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France: le Haut Conseil pour le climat appelle à un “sursaut collectif”

Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a mis jeudi la pression sur le gouvernement de François Bayrou, appelant à un “sursaut collectif” à l’heure du ralentissement du rythme de décarbonation en France et de “reculs” sur certaines mesures comme la rénovation des bâtiments.Sous pression des partis de droite, d’extrême droite, de LFI ou de certains membres du bloc central selon les dossiers, plusieurs textes ont aussi acté des reculs au Parlement ces dernières semaines au sujet de l’artificialisation des sols (zéro artificialisation nette, ZAN) ou la restriction des véhicules les plus polluants dans les grandes villes (zones à faibles émissions, ZFE).”Nous avons besoin d’un sursaut collectif pour relancer l’action climatique, avec un cadre d’action publique clair, des actions structurelles, une gouvernance solide et des cibles bien définies”, a déclaré à des journalistes Jean-François Soussana, l’agronome qui préside le HCC.Cet organisme indépendant, installé en 2018 par le président Emmanuel Macron, est composé de douze experts chargés d’évaluer l’action climatique du gouvernement et d’émettre des recommandations.En mars, il avait alerté sur le fait que la France n’était “pas encore prête” face au réchauffement, qui atteint déjà +2,2°C dans le pays en 2015-2024. Un constat toujours d’actualité au moment où le pays sort progressivement d’une longue vague de chaleur, intense et précoce.”Ce type de canicule est une illustration du fait que l’on peut toucher dans certains cas des limites d’adaptation avec des impacts, par exemple sur la santé, qui sont importants”, souligne M. Soussana.Les mesures contenues dans le plan d’adaptation du gouvernement “sont encore en décalage par rapport aux vulnérabilités et aux besoins”, regrette le HCC.- Baisse “conjoncturelle” -Dans son rapport annuel intitulé “Relancer l’action climatique face à l’aggravation des impacts et à l’affaiblissement du pilotage”, il rappelle que le rythme de baisse des émissions de gaz à effet de serre a beaucoup ralenti en 2024 (-1,8%).La baisse est restée forte pour la production d’énergie, mais a patiné dans les autres secteurs (agriculture, bâtiments, industrie, transports…). Le rythme devra pourtant doubler pour atteindre les objectifs de la France à l’horizon 2030.Les experts soulignent même qu’une grande partie (70%) de cette réduction peut être attribuée à des facteurs “conjoncturels”, tels que la douceur hivernale ou le redémarrage de réacteurs nucléaires.”Les éleveurs ont une vie difficile et gagnent mal leur vie et donc de plus en plus d’élevages arrêtent leur activité. Donc c’est ce qu’on appelle (un effet) conjoncturel, parce que ça n’est pas un phénomène politique voulu”, donne en exemple Marion Guillou, membre du HCC et spécialiste de l’alimentation.- “Lisibilité remise en cause” -Le HCC regrette aussi des “reculs” qui ont “souvent concerné des mesures rencontrant un succès important auprès des particuliers”: leasing social (location de véhicules électriques aux ménages modestes), soutien aux panneaux solaires en toiture ou à la rénovation des bâtiments.”La lisibilité de la politique climatique de la France a été remise en cause par ces reculs, créant une absence de visibilité pour le secteur privé et pour les collectivités territoriales”, juge le rapport.MaPrimeRénov’, aide de l’État pour la rénovation énergétique des logements, est ainsi actuellement suspendue pour les nouveaux dossiers de travaux d’ampleur, jusqu’à mi-septembre. Le président Macron avait lui-même affiché son mécontentement, critiquant les “incertitudes” quant à certains dispositifs. Le HCC cite également les reculs actés au Parlement sur les ZAN ou ZFE.Les experts répètent au passage leur critique des retards pris dans la publication de certains textes structurants pour l’énergie et le climat et regrettent “l’affaiblissement” du Secrétariat général à la planification écologique, organisme rattaché à Matignon.A l’international, ils suggèrent aussi de “relancer la diplomatie climatique de la France”.La Commission européenne a soumis mercredi aux États membres son objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90% en 2040 par rapport à 1990, avec des “flexibilités”. Aucun vote n’interviendra avant septembre, si bien que le calendrier est très serré avant la conférence climat de l’ONU (COP30), en novembre au Brésil. L’UE doit dévoiler sa feuille de route climatique à l’horizon 2035 avant ce grand rendez-vous.”Ce retard fragilise la position de l’UE dans le contexte de la COP30 et participe au relâchement de la pression internationale sur le relèvement de l’ambition climatique”, regrettent les auteurs.

Sommet Mercosur: l’accord avec l’UE en attente, Lula en invité encombrant de Milei

Le Brésilien Lula devait jeudi ravir la vedette au sommet des pays sud-américains du Mercosur à Buenos Aires, avec une visite prévue à sa vieille alliée politique Cristina Kirchner, en détention à domicile: rien moins que l’opposante N.1 à son hôte du jour, l’ultralibéral Javier Milei.Le bloc régional du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie), réunit en sommet semestriel ses chefs d’Etat, le regard tourné vers Bruxelles, où se joue l’avenir d’un accord de libre-échange entre l’UE et le bloc sud-américain.Luiz Inacio Lula da Silva (centre-gauche) prend jeudi pour six mois la présidence du bloc, en relais de son voisin argentin Milei: deux dirigeants aux antipodes idéologiques, à l’inimitié notoire, et qui n’ont toujours pas tenu de tête-à-tête en 18 mois de présidence Milei, malgré leur présence ensemble à divers forums.Rien n’indiquait mercredi que le sommet de Buenos Aires dérogera à cet évitement.Une “bilatérale” bel et bien prévue, par contre, jeudi après le sommet, est celle entre Lula et Cristina Kirchner, l’ex-présidente péroniste (2007-2015), qui depuis trois semaines purge à domicile une peine de six ans de prison et d’inéligibilité, pour administration frauduleuse pendant ses mandats.Soumise à une liste restreinte de visiteurs (famille, médecins, avocats), elle a demandé – et obtenu – de la justice l’autorisation expresse que Lula puisse venir la voir chez elle. La présidence brésilienne a confirmé à l’AFP la tenue de la réunion.Mais la justice a aussi rappelé à “CFK” Kirchner que son assignation à résidence l’enjoint à “s’abstenir de tout comportement susceptible de troubler la tranquillité du voisinage et/ou de perturber la cohabitation pacifique de ses habitants”.Référence aux centaines de sympathisants qui se sont relayés sous ses fenêtres, en une veille bruyante et quasi-permanente, les jours suivant sa condamnation en juin. Et éventuellement, référence à la nuée de médias que devrait attirer jeudi la venue de Lula.Le sommet proprement dit, dans une déclaration finale “déjà agréée”, selon le chef de la diplomatie argentin Gerardo Werthein, devrait réaffirmer l’importance stratégique, pour le bloc Mercosur, de l’accord de libre-échange avec l’UE, signé fin 2024 au bout de 25 ans de négociations, mais qui doit être ratifié par les pays européens.L’accord permettrait à l’UE d’exporter notamment plus de voitures, machines ou spiritueux vers l’Amérique du Sud. Et en retour, faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.La France considère l’accord inacceptable en l’état et veut le voir complété par des mesures additionnelles pour “protéger certains marchés agricoles clés”, a récemment plaidé son président Emmanuel Macron.- Lula convaincu de signer avec l’UE -Paris a intensifié ses efforts auprès de pays européens pour les rallier à son opposition, alors que le texte juridique de l’accord pourrait être présenté “d’ici quelques jours” au vote des Etats membres, selon la Commission européenne.Mercredi depuis le Brésil, Lula s’est redit convaincu qu’il signera l’accord avec l’UE “durant (son) mandat de président du Mercosur”, soit avant fin 2025. “Ce sera le plus grand accord commercial de l’histoire, avec 722 millions d’habitants répartis entre les deux blocs et un PIB de 27.000 milliards de dollars”, a-t-il plaidé.Dans l’attente, et faute d’UE, le Mercosur avance… avec d’autres Européens. Les chefs de diplomatie sud-américains réunis mercredi ont annoncé la finalisation d’un accord de libre-échange avec l’Association européenne de libre-échange (AELE) qui regroupe Norvège, Islande, Liechtenstein et Suisse, non-membres de l’UE.Cet accord, conclu initialement en 2019 mais soumis par la suite à révision, crée un marché de près de 300 millions de personnes, facilitant l’accès de 97% des exportations des pays concernés, couvrant notamment biens et services, investissements, propriété intellectuelle.Les deux blocs s’engagent à garantir la signature du traité “dans les prochains mois de 2025”, a affirmé M. Werthein.Une avancée apaisée, pour un Mercosur, qu’il y a quelques mois encore, Javier Milei menaçait de quitter “si nécessaire” afin de poursuivre son rêve hypothétique d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis de son allié Donald Trump.D’ailleurs, le sommet devrait parapher une autre avancée douanière: un accord infra-Mercosur sur une liste accrue de produits exemptés du tarif extérieur commun du bloc. Initiative répondant au panorama tarifaire mondial, né de la guerre commerciale américaine. 

Macron attendu à Roquefort sur fond de guerre commerciale avec Trump

Emmanuel Macron est attendu jeudi à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron), fief du célèbre fromage de brebis qui célèbre les 100 ans de son appellation d’origine, sur fond d’ultimes tractations à Washington pour tenter d’éteindre la guerre des droits de douane déclenchée par Donald Trump avec l’Europe.Le chef de l’Etat doit visiter en début d’après-midi les Caves de Roquefort Société et rencontrer les éleveurs et producteurs des célèbres pâtes persillées dans ce village situé à 30 kilomètres de Millau, au sud du Massif central.”Symbole du patrimoine fromager national”, l’appellation d’origine protégée (AOP) du Roquefort, obtenue le 26 juillet 1925, contribue activement à “la préservation des savoir-faire” et à “l’attractivité de nos campagnes”, salue l’Elysée.L’AOP représente plus de 2.600 éleveurs, réunis autour de 1.330 exploitations, et la commercialisation de près de 14.000 tonnes en 2024. Le roquefort est aussi un emblème gastronomique à l’international où il réalise un quart de ses ventes, notamment aux Etats-Unis, et où il cherche de nouveaux débouchés, malgré un contexte tendu, pour compenser une baisse structurelle de ses ventes dans l’Hexagone.La visite du chef de l’Etat intervient au moment où le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, tente de conclure un accord commercial avec les Etats-Unis à Washington avant la date butoir du 9 juillet fixée par Donald Trump.- “Symbole important” -Le président américain pourrait doubler à 20% le taux par défaut des droits de douane sur les importations en provenance de l’Union européenne, voire les porter à 50% comme il l’avait déclaré en mai.Emmanuel Macron estime que cette “guerre commerciale” est une “aberration” et appelle à la conclusion “rapide” d’un accord, “pas à tout prix” néanmoins.Dans ce contexte, “le symbole et l’image que renvoie ce déplacement du président de la République est très important”, estime François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL).”Quand l’intérêt collectif est en jeu, il faut que tout le monde se regroupe derrière la bannière”, dit-il à l’AFP. “Au delà de 10% (en plus des 10% déjà en place, NDLR), cela va devenir compliqué à gérer”, met-il en garde.Le marché américain représente 25.000 tonnes de fromages, principalement de l’emmental et du brie et quelques AOP, précise-t-il.Le roquefort avait déjà souffert de 1999 à 2009 d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Europe, avec des droits de douane américains de 100% imposés en réponse à l’interdiction européenne d’importer du bÅ“uf aux hormones. Une surtaxe de 20% devrait toutefois être possible à répercuter sur les prix payés par les Américains pour les produits laitiers haut de gamme de la filière, comme le roquefort, estiment certains experts.- “Moment particulier” -L’inquiétude est aussi grande du côté de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) dont le chiffre d’affaires atteint 3,8 milliards d’euros aux Etats-Unis, soit dix fois plus que les produits laitiers. “Nous attendons que le président de la République joue le jeu collectif de l’Europe, et n’expose pas inutilement la France”, souligne son président, Gabriel Picard, interrogé par l’AFP.”On est dans un moment particulier de la relation Europe-Etats-Unis, et à quelques jours d’un accord, du moins nous l’espérons”, ajoute-t-il.Même son de cloche côté cognac, déjà frappé de plein fouet par une guerre commerciale avec la Chine et qui redoute aussi de faire les frais d’une hausse des droits de douane aux Etats-Unis, son premier débouché.Les exportations de fromages bénéficient aussi de certains accords de libre-échange, comme le Ceta avec le Canada, même si celui-ci, contesté, n’est toujours pas ratifié par le Parlement, souligne de son côté l’Elysée. Un point qui devrait être abordé par le chef de l’Etat.L’appellation roquefort est certes centenaire mais le fromage est bien plus ancien, d’au moins huit siècles, ce qui en fait, avec le brie, le gruyère ou les fromages d’Auvergne, un des patriarches de la production fromagère française. Il est aussi la 3e AOP française en tonnage commercialisé, derrière le comté et le reblochon. 

Emploi des seniors: le projet de loi arrive à l’Assemblée jeudi

Le projet de loi transposant plusieurs accords trouvés entre syndicats et patronat, dont celui destiné à faciliter l’emploi des seniors, arrive jeudi en première lecture à l’Assemblée nationale après avoir été adopté en première lecture par le Sénat début juin.Adopté à l’unanimité à la chambre haute, malgré l’abstention des écologistes et communistes, le texte prévoit notamment la création d’un CDI senior baptisé contrat de valorisation de l’expérience (CVE).Destiné à faciliter l’embauche des demandeurs d’emploi d’au moins 60 ans, voire dès 57 ans en cas d’accord de branche, ce contrat permettra une mise à la retraite par l’employeur dès que le salarié a droit à une retraite à taux plein, et offre à l’employeur des exonérations sur l’indemnité de mise à la retraite.Alors que la France pâtit d’un taux d’emploi des seniors moins élevé que certains voisins – il était en 2023 de 58,4% pour les 55-64 ans contre 78% en Suède ou encore 74% en Allemagne -, le projet de loi entend transposer un Accord national interprofessionnel (ANI) signé par les trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P) et quatre des cinq syndicats de salariés représentatifs (CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC).- Reconversion -Le texte de loi doit en outre permettre l’entrée en vigueur de la réduction de la durée minimale d’affiliation, de six à cinq mois, pour les primo-entrants à l’assurance chômage. Cette disposition de la nouvelle convention d’assurance chômage, entrée pour l’essentiel en vigueur au 1er avril, nécessite une mesure législative pour pouvoir s’appliquer.Un ANI supprimant la limite de trois mandats successifs pour les élus du Comité social et économique (CSE), répondant à une revendication syndicale, figure également dans le projet de loi.Enfin, le gouvernement a prévu d’insérer in extremis par amendement dans le projet de loi un accord destiné à faciliter l’utilisation des dispositifs de reconversion professionnelle, trouvé entre plusieurs syndicats et l’ensemble des organisations patronales le 25 juin.Avec cet accord, le compte personnel de formation (CPF) pourra désormais être mobilisé, à hauteur de 50%, avec l’accord du salarié, pour financer une période de reconversion à l’initiative de l’employeur.Cet ANI a été signé côté syndical par la CFDT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, mais critiqué par la CGT. Côté patronal, le négociateur du Medef Hubert Mongon avait salué un accord “au service de l’emploi”, également avalisé par la CPME et l’U2P.Deux points d’apparence technique de l’accord font néanmoins tiquer le gouvernement, ce qui agace les partenaires sociaux: la création d’un espace stratégique de concertation et le contrôle par les partenaires sociaux des flux financiers du “projet de transition professionnelle”.”L’accord est transposé dans toutes ses composantes qui changent la donne pour les entreprises et les salariés qui souhaitent se reconvertir. Nous saluons le travail des partenaires sociaux (…) En revanche, pas de création de nouveaux organes ou de flux financiers complexes au moment où nous travaillons sur la simplification administrative”, a-t-on commenté à Matignon.

Boulangers, fleuristes… Le Sénat veut autoriser le travail de leurs salariés le 1er-Mai

Du muguet et du pain pour la Fête du Travail: le Sénat examine jeudi matin un texte pour permettre aux boulangers et aux fleuristes, notamment, de faire travailler leurs salariés le 1er-Mai, une initiative vilipendée par les syndicats et la gauche.Loi de bon sens ou attaque en règle contre les droits des travailleurs ? Les débats s’annoncent passionnés à partir de 10H30 dans l’hémicycle du palais du Luxembourg.Le point de départ de la discussion remonte à la fin du mois d’avril, lorsque certains boulangers étaient montés au créneau, dénonçant les contrôles inédits menés ces dernières années par l’Inspection du travail auprès de plusieurs artisans. Car si eux sont autorisés à travailler, ils ont été épinglés pour avoir fait travailler leurs salariés durant cette journée fériée et chômée en France. Ces chefs d’entreprise s’indignent d’une législation très floue, qui permet certes des exceptions, mais seulement dans les établissements qui “ne peuvent interrompre le travail”, comme les transports, la sécurité ou les hôpitaux…C’est pour clarifier cette disposition que les sénateurs centristes, soutenus par le gouvernement, ont souhaité déposer une proposition de loi au printemps. Portée par le patron de l’UDI (centre) Hervé Marseille et sa collègue Annick Billon, elle est examinée en première lecture.”Pour stabiliser les choses et mettre fin au zèle de ces inspecteurs du travail, on n’a pas d’autre solution que de légiférer”, explique le rapporteur Olivier Henno (UDI). “Si on ne faisait rien, on pourrait aboutir à l’aberration de voir des vendeurs de muguet à la sauvette exercer, alors que les fleuristes devront rester fermés dans cette journée très importante pour leur activité”, décrit-il à l’AFP.- “Une brèche” -Le texte centriste visait initialement à permettre aux établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-Mai. Mais en commission, il a été largement modifié ces derniers jours pour définir précisément le périmètre des commerces bénéficiant d’une dérogation uniquement pour la Fête du Travail.Parmi eux figurent les “commerces de bouche de proximité” (boulangeries, pâtisseries, boucheries… ), les activités répondant à un “usage traditionnel propre au 1er-Mai”, comme les fleuristes, ou encore les établissements exerçant “une activité culturelle” comme les cinémas et les théâtres.Ces derniers pourraient donc faire travailler leurs salariés, à condition qu’ils soient volontaires. Ils seraient alors payés double, comme les autres métiers concernés par ces dérogations.La mesure offusque l’ensemble des groupes de gauche au Sénat: tous tenteront de faire rejeter le texte dans sa globalité, les communistes ayant même déposé une motion de rejet préalable. “C’est une nouvelle brèche ouverte dans le droit du travail et dans la protection des salariés”, s’indigne auprès de l’AFP la socialiste Monique Lubin, en colère face aux “coups de canif à répétition” portés selon elle aux avancées sociales. Si le patronat soutient cette modification juridique, les syndicats opposent eux une fin de non-recevoir en bloc: dans un communiqué intersyndical publié mardi, ils ont appelé les sénateurs à s’opposer au texte.”Remettre en cause le principe de cette journée, c’est remettre en cause 100 ans d’histoire de lutte sociale”, écrivent ainsi CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et la FSU.

Les Rencontres économiques d’Aix s’ouvrent jeudi sur fond de crises mondiales multiples

Les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, grand rendez-vous annuel réunissant chefs d’entreprises, responsables politiques, économistes et société civile, démarrent jeudi avec l’ambition d’apporter pendant trois jours une réflexion “apaisée” dans un monde secoué par des chocs multiples, comme la crise budgétaire française ou l’offensive protectionniste américaine.Jusqu’à samedi, plus de 380 intervenants prendront la parole lors de quelque 70 sessions et débats ouverts au grand public dans le parc Jourdan ou en ligne, quelques jours avant la mise en place éventuelle de droits de douane massifs par les Etats-Unis et des annonces budgétaires très attendues par le Premier ministre français François Bayrou.”La convergence d’événements extrêmement différents, que ce soit le choc démographique, la faiblesse de la croissance, la financiarisation massive de l’économie mondiale, la perception des inégalités, constitue une rupture comme on n’en a pas connu depuis un demi-siècle”, explique à l’AFP Jean-Hervé Lorenzi, président des Rencontres d’Aix, organisées par le Cercle des économistes.”On est parti vers des tensions extrêmement incontrôlables”, qu'”on peut essayer d’apaiser un peu”, ajoute-t-il.- Souveraineté européenne -En pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, la thématique de la souveraineté et de la compétitivité européennes sera développée notamment par le ministre français de l’Economie Eric Lombard, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, ou l’ancien chef du gouvernement italien et ex-président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, auteur d’un important rapport sur le sujet. En cas d’absence d’accord commercial, Washington a promis de mettre en place le 9 juillet des droits de douane massifs, une échéance qui pourrait toutefois être reportée selon la Maison Blanche. Eric Lombard espère un accord passant notamment par une augmentation en Europe des importations d’énergie en provenance des Etats-Unis.”L’idéal serait de trouver un accord sans avoir à mettre en place une (…) riposte” européenne, a-t-il indiqué dans La Tribune Dimanche, alors qu’Emmanuel Macron a appelé de ses vÅ“ux un accord “rapide”. Parmi les autres intervenants figurent le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, la prix Nobel d’Economie Esther Duflo, l’ex-Premier ministre français Michel Barnier, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet ou le président du Medef Patrick Martin, sur des thèmes comme l’intelligence artificielle, l’emploi, la crise climatique, les bouleversements géostratégiques ou le choc démographique. – Efforts “très exigeants” -Au-devant de l’actualité en France, les finances publiques très dégradées du pays seront également discutées avant la présentation à la mi-juillet, par le Premier ministre François Bayrou, de sa feuille de route budgétaire pour trouver 40 milliards d’euros en 2026. Nous allons “présenter aux Français, sans dissimuler, les conditions qui peuvent permettre à notre pays d’aller vers (…) un meilleur équilibre des finances publiques”, a récemment déclaré le centriste, désireux de demander un effort à tous.Objectif: réduire progressivement le déficit public pour le ramener sous le seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2029.François Bayrou pourrait à cette occasion lancer un appel à propositions pour certaines économies, a appris l’AFP de plusieurs sources. Il “essaiera de mettre les partis politiques devant leurs responsabilités” et de leur demander, s’ils proposent de nouvelles dépenses, de “trouver les recettes” correspondantes, avance une ministre. La Cour des comptes a prévenu mercredi soir que des efforts budgétaires “très exigeants” seraient nécessaires sur les prochaines années.Cette année, les Rencontres débordent également dans la ville avec une programmation pédagogique et cinématographique spéciale, dans des restaurants notamment. En 2024, l’événement avait attiré près de 7.000 participants et enregistré quelque 5 millions de vues en ligne.  

Tesla encore en perte de vitesse au deuxième trimestre

Le constructeur automobile américain Tesla a connu une baisse de ses ventes mondiales pour le second trimestre consécutif, dans un contexte de concurrence accrue et de contrecoup de la collaboration de son patron Elon Musk avec l’administration de Donald Trump.Le spécialiste des véhicules électriques a ainsi remis 384.122 véhicules à leurs propriétaires entre avril et juin,  contre 443.956 sur la même période de 2024, soit une baisse de 13,5%, après -13% au premier trimestre..La prévision moyenne des experts tournait autour de 385.000.L’action Tesla a terminé en hausse de 4,97% à la Bourse de New York, ce repli ayant été anticipé par les analystes.”C’est significativement mieux que ce que l’on craignait”, ont noté les analystes de Deutsche Bank, qui s’étaient montrés parmi les plus pessimistes (355.000).Ils ont attribué ce “surprenant dépassement” à l’anticipation de la suppression probable du crédit d’impôt aux Etats-Unis pour l’achat des véhicules électriques.Pour Dan Ives, analyste de Wedbush, ce sont les ventes du Model Y — tout juste rafraîchi — qui ont permis à Tesla de déjouer certaines prévisions.Le groupe a en effet écoulé 373.728 Model Y/3 quand le marché en attendait 367.100, souligne-t-il dans une note, relevant que les autres modèles n’ont en revanche pas répondu aux espérances (10.394 contre 15.900 attendus).Le constructeur ne détaille pas les ventes de ses autres modèles comme les Model S et Model X, ou de son pick-up aux lignes futuristes Cybertruck, commercialisé depuis fin 2023.”Après plusieurs trimestres de faiblesse importante en Chine dans un environnement concurrentiel accru dans le véhicule électrique, Tesla a constaté un rebond en juin avec une hausse des ventes, pour la première fois en huit mois, illustrant un regain de la demande pour son Model Y modernisé”, constate Dan Ives, qualifiant la Chine de “cÅ“ur et poumon de la croissance de Tesla”.Mais les ventes en Chine ont déçu Deutsche Bank, qui estime que le reste de l’Asie, comme la Malaisie, la Corée du Sud ou la Thaïlande, avait servi de bouée.Côté production, les usines Tesla ont maintenu le même niveau qu’un an plus tôt avec 410.244 véhicules sortis des chaînes d’assemblage entre avril et juin.”C’est le second semestre consécutif que la production de Tesla dépasse de plus de 25.000 exemplaires les livraisons, alimentant les craintes sur le niveau de la demande et des stocks”, a relevé Garrett Nelson, de CFRA Resarch, qualifiant la publication de “déception modeste”.- Contrecoup -Tesla a été pris à partie (vandalisme, appels au boycott, manifestations) après le rapprochement d’Elon Musk avec Donald Trump, dont il a été temporairement un proche conseiller à la Maison Blanche, mais aussi pour son soutien à des gouvernements d’extrême-droite en Europe.Important donateur de la campagne de Trump (plus de 270 millions de dollars), l’homme le plus riche du monde a notamment piloté la commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge) destinée à réduire les dépenses fédérales.Il l’a quittée en mai pour se consacrer à ses entreprises et, depuis les relations entre les deux hommes sont tendues à cause du projet de loi budgétaire américain.Les ventes de Tesla ralentissent depuis de longs mois et ses résultats du deuxième trimestre, attendus le 23 juillet, devraient encore souffrir.Alors que le groupe dominait le marché de l’électrique, ses ventes ont été presque divisées par deux en Europe depuis début 2025.Les immatriculations sont restées orientées fortement à la baisse en mai dans l’Union européenne, ne profitant pas de la nette progression du marché des voitures électriques. Elles avaient été divisées par deux en avril.Le groupe d’Austin (Texas) n’a pas non plus bénéficié du sursaut aux Etats-Unis causé par la perspective de droits de douane sur les importations de véhicules (25% depuis début avril) et sur les pièces détachées (25% depuis début mai).Les constructeurs Ford (+14,3%), General Motors (GM, +7%), Toyota (+7%) Hyundai (+10%) et Honda (+8%) en ont, eux, bénéficié au deuxième trimestre et même dès mars pour certains.En revanche, FCA US – filiale américaine du groupe Stellantis créé en 2021 – a vu ses ventes trimestrielles chuter de 10%, en particulier ses marques Chrysler (-42%) et Dodge (-48%), tandis que Jeep (+1%) et Ram (+5%) s’en sont mieux sorties.Mais, après ce coup d’accélérateur printanier, “le rythme des ventes se normalise”, a indiqué GM.Les ventes de Toyota ont été quasiment stables en juin sur un an (+0,1%).

Le Mercosur en sommet, un oeil sur l’accord avec l’UE, l’autre sur la relation Lula-Milei

Les pays sud-américains du Mercosur sont réunis mercredi et jeudi à Buenos Aires, en Argentine, en sommet régional, le regard tourné vers Bruxelles où se joue l’avenir de l’accord de libre-échange entre l’UE et le bloc sud-américain, mais aussi sur la proximité crispée entre Lula et Javier Milei.Le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, à l’inimitié notoire avec l’ultralibéral argentin Javier Milei, pourrait même être la vedette du sommet, avec une probable rencontre vouée à être médiatisée avec sa vieille alliée politique, l’ex-présidente argentine Cristina Kirchner, désormais détenue à domicile.La justice a autorisé Mme Kirchner à recevoir chez elle la visite de Lula, comme elle l’avait demandé. Mais en rappelant qu’elle doit “s’abstenir de tout comportement susceptible de troubler la tranquillité du voisinage et/ou de perturber la cohabitation pacifique de ses habitants”.Une référence aux centaines de sympathisants qui se sont relayés sous les fenêtres de Mme Kirchner, en une veille bruyante et quasi-permanente, dans les jours suivant sa condamnation par la Cour suprême, début juin, à six ans de prison et d’inéligibilité à vie, pour administration frauduleuse pendant sa présidence (2007-2015).- Lula prend le relais -A l’issue du sommet du Mercosur, Lula doit assumer pour six mois la présidence du bloc régional (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie), succédant à Milei. Il a affirmé récemment qu’il ne quitterait pas cette présidence, fin 2025, sans avoir finalisé un accord avec l’UE.Mais pour l’heure le sommet, précédé mercredi d’une réunion des chefs de la diplomatie, est voué faute de mieux à réaffirmer l’importance de l’accord de libre-échange avec l’UE, signé fin 2024 au bout de 25 ans de négociations, mais qui doit être ratifié par les pays européens.Il vise à créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs, qui permettrait à l’UE d’exporter notamment plus de voitures, machines ou spiritueux vers l’Amérique du Sud.En retour, il faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes, ce qui a suscité l’ire et la mobilisation des agriculteurs français en particulier.La France considère l’accord inacceptable en l’état et veut le voir complété par des mesures additionnelles pour “protéger certains marchés agricoles clés”, a récemment plaidé son président Emmanuel Macron.Paris a récemment intensifié ses efforts auprès de pays européens pour les rallier et obtenir une minorité de blocage, alors que le texte juridique de l’accord pourrait être présenté “d’ici quelques jours” au vote des Etats-membres, selon la Commission européenne.”Aujourd’hui, la balle est dans le camp de l’Europe”, résume pour l’AFP Ariel Gonzalez Levaggi, du Centre d’études internationales de l’Université catholique de Buenos Aires.Or, “la marge de manÅ“uvre domestique pour faire avancer l’accord y est désormais plus réduite”, d’autant que “l’Europe doit faire face à plusieurs fronts, dont l’augmentation des dépenses de défense, pas très populaire”, estime M. Gonzalez Levaggi. Ce, malgré l’intérêt de l’Europe à approfondir ses liens avec l’Amérique du Sud.Dans l’attente, le Mercosur a annoncé mercredi une avancée avec d’autres Européens: la finalisation d’un accord de libre-échange avec l’Association européenne de libre-échange (AELE) qui regroupe Norvège, Islande, Liechtenstein et Suisse, non-membres de l’UE.- Relation Brésil-Argentine -Cet accord, conclu initialement en 2019 mais soumis par la suite à une révision, crée un marché de près de 300 millions de personnes, facilitant l’accès de 97% des exportations des pays concernés, couvrant notamment biens et services, investissements, propriété intellectuelle.Les deux blocs “partagent l’engagement de prendre les mesures nécessaires pour garantir la signature du traité de libre-échange dans les prochains mois de 2025”, a affirmé le ministre argentin des Affaires étrangères, Gerardo Werthein.Une avancée bienvenue pour un Mercosur qui avance “par inertie, comme atteint entre les sommets par une sorte de léthargie”, analyse Juliana Peixoto, chercheuse en relations internationales au Conicet, le Conseil national de la recherche scientifique et technique, une agence gouvernementale argentine.La faute sans doute “à une relation Brésil-Argentine qui traverse un de ses pires moments, en termes d’absence de convergence politique”, malgré un “noyau d’échanges commerciaux stables”. Le Brésil est le premier partenaire commercial de l’Argentine.Milei et Lula ont un rapport notoirement glacial, et même si les relations diplomatiques se sont apaisées après des échanges initiaux d’invectives, les deux dirigeants n’ont jamais eu de relation bilatérale en un an et demi de présidence Milei, bien qu’ayant participé à divers forums communs. Rien n’indiquait mercredi que le sommet de Buenos Aires dérogerait à cet évitement.

Wall Street finit en hausse, rassurée par l’accord commercial Vietnam-USA

La Bourse de New York a terminé globalement en hausse mercredi, les investisseurs se montrant optimistes sur le plan commercial après l’annonce d’un accord entre les Etats-Unis et le Vietnam, une semaine avant l’entrée en vigueur d’importantes surtaxes américaines.L’indice Nasdaq a pris 0,94% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,47%, atteignant tous deux de nouveaux sommets. Le Dow Jones a fini à un niveau proche de l’équilibre (-0,02%).Donald Trump a annoncé mercredi avoir scellé un accord prévoyant “zéro” droit de douane sur les produits américains entrant au Vietnam et à l’inverse une surtaxe d’au moins 20% sur les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis.L’accord, tel que présenté par Donald Trump, devrait nettement renchérir le prix des chaussures et des vêtements que la nation d’Asie du Sud-Est exporte en masse vers les Etats-Unis.Mais c’était apparemment le prix à payer pour Hanoï, qui échappe ainsi à la menace d’une surtaxe encore plus sévère, de 46%.”Petit à petit”, Washington parvient “à des accords avec le Canada, avec le Vietnam, avec le Royaume-Uni (…) c’est donc une bonne chose qu’un autre pays ait conclu un accord avec les États-Unis, ce qui permettra d’atténuer les tensions”, estime auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Cette annonce a entraîné le secteur de l’habillement vers le haut à l’image de Nike (+4,11% à 76,43%), Under Armour (+1,93% à 6,87 dollars) et lululemon athletica (+0,48% à 246,30 dollars).Sur la place américaine, les gains consécutifs à cet accord sont restés “modestes car les craintes de ralentissement (de l’activité économique) ont refait surface à la suite de la publication du premier mois de pertes d’emplois en 27 mois”, souligne Jose Torres, d’Interactive Brokers. Selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford, le secteur privé aux Etats-Unis a commencé à détruire des emplois en juin (-33.000), ce qui sème le doute sur la santé de l’économie américaine à la veille de la publication des chiffres du chômage.”L’optimisme est également tempéré par le fait que la +grande et belle loi+ se heurte à une forte résistance à la Chambre des représentants en raison de l’absence de réduction des dépenses”, ajoute Jose Torres. L’imposant projet de loi budgétaire de Donald Trump, qui pourrait accroître la dette américaine de plusieurs milliers de milliards de dollars en dix ans, a été approuvé mardi de justesse par le Sénat américain.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans s’est tendu franchement à 4,28%, contre 4,24% à la clôture mardi.Ailleurs, au tableau des valeurs, le constructeur automobile Tesla a été recherché (+4,97% à 315,65 dollars) après avoir publié les chiffres de ses ventes mondiales, qui sont ressorties conformes aux attentes des analystes.Ses ventes ont reculé de 13,5% au deuxième trimestre dans un contexte de concurrence accrue et de contrecoup de la collaboration de son patron Elon Musk avec l’administration de M. Trump.La plateforme d’échange de cryptomonnaies Robinhood a gagné du terrain (+6,12% à 97,98 dollars), les investisseurs estimant que l’entreprise pourrait intégrer le S&P 500, le rachat de Juniper par la société informatique Hewlett Packard Enterprise (HPE) laissant une place vacante dans l’indice.Le distributeur d’alcool Constellation Brands (Corona, Modelo) a avancé de 4,48% à 173,87 dollars, malgré des résultats trimestriels moins bons qu’attendu. 

Droits de douane: le Vietnam finalement frappé par une surtaxe américaine de 20%

Donald Trump a annoncé mercredi avoir scellé un accord prévoyant “zéro” droit de douane sur les produits américains entrant au Vietnam et à l’inverse une surtaxe d’au moins 20% sur les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis.L’accord, tel que présenté par Donald Trump, devrait nettement renchérir le prix des chaussures et des vêtements que la nation d’Asie du Sud-Est exporte en masse vers les Etats-Unis.Mais c’était apparemment le prix à payer pour Hanoï, qui échappe ainsi à la menace d’une surtaxe encore plus sévère, de 46%.L’annonce intervient une semaine avant le retour annoncé de droits de douane punitifs sur les produits en provenance de dizaines de partenaires commerciaux des Etats-Unis. Selon Donald Trump, les marchandises vietnamiennes seront frappées d’une surtaxe de 20% à leur entrée sur le sol américain.La surtaxe sera doublée à 40% sur les produits arrivant du Vietnam mais qui ont été fabriqués ailleurs, alors que les Etats-Unis affirment que beaucoup de produits chinois arrivent ainsi de manière détournée.Les surtaxes mises en place par le gouvernement Trump se cumulent généralement avec les droits de douane qui existaient au préalable. Selon l’économiste Justin Wolfers qui s’exprimait sur X, la taxe sur un habit Nike importé passerait ainsi à 38,8%.Sollicitée par l’AFP au sujet du mécanisme s’appliquant aux produits vietnamiens, la Maison Blanche n’a pas répondu dans l’immédiat.Donald Trump présente le “deal” comme gagnant pour les Etats-Unis, car les produits américains seront eux soumis à “zéro” droit de douane au Vietnam.- Plus de voitures américaines -L’accord a été scellé mercredi lors d’un appel téléphonique entre le président américain et To Lam, secrétaire général du Parti communiste et de facto plus haut dirigeant vietnamien, ont rapporté les deux capitales.”Le président Donald Trump a apprécié l’engagement du Vietnam à fournir un accès préférentiel aux produits américains, y compris les grosses cylindrées”, a dit le gouvernement vietnamien dans un communiqué qui ne précise pas les montants des nouveaux droits de douane.Les États-Unis sont le premier marché d’exportation du Vietnam. Le textile et les chaussures figurent parmi les principaux produits envoyés aux clients américains.Les entreprises de l’habillement et équipementiers sportifs ont d’abord gagné du terrain à Wall Street à l’annonce du “deal”, avant de retomber après un deuxième message de Donald Trump comportant le montant de la surtaxe sur les produits vietnamiens.Vers 18H50 GMT, les marques faisant fabriquer des vêtements au Vietnam évoluaient finalement en hausse, à l’instar de Gap (+0,24%), Ralph Lauren (+1,02%) et Lululemon (+0,73%).La surtaxe de 20% “est un bien meilleur résultat que les 46%” du début “mais je ne me réjouirais pas trop vite”, a déclaré à l’AFP Dan Martin, qui travaille pour la société de conseil Dezan Shira & Associates.Il se demande comment sera appliquée la surtaxe de 40% sur les produits qui seraient à tort estampillés Vietnam. “Si les Etats-Unis mettent dans cette catégorie les produits intégrant des composants étrangers, cela pourrait affecter beaucoup d’entreprises”, remarque le consultant basé à Hanoï.- Couperet du 9 juillet -Donald Trump avait provoqué une onde de choc début avril en annonçant des droits de douane “réciproques” à l’encontre du reste du monde: une surtaxe minimale de 10%, pouvant aller jusqu’à 50% pour les pays considérés comme des mauvais élèves, parce qu’ils exportent plus vers les Etats-Unis qu’ils n’importent de produits américains.Devant l’émoi et la panique des marchés financiers, le président avait suspendu les droits de douane les plus punitifs pendant 90 jours, pour donner du temps à la négociation. Le dernier jour de la suspension est le 8 juillet, ce qui implique que ces droits de douane punitifs peuvent revenir dès le 9. Donald Trump maintient la pression pour obtenir des accords selon lui favorables aux intérêts des Américains.Il a ainsi menacé en début de semaine Tokyo de taxer les produits japonais au-delà de ce qu’il prévoyait début avril, d’au moins 30%.Le commissaire européen Maros Sefcovic est à Washington cette semaine pour éviter ce sort à l’Union européenne.