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Plaintes de L214 contre Lidl France et deux élevages porcins

L’association animaliste L214 a porté plainte contre Lidl France et deux élevages porcins partenaires du distributeur, dénonçant avec de nouvelles images choc des cas de maltraitance animale et une “tromperie du consommateur”, a-t-elle annoncé jeudi.Les photos et vidéos enregistrées début février par L214 dans deux élevages, un dans la Sarthe et un dans le Finistère, montrent “des violations flagrantes de la réglementation, comme la coupe systématique des queues”, interdite, précise l’association dans un communiqué. Les pratiques sont “encore plus préoccupantes” au sein de l’élevage du Finistère: L214 signale notamment des locaux insalubres, la présence d’animaux agonisants ou encore le recours au “claquage” qui consiste à tuer les porcelets non viables ou jugés moins rentables en les projetant contre un mur ou contre le sol.Ces deux élevages font pourtant partie d’un programme de Lidl France en faveur du bien-être animal dans la filière porcine, qui subventionne des exploitations respectant certains critères d’amélioration des conditions d’élevage.L214 a porté plainte pour “mauvais traitements commis par un professionnel” auprès des parquets du Mans et de Quimper. Les deux plaintes – envoyées mercredi et dont l’AFP a pu consulter une copie – ciblent également Lidl France pour “complicité de mauvais traitements envers animaux” et pratiques commerciales trompeuses”. Pour Sébastien Arsac, cofondateur et directeur des enquêtes de L214, “Lidl fait de grandes promesses pour rassurer les consommateurs” mais “même les élevages sélectionnés par l’enseigne ne respectent pas les besoins fondamentaux des animaux et violent la réglementation en place depuis plus de 20 ans”.Sollicité par l’AFP pour un commentaire au sujet de ces plaintes, Lidl France n’a pas réagi dans l’immédiat. L214, qui entend réduire la maltraitance animale en faisant évoluer la réglementation, vise à terme la disparition de l’élevage, de la pêche et de l’abattage d’animaux au profit d’une alimentation entièrement végétale. 

Trump juge qu’un accord commercial avec la Chine “est possible”

Donald Trump a estimé mercredi qu’un accord commercial avec la Chine était “possible”, alors que le président américain poursuit son projet protectionniste à coups de droits de douane, en particulier à l’égard de Pékin.Un nouveau traité “est possible”, a dit M. Trump, parlant à la presse dans l’avion présidentiel, en rappelant qu’en 2020, les Etats-Unis avaient déjà “conclu un excellent accord commercial avec la Chine”.Entre Washington et Pékin, “il y a un peu de concurrence mais la relation que j’ai avec le président Xi (Jinping) est, je dirais, excellente”, a ajouté le locataire de la Maison-Blanche.Depuis le début de son second mandat fin janvier, le président américain a fait des droits de douane le principal outil de sa politique de réduction de l’important déficit commercial américain. Il a imposé début février 10% de droits de douane supplémentaires sur tous les produits importés de Chine, le pays ayant le plus important excédent commercial avec les Etats-Unis en matière de biens (295,4 milliards de dollars en 2024 selon le Bureau d’analyse économique, qui dépend du département américain du Commerce).Interrogé sur les propos de Donald Trump, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, l’a appelé jeudi à faire baisser les tensions.”Les guerres commerciales et douanières ne font pas de gagnants et ne font que nuire aux intérêts des peuples du monde entier”, a-t-il souligné devant la presse. “Les deux parties devraient résoudre leurs préoccupations respectives par le dialogue et la consultation, fondés sur l’égalité et le respect mutuel.”- “Brandir le bâton” -En réponse à la mesure américaine, Pékin a mis en place des droits de douane de 15% sur le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) et de 10% sur le pétrole et d’autres biens américains (machines agricoles, véhicules…), des mesures cependant beaucoup moins importantes en proportion.”La Chine appelle les Etats-Unis à ne pas brandir le bâton des droits de douane à tout bout de champ, en les utilisant partout comme un outil de coercition”, a déclaré jeudi devant la presse He Yadong, un porte-parole du ministère chinois du Commerce.Washington va aussi imposer à compter du 12 mars de nouveaux droits de douane de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium, pour tous ses partenaires commerciaux. Donald Trump a également menacé d’imposer de nouveaux droits de douane de 25% ou plus sur plusieurs secteurs dès début avril: bois de construction, produits forestiers, automobile, semi-conducteurs ou encore industrie pharmaceutique.Selon la Commission du commerce international (ITC), le Canada voisin est le premier fournisseur de produits issus des forêts, représentant près de la moitié des importations américaines.Le Canada, comme le Mexique, est par ailleurs visé par des droits de douane de 25% sur tous ses produits, même si Donald Trump a accordé un sursis jusqu’au 1er mars aux deux pays.- L’UE furieuse -Le secteur automobile pourrait pour sa part éviter de se faire taxer en cas d’investissement dans des usines aux Etats-Unis, a affirmé Donald Trump. “Nous voulons leur donner le temps d’arriver (…) nous voulons leur donner une chance”, a-t-il dit.Les constructeurs automobiles allemands ont alerté mercredi du risque d’un “conflit commercial mondial”, qui conduirait in fine les consommateurs américains à payer plus cher leurs véhicules. La fédération automobile allemande (VDA) a pour sa part dénoncé une “provocation”, alors que les voitures européennes importées aux Etats-Unis sont actuellement taxées à seulement 2,5%.L’Union européenne a dit mercredi ne voir “aucune justification” à l’application de droits de douane américains supplémentaires sur ses produits.”Certains affirment que les droits de douane appliqués par l’UE sont plus élevés que ceux existants sur les importations aux Etats-Unis, mais les données prouvent que c’est faux. L’UE est l’une des économies les plus ouvertes au monde, avec plus de 70% des importations entrant sans être taxées”, a assuré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, lors d’un événement à Washington.En cas de droits de douane américains, l’UE réagira “fermement et rapidement”, a-t-il promis.

Trump envisage des “alternatives” à Boeing pour Air Force One

Donald Trump a déclaré mercredique son administration “examinait des alternatives” à Boeing en raison de retards dans la livraison de deux nouveaux modèles de l’avion présidentiel américain Air Force One.”Je ne suis pas satisfait de Boeing”, a déclaré le président à des journalistes à bord de son avion. “Nous étudions des alternatives car Boeing tarde à livrer”.Le géant américain de l’aérospatiale a signé en 2018 un contrat de fourniture de deux avions 747-8 avant fin 2024 pour 3,9 milliards de dollars, équipés pour transporter le président américain qui serait alors en place à la Maison Blanche.Mais un sous-traitant a fait faillite et la pandémie de coronavirus a perturbé la production, obligeant Boeing à repousser la date de livraison à 2027 et 2028.Trump s’est dit ouvert à l’idée d’un achat d’avions “d’un autre pays”, mais n’envisage pas que le rival européen de Boeing, Airbus, construise ces avions. Air Force One est un avion hautement personnalisé qui comprend des installations de communication de haute technologie, une antenne médicale et un système de défense.Les avions Air Force One actuels sont confrontés à des coûts de maintenance croissants et utilisent des pièces de plus en plus obsolètes. Les commentaires de Trump sont le dernier coup porté à Boeing, qui a enregistré une perte de 11,8 milliards de dollars l’année dernière. L’entreprise continue en outre de subir les conséquences d’une grève de plus de sept semaines qui a entraîné la fermeture de deux grandes usines d’assemblage.Les performances de Boeing ont également été entachées par un accident en janvier 2024, lorsqu’un 737 MAX piloté par Alaska Airlines a effectué un atterrissage d’urgence après l’éclatement d’un panneau de fenêtre en plein vol.À la suite de cet incident, Boeing a fait l’objet d’une surveillance accrue de l’autorité de régulation américaine du transport aérien et a ralenti sa production. Boeing souffre par ailleurs  d’anciens contrats de défense à coûts fixes qui ont entraîné des pertes pour l’entreprise.

Retraites: le diagnostic de la Cour des comptes attendu au tournant

Avec la promesse d’un “état des lieux” “indiscutable et indiscuté”, la Cour des comptes dévoile jeudi au gouvernement puis aux partenaires sociaux, son rapport sur la situation financière du système de retraites censé être le point de départ de nouvelles négociations sur la réforme de 2023.Rarement un travail de la Cour des comptes aura été tant attendu. Son président Pierre Moscovici doit présenter à François Bayrou à 8H30 les conclusions de la “mission flash” que lui a confiée le Premier ministre il y a une poignée de semaines pour établir la “vérité des chiffres” sur le système de retraites, objets de controverses à répétition. Le président de la juridiction financière quittera ensuite Matignon pour traverser le 7e arrondissement et rejoindre le bâtiment où seront réunis à partir de 10h00 les partenaires sociaux. Signe du caractère politiquement inflammable du rapport, la remise du document été décalée de 24 heures, en raison d’un calendrier parlementaire qui cumulait l’examen d’une motion de censure du Parti socialiste contre le gouvernement Bayrou.Censé offrir une base commune de discussions entre syndicats et patronat, le rapport de la Cour des comptes devrait en premier lieu lever l’ambiguïté sur le “vrai” déficit des retraites introduite par François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale.- Scenarii -Le chef du gouvernement défend depuis plusieurs années une position controversée, minoritaire chez les économistes et très critiquée par les syndicats, estimant le déficit lié aux retraites à 55 milliards d’euros, quand le Conseil d’orientation des retraites (COR) le chiffre à 6,1 milliards d’euros en 2024, et jusqu’à 0,4% du PIB en 2030, soit 14 milliards d’euros selon son “scénario de référence”.Contrairement au COR, il refuse d’intégrer aux recettes du système l’ensemble des impôts affectés et subventions que verse l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, victime d’un lourd déséquilibre démographique. Il juge que l’Etat cotise à un taux beaucoup trop élevé par rapport au secteur privé.Sauf surprise, la Cour des comptes doit s’approcher des chiffres établis par le COR, instance indépendante référence en la matière qui publie chaque année des prévisions de solde considérées comme officielles.Mi-janvier, face aux menaces de censure sur le budget brandies par la gauche, François Bayrou a consenti à remettre en “chantier” la réforme des retraites de 2023, confiant aux syndicats et au patronat la mission d’en rediscuter sans “tabou”, mais sans dégrader l’équilibre financier du système. Il a promis de soumettre au Parlement tout accord, même partiel.Plusieurs syndicats ont eux prévenu qu’ils refuseraient de négocier sur la base des chiffres de François Bayrou, qui ne leur laisserait aucune marge de manÅ“uvre pour “abroger” la mesure phare de la réforme des retraites, le décalage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans qui a provoqué des manifestations massives avant son adoption au forceps via le 49.3.Pour la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, le travail des magistrats financiers sur le système de retraites doit donner “la mesure de l’effort qui se fait pour ce bien commun et ensuite, effectivement, seront dressées les différentes pistes – en fonction des hypothèses qui sont très importantes, de croissance économique, de productivité, d’emploi – de soutenabilité financière”, a-t-elle expliqué devant les sénateurs, mercredi. – Accord impossible? -Trouver un accord entre partenaires sociaux s’annonce comme une mission particulièrement ardue, tant l’ampleur des désaccords sur le fond est grand.Les syndicats espèrent tous revenir en arrière sur les 64 ans, et avanceront diverses pistes de recettes pour mieux financer le système.Le patronat refuse lui toute mesure qui entraînerait une augmentation de sa contribution et avance des irritants pour les syndicats : une augmentation du temps de travail, l’introduction d’une dose de capitalisation dans le système, qui fonctionne aujourd’hui par répartition – les actifs actuels financent les retraités d’aujourd’hui – voire l’indexation de l’âge de départ à la retraite sur l’espérance de vie comme vient de le proposer la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). 

Adoption en vue pour la loi d’orientation agricole, in extremis avant le Salon

La loi d’orientation agricole va être définitivement adoptée au Parlement jeudi, point final d’un sprint pour délivrer avant le Salon de l’agriculture ce texte présenté comme une réponse à la grogne du secteur, mais critiqué à gauche pour des “renoncements” environnementaux.Largement adopté à l’Assemblée mercredi, le texte issu d’un accord entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) aura conclu son parcours législatif jeudi après-midi à l’issue d’un ultime vote au Sénat, juste à temps pour l’ouverture du Salon de l’agriculture.Un vote sans suspense à la chambre haute dominée par la droite et le centre, et une aubaine pour l’exécutif qui se sait attendu au tournant par la profession au “Salon”, après les manifestations agricoles des années passées.C’est ce samedi que le président Emmanuel Macron effectuera sa traditionnelle déambulation dans les allées de la plus grande ferme de France, un an après une visite d’inauguration très chahutée.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a défendu à l’Assemblée “un texte très attendu” et “une réponse forte aux demandes de nos agriculteurs”. C’est un “texte nécessaire”, même s’il a “perd(u) une partie de son ambition initiale”, ont souligné les Jeunes agriculteurs (JA).Constat inverse pour Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes : “on est passé d’un texte sans ambition à un texte de régression environnementale majeure”, s’est-elle alarmée mercredi devant la presse parlementaire (AJP). Son groupe dénonce un texte qui ne répond pas “à la principale colère des agriculteurs : la faiblesse de leurs revenus”.”L’agriculture méritait mieux, il n’y a pas de loi d’orientation tous les quatre matins” a critiqué Aurélie Trouvé, présidente LFI de la commission des Affaires économiques. Dans le viseur de la gauche, un article très irritant, nettement étendu à l’initiative du Sénat, qui révise l’échelle des peines en cas d’atteintes à l’environnement. Il prévoit une dépénalisation de ces infractions lorsqu’elles ne sont pas commises “de manière intentionnelle”, au profit d’une simple amende administrative de 450 euros maximum, ou du suivi d’un stage de sensibilisation.”En aucune manière ce texte n’accorde à nos agriculteurs je ne sais quel permis de détruire des espèces ou espaces protégés”, a répondu la ministre.- “Intérêt général majeur” -Une autre mesure inquiète la gauche et les écologistes, celle qui invite le gouvernement à “s’abstenir d’interdire les usages de produits phytopharmaceutiques autorisés par l’Union européenne” en l’absence d’alternatives viables. Une forme de traduction du principe “pas d’interdiction sans solution”, mantra de la FNSEA sur les pesticides.”Malgré des avancées”, la loi d’orientation agricole “marque une inquiétante régression environnementale”, a réagi l’association Agir pour l’Environnement.”Il est faux d’affirmer que le Sénat a imposé ses vues”, insiste le rapporteur à l’Assemblée Pascal Lecamp, défendant par exemple le retour dans le texte d’un objectif de consacrer 21% de la surface agricole au bio en 2030.Quant à la mesure phare du texte, elle prévoit d’ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur”. L’objectif affiché est de nourrir la réflexion du juge administratif et de faciliter le parcours de projets de structures de retenues d’eau ou de bâtiments d’élevage hors-sol, lorsqu’ils sont en balance avec un objectif de préservation de l’environnement.Mais des élus et des juristes doutent de sa portée, face à une protection de l’environnement à valeur constitutionnelle. En réponse, le Sénat a introduit un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, sorte de miroir de la non-régression environnementale déjà consacrée, qui promet déjà une querelle juridique.Le texte accorde aussi une présomption d’urgence en cas de contentieux autour de la construction d’une réserve d’eau pour l’irrigation, espérant réduire les délais des procédures. Et les parlementaires ont fait un pas vers un “droit à l’erreur” des agriculteurs, en approuvant le fait que “la bonne foi” est “présumée” lors d’un contrôle.Le projet de loi éclectique prévoit aussi une simplification de la législation sur les haies, ou encore la mise en place d’un guichet unique départemental – “France services agriculture” – pour faciliter les installations de nouveaux agriculteurs, ou aider des agriculteurs à céder leur exploitation.

A travers l’Asie, l’essor de liaisons ferroviaires soutenues par la Chine

Le Vietnam va construire une nouvelle ligne de chemin de fer avec la Chine, dernier en date d’ambitieux projets ferroviaires soutenus par Pékin dans la région, de l’Indonésie au Laos.Tour d’horizon de ces chantiers achevés ou en construction, s’inscrivant dans le cadre des infrastructures des “Nouvelles routes de la Soie” lancées par la Chine pour renforcer son influence.Laos: bonheur des touristes et commerçants chinois, l’ombre de la detteLe Laos a inauguré fin 2021 une voie ferrée visant à connecter la capitale Vientiane à Kunming, dans la province du Yunnan (sud de la Chine). Un chantier à 5,9 milliards de dollars financé en majeure partie par des fonds et prêts chinois, Pékin contrôlant 70% de l’infrastructure.Les analystes s’alarment des sérieuses difficultés de remboursement pour le Laos, dont l’endettement représentait alors trois-quarts du produit intérieur brut (PIB) – il a gonflé à 116% en 2023. Pour ce pays de 8 millions d’habitants, la rentabilité du projet semble incertaine.Cinq trains à grande vitesse partent quotidiennement de Vientiane: l’un franchit la frontière en direction Kunming (trajet total en 9 heures et demie), trois relient Vientiane et la ville laotienne de Luang Prabang, le dernier rejoint la ville frontalière de Boten.Une aubaine pour les touristes chinois, plus nombreux à affluer, mais aussi pour les commerçants chinois installés au Laos.”C’est très pratique de se faire envoyer des produits ici. Avant, cela pouvait prendre 15 jours ou même un mois, maintenant c’est une semaine ou maximum 10 jours”, a indiqué récemment à l’AFP Chen Quanbo, qui vend à Vientiane des sacs et valises importés de Chine.Thaïlande: vaste chantier pour rejoindre le tronçon laotienAvec une décennie de retard, la Thaïlande a donné en 2017 le coup d’envoi d’un colossal chantier à 5,4 milliards de dollars pour construire la ligne TGV qui reliera Bangkok au tronçon laotien déjà en activité et donc à Kunming.Cette ligne, longue de quelque 600 kilomètres, entend améliorer les échanges commerciaux sino-thaïlandais. Un premier tronçon doit entrer en service en 2028, le second en 2032.Le projet est là encore soutenu par la Chine, mais à l’inverse du Laos, Bangkok a bataillé pour prendre en charge le coût, gage de son indépendance.En raison d’une différence d’écartement des rails avec ses voisins, le pays n’avait d’autre choix que de construire une nouvelle voie.Une extension future jusqu’à la Malaisie et Singapour a été envisagée.Indonésie: ligne TGV inédite, signe de modernisationL’Indonésie a inauguré en octobre 2023 sa première ligne de train à grande vitesse, jusqu’à 350 km/h, qui relie les 142 kilomètres entre la capitale Jakarta à Bandung en 45 minutes – deux heures de moins qu’auparavant. Co-construite par quatre compagnies nationales indonésiennes et China Railway International, l’infrastructure a coûté au bout du compte quelque 7 milliards de dollars et a été saluée comme “un symbole de la modernisation des transports publics” par Joko Widodo, alors président.Malaisie: sur les rails après des déboiresEn Malaisie, une ligne de 665 km, reliant les côtes est et ouest de la péninsule jouxtant la Thaïlande, est en construction, pour un coût d’environ 10 milliards de dollars – financés en partie par Pékin. L’achèvement est prévu d’ici fin 2026.Le projet avait été abandonné en 2018, quand les nouveaux dirigeants malaisiens cherchaient à réduire une dette nationale colossale, avant d’être relancé avec un coût nettement abaissé.Kuala Lumpur a indiqué l’an dernier envisager d’étendre cette ligne jusqu’à la frontière avec la Thaïlande pour renforcer les liens économiques avec ses voisins.Chine-Kirghizstan-Ouzbékistan: pont vers l’Asie centraleEn décembre dernier, le président kirghiz Sadyr Japarov a lancé officiellement la construction d’un chemin de fer d’une longueur totale de 523 km qui reliera Kachgar, au Xinjiang (nord-ouest de la Chine) à Andijan (Ouzbékistan), en passant par Djalal-Abad (Kirghizstan).”Cette voie pourra assurer la livraison des marchandises venant de Chine au Kirghizstan et plus loin en Asie centrale, vers le Proche-Orient, la Turquie et même l’UE”, assure M. Japarov.Le projet, dont le coût pourrait atteindre 8 milliards de dollars, prévoit l’aménagement de voies dans des zones montagneuses ou recouvertes de permafrost.Vietnam: voie ferrée au profit de l’industrieLe Parlement vietnamien a approuvé mercredi la construction d’une nouvelle ligne reliant le grand port d’Haiphong à la Chine du sud, pour un montant de quelque 8 milliards de dollars financé en partie par PékinLa ligne de quelque 390 km desservira de grands sites manufacturiers vietnamiens où sont installés Samsung, Foxconn, Pegatron et autres géants mondiaux de l’électronique, pour beaucoup dépendants de l’arrivage régulier de composants depuis la Chine.Une autre ligne, pas encore approuvée, doit à terme relier Hanoï à la province de Lang Son, qui borde la région chinoise de Guangxi, en traversant une autre vaste zone d’implantation d’usines étrangères.Pakistan, Birmanie: projets en suspensIl existe depuis plus d’une décennie un projet de ligne ferroviaire qui relierait la région chinoise du Xinjiang au port de Gwadar, sur la côte pakistanaise, au sein d’un “corridor économique”. Mais les discussions stagnent: les reliefs complexes entraîneraient des coûts exorbitants.Un chemin de fer reliant le Yunnan à Mandalay (Birmanie) avait aussi été envisagé, mais est au point mort en raison du conflit birman.Des projets ferroviaires que Pékin comptait financer aux Philippines ont, eux, été annulés en raison des tensions diplomatiques entre les deux pays.burs-jug/jnd

Wall Street termine en légère hausse après le compte-rendu de la Fed

La Bourse de New York a clôturé en petite hausse mercredi, tirée par la légère détente des rendements obligataires américains après la publication du compte-rendu de la dernière réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC).Le Dow Jones a gagné 0,16% et l’indice Nasdaq a grappillé 0,07%, tandis que l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,24%, établissant un deuxième record de suite en clôture, à 6.144,15 points.Après une ouverture en baisse, “le marché s’est négocié à la hausse” en seconde moitié de séance “suite au compte-rendu du FOMC”, a expliqué à l’AFP Karl Haeling, analyste de LBBW.Selon ce compte-rendu (minutes) de la réunion de janvier du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), publié mercredi, “l’équilibre relatif du marché de l’emploi” ne devrait pas peser sur les prix, mais “d’autres facteurs ont été cités comme pouvant peser sur le processus de désinflation”, notamment “les politiques commerciales et migratoires”.Ces incertitudes ont fait dire à certains des responsables de la Réserve fédérale (Fed) qu’il sera, “dans la période à venir, particulièrement difficile de faire une distinction entre des changements relativement persistants de l’inflation et ceux plus temporaires qui pourraient être associés à la mise en place de nouvelles politiques”.”Ce compte-rendu a été, dans l’ensemble, conforme aux attentes, c’est-à-dire prudent”, a jugé M. Haeling.”Mais il y a eu une petite surprise dans la mesure où il a été question de la possibilité de mettre fin à la réduction de bilan, autrement appelée resserrement quantitatif, plus tôt qu’il n’avait été envisagé”, a relevé l’analyste.La Fed est engagée dans un programme dit de resserrement quantitatif, ce qui signifie qu’elle cherche à réduire la taille de son portefeuille, notamment de bons du Trésor, jugé trop volumineux.En retardant ses ventes de bons du Trésor, “cela ajoute de la liquidité au système bancaire”, a souligné M. Haeling, ce qui stimule une économie tournant déjà à plein régime.Cependant, cette mesure devrait être temporaire, le temps que le plafond de la dette soit relevé et le resserrement quantitatif devrait reprendre par la suite, a estimé M. Haeling.En conséquence, les taux obligataires se sont légèrement détendus, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissant à 4,53% contre 4,55% la veille.Au tableau des valeurs, le fabricant américain de montres connectées et de systèmes de navigation par GPS Garmin s’est envolé (12,64%), après avoir publié des résultats dépassant les attentes au quatrième trimestre 2024. L’entreprise a notamment réalisé un bénéfice net par action de 2,25 dollars, contre 2,05 dollars attendu par les analystes interrogés par FactSet.Le constructeur de camions électriques Nikola, en difficulté financière, a plongé de près de 40% après avoir annoncé son dépôt de bilan, l’entreprise n’étant pas parvenue à lever des fonds nécessaires pour le maintien de ses opérations.Le fabricant néerlandais d’équipements médicaux Philips a accusé une perte nette plus importante que prévu en 2024, citant dans un communiqué mercredi une augmentation des charges et des frais de restructuration. Le cours des actions cotées à New York de l’entreprise a reculé de plus de 11%.L’application de rencontres Bumble a dégringolé de 30,31% après avoir publié des prévisions jugées décevantes, et en deçà des attentes des analystes.Le site de création et de commerce électronique Etsy a lui lâché 10,05% après avoir annoncé des résultats en dessous des attentes pour le quatrième trimestre, miné par des ventes moins importantes qu’attendu lors de saison des fêtes.

Air France annonce un renforcement de la lutte contre les violences sexuelles

Quelques jours après la diffusion d’une enquête de Radio France, la directrice générale d’Air France a annoncé mercredi une série de mesures pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans son entreprise, qualifiant ces types d’agissements d'”inacceptables”.Anne Rigail s’est exprimée à l’issue d’une rencontre en soirée avec le ministre des Transports Philippe Tabarot, qui avait réclamé des “explications” dans la foulée d’une enquête de la radio publique, vendredi, faisant état d’une “banalisation” de ces violences au sein de la compagnie aérienne emblématique.”Je partage l’émotion que les témoignages relayés par la presse ont pu susciter. Comme je l’ai confirmé aujourd’hui au ministre des Transports, nous sommes pleinement mobilisés dans la lutte contre tout type de harcèlement et d’agissements sexistes, qui sont inacceptables”, a affirmé la dirigeante dans une déclaration transmise à l’AFP.Mme Rigail, à son poste depuis fin 2018, a rappelé que “la compagnie a mis en place depuis de nombreuses années un dispositif de prévention, d’accompagnement des victimes et, en cas de faits avérés, de sanctions”.Et “comme nous l’avons indiqué à nos collaborateurs et au ministre, ce dispositif va être renforcé”, a-t-elle ajouté, “avec un accent mis sur la sensibilisation et l’accélération de la formation de l’ensemble de nos personnels”.”Nous mettrons par ailleurs en place une cellule d’écoute indépendante accessible par l’ensemble des salariés 24h/24 et 7j/7, et un service dédié à la lutte contre les discriminations et le harcèlement sera créé, rattaché directement au Directeur des ressources humaines”, a indiqué Mme Rigail.- Libérer la parole -Témoignages d’hôtesses de l’air et de femmes pilotes à l’appui, la cellule investigation de Radio France a mentionné, dans une longue enquête, plusieurs cas d’agressions sexuelles, de harcèlement et de comportements sexistes au sein d’Air France. Plusieurs interlocutrices ont fait état d’une impunité de leurs agresseurs présumés: “agressions et harcèlement, c’est une culture d’entreprise, connue et valorisée”, a ainsi affirmé l’une d’entre elles à Radio France.Anne Rigail a promis une “mise en Å“uvre rapide” du plan d’action pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles chez Air France, le tout “en concertation avec les organisations représentatives” du personnel.  “La protection de nos 40.000 salariés est une priorité. Chacun doit pouvoir exercer ses fonctions sans craindre d’être confronté à du harcèlement ou à des agissements sexistes”, a plaidé la directrice générale.Le cabinet de M. Tabarot a confirmé la teneur de ces engagements, notant qu’ils donnaient davantage de place à des intervenants extérieurs, indépendants de la hiérarchie de la compagnie, l’idée étant de “libérer au maximum la parole”. De même source, la compagnie va également “systématiser le recours à un enquêteur externe, notamment lorsque les personnes concernées sont issues de deux directions différentes”.Plus largement, elle va se soumettre à “un audit d’amélioration du système” qui sera, là aussi, “confié à une autorité indépendante”, a détaillé le ministère.Enfin, la compagnie détenue aujourd’hui à 28% par l’Etat français a promis de consulter les autres transporteurs aériens “pour regarder la manière dont le sujet (y) est appréhendé”, selon le cabinet de M. Tabarot, qui a promis que ce dernier “assurerait un suivi très vigilant de ces mesures”.

L’OMC appelle à accélérer sa réforme face à la “nouvelle réalité”

La cheffe de l’Organisation mondiale du commerce a appelé mercredi à accélérer sa réforme, en pleine offensive commerciale du président américain Donald Trump sur les droits de douane au mépris des règles de l’organisation.”Il me semble que c’est un moment opportun pour lancer des réflexions sérieuses sur le système, en vue de déterminer ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et comment nous le réformons”, a déclaré la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, au dernier jour de la première réunion de l’année du Conseil général de l’organisation.”Je sais que nous nous sommes engagés dans des réformes ici à Genève, en particulier sur la +réforme par l’action+, mais je pense qu’il est temps d’élever le niveau, la profondeur et l’ampleur des réformes, d’examiner en profondeur l’organisation et de s’assurer qu’elle est vraiment adaptée aux défis du commerce mondial du 21e siècle”, a-t-elle ajouté, selon un communiqué de l’organisation.La veille, elle avait exhorté les 166 membres de l’organisation à “garder la tête froide” et “rester ouverts au dialogue” face aux “incertitudes actuelles”.Depuis son investiture fin janvier, le président des États-Unis a fait des droits de douane le principal outil de sa politique de réduction de l’important déficit commercial américain, en les imposant à tous ses partenaires sur l’acier et l’aluminium importé et en annonçant la mise en place de droits de douanes réciproques.Il a continué sa vaste offensive en annonçant mardi qu’il pourrait imposer dès avril d’importants droits de douane sur les voitures, les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique.La Chine a dénoncé plainte auprès de l’OMC. Le Canada et Hong Kong ont annoncé qu’ils allaient le faire. Mais le mécanisme qui doit permettre de régler les différends de manière pacifique au sein de l’organisation est en fait paralysé depuis fin 2019 par les Etats-Unis, qui bloquent la nomination des juges de l’organe d’appel.  – “pas des petits pas” -Washington reproche à l’organe d’appel de surinterpréter les règles du commerce international et de dépasser les délais fixés par l’OMC. Les Etats-Unis soulignent aussi tenir à ce que les décisions des juges n’empiètent pas sur la “sécurité” nationale.Aucun accord n’a été trouvé pour relancer le système, les membres de l’OMC ayant pour habitude de prendre leurs décisions par consensus.”Nous faisons face à une nouvelle réalité”, a averti mercredi le président sortant du Conseil général de l’OMC, l’ambassadeur norvégien Petter Olberg.”Nous devons tous comprendre que certaines de nos valeurs et certains de nos principes fondamentaux sont remis en question. Aucun d’entre nous ne peut plus se permettre de faire comme si de rien n’était. Ce n’est pas le moment pour aucun d’entre nous d’insister sur d’anciennes positions ou d’anciens points de vue. Nous devons nous engager dans un véritable dialogue”, a-t-il dit.Il a indiqué que cette nouvelle réalité soulignait la nécessité d’une réforme fondamentale de l’OMC, rappelant que lors de la réunion ministérielle de l’organisation en 2022, les pays avaient convenu d’entreprendre un examen complet des fonctions de l’organisation afin qu’elle soit capable de répondre plus efficacement” aux défis et opportunités.”Nous devrions être ouverts à une véritable réforme, pas des petits pas”, a-t-il insisté, assurant que c’est de la sorte que “l’OMC aura un avenir”.Le nouveau président du Conseil général, l’ambassadeur saoudien Saqer Abdullah Almoqbel, a lui aussi souligné que les “changements profonds” actuel du paysage commercial “exigent” que les pays “travaillent ensemble avec un élan renouvelé et de façon unie pour garantir que l’OMC reste une pierre angulaire du système commercial multilatéral fondé sur des règles”.Afin d’approfondir les discussions sur la réforme de l’OMC, sa directrice a proposé aux pays de créer un panel indépendant, chargé d’élaborer des propositions.

Malgré les difficultés, La Poste est restée “profitable” répond son PDG à la Cour des Comptes

Une rentabilité “insuffisante” pour Pierre Moscovici, un groupe “resté profitable” malgré la baisse du courrier pour Philippe Wahl: une note de la Cour des comptes sur La Poste a généré une passe d’armes entre l’institution et le patron du deuxième employeur public.Lundi, la Cour des comptes révélait sur son site qu’elle avait diligenté une enquête sur les exercices financiers du groupe La Poste, de 2019 à 2023.Un publication qui intervient quelques jours avant celle des résultats annuels de La Poste prévue jeudi 27 février.”Après une année 2023 ayant révélé les fragilités” de son modèle, “avec une division par deux de son résultat net, (…) la révision de sa trajectoire financière apparaît encore insuffisante pour constituer une base solide”, juge sévèrement l’institution.Cette “dégradation de la situation financière” est due “à une nouvelle baisse des métiers historiques et à une rentabilité insuffisante des activités de diversification”, estime-t-elle encore.”Sur les dix dernières années, (la baisse des volumes de courrier) représente la disparition de 6,5 milliards d’euros de revenus, soit l’équivalent du chiffre d’affaires mondial d’un autre groupe public, la RATP, ou d’un leader des services numériques comme Dassault Systèmes”, a comparé le patron de La Poste Philippe Wahl dans un courrier adressé à Pierre Moscovici, révélé par Les Echos et que s’est procuré l’AFP.Et entre 2008 et 2023, “la fréquentation des points de contact a été divisée par plus de deux”, poursuit-il.Les missions de service public de La Poste – distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire – sont ainsi “sous tension”, disait Philippe Wahl en avril 2024.- “Sous-compensation de l’Etat” -Mais c’est sur le second constat avancé par la Cour des comptes, celui de la “rentabilité insuffisante des activités de diversification” que les avis divergent.La Cour des comptes recommande notamment “d’adapter les missions de service public au recul de leur usage et à leur utilité réelle (…) et en ajustant leur compensation à hauteur du déficit comptable qui en résulte”.Elle préconise également “de réaliser un état des lieux complet des nouveaux services de proximité et organiser la cession des activités les moins rentables ou non stratégiques”.En outre, la Cour ne considère “pas souhaitable de confier à La Poste de nouvelles missions, comme l’inclusion numérique”.Elle note incidemment que “la France est un des derniers pays européens à réaliser une distribution du courrier six jours sur sept et à maintenir 17.000 points de contact” et recommande “de s’interroger sur la fréquence de distribution du courrier”.Aujourd’hui, La Poste réalise plus de 50% de son chiffre d’affaires grâce au colis (contre 28% seulement en 2013) et son bénéfice net en 2023 avait essentiellement été tiré par les activités de l’assureur CNP Assurances.Philippe Wahl, dans son courrier, a rappelé que “Geopost, la filiale spécialisée dans le colis express, est devenue le leader européen de la livraison de colis par route”. Autre exemple de diversification réussie selon lui: “la récente cession de La Poste Mobile, marquée par une plus-value de 500 millions d’euros”.Et pour Philippe Wahl, si le groupe “n’a pas connu d’exercice déficitaire depuis 2001” dans un contexte compliqué, c’est grâce au “modèle multi-activités résolument mis en place en France et à l’international, qui fait que, désormais, l’entreprise est repositionnée sur des activités en croissance”.En avril 2024, il avait même estimé que dans dix ans, “la première activité des 65.000 facteurs” français sera la livraison de repas à domicile.Pour le patron de La Poste, dont le mandat s’achève fin juin, il est plutôt “urgent de remédier” à la question de la sous-compensation de l’Etat “qui menace la viabilité des missions de service public et l’avenir du Groupe La Poste”.En octobre, le PDG de La Poste Philippe Wahl avait déploré la “sous-compensation” de ces missions, à hauteur de “plus d’un milliard (d’euros) chaque année”.