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Wall Street ouvre en hausse, parie sur une nouvelle baisse des taux

La Bourse de New York a ouvert en hausse lundi, portée par les espoirs d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) en décembre, à l’entame d’une semaine tronquée par un jour férié.Dans les premiers échanges, le Dow Jones avançait de 0,15%, l’indice Nasdaq prenait 0,94% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,56%.

Budget : face au “blocage”, Lecornu veut des votes spécifiques au Parlement sur des “priorités absolues”

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a appelé lundi les forces politiques à débattre et voter dans les prochaines semaines spécifiquement sur des priorités “absolues” comme la sécurité, la défense, l’agriculture et l’énergie, dans un contexte de “blocage” budgétaire.Fait inédit sous la Ve République, la quasi-totalité de l’Assemblée s’est opposée samedi au projet de budget de l’Etat, un vote sans surprise mais qui augure mal de son adoption avant la fin de l’année, dans les délais constitutionnels.Dans une allocution depuis Matignon, Sébastien Lecornu a dénoncé “une forme de cynisme qui est en train de se dégager et qui peut mener à ce que certains errements idéologiques de certains partis politiques bloquent la situation”, citant “les comportements de La France insoumise et même parfois du Rassemblement national”. Pour tenter d’éviter l’impasse, le Premier ministre a déclaré qu’il rencontrerait “l’ensemble des formations politiques représentées à l’Assemblée nationale et au Sénat dans les prochains jours” ainsi que “les partenaires sociaux”.Il a assuré vouloir consacrer ces discussions à cinq thèmes vus comme des “priorités (…) absolues”: le déficit, la réforme de l’Etat, l’énergie, l’agriculture, ainsi que la sécurité intérieure et extérieure.Des votes thématiques, par exemple sur la défense ou l’énergie, pourront être organisés avant la reprise budgétaire, mi-décembre, a précisé Matignon.Sébastien Lecornu a réaffirmé dans son discours que le budget 2026 devra “garder une cible de déficit à moins de 5% du PIB”.Concernant la réforme de l’Etat et la décentralisation, il a dit vouloir “avancer rapidement pour un projet de loi qui pourrait être proposé au Conseil des ministres dans les temps à venir”.La défense et les armées seraient elles “les premières victimes” d’un échec des discussions budgétaires, a assuré le Premier ministre.Sébastien Lecornu saisira “sûrement la semaine prochaine” l’Assemblée nationale et le Sénat d’un vote spécifique sur la défense, a indiqué Matignon.Le Premier ministre s’est enfin dit convaincu qu’il existe “toujours une majorité à l’Assemblée nationale” pour voter un budget, appelant le Parlement à se saisir d’une “responsabilité historique”.”Il faut que celles et ceux qui veulent avancer arrivent à rompre les ponts et à ne pas se laisser contaminer par les forces politiques qui, elles, promeuvent ce blocage”, a-t-il dit.

L’UE demande aux Etats-Unis une baisse des droits de douane sur l’acier

L’Union européenne va plaider lundi pour une réduction des droits de douane imposés par Washington sur les importations d’acier et de toute une série de produits qui en contiennent, à l’occasion d’une visite de responsables américains à Bruxelles.Et la Commission européenne cherche toujours à obtenir une exemption de droits de douane dans le secteur des vins et spiritueux.Le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick et le représentant au Commerce Jamieson Greer sont invités à un conseil des ministres européens, pour faire un point d’étape sur la mise en oeuvre de l’accord conclu cet été.”Nous avons encore du travail à réaliser, notamment sur l’acier et les produits dérivés, où nous cherchons à réduire les droits de douane et lutter ensemble contre les surcapacités mondiales” imputées à la Chine, a déclaré lundi le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, après s’être entretenu la veille avec M. Greer.Après des mois d’âpres négociations, Bruxelles et Washington ont scellé fin juillet un accord commercial prévoyant une surtaxe de 15% sur les produits européens qui arrivent aux Etats-Unis, soit plus qu’avant le retour au pouvoir de Donald Trump, mais moins que ce que le président américain menaçait d’imposer.Cependant plusieurs sujets de tensions n’ont pas été réglés par cet accord et seront au menu des discussions lundi.Les Européens réclament notamment l’abaissement à 15% des droits de douane américains, fixés par le président Donald Trump à 50% sur les importations d’acier, d’aluminium ainsi que sur plusieurs centaines de produits qui en contiennent. Et ils espèrent toujours décrocher des exemptions totales de droits de douane pour certains secteurs clés, comme les vins et spiritueux.L’UE, qui a imposé à son tour le mois dernier une hausse des droits de douane sur les importations d’acier pour protéger ses producteurs, voudrait aller au-delà et s’allier avec les Etats-Unis pour mieux lutter face à la concurrence déloyale dont elle accuse la Chine (via le maintien d’importantes surcapacités de production). Cela pourrait se traduire par des quotas réciproques d’importations détaxées entre les Etats-Unis et l’UE.De leur côté, les Américains exigent des Européens qu’ils suppriment leurs droits de douane sur les produits importés des Etats-Unis, comme ils s’y sont engagés dans l’accord, et leur demandent de revoir des réglementations jugées trop contraignantes pour les entreprises américaines, notamment en matière d’environnement ou de numérique.Depuis la signature de l’accord commercial, “nous avons rencontré des obstacles, c’est évident, mais c’est important d’aller de l’avant et de nous rappeler que les Etats-Unis et l’Europe ont beaucoup à perdre si nous n’unissons pas nos forces”, a plaidé aussi le ministre danois Lars Lokke Rasmussen.

Le grand flou budgétaire persiste, la droite sénatoriale dans les starting blocks

Tous les regards sont tournés vers le Sénat: la chambre haute examine cette semaine les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, avec une droite déterminée à dérouler sa copie anti-taxes et pro-réforme des retraites, quitte à amplifier l’incertitude sur un compromis final.Le marathon budgétaire fait étape au Palais du Luxembourg. Dans l’hémicycle d’abord, où les sénateurs ferraillent sur le budget de la Sécu depuis plusieurs jours, avant un vote solennel prévu mercredi après-midi. Mais également en commission des Finances, quelques mètres plus loin, où le volet “recettes” du projet budget de l’Etat est examiné au pas de course lundi matin avant son arrivée dans l’hémicycle à partir de jeudi.Sur ce texte, les sénateurs repartent de la copie initiale du gouvernement, conséquence du rejet quasi-unanime du budget à l’Assemblée nationale en première lecture samedi. – Le spectre d’une loi spéciale -Les députés devront patienter avant de revoir le projet de loi de finances au Palais Bourbon, car les sénateurs disposent d’une vingtaine de jours pour l’examiner et leur majorité droite-centriste compte bien aboutir à un vote final sur leur copie, prévu le 15 décembre.Ce délai est-il compatible avec le vote d’un budget avant la fin de l’année ? Le gouvernement de Sébastien Lecornu continue d’y croire, même si de nombreux cadres du bloc central envisagent déjà l’hypothèse d’une loi spéciale votée en urgence en décembre pour permettre la levée des impôts, avant une reprise des discussions budgétaires en janvier.”Il vaut mieux une loi spéciale plutôt qu’un budget qui continuera à déclasser la France et à appauvrir les Français”, a assumé le patron des Républicains Bruno Retailleau, redevenu sénateur, dans Le Parisien ce week-end.L’attitude du Sénat sera donc particulièrement scrutée, car un compromis futur entre députés et sénateurs pourrait permettre d’accélérer la procédure budgétaire. Mais cela semble très mal embarqué. Car si Gérard Larcher, président du Sénat, a souhaité ces derniers jours sur Public Sénat “parier sur l’intelligence collective”, M. Retailleau affiche une position très dure et promet de “revenir sur les folies fiscales de LFI et du Rassemblement national”, avec “une position raisonnable: moins d’impôts et plus d’économies”.”Je ne pense pas que Bruno Retailleau pense au fond que ne pas avoir de budget est une solution pour la France”, a répondu sur France 2 la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. “Si on joue la présidentielle de 2027 dans l’hémicycle où on débat du budget 2026, on n’aura pas le budget de 2026 et probablement que la présidentielle se passera très mal”, a-t-elle ajouté.- Réformes des retraites bientôt rétablie -Les débats en cours sur le budget de la Sécu ont néanmoins déjà dessiné les contours d’une droite sénatoriale inflexible, refusant quasiment tous les compromis trouvés à l’Assemblée nationale. La droite et ses alliés centristes s’apprêtent d’ailleurs à s’opposer à la suspension de la réforme des retraites et au “dégel” des prestations sociales, deux votes cruciaux qui auront probablement lieu mardi soir.”La droite fait de l’affichage politique. Très bien, mais ça n’aura aucune utilité. Cela revient à donner l’ensemble du pouvoir parlementaire à l’Assemblée. Si ça continue comme ça, le Sénat n’en sortira pas grandi”, regrette auprès de l’AFP le président socialiste de la commission des Finances du Sénat, Claude Raynal.En revanche, concernant le budget de l’Etat, son rejet à l’Assemblée nationale risque de faciliter la tâche du Sénat: saisi du texte initial du gouvernement, il n’aura même pas à statuer sur les mesures ajoutées par les députés et pourra se contenter de voter sa propre copie, élaborée au sein de sa très large majorité depuis la fin du printemps sous François Bayrou et ajustée depuis.Dans les mesures contenues dans cette partie “recettes”, les sénateurs pourraient notamment restreindre la taxe sur les holdings familiales, maintenir le gel du barème de l’impôt sur le revenu et revenir sur la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises.Le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR), présentera ses propositions lundi à 14H00 lors d’une conférence de presse.

La Bourse de Paris en hausse en attendant de nombreuses publications économiques

La Bourse de Paris évolue en hausse lundi, tentant de rebondir après un bilan hebdomadaire en recul, à l’entame d’une semaine dense en publications économiques en Europe et aux Etats-Unis.L’indice vedette CAC 40 progressait de 0,39% vers 09H45, soit de 31,52 points, s’établissant à 8.014,17 points.La semaine dernière, le CAC 40 a subi un net repli de 2,29%, chahuté par les craintes d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA) après la publication des résultats de Nvidia, champion du secteur et première capitalisation boursière mondiale.”Les investisseurs semblent désormais naviguer entre espoir d’un assouplissement monétaire et crainte d’un ajustement brutal dans les secteurs les plus exposés aux thématiques spéculatives”, commente John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Le marché s’accroche aux propos du président de la Fed de New York, John Williams, qui a déclaré vendredi “continue(r) de voir de la marge pour un nouvel ajustement à court terme” des taux directeurs américains.A l’agenda cette semaine, de nombreux indicateurs sont également attendus.Mardi, le marché se tournera vers les “ventes au détail de septembre et l’indice d’inflation des prix à la production (PPI), puis mercredi des demandes d’allocations chômage et des commandes de biens durables”, résume Jim Reid, économiste de Deutsche Bank. Sur le Vieux continent, le marché sera notamment attentif vendredi aux estimations préliminaires d’inflation de novembre en Allemagne, en France et en Italie.Au Royaume-Uni, la présentation du projet de budget par la ministre des Finances Rachel Reeves mercredi sera l’événement principal de la semaine.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt français à dix ans évoluait en légère baisse, à 3,45%, contre 3,47% à la clôture du marché vendredi.La défense en baisseLes Etats-Unis et l’Ukraine ont affirmé dans la nuit de dimanche à lundi qu’un “futur accord” de paix pour mettre fin au conflit avec la Russie “devra pleinement respecter la souveraineté” de Kiev, à l’issue de pourparlers “constructifs” à Genève entre Américains, Ukrainiens et Européens.A la cote parisienne, Thales cédait 2,07%, Safran 0,86% et Dassault Aviation 0,98%.Kretinsky au chevet de CasinoLe groupe Casino (+1,09% à 26 centimes) a annoncé lundi réunir ses créanciers pour entamer des négociations sur une nouvelle restructuration de sa dette, la deuxième en moins de trois ans, son actionnaire principal, Daniel Kretinsky, se disant prêt à apporter 300 millions d’euros.Le distributeur (Monoprix, Franprix, CDiscount…), passé sous le contrôle du milliardaire tchèque en 2024 après des années de pertes et de surendettement, doit rembourser 1,4 milliard d’euros en mars 2027, un montant qu’il souhaite ramener à 800 millions d’euros, a-t-il indiqué lundi dans un communiqué.

Le Black Friday, incontournable en France, grignote sur le reste du calendrier

Black Friday, Black Week, Black Month… L’opération commerciale du dernier vendredi de novembre est devenue incontournable en France et s’étend désormais sur plusieurs semaines. Mais si elle profite aux grands acteurs en ligne, elle pénalise les commerces indépendants.”Maintenant le Black Friday, c’est tout le mois de novembre, et des promotions on en a toute l’année !”, remarque Danielle, 73 ans, ancienne enseignante retraitée. Cette année, il aura lieu le 28 novembre. Mais loin d’être limité à un “vendredi noir”, il étend ses tentacules sur le calendrier commercial.L’événement importé des Etats-Unis par Amazon en 2010 est progressivement monté en puissance jusqu’à s’ancrer dans les habitudes des Français. Ils y consacreront cette année un budget moyen de 345 euros, en augmentation selon une étude du cabinet Boston Consulting Group (BCG).”Il y a un peu de fatigue sur la promotion”, commente pour l’AFP François-Xavier Salle, expert consommation chez BCG, “et c’est pour ça que les consommateurs veulent des choses transparentes et clairement exprimées dans les pourcentages”.Il observe lui aussi les “périodes plus longues” de promotions proposées par les vendeurs, qui parfois “combinent avec le Cyber Monday”, autre coup marketing venu d’Amérique, qui se déroule le lundi suivant. Le 1er décembre, donc, cette année.- E-commerce roi -Clara, 21 ans, “étudie le marché, tous les jours, on ne sait jamais”. Elle a déjà acheté des vêtements et de l’électronique en promotion depuis début novembre, mais reste attentive: “c’est important, ça joue sur le coût de la vie”.Comme cette chargée d’affaires en menuiserie, sept Français sur dix prévoient de participer à l’opération commerciale, selon l’étude du BCG. Et comme elle, plus de la moitié commencent leurs recherches dès le début de novembre.L’e-commerce reste le roi du Black Friday. En 2024, selon les chiffres du groupe BPCE, plus d’un achat sur trois a été réalisé en ligne pendant la “Black week”, contre un sur cinq le reste de l’année. Le panier moyen en ligne était alors de 81 euros, contre 57 euros en magasin.A l’instar de l’électronique, le Black Friday est devenu “incontournable” pour les grandes enseignes de mode, confirme auprès de l’AFP Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce. Selon lui, il est désormais “beaucoup plus maîtrisé” par les entreprises, “dans une période extrêmement importante de l’année, où il est important de préserver la marge”.Les indépendants, eux, ne profitent pas du Black Friday, qui “gangrène le petit commerce”, regrette auprès de l’AFP Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l’habillement. Face aux mastodontes de l’e-commerce, les indépendants ne peuvent “pas tenir”.- “Gel des achats” -A la différence des grandes marques ou des gros distributeurs, il est difficile pour les petits commerces de “casser des marges qui sont nécessaires”, souligne celui qui représente 30.000 boutiques et qui rappelle l’actuelle crise de vitalité du commerce de centre-ville.”En septembre, en octobre, on arrive à travailler, mais dès le mois de novembre, on voit que ça crée un gel des achats, un attentisme chez le consommateur qui attend le Black Friday et le fameux tunnel jusqu’aux soldes de janvier”, fustige-t-il.Des soldes d’hiver qui arrivent après la bataille, souligne Yohann Petiot, car “le porte-monnaie des Français n’est pas extensible”.Autre conséquence néfaste du Black Friday, il est “une aubaine pour les contrefacteurs”, selon l’Union des fabricants (Unifab), qui pointe qu’en 2024 la Douane a effectué la saisie de 21,5 millions de contrefaçons, dont plus de 30% dans des petits colis achetés en ligne.

“La fragilité” politique et budgétaire française élément “d’insécurité” pour l’Europe, selon Hollande

“La fragilité de la France est un élément d’insécurité supplémentaire pour l’Europe”, a estimé dimanche l’ancien président de la République François Hollande, alertant sur les conséquences d’un échec budgétaire pour le financement de la défense.Dans un entretien au Monde portant sur la guerre en Ukraine, et le plan controversé du président américain Donald Trump pour mettre fin au conflit, l’ancien chef de l’Etat était interrogé sur la situation politique française.”Dans ce contexte, la fragilité de la France est un élément d’insécurité supplémentaire pour l’Europe”, a-t-il alerté, estimant que si elle “veut participer au réarmement, il faut qu’elle ait un budget de la défense voté dans le cadre de la loi de finances”, c’est-à-dire dans le budget de l’Etat pour 2026.Si l’adoption d’un nouveau budget échoue au Parlement, et que le gouvernement passe par une “loi spéciale” pour assurer la continuité de l’Etat, “ce sont les dépenses de l’année précédente qui vaudront, et les 6 milliards d’euros prévus pour améliorer notre capacité de défense ne seront pas là”, a mis en garde le responsable socialiste.Redevenu député de Corrèze, François Hollande tisse un lien entre “l’état de notre démocratie”, “la force de notre défense et la crédibilité de notre sécurité”. “C’est la raison pour laquelle Trump et Poutine poussent les extrêmes droites en Europe pour nous affaiblir et nous neutraliser”, a-t-il ajouté.Concernant le plan de Donald Trump, François Hollande estime qu’il équivaut dans son état actuel à “la capitulation de l’Ukraine” mais aussi à “la relégation de l’Europe sous la tutelle d’un condominium russo-américain”. Regrettant l’absence “d’incarnation politique” en Europe, il appelle toutefois les Européens à “corriger le plan s’il est encore amendable” et à  “dire qu’ils vont livrer autant d’armes que possible” à l’Ukraine.Salué par le président russe Vladimir Poutine, le projet américain reprend plusieurs exigences clés de Moscou: que l’Ukraine lui cède des territoires, accepte de réduire la taille de son armée et renonce à intégrer l’Otan. Il offre cependant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.

Avec ses drones de nuit, la SNCF se muscle face aux vols de cuivre et de métaux

Nuit noire dans un champ agricole du Loiret: un drone d’observation vient d’être catapulté de sa rampe de lancement et survole une voie ferrée dans l’obscurité. Lasse du chaos généré par les incessants vols de câbles qui courent le long de ses 28.000 kilomètres de voies ferrées, la SNCF est passée à l’action: les voleurs sont sous étroite surveillance.Jeudi, un exercice de démonstration était organisé pour la presse à Artenay, dans le Loiret. En pleine nuit, car les gangs attendent la plupart du temps l’obscurité pour couper et tirer des kilomètres de fils de cuivre. Leur revente dans des réseaux organisés est très lucrative, car le cours de “l’or rouge” flirte de nouveau avec les 10.000 euros la tonne.Sous son ventre, le drone, fabriqué par la start-up toulousaine Delair, emporte deux caméras, dont une à infrarouges, des yeux dans la nuit.La flotte SNCF, premier client de Delair – qui vend aussi ses drones à l’armée ukrainienne pour la surveillance de la ligne de front -, compte 200 appareils. – “Dissuader l’acte” -“Cela permet d’avoir de la donnée sur l’ensemble du réseau en permanence 24 heures sur 24 et sept jours sur sept”, explique Alexis Meneses, directeur de la stratégie d’Altametris, filiale de la SNCF qui gère les drones.Démarrés en 2017, ces vols de drone pour vérifier l’état des infrastructures ferroviaires s’élèvent aujourd’hui à près de 2.000 par an, dont 200 sont consacrés à la seule lutte contre les intrusions et actes de malveillance.Au sol, sur l’écran de contrôle, apparaissent soudain des “bipèdes” luminescents près des rails qui progressent vers une gare désaffectée.Derrière son écran, l’opérateur alerte la police ferroviaire de la SNCF. Un agent local est dépêché. La plupart du temps, il “lève le doute”: c’est un ouvrier en train de travailler sur la voie. Parfois, un voleur détale.Depuis septembre, quatre réseaux de voleurs de câbles ont été neutralisés, dont un en flagrant délit, précise Christophe Bouteille, directeur-adjoint de la sûreté (ex-SUGE) pour le groupe SNCF.”On cherche avant tout à dissuader l’acte quel qu’il soit”, ajoute Olivier Bancel, directeur général client-exploitation chez SNCF Réseau.- “Rassuré” – Les vols sont proportionnels à l’augmentation du cours du cuivre, souligne M. Bouteille. “Quand le cours du cuivre augmente, les vols de métaux augmentent”, relève-t-il, se disant “rassuré” de voir que les actes de malveillance ont ralenti ces quinze dernières années, à cours des métaux équivalents.La SNCF, qui recensait en 2010 quelque 3.350 vols de métaux pour un préjudice de 30 millions d’euros et plus de 5.800 heures de retard de ses trains, ne dévoile aujourd’hui plus aucun chiffre. Elle signale seulement qu’elle investit 100 millions d’euros par an pour surveiller ses voies ferrées, dont 20 millions sont consacrés aux seules opérations de sûreté. Caméras, capteurs et les bons vieux “renseignements humains” complètent la panoplie déployée pour décourager les intrus.D’autres souffrent de vols de métaux: le groupe télécoms Orange, le gestionnaire du réseau électrique à haute tension RTE, les chantiers de BTP, et même les agriculteurs. Au total, selon le ministère de l’Intérieur, quelque 2.100 vols de cuivre ont été comptabilisés en 2024 en zone gendarmerie (96% du territoire) et plus de 200 auteurs ont été interpellés entre janvier 2023 et octobre 2024.Jeudi, le lieu de l’exercice n’était pas choisi au hasard. La ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), qui subit depuis des années de multiples retards et aléas techniques, héberge le plus grand chantier de l’année lancé par la SNCF: 70 kilomètres de voies (rails, ballast et traverses) sont rénovés.Hors de question de prendre le risque que les rares trains qui circulent le matin et le soir entre Paris et Orléans, pendant la durée des travaux, soient annulés pour cause de vol de câbles.”Nous avons jugé nécessaire, explique M. Bancel, de surveiller le chantier de manière très intense avec des moyens technologiques pour pouvoir donner une garantie supplémentaire (aux passagers) que le chantier se déroulera bien et que les trains pourront passer.” 

Le gouvernement veut croire à un compromis malgré le rejet quasi unanime du budget

Le gouvernement de Sébastien Lecornu a affirmé samedi qu’un compromis reste possible au Parlement malgré le rejet à plate couture dans la nuit par l’Assemblée nationale du budget 2026, sans convaincre les oppositions qui envisagent de plus en plus clairement une loi spéciale pour maintenir le fonctionnement de l’Etat.”Nous n’en sommes qu’à la moitié du parcours parlementaire, et je reste convaincu qu’un compromis peut se construire”, a commenté le ministre de l’Economie Roland Lescure, rejetant la responsabilité de cet échec sur “l’extrême droite et l’extrême gauche” qui “ont voté ensemble des mesures inopérantes pour un budget insincère”.Fait inédit dans la Ve République, la quasi-totalité de l’Assemblée s’est opposée dans la nuit de vendredi à samedi au projet de budget de l’Etat, un vote sans surprise mais qui augure mal de son adoption avant la fin de l’année, dans les délais constitutionnels.Après 125 heures de débats parfois houleux sur la fiscalité du patrimoine, ou celle des grandes entreprises, 404 députés ont rejeté la partie “recettes” du texte (un pour, 84 abstentions), emportant ainsi l’ensemble du projet de loi, sans même étudier la partie “dépenses”.Les groupes de gauche et le RN ont voté contre, ceux du camp gouvernemental se sont divisés entre votes contre et abstentions. Seul à voter pour, le député du groupe centriste Liot Harold Huwart (Eure-et-Loir).L’Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l’État, de manière inédite sous la Ve République. Mais c’est une première qu’il le soit avec une telle ampleur.Le camp gouvernemental a largement invoqué les mesures fiscales votées par les oppositions – “des horreurs économiques”, selon Paul Midy (Renaissance) – pour justifier son absence de soutien au texte de l’exécutif. Le PS, qui a accepté de ne pas censurer le Premier ministre en échange de la suspension de la réforme des retraites et d’un abandon du 49.3, espérait que les débats permettent d’arracher une mesure de justice fiscale, “taxe Zucman” ou succédané.Des propositions repoussées. Un cocktail d’autres taxes a cependant été approuvé, sur la fortune improductive, les grandes entreprises, les multinationales ou les géants du numérique.- “Le compte n’y est pas” -Mais “le compte n’y est pas”, a lancé Boris Vallaud (PS), estimant les “recettes” insuffisantes pour “effacer” des économies irritantes sur les politiques publiques. Le PS continuera toutefois à “chercher le compromis”, a promis le socialiste, dont le groupe avait permis l’adoption de la partie recettes du budget de la sécurité sociale contenant, il est vrai, la suspension de la réforme de 2023 sur les retraites.Sans surprise, l’attitude des socialistes a été fustigée par le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon. “Incohérents et bordélisateurs, même la macronie et les socialistes n’ont pas défendu leur œuvre”, a-t-il dit. Pour sa part, Marine Le Pen a estimé que le vote des députés “ne peut avoir qu’une conclusion : la démission du gouvernement et la dissolution afin que le peuple se choisisse une majorité d’alternance”.Les deux textes budgétaires – sécurité sociale et Etat – ont devant eux un parcours d’obstacles qui rend leur adoption plus qu’hypothétique. Le premier a commencé d’être examiné au Sénat, le second suivra dans la semaine.Le rapporteur général du budget Philippe Juvin (LR) suggère au gouvernement de recourir finalement à l’article 49.3 de la Constitution, pour faire passer un budget avant le 31 décembre. Mais Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas l’utiliser, et une telle manoeuvre serait politiquement difficile.Pour beaucoup, le gouvernement n’échappera pas à une “loi spéciale”, sorte de reconduction du budget 2025 qui permettrait de percevoir les impôts existants, de faire fonctionner l’Etat avant de reprendre les débats parlementaires en début d’année.C’est l’hypothèse la “plus probable”, a estimé samedi matin sur France 2 Eric Coquerel, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale.”Il vaut mieux une loi spéciale plutôt qu’un budget qui continuera à déclasser la France et à appauvrir les Français”, a asséné de son côté le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau dans le Parisien.A ce stade, le gouvernement écarte le scénario des ordonnances, ces textes qui permettent à l’exécutif d’imposer un budget sans passer par le Parlement.sl-are-sac-hr/dch   

Le G20 est menacé par les divisions géopolitiques, mettent en garde ses dirigeants

La capacité du G20 à régler les crises internationales est menacée par les divisions et les rivalités géopolitiques, ont mis en garde certains de ses dirigeants samedi, au premier jour de leur sommet à Johannesburg boycotté par Donald Trump et bousculé par son plan sur l’Ukraine.Les dirigeants européens ont multiplié les réunions en marge du premier sommet du groupe organisé en Afrique pour définir une réponse commune au plan de l’administration Trump sur la guerre en Ukraine.”Le G20 arrive peut-être à la fin d’un cycle (…) On vit un moment de notre géopolitique où nous avons beaucoup de mal à régler autour de cette table (…) les grandes crises internationales”, a déclaré le président français Emmanuel Macron à ses pairs.”Il ne fait aucun doute que le chemin à venir sera difficile”, a renchéri le Premier ministre britannique Keir Starmer, ajoutant: “Nous devons trouver des moyens de jouer à nouveau un rôle constructif aujourd’hui face aux défis mondiaux.”Le Premier ministre chinois Li Qiang a estimé, lui, que “l’unilatéralisme et le protectionnisme sont omniprésents” et que “beaucoup de gens se demandent ce qui arrive exactement à la solidarité mondiale”.L’hôte du sommet, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, s’est montré plus positif, assurant que le G20 demeurait un symbole de “la valeur” du multilatéralisme pour résoudre les défis mondiaux.”Les défis auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être résolus que par la coopération, la collaboration et les partenariats”, a-t-il martelé.Le G20 regroupe 19 pays plus l’Union européenne et l’Union africaine, et représente 85% du PIB mondial et environ deux tiers de la population.- Plan sur l’Ukraine -Dès la cérémonie d’ouverture, M. Starmer, M. Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz se sont réunis pour discuter du plan américain sur l’Ukraine.Une réunion qui a ensuite été élargie aux autres dirigeants européens ainsi qu’à leurs homologues japonais et canadien.Le “projet” en 28 points proposé par Washington “est une base qui requerra du travail supplémentaire”, ont-ils estimé dans une déclaration commune à l’issue de cette réunion. Ils se sont dits en particulier “inquiets par les limitations proposées pour les forces armées ukrainiennes, qui laisseraient l’Ukraine vulnérable à de futures attaques”.Plusieurs sources ont indiqué que des échanges avaient déjà eu lieu avec Washington, mais qu’aucun déplacement de dirigeants européens dans la capitale américaine n’était prévu dans l’immédiat.Donald Trump a donné à l’Ukraine jusqu’au 27 novembre pour donner sa réponse aux solutions proposées dans ce plan qui prévoit notamment que l’Ukraine cède à la Russie des territoires, accepte une réduction de la taille de son armée et renonce à intégrer l’Otan.- Minerais stratégiques -En l’absence de Donald Trump, de son allié le président argentin Javier Milei qui a boudé le rendez-vous, et de Vladimir Poutine, toujours sous le coup d’un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), le sommet a adopté dès son ouverture une déclaration finale des dirigeants présents.Ces derniers appellent à “une paix juste, complète et durable au Soudan, en République démocratique du Congo, dans les territoires occupés palestiniens, en Ukraine”.Ils disent également vouloir mieux protéger l’approvisionnement en minerais stratégiques, indispensables pour la transition énergétique, face aux perturbations géopolitiques et commerciales.L’Argentine ne “peut pas approuver” cette déclaration, a cependant presque immédiatement indiqué à ses pairs le ministre argentin des Affaires étrangères Pablo Quirno. La déclaration “aborde le conflit de longue date au Moyen-Orient d’une manière qui ne parvient pas à en saisir toute la complexité”, a-t-il mis en avant.Le président Ramaphosa a pris acte du désaccord, mais estimé que cela ne remettait pas en cause l’adoption de la déclaration approuvée par les autres dirigeants présents, y compris le Premier ministre indien Narendra Modi, le président brésilien Inacio Lula Da Silva ou le Turc Recep Tayyip Erdogan.Les Etats-Unis s’étaient opposés à la diffusion d’un communiqué final du G20, invoquant leur absence à un sommet dont “les priorités vont à l’encontre” des vues politiques de Washington.Le gouvernement sud-africain est pris pour cible par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, notamment sur une prétendue persécution des Afrikaners, ces descendants des premiers colons européens. Les travaux du premier jour du sommet ont pris fin samedi. Dimanche, à la fin de la rencontre, l’Afrique du Sud doit passer le relais de la présidence tournante du G20 aux Etats-Unis.Ces derniers ont prévu de dépêcher à cette cérémonie un représentant de l’ambassade. Un scénario rejeté par Pretoria qui a fait savoir qu’une passation pourrait se dérouler dans des locaux officiels, entre responsables de même rang.