines et la chute du bitcoin ravivant l’aversion pour les actifs risqués.En Europe, la Bourse de Londres reculait légèrement de 0,11%, Francfort cédait 0,44%, Milan 0,46%, tandis que Paris oscillait autour de son point d’équilibre (-0,06%), vers 13H15 GMT. A la même heure, les indices boursiers américains s’acheminaient vers une ouverture en hausse: le contrat à terme sur l’indice élargi S&P 500 prenait 0,48% et le Nasdaq 0,41%.Jeudi, l’indice boursier technologique Nasdaq a bondi de 2% à l’ouverture pour finalement terminer la journée en nette baisse de 2,15%. L’indice élargi S&P 500 a quant à lui finalement perdu 1,55%.L’indice boursier international MSCI World, qui regroupe plus de 1.600 entreprises cotées dans une vingtaine de pays développés, se dirige vers sa pire semaine depuis début avril, lorsque l’entrée en vigueur des droits de douane imposés par le président Donald Trump avaient secoué les marchés.Après s’être initialement enthousiasmés des résultats du troisième trimestre du géant américain des puces Nvidia, dévoilés mercredi, les acteurs du marché se sont ravisés, leurs craintes sur la durabilité du boom de l’IA, et donc sur les niveaux de valorisation des acteurs du secteur, ayant repris le dessus.”La peur du risque a tout emporté”, des actions, en particulier technologiques, aux cryptomonnaies, souligne Neil Wilson, analyste chez Saxobank.Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, baissait de 3,68% à environ 87.205 dollars, après être tombée à 81.569,79 dollars un nouveau plus bas depuis avril.Entre ce niveau et son dernier sommet historique atteint début octobre, à 126.251,31 dollars, le bitcoin a perdu plus de 35% de sa valeur.”L’attention des marchés américains semble désormais pivoter du thème sectoriel +tech/IA+ au thème macro de la consommation, et cela a des effets sur les marchés actions”, commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.”Ce rebond de la volatilité aux Etats-Unis intervient alors que les probabilités pour une nouvelle baisse de taux de la Fed en décembre sont retombées à 30%. Pour mémoire, elles étaient proches de 100% il y a quelques semaines”, poursuit-il.Le pétrole en baisseDu côté des matières premières, vers 13H25 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,73% à 62,92 dollars et celui de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, tombait de 0,98% à 58,42 dollars.Cette baisse intervient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a accepté de travailler sur un plan de paix, au moment même où les sanctions américaines contre deux géants pétroliers russes doivent entrer en vigueur vendredi.Ubisoft reprend sa cotation Un simple incident comptable: après une semaine d’incertitude autour de son avenir, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a mis fin vendredi au suspense lié au report de ses résultats semestriels et a confirmé la validation “dans les prochains jours” de son accord avec le chinois Tencent.Lors d’une conférence téléphonique, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés. A Paris, le titre bondissait de 11,52% à 7,54 euros.

Sanctions américaines: quel avenir pour la plus grande raffinerie des Balkans?

Provoquant la colère du Kremlin, la Bulgarie a annoncé en fin de semaine dernière prendre le contrôle de la raffinerie du groupe russe Lukoil sur son territoire, lui permettant d’échapper pour l’instant aux sanctions américaines qui entrent en vigueur ce vendredi. Mais la suite est un casse-tête.+ Pourquoi Sofia est intervenu ?Le 22 octobre, les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient imposer des sanctions aux deux géants pétroliers russes Rosneft et Lukoil, afin de limiter le financement de la machine de guerre russe en Ukraine.Au sein de l’Union européenne, le pays le plus touché par ces mesures est la Bulgarie, où Lukoil détient la raffinerie de Bourgas, baptisée Neftochim, la plus grande des Balkans.Les sanctions américaines auraient signifié l’arrêt des activités de la raffinerie “en raison du refus de toutes les parties d’effectuer des paiements aux sociétés appartenant à Lukoil”, ont souligné les autorités bulgares.En décidant de prendre le contrôle du site, Sofia a donné satisfaction aux Etats-Unis, permettant que l’activité se poursuive, sans tomber sous le coup de sanctions au moins jusqu’au 29 avril.+ Pourquoi la Bulgarie joue gros ?Située près de la mer Noire, la raffinerie de Bourgas revêt une importance économique primordiale pour la Bulgarie. Elle est en effet la plus grande entreprise du pays, le plus pauvre de l’UE, avec un chiffre d’affaires de 4,68 milliards d’euros en 2024.Principal distributeur, Lukoil domine le marché national des carburants. Il dispose aussi d’un vaste réseau de stations-service.Sa présence familière aux Bulgares en fait “un maillon clé de l’influence russe”, estime Martin Vladimirov, directeur du programme “Énergie et climat” au centre de réflexion CSD à Sofia.Mais son importance va bien au-delà des frontières bulgares, poursuit-il, soulignant qu’elle agit comme “un acteur clé du marché pour l’ensemble de l’Europe du Sud-Est”.Ainsi, “ce n’est pas un hasard si les prix du carburant en Roumanie augmentent, car la raffinerie en Bulgarie joue un rôle essentiel dans l’approvisionnement du marché roumain”, souligne-t-il. La Roumanie étant à son tour “un important centre de distribution pour la région”, rappelle-t-il, citant l’Ukraine, la Moldavie, la Hongrie et l’Autriche.+ Quelle suite ?La situation semble stabilisée pour les mois prochains et le gouvernement bulgare tente de faire en sorte de ne pas pouvoir être poursuivi en justice pour ses décisions.Il a aussi donné les coudées franches à l’administrateur qu’il a nommé pour céder des actifs de la raffinerie, avec son accord.Malgré cela, Lukoil a affirmé mercredi faire les démarches nécessaires pour se séparer de ses filiales dans le pays, menaçant de saisir la justice si Sofia s’en mêle.La société qui regroupe ses activités à l’international a son siège à Vienne, en Autriche. Et si Lukoil décidait de la vendre, la Bulgarie n’aurait “aucun levier d’action”, selon une source gouvernementale bulgare.Loukoil a jusqu’au 13 décembre pour décider de ce qu’il veut faire de ses activités internationales, y compris la raffinerie bulgare.Fin octobre, il avait annoncé avoir accepté une offre de la part du négociant suisse en matières premières Gunvor, qualifié de “marionnette du Kremlin” par Washington et immédiatement retirée.

Ubisoft de retour en bourse après un problème comptable et une semaine de spéculations

Un simple incident comptable: après une semaine d’incertitude autour de son avenir, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a mis fin vendredi au suspense lié au report de ses résultats semestriels et a confirmé la validation “dans les prochains jours” de son accord avec le chinois Tencent.Lors d’une conférence téléphonique, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés.Selon Ubisoft, c’est ce qui explique le report de ses résultats, annoncé à la dernière minute le 13 novembre et sans explication. Ce report avait provoqué une vague d’incertitude et de rumeurs autour du géant français des jeux vidéo, qui compte dans son catalogue des jeux majeurs comme “Assassin’s Creed”, “Far Cry” ou “Just Dance”.Le constat de l’incident comptable “est arrivé quelques jours avant la publication des résultats, c’est pourquoi il nous a fallu plus de temps” pour valider les comptes, a justifié le directeur financier d’Ubisoft Frédérick Duguet vendredi lors de la présentation des résultats. Il a indiqué qu’un partenariat signé au deuxième trimestre de cette année était également concerné par ces changements comptables.S’il s’agit bien d’un problème de conformité “mineur” selon Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché chez eToro, il estime que ce report “ne fait pas très sérieux”, d’autant qu’il a “créé une incertitude sur les marchés”.Ubisoft a également confirmé que son accord avec le géant de la tech chinoise Tencent devait être validé “dans les prochains jours”.”La finalisation de notre transaction stratégique avec Tencent – qui verra Tencent devenir actionnaire minoritaire de notre nouvelle filiale, Vantage Studios, est désormais imminente, toutes les conditions suspensives ayant été satisfaites”, a assuré le PDG du groupe Yves Guillemot.Cette nouvelle filiale regroupant les trois sagas phares d’Ubisoft (“Assassin’s Creed”, “Far Cry” et “Rainbow Siw”) sera détenue à environ 25% par le groupe chinois via un apport de 1,16 milliard d’euros. Cela s’inscrit dans une réorganisation plus large d’Ubisoft en “maisons créatives”, dont les détails “seront dévoilés en janvier”, a précisé Yves Guillemot.”Le produit de cette transaction permettra de désendetter le groupe”, a redit l’entreprise, “tout en offrant une flexibilité financière accrue pour accompagner sa transformation”.- “Dynamique positive” -La bourse de Paris a accueilli favorablement le retour sur les marchés d’Ubisoft, qui présente des résultats financiers en nette amélioration sur le semestre.A 10h30 GMT, le cours de l’éditeur français s’envolait de 10,84%, à 7,50 euros.Sur les six premiers mois de son exercice 2025-2026 décalé, l’éditeur a annoncé avoir enregistré un “net bookings” (“réservations nettes”, soit les ventes hors revenus différés, son indicateur de référence) “supérieur à ses prévisions”, à 772,4 millions d’euros, en hausse de 22,6% à taux de change constants.Il explique cette performance “par des partenariats plus solides qu’attendu” ainsi que par “la contribution significative des séries TV en prises de vues réelles et d’animation”.Le groupe s’est notamment félicité de la “dynamique positive” autour de sa franchise phare “Assassin’s Creed”, indiquant qu’elle avait “dépassé” ses attentes.Sur la même période, son chiffre d’affaires est lui en baisse de 2,1%, à 657,8 millions d’euros.Ubisoft maintient ses objectifs financiers pour l’année, avec des revenus stables sur un an et un résultat opérationnel proche de l’équilibre.Dans un contexte mondial de crise de croissance pour tout le secteur du jeu vidéo, Ubisoft a enchaîné plusieurs revers ces dernières années, avec des lancements de jeux en demi-teinte et l’arrêt précoce de son jeu de tir en ligne “XDefiant”.Depuis 2023, l’éditeur français poursuit un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné la fermeture de plusieurs studios à l’étranger et le départ de plus de 3.000 salariés.Le groupe, qui comptait fin septembre 17.097 employés, a enclenché en octobre “un programme de départs volontaires ciblé” et “un projet de restructuration” dans ses studios du nord de l’Europe, notamment en Suède et en Finlande.