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Le gouvernement américain va investir 80 milliards de dollars dans de nouveaux réacteurs nucléaires Westinghouse

Le gouvernement américain va investir au moins 80 milliards de dollars dans la construction de nouveaux réacteurs nucléaires conventionnels en vertu d’un partenariat annoncé mardi avec le groupe américain Westinghouse Electric Company.C’est une nouvelle étape majeure du rebond du nucléaire aux Etats-Unis, en partie initié par les géants du secteur technologique aux besoins croissants en électricité pour alimenter leurs centres de données (data centers), notamment pour l’intelligence artificielle (IA).L’accord constitue le prolongement d’un décret pris fin mai par Donald Trump et intitulé “redynamiser le parc nucléaire industriel”, dans lequel le président américain fixait l’objectif de dix réacteurs conventionnels en chantier d’ici 2030.Les Etats-Unis n’ont plus mis en chantier de nouvelle centrale nucléaire depuis 2009 et avaient, durant plus d’une décennie, délaissé cette source d’énergie, du fait notamment de son image dégradée auprès du grand public et du dérapage financier de plusieurs projets.Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné un bouleversement des équilibres du marché de l’énergie, qui a incité les Etats à diversifier leurs approvisionnements.A cela s’est ajoutée l’accélération de la consommation d’électricité aux Etats-Unis sous l’effet de la montée en puissance des centres de données avec la révolution de l’informatique à distance (cloud) et de l’IA.Fin juin, la gouverneure de l’Etat de New York, Kathy Hochul, a annoncé avoir initié le projet d’une nouvelle centrale, quatre ans seulement après la fermeture du site d’Indian Point, jugée trop proche de New York.Depuis le grave incident du site de Three Mile Island (Pennsylvanie), qui a failli provoquer, en mars 1979, la rupture de la cuve d’un réacteur et la contamination radioactive de toute une région, un seul permis a été délivré aux Etats-Unis.Il concernait les unités 3 et 4 du site Vogtle, situé près de Waynesboro (Géorgie). L’unité 3 a été mise en service en juillet 2023 et l’unité 4 en avril 2024.Westinghouse Electric Company est une émanation de l’énergéticien historique Westinghouse Electric Corporation, fondée en 1886 à Pittsburgh (nord-est).Elle a déposé le bilan en 2017 avant d’être rachetée en 2018 par la société d’investissement Brookfield Corporation, qui en est l’actionnaire majoritaire tandis que le géant canadien de l’uranium Cameco possède une participation minoritaire.

Wall Street ouvre en hausse, l’optimisme ne retombe pas

La Bourse de New York a ouvert en hausse mardi, poursuivant sa course aux records liée aux espoirs d’un accord commercial sino-américain, avant la réunion de la banque centrale américaine (Fed) et une multitude de résultats d’entreprises.Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,63%, l’indice Nasdaq prenait 0,55% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,27%.

Climat: la CEDH rejette un recours contre la Norvège

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté mardi un recours contre la Norvège au nom de la lutte contre le changement climatique, dans le cadre de la délivrance en 2016 de permis pétroliers dans l’Arctique.Ce jugement constitue un revers pour les défenseurs de la cause climatique, après l’arrêt rendu en 2024 contre la Suisse, accusée d’inaction face aux bouleversements du climat.Dans son arrêt de mardi, l’institution, basée à Strasbourg, estime qu’il n’y a pas eu violation de l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de la Convention européenne des droits de l’homme.La CEDH avait été saisie il y a quatre ans par six jeunes militants norvégiens, ainsi que les branches locales des ONG de défense de l’environnement Greenpeace et Jeunes amis de la Terre.Les plaignants avaient aussi invoqué l’article 2 (droit à la vie) mais la cour n’a pas jugé “nécessaire” d’examiner leur requête sur ce point.Selon eux, l’Etat, avant d’accorder ces licences, “n’a pas procédé à une étude d’impact environnemental des effets potentiels de l’extraction pétrolière sur les obligations de la Norvège en matière d’atténuation du changement climatique”.L’arrêt reconnaît à ce sujet que “l’évaluation des incidences réalisée lors des processus ayant abouti à la décision de 2016 n’était pas réellement exhaustive”.Un point salué par Sigrid Hoddevik Losnegård, vice-présidente de Jeunes Amis de la Terre Norvège, satisfaite que “la Cour ait conclu que l’Etat doit évaluer les émissions globales liées à la combustion d’hydrocarbures avant d’approuver un nouveau champ pétrolier”.”Cela aura des conséquences importantes sur la façon dont on gère les activités pétrolières en Norvège”, a-t-elle déclaré à l’AFP.- Bras de fer judiciaireEn revanche, la CEDH n’a pas retenu l’argument selon lequel Oslo a omis de remplir son “obligation de protéger effectivement les individus contre les effets néfastes graves du changement climatique sur leur vie, leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie”.Premier producteur de pétrole et de gaz d’Europe occidentale, la Norvège est régulièrement mise en cause pour son exploitation des hydrocarbures, source de prospérité mais aussi de dérèglement climatique.”La Cour établit clairement que nous ne violons pas les droits de l’homme”, s’est félicité le ministre norvégien de l’Energie Terje Aasland dans un courriel à l’AFP.L’Etat se contente “de chiffrer les émissions” générées par la combustion des hydrocarbures, mais sans se pencher sur leurs “conséquences concrètes (…), à savoir combien de gens en plus vont mourir, combien de glace en plus va fondre, combien d’événements météorologiques extrêmes en plus va-t-on avoir à cause d’elles”, a critiqué de son côté Frode Pleym, leader de Greenpeace Norvège.Cette décision est le point d’orgue d’une longue bataille judiciaire. Le 10 juin 2016, le ministère de l’Énergie norvégien accorde à 13 sociétés privées, parmi lesquelles le champion national Statoil (rebaptisé depuis Equinor), les américains Chevron et ConocoPhillips et le russe Lukoil, 10 licences d’exploration sur le plateau continental norvégien.S’appuyant à l’époque sur l’Accord de Paris qui vise à limiter à moins de 2°C le réchauffement climatique, les ONG font appel à la justice locale, jugeant cette attribution contraire à l’article 112 de la Constitution garantissant à chacun le droit à un environnement sain. A chaque fois, les tribunaux tranchent en faveur des autorités.- Précédent suisse -Les plaignants se tournent alors vers la CEDH, dont la mission de protéger les droits fondamentaux en Europe. Entre-temps, aucun gisement de gaz potentiellement rentable n’ayant été découvert, les sociétés ont restitué les licences. En 2024, la cour a rendu un arrêt historique en condamnant pour la première fois un Etat pour son manque d’action face au changement climatique, en l’occurrence la Suisse, poursuivie par une association.Cette décision est appelée à faire jurisprudence dans les 46 Etats membres du Conseil de l’Europe.Et en juillet, la Cour internationale de justice (CIJ) a adopté un avis consultatif stipulant que les Etats qui violent leurs obligations climatiques commettent un acte “illicite” et pourraient se voir réclamer des réparations par les pays les plus affectés.La CIJ avait particulièrement visé l’octroi de permis d’exploration ou de subventions pour les combustibles fossiles.

Amazon supprime 14.000 postes, première étape d’un mouvement d’ampleur

En annonçant mardi la suppression de 14.000 postes, le géant américain du commerce en ligne Amazon engage un mouvement d’ampleur intimement lié au développement de l’intelligence artificielle et amené à se poursuivre dans les prochains mois.Après les paroles, les actes: en juin dernier, le patron d’Amazon Andy Jassy avait affiché sa volonté de réduire les coûts, en pleine course aux investissements dans l’intelligence artificielle. Cela s’est traduit, mardi, par une première vague de suppression de 14.000 postes, sans préciser dans quels pays.Ces réductions “s’inscrivent dans la continuité (des) efforts pour devenir plus fort encore, en réduisant davantage la bureaucratie, en supprimant des niveaux (hiérarchiques) et en réaffectant des ressources”, a écrit Beth Galetti, vice-présidente chargée des ressources humaines et de la technologie, dans une déclaration publiée sur le site d’Amazon.”Cela impliquera des réductions dans certains domaines et des recrutements dans d’autres, mais cela se traduira par une réduction globale d’environ 14.000 postes dans l’effectif des bureaux” d’Amazon, a-t-elle annoncé, à deux jours de la publication des résultats trimestriels de l’entreprise.Lundi, plusieurs médias américains avaient rapporté que ce mouvement d’ampleur pourrait toucher 30.000 postes sur plusieurs mois. Ces suppressions visent, selon eux, des fonctions de support ou stratégiques (ressources humaines, publicité, cadres, etc.), dans un groupe qui compte 350.000 postes de bureaux, sur un total de plus de 1,5 million de salariés. La main d’oeuvre des entrepôts, qui est majoritaire dans les effectifs, ne sera a priori pas touchée, selon Beth Galetti, qui évoque des coupes dans les emplois de bureaux.- D’autres annonces attendues en 2026 -Elle a laissé entendre que ces 14.000 postes n’étaient qu’une étape avant, en 2026, “de continuer à recruter dans des domaines stratégiques clés tout en identifiant d’autres occasions de supprimer des (postes), accroître la responsabilité et améliorer l’efficacité”.Anticipant les critiques (“Certains se demanderont pourquoi nous réduisons des postes alors que l’entreprise se porte bien”), Beth Galetti a lié cette décision à l’IA générative : “Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que le monde évolue rapidement. Cette génération d’IA est la technologie la plus transformative que nous ayons vue depuis Internet, et elle permet aux entreprises d’innover beaucoup plus vite qu’auparavant”.En juin, le directeur général d’Amazon, Andy Jassy, avait annoncé que le développement de l’IA allait, “dans les prochaines années (…) réduire nos effectifs de bureaux”.Débuté en 2021, le mandat d’Andy Jassy a déjà été marqué par un mouvement similaire, avec 27.000 suppressions de postes lors de l’hiver 2022-2023.Amazon dit “soutenir” les personnes concernées et offrira à “la plupart” d’entre elles 90 jours pour rechercher un nouveau poste en interne. Ce délai “pourra varier selon les lois locales”, précise Beth Galetti, indiquant que le mouvement ne devrait pas se cantonner aux Etats-Unis.”La hausse des prix, un marché du travail plus tendu et les aléas de la guerre commerciale menée par le président Trump ont poussé les chefs d’entreprise à chercher des moyens de se serrer la ceinture sans nuire à la croissance”, analysait lundi le Wall Street Journal.Les interrogations sur l’avenir des ouvriers de l’entreprise, 2e employeur aux Etats-Unis avec 1,2 million de salariés, se pose aussi dans les entrepôts, où Amazon accélère l’automatisation. Selon le New York Times, Amazon pourrait renoncer à plus de 160.000 embauches d’ici 2027.D’importantes suppressions d’emplois chez les cols-blancs ont aussi lieu chez d’autres géants américains de la tech, avec notamment 15.000 départs prévus chez Microsoft.

Le ministre des PME Serge Papin propose un “pacte Dutreil salarié”

Le ministre des PME et du Pouvoir d’achat Serge Papin propose d’élargir le pacte Dutreil, qui permet d’alléger la fiscalité lors des transmissions familiales d’entreprises, aux transmissions envers les salariés, sous certaines conditions, a-t-il annoncé sur BFM Business mardi. Serge Papin ne veut pas seulement “pérenniser” le pacte Dutreil – un “pacte avec la France, c’est notre souveraineté économique qui en dépend” – mais aussi l’étoffer, en proposant “un pacte Dutreil salarié”. “Les TPE, souvent c’est le patron et un salarié, et les gens de ma génération, dans les TPE, ils transmettent, et souvent, celui qui est intéressé, c’est le salarié”, a-t-il expliqué sur BFM Business.”On pourrait, pour les TPE notamment, imaginer d’avoir un Dutreil adapté aux salariés”, a-t-il poursuivi, “parce que vous savez qu’il y a beaucoup de TPE où, quand le fondateur arrête, l’entreprise s’arrête”.Le pacte Dutreil permet notamment un abattement de 75% sur la valeur d’une entreprise familiale transmise par donation ou succession sous conditions, et impose que les bénéficiaires de la donation conservent pendant plusieurs années les titres reçus avec l’objectif de favoriser la “détention longue du capital”.Il aurait engendré une perte de recettes fiscales de 5,5 milliards d’euros en 2024, selon Le Monde, qui a consulté une synthèse d’un rapport de la Cour des comptes à paraître dans les prochaines semaines.”Ces (5,5) milliards ne sont pas un coût, mais un manque à gagner”, a nuancé le ministre, soulignant “qu’on est à un pic de transmissions (d’entreprises), 500.000 dans les dix ans”.Pour lui le pacte Dutreil “n’est pas un cadeau fiscal : s’il y a quelques abus il faut les regarder – je sais qu’il y en a – et c’est ce que propose le budget, exclure les biens somptuaires” de la liste des biens transmis.Avec les transmissions d’entreprises, selon lui, “c’est notre souveraineté nationale qui est en jeu”. “Je connais plein de salariés qui ont envie de continuer (l’activité de l’entreprise), il faut leur faciliter l’accès”.Interrogé sur la même chaîne, Frédéric Coirier, président directeur général du Groupe Poujoulat et co-président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI), a indiqué que son mouvement était “tout à fait ouvert” à “étudier avec l’Etat la piste” d’un pacte Dutreil pour les salariés.Interrogé sur les abus du pacte Dutreil – des biens non directement professionnels sont placés dans la succession, bénéficiant du large abattement – M. Coirier a remarqué tout d’abord que “c’est à l’Etat de faire son travail” dans le contrôle, et a suggéré aussi de “lister tous les éléments qu’on ne veut pas voir dans un pacte Dutreil”.Philippe Bruneau, président du Cercle des fiscalistes, a pour sa part nuancé auprès de l’AFP le chiffre de 5,5 milliards avancé par la Cour des Comptes, en remarquant que 2024 est une année où de nombreux chefs d’entreprises “ont eu peur” après la dissolution, et “se sont dépêchés de transmettre” leur entreprise.

La Bourse de Paris en léger repli se concentre sur les résultats

La Bourse de Paris évolue en léger repli mardi au début d’une séance très fournie en résultats de sociétés.L’indice CAC 40 cédait 0,26% vers 08H40 GMT.La veille l’indice vedette de la place parisienne avait terminé de peu dans le vert, à 8.239,18 points (+0,16%), à une vingtaine de points de son récent record en clôture.Les investisseurs réagissent à de nombreuses publications de résultats trimestriels d’entreprises.Ainsi l’action BNP Paribas glissait de 2,50% à 67,46 euros malgré l’annonce d’un bénéfice net en hausse de 6,1% sur un an au 3e trimestre, à 3,04 milliards d’euros.Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires dans le secteur, s’est inscrit en dessous des attentes des analystes à 12,57 milliards d’euros (+5,3% sur un an).Au rang des actions recherchées, le titre du groupe informatique français Capgemini grimpait de 6,01% à 135,85 euros, après avoir annoncé une progression de son chiffre d’affaires de 2,9% à taux de change constants au troisième trimestre et revu à la hausse son objectif annuel de croissance.Sur les marchés européens “l’optimisme domine toujours, porté par les signes d’avancées dans les négociations commerciales entre Washington et Pékin, ainsi que par la perspective de nouvelles baisses de taux de la Réserve fédérale”, a indiqué John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.La banque centrale américaine (Fed) commence mardi une réunion monétaire de deux jours à l’issue de laquelle elle devrait baisser ses taux directeurs d’un quart de point de pourcentage, selon les attentes des marchés.Mais, selon l’analyste, les investisseurs attendent mercredi et jeudi “avec une certaine nervosité les publications de résultats des géants technologiques, dont Microsoft, Alphabet, Amazon, Meta et Apple, qui devraient donner le ton pour la suite du rallye haussier”.

Infrastructures ferroviaires: pas de “risque zéro”, prévient le ministre des Transports

Au lendemain d’une journée de perturbations ferroviaires, le ministre des Transports a promis mardi des mesures de protection de “points névralgiques” du réseau contre le vandalisme mais a prévenu qu’il n’était pas possible de parvenir à un “risque zéro”.Surveiller les quelque 28.000 km de voies de chemin de fer en France s’avère “très compliqué”, a reconnu Philippe Tabarot, invité des “4 Vérités” sur France 2, en rappelant que SNCF Réseau y consacrait une “centaine de millions d’euros” chaque année.”Sécuriser totalement” le réseau ferroviaire n’est pas possible, a ajouté le ministre, en mentionnant le chiffre de “10.000 intrusions par an”.”Le risque zéro, non”, a insisté M. Tabarot. “Par contre, avec les techniques qui existent aujourd’hui, on a la possibilité quand même de protéger un certain nombre de points névralgiques. Et c’est ça, l’objectif demain”.Parmi ces techniques figurent “des trackers GPS”, des alarmes voire des drones, a-t-il énuméré.La circulation sur la ligne à grande vitesse dans le Sud-Est a été perturbée toute la journée de lundi, en pleines vacances scolaires, affectant les déplacements d’au moins 50.000 voyageurs de TGV, outre de très nombreux passagers de TER.A l’origine de ces problèmes: un incendie dans la nuit de dimanche à lundi sur des câbles de signalisation et de communication, sur la ligne à grande vitesse au sud de Valence (Drôme).La situation a été aggravée par un vol de câbles caténaires lundi matin près de Bollène (Vaucluse), sur la ligne classique, qui a limité le report des TGV sur cette voie. M. Tabarot, qui avait évoqué lundi un incendie “probablement criminel” près de Valence, a affirmé qu’un acte de l’ultragauche était “l’une des pistes” mais renvoyé vers les enquêteurs.”C’est vrai que depuis un certain nombre de mois, certains opposants à des projets notamment d’aménagement, que ce soit routier et ferroviaire, souhaitent mettre la panique dans notre pays, et utiliser ce genre de moyens pour faire entendre leur voix, avec les conséquences que ça peut avoir, qui sont totalement inacceptables”, a remarqué le ministre.

Climat: la Norvège dans le collimateur de la cour de Strasbourg

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) décide mardi si la Norvège a failli à ses devoirs en matière “d’atténuation du changement climatique” dans le cadre de la délivrance en 2016 de permis pétroliers dans l’Arctique.L’institution, basée à Strasbourg, a été saisie il y a quatre ans par six militants norvégiens nés entre 1995 et 2001, ainsi que les branches locales des ONG de défense de l’environnement Greenpeace et Jeunes amis de la Terre.Selon eux, l’Etat, avant d’accorder ces licences de production pétrogazières, “n’a pas procédé à une étude d’impact environnemental des effets potentiels de l’extraction pétrolière sur les obligations de la Norvège en matière d’atténuation du changement climatique”, indique la Cour dans un communiqué.En cela, le pays a omis à leurs yeux de remplir son “obligation de protéger effectivement les individus contre les effets néfastes graves du changement climatique sur leur vie, leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie”.Premier producteur de pétrole et de gaz d’Europe occidentale, la Norvège est régulièrement mise en cause pour son exploitation des hydrocarbures, source à la fois de prospérité mais aussi de dérèglement climatique.Les plaignants invoquent en particulier les articles 2 (droit à la vie) et 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de la Convention européenne des droits de l’homme.- Bras de fer judiciaire -La décision de la CEDH sera le point d’orgue d’une longue bataille judiciaire. Le 10 juin 2016, le ministère du Pétrole et de l’Énergie norvégien accorde à 13 sociétés privées, parmi lesquelles le champion national Statoil, les américains Chevron et ConocoPhillips et le russe Lukoil, 10 licences d’exploration sur le plateau continental norvégien, en mer de Barents.S’appuyant à l’époque sur l’Accord de Paris qui vise à limiter à moins de 2°C le réchauffement climatique, les ONG font appel à la justice locale, jugeant cette attribution contraire à l’article 112 de la Constitution garantissant à chacun le droit à un environnement sain. Elles réclament leur annulation.A chaque fois, les tribunaux tranchent en faveur des autorités.Dans son jugement en appel, la Cour suprême norvégienne estime en 2021 que l’attribution des permis n’est pas contraire à la Convention européenne des droits de l’homme, parce qu’elle ne représente pas “un risque réel et immédiat” pour la vie et l’intégrité physique.- Précédent suisse -Les plaignants se tournent alors vers la CEDH, juridiction internationale dont la mission de protéger les droits humains en Europe. “Les six militants, aux côtés de Greenpeace Nordic et Jeunes Amis de la Terre Norvège, espèrent que la Cour européenne des droits de l’homme entendra leur cause et conclura que l’expansion pétrolière de la Norvège enfreint” les droits fondamentaux, avait indiqué Greenpeace à l’époque.Entre-temps, aucun gisement de gaz potentiellement rentable n’ayant été découvert, les sociétés privées ont fini par restituer les licences, souligne la CEDH. L’an passé, la cour de Strasbourg a rendu un arrêt historique en condamnant pour la première fois un Etat pour son manque d’action face au changement climatique, en l’occurrence la Suisse.Cette décision est appelée à faire jurisprudence dans les 46 Etats membres du Conseil de l’Europe.Les plaignantes, l’association des Aînées pour la protection du climat, dénonçaient des “manquements des autorités suisses pour atténuer les effets du changement climatique”, qui ont des conséquences négatives sur leurs conditions de vie et leur santé.La CEDH avait jugé qu’il y avait eu violation de l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) et de l’article 6 (accès à un tribunal) de la Convention européenne des droits de l’homme.Elle avait ainsi affirmé que l’article 8 consacrait aussi le droit à une protection effective contre les conséquences graves du changement climatique sur la vie, la santé ou le bien-être.

Google annonce le redémarrage d’une centrale nucléaire aux Etats-Unis afin d’alimenter son IA

Google a annoncé lundi avoir passé un accord avec le groupe américain NextEra Energy qui prévoit la remise en service début 2029 de la centrale nucléaire Duane Arnold, dans l’Iowa (centre), pour le développement des infrastructures de l’IA du géant californien.L’accord entre les deux entreprises vise à “répondre à la demande croissante en énergie de l’intelligence artificielle (IA) grâce à une énergie nucléaire propre et fiable”, ont-elles annoncé dans un communiqué commun. “La pierre angulaire de cette collaboration est le redémarrage prévu de Duane Arnold”, ont-elles ajouté, précisant que la centrale, fermée en 2020, “devrait être mise en service et alimenter le réseau électrique d’ici le premier trimestre 2029”.C’est le troisième projet de réouverture de centrale dévoilé récemment, après ceux concernant les sites de Palisades (Michigan) en 2023 et Three Mile Island (Pennsylvanie) en 2024, signe du rebond de l’industrie nucléaire après des décennies sans investissements majeurs aux Etats-Unis.Après avoir stagné pendant plus d’une décennie, la consommation d’électricité a accéléré ces trois dernières années, notamment sous l’effet de l’explosion de l’IA générative, gourmande en énergie.De nombreuses entreprises cherchent à développer des petits réacteurs, aussi appelés SMR (small modular reactor), mais les premiers ne devraient pas être mis en service avant la fin de la décennie.Pour répondre aux besoins immédiats des centres de données (data centers), qui assurent le stockage mais aussi l’utilisation de ces données pour l’IA, les grands acteurs de la tech se tournent notamment vers le parc nucléaire installé.La centrale Duane Arnold, mise en service en 1974, avait été arrêtée en 2020 par NextEra, décidé à se tourner vers l’éolien, plus rentable économiquement.

Droits de douane: Trump rejette la main tendue du Canada

Arcbouté sur une nouvelle hausse des droits de douane pour les produits de son voisin, Donald Trump a refusé lundi toute rencontre avec le Premier ministre canadien Mark Carney, sur fond de brouille autour d’une publicité qu’il a qualifiée d'”acte hostile”.”Nous sommes prêts à nous asseoir à la table des négociations (…) lorsque les Etats-Unis seront prêts à s’y asseoir”, a tenté M. Carney devant les journalistes, en marge du sommet de l’Asean (Association des Nations d’Asie du sud-est), en Malaisie.Mais une telle perspective semblait bien improbable à court terme. Le dirigeant canadien a indiqué n’avoir eu aucun contact avec le milliardaire américain à Kuala Lumpur, où ils se trouvaient tous les deux lundi. Et ce dernier s’est montré inflexible sur une entrevue au sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), mercredi en Corée du Sud.”Je ne veux pas le rencontrer. Je ne vais pas le rencontrer avant longtemps”, a-t-il indiqué à la presse. “L’un des pays les plus difficiles à gérer, c’est le Canada, même si j’aime le Canada lui-même et le peuple canadien”.Il n’a donné aucune information sur la date d’entrée en vigueur de ces 10% additionnels.Donald Trump, qui a rompu les négociations commerciales avec son voisin, avait annoncé samedi l’ajout de 10% supplémentaires sur les importations déjà concernées. En cause, une campagne publicitaire produite par la province canadienne de l’Ontario (centre-est), diffusée vendredi soir à l’occasion du premier match des finales du championnat nord-américain de baseball.Le spot utilisait des extraits d’un discours de Ronald Reagan, dans lequel l’ex-président américain expliquait que les “droits de douanes élevés entraînent des représailles de la part des pays étrangers et déclenchent de féroces guerres commerciales”. Une citation vérifiée par l’AFP.  Donald Trump a dénoncé une “grave déformation des faits”, un “acte hostile” et un “coup tordu” du Canada sur sa plateforme Truth Social. La Fondation Ronald Reagan a pour sa part accusé la campagne sur X de “déformer” les propos de l’ex-président, utilisés “de manière sélective”. Elle a précisé examiner des “options juridiques”.Le Premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a défendu lundi cette publicité, se félicitant qu’elle ait été vue “plus d’un milliard de fois à travers le monde”. “Nous avons ouvert une conversation qui n’existait pas aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté, multipliant ces derniers jours les entrevues dans les grands médias américains.- Une rencontre Xi-Carney mercredi -Avant la diffusion de cette publicité, une rencontre entre Mark Carney et Donald Trump était prévue au sommet de l’Apec.Ce nouvel épisode est un coup dur pour le Canada au moment où un accord commercial entre les deux pays — portant sur l’acier, l’aluminium et l’énergie — semblait pouvoir être conclu, selon le journal canadien Globe and Mail.Le président républicain a imposé, depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, des surtaxes sur les importations du monde entier, y compris ses alliés majeurs. Il a négocié — et obtenu avec un certain nombre de pays — des accords bilatéraux. En sus, il a décidé d’appliquer des droits de douane sur certains produits spécifiques (acier et aluminium, en particulier). Le Canada est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis et un fournisseur majeur d’acier et d’aluminium pour les entreprises américaines, notamment la construction automobile.Avant l’annonce de samedi, une partie des importations canadiennes subissaient des droits de douane maximum de 25% (10% pour l’énergie et la potasse). Mais en sont exemptées toutes les marchandises entrant dans le cadre de l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique (ACEUM).Ces surtaxes ont durement touché Ottawa, entraînant des pertes d’emploi et mettant les entreprises sous pression.S’exprimant vendredi avant de s’envoler, lui aussi, pour l’Asie, M. Carney avait jugé que les discussions bilatérales montraient des “progrès”. Mais “nous ne pouvons pas contrôler la politique commerciale des Etats-Unis”, avait-il relevé, soulignant son désir d’approfondir les échanges commerciaux avec d’autres pays.A cet égard, il a indiqué lundi avoir accepté de rencontrer le président chinois Xi Jinping lors du sommet de l’Apec, pour des discussions sur la “relation commerciale bilatérale ainsi que l’évolution du système mondial”.