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Des Canadiens déstabilisés par la volte-face commerciale de Trump

“Sérieusement qui fait ça?”: la décision abrupte de Donald Trump de rompre les négociations commerciales avec le Canada a déstabilisé des travailleurs canadiens vendredi, amplifiant leurs inquiétudes face à l’avenir. “On ne sait tout simplement plus ce qui va arriver d’un jour à l’autre, d’une semaine à l’autre. Il y a tellement d’incertitude”, se plaint John D’Agnolo, leader d’un syndicat de travailleurs automobiles à Windsor, en Ontario (centre).Le Canada a été particulièrement touché par les droits de douane de Donald Trump, en raison de la forte intégration de l’industrie automobile nord-américaine et de l’importance des exportations d’aluminium et d’acier canadiens vers les Etats-Unis.Depuis le début de la guerre commerciale, les travailleurs de l’Ontario, province centrale où se concentre la filière automobile du pays, suivent de près l’actualité, dans l’attente d’une percée dans les négociations.La décision soudaine de Donald Trump de rompre les discussions commerciales, malgré une réunion apparemment cordiale avec son homologue canadien Mark Carney ce mois-ci, est un nouveau coup dur.Le président américain a accusé jeudi les autorités canadiennes de déformer les propos de l’ancien président républicain Ronald Reagan pour faire campagne contre la hausse des droits de douane entre les deux pays. “Ça l’a énervé (Trump), donc il fait une crise de colère et dit: +On ne va pas parler maintenant.+ Sérieusement, qui fait ça?” ajoute John D’Agnolo.- “Epuisés” -Avant ce dernier soubresaut, M. Carney a à de maintes reprises averti qu’un accord supprimant tous les droits de douane sur l’automobile était peu probable, vu la volonté du président américain de rapatrier la fabrication de voitures.Mais les perspectives étaient plus prometteuses pour les métaux.À Hamilton, la “ville de l’acier”, les travailleurs ont dû faire face à des années de vache maigre, alors que le marché mondial des métaux était inondé de produits étrangers moins chers.Une relation stable avec les États-Unis pourrait être bénéfique à l’avenir, mais Ron Wells, un leader syndical à Hamilton, n’y croit plus.”On ne peut pas compter sur eux (les États-Unis) en tant que partenaire commercial, parce que leurs dirigeants ne prennent pas toujours des décisions rationnelles”, explique-t-il. Mark Carney, cherchant à désamorcer les tensions, s’est dit prêt vendredi à reprendre les négociations dès que “les Américains sont prêts”.Il a toutefois répété que la relation entre les deux pays avait été fondamentalement changée et qu’Ottawa devait s’ouvrir à de nouveaux partenaires, avant d’embarquer dans l’avion pour des sommets en Asie.M. Wells soutient les propos du Premier ministre. Selon lui, “le Canada doit être indépendant des États-Unis en ce qui concerne le commerce”.Laura Stephenson, politologue à l’Université Western, croit que l’accès de colère de Trump laissera les Canadiens encore plus “épuisés”, mais pourrait les convaincre de “se rallier davantage à ce que le Premier ministre essaie de faire”.Pour Steven Polevoy, résident de Toronto, ce dernier coup d’éclat reflète l’indifférence du président américain pour ses voisins du Nord.”Il n’a aucune relation avec nous, il ne veut pas de relation avec nous”, dit-il à l’AFP.

Triple record à Wall Street après l’inflation américaine

La Bourse de New York a terminé sur de nouveaux sommets vendredi, traversée par un vent d’optimisme après l’annonce d’une inflation moins forte que prévu en septembre qui vient confirmer les attentes de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).Les trois indices vedettes de Wall Street ont atteint des nouveaux records: le Dow Jones a gagné 1,01% à 47.207,12 points, le Nasdaq a pris 1,15% à 23.204,87 points et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,79% à 6.791,69 points.Les chiffres de l’inflation publiés avant l’ouverture “ouvrent la voie à une réduction des taux de la Fed en octobre, qui devrait être suivie par d’autres baisses”, a commenté auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, neuf jours après la date initialement prévue, la progression de l’indice CPI a continué à s’accélérer en septembre dans la première économie mondiale, à 3% sur un an, contre 2,9% un mois plus tôt.Les analystes tablaient sur une hausse un peu plus forte, à 3,1%.”Bien que les effets des droits de douane sur les prix continuent d’être évidents, ils sont moins graves que ce que l’on craignait auparavant”, note Bernd Weidensteiner, de Commerzbank.M. Kourkafas fait état de “plusieurs bonnes nouvelles” dans le rapport, notamment du côté des prix des biens de consommation et de l’immobilier.Ces données viennent conforter les attentes des investisseurs, qui s’attendent à une baisse d’un demi-point d’ici à la fin de l’année, selon l’outil de veille CME Fed Watch.Des taux moins élevés sont de nature à soutenir l’activité économique et augmentent les perspectives de bénéfices des entreprises, d’où l’optimisme de Wall Street.”L’inflation reste bien supérieure à l’objectif de 2% fixé par la Réserve fédérale”, rappelle toutefois Nancy Vanden Houten, d’Oxford Economics.Sur le plan commercial, “un sentiment de confiance soutient le goût du risque” sur le marché, explique Jose Torres, d’Interactive Brokers.La Maison Blanche a annoncé une rencontre la semaine prochaine entre le président Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping, qui ouvre la perspective d’une détente dans les tensions commerciales.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain était stable par rapport à la veille, à 4,00%.Côté entreprises, la saison des résultats trimestriels bat son plein et les performances sont “encourageantes pour le moment”, selon M. Kourkafas.”Les deux prochaines semaines seront déterminantes”, avec les publications de géants de la tech, comme Meta (Facebook, Instagram), Microsoft ou Amazon, souligne M. Kourkafas.Le constructeur américain Ford s’est envolé (+12,07% à 13,83 dollars) après avoir publié jeudi des résultats bien supérieurs aux attentes au troisième trimestre.Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires trimestriel record de 50,53 milliards de dollars (+9,4%) et dégagé un bénéfice net quasiment triplé sur un an à 2,45 milliards de dollars.Le fabricant de puces électroniques Intel (+0,31% à 38,28 dollars) a terminé dans le vert, après un chiffre d’affaires plus important qu’attendu au troisième trimestre, l’entreprise assurant que la demande pour ses produits est plus forte que son rythme de production.Ces derniers mois, la société a bénéficié de plusieurs investissements importants, notamment de l’Etat américain et du mastodonte Nvidia.Autre grand nom du secteur, AMD a brillé (+7,63% à 252, 92 dollars) après des informations de presse selon lesquelles le groupe informatique américain IBM pourrait utiliser ses puces dans le développement d’un de ses appareils quantiques.

Violences au Soudan: passe d’armes entre avocats de BNP Paribas et des plaignants

Le cabinet d’avocats de la banque française BNP Paribas, reconnue complice à New York de violences au Soudan sous le régime d’Omar el-Béchir, a estimé que le verdict et la procédure étaient “probablement (…) entachés de fraude”, dans une lettre adressée aux avocats des plaignants.Ce courrier, écrit par l’avocat principal Barry Berke et signé par l’équipe du cabinet Gibson Dunn chargée de la défense de la banque, est une réplique à une missive des avocats des plaignants, envoyée mercredi, dans laquelle ils contestaient des déclarations mardi de Lars Machenil, directeur financier de la banque, et identifiaient des “imprécisions” dans ses propos.”Votre lettre confirme que les avocats des plaignants sont prêts à tout pour pousser BNP à un accord hors tribunal (…) avant que ce verdict puisse être examiné par la cour d’appel”, relève l’équipe de Gibson Dunn, dans son courrier daté de vendredi obtenu par l’AFP.Le verdict rendu le 17 octobre par un jury populaire à l’issue d’un procès de cinq semaines, concerne trois plaignants, qui se sont vu attribuer des dommages et intérêts de 20,75 millions de dollars au total.Ces trois cas avaient été choisis par le juge dans un dossier regroupant plusieurs milliers de plaintes de réfugiés soudanais aux Etats-Unis. Mais, puisqu’il ne s’agit pas d’une action de groupe, chaque plainte devra faire l’objet d’un procès.La banque, qui compte faire appel, avait d’ailleurs affirmé dès lundi que “toute tentative d’extrapolation” du verdict, “tout comme toute spéculation concernant” un accord à l’amiable, étaient “erronés”. Selon le courrier de vendredi, M. Berke relève que “le cabinet Hecht (l’un de ceux défendant les plaignants, NDLR) a de manière inappropriée gonflé” le nombre de plaignants “en demandant à des personnes de s’inscrire et de réclamer des dommages et intérêts” sans preuve que ces personnes soient réellement concernées.D’où, conclut-il, la “sérieuse possibilité” que “le verdict du jury et la procédure devant le tribunal aient été entachés de fraude”.Dans leur propre lettre, les avocats des plaignants contestaient notamment le caractère “classique” des services bancaires fournis par BNP Paribas au régime d’Omar el-Béchir, alors que la banque affirmait lundi dans un communiqué qu’il s’agissait “d’opérations bancaires classiques”. La banque française, qui a eu des activités au Soudan de la fin des années 1990 à 2009, a notamment fourni des lettres de crédit dans le cadre de contrats commerciaux (import-export).

Record annuel d’enchères en France pour un exceptionnel Picasso, vendu 32 millions d’euros

Un portrait “exceptionnel” de Dora Maar portant un chapeau à fleurs coloré, peint par Pablo Picasso en 1943 en pleine Occupation, a été vendu 32 millions d’euros (avec frais) aux enchères vendredi à l’Hôtel Drouot à Paris, “record de l’année” en France, selon la maison de vente.”Nous avons battu le record de Christie’s pour un tableau de Picasso cette année à Hong Kong (23,6 millions d’euros pour “buste de femme” (1944), un portrait de Dora Maar vendu le 26 septembre, ndlr) C’est la plus haute enchère en France toutes maisons confondues cette année”, s’est félicité auprès de l’AFP le commissaire-priseur chargé de cette vente, Christophe Lucien.”Picasso et Dora Maar sont deux stars incontournables des enchères. C’est un grand moment, très émouvant, dont je me souviendrai longtemps. Le monde entier était présent, soit dans la salle, soit au téléphone, dans une atmosphère électrique”, a-t-il ajouté.- acquéreur étranger-Intitulé “Buste de femme au chapeau à fleurs”, le tableau d’une taille de 80×60 centimètres, peint à l’huile, vendu “à un acquéreur étranger”, selon M. Lucien qui n’a pas précisé sa nationalité, représente la photographe, égérie des surréalistes, qui fut la compagne de Picasso pendant une dizaine d’années.Estimé huit millions d’euros, une estimation basse, selon le commissaire-priseur, son prix s’est envolé lors d’une bataille en règle retransmise en direct sur le site de Drouot, à laquelle se sont livrés les enchérisseurs entretenant jusqu’au bout le suspense.Signé par Picasso et daté du 11 juillet 1943, le tableau, “exceptionnel”, selon M. Lucien, a été acquis en août 1944 par un grand collectionneur français, grand-père des actuels ayants droit qui souhaitaient le vendre dans le cadre d’une succession.”Inconnu du public et jamais exposé hormis dans l’atelier de Picasso pour quelques amis, il n’a jamais été vernis ni restauré, est juste encadré de minces baguettes et dans son jus”, avait précisé Agnès Sevestre-Barbé, spécialiste de Picasso, lors du dévoilement de l’oeuvre le 19 septembre.D’inspiration à la fois naturaliste et cubiste, la toile montre Dora Maar en proie à la tristesse mais au visage empreint de douceur, contrairement à d’autres portraits où le maître espagnol l’a représentée avec une expression où la violence et les émotions semblent exacerbées.Elle porte un chapeau à fleurs aux couleurs plutôt vives (rouge, jaune, vert, violet) avec un buste plus sombre, au moment où Picasso la délaisse pour une plus jeune femme, Françoise Gilot.Plusieurs portraits de Dora Maar ont surtout été vendus aux Etats-Unis par les grandes maisons de vente anglo-saxonnes. En 2006, “Dora Maar au chat” avait été vendu 95 millions de dollars à New York, après “Femme assise dans un jardin” (1938) acquise en 1999 également à New York pour 49 millions de dollars.Authentifié par l’administration Picasso, le portrait vendu n’était connu des spécialistes et passionnés de Picasso qu’en noir et blanc et à travers le catalogue raisonné de ses œuvres (inventaire officiel) le mentionnant, selon Drouot.Des photos de Brassaï, ami de Picasso, prises dans l’atelier du peintre (rue des Grands-Augustins) attestent également de la présence du tableau, installé au sol près de la célèbre “+femme au rocking-chair+ et d’un lapin (momifié), accroché au mur, récupéré par Picasso dans la cour carrée du Louvre”, selon M. Lucien.Dora Maar, de son vrai nom Henriette Théodora Markovic (1907-1997), est surtout réputée comme photographe et s’est fait connaître notamment à travers ses innombrables portraits de Picasso.Elle a aussi réalisé un reportage photographique sur le chef d’oeuvre du maître espagnol, “Guernica”, en cours de création en 1937 dans son atelier des Grands-Augustins, aujourd’hui au musée de la Reine Sofia à Madrid.

Budget: Lecornu ouvre les débats dans l’hémicycle sous les menaces du PS

“2026 ne peut pas être une année de perdue”. Sébastien Lecornu a ouvert vendredi à l’Assemblée les débats sur le budget de l’Etat, qui promettent d’être décisifs dès ce weekend, le PS exigeant davantage de justice fiscale, et menaçant dans le cas contraire de faire tomber le gouvernement.Fait inhabituel, le Premier ministre s’est rendu au palais Bourbon pour une déclaration d’un quart d’heure en ouverture des débats en séance sur la partie recette.”On ne peut plus gouverner par la seule discipline d’un camp”, a assuré M. Lecornu, appelant au “compromis” et à “un changement de culture” parlementaire.Le chef du gouvernement, renommé par Emmanuel Macron après l’épisode rocambolesque de sa démission express, a évité la censure d’emblée en acceptant de suspendre la réforme des retraites, condition fixée par les socialistes.Mais ces derniers ont à nouveau brandi la menace d’une censure après le rejet en commission de la première partie du budget, rendant incertaine l’issue des débats, d’autant plus avec l’abandon annoncé par Matignon du recours à l’article 49.3.”S’il n’y a pas d’évolution (…) d’ici lundi, les socialistes voteront contre et censureront”, a assuré vendredi le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, sur X.Celui-ci exige que des mesures de justice fiscale soient adoptées lors de l’examen pour supprimer, en retour, “les horreurs de la copie” gouvernementale.Sébastien Lecornu n’a pas donné de réponses précises dans l’immédiat.Les tractations continuent en coulisse. Une réunion a eu lieu dans la matinée entre des représentants de gauche et des macronistes.Et les socialistes, s’ils entendent bien défendre dans l’hémicycle ce weekend la taxe Zucman originelle – 2% par an sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, dont les biens professionnels – ont aussi mis sur la table d’autres propositions.Dont deux amendements, l’un reprenant la taxe en excluant certaines entreprises familiales ou innovantes, et l’autre en sortant de l’assiette des biens professionnels. Mais plusieurs cadres aux groupes macronistes expliquaient attendre d’avoir le chiffrage et l’avis du gouvernement pour décider de leur position dans l’hémicycle.La ministre du Budget Amélie de Montchalin a appelé à “protéger” l’outil “de travail” et “les biens professionnels”.- “Chantage” -Côté RN, Jean-Philippe Tanguy a fustigé un budget de “purge toxique”. “Il est hors de question de vous laisser prendre, cette année, un centime de plus. Ni aux salariés, ni aux entrepreneurs, ni aux retraités”, a-t-il lancé.Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a lui dénoncé “un budget anti-social et anti-écologique qui, associé à celui de la sécurité sociale, est un musée des horreurs inégalitaires”, et appelé à la censure du gouvernement pour éviter l’hypothèse d’un recours aux ordonnances si le Parlement dépasse les délais constitutionnels pour se prononcer.Bien d’autres points chauds attendent les députés dans cette première partie du budget, consacrée aux recettes. Les débats sont programmés jusqu’au 3 novembre, avant un vote solennel le 4 sur cette partie. L’ensemble de la discussion budgétaire mènera le Parlement jusqu’à la mi-décembre au moins.Les discussions promettent d’êtres vives sur le gel du barème de l’impôt sur le revenu, la suppression d’un abattement fiscal pour les retraités, ou la suppression de la défiscalisation des indemnités journalières pour affection de longue durée.Le gouvernement propose une taxe sur les holdings patrimoniales détenant au moins cinq millions d’euros d’actifs, une mesure qui ne satisfait pas le PS, et qui est critiquée dans le camp de l’exécutif.Dans l’hémicycle, Sébastien Lecornu s’est également attaché à adresser des signaux à la droite, se montrant disposé à travailler avec Les Républicains (LR) pour “des mesures de valorisation du travail” et faire avancer “en parallèle” du budget “l’allocation sociale unique”, mantra du patron du groupe Laurent Wauquiez.Ce dernier a lui lancé un vif avertissement au gouvernement sur la suspension de la réforme des retraites, autre clé de la non-censure, et qui sera examinée dans le budget de la sécurité sociale à partir de lundi en commission.”Nous ne sommes pas là pour intégrer le chantage du PS”, a prévenu M. Wauquiez dans Le Figaro. Il a lui-même déposé avec de nombreux députés LR, un amendement pour supprimer cette mesure.Là encore, les pistes de financement seront au cœur des débats. La suspension doit pour l’instant être financée par la mise à contribution des complémentaires santé et des retraités, ce qui suscite de vives critiques. D’autant que les personnes pouvant bénéficier du dispositif “carrières longues” ne seront pas concernées par la suspension de la réforme des retraites à ce stade.sl-cma-sac-law-bpa/ama/cbn

Entre débat budgétaire et note de la dette, la Bourse de Paris à l’équilibre

La Bourse de Paris a conclu stable vendredi, observant les débats budgétaires à l’Assemblée nationale et dans l’attente d’un possible abaissement de la note ou de la perspective de la dette souveraine française par Moody’s.L’indice vedette CAC 40 a terminé à l’équilibre (0,00%) à 8.225,63 points. Sur la semaine, le CAC 40, qui a touché un record historique mardi, a gagné 0,63%.Les investisseurs ont gardé un oeil sur les discussions budgétaires au Parlement où “le gouvernement pourrait être mis en difficulté par une éventuelle motion de censure par les socialistes si le budget n’inclut pas de taxation des plus riches”, a expliqué à l’AFP Axel Botte, directeur de la stratégie marchés chez Ostrum Asset Management.Les socialistes ont à nouveau menacé le gouvernement de censure après le rejet en commission de la première partie du budget (recettes), rendant incertaine l’issue des débats prévus jusqu’à la fin de l’année.Autre épée de Damoclès, l’agence de notation Moody’s rend vendredi soir son verdict saisonnier sur la France et une rétrogradation, ou au moins un abaissement de perspective, paraissent probables.Moody’s sera la quatrième en un mois et demi à évaluer la note souveraine française, et les trois autres l’ont déjà abaissée d’un cran.Fitch, le 12 septembre, a abaissé la note de AA- (dette de bonne qualité) à A+ (dette de qualité moyenne supérieure). S&P Global a fait de même vendredi dernier. Morningstar DBRS avait également abaissé la note française en septembre.Avec une note Aa3 assortie d’une perspective stable, Moody’s est encore à un cran au-dessus de ses principales concurrentes, S&P et Fitch.Sur le front macro-économique, la nouvelle d’une inflation moins forte qu’attendu aux Etats-Unis à 3% sur un an en septembre contre 3,1% prévu et 2,9% en août a donné du baume au coeur aux marchés. Elle conforte les investisseurs dans l’idée que la banque centrale américaine va bien réduire ses taux la semaine prochaine, ce qui est favorable aux investissements en actions. Les marchés européens ont toutefois moins fêté la nouvelle que les indices américains, en route pour des records vendredi. Les taux obligataires à dix ans en France ont augmenté à 3,43% contre 3,38% la veille et les taux allemands sont passés de 2,58% à 2,62%.Pour Axel Botte, cela témoigne la crainte “d’une désinflation plus lente en zone euro qui forcerait la BCE à adopter un ton plus restrictif en maintenant un statu quo prolongé sur les taux”.- Valeo maintient son objectif -L’équipementier automobile Valeo a gagné 10,81%, à 12,15 euros. Il a dévoilé jeudi un chiffre d’affaires en légère hausse au 3e trimestre et a maintenu ses prévisions de ventes pour l’année 2025, revues à la baisse à 20,5 milliards d’euros à l’issue du deuxième trimestre.- Sanofi en hausse -Le géant pharmaceutique français Sanofi a pris 2,52%, à 88,79 euros. Il a annoncé vendredi une activité marquée au 3e trimestre par des ventes record de son produit phare Dupixent, qui ont dépassé pour la première fois les 4 milliards d’euros, mais aussi par un recul de sesventes de  vaccins antigrippaux.

Trump rompt les négociations commerciales avec le Canada

Donald Trump a abruptement rompu les négociations commerciales avec le Canada, furieux d’une campagne publicitaire de l’Ontario contre la hausse des droits de douane entre les deux pays, alors que le Premier ministre canadien Mark Carney s’efforce vendredi de calmer le jeu.Il s’agit d’un revirement soudain du président américain au moment où un accord commercial entre Ottawa et Washington portant sur l’acier, l’aluminium et l’énergie semblait pouvoir être conclu, selon le Globe and Mail, avant la rencontre prévue entre Mark Carney et Donald Trump lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à la fin du mois en Corée du Sud.Le Canada est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis et un fournisseur majeur d’acier et d’aluminium pour les entreprises américaines.”Compte tenu de leur comportement scandaleux, TOUTES LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES AVEC LE CANADA SONT PAR LA PRÉSENTE ROMPUES”, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social jeudi soir.Vendredi matin, il s’est de nouveau lâché contre son voisin dans une série de messages vindicatifs sur son réseau social, disant que “le Canada a triché et s’est fait prendre”.S’exprimant avant de s’envoler pour l’Asie, M. Carney n’a pas directement mentionné le revirement de M. Trump, mais a déclaré que les discussions bilatérales avaient montré des “progrès (…) et nous sommes prêts à poursuivre sur cette lancée et à tirer parti de ces progrès lorsque les Américains seront prêts”.”Nous ne pouvons pas contrôler la politique commerciale des Etats-Unis”, a-t-il déclaré aux journalistes sur le tarmac avant d’embarquer dans son avion, soulignant son désir d’approfondir les relations commerciales avec d’autres pays.- Reagan -Selon Donald Trump, les autorités canadiennes cherchent à “influencer la décision de la Cour suprême des Etats-Unis et d’autres tribunaux”, devant lesquels est contesté la légalité des décrets du président américain ayant déclenché ces hausses douanières.La Fondation Ronald Reagan a déclaré sur X que la campagne publicitaire canadienne avait utilisé “de manière sélective des extraits audio et vidéo” d’un discours radiophonique sur le commerce de l’ancien président républicain en avril 1987.Selon la Fondation, la publicité “déformait” les propos de Ronald Reagan (1981-1989), ajoutant qu’elle “examinait ses options juridiques dans cette affaire”.Produite par la province canadienne de l’Ontario, la campagne publicitaire, d’un montant d’environ 75 millions de dollars, a été diffusée sur plusieurs chaines de télévision américaine.Elle utilisait des citations du discours de Reagan, dans lequel il mettait en garde contre certaines des conséquences que des droits de douane élevés sur les importations étrangères pourraient avoir sur l’économie américaine.La publicité citait Reagan disant que “des tarifs élevés mènent inévitablement à des représailles par les pays étrangers et au déclenchement de féroces guerres commerciales”, une citation qui correspond à une transcription de son discours sur le site de la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan.- “Une rupture” -Dans un discours mercredi sur ses priorités budgétaires, Mark Carney a déclaré que la politique commerciale “fondamentalement modifiée” de Washington nécessitait une refonte de la stratégie économique du Canada.Les États-Unis ont augmenté “leurs droits de douane à des niveaux jamais vus depuis la Grande Dépression”, avait déploré le Premier ministre.”L’ampleur et la rapidité de ces développements ne constituent pas une transition en douceur, c’est une rupture. Cela signifie que notre stratégie économique doit changer radicalement”, a ajouté Mark Carney, affirmant que le processus “nécessitera des sacrifices et du temps”. Mark Carney avait rencontré début octobre le président Trump à la Maison Blanche pour tenter d’avancer vers une résolution du conflit, mais n’avait obtenu aucune concession publique.Environ 85% des échanges transfrontaliers restent exemptés de droits de douane, les Etats-Unis et le Canada continuant d’adhérer au traité de libre-échange nord-américain (Aceum).Mais les droits de douane sectoriels mondiaux imposés par Donald Trump, en particulier sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, ont durement touché le Canada, entraînant des pertes d’emplois et mettant les entreprises sous pression.

Wall Street portée par l’inflation américaine

La Bourse de New York évolue dans le vert vendredi, satisfaite d’une inflation américaine inférieure aux attentes, perçue par les investisseurs comme une confirmation que la Réserve fédérale (Fed) poursuivra son assouplissement monétaire dans les mois à venir.Vers 14H00, le Dow Jones prenait 0,88%, l’indice Nasdaq avançait de 1,18% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,87%.Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, neuf jours après la date initialement prévue, la progression de l’indice CPI a continué à s’accélérer en septembre dans la première économie mondiale, à 3% sur un an, contre 2,9% un mois plus tôt.Les analystes tablaient sur une hausse un peu plus forte, à 3,1%.”Il aurait fallu un rapport beaucoup plus pessimiste pour dissuader la Réserve fédérale de baisser ses taux lors de sa réunion” prévue la semaine prochaine, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Bien que le taux d’inflation annuel de 3% soit encore bien supérieur” à l’objectif à long-terme de 2% fixé par l’institution monétaire, celle-ci a “clairement indiqué son intention de défendre son mandat de plein emploi, ce qui est une bonne nouvelle pour le marché”, ajoute l’analyste.Des taux moins élevés sont de nature à soutenir l’activité économique et augmentent les perspectives de bénéfices des entreprises, ce qui ravit les investisseurs.Selon l’outil de veille CME FedWatch, les analystes s’attendent presque unanimement à ce que la Fed baisse ses taux d’un quart de point de pourcentage lors de chacune des deux prochaines réunions, ramenant les taux dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75% d’ici la fin de l’année.Ils sont plus partagés en ce qui concerne l’issue des réunions prévues en 2026.Les prévisions sont aussi rendues difficiles par le manque de données économiques officielles en raison de la paralysie budgétaire de l’Etat fédéral américain depuis le début du mois.Vendredi, la Maison Blanche a d’ores et déjà prévenu que le “shutdown” pourrait empêcher la publication de l’inflation pour octobre.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain était quasi stable par rapport à la veille, à 4,01%.En parallèle, le choix de Donald Trump de rompre les négociations commerciales avec le Canada “semble être largement ignoré” par la place américaine, note M. Hogan.Si Ottawa est l’un des principaux partenaires commerciaux de Washington, “cela relève de l’histoire du garçon qui criait au loup”, juge l’analyste, “cela montre à quel point ceux-ci sont devenus insensibles aux discours musclés sur le commerce”.Côté entreprises, le fabricant de puces électroniques Intel (+3,29% à 39,42 dollars) profitait d’un chiffre d’affaires plus important qu’attendu au troisième trimestre, et d’une demande pour ses produits plus forte que son rythme de production.Ces derniers mois, la société a bénéficié de plusieurs investissements importants, notamment de l’Etat américain et du mastodonte Nvidia.Le géant américain Procter & Gamble (P&G, +0,70% à 152,21 dollars) avançait doucement malgré des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre de son exercice décalé, soutenu en particulier par la demande pour ses produits de beauté et des hausses de prix.

L’UE accuse Meta et TikTok de ne pas respecter ses règles sur les contenus en ligne

L’Union européenne a accusé vendredi Meta et TikTok de commettre des infractions au règlement sur les contenus numériques, ce qui pourrait leur valoir potentiellement de lourdes amendes.Tout d’abord, la Commission européenne reproche aux deux géants des réseaux sociaux de ne pas accorder aux chercheurs un accès adéquat à leurs données internes, alors que la législation européenne sur les contenus numériques (Digital services act, DSA) les y oblige dans un objectif de transparence.Selon la Commission, les procédures d’accès à ces données sont trop longues et décourageantes, compliquant la tâche des chercheurs indépendants qui veulent travailler sur des sujets d’intérêt public, comme la protection des mineurs en ligne, la désinformation, ou les méfaits des réseaux sur la santé mentale.Parallèlement, Bruxelles a accusé Meta de ne pas avoir mis en place des mécanismes de signalement et de traitement des contenus illégaux sur Facebook et Instagram facilement accessibles et simples à utiliser, comme le prévoit le DSA.- Interfaces trompeuses -Selon cette loi phare, les plateformes doivent permettre à toute personne ou entité de demander la suppression des contenus qu’ils estiment illicites (tels que des propos haineux, des publications faisant l’apologie du terrorisme ou des images pédopornographiques).Or la procédure de signalement sur Facebook et Instagram serait dissuasive, avec de multiples étapes à franchir, et des interfaces trompeuses (“dark patterns”, en anglais) qui déroutent les utilisateurs. Cette infraction touche à un aspect fondamental du DSA, la modération des contenus. Habituellement les plateformes ne sont pas responsables vis-à-vis des contenus diffusés par leurs utilisateurs, sauf à partir du moment où ils ont été signalés. A partir de là, les plateformes ont une obligation d’agir. D’où l’importance pour les citoyens de pouvoir le faire.Enfin, la Commission estime que les utilisateurs qui veulent contester la suppression de leurs contenus par Facebook et Instagram ne peuvent pas soumettre des documents à l’appui de leurs demandes, entravant ainsi leur droit de faire appel.Alors que certains accusent le DSA d’être un outil de censure, “nous prouvons que c’est tout le contraire, il protège la liberté d’expression et le droit des citoyens de l’UE à combattre les décisions de modération des contenus prises par les géants de la tech”, a déclaré Thomas Régnier, porte-parole de la Commission européenne.”Nous contestons toute allégation de violation du DSA et poursuivons nos négociations avec la Commission européenne sur ces questions”, a assuré de son côté un porte-parole de Meta, interrogé par l’AFP.Depuis l’entrée en vigueur du texte, “nous avons apporté des modifications à nos options de signalement de contenu, à notre procédure de recours et à nos outils d’accès aux données au sein de l’Union européenne, et nous sommes convaincus que ces solutions sont conformes aux exigences légales de l’UE”, a-t-il ajouté.- Conflit de réglementation -“TikTok s’engage en faveur de la transparence et valorise la contribution des chercheurs à notre plateforme et à l’ensemble du secteur”, a assuré de son côté un porte-parole du réseau social.”Nous examinons actuellement les conclusions de la Commission européenne”, mais les exigences en matière d’accès des chercheurs aux données “mettent en conflit direct le DSA et le RGPD”, le règlement sur la protection des données, a précisé le porte-parole de TikTok.Les deux groupes risquent des amendes pouvant peser jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial annuel. Mais l’UE n’en est pas encore au stade d’une sanction.Les deux groupes devront répondre à la Commission et proposer des mesures pour remédier aux problèmes qu’elle a soulevés, et si les solutions sont jugées satisfaisantes, ils pourraient éviter des sanctions.

La Bourse de Paris évolue avec prudence, digérant résultats et indicateurs économiques

La Bourse de Paris évolue en baisse vendredi, digérant résultats d’entreprises et indicateurs économiques, tandis que l’inflation américaine, attendue plus tard en séance, fournira des informations cruciales pour les marchés avant la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed). L’indice vedette CAC 40 reculait de 23,68 points (-0,29%) vers 09H55, à 8.202,10 points. Jeudi, le CAC 40 a pris 0,23%, soit un gain de 18,91 points, pour s’établir à 8.225,78 points à la clôture.”Les actifs financiers sont restés globalement stables depuis le début de la semaine, principalement guidés par l’accélération de la saison de publication des résultats des entreprises”, pour le troisième trimestre, a noté Xavier Chapard, stratégiste de LBPAM.L’agenda économique sera toutefois “plus chargé à partir d’aujourd’hui (vendredi, NDLR) avec la publication des PMIs avancés d’octobre pour les pays développés et de l’inflation américaine de septembre”, a-t-il ajouté.En ce qui concerne la France, l’activité du secteur privé (PMI) s’est fortement contractée en octobre, pour le quatorzième mois d’affilée, selon le baromètre PMI Flash HCOB de l’agence de notation S&P Global et de la Hamburg Commercial Bank (HCOB).L’indice composite s’est replié à 46,8 en octobre, après 48,1 en septembre, au plus bas depuis huit mois et loin de la barre de 50 synonyme de stabilisation de l’activité.Les regards des investisseurs se tourneront aussi vers la publication de l’indice américain des prix à la consommation (CPI) pour septembre, initialement attendu le 10 octobre mais dont la publication a été repoussée à cause de la paralysie budgétaire aux Etats-Unis (“shutdown”).Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt français grimpait à 3,41%, contre 3,38% à la clôture jeudi. Son équivalent allemand était quant à lui à 2,60%, après 2,58% la veille.Les investisseurs attendent aussi de prendre connaissance dans la soirée de la décision de l’agence de notation Moody’s sur la France. Une rétrogradation, ou au moins un abaissement de perspective, paraissent probables. Moody’s sera la quatrième agence en un mois et demi à apprécier la note souveraine française, que les trois autres ont déjà abaissée d’un cran.Accor en hausseL’action du groupe hôtelier français Accor prenait 5,66% à 44,06 euros, au lendemain de la publication de ses résultats du troisième trimestre conformes aux attentes, les investisseurs saluant la révision en hausse de ses objectifs et la réflexion sur une cotation en Bourse de sa coentreprise Ennismore.