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Cyberattaque contre La Poste: la situation s’améliore à la veille de Noël

La cyberattaque, revendiquée par des hackers prorusses, qui a touché La Poste à quelques jours de Noël, est toujours en cours mercredi midi, sous une forme “fluctuante” et a “perdu en intensité”, selon l’opérateur postal.Le suivi des colis reste “difficile”, mais “sans en empêcher la livraison” expose La Poste dans un point de situation publié à 12h00. Les cadeaux devraient donc arriver à temps sous le sapin. Autre point d’amélioration, “l’activité de banque en ligne a repris normalement” tout comme le bon fonctionnement des centres d’appel.L’attaque informatique est survenue lundi, au début de la première semaine des fêtes de fin d’année, période la plus dense pour La Poste. Sur les deux derniers mois de l’année, le groupe trie et distribue 180 millions de colis.La Poste, qui a déposé plainte mardi, avait assuré lundi qu’aucune donnée sensible n’avait été volée, évoquant un incident de type “déni de service”. Ces attaques informatiques consistent à surcharger des sites web et des applications par des requêtes ciblées de telle sorte qu’ils ne soient plus accessibles.Le parquet de Paris a confirmé mardi à l’AFP que le groupe de hackers prorusses NoName057(16), responsable de multiples attaques visant principalement l’Ukraine mais aussi ses alliés dont la France, avait revendiqué l’attaque.Pour Baptiste Robert, chercheur en cybersécurité, il faut être prudent avec cette revendication “tardive”car il est “habituel de voir des revendications opportunistes” par des groupes cherchant la lumière médiatique.

Régulation de la tech: Washington sanctionne des Européens, l’Europe s’alarme

L’Union européenne a exigé mercredi des “clarifications” et condamné fermement les sanctions “injustifiées” imposées par l’administration Trump à l’ancien commissaire Thierry Breton et quatre autres personnalités européennes engagées pour une stricte régulation de la tech et contre la désinformation.Tous les cinq sont interdits de séjour aux Etats-Unis et accusés de “censure” au détriment des intérêts américains par le département d’Etat.Des mesures “inacceptables” pour Berlin, qui “relèvent de l’intimidation et de la coercition à l’encontre de la souveraineté numérique européenne”, a réagi mercredi sur X le président français Emmanuel Macron.Il est “fondamental pour la démocratie en Europe” de protéger un “espace numérique sûr” a réagi Madrid tout en exprimant sa “solidarité avec l’ancien commissaire européen Thierry Breton et les dirigeants des organisations de la société civile qui luttent contre la désinformation et les discours de haine”.Les Européens n’ont généralement pas besoin de visa pour se rendre aux Etats-Unis, mais doivent toutefois obtenir une autorisation électronique de voyage (ESTA).A Bruxelles, la Commission a indiqué avoir “demandé des clarifications aux autorités américaines”. “Si nécessaire, nous répondrons rapidement et de manière décisive pour défendre notre autonomie réglementaire contre des mesures injustifiées”, a-t-elle protesté dans un communiqué.Le Français Thierry Breton, ancien ministre et artisan de la directive européenne sur les services numériques, a été commissaire au Marché intérieur de 2019 à 2024, avec de larges compétences en particulier sur les dossiers numériques et industriels.Sur X, il a dénoncé un “vent de maccarthysme” aux Etats-Unis, en référence à la chasse aux sorcières anticommuniste menée par le sénateur américain Joseph McCarthy dans les années 1950.”Depuis trop longtemps, les idéologues européens mènent des actions concertées pour contraindre les plateformes américaines à sanctionner les opinions américaines auxquelles ils s’opposent”, a fustigé mardi le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, sur X. “L’administration Trump ne tolérera plus ces actes flagrants de censure extraterritoriale”, a-t-il ajouté.- L’Europe dans le collimateur -Les quatre autres Européens sanctionnés sont des représentants d’ONG luttant contre la désinformation et la haine en ligne au Royaume-Uni et en Allemagne: Imran Ahmed, qui dirige le Center for Countering Digital Hate (CCDH), Clare Melford, à la tête d’un index de la désinformation (GDI) au Royaume-Uni, ainsi que Anna-Lena von Hodenberg, fondatrice de HateAid, une ONG allemande, et Josephine Ballon, de la même association.Les sanctions américaines “constituent une attaque autoritaire contre la liberté d’expression et un acte flagrant de censure gouvernementale”, a réagi GDI dans un communiqué.”Nous ne nous laisserons pas intimider par un gouvernement qui instrumentalise les accusations de censure pour museler ceux qui défendent les droits humains et la liberté d’expression”, a protesté HateAid à Berlin.Cette organisation allemande offre un soutien psychologique et juridique aux personnes victimes de haine en ligne.Donald Trump mène une offensive d’envergure contre les règles de l’Union européenne sur la tech qui imposent aux plateformes des régulations, jugées par les Etats-Unis comme une atteinte à la liberté d’expression.L’UE dispose, de fait, de l’arsenal juridique le plus puissant au monde pour réguler le numérique.Washington a très mal pris l’amende de 140 millions de dollars infligée par l’UE début décembre à X, le réseau social d’Elon Musk. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a l’Europe dans le collimateur.Dans sa nouvelle Stratégie de sécurité nationale, qui mentionne un “effacement civilisationnel” de l’Europe, Washington cible pêle-mêle les instances européennes “qui sapent la liberté politique et la souveraineté”, les politiques migratoires ou encore “l’effondrement des taux de natalité” sur le Vieux continent.Dès février dernier, le vice-président américain, JD Vance, avait consterné les Européens lors d’un discours à Munich dans lequel il avait affirmé que la liberté d’expression “reculait” sur le continent, épousant les vues des partis d’extrême droite comme l’AfD, en Allemagne.

Seul étranger exploitant le pétrole vénézuélien, Chevron échappe au bras de fer Washington-Caracas

Le groupe pétrolier américain Chevron joue les équilibristes, en marge des tensions entre Washington et Caracas, pour conserver son privilège d’être le seul groupe étranger à pouvoir exploiter les réserves d’or noir du Venezuela, les plus importantes au monde.Le “blocus total” des navires pétroliers, venu s’ajouter la semaine dernière aux lourdes sanctions américaines, a remis Chevron et sa présence au Venezuela sous les projecteurs.- Que fait Chevron au Venezuela? -L’un des ancêtres de Chevron, Gulf Oil, s’installe au Venezuela dès 1923, via sa filiale Venezuelian Gulf Oil Company, qui débute l’extraction pétrolière en 1924 près du lac de Maracaibo puis exploite de nouveaux gisements comme Urumaco (1926) et Boscan (1946).Gulf Oil fusionne en 1984 avec Standard Oil of California (Socal), formant un géant rebaptisé Chevron.A l’heure actuelle au Venezuela, le groupe extrait du pétrole dans quatre champs et du gaz dans un champ offshore, qui représentent une superficie totale de près de 30.000 hectares. Ceci dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise publique PDVSA et ses affiliés, qui emploie environ 3.000 personnes.Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le sol vénézuélien renfermait en 2023 environ 303 milliards de barils, soit environ 17% des réserves mondiales.L’embargo sur le pétrole brut du Venezuela, en vigueur depuis 2019, a été assoupli en 2023 avec des licences pour opérer dans le pays. Mais le président Donald Trump les a toutes révoquées au premier semestre 2025, avant d’accorder une exception à Chevron.Selon un spécialiste du secteur, les récentes décisions de la présidence américaine n’affectent pas les activités du groupe.”Nous pensons que notre présence continue d’être une force de stabilité pour l’économie locale, pour la région et pour la sécurité énergétique américaine”, a affirmé Chevron à l’AFP, assurant travailler dans le respect de la loi et le “cadre des sanctions américaines”. – Quelle place pour Chevron dans le pétrole vénézuélien? -D’après Stephen Schork, analyste du cabinet de conseils Schork Group, la production pétrolière totale du Venezuela atteint “environ 800.000 à 900.000 barils par jour (contre) plus de 3 millions” à son pic.Avec sa licence, Chevron génère environ 10% de la production du Venezuela, même si les sources divergent sur l’ampleur exacte. Cela représenterait actuellement de l’ordre de 150.000 à 200.000 barils par jour, dont 100% sont exportés aux Etats-Unis.Mais c’est un pétrole “boueux. C’est un truc lourd et sale, (…) qui ne peut être transporté dans un oléoduc” sans ajouter du diluant, explique M. Schork. “C’est le plus sale, le plus lourd et le plus difficile à raffiner”, souligne-t-il.A cause de l’embargo, Caracas est contraint de commercialiser son pétrole sur le marché noir avec de fortes remises, en direction principalement de l’Asie. Mais le nouveau blocus américain devrait assécher fortement ces exportations illicites – jusqu’à 50% selon des experts.- Pourquoi les Etats-Unis s’intéressent au pétrole vénézuélien? -Les Etats-Unis disposent sur le pourtour du golfe du Mexique de raffineries spécifiquement conçues il y a plusieurs décennies pour traiter ce pétrole vénézuélien très peu liquide. Ces infrastructures sont peu, voire pas, flexibles. A cause de sa moindre qualité, ce pétrole est transformé en diesel ou en sous-produits, comme l’asphalte, et non en essence pour voitures.”Les Etats-Unis se portent très bien sans le pétrole vénézuélien”, relève Stephen Schork.S’ils en veulent, estime-t-il, c’est pour des raisons “politiques, pour chasser un gouvernement socialiste/communiste qui agit avec beaucoup d’acteurs malveillants”.Les Etats-Unis souhaitent “éviter que le vide créé par leur départ ne soit comblé par des pays ne partageant pas leurs valeurs, comme la Chine et la Russie”, tant au niveau politique qu’écologique, avance une source proche du dossier.

La Bourse de Paris termine sans changement, atone avant Noël

La Bourse de Paris a terminé parfaitement stable (-0,00%) mercredi, à l’occasion d’une demi-séance très calme qui conclut une semaine écourtée par les fêtes de Noël.L’indice CAC 40 a terminé à 8.103,58 points (-0,27 point), dans un volume d’échanges très faible de 485 millions d’euros. Mardi, le CAC 40 a terminé en légère baisse de 0,21%.La Bourse de Paris a fermé à 14 heures mercredi, au lieu de 17H30 habituellement, et ne reprendra son activité que lundi.La place parisienne conclut cette semaine en légère baisse de 0,59%.”L’année touche presque à sa fin et les traders sont en partie déjà en vacances. Les investisseurs ont largement remanié leurs portefeuilles et beaucoup ont clôturé leurs positions pour passer à autre chose”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Toutefois, “si l’histoire sert de guide, le fameux +rallye de Noël+, soit les cinq dernières séances de l’année et les deux premières de la nouvelle année, pourrait générer environ 1,5% de gains supplémentaires” pour les actions mondiales, ajoute l’analyste.Depuis le 1er janvier, le CAC 40 affiche une progression de 9,79%, bien en deçà de la progression de plus de 30% de Milan et de plus de 20% des Bourses de Londres et de Francfort. Madrid s’octroie quant à elle un bond de près de 50% depuis le début de l’année.Sanofi acquiert l’américain DynavaxLe géant pharmaceutique français Sanofi (-0,39% à 81,93 euros) a annoncé mercredi la signature d’un accord pour acquérir l’entreprise américaine Dynavax, qui commercialise notamment un vaccin contre l’hépatite B pour adultes. Selon l’accord, Sanofi lancera une offre publique d’achat en numéraire pour racheter toutes les actions de Dynavax, société cotée aux Etats-Unis, au prix de 15,50 dollars par action, ce qui valorise l’entreprise à environ 2,2 milliards de dollars, selon le laboratoire français.

Avec l’euro, la crainte de la vie chère dans les campagnes bulgares déshéritées

Dans la partie nord de la Bulgarie, région la plus pauvre de l’Union européenne (UE), les habitants redoutent l’adoption imminente de l’euro, synonyme pour eux de hausse des prix et de perte de repères.”Cela va nous appauvrir”, tranche une femme âgée habillée en noir à Chuprene, village de 400 âmes situé dans le nord-ouest du 21e pays de l’UE qui va abandonner sa monnaie nationale pour adopter l’euro le 1er janvier prochain.”La bourgade est jolie, mais ici les gens n’ont pas d’argent”, déplore Mme Bogdanovska, une octogénaire qui ne veut donner que son nom de famille, mais qui a répondu aux questions de l’AFP en allant à chercher un café dans une épicerie-buvette.Si l’adhésion tant attendue à la zone euro va profiter à l’économie du pays des Balkans, dont la côte sur la mer Noire est prisée des touristes européens, l’ensemble de ses 6,4 millions d’habitants ne partage pas le même enthousiasme. Près des frontières serbe et roumaine, le produit intérieur brut (PIB) par habitant est le plus faible de toute l’UE, selon les derniers chiffres d’Eurostat datant de 2022. Ce territoire souffre d’une dépopulation massive, d’une faible qualification et d’infrastructures insuffisantes, en plus d’une corruption endémique dénoncée régulièrement.La Bulgarie reste le pays de l’UE avec la plus forte proportion de personnes menacées d’exclusion sociale (30,3 %). Au pied du massif de la Stara Planina, le chômage touche officiellement 18,7% de la population, contre 4,2% au niveau national.”Certains disent que cela ira mieux” sans le lev, la monnaie nationale, “d’autres disent que cela sera pire”, rapporte Kamelia, employée dans l’une des échoppes vendant surtout des produits de première nécessité. La trentenaire, qui ne veut donner ni son nom ni son âge précis, raconte qu’elle et son mari ont repris ce magasin il y a un an. “Mais je ne sais pas s’il restera ouvert”, lance-t-elle, pressée de sortir fumer. – Crainte de pénurie -Pendant un mois, le lev et l’euro circuleront simultanément. Les commerçants devront rendre la monnaie en euros. Ils peuvent déjà acheter des petites coupures pour faire l’appoint au démarrage et se sont rués sur l’offre de paquets d’euros, réservés aux commerçants.”Dans les petites villes, une crainte non justifiée de pénurie est constatée”, selon le gouverneur de la banque centrale bulgare Dimitar Radev, qui l’a déploré lors d’une cérémonie début décembre.Le défenseur des droits a demandé un égal accès pour tous aux premières pièces et aux premiers billets en euro, même dans les localités les plus isolées, alors que les autorités ont été surprises par une forte demande. “Ça va être le chaos”, prédit l’épicière Bilyana Nikolova, 53 ans, alors que les clients semblent déjà perdus face au double affichage obligatoire des prix. Elle pense fermer quelques semaines, “le temps que les choses se mettent en place”.Si les consommateurs sont sur les nerfs, c’est que la peur de ne plus joindre les deux bouts est bien réelle, selon Boryana Dimitrova, de l’institut de sondage Alpha Research, qui étudie depuis un an l’évolution de l’opinion bulgare face à l’euro.”A la campagne, la population est plus âgée, elle a très peu d’économies, jouit d’une culture financière plus faible et paye surtout en espèces”, explique-t-elle. Or “il faut reconnaître que la hausse des prix n’a pas été négligeable” ces derniers temps, d’après l’Institut national des statistiques, rappelle-t-elle.En novembre, les prix de l’alimentation ont augmenté de 5% en glissement annuel, soit plus du double de la moyenne européenne.

Brandt: un industriel propose de sauver 150 emplois sur le site d’Orléans

Un cadeau de Noël pour des salariés de Brandt? L’homme d’affaires Stephan Français, patron de Thomson Computing, a proposé mercredi de reprendre l’usine d’Orléans du groupe d’électroménager en liquidation judiciaire et de sauver 150 emplois.Il prévoit de continuer une partie de la production de petit et gros électroménager, l’activité historique de Brandt, et d’y ajouter celle de produits électroniques et informatiques, coeur de métier de Thomson Computing.”Aujourd’hui nous avons une solution de reprise, de redémarrage, de renouveau, (…) elle s’appelle Stephan Français”, a déclaré le maire d’Orléans Serge Grouard, lors d’une conférence de presse commune avec le patron de 56 ans.Le projet porte sur une reprise du site d’Orléans, de loin le plus important de Brandt. Il rassemblait 350 salariés sur les 700 que comptait l’entreprise, avant la liquidation.”Il faut aller très vite pour relancer la machine, relancer la production, garder un coeur de salariés et garder le plus de clients possible”, a martelé l’élu, devant des journalistes réunis à l’hôtel de ville. Il a qualifié le projet de “sérieux”, même s’il présente une “part de risque”.M. Grouard se démène depuis plusieurs semaines pour trouver une solution afin de sauver Brandt, fleuron industriel français qui comptait deux usines en Centre-Val de Loire, à Vendôme (Loir-et-Cher) et à Saint-Jean-de-la-Ruelle, au sein de l’agglomération orléanaise.L’entreprise, basée à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), disposait aussi d’un service après-vente à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise).La société commercialisait quatre grandes marques: De Dietrich, Brandt, Vedette et Sauter.Se disant attentif à la “maîtrise des coûts”, M. Français a précisé que son projet commencerait avec “150 salariés” dès l’année prochaine. “Après, progressivement, si les résultats sont là, on embauchera”, a-t-il affirmé, évoquant “jusqu’à 250 salariés sur un plan à cinq ans”.Pour mener à bien son projet, l’homme d’affaires a évoqué un budget de 25 millions d’euros. La mairie d’Orléans a précisé à l’AFP que 9 millions d’euros seraient apportés par des entités publiques et qu’un tour de table avec les banques était en discussion.- Bercy reste prudent -M. Français souhaite s’appuyer sur l’expérience de son entreprise actuelle, lointaine héritière du géant industriel français Thomson.A l’été 2013, cet ancien de la chaîne de magasins informatiques Surcouf avait conclu un contrat de licence auprès de Technicolor, qui détient la marque Thomson, celle pour l’activité téléviseurs étant exploitée par le Chinois TCL.Sa société fabrique depuis des ordinateurs entrée de gamme. Elle revendique sur son site internet un tiers de part de marché pour les ordinateurs vendus moins de 300 euros en France.Pour prendre vie, le projet de reprise du site d’Orléans de Brandt devra être validé par le tribunal des activités économiques de Nanterre qui a prononcé le 11 décembre la liquidation judiciaire de l’entreprise, a souligné M. Français.Un appel d’offres pour la reprise de l’usine doit être lancé courant janvier, a précisé Bercy.Le projet de M. Français aura-t-il plus de succès que celui de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, rejeté début décembre par le tribunal ?”Toute piste de reprise mérite d’être examinée avec attention, mais aucune ne saurait être tenue pour acquise sans un travail d’analyse approfondi”, a tempéré auprès de l’AFP le ministre délégué à l’Industrie, Sébastien Martin.Ce dernier avait déclaré au lendemain de la liquidation judiciaire qu’un projet industriel restait possible, pas forcément dans le secteur de l’électroménager.L’entreprise, centenaire et emblématique du patrimoine industriel français, pâtit depuis plusieurs décennies des temps difficiles vécus par le secteur du gros électroménager.Elle est passée au gré des rachats et liquidations judiciaires entre les mains de l’Israélien Elco, puis celles de l’Espagnol Fagor, avant d’être repris en 2014 par le groupe algérien Cevital.

Jamais sans mes vaches? Comment faire un Salon de l’agriculture en pleine crise sanitaire

Pour la première fois depuis 1964, le Salon de l’agriculture pourrait ne pas accueillir de vaches, véritables stars qui attirent les visiteurs mais aussi des revenus pour les éleveurs espérant remporter des prix ou vendre leurs meilleurs taureaux et génisses.L’ombre de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) plane sur l’événement (prévu du 21 février au 1er mars) après avoir assombri les foires et salons agricoles des six derniers mois.”A ce stade, personne ne peut répondre de façon définitive. Prétendre le contraire serait irresponsable. Mettre le vivant en avant(…), c’est une responsabilité”, a solennellement écrit le président du salon parisien Jérôme Despey dans La Tribune Dimanche.”Quelles que soient les interrogations, nous respecterons strictement les consignes sanitaires et vétérinaires”, a ajouté le patron du Centre national des expositions et concours agricoles (Ceneca), aussi vice-président de la FNSEA, syndicat agricole dominant.L’édition 2025 avait accueilli 4.000 animaux dont plusieurs centaines de bovins, qui occupent traditionnellement la majorité de l’immense hall 1 Porte de Versailles.- Un salon, un règlement -Chaque salon a son règlement sanitaire mais la venue des vaches des quatre coins de la France dépendra surtout des interdictions régionales de mouvements d’animaux.Les restrictions ont par exemple été levées en Savoie et dans les départements frontaliers, dont le cheptel bovin a été intégralement vacciné contre la DNC qui y a sévi cet été. Elles devraient être levées en janvier dans le Jura et le Doubs, sauf si un nouveau cas venait à se déclarer. Mais elles pourraient être encore en vigueur pour la dizaine de départements du Sud-Ouest actuellement en cours de vaccination puisqu’il faut un délai d’au moins 28 jours après l’injection et 45 jours après l’abattage du dernier foyer pour lever les restrictions. Un nouveau cas a été confirmé en Haute-Garonne mardi.Ce n’est pas la première fois qu’une épizootie plane sur le Salon de l’Agriculture. En 2010, Michel Baussier, alors vice-président du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires, expliquait à l’AFP que la crise de la vache folle dans les années 1990 avait été “le déclencheur de la présence renforcée des vétérinaires au Salon”.La fièvre aphteuse avait plané sur l’édition 2001 et, plus récemment, c’est la grippe aviaire qui a entraîné l’interdiction des volailles Porte de Versailles.En septembre, le Salon international de l’élevage (Space) à Rennes a dû réduire le nombre de bovins accueillis à cause de la DNC mais surtout à cause de la fièvre catarrhale (FCO) qui sévissait en Bretagne.Dès le début de l’année, les organisateurs avaient décidé de rendre les tests PCR pour la FCO obligatoires, en plus des désinsectisations, pour tuer les moustiques et mouches vecteurs de virus, et de l’installation de pièges à insectes pour mesurer la circulation des maladies pendant l’événement.- “Trop d’émotions” -La DNC s’est ajoutée à la FCO mais les éleveurs de Savoie ont été “très professionnels” en décidant de ne pas venir, précise Jean-Yves Rissel responsable des présentations animales au Space.Un crève-coeur, surtout pour les éleveurs de reproducteurs à qui les salons nationaux “garantissent des marchés pratiquement pour deux ans”.En octobre, le Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand a dû renoncer aux bovins face à la dermatose.”Les organismes de sélection des différentes races bovines ont décidé les uns après les autres de ne pas venir”, raconte son président Jacques Chazalet, déplorant des investissements perdus et 16.000 visiteurs de moins sur les 120.000 de l’année précédente.”Pour la dermatose, le gros problème c’est que les tests PCR ne permettent pas de détecter les porteurs sains”, aussi vecteur de la maladie. “Pour faire des rassemblements d’animaux, il faut que les éleveurs soient sereins, là il y a trop d’émotions”, ajoute-t-il.Les éleveurs sont toutefois venus nombreux à ces salons professionnels, qui présentent tracteurs et équipements, quand celui de Paris est tourné vers le grand public.”L’organisation de rassemblements d’animaux sera de plus en plus compliquée par le sanitaire”, conclut Jean-Yves Rissel, qui pousse lors d’échanges avec les organisateurs d’autres événements, pour des règles communes.

BP accélère sa révolution en cédant une part majoritaire de sa filiale Castrol

Le géant pétrolier britannique BP a annoncé mercredi la vente de 65% des parts de sa filiale de lubrifiants moteurs Castrol au fonds d’investissement américain Stonepeak, une opération dont elle évalue le produit net à 6 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros).Ce montant “sera entièrement utilisé pour réduire la dette”, écrit dans un communiqué l’entreprise, engagée dans une profonde révolution interne après avoir renoncé à sa tentative de virage vert.Le groupe avait présenté en début d’année un plan de redressement passant par un recentrage radical sur les hydrocarbures et une réduction des coûts, avec la suppression de milliers d’emplois.Quelque 20 milliards de dollars de cessions avaient dans ce cadre été ciblées d’ici 2027 pour simplifier le portefeuille, dans l’espoir de doper les bénéfices.BP a annoncé la semaine dernière la nomination d’une nouvelle directrice générale, l’Américaine Meg O’Neill, une ancienne d’ExxonMobil actuellement à la tête de la compagnie australienne Woodside Energy, pour mettre en oeuvre cette stratégie.”Nous avons maintenant terminé ou annoncé plus de la moitié de notre programme de désinvestissement ciblé”, s’est félicitée dans le communiqué l’actuelle directrice générale, Carol Howle, nommée par intérim en attendant l’arrivée de Mme O’Neill en avril.La valeur d’entreprise de Castrol a été évaluée à 10,1 milliards de dollars dans l’opération, qui doit être achevée fin 2026, est-il précisé dans le communiqué.L’action de BP était en hausse d’environ 0,9% mercredi vers 08H00 GMT à la Bourse de Londres, elle-même stable.

Coup de pouce de l’UE à la filière du plastique recyclé

L’Union européenne a dévoilé mardi des mesures de soutien à l’industrie européenne du plastique recyclé, en grande difficulté face à la concurrence chinoise.La Commission européenne veut notamment soutenir les investissements dans le recyclage chimique, une technologie consistant à chauffer les plastiques à plusieurs centaines de degrés pour les recycler.Gourmande en énergie, cette technique est plus polluante que le recyclage mécanique, mais “peut jouer un rôle” pour certains emballages alimentaires comme les yaourts, estime Bruxelles.La Commission va donc proposer aux Etats européens d’intégrer le recyclage chimique aux règles de l’UE sur la proportion de plastique recyclé obligatoire dans les bouteilles.Pour aider la filière plastique, l’exécutif européen veut aussi simplifier le passage du statut de déchets à celui de matières premières recyclables, grâce à des critères communs au sein des Vingt-Sept.”C’est une étape essentielle pour établir un marché unique des plastiques recyclés, simplifier les procédures administratives pour les recycleurs, en particulier les petites et moyennes entreprises, et garantir un approvisionnement stable en matières recyclées”, assure la Commission.Bruxelles promet également de mieux contrôler les importations, pour éviter une concurrence déloyale.La Commission présente ces mesures comme une première étape avant une loi plus large consacrée à l’économique circulaire.”Les réponses apportées à ce stade sont insuffisantes au regard des enjeux économiques, industriels et sociaux”, a réagi auprès de l’AFP le groupe français de services à l’environnement Veolia, en pointe dans la demande de mesures d’urgence pour soutenir le secteur.”Il est impératif que la Commission prenne pleinement conscience de la gravité de la situation et adopte des mesures réellement à la hauteur des défis”, a ajouté Veolia.Confrontés aux coûts de l’énergie et à la concurrence internationale, les industriels du plastique avaient appelé à l’aide début octobre, se disant “au bord du gouffre”. Sur le long terme, la production européenne décline tandis que les importations en provenance d’Asie sont toujours plus importantes.Au niveau mondial, la production de plastique continue de croître à un rythme soutenu, atteignant 430,9 millions de tonnes de plastique vierge en 2024 (+4% par rapport à 2023). Mais plus de la moitié provenait d’Asie (57,2%) et plus d’un tiers de la seule Chine (34,5%).L’Asie est également dominante sur le marché du plastique dit “circulaire”, c’est-à-dire recyclé mécaniquement, fabriqué à partir de biomasse, recyclé chimiquement ou issu de la capture du carbone: 30,3% de la production vient de Chine et 24,6% du reste de l’Asie. L’Europe compte pour 19% de cette activité, selon Plastics Europe, une organisation qui regroupe une centaine d’entreprises.L’UE est confrontée à des volumes croissants de déchets plastiques, source de pollution toujours plus grande.”Verdir” les emballages, en plus de les réduire, est un enjeu essentiel.Selon les données de l’UE, chaque Européen produisait près de 190 kg de déchets d’emballages en 2021 et ce chiffre passerait à 209 kg en 2030, sans mesures supplémentaires.

Murree, la brasserie historique du Pakistan, se réjouit d’avoir obtenu une licence d’exportation

Un arôme capiteux de malt et de levure de bière flotte dans la plus ancienne et grande brasserie du Pakistan, qui se prépare à s’agrandir à la faveur d’une autorisation de vendre à l’étranger après près de 50 ans d’interdiction.Fondée en 1860 pour étancher la soif des soldats britanniques et de la communauté coloniale, Murree a survécu à l’opposition islamiste et à une réglementation stricte pour devenir l’une des entreprises les plus connues du Pakistan, pays à majorité musulmane où l’alcool est largement interdit.”C’est un parcours de type montagnes russes”, explique lors d’un entretien avec l’AFP Isphanyar Bhandara, troisième génération de sa famille à diriger l’entreprise.”Obtenir l’autorisation d’exporter est une autre étape importante”, ajoute-t-il, rappelant que son grand-père et son père avaient “essayé d’obtenir la licence d’exportation, en vain”.Il se souvient comment en 2017 il a eu la “mauvaise surprise” d’apprendre que la brasserie et distillerie Hui Coastal, gérée par des Chinois, avait obtenu l’autorisation de brasser de la bière au Pakistan, principalement pour les milliers de Chinois travaillant sur de grands projets d’infrastructure dans le pays.Issu de la petite mais influente communauté des Parsis (zoroastriens) du Pakistan, M. Bhandara s’est aussitôt lancé dans un lobbying de plusieurs années pour obtenir la levée de l’interdiction d’exportation.- “Un vice tolérable” -Jadis située dans les montagnes près d’Islamabad, l’usine en briques rouges de Murree a déménagé et se trouve à présent en face de la résidence du chef de l’armée, dans la ville jumelle de la capitale, Rawalpindi, l’un des endroits les plus surveillés du pays.Le chiffre d’affaires a dépassé les 100 millions de dollars cette année, dont les ventes d’alcool représentent un peu plus de la moitié, le reste provenant des boissons non alcoolisées et de la fabrication de bouteilles.Ce résultat est d’autant plus remarquable que la vente d’alcool aux musulmans est interdite, ce qui signifie que seules les minorités religieuses – environ neuf millions de personnes – et les étrangers peuvent acheter de la bière ou des spiritueux dans les quelques magasins agréés ou hôtels de luxe du pays.Néanmoins, des millions de Pakistanais consomment aussi occasionnellement de l’alcool.Le fondateur du Pakistan, Muhammad Ali Jinnah, était connu pour apprécier les spiritueux. Et le dictateur militaire Pervez Musharraf ne cachait pas son amour pour le whisky.Même le Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, qui a annoncé l’interdiction de l’alcool en 1977 dans le but d’obtenir le soutien des partis islamistes de droite, a déclaré un jour lors d’un rassemblement: “Oui, je bois de l’alcool, mais au moins je ne bois pas le sang des pauvres”.De nos jours, il est courant de voir des bouteilles apparaître lors de dîners ou de fêtes. On trouve généralement un chrétien ou un hindou pour les acheter.”La relation du Pakistan avec l’alcool est comme celle d’un amant secret: reconnue, mais dont on ne parle pas beaucoup. C’est un vice tolérable, condamné mais familier”, souligne Fasi Zaka, chroniqueur et commentateur politique.Cependant, nombreux sont ceux qui se procurent de l’alcool de contrebande produit localement. Et chaque année, plusieurs personnes meurent après avoir consommé de l’alcool frelaté.- “Nouveaux marchés” -Avant l’interdiction d’exportation, Murree vendait ses produits dans les pays voisins, l’Inde et l’Afghanistan, mais aussi dans les pays du Golfe et jusqu’aux Etats-Unis.Murree a déjà effectué des expéditions limitées vers le Japon, la Grande-Bretagne et le Portugal afin d’explorer les canaux et les stratégies de distribution.”Pour l’instant, l’objectif n’est pas de générer des revenus (…) mais d’explorer de nouveaux marchés”, fait valoir M. Bhandara.L’entreprise, qui a environ 2.200 employés, s’intéresse particulièrement à l’Europe, mais envisage également de se lancer sur les marchés asiatiques et africains.La vente à l’étranger pourrait également donner à Murree l’occasion de promouvoir son histoire et sa marque d’une manière inimaginable dans son pays.Au Pakistan “nous ne sommes pas autorisés à faire de la publicité, alors (…) nous essayons de fabriquer une bonne bière en faisant profil bas”, dit M. Bhandara.