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En Chine, les vendeurs sereins face aux taxes sur les produits américains

Dans un marché du centre de Pékin, clients et vendeurs font peu de cas de l’entrée en vigueur lundi de droits de douane sur une gamme de fruits, légumes et autres produits importés des Etats-Unis.L’Etat-parti chinois a répliqué aux droits de douane du président américain Donald Trump en décidant de taxes de 10% à 15% sur plusieurs produits agricoles américains entrant en Chine, dont le poulet, le boeuf, certaines céréales et le coton.Mais malgré une répercussion possible sur les prix, vendeurs et clients de ce marché pékinois restent confiants.”Si les prix montent, alors les gens consommeront moins de produits importés”, expose à l’AFP M. Shi, un marchand de fruits.”La vente des produits locaux va augmenter, et je pense que c’est quelque chose que les gens peuvent accepter”, poursuit-il. Sur l’étal de M. Shi, des produits du monde entier sont soigneusement présentés: bananes, fraises, durians ou encore mangoustans. Mais il affirme que les fruits provenant de Chine sont ceux qui se vendent le mieux.”Nos produits locaux sont plus frais que les choses importées”, soutient ce trentenaire, qui travaille depuis trois ans sur le marché.M. Shi estime qu’il pourrait vendre moins de variétés américaines pour les remplacer par des produits venant d’autre pays, comme la Thaïlande et la Malaisie.Entre les étals, un flot ininterrompu de clients, pour la plupart des retraités, déambule les mains chargées de sacs remplis de viande et de produits frais.Parmi eux, He Yulian, venue rendre visite à sa fille à Pékin, affirme qu’elle se fait peu de cas de la guerre commerciale naissante.Pour la sexagénaire, la qualité du produit importe plus que son origine. Mais “si on sait qu’un produit vient des Etats-Unis, alors on pourra essayer d’en acheter moins, voire pas du tout”, ajoute-t-elle. – Scandales alimentaires -Malgré tout, cette retraitée du Shanxi reconnaît préférer certains produits importés, comme le lait ou sa version en poudre pour enfants, à leurs équivalents chinois.Plusieurs scandales alimentaires ont laissé des traces dans la société chinoise.En 2008, un produit laitier auquel avait été ajouté de la mélamine, un produit toxique, avait tué six enfants et empoisonné des centaines de milliers d’autres. Ces dernières années, l’Etat-parti chinois a promis de renforcer la règlementation en matière de sécurité alimentaire.Mais la méfiance persiste: en 2022, le géant chinois de produits transformés à base de viande de porc, Henan Shuanghui, avait dû s’excuser après la révélation de pratiques non hygiéniques, comme l’emballage de morceaux de viande tombés au sol.”Ce n’est pas que nous ne sommes pas patriotes”, insiste Mme He, mais c’est parce que “nous avons une responsabilité envers nous-mêmes”.Les droits de douane chinois sont entrés en vigueur lundi – les produits expédiés avant cette date en seront toutefois exemptés jusqu’au 12 avril.Pour M. Shi, la guerre commerciale initiée par Donald Trump bénéficiera in fine aux produits chinois, en les rendant plus compétitifs.Mais il reconnaît que les consommateurs en paieront d’abord le prix.Après tout, “ce sont les gens ordinaires qui en souffrent le plus”, conclut-il.

La Bourse de Paris hésite, entre croissance européenne et droits de douane

La Bourse de Paris peinait à trouver une direction claire lundi, après une ouverture en baisse, les investisseurs restant prudents face à la politique commerciale des Etats-Unis malgré des données rassurantes sur l’économie de la zone euro.Vers 09H30, l’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, prenait 0,15%, oscillant toutefois entre gains et pertes.Vendredi, il avait terminé en baisse de 0,94%, à l’issue d’une semaine mouvementée, entre incertitudes liées aux revirements de politique douanière aux Etats-Unis et promesses d’investissements massifs pour la défense en Europe.Les investisseurs hésitent en ce début de semaine entre les incertitudes qui entourent la politique commerciale américaine, et “la croissance aux États-Unis (qui) devrait probablement ralentir de manière spectaculaire”, note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Le président américain Donald Trump a porté à 20% les surtaxes douanières des Etats-Unis visant les produits chinois, et des droits chinois adoptés en représailles par Pékin ciblent depuis ce lundi un éventail de produits agricoles américains.Des droits de douane de 25% sur toutes les importations américaines d’acier et d’aluminium, dont celles venant du Canada et du Mexique, deux fournisseurs importants, doivent aussi entrer en vigueur dès mercredi.Donald Trump compte également imposer des droits de douane “réciproques” aux partenaires commerciaux des États-Unis à partir du 2 avril.En parallèle, aux Etats-Unis, “les paris sur une récession augmentent, et les dernières prévisions pointent une forte baisse de la croissance économique au premier trimestre”, souligne Mme Ozkardeskaya.En zone euro en revanche, la croissance a été revue à la hausse, de quoi apporter un soutien aux places du Vieux continent. “Il est rassurant de voir que les dernières données montrent que la reprise en zone euro était enclenchée depuis l’année dernière”, commentent les analystes de LBP AM.Thales caracole en tête”Les investisseurs se tournent avec un Å“il nouveau vers l’Europe qui devrait bénéficier d’une nouvelle course au réarmement”, commentent les analystes de Natixis.En tête du CAC 40 lundi peu après l’ouverture, le groupe Thales prenait 2,32% à 242,20 euros l’action vers 09H30.Dassault Aviation profitait également de la dynamique, gagnant 1,19% à 39,87 euros le titre.

Bangladesh: visite de sécurité de l’AIEA à la future centrale nucléaire de Rooppur

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a inspecté lundi la première centrale nucléaire bangladaise, de fabrication russe, qui doit produire ses premiers kilowatts/heure d’électricité d’ici à la fin de l’année.Arrivée samedi au Bangladesh, la délégation de l’AIEA doit notamment évaluer la sécurité de l’usine de Rooppur (ouest) et sa capacité à entrer en service, a déclaré le responsable bangladais du projet, Zahedul Hassan.”Au cours de cette visite de cinq jours, l’équipe va se pencher sur toutes les questions de sécurité (…) et identifier les éventuels défauts à corriger”, a-t-il poursuivi.Une autre visite de l’AIEA est prévue “dans les deux ou trois mois”, avant le chargement du combustible nucléaire prévu d’ici à la mi-2025, a poursuivi le responsable bangladais.La centrale de Rooppur, un petit village des bords du Gange à 175 km à l’ouest de la capitale Dacca, est composée de deux réacteurs d’une puissance de 1.200 mégawatts chacun.Sa construction, d’un coût évalué à 12,65 milliards de dollars financé à 90% par la Russie, a débuté en 2017.Le Bangladesh et ses 170 millions d’habitants dépendent largement des importations transfrontalières d’électricité en provenance de l’Inde, surtout lorsque la demande augmente pendant les chaleurs étouffantes de l’été.La construction des lignes à haute tension censées la raccorder au réseau est en cours d’achèvement, selon Zahedul Hassan.”La compagnie nationale d’électricité du Bangladesh en charge nous a confirmé que les deux lignes (…) seraient terminées d’ici à la mi-mars”, a-t-il assuré.La justice bangladaise a ouvert une enquête sur un possible détournement de 5 milliards de dollars par l’ex-Première ministre Sheikh Hasina, qui a fui le pays l’été dernier après des émeutes, et sa famille en lien avec la construction de la centrale.Mise en cause, la nièce de Mme Hasina et ex-secrétaire d’Etat du gouvernement britannique Tulip Siddiq a nié ces accusations.

Guerre commerciale: la dernière riposte chinoise entre en vigueur

Décidés en représailles à un dernier décret de Donald Trump visant Pékin, de nouveaux droits de douane chinois s’appliquent à partir de lundi sur tout un éventail de produits agricoles américains.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le président des Etats-Unis a annoncé une série de droits de douane à l’égard de ses principaux partenaires commerciaux, parmi lesquels la Chine, le Canada et le Mexique, pays selon lui inefficaces dans leur réponse à l’immigration illégale et aux flux de fentanyl.La Chine est par ailleurs le pays présentant le plus important excédent commercial avec les Etats-Unis pour les biens.Après avoir imposé des droits de douane supplémentaires de 10% à l’encontre de tous les produits chinois, Donald Trump a décidé le 3 mars de les porter à 20%.”Fortement mécontente”, la Chine avait riposté dans la foulée, en annonçant des taxes du même type contre des produits issus de l’agriculture américaine, et ce à compter de ce lundi.Poulet, blé, maïs et coton entrant en Chine seront davantage taxés (15%) que sorgho, soja, porc, boeuf, produits de la mer, fruits, légumes et produits laitiers (10%).Des experts estiment que cette réaction chinoise vise la base électorale du milliardaire républicain, tout en restant suffisamment modérée pour rendre encore possible un accord commercial.Les tensions commerciales sino-américaines s’ajoutent aux difficultés rencontrées par les autorités chinoises dans leur tentative de stabiliser l’économie du pays, marquée par une consommation morose, une crise persistante du secteur immobilier ou encore un taux de chômage élevé chez les jeunes.- “Environnement externe de plus en plus complexe” -Les taxes décidées par Washington pourraient porter un coup sévère aux exportations chinoises, qui ont largement contribué l’an dernier à la croissance du géant asiatique.Des experts estiment que les conséquences des mesures américaines pourraient ne pas être visibles immédiatement. Mais ne serait-ce que du côté des exportations chinoises, celles-ci ont déjà ralenti en janvier et février à un niveau plus marqué que prévu, à 2,3% sur un an, contre 10,7% en décembre.”Comme les exportations sont confrontées à un risque de diminution en raison de la guerre commerciale qui se dessine, la politique fiscale doit devenir plus proactive”, juge Zhiwei Zhang, président et économiste en chef chez Pinpoint Asset Management.Alors que le bras de fer commercial se poursuit entre Pékin et Washington, la Chine organise ces jours-ci les “Deux Sessions”, son principal événement politique de l’année, agrégeant dans la capitale des milliers de délégués venus de tout le pays.Lors d’un discours face à eux mercredi, le Premier ministre Li Qiang a dévoilé la stratégie du gouvernement en matière économique pour 2025, mentionnant un “environnement externe de plus en plus complexe”.M. Li a également dévoilé un objectif de croissance d'”environ 5%”, le même qu’en 2024.De nombreux économistes considèrent toutefois que cet horizon reste ambitieux au regard des difficultés que connaît la Chine sur le plan économique.”Si les dépenses fiscales recommencent bientôt à augmenter, alors cela pourrait plus que compenser l’impact à court terme des droits de douane sur la croissance”, estime Julian Evans-Pritchard de Capital Economics.”Toutefois, étant donné les vents contraires” à l’oeuvre de manière générale, “nous ne sommes pas encore convaincus qu’un soutien fiscal sera suffisant pour aboutir à davantage qu’un coup de pouce de courte durée”, ajoute-t-il.

Canada: Mark Carney élu pour remplacer le Premier ministre Justin Trudeau

Le parti au pouvoir au Canada a élu dimanche Mark Carney comme nouveau chef et futur Premier ministre, au moment où le pays fait face à “des jours sombres” en raison des menaces de son puissant voisin, les Etats-Unis de Donald Trump.Après avoir été longuement ovationné par les militants, Mark Carney n’a pas perdu de temps pour dénoncer les attaques du président républicain. “Les Américains veulent nos ressources, notre eau, notre terre, notre pays”, a prévenu Mark Carney, lors de son discours de victoire.Le président américain a lancé une guerre commerciale avec son voisin en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le “51e Etat américain”. “Ce sont des jours sombres, des jours sombres provoqués par un pays (les États-Unis) auquel nous ne pouvons plus faire confiance”, a poursuivi le nouveau dirigeant, estimant qu’il ne fallait “pas laisser Trump gagner”.L’ancien banquier central de 59 ans, novice en politique, a promis de “bâtir une nouvelle économie et de créer de nouvelles relations commerciales”.Il deviendra officiellement Premier ministre dans les jours qui viennent après une passation de pouvoir avec Justin Trudeau, qui avait annoncé sa démission début janvier, après près de dix ans au pouvoir.M. Carney pourrait cependant ne pas rester en poste très longtemps, puisque le Canada doit organiser des élections au plus tard en octobre. Mais elles pourraient être déclenchées plus tôt.- “Nouveau visage” -Dimanche, Mark Carney a obtenu 85,9% du vote des militants du parti libéral, loin devant l’ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland qui a recueilli 8% des voix.Tout au long de sa campagne, il n’a cessé de marteler qu’il était la personne idoine pour affronter le président américain jugeant que “toute sa carrière l’avait préparé à cela”.Dans le centre des congrès de la capitale Ottawa, où de grands drapeaux canadiens ont été installés sous des spots rouges, la couleur du parti, les militants ont exulté à l’annonce des résultats.Pour Sean Cruz, militant, ce vote est synonyme d’espoir “c’est un bon résultat. Nous avons besoin d’un nouveau visage au gouvernement et d’un nouveau visage au sein du parti libéral”.Luzminda Longkines, toute de rouge vêtue, se réjouit d’avoir un parti fort face aux conservateurs qui affirment que le “pays est cassé”. “Mais c’est faux et Donald Trump vient d’unir le pays, nous avons maintenant un ennemi commun!”Dans son discours d’adieu, Justin Trudeau a lui aussi mis en garde le pays estimant que les attaques de Donald Trump représentaient un “défi existentiel” pour le pays. “La liberté n’est pas un acquis, même le Canada n’est pas un acquis”, a-t-il lancé.- Elections en ligne de mire -Tout en affrontant les assauts américains, Mark Carney, originaire de l’ouest canadien, devra rapidement rassembler son parti en vue des prochaines élections.”Il est considéré comme le seul candidat qui donne aux libéraux une chance de remporter les prochaines élections”, estime Cameron D. Anderson de l’Université Western Ontario. Jusqu’ici les électeurs canadiens semblaient rejeter des libéraux usés et impopulaires et jugés responsables de la forte inflation, de la crise du logement et des services publics. Mais l’arrivée de Donald Trump a rebattu les cartes politiques.Mark Carney, qui se définit comme un centriste, était jusqu’à tout récemment envoyé spécial des Nations Unies pour le financement de l’action climatique.Économiste sorti à la fois de Harvard aux Etats-Unis et d’Oxford au Royaume-Uni, il a fait fortune en tant que banquier d’affaires chez Goldman Sachs avant de diriger la Banque du Canada puis la Banque d’Angleterre.Selon un sondage de l’institut Angus Reid publié mercredi, M. Carney est le choix préféré des Canadiens pour affronter M. Trump, avec 43% des personnes interrogées qui le plébiscitent contre 34% pour le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre.Ce dernier, qui avait le vent en poupe ces derniers mois, semble perdre du terrain dans ce nouveau contexte politique même si le parti conservateur reste légèrement en tête des intentions de vote.

Droits de douane de Trump: le Mexique serre les rangs autour de Sheinbaum qui se dit “optimiste”

En première ligne face aux menaces douanières de Donald Trump, la présidente mexicaine de gauche Claudia Sheinbaum s’est déclarée “optimisme” quant à leur abandon définitif en se félicitant que le dialogue ait “prévalu”, dimanche lors d’un rassemblement populaire.Le gouvernement des Etats-Unis “a annoncé qu’il imposerait des tarifs douaniers réciproques à tous les pays du monde”, ce qui ne concerne pas le Mexique, lié par un traité de libre-échange avec Washington, a déclaré Mme Sheinbaum devant 350.000 personnes (chiffres officiels) sur Zocalo, la plus grande place d’Amérique latine dans le centre de Mexico.Initialement, l’ex-maire de Mexico avait convoqué cette “assemblée informative” pour annoncer des représailles “douanières et non-douanières” aux taxes à 25% imposées par Trump sur les exportations mexicaines mardi.Les droits de douane ont été suspendus jusqu’au 2 avril après un accord entre les deux chefs d’Etat qui se sont parlés jeudi au téléphone.”Le dialogue a prévalu”, s’est félicitée la dirigeante de gauche, dont près de 80% de l’opinion soutient l’action, selon les enquêtes.”Nous ne pouvons pas céder sur notre souveraineté et notre peuple ne peut pas être affecté par des décisions que prennent des gouvernements étrangers ou des hégémonies étrangères”, a-t-elle ajouté.Mme Sheinbaum était entourée des poids lourds du parti de gauche au pouvoir Morena, largement majoritaire au Parlement et dans une majorité des 32 Etats.Exceptionnellement, des gouverneurs de l’opposition ont aussi participé à ce grand rassemblement populaire de la gauche au pouvoir.”Je suis Panista (NDLR: du parti de la droite libérale-conservatrice Parti d’action nationale, PAN) et je suis Mexicain”, avait écrit l’un de ces gouverneurs invités au rassemblement, Mauricio Kuri, de l’Etat de Queretaro.”Nous avons demandé l’unité nationale pour faire face aux défis et j’agirai en conséquence, en acceptant cette invitation”, avait-il indiqué sur X.- “Des c…face à Trump”-“Tu n’es pas seule”, a crié la foule réunie sous un soleil de plomb, à l’unisson d’une des dirigeantes les plus populaires au monde dans son pays. “Claudia s’est bien défendue avec Trump. Comme elle le dit elle-même, il faut avoir du calme et de la patience”, a déclaré à l’AFP Perla Aquino, employée de 45 ans, sous des banderoles du parti Morena au pouvoir.”Elle a les couilles pour faire face au magnat américain”, résumait sans précaution de langage Claudia Cabrera, une psychologue de 29 ans.M. Trump accuse le Mexique et le Canada, ses deux partenaires au sein du traité de libre-échange d’Amérique du Nord, de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de fentanyl et l’immigration clandestine vers les Etats-Unis.Le Mexique est le premier partenaire commercial mondial des Etats-Unis, destination de plus de 80% de ses exportations.Mme Sheibaum a par ailleurs confirmé que le Mexique élirait à partir du moins de juin ses juges et ses magistrats, une première mondiale.C’est le résultat d’une réforme du pouvoir judiciaire, critiquée par l’opposition mexicaine et par l’administration de l’ancien président américain Joe Biden lors de sa promulgation en septembre dernier.

Le parti au pouvoir au Canada tourne la page Trudeau

Le vote a pris fin dimanchepour la course à la direction du Parti libéral du Canada, avec un ancien banquier central, novice en politique favori pour remplacer Justin Trudeau au poste de Premier ministre chargé de faire face aux menaces de Donald Trump.Mark Carney, 59 ans, est donné largement favori de ce vote des militants du parti de centre-gauche au pouvoir. Après près de 10 ans comme Premier ministre, Justin Trudeau, très impopulaire, avait annoncé sa démission en janvier en plein chaos politique.Le parti a annoncé que 150.000 personnes avaient participé au vote. Les résultats doivent être connus au plus tard à 19h00 (23H00 GMT).Le vainqueur sera ensuite appelé à devenir Premier ministre. Mais il faudra probablement attendre quelques jours pour qu’une passation de pouvoir ait lieu entre les deux hommes, une fois le gouvernement formé.L’ancien directeur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre a largement devancé ses adversaires en termes de soutien au sein du pays et de fonds levés. Ces dernières semaines, une seule question a dominé les débats: qui est la bonne personne pour affronter Donald Trump et ses attaques? “Nous sommes confrontés à la crise la plus grave de notre vie… tout, dans ma vie, m’a préparé à ce moment”, a déclaré Mark Carney pour son dernier meeting vendredi.C’est ce message d’homme d’expérience habitué à gérer des crises, martelé tout au long de sa campagne, qui semble avoir porté ses fruits au moment où le pays est bouleversé par une crise historique avec son puissant voisin. Le président américain a lancé une guerre commerciale en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le “51e Etat américain”. Des attaques qui exaspèrent les Canadiens dont beaucoup renoncent à leur voyage au sud de la frontière et boycottent les produits américains.Peu avant l’annonce des résultats dimanche, dans un discours d’adieu, Justin Trudeau a d’ailleurs qualifié les menaces de Donald Trump de “défi existentiel” pour le pays. “La liberté n’est pas un acquis, même le Canada n’est pas un acquis”, a-t-il mis en garde.- “L’heure est grave” -Au centre des congrès de la capitale Ottawa, où de grands drapeaux canadiens ont été accrochés, les militants se pressaient dans l’après-midi.Venu avec son maillot de hockey, Greg MacEachern, estime auprès de l’AFP que “l’heure est grave” et “que les gens ont pris cette élection très, très au sérieux” dans ce contexte.Luzminda Longkines, toute de rouge vêtue, la couleur des libéraux, veut un parti fort face aux conservateurs qui affirment que le “pays est cassé”. “Mais c’est faux et Donald Trump vient d’unir le pays, nous avons maintenant un ennemi commun.”Mark Carney, qui n’a jamais été élu, séduit grâce à “son expérience économique et son sérieux”, explique Stéphanie Chouinard, professeure de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada.”Il connaît très bien les systèmes financiers internationaux et les forces et les faiblesses de l’économie canadienne”, ajoute-t-elle.D’après les analystes, les chances sont donc très minces pour sa principale adversaire, Chrystia Freeland. L’ex-ministre des Finances de M. Trudeau a quitté le gouvernement avec fracas, affichant ses désaccords sur la façon de gérer le relation avec Donald Trump.Mais quel que soit le vainqueur, tout en affrontant les assauts américains, il devra rapidement rassembler son parti en vue des prochaines élections.Celles-ci doivent se tenir au plus tard en octobre mais pourraient être déclenchées plus rapidement que cela et elles promettent d’être plus disputées qu’attendues.Selon un sondage de l’institut Angus Reid publié mercredi, M. Carney est le choix préféré des Canadiens pour affronter M. Trump, avec 43% des personnes interrogées qui le plébiscitent contre 34% pour le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre.Ce dernier, qui avait le vent en poupe ces derniers mois, semble perdre du terrain dans ce nouveau contexte politique même si le parti conservateur reste légèrement en tête des intentions de vote.”Sa rhétorique populiste”, qui rappelle celle de Donald Trump, dérange une partie des Canadiens, explique Daniel Béland, professeur de sciences politiques à l’Université McGill de Montréal.

Bourgogne: maigres recettes pour les enchères des vins des Hospices de Nuits

Freinée par un nombre de lots historiquement bas, la 64e vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges (Côte d’Or), petite sÅ“ur des prestigieuses enchères des Hospices de Beaune, a engrangé dimanche moins de 900.000 euros, une chute de 61% par rapport à l’an dernier.Le total des recettes (856.950 euros) se situe largement en retrait par rapport à 2024 (2,3 M EUR) et loin derrière le record de 2023 (3,6 M EUR), maigre récolte oblige.Organisée pour la première fois par iDealwine, leader mondial des enchères en ligne de vin, la vente ne présentait en effet que 36 pièces et demi (une pièce est un fût de 228 litres soit 288 bouteilles), contre 150 l’an dernier. Le nombre de lots représente “un record à la baisse”, a indiqué à l’AFP Jean-Marc Moron, régisseur des quelque 12 hectares de vignes que possèdent les Hospices. La récolte 2024, comme ailleurs en Bourgogne, a en effet été durement affectée par les aléas climatiques: “on a eu l’an dernier le double de pluie sur les vignes de Nuits”, a expliqué M. Moron. Les enchères des Hospices de Beaune (Côte d’Or), grande sÅ“ur des Hospices de Nuits, avaient elles aussi été marquées, en novembre dernier, par un sévère recul de ses recettes (14 millions d’euros contre 23,3 en 2023).Rareté oblige, le prix moyen de la pièce vendue aux enchères de Nuits a cependant bondi de plus de 40% par rapport à l’an dernier, à 22.422 euros, frôlant le record de 2022 (22.807 euros). Une nouvelle confirmation de l’engouement continue pour les bourgognes.”Nous sommes très heureux du résultat de la vente, nous espérions une petite augmentation sur les prix des pièces et nous avons eu une belle surprise avec des records” sur certains lots, a réagi Guillaume Koch, directeur des Hospices civils de Beaune, qui chapeautent également celles de Nuits.Poussée par les harangues des parrains de la vente, l’actrice Chantal Ladesou et le patineur artistique Philippe Candeloro, la vente de la “pièce de charité”, dont le fruit revient traditionnellement à une autre Å“uvre caritative que les Hospices, a été adjugée 50.900 euros. Le précédent plus-haut de l’an dernier avait atteint 68.630 euros. Cette pièce a été vendue au profit de l’association “Coucou nous voilou”, qui Å“uvre à améliorer le quotidien des enfants et adolescents hospitalisés. Un magnifique coffret de deux bouteilles de la maison Delaunay, des fabuleux millésimes 1955 et 1959, a également été adjugé (2.000 euros) au profit de cette association. C’était la première fois dans l’histoire des enchères que des bouteilles étaient vendues.Outre l’association caritative Coucou nous voilou, les recettes reviennent à l’hôpital et la maison de retraite gérés par les Hospices de Nuits qui, comme Beaune, sont un “hôpital vigneron”: les investissements de modernisation ne reçoivent aucune aide de l’État et sont financées grâce aux vignes apportées en dons au fil des siècles.

Abandon d’un grand projet photovoltaïque en Guyane: l’autonomie énergétique reste l’objectif

L’abandon d’un projet photovoltaïque phare en Guyane marque une volonté dans le département amazonien de concentrer les investissements sur la sécurisation du réseau et son rééquilibrage territorial, plutôt que sur la production.TotalEnergies, porteur du projet depuis 2019, a justifié samedi son retrait par le contenu du projet révisé de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de la Guyane pour 2023-2028.La centrale photovoltaïque Maya, qui devait voir le jour près de Cayenne (est), combinait une centrale solaire et des batteries de stockage mais le groupe gazier et pétrolier a jeté l’éponge.D’après le document consulté par l’AFP, le projet révisé de PPE maintient cependant des ambitions en matière de développement de l’énergie solaire en Guyane, et d’autonomie énergétique du département, qui abrite le pas de tir aérospatial de Kourou.Pour l’instant en phase de consultation publique, ouverte du 10 février au 10 mai, le document qui a déjà pris du retard, devrait être validé par décret début 2026, selon la collectivité territoriale de Guyane.Son objectif principal est d’atteindre une production électrique 100% décarbonée d’ici 2027 pour les communes du littoral reliées au réseau de distribution. Après plusieurs mois de travaux en comité technique, les grandes orientations du texte ont été présentées aux porteurs de projet privés le 10 février. Lors de cette présentation, à laquelle l’AFP a assisté, les énergéticiens ont dénoncé un manque de concertation et déploré que le texte soit déjà largement ficelé à l’avance et modifiable seulement “à la marge”, a notamment pointé Arnaud Flament, directeur de Voltalia Guyane et président du syndicat des énergéticiens de Guyane. Déjà largement consacré dans la dernière programmation énergétique 2016-2023, le développement du photovoltaïque comme source de production d’électricité est à nouveau plébiscité dans la nouvelle feuille de route énergétique guyanaise 2023-2028, d’après le document. Actuellement, le solaire fournit 114 MW, soit un tiers de l’énergie produite en Guyane : la prochaine PPE vise 150 MW d’énergie solaire en 2028 et 175 MW en 2033. Cette source de production est celle qui est censée connaître la plus grande augmentation, aucun projet hydroélectrique n’étant prévu et les autres restant marginales, selon le projet de PPE révisée. En revanche, les autorités guyanaises, engagées dans un rattrapage infrastructurel de l’ouest du département, orientent les projets vers cette partie du territoire. Ainsi, aucun projet de production de puissance pilotable autour de Cayenne, situé à l’est, n’est inscrit dans la PPE 2023-2028. Ce qui justifie, selon TotalEnergies, l’abandon de Maya qui devait être implanté à 15km de la ville-capitale et fournir 20 MW. “Compte tenu de la structure du réseau de transport alimentant l’agglomération de Cayenne, (…), les 20 MW de garantie ne sont pas nécessaires”, justifie la collectivité territoriale de Guyane (CTG) dans la PPE. D’autant qu’une centrale électrique EDF d’une puissance de 120 MW, fonctionnant au biocarburant, est en cours de construction au Larivot, également près de Cayenne. Ce projet de 600 millions d’euros, un temps contesté en justice, doit entré en service en 2026, pour “sécuriser l’approvisionnement en énergie” et non “servir de base de production d’électricité pour la Guyane”, assure EDF.Mais, pour les énergéticiens, la centrale du Larivot vient concurrencer les projets de renouvelables privés du territoire. Par ailleurs, la planification énergétique envisagée concentre davantage les investissements sur la sécurisation du réseau, fragile en raison d’un faible maillage, que sur la production d’énergie, toujours selon le document. Des investissements très importants vont être engagés pour stabiliser la distribution, en doublant notamment l’unique ligne haute tension de 90 volts qui alimente l’Ouest du territoire et la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, régulièrement sujette aux coupures de courant.La mise en service de cette nouvelle ligne est prévue pour 2033. Deux postes sources seront également construits dans l’Ouest pour “sécuriser l’alimentation” dans cette partie de la Guyane.Au total, d’ici 2033, il est prévu en Guyane 5,716 milliards d’euros d’investissements et d’exploitation-maintenance, répartis entre les collectivités et les entreprises.Avec comme objectif pour ce département français en Amérique du Sud : être autonome en production d’énergie et faire en sorte que cette production soit à 100% assurée par des énergies renouvelables, contre 72% en 2023.

Le Canada change de Premier ministre en pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis

Le parti au pouvoir au Canada s’apprête dimanche à choisir un ancien banquier central, novice en politique, pour remplacer Justin Trudeau au poste de Premier ministre chargé de faire face aux menaces de Donald Trump. Mark Carney, 59 ans, est donné largement favori du scrutin qui se termine dimanche pour remplacer Justin Trudeau à la tête du parti libéral (centre gauche). Après près de dix ans au pouvoir, ce dernier avait annoncé sa démission en janvier en plein chaos politique.Environ 400.000 membres du parti libéral sont inscrits pour le vote, qui se termine à 15H00 (20H00 GMT) avec un résultat attendu en fin d’après-midi.Le vainqueur sera ensuite appelé à devenir Premier ministre. Mais il faudra probablement attendre quelques jours pour qu’une passation de pouvoir ait lieu entre les deux hommes, une fois le gouvernement formé.L’ancien directeur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre a largement devancé ses adversaires en termes de soutien au sein du pays et de fonds levés. Ces dernières semaines, une seule question a dominé les débats: qui est la bonne personne pour affronter Donald Trump et ses attaques? “Nous sommes confrontés à la crise la plus grave de notre vie… tout, dans ma vie, m’a préparé à ce moment”, a déclaré Mark Carney pour son dernier meeting vendredi.C’est ce message d’homme d’expérience habitué à gérer des crises, martelé tout au long de sa campagne, qui semble avoir porté ses fruits au moment où le pays est bouleversé par une crise historique avec son puissant voisin. Le président américain a lancé une guerre commerciale en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le “51e Etat américain”. Des attaques qui exaspèrent les Canadiens dont beaucoup renoncent à leur voyage au sud de la frontière et boycottent les produits américains.- Élections en vue -Pour cette journée d’élection qui marque la fin de la décennie Trudeau, Luciana Bordignon, membre du parti libéral, a fait le déplacement à Ottawa depuis Vancouver, dans l’ouest. “J’espère que nous allons avoir un bon chef”, glisse-t-elle à l’AFP, parlant d’un choix “important”. Dans la salle où seront annoncés les résultats, de grands drapeaux canadiens et partout du rouge, la couleur des libéraux canadiens.Luzminda Longkines veut un parti fort face aux conservateurs qui affirment que le “pays est cassé”. “Mais c’est faux et Donald Trump vient d’unir le pays, nous avons maintenant un ennemi commun.”Mark Carney séduit grâce à “son expérience économique et son sérieux”, explique Stéphanie Chouinard, professeure de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada.”Il connaît très bien les systèmes financiers internationaux et les forces et les faiblesses de l’économie canadienne”, ajoute-t-elle.D’après les analystes, les chances sont donc très minces pour sa principale adversaire, Chrystia Freeland. L’ex-ministre des Finances de M. Trudeau a quitté le gouvernement avec fracas, affichant ses désaccords sur la façon de gérer Donald Trump.Mais quel que soit le vainqueur, tout en affrontant les assauts américains, il devra rapidement rassembler son parti en vue des prochaines élections.Celles-ci doivent se tenir au plus tard en octobre mais pourraient être déclenchées plus rapidement que cela et elles promettent d’être plus disputées qu’attendues.Très impopulaires et jugés responsables notamment de la forte inflation et de la crise du logement, les libéraux, qui affichaient plus de 20 points de retard en janvier dans les intentions de vote, sont aujourd’hui au coude-à-coude avec les conservateurs.Selon un sondage de l’institut Angus Reid publié mercredi, M. Carney est le choix préféré des Canadiens pour affronter M. Trump, avec 43% des personnes interrogées qui le plébiscitent contre 34% pour le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre.Ce dernier, qui avait le vent en poupe ces derniers mois, semble perdre du terrain dans ce nouveau contexte politique. “Sa rhétorique populiste”, qui rappelle celle de Donald Trump, dérange une partie des Canadiens, explique Daniel Béland, professeur de sciences politiques à l’Université McGill de Montréal.A l’inverse, l’expérience internationale de M. Carney et son côté calme, “presque ennuyeux”, est rassurant pour de nombreux Canadiens.Â