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Allemagne : du vent, du soleil, des batteries et un virage énergétique inachevé

Dans les plaines du nord de l’Allemagne, une centaine de conteneurs tapissent un champ battu par les vents : ils stockeront bientôt de l’électricité verte, jalon supplémentaire dans la course à la transition énergétique qui passe par l’abandon du charbon prévu au plus tard en 2038.L’installation construite à Bollingstedt, un village près de Kiel, pourra dès le printemps alimenter 170.000 foyers pendant deux heures le matin et le soir.Après les mâts d’éolienne et les panneaux solaires, l’Allemagne se couvre progressivement d’unités de stockage d’énergie renouvelable.Ces batteries de grande capacité “comblent une lacune ” en permettant d’emmagasiner l’électricité excédentaire et de la restituer aux heures de forte demande, explique Tobias Badelt, porte-parole d’Eco-Stor, l’entreprise qui installe le parc de Bollingstedt.Dans la campagne pour les élections législatives de dimanche, la question des prix de l’énergie s’est imposée aux candidats qui ont rivalisé de promesses pour ramener les coûts à des niveaux plus supportables pour les ménages et les entreprises.Car la première économie européenne mène une transformation énergétique aux allures d’acrobatie : sevrée de gaz russe bon marché depuis l’invasion russe de l’Ukraine, elle prévoit de fermer ses centrales à charbon en 2038 au plus tard, après avoir éteint ses derniers réacteurs nucléaire en 2023 – une décision prise une décennie plus tôt par l’ancienne chancelière Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima.- Retards -Restent les renouvelables -– éolien, solaire, biomasse, hydraulique –- qui ont connu un bond spectaculaire et ont couvert près de 60% de l’électricité produite dans le pays l’an dernier, pour un objectif de 80% à l’horizon 2030.Mais la production intermittente des renouvelables met le réseau sous tension : lors des pics de soleil et de vent, l’infrastructure est saturée, et lors des creux, le pays importe du courant à prix fort. Cet hiver, l’Allemagne a dû s’appuyer sur le nucléaire français et le charbon polonais pour éviter des coupures.Pour parer à ce déséquilibre, les batteries stationnaires connaissent un développement exponentiel : quelque 100 nouveaux grands systèmes de stockage d’une capacité de 0,8 GWh, proche de la capacité installée d’un réacteur nucléaire, ont été mis en service en 2024, plus du double de l’année précédente.Il en faudra cependant beaucoup plus pour pallier l’intermittence du solaire et l’éolien. Et le pays doit s’équiper d’un deuxième parc de production -de centrales au gaz convertissables à l’hydrogène- car les batteries ne peuvent assurer que quelques heures de réserve.L’Allemagne doit aussi étendre le réseau de transport d’électricité, très insuffisant pour acheminer l’énergie produite au nord par les éoliennes vers les zones de consommation au sud. Autant de chantiers qui n’avancent pas assez vite et que l’implosion en novembre du gouvernement centriste d’Olaf Scholz a encore retardé. Alors que les besoins en électricité vont exploser avec l’essor des chauffages décarbonés et des véhicules électriques. – Climat et croissance -Favoris des sondages, Friedrich Merz a attaqué la politique énergétique “idéologique” du chancelier sortant social-démocrate Olaf Scholz et de ses alliés du parti des Verts.S’il ne remet pas en cause la sortie progressive des énergies fossiles et les objectifs climatiques, “nous ne sortirons de nulle part tant que nous n’aurons pas décidé où nous entrerons”, a-t-il prévenu, estimant qu’un arrêt de la production d’électricité au charbon et au gaz sans alternative valable “mettrait grandement en danger l’industrie en Allemagne”.Les conservateurs ont évoqué, avec des pincettes, une possible relance du nucléaire. La perspective n’est pas jugée très réaliste par les experts : les installations sont déjà en cours de démantèlement, le personnel manque et il faudrait recommencer les procédures d’autorisation.Autant d’ambiguïtés qui inquiètent les militants écologistes.Les milliards d’investissements nécessaires pour financer les technologies vertes, comme la production d’hydrogène, placera aussi le futur gouvernement face à un dilemme budgétaire. Les conservateurs sont arc-boutés sur la rigueur des finances publiques et réticents à assouplir les sacro-saintes règles d’endettement du pays.Si le prochain parlement ne parvient pas à assouplir cette règle, “les fonds manqueront aussi pour la transition énergétique”, dit à l’AFP Wilfried Rickels, de l’institut économique IfW à Kiel. 

La Bourse de Paris en hausse, Air Liquide salué après ses résultats

La Bourse de Paris gagnait du terrain vendredi et est notamment tiré par la hausse du géant français des gaz industriels Air Liquide, salué après la publication de ses résultats.L’indice vedette CAC 40 avançait légèrement de 0,24%, soit de 19,35 points à 8.141,93 vers 09H55. Mais sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 accuse un léger repli de 0,43% à ce stade de la séance et se dirigeait vers son premier bilan hebdomadaire négatif depuis six semaines.”Il était temps de respirer après plusieurs semaines d’envolée. Pour l’instant, ce mouvement de respiration n’est en rien inquiétant. Les flux continuent d’affluer sur les actions européennes, toujours motivés par des niveaux de valorisation attrayants”, explique Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.La décote des actions européennes est “d’environ 33% par rapport aux actions américaines”, a-t-il précisé.Sur le marché parisien vendredi, le géant français des gaz industriels Air Liquide gagnait 3,25% à 178,40 euros peu avant 10H00 après avoir publié un bénéfice net 2024 à un nouveau record. Il s’inscrit ainsi au dessus de la barre des 3 milliards d’euros pour la deuxième année consécutive. Parmi les indicateurs de la séance, le climat des affaires s’est légèrement amélioré en février en France, notamment dans les secteurs des services et de l’industrie, alors qu’il demeurait stable dans le commerce de détail et s’est détérioré dans le secteur du bâtiment, selon l’Insee. En revanche, l’activité du secteur privé a connu en février son plus fort recul depuis septembre 2023, selon l’indice PMI Flash HCOB, publié par l’agence de notation S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB).L’indice composite de l’activité globale s’est replié à 44,5 contre 47,6 en janvier, un plus bas de 17 mois. Un indice inférieur à 50 signale une contraction de l’activité.GTT porté par la demande de GNLLe français GTT, qui fabrique des systèmes de cuves pour le transport et le stockage du gaz liquéfié (GNL), a annoncé avoir signé en 2024 “sa deuxième meilleure année en termes de performance commerciale”, porté par les projets de construction de méthaniers.Le titre s’envolait de plus de 13,75% à 152,20 euros.Imerys recherchéLe groupe de minéraux industriels Imerys a fait état d’un  chiffre d’affaires en baisse de 5% à 3,6 milliards d’euros en 2024, mais son Ebitda (bénéfice net avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) s’est amélioré ainsi que la marge.L’action gagnait 3,74% à 31,04 euros.

Dauphins: réouverture de la pêche dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt

Les bateaux de plus de huit mètres ont repris la mer dans la nuit de jeudi à vendredi dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt pour protéger les dauphins.Les effets sur les captures accidentelles de petits cétacés de cette fermeture spatio-temporelle, visant environ 300 bateaux du Finistère à la frontière espagnole, ne seront pas connus immédiatement. L’an dernier, les premiers éléments du bilan de la première période d’interdiction de la pêche, en janvier-février 2024, n’avaient été communiqués qu’en octobre. Elle avait contribué à diviser par quatre le nombre de dauphins morts par capture accidentelle dans la zone (1.450 sur l’hiver 2023-2024 contre 6.100 en moyenne entre 2017 et 2023), selon l’observatoire Pelagis, qui coordonne le Réseau national échouages. Le CIEM, organisme scientifique international de référence, estime à 4.900 décès au maximum par an le niveau soutenable pour l’espèce.A La Rochelle, le “Cap Horn II” et le “Souvenir”, fileyeurs de respectivement 15 et 16 mètres de long avec six marins à bord chacun, devaient quitter le port de La Rochelle, pour pêcher de la sole, dès la réouverture.Pendant les quatre semaines d’arrêt, l’armateur Christophe Bénéteau a “fait des petits travaux à bord, changé les batteries…” “J’aurais aimé pouvoir le sortir de l’eau et m’occuper du carénage mais je n’avais pas le droit. Nous sommes indemnisés à 85% mais nous devrions l’être à 100%. On nous interdit de travailler alors que nous jouons le jeu”, a déclaré mercredi à l’AFP le pêcheur, qui a installé sur ses navires des caméras et des effaroucheurs, émettant un signal répulsif. Le ministère de la Transition écologique a promis fin janvier que le dispositif d’aide aux “navires touchés par la fermeture ainsi que les mareyeurs”, doté de 20 millions d’euros, serait ouvert “dès la fin de la période de fermeture”.”Certains bateaux de plus de huit mètres qui en avaient la possibilité ont fait le choix de partir pêcher la civelle pendant cet arrêt”, dans des estuaires hors du golfe, souligne de son côté Julien Lamothe, directeur de FROM (Fonds régional d’organisation du marché du poisson) Sud Ouest.Le directeur du port de pêche rochelais, Christophe Bertaud, anticipe, lui, déjà des pertes colossales, avec seulement deux escales de bateaux et 518 euros de redevance, comme l’an dernier, contre 60 escales et 50.000 euros de redevance en février 2023. “Et à la différence des pêcheurs, nous ne touchons aucune indemnité”, déplore-t-il. 

La Fashion Week de Londres débute avec l’humeur sombre du styliste Harris Reed

La mode théâtrale du créateur queer Harris Reed a pris un virage plus sombre jeudi en ouverture de la Fashion Week de Londres, coup d’envoi de quatre jours de défilés dans la capitale britannique pour une édition marquée par plusieurs absences.Exit le papier peint coloré et les auréoles romantiques: le designer anglo-américain de 28 ans a créé la surprise en faisant apparaître des silhouettes toujours spectaculaires, mais plus obscures et épurées dans les galeries du musée Tate Britain.”C’était important de se rebeller un peu cette saison”, a confié à l’AFP Harris Reed, qui est aussi directeur artistique de Nina Ricci.Le styliste aux longs cheveux roux, créateur de la jupe à crinoline portée par le chanteur Harry Styles en Une de Vogue en 2020, prône un “romantisme non binaire”, et ses tenues ont séduit de nombreuses stars comme Lil Nas X, Adele et Beyoncé.L’actrice britannique Florence Pugh a ouvert le show avec un monologue récité sur une musique inquiétante, vêtue d’une robe noire transparente et d’un corsage pointant comme les cornes du diable.”Je suis retourné aux racines de la mode londonienne: grave, très théâtrale”, a expliqué Harris Reed, mais aussi un peu “punk”.Perchées sur des talons vertigineux, les modèles portent des jupes à crinoline et des bustiers démesurés, noirs et dorés, qui leur font comme des “armures” et les protègent au moment où “le monde traverse une période difficile”, a souligné le créateur queer.Jusqu’à lundi soir, les podiums londoniens verront se succéder les collections automne-hiver 2025 d’Erdem, Simone Rocha, Richard Quinn, Roksanda et l’emblématique Burberry en clôture.La marque au célèbre tartan, confrontée à des difficultés, fait l’objet de rumeurs sur un départ de son directeur créatif Daniel Lee, arrivé il y a un peu plus de deux ans, et qui a tant bien que mal tenté de moderniser la maison britannique.Il pourrait être remplacé, selon plusieurs médias, par l’Anglais Kim Jones, qui a quitté la tête de Dior Homme fin janvier après sept ans.- “Période difficile” -Une absence fait aussi parler d’elle cette saison: celle de JW Anderson, marque du prodige nord-irlandais Jonathan Anderson, également directeur créatif de la griffe espagnole Loewe. Son nom est cité comme possible recrue chez Dior.Le styliste, qui a remporté le prix du créateur de l’année 2024 aux British Fashion Awards, était également absent à la semaine de la mode masculine de Milan et à Paris, où défile habituellement Loewe, propriété de LVMH, comme Dior.Pour la première fois cette année, les jeunes créateurs sélectionnés pour rejoindre le programme NewGen du British Fashion Council (BFC), organisateur de la Fashion Week, doivent répondre à des exigences de durabilité lors de la réalisation de leur collection.Le BFC, qui finance cet incubateur, marche ainsi dans les pas de la très écolo “petite” semaine de la mode de Copenhague, qui a mis en place une politique similaire depuis 2023.L’objectif est d’étendre cette politique peu à peu à toutes les marques qui défilent à Londres.Le BFC avait également annoncé qu’il interdirait l’usage de peaux d’animaux exotiques, comme le crocodile ou le serpent, dès cette édition automne-hiver 2025. Une annonce toutefois symbolique, puisqu’aucune marque de la Fashion Week londonienne n’en utilise.Cette édition est raccourcie de près d’un jour par rapport à la précédente Fashion Week automne-hiver, en l’absence de stylistes comme Molly Goddard ou Nensi Dojaka.Des designers comme Dilara FındıkoÄŸlu et Conner Ives, au programme de cette édition, se limitent désormais à un défilé par an, quand d’autres ont réduit la voilure à une simple présentation ou un dîner.La directrice du BFC, Caroline Rush, reconnaît que la période est “particulièrement difficile” pour les marques britanniques, qui ont subi le contrecoup de la pandémie, du Brexit et de la fermeture en 2024 du site de vente en ligne spécialisé dans le luxe Matchesfashion.”Nous travaillons étroitement avec ces entreprises pour les aider à traverser” cette période, a-t-elle déclaré à l’AFP, soulignant l’importance pour les marques de la Fashion Week, où se pressent influenceurs, journalistes et acheteurs du monde entier.Après 16 ans à la tête du BFC, Caroline Rush sera remplacée dans quelques mois par Laura Weir, directrice créative du grand magasin britannique Selfridges.

Wall Street recule face aux inquiétudes sur la consommation des ménages

La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, plombée par des prises de bénéfices et l’inquiétude des investisseurs face à une consommation des ménages en berne.Le Dow Jones a perdu 1,01%, l’indice Nasdaq 0,47% et l’indice élargi S&P 500 0,43%.Après le nouveau record, la veille en clôture, du S&P 500, “le marché a repris son souffle” jeudi, les investisseurs s’adonnant “à des prises de bénéfices”, a estimé auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.Les acteurs de la place américaine “se sont aussi un peu inquiétés du fait que le marché se négocie à un niveau trop haut”, a jugé l’analyste.Le marché d’actions est également “en forte baisse à la suite de la publication des résultats décevants (…) de Walmart”, a ajouté dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.La chaîne américaine d’hypermarchés Walmart a fait légèrement mieux qu’attendu au quatrième trimestre de son exercice décalé, profitant notamment de l’essor du commerce sur internet, mais ses prévisions volontairement “prudentes” ont refroidi le marché.Pour l’année, il anticipe une croissance de 3% à 4% de son chiffre d’affaires et un bénéfice par action de 2,51 dollars (2,50 à 2,60 hors effets de change).Avant la publication de jeudi, le consensus de FactSet tablait sur un bénéfice par action proforma de 2,77 dollars pour l’exercice.En conséquence, l’action de l’enseigne a lâché 6,53% et plusieurs distributeurs ont été entraînés dans ce recul: Costco a perdu 2,61%, Target a baissé de 2,00%, Kroger s’est replié de 1,62%. Le géant du commerce en ligne Amazon a lui abandonné 1,65%.Les investisseurs ont accueilli les résultats de Walmart quelques jours seulement après que le département du Commerce a annoncé le plus gros recul mensuel en près de deux ans de la consommation des ménages aux Etats-Unis en janvier.Avec ses prévisions, “Walmart, un baromètre des dépenses de consommation, a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme, alors que les tensions commerciales croissantes menacent de faire grimper le coût des marchandises”, a estimé Jose Torres.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,50% contre 4,53% la veille.Vendredi, l’attention du marché se portera sur la publication des données d’activité PMI Flash “qui aideront le marché à mieux comprendre si le secteur de l’industrie gagne du terrain et si le secteur des services perd de la vitesse”, anticipe Patrick O’Hare.Les investisseurs accueilleront également la publication des ventes de logement anciens avant séance.Ailleurs, à la cote, les croisiéristes ont pâti des annonces du nouveau secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, qui a assuré dans une interview à Fox News que les armateurs “ne paient pas d’impôt” et que cela allait “prendre fin”. Carnival a lâché 5,86%, Royal Caribbean Cruises 7,62%, Norwegian Cruise Line 4,89% et Viking Holdings 3,05%.Le géant chinois du commerce en ligne Alibaba a gagné du terrain (+8,09%), poussé par des résultats trimestriels au-dessus des attentes du marché, signe de sa relative bonne passe actuelle après plusieurs déconvenues.L’entreprise de Hangzhou (est de la Chine) possède certaines des plateformes de e-commerce les plus utilisées du pays (notamment Taobao), ce qui fait de ses performances un indicateur très scruté du moral des consommateurs.Le fabricant de jouets Hasbro s’est envolé (+12,95%) grâce à des résultats globalement meilleurs qu’attendu. L’entreprise a notamment présenté une nouvelle stratégie pour stimuler ses ventes annuelles.La chaîne de hamburgers Shake Shack, qui a publié des résultats globalement au-dessus des attentes, a pris de la vitesse (+11,13%), poussée par de bonnes ventes.

G20: à l’ère Trump, Ramaphosa plaide pour le “multilatéralisme”

En plein bouleversement de l’ordre mondial par Donald Trump, le chef d’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa a plaidé jeudi pour le “multilatéralisme” et le “droit international” lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qu’a boudée le chef de la diplomatie américaine.Si les Etats-Unis multiplient les propositions sur l’Ukraine en son absence ou au sujet de Gaza avec un plan rejeté en bloc par les dirigeants arabes, ce rendez-vous inaugural, devant mener en novembre au premier sommet du G20 en Afrique, a été snobé par Marco Rubio, principal absent jeudi.”Il est essentiel que les principes de la charte des Nations unies, le multilatéralisme et le droit international restent au centre de tous nos efforts, ils doivent être le ciment nous unissant”, a affirmé Cyril Ramaphosa, avant de citer les guerres et conflits en Ukraine, au Proche-Orient et en République démocratique du Congo.Les “tensions géopolitiques”, le “changement climatique” et les “pandémies” aussi “menacent une coexistence mondiale déjà fragile”, a-t-il averti, face à une assistance “manquant de consensus”.Parmi celle-ci, les ministres des Affaires étrangères des pays des Brics, proches de Pretoria, à commencer par le Russe Sergueï Lavrov, ainsi que ses homologues chinois et indien. Mais aussi le Français Jean-Noël Barrot, le Britannique David Lammy ou la diplomate en chef de l’UE Kaja Kallas.”On traverse des temps très turbulents”, a observé cette dernière. “C’est le moment de revoir ses vieux amis et de s’en faire de nouveaux”, a-t-elle expliqué lors d’un point presse après une ode au multilatéralisme.La photo de groupe prévue a été annulée car “plusieurs pays ne souhaitaient pas apparaître aux côtés de Lavrov”, a appris l’AFP auprès de l’entourage d’une délégation.Premier pays du continent à présider le G20, l’Afrique du Sud a accueilli jeudi une valse des berlines déversant les diplomates sous le rythme de danses zouloues. Cette réunion de deux jours a débuté avec une demi-heure de retard au parc des expositions de Nasrec.”La première session abordera la situation géopolitique mondiale”, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie sud-africaine Ronald Lamola. Après la conférence de Munich marquée par la diatribe anti-européenne du vice-président américain JD Vance puis la rencontre américano-russe de Ryad pour discuter du sort de l’Ukraine en son absence, cette rencontre donne à voir la nouvelle partition du concert des nations, à l’heure de Donald Trump.- “Pas un boycott” -La non-participation américaine y est “l’éléphant au milieu de la pièce”, observe auprès de l’AFP Priyal Singh, chercheur à l’Institut pour les études de sécurité à Pretoria.L’absence de Marco Rubio représente un “camouflet pour l’Afrique du Sud”, estime-t-il. En son absence, c’est la chargée d’affaires à l’ambassade américaine de Pretoria, Dana Brown, qui fait office de représentante des Etats-Unis.Quant au secrétaire au Trésor américain Scott Bessent, il n’ira pas davantage à la réunion des ministres des Finances du G20 programmée au Cap mercredi et jeudi prochain, “en raison d’obligations à Washington” a-t-il annoncé.”Cela envoie un message symbolique aux Africains: les Etats-Unis ne prennent pas le continent au sérieux”, juge William Gumede, professeur de politique à l’université du Witwatersrand.”L’absence du secrétaire d’État n’est pas une catastrophe, car les États-Unis sont toujours représentés ici”, a jugé lui jeudi Cyril Ramaphosa. “Ce n’est donc pas d’un boycott.”Au milieu du tapage des négociations de Washington avec Moscou sur l’Ukraine, l’Afrique du Sud risque de peiner à faire entendre son programme autour de la croissance inclusive et de l’innovation financière destinées à permettre aux pays accablés par la dette et le dérèglement climatique de se développer.”La crise climatique n’est plus une menace, c’est une réalité catastrophique à laquelle nous devons tous faire face”, a rappelé malgré tout jeudi Cyril Ramaphosa. “Les catastrophes naturelles provoquées par le climat affectent les pays du monde entier (…) mais elles ont un impact particulièrement dévastateur sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire face aux coûts de reconstruction.”Ce thème n’est pas davantage au goût de l’administration Trump, déjà remontée contre une loi sur l’expropriation selon elle “injuste” envers les Afrikaners, descendants des premiers colons européens, ainsi que contre la plainte déposée par Pretoria pour génocide à l’encontre d’Israël devant la Cour internationale de justice.Par la voix de Marco Rubio, Washington a accusé l’Afrique du Sud d'”utiliser le G20 pour promouvoir” son programme en matière de “diversité” et de “changement climatique”.”Nous sommes déterminés à entretenir de bonnes relations avec les États-Unis”, a pourtant assuré Cyril Ramaphosa jeudi.”On peut ne pas être d’accord sur un certain nombre de sujets”, a reconnu le président sud-africain. “Mais (…) on veut pouvoir échanger directement.”

L’éleveur d’Oupette, égérie du Salon de l’agriculture, exemple d’une transmission réussie

Pour l’éleveur d’Oupette, vache Limousine égérie du prochain Salon de l’agriculture, c’est “la reconnaissance”. De son travail, mais aussi de celui de son père et de son oncle avant lui, dans un contexte éprouvant pour les agriculteurs qui peinent à transmettre leurs exploitations.L’année n’a pas été de tout repos pour Alexandre Humeau: une partie de sa récolte de céréales, utilisée notamment pour nourrir ses bêtes, a été noyée par les pluies trop intenses tombées sur la Vienne (Nouvelle-Aquitaine).Comme des milliers d’autres exploitations, l’éleveur de 38 ans n’a pas non plus été épargné par la fièvre catarrhale ovine (FCO), une maladie virale transmise aux ruminants par un moucheron et qui peut provoquer infertilité et avortements: “j’ai eu une quinzaine de vaches vides de plus par rapport à d’habitude”, confie-t-il à l’AFP.Quinze vaches, nourries pendant un an, qui ne porteront pas de veaux cette année, soit environ 7.500 euros de pertes pour ce producteur de viande bovine Label Rouge.”L’année prochaine, on aura encore moins de veaux. Déjà qu’il y a une diminution du cheptel français en raison des personnes qui prennent leur retraite et qui ne sont pas forcément remplacées, si en plus les conditions sanitaires s’en mêlent…”Mais la fierté d’avoir été sélectionné pour le Salon de l’agriculture avec sa “mascotte”, star des concours locaux qu’il bichonne depuis sa naissance en 2018, compense les difficultés.- Caractère bien trempé -Chaque matin, l’éleveur lui apporte en premier un “petit-déjeuner spécial”, plus conséquent en céréales afin d’entretenir les plus de 1.000 kilogrammes de cette Limousine à la robe typique froment vif et au caractère bien trempé dont le nom vient de sa houppette.Elle a son propre enclos dans le hangar, partagé avec son quatrième veau, né le 25 décembre. “Un beau cadeau pour mes deux enfants… et pour moi”, se réjouit Alexandre Humeau, qui aime accueillir les écoles du coin.”Déjà tout petit, il venait avec moi, on voyait que c’était sa passion d’aller voir les veaux, les naissances et la sélection” pour les concours, se rappelle son père, retraité mais toujours en combinaison de travail.Après un bac scientifique dans un lycée agricole, un BTS production animale puis une licence métiers du conseil en élevage bovin, il s’associe avec son père, deux oncles et deux cousins pour reprendre l’exploitation familiale. En 2022, ils se séparent et Alexandre Humeau reprend seul, avec un salarié et un apprenti, la partie cheptel et ses 100 vaches-mères. Trois ans plus tard, l’heure est à l’expansion, avec la construction d’un nouveau hangar pour rapatrier la deuxième moitié du troupeau, qui passe l’hiver dans un bâtiment loué à quatre kilomètres.- “Toujours plus d’administratif” -Il a aussi diversifié ses activités avec l’engraissement de 300 cochons sur paille et une production de sapins de Noël. Il vend directement à la ferme, comme le faisait son oncle, 70% de sa production de viande bovine, découpée localement, et 10% de sa production de porc, transformée à proximité. Le reste est distribué par une coopérative et un magasin de producteurs.Ce modèle est minoritaire dans la région, avec une filière Limousine Label Rouge qui peine à valoriser ses produits face à une grande distribution qui favorise de plus en plus l’entrée de gamme.L’antenne locale du Secours populaire fait partie des clients de l’éleveur, qui se réjouit qu’une association privilégie la qualité.”Ce qui me plaît, c’est le contact avec le consommateur”, dit-il, même si, avec l’augmentation “du prix du bifteck”, l’engouement observé pendant le Covid s’est un peu calmé.La foule du Salon, qui s’ouvre le 22 février, ne lui fait pas peur mais il est plus sceptique sur le défilé des politiques: “on nous a fait des promesses il y a plus d’un an, aujourd’hui on n’en voit toujours pas la couleur”, affirme-t-il, en écho à la colère des agriculteurs depuis début 2024 et aux nombreuses mesures annoncées mais repoussées, d’abord avec la dissolution de l’Assemblée puis avec la censure.”On nous demande toujours plus d’administratif”, “j’y passe une journée par semaine”, au détriment du temps passé auprès de ses bêtes, se désole l’éleveur.

La Bourse de Paris termine en légère hausse malgré des résultats mitigés

La Bourse de Paris a terminé en légère hausse de 0,15% jeudi à l’issue d’une séance essentiellement animée par les résultats d’entreprises, avec ceux de Schneider Electric et de Carrefour au premier plan. L’indice vedette CAC 40 a avancé de 12,04 points et s’est établit à 8.122,58 points à la clôture. Mardi, l’indice avait plongé de 1,17%, “une des pires séances depuis le début de l’année, ce qui en dit long sur la bonne performance du CAC depuis le 1er janvier” (+10,05%), remarque Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France.Dans ce contexte de “surperformance des Européens sur les indices américains, il est aussi sain de reprendre son souffle”, a-t-il ajouté.Jeudi, c’est essentiellement la microéconomie qui a animé une séance marquée par le bond de Schneider Electric en séance mais qui s’est finalement un peu essoufflé à la clôture (+2,99% à 254,60 euros) et la chute de Carrefour (-8,83% à 12,50 euros), de Renault (-4,04% à 49,13 euros) et du groupe Accor (-3,46% à 46,87 euros).La performance de Schneider Electric, qui pèse plus lourd sur le CAC 40 que ces autres titres, a permis à l’indice de ne pas chuter, a expliqué M. Tueni.Le géant français des équipements électriques et automatismes industriels a été salué après avoir annoncé de nouveaux profits records en 2024, dopé par les produits et services liés à la transition énergétique et aux besoins exponentiels dans les centres de données. Le distributeur Carrefour a été sanctionné en raison d’un bénéfice net divisé par plus de deux et des prévisions “décevantes” pour 2025. Accor, sixième groupe hôtelier mondial, a publié jeudi des résultats annuels records en 2024, mais moins bien que ce que le marché attendait du groupe.Le constructeur automobile Renault a lui aussi été sanctionné pour des résultats en deçà des attentes du marché.Airbus et ADP en rougeLe géant européen Airbus (-2,27% à 165,08 euros) a affiché une année 2024 “éprouvante” marquée par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement.Le gestionnaire d’aéroports Groupe ADP a lâché 8,37% à 105,10 euros après avoir publié un bénéfice net quasiment divisé par deux et une forte hausse de la pression fiscale.Eramet bonditLe groupe minier français a bondi de 5,96% à 56,85 euros, les marchés saluant le fait que l’entreprise est restée bénéficiaire l’an dernier, malgré une année 2024 “difficile”, selon le groupe, notamment au Gabon ou en Nouvelle-Calédonie. Eramet a enregistré un bénéfice net de 14 millions d’euros, en recul de 87% sur un an.Sortie de cote pour Imerys?Le producteur de minéraux industriels Imerys a bondi de 6,48% à 29,92 euros sur le SBF120, à la faveur d’une information de Bloomberg selon laquelle son actionnaire principal, Groupe Bruxelles Lambert (GBL), envisagerait une sortie de cote pour ses titres.STMicroelectronics, le vent en poupeLe groupe français de semi-conducteurs STMicroelectronics a terminé en hausse de 5,73% à 26,38 euros, après avoir déjà bondi de près de 8% la veille, le groupe profitant toujours du relèvement de son objectif de cours par les analystes de Jefferies, de 23 à 34 euros.Depuis le 1er janvier, le titre a gagné 8,65%.

Coup d’envoi de la Fashion Week de Londres avec une ode à la mode non genrée

La Fashion Week de Londres débute jeudi soir avec la mode théâtrale du créateur “queer” Harris Reed, coup d’envoi de quatre jours de défilés dans la capitale britannique pour une édition raccourcie marquée par plusieurs absences.Le designer anglo-américain, par ailleurs directeur artistique de Nina Ricci, ouvre le bal au musée Tate Britain avec sa marque éponyme, qui se distingue par ses silhouettes spectaculaires parfois surmontées d’auréoles démesurées, créées à partir de papier peint ou de tissus d’intérieur recyclés.Le styliste de 28 ans aux longs cheveux roux, qui a créé la jupe à crinoline portée par le chanteur Harry Styles figurant en Une de Vogue en 2020, prône un “romantisme non binaire”. Il a séduit de nombreuses stars comme Lil Nas X, Adele et Beyoncé.Jusqu’à lundi soir, les podiums londoniens verront se succéder les collections automne-hiver 2025 d’Erdem, Simone Rocha, Richard Quinn, Roksanda et l’emblématique Burberry en clôture.La marque au célèbre tartan, confrontée à des difficultés, fait l’objet de rumeurs sur un départ de son directeur créatif Daniel Lee, arrivé il y a un peu plus de deux ans, et qui a tant bien que mal tenté de moderniser la maison.- JW Anderson absent -Il pourrait être remplacé, selon plusieurs médias, par l’Anglais Kim Jones, qui a quitté la tête de Dior Homme fin janvier après sept ans.Une absence fait aussi parler d’elle cette saison: celle de JW Anderson, marque du prodige nord-irlandais Jonathan Anderson, également directeur créatif de la griffe espagnole Loewe. Le nom du designer est cité comme possible recrue chez Dior.Jonathan Anderson, qui a remporté le prix du créateur de l’année 2024 aux British Fashion Awards, était également absent à la semaine de la mode masculine de Milan et à Paris, où défile habituellement Loewe, propriété de LVMH, comme Dior.Pour la première fois cette année, les jeunes stylistes sélectionnés pour rejoindre le programme NewGen du British Fashion Council (BFC), organisateur de la Fashion Week, doivent répondre à des exigences de durabilité lors de la réalisation de leur collection.Le BFC, qui finance cet incubateur, marche ainsi dans les pas de la très écolo “petite” semaine de la mode de Copenhague, qui a mis en place une politique similaire depuis 2023.L’objectif est d’étendre cette politique peu à peu à toutes les marques qui défilent à Londres.Le BFC a également annoncé en novembre qu’il interdirait l’usage de peaux d’animaux exotiques, comme le crocodile ou le serpent, dès cette édition automne-hiver 2025. Une annonce toutefois symbolique, puisqu’aucune marque de la Fashion Week londonienne n’en utilise.- “Période difficile” -Cette édition est raccourcie de près d’un jour par rapport à la Fashion Week automne-hiver 2024, en l’absence de stylistes comme Molly Goddard.Des designers comme Dilara FındıkoÄŸlu et Conner Ives, au programme de cette édition, se limitent désormais à un défilé par an, quand d’autres ont réduit la voilure à une simple présentation ou un dîner.La directrice du BFC, Caroline Rush, reconnaît que la période est “particulièrement difficile” pour les marques britanniques, qui ont subi le contrecoup de la pandémie, du Brexit et de la fermeture en 2024 du site de vente en ligne spécialisé dans le luxe Matchesfashion.”Nous travaillons étroitement avec ces entreprises pour les aider à traverser” cette période, a-t-elle déclaré à l’AFP, soulignant l’importance pour les marques de la Fashion Week, où se pressent influenceurs, journalistes et acheteurs du monde entier.”A Londres en particulier, nous avons tellement de petites entreprises indépendantes, elles ont besoin de cette plateforme pour toucher une audience mondiale”, explique Caroline Rush qui quittera le poste qu’elle occupe depuis seize ans dans quelques mois, pour être remplacée par Laura Weir, directrice créative du grand magasin britannique Selfridges.Si la rédactrice en chef du Vogue britannique, Chioma Nnadi, s’est inquiétée en novembre du retour de la maigreur chez les mannequins, en liant cette tendance à la popularité des traitements anti-obésité, Caroline Rush estime que la Fashion Week londonienne est relativement épargnée. “Avec tous les jeunes designers que nous avons ici, Londres a toujours repoussé les limites du point de vue de la diversité (des mannequins) et même du handicap, et je pense que cette diversité et cette inclusivité sur les podiums vont rester”, estime-t-elle. 

Les Bourses européennes reprennent leur souffle

Les Bourses européennes, à des niveaux records depuis plusieurs séances, ont repris leur souffle jeudi, digérant une série de résultats d’entreprises jugés mitigés.La Bourse de Paris a tout juste grappillé 0,15%, tandis que Londres a reculé de 0,57%, Francfort de 0,53%.