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Agriculture: élever plus pour importer moins? Une “fausse route”, selon le Réseau action climat

L’intensification de l’élevage, particulièrement gourmand en soja et en engrais importés de l’étranger pour cultiver les céréales destinées à l’alimentation animale, pourrait affaiblir la souveraineté alimentaire de la France plutôt que la renforcer, relève le Réseau action climat dans un rapport publié mercredi.Le réseau, qui regroupe une quarantaine d’associations impliquées dans la lutte contre le changement climatique, rappelle que “la souveraineté alimentaire s’est imposée récemment comme un objectif cardinal pour les politiques agricoles françaises” dans un contexte international incertain.En matière d’élevage, estime-t-il, “la solution proposée par les pouvoirs publics et les filières semble claire: produire plus et à bas coûts pour réduire les importations de viande”.Ces dernières années, le cheptel français, notamment bovin, a eu tendance à décroître surtout en raison du non-renouvellement des générations d’éleveurs. La taille des troupeaux a elle eu tendance à légèrement augmenter, selon les chiffres de l’Institut de l’élevage. Le budget 2025, comme le précédent, prévoit des mesures fiscales pour inciter à l’accroissement des cheptels.”Indépendamment des enjeux environnementaux”, ce raisonnement serait selon le Réseau action climat “en contradiction” avec le but recherché, pour deux raisons principales.D’abord parce que l’élargissement des cheptels implique plus de bouches animales à nourrir. Si la France produit suffisamment de céréales et de fourrages pour ses bêtes, elle est largement déficitaire pour les apports en protéines.Ainsi, “95% du soja utilisé pour l’alimentation des élevages français est importé”, principalement d’Amérique latine, relève le rapport, qui dresse le même constat pour les engrais de synthèse utilisés pour cultiver les céréales, achetés en Russie, Biélorussie, Egypte ou Algérie.Le Réseau action climat estime par ailleurs que 44% de l’ensemble des terres cultivées en France le sont déjà pour nourrir les élevages et que leur agrandissement accentuerait encore cette surface, “entrant ainsi en concurrence avec d’autres productions agricoles stratégiques du pays”.”Augmenter l’élevage intensif au nom de la souveraineté alimentaire est donc une erreur stratégique” et une “fausse route”, en conclut le réseau, qui suggère d’autres leviers d’action.D’une part le développement des “élevages durables”, notamment biologiques, plus autonomes dans l’alimentation de leurs animaux, et d’autre part un changement global des modes de consommation.”L’État doit mettre en place des politiques alimentaires ambitieuses, en faveur de la réduction de la consommation de viande, tout en favorisant celle de viande de qualité et produite en France”, demande la fédération de 37 associations locales et nationales.

Accord au Parlement sur la loi d’orientation agricole, une adoption en vue avant le Salon

Une loi d’orientation agricole votée juste avant l’ouverture du Salon de l’agriculture: le gouvernement est en passe de tenir son engagement après un accord trouvé mardi soir entre les deux chambres du Parlement sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé à gauche.Peu avant minuit, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs est parvenue à dégager un texte de compromis sur ce projet de loi présenté il y a près d’un an et maintes fois repoussé. Un peu plus tôt mardi, c’est le Sénat qui avait adopté le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption à l’Assemblée nationale juste avant la dissolution.Le texte commun devrait désormais être soumis à un ultime vote des députés mercredi soir, puis des sénateurs jeudi après-midi, synonyme d’adoption définitive de ce texte qui a pour mesure phare d’ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur”.Son adoption ne fait guère de doute: mardi, la CMP l’a approuvé à dix voix contre quatre, les élus du Rassemblement national joignant leurs votes à ceux des membres de la coalition gouvernementale.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, avait déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard devant le Sénat dans l’après-midi.Le projet “porte un certain nombre de sujets fermement attendus par les agriculteurs. Il ne répond pas à tous les besoins des agriculteurs, mais c’est un texte utile et nécessaire qui conserve l’essentiel des apports du Sénat”, s’est félicitée auprès de l’AFP la présidente LR de la commission des Affaires économiques du Sénat, Dominique Estrosi-Sassone.”C’est le projet de loi du Sénat, le projet de loi Duplomb”, avec “des régressions majeures à laquelle même la ministre s’était opposée”, a fustigé son homologue LFI de l’Assemblée nationale, Aurélie Trouvé, en référence au sénateur LR Laurent Duplomb, principal artisan d’un net durcissement du texte à la chambre haute. “En six mois il y a un très grave recul de la macronie”, qui a voté des mesures qu’elle avait rejetées, a-t-elle aussi déploré.La gauche dans son ensemble et les associations de défense de l’environnement sont farouchement opposées au texte, s’inquiétant de “reculs environnementaux sans précédent”.- “Folie normative” -La loi d’orientation va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, avait au contraire espéré Laurent Duplomb (LR) dans l’après-midi, appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Le texte balaye des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi. Principe maintenu dans le texte final.Selon plusieurs sources parlementaires, le compromis parlementaire réintègre la notion de “transition climatique et environnementale” dans les grands enjeux des politiques agricole, un terme retiré par le Sénat. Mais le terme “d’agroécologie” reste bien écarté de cette loi, comme espéré par les sénateurs.- “Marche forcée” -Le Parlement a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies, privilégiant notamment une amende forfaitaire de 450 euros pour les atteintes “non-intentionnelles” aux espèces ou aux habitats naturels.La création d’un guichet unique pour les transmissions d’exploitations agricole, baptisé France Services Agriculture, a été validé par les parlementaires, de même que le lancement d’un “Bachelor agro”, diplôme de bac+3.L’accélération de l’agenda parlementaire pour faire aboutir ce texte avant le Salon de l’agriculture avait ulcéré la gauche: le président des députés communistes André Chassaigne avait fait part mardi matin de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée”. Le socialiste Dominique Potier avait dénoncé lui un texte “caricatural” et “déraisonnable”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi craint “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Accord au Parlement sur la loi d’orientation agricole, une adoption en vue avant le Salon

Une loi d’orientation agricole votée juste avant l’ouverture du Salon de l’agriculture: le gouvernement est en passe de tenir son engagement après un accord trouvé mardi soir entre les deux chambres du Parlement sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé à gauche.Peu avant minuit, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs est parvenue à dégager un texte de compromis sur ce projet de loi présenté il y a près d’un an et maintes fois repoussé. Un peu plus tôt mardi, c’est le Sénat qui avait adopté le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption à l’Assemblée nationale juste avant la dissolution.Le texte commun devrait désormais être soumis à un ultime vote des députés mercredi soir, puis des sénateurs jeudi après-midi, synonyme d’adoption définitive de ce texte qui a pour mesure phare d’ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur”.Son adoption ne fait guère de doute: mardi, la CMP l’a approuvé à dix voix contre quatre, les élus du Rassemblement national joignant leurs votes à ceux des membres de la coalition gouvernementale.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, avait déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard devant le Sénat dans l’après-midi.Le projet “porte un certain nombre de sujets fermement attendus par les agriculteurs. Il ne répond pas à tous les besoins des agriculteurs, mais c’est un texte utile et nécessaire qui conserve l’essentiel des apports du Sénat”, s’est félicitée auprès de l’AFP la présidente LR de la commission des Affaires économiques du Sénat, Dominique Estrosi-Sassone.”C’est le projet de loi du Sénat, le projet de loi Duplomb”, avec “des régressions majeures à laquelle même la ministre s’était opposée”, a fustigé son homologue LFI de l’Assemblée nationale, Aurélie Trouvé, en référence au sénateur LR Laurent Duplomb, principal artisan d’un net durcissement du texte à la chambre haute. “En six mois il y a un très grave recul de la macronie”, qui a voté des mesures qu’elle avait rejetées, a-t-elle aussi déploré.La gauche dans son ensemble et les associations de défense de l’environnement sont farouchement opposées au texte, s’inquiétant de “reculs environnementaux sans précédent”.- “Folie normative” -La loi d’orientation va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, avait au contraire espéré Laurent Duplomb (LR) dans l’après-midi, appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Le texte balaye des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi. Principe maintenu dans le texte final.Selon plusieurs sources parlementaires, le compromis parlementaire réintègre la notion de “transition climatique et environnementale” dans les grands enjeux des politiques agricole, un terme retiré par le Sénat. Mais le terme “d’agroécologie” reste bien écarté de cette loi, comme espéré par les sénateurs.- “Marche forcée” -Le Parlement a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies, privilégiant notamment une amende forfaitaire de 450 euros pour les atteintes “non-intentionnelles” aux espèces ou aux habitats naturels.La création d’un guichet unique pour les transmissions d’exploitations agricole, baptisé France Services Agriculture, a été validé par les parlementaires, de même que le lancement d’un “Bachelor agro”, diplôme de bac+3.L’accélération de l’agenda parlementaire pour faire aboutir ce texte avant le Salon de l’agriculture avait ulcéré la gauche: le président des députés communistes André Chassaigne avait fait part mardi matin de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée”. Le socialiste Dominique Potier avait dénoncé lui un texte “caricatural” et “déraisonnable”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi craint “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Wall Street termine en légère hausse, nouveau record du S&P 500

La Bourse de New York a terminé en légère hausse mardi, parvenant à clôturer sur une note positive malgré une séance sans grande conviction, les investisseurs ayant désormais le regard tourné vers la Fed et les évolutions géopolitiques.Le Dow Jones (+0,02%) et l’indice Nasdaq (+0,07%) ont terminé proche de l’équilibre, tandis que l’indice élargi S&P 500 s’est octroyé 0,24% et a atteint un nouveau record en clôture, pour culminer à 6.129,58 points.Durant la majeure partie de la séance, les indices ont évolué en ordre dispersé, puis ont entamé un rebond quelques minutes avant la clôture.Les investisseurs “tentent de se faire une idée de ce que sera le prochain catalyseur qui fera monter ou baisser les cours des actions”, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA. Côté géopolitique, la place américaine garde un oeil attentif sur les pourparlers russo-américains, selon l’analyste.Les deux pays se sont entendus mardi à Ryad pour établir un “mécanisme de consultation” pour régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’entretenait de son côté à Ankara avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé des pourparlers “au sujet de l’Ukraine sans l’Ukraine”.Les acteurs du marché “essaient de déterminer” les possibles conséquences de ces évolutions géopolitiques, selon M. Stovall.”Le marché reflète l’incertitude des investisseurs, non seulement en ce qui concerne les investissements, mais aussi en ce qui concerne la gestion des affaires intérieures et internationales des États-Unis”, a ajouté l’analyste.Wall Street attend par ailleurs la publication mercredi du compte rendu (“minutes”) de la dernière réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), qui pourrait donner des indications sur le cap privilégié par le Réserve fédérale.Le 29 janvier dernier, la Fed a maintenu ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.A la cote, le secteur de l’énergie a été recherché, à l’image d’Exxon Mobil (+1,76%), de ConocoPhillips (+1,24%) ou de EOG Resources (+1,26%).Intel s’est envolé (+16,06%) après des informations de presse selon lesquelles Broadcom (-1,94%) et TSMC étudient la possibilité de conclure des accords avec le fabricant de puces.La compagnie aérienne Delta Air Lines a reculé (-1,61%) après qu’un de ses avions s’est retourné de manière spectaculaire en phase d’atterrissage lundi, s’immobilisant sens dessus dessous sur le tarmac de l’aéroport canadien de Toronto et faisant 18 blessés dont trois graves.La compagnie aérienne à bas prix Southwest Airlines a terminé dans le rouge (-0,92%) après avoir annoncé vouloir réduire de 15% ses effectifs, soit la suppression d’environ 1.750 postes, d’ici fin juin. Grâce à cette décision “difficile” et “sans précédent”, l’entreprise estime pouvoir économiser 300 millions de dollars pour l’année 2026.

Protéines d’insectes: la start-up Ynsect n’a pas trouvé de repreneur ou nouvel investisseur

Aucune offre de reprise ou d’investissement n’a été déposée dans les temps pour la start-up Ynsect, spécialisée dans la production de protéines et d’engrais à base d’insectes, selon le journal Les Echos mardi.L’entreprise française avait lancé en janvier un appel à des investisseurs ou repreneurs dans le cadre d’une procédure de sauvegarde, et les offres pouvaient être déposées auprès de l’administrateur judiciaire jusqu’au 17 février.Un porte-parole de l’entreprise n’a pas souhaité commenter l’information mardi soir.Spécialisé dans l’élevage et la transformation d’insectes pour l’alimentation animale, humaine et les engrais, Ynsect a levé au total 600 millions de dollars auprès d’investisseurs depuis sa création en 2011, mais est aujourd’hui confrontée à la difficile montée en puissance de son modèle. La société, dont le siège social est situé dans l’Essonne, compte deux sites de production, près de Dole (Jura) et Amiens (Somme).La procédure de sauvegarde, ouverte fin septembre 2024 et courant jusqu’à fin mars, a placé Ynsect sous la protection du tribunal de commerce pendant six mois durant lesquels ses créances sont gelées.Ynsect aurait besoin de quelque 130 millions d’euros, selon Les Echos, ce qui lui permettrait d’achever sa giga-usine dans la Somme et d’augmenter sa production.La procédure peut être étendue pour six mois supplémentaires voire davantage sur décision judiciaire, mais Ynsect pourrait aussi être placée en redressement.A l’heure où le monde s’inquiète de l’épuisement des ressources, les temps sont durs pour les farines d’insectes. Une autre pionnière française du secteur, Agronutris, a annoncé fin janvier que sa holding avait été placée en procédure de sauvegarde pour “stabiliser sa situation financière”.Si son outil industriel “est aujourd’hui pleinement opérationnel”, Agronutris avait indiqué que “l’accès au financement est rendu plus difficile par un contexte économique incertain et des investisseurs freinés par l’actualité du secteur et les annonces faites récemment par d’autres acteurs industriels”.

Feu vert au Sénat sur la loi d’orientation agricole, une adoption visée avant le Salon

Engagé dans une course contre la montre, le gouvernement a obtenu mardi l’accord du Sénat sur son projet de loi d’orientation agricole, et espère désormais un compromis parlementaire sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé à gauche.La loi sera-t-elle bouclée avant le Salon international de l’agriculture ? L’objectif affiché par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, avant l’ouverture samedi à Paris, a franchi une étape déterminante. Dominée par une alliance droite-centristes, le Sénat a adopté le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption à l’Assemblée.Prochain “round” : une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept sénateurs et sept députés chargés de dégager, au pas de charge et à huis clos, un texte de compromis.La CMP s’est ouverte dans la soirée au Sénat, et plusieurs mesures ont déjà été adoptées, selon plusieurs participants, dont l’important article 1er qui érige l’agriculture au rang d’intérêt général majeur.Si un accord global est trouvé avant la fin de soirée mardi, la version commune devrait être soumise aux deux chambres avant samedi pour une adoption définitive. Si la CMP s’éternise, elle reprendra en revanche mercredi après-midi et l’adoption finale sera reportée en mars, selon une source gouvernementale.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, a déclaré Annie Genevard devant le Sénat.- “Pas d’accord à tout prix” -Présenté il y a près d’un an sous le gouvernement Attal en réaction à une crise agricole qui avait enflammé les ronds-points, les autoroutes et l’édition 2024 du Salon, le projet de loi avait été reporté par la dissolution puis la censure du gouvernement Barnier.Il va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, a espéré l’un des artisans du texte au Sénat, Laurent Duplomb (LR), appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Si plusieurs parlementaires au fait des tractations ont indiqué mardi qu’un accord en CMP était “en bonne voie”, l’issue reste incertaine: le texte est truffé de points irritants.Il n’y aura “pas d’accord à tout prix”, a indiqué le chef des députés MoDem Marc Fesneau, qui avait porté le texte devant l’Assemblée en tant que ministre de l’Agriculture, mais s’inquiète de certains durcissements opérés par la droite sénatoriale. L’absence d’accord repousserait néanmoins de plusieurs semaines supplémentaires la fin du parcours législatif de ce texte.Le texte balaye des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi. Principe maintenu en CMP à ce stade, selon un participant.- “Marche forcée” -La chambre haute a nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies.”Le Sénat a transformé le projet de loi en machine de guerre contre l’agriculture familiale et contre l’environnement”, s’est indignée la présidente LFI de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée Aurélie Trouvé. Le président des députés communistes André Chassaigne a aussi fait part de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée” avant le Salon de l’agriculture, quand le sénateur écologiste Daniel Salmon a fustigé un texte “à contresens de l’histoire et de l’urgence écologique”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi critiqué le texte remanié au Sénat, qui causera “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Meta va déployer un câble sous-marin long de 50.000 km pour alimenter l’IA

Des milliers de kilomètres de câble sous-marin pour “libérer le potentiel mondial de l’intelligence artificielle”: avec son nouveau projet, le géant américain Meta entend renforcer son indépendance en misant sur une infrastructure aussi essentielle que sensible.Dans une note de blog publiée vendredi, la maison mère de Facebook et d’Instagram a annoncé son ambition de déployer un câble sous-marin de plus de 50.000 km, avec l’objectif d’apporter “une connectivité de pointe aux États-Unis, à l’Inde, au Brésil, à l’Afrique du Sud et à d’autres régions”.Avec un investissement sur plusieurs années atteignant plusieurs milliards de dollars, il s’agit du “projet de câble sous-marin le plus ambitieux” jamais conduit par l’entreprise, s’est-elle vantée. Ces câbles sous-marins qui traversent les océans sont des infrastructures critiques: ce sont eux qui permettent d’assurer la quasi-totalité des communications numériques mondiales, d’où leur rôle majeur pour des entreprises parties à la conquête de l’IA. Le futur câble fournira “la connectivité abondante et à haute vitesse nécessaire pour stimuler l’innovation en intelligence artificielle”, a ainsi assuré Meta. – Indépendance -Si l’impact de l’intelligence artificielle sur la demande de bande passante et de câbles n’est pas encore bien connu, l’entraînement de nouveaux modèles pourrait nécessiter d’acheminer rapidement de grandes quantités de données partout dans le monde, explique à l’AFP Alan Mauldin, directeur de recherche pour le cabinet spécialisé Telegeography.Les réponses apportées par l’IA occuperont quant à elles aussi une part – encore inconnue – du trafic internet mondial. Dans cette course à l’innovation, “beaucoup d’entreprises pourraient émerger dans ce secteur, mais les grandes entreprises (…) semblent avoir un très grand avantage”, grâce à leurs centres de données, mais aussi à l’infrastructure de câbles qu’elles développent, déclare M. Mauldin. Ces infrastructures sous-marines, fabriquées à partir de fibre optique, s’étendent déjà sur environ “1,2 million de kilomètres” (soit environ 30 fois le tour de la Terre), selon un rapport du groupe de réflexion américain Center for Strategic and International Studies (CSIS) publié en août 2024.Si, selon des chiffres de 2021, quatre sociétés se partageaient la quasi-totalité du marché (l’Américain SubCom, le Français Alcatel Submarine Networks (ASN), le Japonais Nippon Electric Company (NEC) et le Chinois HMN Technologies), les grandes entreprises telles que Meta, ou Google, prennent peu à peu leur indépendance.Après des projets de câbles menés de concert avec d’autres groupes, les géants de la tech font grossir leurs propres réseaux.”À un certain moment, lorsque votre croissance est très importante et que vos volumes de demande surpassent ceux des autres, vous êtes incité à investir vous-même, à éliminer l’intermédiaire,” note M. Mauldin. – Sécuriser le trafic -Baptisé “Projet Waterworth”, le futur câble annoncé par Meta sera ainsi le troisième à être l’entière propriété du groupe, quand Google en possède seize. Une démultiplication qui ne se fonde pas uniquement sur une recherche de puissance, mais aussi sur un impératif de sécurité.”Un nouveau gros câble à haute capacité ne vous sert à rien… vous devez en avoir trois ou quatre, car si un tombe en panne, ou deux tombent en panne, vous pouvez toujours rediriger le trafic”, commente M. Mauldin.Quelque 200 incidents endommageant ces câbles sont en effet dénombrés chaque année.Le plus souvent d’origine naturelle, en lien avec des glissements de terrain sous-marins ou des tsunamis, ou accidentelle, lorsque des ancres de bateau se heurtent aux câbles, les dégâts peuvent aussi résulter d’opérations volontaires. En janvier, l’Otan a lancé des patrouilles dédiées en mer Baltique après des attaques présumées sur des câbles, que des experts et des politiciens ont attribuées à la Russie. D’où la nécessité d’un tracé sûr: l’itinéraire du “Projet Waterworth” de Meta évite plusieurs zones de tensions géopolitiques tels que la mer de Chine méridionale, sujette à des disputes entre Pékin et ses voisins, ainsi que la mer Rouge, souligne Alan Mauldin.

Airbags: des clients de Citroën désemparés après un nouveau rappel de voitures

“Je continue à conduire, mais j’ai peur”: comme Caroline Fond, conductrice de l’Aube, des milliers d’automobilistes sont désemparés après l’immobilisation par Citroën de plus de 200.000 voitures dans la moitié nord de la France en raison d’airbags défectueux.Quelque 236.900 propriétaires de Citroën C3 et DS 3 dans le nord de la France ont été appelés lundi à ne plus rouler le temps que soient changés leurs airbags, dans le cadre d’une nouvelle vague d’immobilisation liée au scandale Takata.Ces airbags sont susceptibles de causer de graves blessures et ont déjà provoqué au moins 12 décès en France, dont 11 en outremer, où le climat dégrade plus vite un de leurs composants, selon le ministère des Transports.Informée par les médias, Mme Fond, dont la DS 3 est concernée par le rappel de sécurité, a pris contact dès mardi matin avec sa concession Citroën près de Troyes. Cette dernière n’a pas pu lui donner rendez-vous avant le 10 avril pour changer les airbags, ni lui prêter de véhicule, et la trentenaire continue donc à utiliser sa voiture.”Je n’ai pas le choix: je conduis d’une maison à l’autre pour faire des ménages et si je ne travaille pas, je ne gagne rien”, souligne-t-elle.Mais elle reconnaît son malaise face à cette “épée de Damoclès”: “si j’avais des enfants, je n’utiliserais pas ma voiture”, souligne cette ancienne commerciale de chez Citroën, qui se dit très déçue du “manque d’anticipation” de la marque, alors que les risques sont connus depuis de longues années.Comme elle, de nombreux automobilistes inquiets sont aussi agacés des délais et de l’extrême difficulté à obtenir un véhicule de prêt.”J’ai réduit mes trajets au minimum: emmener mon fils à l’école, faire les courses”, souligne Marianne, une trentenaire qui habite près de Strasbourg. Déjà informée d’un rappel durant l’été, elle a renoncé à des longs trajets pendant les vacances “par peur”, mais elle a attendu d’être sûre que le concessionnaire pourrait changer son airbag dans la journée pour lui confier sa voiture. Elle a rendez-vous mardi, et d’ici là “prie pour que ça tienne”.- Stress, déception et soulagement -A Villeneuve-d’Ascq, en périphérie lilloise, Kadija est “déçue” de ne pas avoir été prévenue avant, car elle part en vacances avec un long trajet en voiture et a donc dû confier ses enfants mardi pour “faire les choses dans l’urgence”. Faute de réussir à joindre le service Citroën, elle s’est rendue dans une concession Stellantis et a obtenu un rendez-vous dès mercredi: “ils ont commandé la pièce, et puis ils vont faire le travail demain,”, dit-elle, soulagée.Comme elle, de nombreux propriétaires de C3 et de DS 3 se succèdent dans cette concession, où la direction indique avoir réceptionné des stocks importants et entamé les remplacements dès mardi matin.Stellantis a assuré lundi avoir désormais des stocks d’airbags de remplacement qui peuvent être installés “tout de suite”.Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux.A la suite de plusieurs accidents mortels, une première campagne d’immobilisation — appelée “stop drive” — avait déjà été lancée par Citroën et DS début 2024 dans le sud de l’Europe et au Maghreb, immobilisant des milliers d’automobilistes pendant des semaines. En France, elle concernait le sud du pays et l’Outre-mer, avant d’être étendue lundi aux véhicules situés au nord d’une ligne Lyon-Clermont-Ferrand et immatriculés entre 2008 et 2013.L’avocat Charles-Henri Coppet, qui représente neuf familles de personnes décédées et onze blessés, la plupart victimes de graves mutilations du visage, demande la mise en place d’un “pôle d’instruction unique” sur ce dossier d’une grande complexité technique, “comme cela a pu se faire dans les affaires du Mediator, des prothèses PIP, de Lactalis”.Parallèlement, l’avocat explique à l’AFP avoir interpellé députés et sénateurs afin “qu’on s’interroge sur la gestion des rappels et qu’on change peut-être l’arsenal législatif en permettant que de tels accidents ne se reproduisent pas”. Le député Marc Chavent (UDR) a déposé une proposition de création de commission parlementaire le 12 février pour enquêter sur les conditions des rappels des airbags défectueux.

“Tension extrême” à dix jours de la fin des négociations agroalimentaire/supermarchés

“Retard inhabituel”, “niveau de tension extrême”, “moral au plus bas”: à dix jours de la clôture des négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs agroalimentaires, l’ensemble des parties prenantes a reconnu mardi des difficultés accrues cette année.Chaque année entre début décembre et le 1er mars, la grande distribution négocie avec ses fournisseurs de l’industrie agroalimentaire, des PME aux géants du secteur, les conditions (prix d’achat, place en rayon, calendrier promotionnel…) auxquelles elle va lui acheter une large partie des denrées vendues dans ses rayons pour le reste de l’année.Le deuxième comité de suivi qui s’est tenu mardi matin sous l’égide des ministres de l’Agriculture et du Commerce a été “aussi tendu que le sont les négociations”, affirme Dominique Chargé, président de La Coopération agricole.L’Association nationale des industries alimentaires (Ania), principal lobby du secteur, a fait part d’un retard inhabituel dans la signature d’accords commerciaux et s’est félicitée que la ministre de l’Agriculture Annie Genevard ait “tapé du poing sur la table” face à une grande distribution qui demande des baisses de prix “insoutenables” aux fabricants agroalimentaires.Sollicité, le ministère s’est refusé à commenter mais la ministre avait déclaré à La Tribune dimanche vouloir “corriger certains dysfonctionnements relationnels” avec la grande distribution qui exerce “une pression déraisonnable sur les prix”.Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), pointe elle “la responsabilité de l’Etat dans la dégradation des relations pendant les négociations”.”C’est particulièrement dur, parce que le moral des entreprises est au plus bas, donc forcément cela tend les choses”, ajoute-t-elle, accusant les géants de l’agroalimentaire de repousser les signatures jusqu’à la dernière minute pour faire “pression” sur les distributeurs.Elle affirme que près de 90% des contrats avec les PME ont été signés, contre 40% avec les grands groupes.Lundi, l’organisme représentant PME et entreprises de taille intermédiaire de l’alimentation, Pact’Alim, avait alerté sur des “négociations très dégradées” et un doublement des “menaces de déréférencement” de la grande distribution.- “Déflation” impossible -“Les négociations cette année semblent plus tendues”, a reconnu le ministère du Commerce à l’issue du comité.Selon le ministère, les distributeurs “ont déploré que les industriels demandent des hausses de tarifs qui ne leur semblent pas corrélées à l’augmentation des cours des matières premières qu’ils constatent”.La hausse des prix s’est apaisée ces derniers mois mais le budget des consommateurs reste globalement sous tension et les supermarchés se livrent une concurrence féroce pour les attirer.Les industriels agroalimentaires mettent de leur côté en avant des hausses de coûts liées à la matière première agricole, aux salaires, à l’énergie ou aux emballages.”La grande distribution regarde le prix de l’énergie à un instant T et oublie que certains contrats de fourniture sont conclus sur plusieurs années”, affirme l’Ania. “On a joué le jeu l’année dernière en baissant les prix, mais en 2025, on ne peut pas assumer de déflation.”La ministre de l’Agriculture a annoncé dimanche vouloir “ajuster” la loi Egalim, censée garantir une meilleure rémunération des agriculteurs en encadrant davantage les négociations commerciales, et “protéger en partie aussi la matière première industrielle”.Dominique Chargé constate lui “une impossibilité à faire respecter la loi” Egalim sur la matière première agricole, qui prévoit par exemple que, si le coût de production du lait augmente, l’industriel le paye plus cher et les supermarchés aussi.Selon lui, la grande distribution tente de contourner la loi en délocalisant les négociations à l’écart du droit français grâce à ses centrales d’achat européennes.Côté FCD, Layla Rahhou affirme que le problème réside dans le “décrochage” de la filière alimentaire française par rapport à ses voisins européens, “plus compétitifs”.Aucun patron de la grande distribution n’était présent au comité de mardi mais plusieurs ont annoncé une conférence commune au Salon de l’agriculture la semaine prochaine, à l’invitation de l’animatrice Karine Le Marchand”L’amour est peut-être dans le pré, mais pas dans les salles de négociations”, avait ironisé François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière, en référence à l’émission présentée par l’animatrice sur M6.

La Bourse de Paris termine en petite hausse, soutenue par les actions de la finance et la défense

La Bourse de Paris a terminé en petite hausse mardi, soutenue par les valeurs bancaires mais aussi de l’industrie et de la défense, avec la perspective de l’augmentation des dépenses européennes dans le secteur.L’indice vedette CAC 40 a terminé en hausse de 0,21%, soit un gain de 17,43 points à 8.206,56 points. Depuis le début de l’année, il a gagné plus de 11% et se rapproche de ses plus hauts niveaux en séance (8.259,19 points) et en clôture (8.239,99 points), atteints tous deux en mai 2024.”Les discussions autour de l’Europe de la défense poussent les valeurs industrielles”, a expliqué à l’AFP Vincent Juvyns, membre de l’équipe stratégie de JPMorgan AM.”Le sommet d’urgence des dirigeants européens” organisé lundi “à Paris n’a pas semblé créer de consensus ni de voie claire pour l’avenir, mais il y a sans aucun doute une reconnaissance que les dépenses de défense européennes doivent augmenter”, a estimé Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.En parallèle, le secteur financier est fortement en hausse depuis le début de l’année.Les valeurs financières bénéficient “des baisses de taux réalisées et attendues” de la Banque centrale européenne (BCE) et “de l’augmentation de la demande de crédit en général”, a relevé Vincent Juvyns.Si les baisses de taux ont des conséquences sur la rentabilité des banques, elles sont, en effet, tout de même un atout pour l’activité de crédit. Et “les taux de la BCE sont attendus en dessous des 2% d’ici un an”, de quoi “irriguer l’économie européenne et soutenir les actifs à risque” comme les actions, a-t-il noté.Valneva brilleLe groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva, qui développe plusieurs vaccins innovants, a grimpé en Bourse mardi après avoir annoncé une hausse de ses revenus de 10% en 2024, à 169,6 millions d’euros.Valneva s’est aussi dit en mesure de faire progresser son chiffre d’affaires en 2025, l’attendant autour de 180 à 190 millions d’euros, tout en promettant d’être rigoureux en matière de dépenses.Le titre du groupe a terminé en hausse de 6,14%, à 3,60 euros.Capgemini flancheLe géant français de l’informatique Capgemini a publié mardi des résultats 2024 en demi-teinte. Le bénéfice net a atteint près de 1,7 milliard d’euros, en progression de 0,5% sur un an, tandis que le chiffre d’affaires a reculé de 1,9%, à 22,1 milliards d’euros.Ces résultats “mitigés” ont été sanctionnés par les investisseurs. L’action du groupe a terminé en baisse de 10,22%, à 166,50 euros.