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Trump déclare la guerre commerciale et plonge l’économie mondiale dans l’inconnue

Les partenaires commerciaux des Etats-Unis menacent de riposter tout en privilégiant le dialogue jeudi, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump qui faisait plonger les marchés mondiaux et craindre de lourdes conséquences sur l’économie mondiale.Après les annonces du président américain présentées comme une “déclaration d’indépendance économique”, la planète financière accuse le coup: en Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de près de 3% en clôture pendant qu’en Europe Francfort perdait 2,45% à l’ouverture, Paris 2,15% et Londres 1,44%.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place par.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.- “Solution négociée” -Les réactions oscillent entre appels au dialogue et menaces de bras de fer, personne n’ayant pour le moment annoncé de riposte claire.Berlin a déclaré jeudi soutenir l’Union européenne dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington, Paris a dit prévoir dans l’éventuelle riposte européenne en cours de négociation “d’attaquer les services numériques”, tout en planifiant de réunir jeudi les représentants ses filières les plus touchées. Tendant la main aux Américains, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu’il n’était “pas trop tard” pour négocier mais aussi que l’UE était “prête à réagir”.Si certains pays ont appelé à la retenue et au dialogue avec Washington pour éviter l’escalade, d’autres ont vertement critiqué la politique américaine.Pékin a exhorté Washington à “annuler immédiatement” ces droits de douane, tout en appelant au “dialogue” face au risque de “péril (pour) le développement économique mondial”, selon le ministère du Commerce.Le gouvernement japonais a estimé que l’allié américain pourrait avoir enfreint les règles de l’OMC et leur accord bilatéral. L’Australie a dénoncé un “geste qui n’est pas celui d’un ami”.Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”, d’autant plus que la fixation des niveaux de taxes pose question sur la méthode employée.Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires”, par exemple des normes sanitaires ou environnementales.La Maison Blanche a fait savoir mercredi soir que certaines catégories n’étaient pas concernées: lingots d’or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américainPas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Gare aux pays tentés par une surenchère: “Détendez-vous, encaissez le coup (…). Car si vous ripostez, il y aura une escalade”, a déjà averti le ministre des Finances Scott Bessent.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la nouvelle liste. Signataires d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ils relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger qui est entrée en vigueur jeudi matin.Les nouveaux droits de douane “ne feront que des perdants”, a d’ailleurs critiqué l’industrie automobile allemande.- “Garder la tête froide” -Donald Trump a par ailleurs déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, ce qui entraînera “des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%, mais ces sanctions américaines auront “un impact” sur l’économie britannique, a reconnu jeudi le Premier ministre Keir Starmer.L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé l’UE à “garder la tête froide”.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.

Droits de douane: l’UE tend la main à Trump mais se prépare au bras de fer

Soucieuse d’éviter une guerre commerciale aux “conséquences désastreuses”, l’Union européenne a temporisé jeudi et tendu la main aux Américains pour une issue négociée aux droits de douane de Donald Trump, tout en préparant sa riposte.Les nouvelles taxes annoncées par le président américain sont “un coup dur” pour l’économie mondiale, a souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en regrettant “profondément” cette décision. “Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde”, a-t-elle averti, depuis Samarcande, en Ouzbékistan, où elle participe à un sommet Union européenne-Asie centrale.”Des millions de citoyens devront faire face à des coûts plus élevés pour l’alimentation. Les médicaments coûteront plus cher, de même que les transports. L’inflation augmentera”, a expliqué la présidente de l’exécutif européen, chargée de mettre en oeuvre la politique commerciale de l’UE au nom des 27 pays membres.- “Pas trop tard” pour négocier -Pour éviter une escalade funeste, l’Europe continue de promouvoir le dialogue avec l’administration américaine. “Il n’est pas trop tard pour répondre aux préoccupations par les négociations”, a déclaré Mme von der Leyen, soulignant que le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, était “en contact permanent” avec ses homologues américains. “Nous nous efforcerons de réduire les obstacles et non de les élever”, a-t-elle martelé, reprenant la ligne déjà exprimée depuis l’entrée en vigueur le 12 mars des taxes américaines de 25% sur l’acier et l’aluminium.Elle a aussitôt obtenu le soutien de Berlin. “Il est bon que la Commission européenne continue à viser une solution négociée avec les États-Unis”, a déclaré le vice-chancelier allemand Robert Habeck.A l’unisson, la Première ministre Giorgia Meloni a également dit vouloir “parvenir à un accord avec les Etats-Unis, afin d’éviter une guerre commerciale qui affaiblirait inévitablement l’Occident au profit d’autres acteurs mondiaux”.Le président français Emmanuel Macron avait émis l’espoir la semaine dernière que Donald Trump puisse “revenir” sur sa décision.- Viser les services numériques américains? – Mais les Européens sont aussi “prêts à réagir”, a mis en garde Ursula von der Leyen. Fait rare et signe de la gravité du moment, elle a prononcé son allocution trois fois successivement, en trois langues: anglais, français puis allemand.L’UE avait déjà annoncé qu’elle appliquerait à partir de mi-avril des droits de douane “forts mais proportionnés” sur une série de produits importés des Etats-Unis comme les bateaux, les motos ou le bourbon.”Nous nous préparons maintenant à d’autres contre-mesures pour protéger nos intérêts et nos entreprises si les négociations échouent”, a annoncé jeudi Mme von der Leyen.La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a elle évoqué la possibilité “d’attaquer les services numériques” américains, tout en rappelant que cette deuxième riposte était “en cours de négociation” entre les 27.Donald Trump a lancé mercredi soir une offensive commerciale en annonçant des droits de douane très lourds en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, au risque d’asphyxier l’économie mondiale, mais aussi américaine.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné le président américain.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà mis en place par l’administration Trump. Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.

Droits de douane: l’Allemagne soutient l’UE dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington

Berlin a déclaré jeudi soutenir l’Union européenne dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington sur les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump, tout en rappelant que l’Europe est prête à riposter.”Il est bon que la Commission européenne continue à viser une solution négociée avec les États-Unis”, a déclaré le vice-chancelier allemand Robert Habeck. En cas d’échec, “l’UE donnera une réponse équilibrée, claire et déterminée. Nous nous y sommes préparés”, a-t-il ajouté, disant craindre que cette avalanche de taxes américaines “entraîne des pays dans la récession et cause des dommages considérables dans le monde entier”.Donald Trump a promis mercredi une montagne de nouveaux droits de douane à l’entrée des Etats-Unis, qui se cumulent avec de précédentes annonces, provoquant des réactions partout dans le monde.Ces nouveaux droits de douane menacent d’affaiblir un peu plus l’économie de la première puissance européenne, déjà essorée par deux années successives de récession.Les industriels allemands ont soutenu eux aussi la stratégie de la Commission européenne et réclamé une réaction “coordonnée” en cas d’échec des négociations, alors que les Etats-Unis sont la première destination des exportations allemandes.”Les raisons invoquées pour justifier cette escalade protectionniste sont incompréhensibles”, a déclaré jeudi la Fédération allemande de l’industrie (BDI) dans un communiqué. Les droits de douane “menacent nos entreprises exportatrices et mettent en péril la prospérité, la stabilité, l’emploi, l’innovation et les investissements dans le monde entier”, a-t-elle ajouté.

Taxes américaines: la CPME appelle à un “front économique et politique uni”

Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, a appelé jeudi sur RMC à un “front économique et politique uni” face au “choc” des tarifs douaniers américains, disant craindre qu'”un tissu de petites et moyennes entreprises disparaissent demain”.Le président américain Donald Trump a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane très lourds, de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux Etats-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’Union européenne.”C’est un choc, même si on s’y attendait, mais pas autant. La Nation doit être derrière ses entreprises, parce que notre tissu économique va être attaqué, nos entreprises vont être attaquées, et nos petites entreprises vont être encore plus fragiles”, a déclaré le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).”Si on prend par exemple la cosmétique, on a beaucoup de petites entreprises qui n’auront pas les moyens de se délocaliser, ou de diversifier leur chaîne de production pour faire une partie aux Etats-Unis, donc elles vont être fortement impactées. Aujourd’hui il y a une vraie crainte qu’un tissu économique de PME qui disparaissent demain”, selon lui.”Il faut que l’Union européenne soutienne son économie, mais il faut qu’il y ait un front politique et un front économique qui soit uni (et) fort. On a besoin d’avoir la Nation derrière les entreprises, de sentir que nos politiques sont derrière nos économies”, a résumé le président de la CMPE.Le président français Emmanuel Macron va réunir à l’Elysée jeudi après-midi les représentants des filières touchées par les mesures tarifaires annoncées par les États-Unis, une réunion à laquelle Amir Reza-Tofighi a indiqué qu’il serait présent.Concernant la risposte de l’Union européenne, “il faut attaquer là où ça fait mal, avoir une stratégie qui fasse mal à Donald Trump”, en “trouvant le bon équilibre” mais sans “se tirer une balle dans le pied en même temps”, juge Amir Reza-Tofighi.Selon lui, “cette guerre commerciale va être perdant-perdant pour tout le monde: perdante pour le consommateur américain, pour le consommateur européen, pour les entreprises américaines et les entreprises européennes”.

Droits de douane: l’UE prévoit “d’attaquer” les services numériques américains

L’Union européenne, “prête à la guerre commerciale” avec les États-Unis, prévoit dans sa riposte aux droits de douane annoncés par Donald Trump “d’attaquer les services numériques”, a indiqué jeudi la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.”Nous sommes à peu près sûr qu’effectivement nous allons avoir des effets récessifs sur la production”, a-t-elle ajouté sur RTL, s’inquiétant notamment de l’impact “marqué” sur la filière vins et spiritueux.Le président américain Donald Trump a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’UE.Après la décision américaine, l’UE prépare une riposte en deux temps: “une première riposte qui sera efficiente à peu près à la mi avril, qui va correspondre à sa première attaque sur l’aluminium et l’acier”.”Et puis il y a un deuxième jeu de riposte qui sera probablement prêt à la fin du mois d’avril sur l’ensemble des produits et des services”, a ajouté Sophie Primas.Pour l’instant, cette deuxième riposte est en “cours de négociation entre les pays membres de l’Union européenne”.”Mais on va attaquer aussi les services. C’est par exemple les services numériques qui aujourd’hui ne sont pas taxés et qui pourraient l’être”, a insisté la porte-parole. La riposte pourrait aussi concerner “l’accès à nos marchés publics”, a-t-elle indiqué.”Nous avons aujourd’hui toute une batterie d’outils et nous sommes prêts à cette guerre commerciale”, a-t-elle assuré. Dans l’immédiat, Emmanuel Macron va réunir à l’Élysée jeudi après-midi les représentants des filières impactées par les mesures tarifaires.”La première chose, c’est que nous fassions un bilan et prévisionnel de ce que seront les attaques et leurs effets sur l’ensemble des filières. Ensuite, nous regarderons comment nous pouvons soutenir nos industries de production”, a-t-elle dit.”On voit bien que tous les marchés d’exportation, notamment des vins et spiritueux, sont en train de se fermer. Il va falloir donc supporter notre production européenne”, a-t-elle jugé.Donald Tump “se prend pour le maître du monde (…) C’est une posture impérialiste qu’on avait un peu oubliée, mais qui revient avec grande force et grande détermination”, a-t-elle dénoncé.far/lum/nth

Les marchés asiatiques secoués par l’offensive douanière de Trump

Glissade des Bourses, chute du dollar et du pétrole, record de l’or… les marchés asiatisques ont été sonnés jeudi par la brutale offensive douanière de Donald Trump, propre à plomber les économies de la région, très dépendantes des exportations.Les Bourses sous le choc, les exportateurs souffrent Dans le sillage d’un décrochage de Wall Street dans les échanges électroniques, la Bourse de Tokyo a chuté de plus de 4% peu après l’ouverture. Vers 05H00 GMT, l’indice vedette Nikkei perdait encore 3,14% à 34.601 points et l’indice élargi Topix 3,57% à 2.555 points.La Bourse de Séoul reculait de 0,8% après avoir lâché presque 3% dans les premiers échanges. Sydney cédait 0,9% et Bombay 0,5%.Les marchés boursiers, dans l’ensemble, limitaient leurs pertes, accusant le coup après l’onde de choc de l’offensive protectionniste de Washington, sans équivalent depuis les années 1930.Outre un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations, les économies asiatiques sont touchées par des majorations ciblant certains pays: surtaxes à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde, 25% pour la Corée du Sud, 36% pour la Thaïlande, 32% pour Taïwan, et même 46% pour le Vietnam.A Tokyo, les groupes exportateurs buvaient la tasse, y compris le géant des jeux vidéo Nintendo, qui s’est momentanément effondré de 6%, avec des inquiétudes sur sa nouvelle console Switch 2 produite notamment au Vietnam et au Cambodge.Alors que des surtaxes américaines de 25% ciblant les importations automobiles sont entrées en vigueur dès mercredi, les constructeurs nippons souffraient toujours, à l’image de Toyota (-6,08%).L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place.Vers 05H00 GMT, à Hong Kong, l’indice Hang Seng chutait de 2,10%. L’indice composite de Shanghai cédait 0,42% et celui de Shenzhen 1,39%.”Le point positif pour les investisseurs pourrait être qu’il ne s’agit que d’un point de départ pour les négociations avec d’autres pays”, a commenté Chris Zaccarelli, de Northlight Asset Management.Mais dans l’immédiat, “cela prouve aux marchés que (Trump) ne bluffait pas”, prévient Stephen Innes, de SPI Asset Management.”Il s’agit d’une frappe coordonnée sur la majeure partie de l’économie mondiale, et la réaction des marchés est justifiée. Les États-Unis ont mis à mal ce qui restait du multilatéralisme et ouvert la voie à des représailles”, souligne-t-il.L’e-commerce chinois trébucheDonald Trump a signé mercredi un décret annulant l’exemption de droits de douane dont bénéficiaient les petits colis envoyés depuis la Chine.Dans la foulée, les géants chinois de l’e-commerce trébuchaient lourdement à Hong Kong, à l’image d’Alibaba (-5,15%) et JD.com (-4,8%). PDD Holdings (Temu) a chuté de 6,05% dans les échanges électroniques à New York.Hanoï dévisse, chute des fournisseurs de Nike et AppleA la mi-journée, la Bourse de Hanoï dévissait de plus de 6%, plombée par la dégringolade des sous-traitants du textile ou de l’électronique.”Environ la moitié des chaussures Nike et 39% des chaussures Adidas sont fabriquées au Vietnam” selon Bloomberg, et seraient donc soumises aux surtaxes de 46%. Grand fournisseur de Nike, le chinois Shenzhou International a perdu jusqu’à 18% à Hong Kong. Les marques dont une partie des habits sont fabriqués en Chine ou au Vietnam ont chuté dans les échanges électroniques new-yorkais à l’instar de Gap (-8,49%), Ralph Lauren (-7,13%) ou encore Nike (-7,05%).Idem pour Apple (-7,30%), qui assemble ses smartphones en Asie.Parmi ses fournisseurs, le sud-coréen SK Hynix a perdu jusqu’à presque 5%, et le fabricant d’électronique AAC Technologies coté à Hong Kong a dégringolé de 14%.Record de l’or, plongeon du dollar, le yen brilleLes investisseurs se sont rués sur l’or, valeur refuge par excellence, qui a battu son record historique, à 3.167,83 dollars l’once.Après avoir décroché par rapport à l’euro, le dollar plongeait de 1,31% vis-à-vis de la devise japonaise, à 147,32 yens pour un dollar. Devise réputée sûre, “le yen est un refuge privilégié face aux incertitudes sur un ralentissement économique américain”, soulignait Standard Chartered.A l’inverse, actifs particulièrement spéculatifs, les cryptomonnaies souffraient du regain d’aversion pour le risque: le bitcoin dégringolait de 2,44% à 83.562 dollars.Le pétrole trébucheLes cours du pétrole ont glissé de plus de 3% en début d’échanges asiatiques, la guerre douanière étant susceptible de plomber la demande énergétique.Vers 05H00 GMT, le cours du baril de WTI américain reculait encore de 2,51% à 69,91 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 2,36% à 73,18 dollars.burs-jug/ep/eb

Trump déclare la guerre commerciale au monde en pilonnant l’Asie et l’Europe

Donald Trump a lancé mercredi une charge commerciale massive sous la forme de droits de douane très lourds en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, s’attirant des menaces de riposte à ces mesures qui risquent d’asphyxier l’économie mondiale, mais aussi américaine.Les marchés financiers ont dégringolé alors qu’alliés traditionnels comme les concurrents des Etats-Unis avertissaient préparer leur contre-attaque à ce que le président américain a présenté comme une “déclaration d’indépendance économique”.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà mis en place par l’administration Trump.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”.- L’UE veut négocier -En Asie, les marchés financiers se sont réveillés sonnés. La Bourse de Tokyo a dégringolé de pres de 4% peu après l’ouverture, avant de modérer un peu son recul, tandis que Séoul, Hong Kong et Sydney s’orientaient en baisse et que l’or, valeur refuge, flambait.Au Vietnam, l’un des pays les plus durement touchés, les marchés à Hanoï ont dévissé de plus de 5%.Si certains pays ont appelé à la retenue et au dialogue avec Washington pour éviter l’escalade, nombreux sont ceux qui se sont dits prêts à riposter, au risque d’une escalade.Pékin a exhorté Washington à “annuler immédiatement” ces droits de douane, appelant toutefois au “dialogue” face au risque de “péril (pour) le développement économique mondial”, selon le ministère du Commerce.Quant au Japon, le gouvernement estimé que l’allié américain pourraient avoir enfreint les règles de l’OMC et leur accord bilatéral.Tendant la main aux Américains, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu’il n’était “pas trop tard” pour négocier mais aussi que l’UE était “prête à réagir”.- “Détendez-vous” -Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires” à l’entrée de produits américains, par exemple des normes sanitaires ou environnementales, en répondant au principe d’une réciprocité “gentille”, selon l’expression de Donald Trump.La Maison Blanche a fait savoir mercredi soir que certaines catégories n’étaient pas concernées: lingots d’or, produits pharmaceutiques, semiconducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américainPas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Gare aux pays tentés par une surenchère: “Détendez-vous, encaissez le coup, et attendez de voir comment la situation évolue. Car si vous ripostez, il y aura une escalade”, a déjà averti le ministre des Finances Scott Bessent.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la nouvelle liste. Signataires d’un accord de libre échange avec les Etats-Unis, ils relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger qui est entrée en vigueur jeudi matin.Les nouveaux droits de douane “ne feront que des perdants”, a d’ailleurs critiqué l’industrie automobile allemande qui a appelé l’UE à réagir avec “force” et “volonté de négocier”.- “Garder la tête froide” -Donald Trump a par ailleurs déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium.”Nous allons combattre ces droits de douane avec des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%. “Notre approche consiste à rester calme”, a réagi mercredi le ministre britannique du Commerce Jonathan Reynolds, espérant “conclure cet accord”.L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé l’UE à “garder la tête froide”.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.

Glyphosate: Bayer au tribunal face aux parents d’un enfant handicapé

Le groupe allemand Bayer comparaît jeudi devant un tribunal d’Isère assigné par la famille Grataloup, dont le fils Théo, 17 ans, souffre de graves malformations qu’ils imputent à son exposition in utéro au glyphosate, le produit phare du géant de la chimie.Les parents de l’adolescent poursuivent Bayer au civil pour faire reconnaître “le lien de causalité entre le glyphosate” et le handicap de Théo, explique la mère Sabine Grataloup à l’AFP.L’audience débutera à 09H00 au tribunal de Vienne, où plusieurs associations, dont Générations Futures, qui lutte contre les dangers des pesticides, ont appelé à soutenir l’adolescent.La famille réclamera une expertise judiciaire dans le cadre d’une “recherche en responsabilité pour faute”, précise son avocat Me Bertrand Repolt qui, “in fine”, compte réclamer des dommages et intérêts au groupe allemand.Si des procès contre Bayer ont déjà eu lieu à l’initiative de personnes atteintes de cancer, il s’agit selon eux d’une “première judiciaire” pour un dossier de malformations congénitales.En 2006, Sabine Grataloup a utilisé du glyphosate pour désherber une carrière d’équitation, l’aspergeant “plusieurs fois par jour, sans protection particulière”. Elle ignore alors qu’elle est enceinte de “quelques semaines”, une période clé dans le développement foetal.Théo naît en mai 2007 “avec l’Å“sophage et la trachée qui ne se sont pas séparés correctement”. Depuis, il a subi 55 opérations chirurgicales qui lui permettent de manger normalement mais il respire et parle toujours par un “trou dans la gorge”, faute de cordes vocales. En 2018, ses parents assignent la firme américaine Monsanto, tout juste rachetée par le groupe Bayer. C’est elle qui a fourni la molécule du glyphosate à la marque Glyper, le pesticide utilisé par Mme Grataloup.”Monsanto fournissait le produit (…) qui a la même formulation que le Roundup”, fabriqué par l’Américain, explique-t-elle. Selon elle, le Glyper n’est “rien d’autre qu’un produit de revente du Round up”.- Indemnités -Six ans plus tard, la justice va enfin les entendre. “C’est une étape décisive dans un processus qui a demandé des années de recherches, de formalisation et de procédures”, déclare Sabine Grataloup, qui espère approcher de “la fin du marathon”.Seul le Fonds d’indemnisation des victimes des pesticides a reconnu en 2022 le lien entre le glyphosate et les malformations de Théo, qui reçoit depuis depuis une indemnité de 1.000 euros mensuels.Le glyphosate, herbicide le plus vendu au monde (800.000 tonnes en 2014), est classé en 2015 comme un “cancérogène probable” par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.Depuis fin 2018, le produit est interdit en France pour un usage domestique. Son approbation en Europe a cependant été renouvelée en novembre 2023 pour 10 ans “sous réserve de certaines conditions et restrictions”.Depuis le rachat de Monsanto, Bayer a dû verser plus de 10 milliards de dollars en dommages et intérêts dans plus de 100.000 dossiers à cause du glyphosate, notamment aux Etats-Unis, accusé d’avoir causé des cancers, ce que le groupe nie.La procédure à Vienne rappelle “l’impérieuse nécessité de responsabiliser les entreprises face aux risques sanitaires qu’elles engendrent”, estime dans un communiqué Nadine Lauverjat de Générations Futures. Contacté par l’AFP, le groupe Bayer n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience.

Trump déclare la guerre commerciale au monde, en pilonnant l’Asie et l’Europe

Donald Trump a lancé mercredi une colossale charge commerciale en annonçant des droits de douanes très lourds en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, au risque d’asphyxier l’économie mondiale, mais aussi américaine.Le président américain a vanté une “déclaration d’indépendance économique”.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.Dans les échanges électroniques après la clôture de Wall Street, le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 ont plongé. L’or, valeur refuge, a flambé.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà mis en place par l’administration Trump. Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires” à l’entrée de produits américains, par exemple des normes sanitaires ou environnementales, en répondant au principe d’une réciprocité “gentille”, selon l’expression de Donald Trump.- “Détendez-vous” -Les analystes peinent pourtant à comprendre comment la Maison Blanche a calculé des taux parfois exorbitants et établi une liste en partie incongrue, sur laquelle on trouve des îles arctiques reculées appartenant à la Norvège.Pas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du nord – au motif, selon un responsable américain, qu’elles sont soumises à tant de sanctions qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Gare aux pays tentés par une surenchère: “Détendez-vous, encaissez le coup, et attendez de voir comment la situation évolue. Car si vous ripostez, il y aura une escalade”, a déjà averti sur la chaîne Fox News le ministre américain des Finances Scott Bessent.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la liste fournie par la Maison Blanche. Ces deux pays, signataires d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser, comme le reste du monde, les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées, devant entrer en vigueur jeudi à 04h01 GMT.- “Garder la tête froide” -C’est là un autre front de la guerre commerciale ouverte par Donald Trump, qui a par ailleurs aussi déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium.”Nous allons combattre ces droits de douane avec des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%.”Notre approche consiste à rester calme et à nous engager à conclure cet accord”, a réagi mercredi le ministre britannique du Commerce Jonathan Reynolds.L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé l’UE à “garder la tête froide”.L’Irlande, qui enregistre l’excédent le plus large des membres de l’UE avec les Etats-Unis, a plaidé pour une réponse “proportionnée.”Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a lui assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.Elle promet aussi de secouer les géants de la tech et les grandes marques américaines qui se fournissent en Asie.