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Le sommet du G20 s’ouvre en Afrique du Sud, sans Trump

L’Ukraine et le climat devraient s’inviter au sommet des grandes économies du G20 qui s’ouvre samedi à Johannesburg, en l’absence de Donald Trump.Le président des Etats-Unis boycotte le sommet, organisé pour la première fois en Afrique, mais son plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine s’est déjà imposé dans les débats en Afrique du Sud. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé que les dirigeants européens présents à Johannesburg se réuniraient samedi pour en discuter en marge du G20.Les discussions prévues dans l’après-midi sur le climat seront également suivies de près, à l’heure où les négociations climatiques de la COP30 au Brésil semblent dans l’impasse. Vendredi, au dernier jour officiel de la rencontre à Belém en Amazonie, les discussions ont achoppé sur la question d’une éventuelle feuille de route pour sortir des énergies fossiles, et l’UE n’excluait pas que cette COP30 se termine sans accord. – Quel résultat? -Le G20 regroupe 19 pays plus l’Union européenne et l’Union africaine, et représente 85% du PIB mondial et environ deux tiers de la population.Le sommet de Johannesburg s’annonce symbolique: organisé pour la première fois en Afrique, il marque aussi la fin d’un cycle de présidences du G20 par des pays du “Sud global”, après l’Indonésie (2022), l’Inde (2023) et le Brésil (2024).Mais le gouvernement sud-africain est pris pour cible par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.Pour sa présidence du G20 cette année, Pretoria a affiché parmi ses priorités la création d’un panel international sur les inégalités économiques, à l’image du Giec pour le climat. L’allègement de la dette, les minerais de la transition énergétique, en abondance sur le continent, ou encore l’intelligence artificielle sont aussi au programme du sommet prévu jusqu’à dimanche.Le président sud-africain Cyril Ramaphosa arrivera-t-il à faire adopter une déclaration commune des dirigeants présents, et avec quelle ambition?”Nous espérons faire adopter la déclaration des dirigeants, qui fixera un programme nouveau et durable pour le monde, en particulier le G20″, a-t-il réaffirmé vendredi. Les Etats-Unis se sont opposés à la diffusion d’un communiqué final du G20, invoquant leur absence à un sommet dont “les priorités vont à l’encontre” des vues politiques de Washington.Un projet de déclaration a cependant été finalisé et sera transmis aux dirigeants, ont indiqué à l’AFP une source diplomatique et une source gouvernementale sud-africaine. L’intitulé habituel du document – “Déclaration des dirigeants du G20″ – a été modifié, ont ajouté ces deux sources, qui n’en ont pas divulgué le contenu.- Multilatéralisme -Les Sud-Africains se sont présentés tout au long de leur présidence en ardents défenseurs du multilatéralisme, dont le G20 est l’un des instruments.”Le multilatéralisme est notre meilleure, peut-être notre seule défense contre les bouleversements, la violence et le chaos. Et l’Afrique du Sud a mis le multilatéralisme en pratique”, a appuyé depuis Johannesburg le président du Conseil européen Antonio Costa.Donald Trump, lui, poursuit à marche forcée son offensive protectionniste et a sorti ces derniers mois les Etats-Unis de plusieurs instances internationales. Il a notamment initié le second retrait américain de l’accord de Paris sur le climat et n’a envoyé aucune délégation officielle à la COP30 au Brésil.Les Etats-Unis doivent malgré tout prendre le relais de la présidence tournante du G20 après l’Afrique du Sud. L’administration Trump a annoncé son intention de resserrer le sommet aux questions de coopération économique.

L’Assemblée rejette à la quasi-unanimité le budget de l’Etat

Fait inédit dans la Ve République: la quasi totalité de l’Assemblée a rejeté dans la nuit de vendredi à samedi le budget de l’Etat, un vote sans surprise mais qui augure mal de son adoption avant la fin de l’année.Après 125 heures de débats parfois houleux sur la fiscalité du patrimoine, ou celle des grandes entreprises, 404 députés ont rejeté la partie “recettes” du texte (un pour, 84 abstentions), emportant ainsi l’ensemble du projet de loi, sans même étudier la partie “dépenses”.Les groupes de gauche et le RN ont voté contre, ceux du camp gouvernemental se sont divisés entre votes contre et abstentions. Seul à voter pour, le député du groupe centriste Liot Harold Huwart.L’Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l’État, de manière inédite sous la Ve République. Mais c’est une première qu’il le soit avec une telle ampleur.- “Travail utile” -Si elle a vu dans le “plus long débat budgétaire” de la Ve République, un “travail utile”, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi déploré un “certain nombre de mesures inconstitutionnelles, irréalistes ou inapplicables”.Sur X, elle a dénoncé l'”attitude cynique” des “extrêmes”, se disant cependant “convaincue” de la possibilité d’un compromis. Le camp gouvernemental a largement invoqué les mesures votées par les oppositions – “des horreurs économiques”, selon Paul Midy (Renaissance) – pour justifier son absence de soutien au texte de l’exécutif. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a lui pointé vendredi des “coups tactiques des extrêmes qui rendent la copie insincère”.Dans le viseur du camp gouvernemental, plusieurs hausses d’impôts, dont un “impôt universel” sur les multinationales censé rapporter 26 milliards d’euros, une hausse de taxe sur les rachats d’action, ou une contribution sur les dividendes.Avec elles, le déficit passerait à “4,1%” du PIB (contre un objectif à 4,7% dans le texte initial), sans elles il serait de “5,3%”, a estimé Amélie de Montchalin, les jugeant “fragiles”.Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a rejeté l’argument, estimant que le texte initial “présenté par un gouvernement comme s’il était majoritaire”, était condamné à “déplai(re) à tout le monde”. “Ce texte n’est le texte de personne en totalité, mais chacun doit prendre une part”, a rétorqué le président du groupe MoDem Marc Fesneau.Jean-Philippe Tanguy (RN) n’y a vu qu’une “diversion”, estimant que le gouvernement fera passer son texte initial, par ordonnances ou par un 49.3.- “Le compte n’y est pas” -Le PS, qui a accepté de ne pas censurer le Premier ministre en échange de la suspension de la réforme des retraites et d’un abandon du 49.3, espérait que les débats permettent d’arracher une mesure de justice fiscale, “taxe Zucman” ou succédané.Des propositions rejetées. Et la taxe sur les holdings proposée par le gouvernement a même été édulcorée à l’initiative de la droite. Au coeur de la nuit, les socialistes avaient obtenu le vote d’un Impôt sur la fortune improductive, à l’écriture bancale.Les députés ont aussi adopté une hausse de deux milliards d’euros de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, un doublement de la taxe sur les géants du numérique, ou encore le plafonnement de certaines niches fiscales comme le pacte Dutreil.Mais “le compte n’y est pas”, a lancé Boris Vallaud (PS), estimant les “recettes” insuffisantes pour “effacer” des économies irritantes sur les politiques publiques. Et le chef des députés socialistes de dénoncer “l’intransigeance d’une partie du bloc central” et d’appeler Sébastien Lecornu à “interroger l’autorité qui est la sienne” sur ses troupes.Le PS continuera toutefois à “chercher le compromis”, a-t-il assuré.Le budget va désormais être examiné par le Sénat, qui devrait en débattre dans l’hémicycle dès jeudi, en repartant du projet initial du gouvernement.Son adoption avant la fin de l’année apparaît comme une gageure, en terme de délais comme en terme de majorité pour le voter, mais le gouvernement espère : “il faut que cela fonctionne”, a martelé le Premier ministre.Le rapporteur général du budget Philippe Juvin (LR) suggère lui au gouvernement de recourir finalement à l’article 49.3 de la Constitution, pour faire passer un budget avant le 31 décembre. Le pari étant qu’il serait plus facile pour le PS de ne pas censurer le gouvernement que de voter pour un budget, traditionnel marqueur de l’appartenance à une majorité.Le gouvernement peut aussi faire adopter une “loi spéciale” pour percevoir les impôts existants, avant de reprendre les débats budgétaires en début d’année.Un scénario privilégié par plusieurs cadres du camp gouvernemental, mais M. Lecornu a estimé que ce n’était “pas la solution”. Le gouvernement écarte aussi a priori le scénario des ordonnances.

Wall Street termine en hausse, espère une nouvelle baisse de taux de la Fed

La Bourse de New York a clôturé en hausse vendredi, poussée par les commentaires d’un responsable de la banque centrale américaine (Fed), qui laissent espérer les investisseurs quant à une nouvelle baisse de ses taux cette année.Le Dow Jones a pris 1,08%, l’indice Nasdaq 0,88% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,98%. Sur la semaine, les principaux indices de la place américaine restent toutefois en recul, d’environ 2%.Vendredi, avant l’ouverture de la place américaine, le président de la Fed de New York John Williams a déclaré “continue(r) de voir de la marge pour un nouvel ajustement à court terme” des taux directeurs.A moins de trois semaines de la dernière réunion de la Réserve fédérale de l’année, sa déclaration a immédiatement fait réagir les investisseurs, qui ont conclu que la balance penchait à nouveau vers une détente monétaire en décembre.Désormais, une nette majorité d’investisseurs parient sur une baisse de taux en décembre, contre une minorité un jour plus tôt, selon l’outil de veille CME FedWatch.”Cela a certainement été un facteur important dans le rebond d’aujourd’hui”, commente auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, notant “une certaine sensibilité autour des taux”.L’indice Russell 2000, qui réunit 2.000 PME, a avancé de 2,80%. Petites et moyennes entreprises sont traditionnellement soutenues par un environnement de taux plus bas et une conjoncture économique positive.Reste que “le fait que nous n’allions pas obtenir certaines données clés ne facilite pas la tâche” des membres de la Fed.Le CPI, mesure phare d’inflation aux Etats-Unis, d’octobre et le rapport sur l’emploi pour le même mois ne seront jamais publiés en raison de la longue paralysie budgétaire qu’a connue le pays.Ces mêmes données pour le mois de novembre ne seront connues qu’après la réunion de décembre de la Réserve fédérale.Pour Angelo Kourkafas, “la tendance restera à la baisse des taux jusqu’en 2026, de manière progressive et lente”.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait à 4,06% vers 21H25 GMT, contre 4,08% la veille en clôture.En parallèle, les investisseurs semblent avoir modéré leurs craintes quant à la possibilité d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA).”Une partie de ce scepticisme pourrait persister, les investisseurs commençant à se demander un peu plus si l’IA peut générer des profits suffisants pour justifier toutes ces dépenses importantes”, anticipe M. Kourkafas.Selon lui, l’enthousiasme “n’est pas terminé” même si “les valorisations ont probablement atteint leur plafond”.Côté entreprises, les valeurs associées au secteur des cryptoactifs ont plutôt résisté au recul du bitcoin, à l’image des plateformes d’échange Coinbase (+0,94%) et Robinhood (+1,03%).Le groupe de prêt-à-porter Gap (+8,24% à 24,96 dollars) a bondi, porté par des ventes en hausse lors du troisième trimestre, notamment grâce à une campagne publicitaire virale avec le groupe de musique Katseye.

Le gouvernement américain demande le démantèlement de l’activité publicité de Google

Le gouvernement américain a demandé vendredi à un juge fédéral d’ordonner le démantèlement de l’activité publicité en ligne de Google, estimant qu’il n’est pas possible de croire aux engagements d’évolutions annoncés par le géant du numérique.Les représentants du gouvernement ont fait cette demande en conclusion de leur plaidoirie dans le procès sur les outils de publicité en ligne développés par Google et utilisés par les éditeurs de sites internet pour vendre des espaces publicitaires.Le département de la Justice, ainsi que plusieurs Etats américains, reprochent à Google de créer des situations de monopole sur le marché de la publicité en ligne, en agissant de “manière illégale et évoluant sans arrêt depuis une décennie”.Selon eux, le groupe contrôle plusieurs aspects essentiels de ce marché, en particulier les plateformes où les sites peuvent vendre leurs espaces publicitaire et celle où les transactions sont réalisées, ayant ainsi la main sur une immense demande publicitaire.La décision du juge devrait être connue dans les prochains mois.D’après des documents internes, Google se compare ainsi à Goldman Sachs ou Citibanks possédant Wall Street.”Nous devons régler le problème et nous estimons que la meilleure solution est de démanteler le monopole de Google, ce qui créera un nouveau concurrent”, a justifié sur X la procureure adjoint en charge du dossier, Gail Slater.Google estime pour sa part qu’une telle proposition serait un abus de pouvoir de la part du gouvernement qui déstabiliserait le marché, assurant que ses outils apportent efficacité et innovation, et que séparer les différentes activités est techniquement impossible.Selon Laurel Kilgour, analyste pour le American Economic Liberties Project présente à l’audience, le juge a exprimé ses inquiétudes sur le fait qu’une procédure d’appel puisse inverser sa décision dans plusieurs années.Cette audience était la conséquence d’une décision d’un autre juge fédéral cette année qui avait conclu que Google avait volontairement créé les conditions d’un monopole sur ces outils du marché publicitaire.Il s’agit désormais de trouver les solutions les plus efficaces pour y remédier, le démantèlement étant le choix le plus extrême.Il s’agit du deuxième procès anti-monopole visant le groupe californien cette année.En septembre, un juge avait rejeté une demande similaire du ministère de la Justice, concernant cette fois l’activité de recherche en ligne, que le gouvernement souhaitait être séparée du reste du groupe.Des procédures qui entrent dans le cadre d’une offensive plus large de la part du gouvernement pour tenter de remettre de la concurrence dans le secteur numérique, sans grand résultat jusqu’ici.

Ubisoft finalise son accord avec Tencent et rassure la Bourse

Après une semaine de suspension, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a comme prévu repris vendredi sa cotation à la bourse de Paris, rassurée par ses résultats semestriels, le groupe annonçant après la clôture avoir finalisé l’entrée du géant chinois de la tech Tencent au capital d’une filiale.”Je suis très heureux d’annoncer la finalisation de notre partenariat stratégique avec Tencent, qui devient désormais actionnaire minoritaire de notre nouvelle filiale, Vantage Studios” s’est félicité vendredi soir le PDG de l’entreprise Yves Guillemot dans un communiqué.Valorisée à 3,8 milliards d’euros, cette nouvelle filiale regroupant les trois sagas phares d’Ubisoft (“Assassin’s Creed”, “Far Cry” et “Rainbow Siw”) est désormais détenue à hauteur de 26,32% par le groupe chinois, qui comme prévu injecte en échange 1,16 milliard d’euros.Vantage Studios “demeure exclusivement contrôlé et consolidé par Ubisoft”, indique l’éditeur, et la transaction est assortie de plusieurs conditions: l’entreprise française s’engage notamment à “conserver la majorité du capital social et des droits de vote” de sa filiale pendant deux ans, et Tencent ne pourra pas monter ou baisser sa participation pendant cinq ans, à moins que son partenaire ne perde sa majorité.Cette transaction permettra de désendetter le groupe, “tout en offrant une flexibilité financière accrue pour accompagner sa transformation”, selon l’entreprise.- Nouvelle organisation -Elle a ainsi l’objectif d'”accélérer la croissance des trois plus grandes franchises d’Ubisoft” pour “générer des revenus annuels de plus d’un milliard d’euros”.Basée en France, cette nouvelle filiale, co-dirigée par Christophe Derennes et Charlie Guillemot, fils d’Yves, s’inscrit dans une réorganisation plus large d’Ubisoft en “maisons créatives”, dont les détails seront dévoilés en janvier.Plus tôt dans la journée, Ubisoft avait présenté ses résultats du premier semestre de son exercice décalé 2025-2026, après une semaine de suspension à la bourse de Paris, demandée en annonçant le report de cette publication, alors que l’action avait plongé de près de 50% depuis le début de l’année.Lors d’une conférence téléphonique vendredi, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés, ce qui explique le report, annoncé à la dernière minute et sans explication. Ce report avait provoqué une vague d’incertitude et de rumeurs autour du géant français des jeux vidéo, qui compte dans son catalogue des jeux majeurs comme “Assassin’s Creed”, “Far Cry” ou “Just Dance”.S’il s’agit bien d’un problème de conformité “mineur” selon Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché chez eToro, ce report “ne fait pas très sérieux”, d’autant qu’il a “créé une incertitude sur les marchés”, estime-t-il.- “Dynamique positive” -La bourse de Paris a accueilli favorablement le retour sur les marchés d’Ubisoft, qui présente des résultats financiers en nette amélioration sur le semestre. Le cours de l’éditeur français a ainsi fini vendredi en hausse de 3,87%, à 7,03 euros.Sur les six premiers mois de son exercice 2025-2026 décalé, l’éditeur a annoncé avoir enregistré un “net bookings” (“réservations nettes”, soit les ventes hors revenus différés, son indicateur de référence) “supérieur à ses prévisions”, à 772,4 millions d’euros, en hausse de 22,6% à taux de change constants.Il explique cette performance “par des partenariats plus solides qu’attendu” ainsi que par “la contribution significative des séries TV en prises de vues réelles et d’animation”.Le groupe s’est notamment félicité de la “dynamique positive” autour de sa franchise phare “Assassin’s Creed”, indiquant qu’elle avait “dépassé” ses attentes.Ubisoft maintient ses objectifs financiers pour l’année, avec des revenus stables sur un an et un résultat opérationnel proche de l’équilibre.Dans un contexte mondial de crise de croissance pour tout le secteur du jeu vidéo, Ubisoft a enchaîné plusieurs revers ces dernières années, avec des lancements de jeux en demi-teinte et l’arrêt précoce de son jeu de tir en ligne “XDefiant”.Depuis 2023, l’éditeur français poursuit un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné la fermeture de plusieurs studios à l’étranger et le départ de plus de 3.000 salariés.Le groupe, qui comptait fin septembre 17.097 employés, a enclenché en octobre “un programme de départs volontaires ciblé” et “un projet de restructuration” dans ses studios du nord de l’Europe, notamment en Suède et en Finlande.

LVMH renfloue Le Parisien/Aujourd’hui en France à hauteur de 150 millions d’euros

Le géant français du luxe LVMH, piloté par le milliardaire Bernard Arnault, a validé vendredi le renflouement du Parisien/Aujourd’hui en France, dont il est propriétaire, à hauteur de 150 millions d’euros, donnant un peu d’air au journal, objet de rumeurs de future vente.Cette recapitalisation “répond au respect de nos obligations légales” et “garantit de ce fait la stabilité de notre activité, essentielle à la mission d’information accomplie chaque jour avec rigueur par notre rédaction”, a fait valoir la direction du groupe Les Echos-Le Parisien, dont fait partie le quotidien, dans une déclaration transmise à l’AFP.Dans un message interne consulté par l’AFP, le PDG du groupe Pierre Louette et la directrice générale par intérim Anne-Violette Revel de Lambert ont précisé que la recapitalisation interviendrait “d’ici la fin du mois de novembre” via Ufipar, holding contrôlée par LVMH.Cette opération, qui “permettra de combler (les) pertes passées et de reconstituer (les) capitaux” propres, “traduit le soutien constant de l’actionnaire envers Le Parisien”, se félicitent les deux dirigeants. LVMH avait déjà renfloué en 2018 son groupe de médias Les Echos-Le Parisien à hauteur de 83 millions d’euros, puis Le Parisien/Aujourd’hui en France pour 65 millions d’euros en 2022.Alors que le quotidien fait l’objet de rumeurs de vente depuis plusieurs mois, cette recapitalisation était très attendue, notamment par les salariés, compte tenu des pertes du journal, qui ont atteint quelque 30 millions d’euros en 2024.- “Nouveaux efforts” -Mais “on nous promet derrière une restructuration, donc de nouveaux efforts”, avait déclaré début novembre à l’AFP Aymeric Renou, délégué syndical SNJ (Syndicat national des journalistes) du journal.Le Parisien/Aujourd’hui en France, dans le giron de LVMH depuis 2015, vient de connaître un plan de réorganisation pour accélérer la transition numérique, avec la suppression de près de 40 postes. Cela “menace la qualité éditoriale”, avaient estimé les salariés, actuellement au nombre de 390 équivalents temps plein, dont 349 journalistes.  Dans une motion adoptée mardi en assemblée générale, les salariés ont exigé que la direction “garantisse que les services soient correctement dimensionnés, avec des conditions de travail acceptables”.Ils ont aussi rappelé leur attachement “au maintien d’un titre de presse d’information nationale et locale composé de journalistes indépendants”, à l’approche de “l’échéance cruciale des élections municipales”.Le 15 octobre, LVMH avait déjà demandé à M. Louette de présenter un plan stratégique pour ramener le titre à l’équilibre, selon le compte-rendu d’un participant à une réunion du comité de groupe du géant du luxe.La direction de LVMH avait assuré que l’option d’une vente n’était pas à l’ordre du jour mais ne pouvait être exclue s’il n’y avait pas de consensus sur la mise en place de ce plan de réduction des pertes, selon le même document.Depuis septembre, les journalistes du quotidien s’inquiètent d’un éventuel projet de vente au milliardaire conservateur Vincent Bolloré.Malgré la recapitalisation, cette option “ne semble pas écartée” et “nous restons dans l’attente d’une déclaration ferme de Bernard Arnault” à ce sujet, a déclaré à l’AFP un membre de la rédaction sous couvert d’anonymat.Lors du comité de groupe du 15 octobre, LVMH avait assuré que la vente restait une rumeur, affirmant qu’il n’y avait pas de processus en cours, selon le compte-rendu.Deux journées de grève avaient eu lieu fin septembre, pour s’opposer à une éventuelle vente du journal au groupe Bolloré et exiger l’embauche de 17 CDI pour combler des départs. Le Parisien/Aujourd’hui en France est le 3e quotidien le plus diffusé en France en cumulant son édition nationale et son édition régionale, avec 260.000 exemplaires vendus par jour, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM).

Location-gérance: la stratégie de Carrefour confortée par la justice

Carrefour va continuer à transférer des magasins en location-gérance après avoir gagné en justice vendredi contre la CFDT, pour qui cette stratégie s’apparente à un “plan social déguisé”.Vent debout contre un “modèle socialement dangereux”, la fédération des services CFDT, qui avait attaqué le géant de la distribution en mars 2024, a annoncé qu’elle ferait appel.Le syndicat, qui réclamait 23 millions d’euros d’indemnisation pour les salariés, selon lui lésés, et l’arrêt des transferts en location-gérance, a été débouté vendredi de l’ensemble de ses demandes, selon le jugement consulté par l’AFP. D’après le tribunal judiciaire d’Evry, duquel dépend le siège de Carrefour à Massy (Essonne), la CFDT n’a pas démontré “de manière suffisamment probante l’existence d’un abus de droit à la liberté d’entreprendre du groupe Carrefour”.”Nous contestons cette appréciation des faits”, a répondu le syndicat dans un communiqué. “Bien évidemment, on aurait préféré gagner, mais ce n’est qu’une première instance”, a déclaré à l’AFP Erwanig Le Roux, délégué CFDT du groupe Carrefour. – “Risques psychosociaux” -Depuis l’arrivée à sa tête d’Alexandre Bompard, en 2017, Carrefour fait évoluer son modèle vers de plus en plus de magasins en franchise et location-gérance – variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.Le groupe peut ainsi conserver sa part de marché commerciale et sortir de ses comptes des magasins déficitaires, tout en léguant certains coûts, comme les salaires, à un commerçant indépendant.Les salariés concernés gardent eux leur tenue aux couleurs de Carrefour, mais perdent certains avantages sociaux, passé un délai de 15 mois durant lequel peut être négocié un accord de substitution. Depuis 2018, 344 supermarchés et hypermarchés sont ainsi passés en location-gérance, concernant plus de 27.000 salariés, selon la CFDT.De son côté, le groupe Carrefour fait valoir que ce modèle a permis de sauver des magasins et des emplois dans un contexte fortement concurrentiel, comme l’avait dit en mai Alexandre Bompard.Dans son jugement, le tribunal a souligné “l’existence de négociations qui ont précédé puis accompagné ces passages en location-gérance et en franchise”. Il a également estimé que le lien, dénoncé par la CFDT, entre ces changements et “la dégradation de conditions de travail ou le développement de risques psychosociaux”, n’était pas démontré “de manière circonstanciée et objective”.- “Souffrance” -“Les entreprises en location-gérance et en franchise présentent une dépendance économique manifeste à l’égard du groupe Carrefour”, a redit la CFDT dans son communiqué.”Les conditions de travail y sont fortement dégradées, comme en atteste la mise en demeure toute récente de l’inspection du travail visant le magasin d’Etampes” (Essonne), a-t-elle insisté.De son côté, Carrefour a salué une décision judiciaire confirmant “la légalité du recours à la location-gérance et à la franchise, aussi bien dans son principe que dans ses modalités”.”Les passages en location-gérance et en franchise pourront se poursuivre en 2026″, s’est félicité le groupe.Cette année, 15 hypermarchés et 24 supermarchés sont passés en location-gérance, a rappelé Erwanig Le Roux, anticipant un “périmètre” similaire pour l’an prochain. La “souffrance” toujours rapportée par des salariés passés sous ce modèle “nécessite qu’on continue le combat”, a-t-il insisté. Si le jugement a de quoi soulager Carrefour, le litige avec la CFDT n’est pas son seul souci. L’Association des franchisés Carrefour (AFC), qui dit représenter 260 magasins, l’a assigné fin 2023 devant le tribunal de commerce de Rennes, dénonçant une relation commerciale déséquilibrée. Avec le soutien du ministère de l’Economie, qui a préconisé d’infliger à Carrefour une amende de 200 millions d’euros.Pour rassurer les marchés sur la stabilité de son actionnariat, le groupe vient d’annoncer l’entrée à son capital, à hauteur de 4%, de la famille Saadé, propriétaire de l’armateur marseillais CMA CGM et devenue son deuxième actionnaire. 

La Bourse de Paris termine sans élan

La Bourse de Paris a terminé à l’équilibre vendredi, au terme d’une semaine marquée par les craintes d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA) sur les marchés.Le CAC 40 est resté stable (+0,02%), en hausse de 1,58 point, à 7.982,65 points. La veille, il avait terminé en légère hausse de 0,34%, à 7.981,07 points.Sur une semaine, l’indice vedette parisien a cédé 2,29%.Il a été freiné par les craintes croissantes des investisseurs d’une bulle financière autour du secteur de l’intelligence artificielle, qui portait pourtant les Bourses mondiales depuis plusieurs mois.Après avoir salué les résultats du géant des puces spécialisées Nvidia mercredi, les investisseurs ont finalement été rattrapés par leurs craintes que les dépenses massives pour développer cette technologie et que les valorisations des géants de la tech ne soient trop élevées.”La question centrale est désormais savoir si et à quel point l’IA va avoir des effets positifs sur la productivité des entreprises”, explique à l’AFP Charlotte de Montpellier, économiste senior à ING. Les acteurs du marché ont en revanche pu apprécier les propos d’un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a estimé vendredi qu’il y avait “de la marge” pour une nouvelle baisse des taux directeurs à court terme.”Je continue de voir de la marge pour un nouvel ajustement à court terme” des taux directeurs, en décembre, a déclaré le président de la Fed de New York John Williams, en déplacement au Chili.Cette prise de parole est de bon aloi pour les investisseurs, car la probabilité d’une baisse des taux lors de la prochaine réunion de l’institution s’était considérablement réduite ces dernières semaines, sur fond d’inflation persistante aux États-Unis.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt français à échéance dix ans a atteint 3,47%, contre 3,49% la veille en clôture. La défense à la peineLes titres de la défense européenne ont reculé nettement après l’annonce du plan américain pour la paix en Ukraine, qui prévoit notamment que Kiev cède les régions de Donetsk et Lougansk dans l’est du pays à Moscou et que l’Ukraine renonce à adhérer à l’Otan.Or, la hausse des valeurs de la défense en Europe depuis plusieurs mois se base sur l’hypothèse d’une poursuite de ce conflit, qui pousse les pays européens à investir massivement dans leur armement.A Paris, Thales a cédé 3,77% à 226,90 euros et Dassault Aviation 3,06% à 265,80 euros.Ubisoft de retourL’éditeur français de jeux vidéo Ubisoft, dont la cotation a été suspendue pendant une semaine en raison d’un report de ses résultats semestriels, a pris 3,87% à 7,03 euros.Lors d’une conférence téléphonique, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d’un partenariat sur l’année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés.

Budgets: Lecornu veut parvenir à un compromis, exclut à ce stade une loi spéciale

Le camp gouvernemental reste déterminé à parvenir à un compromis sur les budgets et à éviter le vote d’ici à la fin de l’année d’une loi spéciale destinée à assurer la continuité des finances publiques, a fait savoir vendredi Matignon.”Tous les participants veulent parvenir à un compromis”, a fait savoir l’entourage du Premier ministre Sébastien Lecornu à l’issue d’une réunion des groupes parlementaires soutenant le gouvernement, et des ministres chargés des budgets de l’Etat (PLF) et de la Sécurité sociale (PLFSS).”Il faut que cela fonctionne. Il faut parvenir à sortir des coups tactiques des extrêmes qui rendent la copie insincère”, a-t-on ajouté à quelques heures d’un rejet probable du projet de budget de l’Etat en première lecture à l’Assemblée.Toujours en cours d’examen, ce projet de budget de l’État pour 2026 risque de ne pas pouvoir être soumis à un vote définitif avant Noël, en raison d’un calendrier surchargé et de désaccords persistants.Vendredi après-midi les députés ont commencé à débattre du financement des collectivités locales, entrevoyant à peine le bout de la première partie du texte, consacré aux “recettes”. Ne convenant à personne, elle sera presque assurément rejetée, emportant ainsi tout le texte dont la partie “dépenses”, sans qu’elle soit examinée. Le vote est attendu dans la nuit ou samedi. L’ensemble du texte initial serait envoyé au Sénat, qui devrait s’en saisir le 27 novembre dans l’hémicycle.Une source gouvernementale suggère de regarder les “explications de vote” à l’Assemblée, anticipant “plusieurs nuances de +non+” entre “+je censure, c’est la destitution ou rien+ et +je vote contre mais je considère telle ou telle mesure+”.A la première lecture “les députés se comptent”, mais la deuxième lecture “sera le juge de paix et l’heure des compromis”, ajoute cette source, qui espère une adoption du PLFSS pour envoyer “un signal positif” sur les débats concernant le PLF.- Rendez-vous “précipité” -A la “mi-temps du processus budgétaire”, la réunion à Matignon qui a duré près de deux heures visait, selon l’entourage du Premier ministre, à “articuler le travail entre les députés et les sénateurs” et à “préparer les nouvelles et prochaines lectures”.Mais le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez n’était pas présent ni représenté. Son homologue au Sénat Mathieu Darnaud était représenté par Frédérique Puissat.Le rendez-vous a été “précipité, on a bien compris que ça allait finir en loi spéciale”, résume un cadre du socle, qui a séché le déjeuner rue de Varenne.La veille, le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait annoncé que le gouvernement présenterait un projet de loi spéciale si les parlementaires ne parvenaient pas à terminer l’examen des budgets “avant le 31 décembre”.La loi spéciale, qui permet à l’Etat de continuer à percevoir les impôts existants, accompagnée d’un décret gelant les dépenses, a été utilisée fin 2024 après la chute du gouvernement de Michel Barnier.Ce qui écarte le scénario d’un recours à des ordonnances pour faire passer le budget. Sébastien Lecornu “ne (le) souhaite pas”, a déclaré le ministre à propos de ces textes qui permettent au gouvernement d’adopter des mesures sans passer par la procédure législative ordinaire.La présentation d’un projet de loi spéciale, qui doit survenir en théorie avant le 19 décembre, entraînerait la reprise des débats pour un véritable budget “au début de l’année prochaine”, avait précisé M. Panifous, dans des propos lors d’une conférence des présidents du Sénat et confirmés par son entourage.Un autre scénario, mis en avant par le rapporteur général du budget Philippe Juvin dans une interview au Figaro, serait que le gouvernement revienne sur sa décision de ne pas utiliser l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, et tente de faire passer avant la fin de l’année son budget par ce moyen, en escomptant la non-censure du PS. Quant au budget de la Sécurité sociale, il est en cours de profonde réécriture au Sénat. La chambre haute, dominée par la droite, continuait vendredi de remanier la copie, rejetant les concessions du gouvernement au PS.bur-parl-are/hr/bow