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La BCE marque une pause sur les taux avant l’issue de la bataille des droits de douane

La Banque centrale européenne a maintenu ses taux d’intérêt inchangés jeudi, comme attendu, à l’issue d’un long cycle de baisses et pour prendre le temps d’évaluer les décisions imminentes dans le bras de fer commercial entre Washington et les Européens.Ce statu quo monétaire met fin à une série de baisses de taux, démarrée il y a un an, lorsque la BCE avait décidé de diminuer progressivement le coût du crédit pour accompagner le recul de l’inflation.Le rythme de la hausse des prix à la consommation s’est stabilisé autour de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale, après avoir atteint des niveaux record dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.Mais ces conditions monétaires plus favorables semblent fragiles, alors que Donald Trump menace d’assommer les exportations européennes de nouvelles surtaxes douanières.Les responsables de la BCE souhaitent “plus de clarté… avant d’envisager tout nouvel ajustement de la politique monétaire”, selon les analystes d’UniCredit.Les nombreuses questions sur l’impact d’une augmentation des droits des douane pour l’économie de la zone euro seront au coeur de la conférence de presse de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à Francfort à 14H45 (12H45 GMT).- “Cartouches en réserve” -Après des négociations émaillées de rebondissements, depuis plusieurs semaines, un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis semblait se dessiner jeudi.Selon plusieurs sources européennes, l’accord prévoit des surtaxes douanières de 15% sur les exportations européennes à destination des Etats-Unis, avec des exemptions notamment sur l’aéronautique, les spiritueux ou certains médicaments.Donald Trump avait pris l’Union européenne de court le 12 juillet en décrétant des droits de douane de 30% sur toutes les importations en provenance de l’UE à compter du 1er août.Le renforcement des barrières commerciales risque de porter un nouveau coup à l’économie de la zone euro et d’inciter la BCE à envisager de nouvelles baisses de taux après l’été.Après sept baisses consécutives et huit au total depuis juin dernier, la BCE a ramené son taux de dépôt, qui fait référence, à 2%, contre un pic de 4% atteint en pleine vague inflationniste.”Ni les données économiques, ni les dernières données sur la dynamique des prix n’exigent une réaction immédiate” de l’institution de Francfort, selon Dirk Schumacher, économiste en chef de la banque publique allemande KfW.L’inflation dans la zone euro s’est établie à exactement 2% en juin et les indicateurs économiques ont donné un regain d’optimisme quant à la santé de l’économie.L’activité économique du secteur privé a ainsi connu en juillet, dans la zone euro, sa plus forte croissance depuis août 2024, selon l’indice PMI Flash publié jeudi par S&P Global. Il s’agit du septième mois consécutif de hausse.L’influent directeur de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, avait clairement plaidé pour le statu quo en vue de “réévaluer” la situation lors de la réunion de septembre.- Euro fort -Outre une nouvelle escalade du conflit commercial, le renforcement de l’euro par rapport au dollar pourrait également inciter les gardiens de l’euro à reprendre après l’été l’assouplissement de la politique monétaire.La monnaie commune s’est sensiblement appréciée entre avril, lorsque Donald Trump a lancé la guerre commerciale, et fin juin, passant de 1,08 à 1,18 dollar pour un euro.Pour les exportations, un euro fort rend les produits européens plus chers à l’étranger, donc moins compétitifs à la vente.A l’inverse, cela fait baisser le coût des importations, notamment d’énergie, avec des risques de désinflation. La BCE prévoit déjà que l’indicateur baissera à 1,6% en 2026 avant de revenir à son objectif en 2027.”Les mesures prises par la Maison Blanche pourraient à tout moment entraîner une nouvelle dépréciation du dollar, ce qui favoriserait l’appréciation de l’euro”, souligne Felix Schmidt, analyste chez Berenberg.Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, avait reconnu en juin qu’un euro supérieur au niveau de 1,20 dollar serait une donnée “compliquée” à ignorer pour l’institution.

Enedis met en garde ses clients contre une recrudescence de démarchages frauduleux

Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis met en garde ses clients contre une recrudescence de “démarchages frauduleux” par de “faux agents” d’Enedis.L’entreprise indique recevoir “depuis plusieurs semaines”, des signalements de ses clients, qui rapportent des “démarchages suspects, à leur porte ou par téléphone”, de la part de personnes se faisant passer pour des agents d’Enedis ou d’entreprises partenaires, “dans le but de soutirer des informations personnelles ou d’accéder aux logements”, selon un communiqué d’Enedis diffusé jeudi.Ces faux agents “invoquent des prétextes tels qu’un contrôle d’installation, une coupure imminente d’électricité, ou encore une offre commerciale prétendument urgente et à durée limitée”, selon Enedis, qui “condamne” ces agissements.La direction, interrogée par l’AFP, indique ne pas être en mesure de chiffrer le phénomène mais constate “une recrudescence des signalements par téléphone et sur les réseaux sociaux ces dernières semaines”.”Nous allons renforcer nos actions de sensibilisation auprès des clients, notamment via les réseaux sociaux et notre site internet enedis.fr, pour rappeler les bons réflexes à adopter face aux tentatives de fraude”, a-t-on indiqué de même source.Enedis rappelle que le délit de “pratique commerciale trompeuse en bande organisée” est passible de 7 ans d’emprisonnement et de 750.000 euros d’amende, et celui d’escroquerie en bande organisée, de “10 ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende”.Le groupe mentionne notamment qu’à la suite d’une intervention, il ne demande jamais de paiement immédiat sur place, ni ne sollicite d’informations bancaires par téléphone ou par e-mail et que “toute intervention” nécessitant d’accéder à une habitation “fait systématiquement l’objet d’une prise de rendez-vous préalable ou, à défaut, d’un avis de passage”.En outre, les techniciens d’Enedis “sont toujours munis d’un badge professionnel avec photo, identité et nom de l’entreprise”, indique Enedis, qui appelle ses clients à signaler toute pratique frauduleuse au service client, au 09 70 83 19 70.

Dermatose des bovins: la ministre de l’Agriculture chez les éleveurs touchés

Près d’un mois après les premiers cas de dermatose des bovins, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, en déplacement en Savoie et Haute-Savoie où plus d’un millier de bêtes ont été euthanasiées et 310.000 doivent être vaccinées, a défendu la stratégie de lutte contre l’épizootie, contestée par des syndicats.”Il y a une stratégie qui a été parfaitement expliquée par les scientifiques, par les autorités”, a déclaré la ministre lors d’un point presse qui a suivi une “réunion de crise” avec des représentants des éleveurs, élus et autorités des deux départements. Elle a insisté sur la nécessité du protocole mis en place, “sur lequel personne n’a émis de réserve scientifique, en tout cas pas dans les organismes de référence”.A son arrivée en début de matinée, la ministre n’a pas croisé la cinquantaine de manifestant tenus à distance de la préfecture de Chambéry, rassemblés pour manifester leur colère dans la gestion de cette épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), la première en France.”Genevard, t’arrives trop tard!” ont-ils scandé, emmenés par deux syndicats, la Confédération paysanne et la Coordination rurale.Le premier cas a été signalé le 29 juin et, en date du 23 juillet, 34 foyers ont été détectés en Savoie et Haute-Savoie, selon le ministère.Les mesures d’euthanasie des troupeaux concernés, destinées à stopper la propagation de la maladie, ont suscité une vive émotion dans les zones touchées où certains éleveurs ont tenté plusieurs jours durant de bloquer l’accès à leurs exploitations pour empêcher l’abattage.Quelque 1.500 bêtes, pour 33 troupeaux, ont été euthanasiés, selon Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale et éleveur en Savoie.- “Héros” -“On est plus pertinent à être ici (dans la rue, ndlr) que d’être à l’intérieur pour cautionner un cirque qui encore une fois va amener juste à valider quelque chose qui a été décidé dans les bureaux parisiens”, a réagi Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne.La ministre a également signé une charte d’accompagnement destinée à “soutenir financièrement et psychologiquement les éleveurs” concernés. Elle a rendu “hommage aux éleveurs qui ont accepté, dans un esprit citoyen et pour protéger l’ensemble des élevages”, que leurs troupeaux, où des cas avaient été détectés, soient abattus.”Je veux saluer et remercier” les exploitants “qui ont accepté ce sacrifice pour sauver l’élevage. Ce sont des héros”, a déclaré la ministre.Elle a assuré que l’indemnisation “se déploiera rapidement” pour les éleveurs d’animaux euthanasiés, “à la hauteur du préjudice qui a été consenti”.Dehors, Christian Convers a déploré un “non-sens, de perdre une, deux, trois bêtes sur un troupeau et de tuer tout le troupeau”. Il a aussi dénoncé “une faute de l’Etat” qui a selon lui tardé à obtenir les vaccins malgré les avertissements “que la maladie arrivait”. “On a perdu du temps”.”Etre courageuse, c’est venir (…) rencontrer ceux qui ont eu des élevages abattus, ceux qui souffrent en fait, et discuter avec eux de quelles alternatives on peut avoir, quelles projections on va avoir. Parce que là il y a la vaccination: est-ce qu’elle va continuer à tuer les vaches ? C’est ça la question”, s’interroge Stéphane Galais.”Là où il y a eu des abattages partiels, à l’évidence, la maladie s’est installée durablement”, a répondu la ministre devant la presse. “Tout obstacle fait à l’éradication de la maladie retarde d’autant la reprise d’une vie normale”, a-t-elle ajouté.La ministre était ensuite attendue dans une exploitation de Hauteville-sur-Fier, près d’Annecy, pour assister à des opérations de vaccination, qui ont débuté le week-end dernier et concernent environ 310.000 bovins.La DNC, qui affecte bovins, buffles et zébus, se transmet par piqûres d’insectes comme le stomoxe (une mouche piquante) ou le taon, mais n’est pas transmissible à l’humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes.La campagne de vaccination, “obligatoire et entièrement financée par l’État”, est effectuée dans une zone réglementée de 50 km autour des foyers, couvrant la majorité du territoire de Savoie et Haute-Savoie, ainsi qu’une partie de l’Ain et de l’Isère, indique le ministère sur son site.Un “maximum de doses de vaccins disponibles” a été commandé auprès de l’Union européenne “moins de 48 heures après le premier foyer confirmé le 29 juin”, souligne-t-il. Selon la ministre, la campagne se déroule de façon “intensive”, avec “près de 20.000 vaccinations par jour”.

Xi Jinping appelle l’UE à renforcer la confiance, Von der Leyen veut de “vraies solutions”

Xi Jinping a affirmé jeudi lors d’une rencontre avec les dirigeants de l’UE que Pékin et Bruxelles devaient renforcer leur confiance mutuelle, la présidente de la Commission européenne appelant à de “vraies solutions” pour des relations bilatérales qui sont à un “moment charnière”.La Chine cherche à resserrer ses liens avec le Vieux continent, et se présente comme un partenaire stable et plus fiable que les Etats-Unis de Donald Trump.Mais Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Antonio Costa, le président du Conseil européen, sont arrivés avec une longue liste de contentieux.Parmi eux: un important déséquilibre commercial en défaveur de l’UE, des craintes d’inondation du marché européen par des produits chinois bon marché et subventionnés, ou le rapprochement Pékin-Moscou, vu avec suspicion sur fond d’invasion russe de l’Ukraine.”Plus la situation internationale est grave et complexe, plus la Chine et l’UE doivent intensifier la communication, renforcer la confiance mutuelle et approfondir la coopération”, a déclaré Xi Jinping dans l’immense Palais du peuple, lieu traditionnel de réceptions diplomatiques au coeur de Pékin.Face aux “instabilités” dans le monde, “les dirigeants chinois et européens doivent encore une fois faire preuve de clairvoyance et d’engagement, et faire le bon choix stratégique”, a-t-il souligné selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.- “Pas de conflit d’intérêts” -“Les défis actuels auxquels l’Europe est confrontée ne viennent pas de la Chine”, a insisté Xi Jinping, cité par l’agence étatique Chine nouvelle.”Il n’existe entre la Chine et l’UE pas de conflit d’intérêts ni de désaccord géopolitique fondamentaux”, a-t-il ajouté.En réponse, Ursula von der Leyen a déclaré qu’il était “essentiel que la Chine et l’Europe reconnaissent leurs préoccupations respectives et proposent des solutions concrètes”. Elle a averti que les relations se trouvaient à un “moment charnière”.De son côté, Antonio Costa a déclaré à Xi Jinping que l’UE souhaitait voir des “progrès concrets sur les questions liées au commerce et à l’économie”. “Nous voulons tous les deux que notre relation soit (…) mutuellement bénéfique”, a-t-il souligné.Lors d’une réunion distincte jeudi, le Premier ministre chinois Li Qiang a lui déclaré aux deux dirigeants de l’UE qu’une “coopération étroite” entre Pékin et Bruxelles était un “choix naturel”.”Tant que la Chine et l’UE défendront sincèrement le libre-échange, alors l’économie et le commerce internationaux resteront dynamiques”, a-t-il affirmé.Bruxelles a reconnu avant la visite que les discussions avec Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang pourraient être tendues.”Nous savons que nous ne sommes pas d’accord avec la Chine sur de nombreux sujets”, a confié la semaine dernière un haut responsable européen à l’AFP.”Mais nous pensons qu’il est essentiel d’avoir ce type d’échange très direct, ouvert et constructif, au plus haut niveau”.En tête des préoccupations européennes: le déficit commercial abyssal avec Pékin, qui a atteint l’an dernier 357 milliards de dollars (304 milliards d’euros). – Appel sur l’Ukraine -Avant sa visite, Ursula von der Leyen a également assuré que Bruxelles demanderait à Pékin d’ouvrir davantage son marché aux entreprises européennes et d’assouplir ses restrictions à l’exportation de terres rares – stratégiques pour les technologies modernes.L’UE a imposé de lourds droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, accusant les subventions étatiques chinoises de fausser la concurrence, au détriment des constructeurs européens. Pékin a répondu par des enquêtes ciblées sur les importations de porc, de cognac et de produits laitiers européens.Sur la guerre en Ukraine, les Européens voient avec méfiance le rapprochement économique et politique Chine-Russie depuis l’invasion de 2022, estimant qu’il fournit un soutien clé à Moscou.Antonio Costa a encore exhorté jeudi la Chine, devant Xi Jinping, à “user de son influence sur la Russie” pour mettre fin à la guerre.La semaine dernière, l’UE a adopté de nouvelles sanctions contre la Russie – ciblant notamment deux banques chinoises. “Nous ne sommes pas naïfs”, avait déclaré à l’AFP le haut responsable européen. “Nous ne demandons pas à la Chine de couper ses liens avec la Russie mais de renforcer ses contrôles douaniers et financiers”.

Charbon: consommation en hausse aux USA, léger repli en Chine et Inde, selon l’AIE

La demande mondiale de charbon devrait rester quasiment inchangée sur la période 2025-2026 par rapport à 2024, année d’un plus haut historique, la baisse de la consommation en Chine ou en Inde étant effacée à court terme par la hausse aux Etats-Unis, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).En 2024, la demande avait atteint 8,8 milliards de tonnes, en hausse de 1,5% par rapport à 2023, tirée par “la consommation en Chine, Inde, Indonésie et autres économies émergentes”, qui “avait plus que compensé les reculs en Europe, Amérique du Nord et Asie du Nord-Est”, rappelle l’agence dans un communiqué publié jeudi.Mais le premier semestre 2025 a vu plusieurs de ces tendances modifiées, ajoute-t-elle.La demande en Chine et en Inde a ainsi reculé en raison d’une croissance moindre de la consommation d’électricité et d’une forte hausse de l’électricité produite par les énergies renouvelables, détaille l’agence. “Dans l’Union européenne, la demande était stable.”A contrario, “l’utilisation de charbon a augmenté de quasiment 10% aux Etats-Unis”, une évolution causée par “une hausse robuste de la demande d’électricité et une augmentation des prix du gaz naturel”, indique l’AIE.”En dépit de ces variations de court terme”, le rapport de l’AIE “note que les moteurs structurels de la demande mondiale de charbon restent à peu près inchangés”. L’agence prévoit “une légère augmentation de la demande mondiale de charbon en 2025, suivie par une très légère baisse en 2026, à un niveau juste en-dessous de celui de 2024″. Par pays, l’AIE prévoit une baisse de moins de 1% de la demande en Chine pour l’ensemble de 2025, de près de 2% en Europe, et une hausse de 7% aux Etats-Unis.”Des variations peuvent intervenir dans différentes régions en fonction des températures et du degré d’incertitude économique et géopolitique”, précise Keisuke Sadamori, responsable des marchés de l’énergie et de la sécurité de l’Agence, cité dans le communiqué. Et “comme lors des années précédentes, les évolutions sur le charbon continuent de dépendre principalement de la Chine qui consomme près de 30% de charbon de plus que tous les autres pays réunis”.La production de charbon, elle, devrait atteindre un nouveau record en 2025, avant de reculer en 2026 en raison des niveaux élevés de stocks et d’une baisse des prix.L’Indonésie pourrait être le pays qui enregistrera la plus grosse baisse en volume de sa production en 2025 mais c’est la Russie et ses exportations qui devraient “subir le plus fort impact économique en raison des conditions actuelles du marché”.

Zone euro: l’activité économique en plus forte croissance en juillet (PMI Flash)

L’activité économique du secteur privé a connu en juillet, dans la zone euro, sa plus forte croissance depuis août 2024, selon l’indice PMI Flash publié jeudi par S&P Global. Ce baromètre, calculé sur la base de sondages d’entreprises, s’est redressé à 51 en juillet, contre 50,6 en juin. Il s’agit du septième mois consécutif de hausse, au rythme le plus soutenu depuis onze mois, est-il précisé dans un communiqué.Un chiffre situé sous la barre des 50 signale une baisse de l’activité. Au-dessus de ce seuil, il reflète une progression.Davantage que l’activité manufacturière, c’est celle des services qui a propulsé la croissance au cours de ce mois d’été, précisent les deux partenaires de l’étude, la Hamburg Commercial Bank (HCOB) et S&P Global.”Pour la première fois depuis quatre mois, c’est le secteur des services qui a enregistré la plus forte expansion, le taux de croissance de l’activité de service ayant atteint son plus haut niveau depuis janvier dernier”, soulignent-ils.”Dans l’industrie en revanche, la hausse de la production a très légèrement ralenti par rapport à juin, et a affiché un rythme marginal”, ajoute le communiqué. Mais “la récession du secteur manufacturier semble toucher à sa fin”.Cyrus de la Rubia, économiste pour la HCOB, relève que la croissance modérée du secteur manufacturier est portée par l’Allemagne et la plupart des pays de la zone euro, “à l’exception de la France dont la faiblesse continue de peser sur les performances globales”.”Or, le retour d’une croissance durable dans ce secteur (…) reste conditionné à une reprise de l’industrie française, une exigence qui se heurte pour l’heure à un climat de forte incertitude politique en France”, poursuit l’expert.”L’Allemagne devrait enregistrer une faible croissance économique en juillet, alors que la France s’oriente vers une légère contraction”, prédit-il.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse jeudi, sur fond d’avancées des négociations commerciales entre Washington et Bruxelles et de publications de résultats d’entreprises, en attendant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).Vers 07H05 GMT, Paris prenait 0,38%, Francfort 0,97% et Milan 0,85%. Londres gagnait 0,61%.

Jeux vidéo: les studios indépendants veulent surfer sur le succès de la Switch 2

Des joueurs font la queue au stand Nintendo d’un salon dédié aux jeux vidéo à Kyoto, mais pas de moustache ni de casquette rouge en vue: Mario a laissé sa place à des studios indépendants désireux de surfer sur le succès de la Switch 2, console-star du moment.Au salon BitSummit du jeu vidéo indépendant, organisé mi-juillet dans le centre du Japon, on pouvait découvrir sur le stand Nintendo trois jeux, tous développés par des petits studios indépendants bien décidés à séduire les fans de la Switch 2.Après un lancement en fanfare début juin, Nintendo a affirmé avoir vendu 3,5 millions d’unités de sa nouvelle console hybride à travers le monde en l’espace de quatre jours, un démarrage record dans l’histoire du secteur. Le géant japonais prévoit d’en écouler 15 millions d’ici mars 2026.Mais dans un univers largement dominé par les franchises maison de Nintendo, de “Super Mario” à “Donkey Kong” en passant par “Animal Crossing”, les outsiders peinent à se faire une place dans le catalogue des titres proposés aux joueurs.”La Switch 2 a assurément démarré en force,” a affirmé à l’AFP Krysta Yang du podcast “Kit&Krysta” spécialisé sur Nintendo. Mais “pour les créateurs de jeux tiers, le succès de la Switch 2 ne s’est pas nécessairement traduit par des ventes importantes”.Selon elle, de nombreux acheteurs de la console l’ont acquise pour ses exclusivités Nintendo, comme “Mario Kart World”, et le prix élevé de la Switch 2 et de ses jeux freine l’envie de multiplier les achats.D’autant plus que de nombreux jeux non estampillés Nintendo, comme “Cyberpunk 2077”, sont déjà disponibles sur d’autres plateformes, commme la console rivale PlayStation 5 de Sony.Pour autant, “Nintendo a tout intérêt à entretenir de bonnes relations avec les développeurs tiers, car ils savent que pour faire durer le cycle de vie de console, ils auront besoin de leur soutien”, a estimé Mme Yang. Tout en avertissant: “il y aura certainement des défis” à relever pour ces studios.Cela n’a pas découragé des dizaines de créateurs de faire le déplacement jusqu’à Kyoto, ex-capitale impériale et ville natale de Nintendo, pour présenter leurs projets – souvent encore en cours de développement – à l’occasion du salon BitSummit. Des puzzles rétro aux épopées d’horreur immersives, les stands y ont dévoilé des nouveautés variées, et plusieurs développeurs ont affirmé être en discussion avec Nintendo pour sortir leurs jeux sur la nouvelle console.- Défi de l’IA -Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride – utilisable aussi bien en déplacement que connectée à un téléviseur – mais disposant d’un écran plus grand, d’une mémoire huit fois supérieure et d’un micro intégré.Et de nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis.Plus puissante que sa grande soeur, la Switch 2 “ouvre de nouvelles possibilités de création”, résume Ryan Juckett, du studio américain Hypersect.Les jeux produits par Nintendo “peuvent être assez chers, il y a donc de la place pour des jeux moins coûteux, plus accessibles, à jouer de façon impromptue”, souligne de son côté Kent Burgess, venu de Nouvelle-Zélande avec l’équipe du jeu “Bashful Adoration”.Serkan Toto, expert du cabinet tokyoïte Kantan Games, rappelle que Nintendo avait autrefois “une réputation quasi-légendaire de dureté dans ses négociations” avec les développeurs tiers.”Mais cela a changé avec la Switch 1″, lancée en 2017 après l’échec cuisant de la Wii U. “Cela a ouvert la voie à davantage de jeux tiers, y compris des titres de studios indépendants”, explique-t-il.Et le paysage pourrait encore changer avec l’essor des nouvelles technologies.Aucun des studios indépendants interrogés par l’AFP au BitSummit n’a déclaré utiliser massivement l’intelligence artificielle (IA), même si certains reconnaissent que l’IA générative leur fait gagner du temps sur certaines tâches de codage.Et pour l’instant, peu s’inquiètent d’une disparition des emplois dans l’industrie.”Il n’existera jamais de jeu créé par une IA qui surpasse un jeu conçu à la main”, assure Lauren Kenner, principale responsable marketing de la franchise “Noodle Cat Games”. “Il y aura toujours l’amour et l’âme que les développeurs y mettent”.

Automobile: le marché européen trébuche en juin (-7,3%) selon les constructeurs

Le marché européen des voitures neuves a marqué un net recul au mois de juin (-7,3% sur un an) selon les chiffres publiés jeudi par l’association des constructeurs ACEA.L’Allemagne, la France et l’Italie affichent notamment de fortes baisses. Ces marchés majeurs font aussi baisser les ventes européennes sur l’ensemble du premier semestre (-1,9%).Les modèles à essence (-21,2%) et diesel (-28,2%) ont fortement reculé au premier semestre, remplacés par les modèles hybrides (+17,1%) qui représentent désormais plus d’un tiers du marché (34,8%).Les voitures 100% électriques continuent aussi leur progression mais à un rythme plus modéré (+22%) que ces dernières années, avec une forte poussée en Allemagne comme en Belgique grâce à des avantages fiscaux. Les électriques représentent 15,6% du marché européen.”Nous sommes encore loin d’atteindre une adoption massive”, a commenté l’ACEA, qui demande une révision des normes d’émissions de CO2 (qui conditionnent les ventes d’électriques). “Les consommateurs restent clairement prudents, et des mesures plus robustes pour encourager la demande resteront un élément crucial pour accélérer la transition.” “La baisse notable des nouvelles immatriculations est également très préoccupante pour les constructeurs, à un moment où nous faisons déjà face à un environnement commercial de plus en plus imprévisible et à d’autres menaces pour la compétitivité”, a poursuivi l’ACEA dans un communiqué.Les voitures hybrides rechargeables (avec un moteur à essence et une batterie de taille modérée que l’on branche pour la recharger) ont connu un léger rebond (+19,5%) grâce à une fiscalité avantageuse dans certains pays et représentent 8,4% des ventes au premier semestre.Le groupe Stellantis, numéro 2 européen, subit l’essentiel de la baisse en juin (-16,1% soit 30.000 ventes de moins), notamment sur ses marques Fiat et Citroën, en plein renouvellement de leur gamme.Le leader Volkswagen suit la baisse du marché (-7,8%). Le numéro 3 Renault résiste (-0,5%) mais a quand même revu ses objectifs annuels à la baisse à cause de difficultés sur le marché des utilitaires.Les groupes Toyota et Hyundai-Kia affichent aussi près de 10.000 ventes de moins en juin, et des parts de marché en baisse au premier semestre. 

La BCE vers une pause estivale sur les taux, à l’affut des surtaxes américaines

La Banque centrale européenne (BCE) devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés jeudi et prendre le temps d’évaluer les développements de l’imprévisible offensive commerciale de Donald Trump qui menace les exportations européennes de surtaxes massives.Un statu quo monétaire mettrait fin à une série de baisses de taux, depuis septembre dernier, lorsque la BCE avait décidé de diminuer progressivement le coût du crédit pour accompagner le recul de l’inflation.Le rythme de la hausse des prix à la consommation s’est stabilisé autour de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale, après avoir atteint des niveaux record dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.Mais ces conditions monétaires plus favorables semblent fragiles, alors que Donald Trump menace d’assommer les exportations européennes vers les États-Unis de droits de douane punitifs de 30% à partir du 1er août.Comme Washington et la Commission européenne, qui négocie au nom des Vingt-Sept, sont toujours en pourparlers sur un éventuel accord commercial, les responsables de la BCE souhaitent “plus de clarté… avant d’envisager tout nouvel ajustement de la politique monétaire”, selon les analystes d’UniCredit.- Cartouches en réserve -Une pause permettrait aux décideurs politiques de voir pendant l’été si Trump met sa menace à exécution.Le renforcement des barrières commerciales risque de porter un nouveau coup à l’économie de la zone euro et d’inciter la BCE à envisager de nouvelles baisses de taux.Après sept baisses consécutives et huit au total depuis juin dernier, la BCE a ramené son taux de dépôt, qui fait référence à 2%, contre un pic de 4% atteint en pleine vague inflationniste.”Ni les données économiques ni les dernières données sur la dynamique des prix n’exigent une réaction immédiate” de l’institution de Francfort, selon Dirk Schumacher, économiste en chef de la banque publique allemande KfW.L’inflation dans la zone euro s’est établie à exactement 2% en juin et les indicateurs économiques, notamment la hausse de la production industrielle, ont donné un regain d’optimisme quant à la santé de l’économie.La BCE souhaiterait également “garder des cartouches en réserve en cas d’urgence” si Donald Trump venait à appliquer des droits de douane massifs, commente Felix Schmidt, analyste chez Berenberg.L’influent directeur de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, a clairement plaidé pour le statu quo en vue de “réévaluer” la situation lors de la réunion de septembre.- Euro fort -Outre une nouvelle escalade du conflit commercial, le renforcement de l’euro par rapport au dollar pourrait également inciter les gardiens de l’euro à reprendre après l’été l’assouplissement de la politique monétaireLa monnaie commune s’est sensiblement appréciée entre avril, lorsque Donald Trump a lancé la guerre commerciale, et fin juin, passant de 1,08 à 1,18 dollar pour un euro.Pour les exportations, un euro fort rend les produits européens plus chers à l’étranger, donc moins compétitifs à la vente.A l’inverse, cela fait baisser le coût des importations, notamment d’énergie, freinant encore davantage l’inflation. La BCE prévoit déjà que l’indicateur baissera à 1,6% en 2026 avant de revenir à son objectif en 2027.Les marchés seront attentifs aux éventuels commentaires de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à Francfort à 14H45 (12H45 GMT), sur le cap de la politique monétaire.Mme Lagarde avait prévenu en juin que la BCE était arrivée “à la fin d’un cycle de politique monétaire “, après avoir dû contrer les chocs successifs du Covid-19, de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique, qui avaient alimenté la forte poussée inflationniste.