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DĂ©possĂ©dĂ© de sa fortune, un hĂ©ritier d’Hermès attaque LVMH et Bernard Arnault pour 14 milliards d’euros

Quinze ans après son raid sur Hermès, Bernard Arnault et son groupe LVMH sont rattrapĂ©s par cette saga entre fleurons du luxe français: un hĂ©ritier du sellier, affirmant avoir Ă©tĂ© dĂ©possĂ©dĂ© de ses actions du joyau familial, rĂ©clame 14 milliards d’euros.Nicolas Puech, 82 ans et rĂ©sident suisse, accuse son ex-gestionnaire de fortune, Eric Freymond, dĂ©cĂ©dĂ© en juillet, de l’avoir spoliĂ© de ses actions, au profit du grand rival, le milliardaire Bernard Arnault, 76 ans, et de LVMH.Celui qui est l’un des arrière-petits-fils du fondateur de la maison de la rue du Faubourg-Saint-HonorĂ© Ă  Paris chiffre son prĂ©judice Ă  14,3 milliards d’euros, et a dĂ©posĂ© son assignation le 15 mai 2025, a indiquĂ© une source judiciaire Ă  l’AFP, confirmant une information de LibĂ©ration.Il s’agit d’une procĂ©dure civile, mais Nicolas Puech avait dĂ©jĂ  engagĂ© une action pĂ©nale contre M. Freymond en 2024. Ce dernier avait Ă©tĂ© mis en examen avant son dĂ©cès par des juges d’instruction parisiens. Cette enquĂŞte “est toujours en cours”, a prĂ©cisĂ© le parquet de Paris, interrogĂ© par l’AFP.”LVMH et son actionnaire rĂ©affirment avec force n’avoir, Ă  aucun moment, dĂ©tournĂ© des actions de la sociĂ©tĂ© Hermès International, de quelque façon que ce soit ou Ă  l’insu de quiconque et ne dĂ©tenir aucune action +cachĂ©e+”, a rĂ©agi mercredi dans un communiquĂ© le gĂ©ant du luxe, critiquant des “allĂ©gations dĂ©pourvues de fondement”.ContactĂ©s par l’AFP, les conseils de M. Puech n’ont pas souhaitĂ© commenter.- Montages financiers -Dans le dĂ©tail, M. Puech, souvent prĂ©sentĂ© comme en froid avec le reste de sa famille, estime avoir Ă©tĂ© dĂ©possĂ©dĂ© par son ancien gestionnaire de fortune de six millions d’actions, via des montages financiers.Ces titres, hĂ©ritĂ©s de la maison fondĂ©e par son arrière-grand-père, reprĂ©sentent près de 5,76% du capital, soit environ 14,3 milliards d’euros au cours actuel.Selon Le Canard EnchaĂ®nĂ© mercredi, M. Freymond aurait avouĂ© devant les juges français l’Ă©tĂ© dernier, peu de temps avant son suicide, avoir vendu en 2008 Ă  LVMH, 4,8 millions de ces titres, après plusieurs autres ventes plus restreintes. Le sort des actions dont avait hĂ©ritĂ© M. Puech reste entourĂ© de mystère. “J’ai depuis longtemps la conviction que Nicolas Puech n’a plus ses actions”, avait lâchĂ© fin juillet le gĂ©rant d’Hermès, Axel Dumas, interrogĂ© après la disparition de son ancien gestionnaire de fortune.- Raid boursier -Il pourrait ĂŞtre liĂ© Ă  la rivalitĂ© historique entre l’empire du luxe LVMH, propriĂ©taire des griffes Louis Vuitton et Christian Dior, et Hermès, sellier-maroquinier familial devenu un titan du luxe, cĂ©lèbre pour ses sacs Kelly et Birkin et ses carrĂ©s de soie.Au dĂ©but des annĂ©es 2010, LVMH Ă©tait entrĂ© par surprise au capital de Hermès, surprenant le marchĂ© et les autoritĂ©s boursières faute de dĂ©claration de franchissement de plusieurs seuils rĂ©glementaires, pourtant obligatoire.L’offensive poussait les membres de la famille Ă  s’unir dans une holding pour contrer les appĂ©tits de Bernard Arnault.A l’issue de l’une des sagas les plus marquantes de la Bourse de Paris, l’affaire s’Ă©tait soldĂ©e par une condamnation de LVMH Ă  payer une amende de huit millions d’euros, un record Ă  l’Ă©poque, mais un montant très faible au regard de la force de frappe financière du gĂ©ant du luxe.Un an après sa sanction et après quatre ans de bataille entre les deux gĂ©ants, LVMH actait son retrait du capital d’Hermès et empochait au passage une plus-value de 2,4 milliards d’euros.”Pour rappel, LVMH et Hermès International ont conclu en septembre 2014 un accord sous l’Ă©gide du PrĂ©sident du Tribunal de commerce de Paris et deux juges d’instruction ont rendu une ordonnance de non-lieu en octobre 2015, suivant en cela les rĂ©quisitions du Parquet National Financier et le dĂ©sistement de partie civile d’Hermès International”, prĂ©cise dans son communiquĂ© LVMH. L’une des questions non rĂ©solues est de savoir si les actions de M. Puech avaient Ă©tĂ© vendues ou non lorsque Bernard Arnault, le patron de LVMH, avait discrètement accumulĂ© une participation dans son concurrent.fbe-cbr-kap-meh/jbo/spi

Reprise ou liquidation: la justice tranchera l’avenir de Brandt le 11 dĂ©cembre

Des centaines de salariĂ©s inquiets chez Brandt, groupe centenaire d’Ă©lectromĂ©nager, sont suspendus Ă  une dĂ©cision de justice dĂ©sormais attendue le 11 dĂ©cembre sur l’avenir de ce fleuron industriel français en grandes difficultĂ©s financières.”On subit, c’est l’inquiĂ©tude qui prĂ©domine et nous aurons encore dix jours Ă  attendre”, a soupirĂ© Dylan Wrede, agent logistique depuis dix ans chez Brandt. “C’est une situation très difficile”, a ajoutĂ© ce salariĂ©, rencontrĂ© mercredi par l’AFP Ă  la sortie d’une usine du groupe près d’OrlĂ©ans, oĂą la production est au ralenti depuis des semaines.La dĂ©cision du tribunal des affaires Ă©conomiques de Nanterre sera rendue le 11 dĂ©cembre prochain, ont indiquĂ© plusieurs Ă©lus locaux Ă  l’AFP.Une audience mercredi Ă©tait suivie de près par les quelque 700 employĂ©s de Brandt, inquiets alors que leurs salaires ne seront plus versĂ©s après le 15 dĂ©cembre. “Un beau cadeau de NoĂ«l”, a rĂ©sumĂ© l’un d’eux.Le scĂ©nario d’un arrĂŞt de l’activitĂ© et d’une mise en liquidation est particulièrement redoutĂ©.Parmi les offres prĂ©sentĂ©es, seul le projet de Scop (sociĂ©tĂ© coopĂ©rative et participative), soutenu par le groupe Revive, permettrait de sauver au moins 300 emplois, d’après le ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă  l’Industrie, SĂ©bastien Martin.Plusieurs Ă©lus et reprĂ©sentants de collectivitĂ©s ont d’ailleurs fait le dĂ©placement Ă  Nanterre mercredi pour soutenir une initiative prĂ©sentĂ©e comme celle de la dernière chance, notamment au nom de la dĂ©fense du “savoir-faire français”.”Nous avons mis tous les Ă©lĂ©ments sur la table, cela a Ă©tĂ© l’occasion de montrer la nature et la fermetĂ© de notre engagement”, a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP le prĂ©sident de la rĂ©gion Centre-Val de Loire, François Bonneau, Ă  l’issue de l’audience.La Scop serait aussi l’unique possibilitĂ© de sauver les deux usines du groupe, situĂ©es près d’OrlĂ©ans (Loiret), et Ă  VendĂ´me (Loir-et-Cher), selon des sources syndicales.Ce projet rappelle le cas de la verrerie Duralex, reprise sous ce mĂŞme statut de Scop en juillet 2024.La tâche s’annonce difficile. Entre 20 et 25 millions d’euros au total seraient nĂ©cessaires pour relancer l’activitĂ© de Brandt.- Soutien de l’Etat -Le gouvernement a annoncĂ© un soutien de l’Etat Ă  hauteur de 5 millions d’euros, suivi par la rĂ©gion Centre-Val de Loire qui a promis de mettre sur la table plus de 5 millions d’euros au total.La mĂ©tropole d’OrlĂ©ans s’est engagĂ©e sur une contribution du mĂŞme ordre de grandeur, selon François Bonneau.”Quand on fait la somme de tout ça, on est Ă  près de 20 millions d’euros d’engagements publics” consacrĂ©s au “redĂ©marrage” de deux usines, a affirmĂ© le prĂ©sident de rĂ©gion, jugeant l’effort “assez remarquable”.Il reste Ă  savoir si les banques, poussĂ©es par le ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă  l’Industrie Ă  “jouer le jeu”, rĂ©pondront Ă  l’appel pour convaincre le tribunal de la viabilitĂ© du projet.En jeu, le 11 dĂ©cembre prochain, l’avenir du fabricant des produits Brandt, mais aussi celui de trois autres marques françaises d’Ă©lectromĂ©nager Vedette, Sauter et De Dietrich.Outre ses deux usines en France, en Centre-Val de Loire, Brandt possède un centre de service après vente en rĂ©gion parisienne, Ă  Saint-Ouen-L’AumĂ´ne (Val-d’Oise). Son siège social est situĂ© Ă  Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).Brandt, propriĂ©tĂ© depuis 2014 du groupe algĂ©rien Cevital, rĂ©alise 260 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise subit notamment les consĂ©quences des temps difficiles vĂ©cus par le secteur du gros Ă©lectromĂ©nager, liĂ© Ă  la crise de l’immobilier.Ce secteur a subi l’an dernier un nouveau recul de ventes (-3,9%), après avoir dĂ©jĂ  baissĂ© en 2023.

La Bourse de Paris atone, l’attention sur la Fed et l’Ukraine

La Bourse de Paris a terminĂ© atone mercredi, prise entre les attentes de baisses de taux de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed) après la publication d’un rapport sur l’emploi privĂ© amĂ©ricain, et en l’absence de nouvelles avancĂ©es des nĂ©gociations pour la paix en Ukraine.Le CAC 40 a terminĂ© la sĂ©ance en timide hausse de 0,16%, soit un gain de 12,81 points, pour s’Ă©tablir Ă  8.087,42 points. L’indice vedette de la Bourse de Paris avait perdu 0,28% mardi, pour s’Ă©tablir Ă  8.074,61 points.”Les investisseurs suivent de près la dĂ©cision de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine sur les taux d’intĂ©rĂŞt prĂ©vue la semaine prochaine”, commente Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group.Ils digèrent les chiffres moroses de l’emploi privĂ© aux Etats-Unis. Le secteur privĂ© a dĂ©truit 32.000 emplois le mois dernier aux Etats-Unis, selon l’enquĂŞte rĂ©gulière ADP/Stanford Lab publiĂ©e mercredi, prenant de court les marchĂ©s qui s’attendaient au contraire Ă  des crĂ©ations nettes.”Ce chiffre est nettement moins bon que le prĂ©cĂ©dent”, commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroĂ©conomique de Lombard Odier AM.Si le marchĂ© de l’emploi ralentit, cela veut dire que la dynamique Ă©conomique aussi, ce qui permet Ă  la Fed de disposer des marges de manĹ“uvre pour assouplir sa politique, afin de soutenir l’activitĂ©.En parallèle, les investisseurs gardent aussi un Ĺ“il sur l’Ă©volution des discussions pour un accord de paix en Ukraine.Le Kremlin a estimĂ© mercredi que les rĂ©cents “succès” de l’armĂ©e russe sur le front en Ukraine, oĂą elle grignote du terrain de façon continue, avaient “influencĂ©” les pourparlers russo-amĂ©ricains de mardi, qui n’ont dĂ©bouchĂ© sur aucune percĂ©e.Airbus rĂ©duit son objectif de livraisonAirbus s’est rĂ©signĂ© mercredi Ă  rĂ©viser en baisse son objectif de livraisons d’avions pour 2025, consĂ©quence d’un problème de qualitĂ© sur des panneaux de fuselage de son appareil vedette, l’A320.Le gĂ©ant industriel europĂ©en, qui avait jusqu’alors promis au marchĂ© de livrer 820 appareils de tous les types cette annĂ©e, estime dĂ©sormais qu’il ne pourra en remettre que 790 Ă  ses clients.”Concernant les consĂ©quences financières, Airbus a indiquĂ© conserver une forte confiance dans le maintien de ses objectifs annuels”, notent les analystes de RBC.Airbus a pu rapidement intervenir sur des milliers d’aĂ©ronefs vendredi et samedi, attĂ©nuant les craintes de perturbations de grande ampleur sur le trafic mondial. Lundi, Airbus a connu un autre revers en devant reconnaĂ®tre ces “problèmes de qualitĂ©” sur des panneaux de fuselage, un incident “circonscrit” selon l’entreprise.”Nous pensons Ă©galement que l’impact final du problème de qualitĂ© des panneaux mĂ©talliques sera limitĂ©”, estiment les analystes de RBC. Ils maintiennent leur objectif de cours Ă  240 euros.L’action Airbus a terminĂ© en progression de 4% Ă  198,12 euros mais reste en perte de 3,10% sur la semaine.Feu vert chez StellantisLe titre de Stellantis a grimpĂ© mercredi, après le relèvement mardi d’une recommandation de la banque suisse UBS de “neutre” Ă  “achat”, qui voit l’horizon du groupe automobile se dĂ©gager en AmĂ©rique du Nord.La Maison Blanche devrait annoncer mercredi un assouplissement des normes d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, selon les informations de l’agence Bloomberg, ce qui faciliterait la vente de vĂ©hicules Ă  essence par les constructeurs automobiles, note UBS dans son analyse publiĂ©e mardi après la clĂ´ture des Bourses europĂ©ennes.L’action du constructeur automobile a terminĂ© en forte hausse de 7,64% Ă  9,82 euros.

Blocage des agriculteurs grecs: le gouvernement met en garde contre l’escalade

Le gouvernement grec a mis en garde mercredi les agriculteurs contre toute escalade de leur mouvement de blocage routier visant Ă  protester contre le retard du versement de subventions europĂ©ennes, ralenti par une enquĂŞte sur une vaste fraude.”Des actions extrĂŞmes, des fermetures prolongĂ©es de routes nationales, de bureaux de douane et d’aĂ©roports – ce sont des actions qui ne servent pas leur cause (celle des agriculteurs). Elles causent des problèmes Ă  d’autres groupes sociaux”, a dĂ©clarĂ© le Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis dans des propos retransmis Ă  la tĂ©lĂ©vision en conseil des ministres.Des milliers d’agriculteurs bloquent avec leurs tracteurs depuis dimanche l’autoroute Athènes-Thessalonique, dans le nord de la Grèce. Ils ont menacĂ© mercredi de fermer la frontière avec la Bulgarie.Le gouvernement a tentĂ© de maintenir l’autoroute ouverte avec la police anti-Ă©meute, mais mercredi, les manifestants sont arrivĂ©s jusqu’Ă  10 km de la frontière avant d’ĂŞtre bloquĂ©s par les forces de l’ordre.De longues files de voitures et de camions se sont dĂ©jĂ  formĂ©es Ă  la frontière.Les agriculteurs grecs sont confrontĂ©s Ă  une forte baisse de revenus, Ă  cause d’une Ă©pidĂ©mie de variole du mouton qui a entraĂ®nĂ© la perte de 400.000 bĂŞtes. Une enquĂŞte des autoritĂ©s europĂ©ennes sur une vaste fraude aux subventions agricoles ralentit par ailleurs leur versement.Les procureurs europĂ©ens avaient rĂ©vĂ©lĂ© ce scandale de fraude en mai en ouvrant l’enquĂŞte. Selon les autoritĂ©s grecques, le prĂ©judice porte sur plus de 30 millions d’euros de subventions de la PAC (Politique agricole commune de l’UE) dĂ©tournĂ©es par des personnes rĂ©clamant une aide pour des terres qu’elles ne possĂ©daient pas ou exagĂ©rant la taille de leurs troupeaux.- “DupĂ©s” -Le gouvernement assure que les agriculteurs en droit de recevoir des subventions ne perdront pas de revenu quand l’enquĂŞte sera terminĂ©e.”Tout le monde est conscient que nous traversons une pĂ©riode de transition difficile”, a lancĂ© M. Mitsotakis mercredi. Les agriculteurs non fraudeurs toucheront plus de 500.000 euros de plus qu’en 2024, a-t-il prĂ©cisĂ©. De nombreux paysans jugent ces garanties insuffisantes et tardives.”Nous ne voulons plus ĂŞtre dupĂ©s. Depuis 2014, les subventions n’ont cessĂ© de diminuer”, a dĂ©noncĂ© Aris Lioutas, cultivateur de coton de 55 ans et syndicaliste local, sur la route de Promachonas.”Avant, je touchais environ 6.000 euros (de subventions) par an pour environ 150 acres (60 hectares) de coton, mais cette annĂ©e, je n’ai mĂŞme pas reçu 1.000 euros Ă  cause du scandale”, dit-il Ă  l’AFP Ă  cĂ´tĂ© d’une longue rangĂ©e de tracteurs plantĂ©s de drapeaux noirs et grecs.La famille de Giorgos Nikolis, 18 ans, cultive des tomates industrielles. Il affirme que tout le secteur est “dĂ©sespĂ©rĂ©”.”Le secteur primaire est en train de mourir, et les consĂ©quences seront très nĂ©fastes pour la sociĂ©tĂ© dans son ensemble”, juge-t-il, dĂ©nonçant aussi le fait que “les prix de nos produits sont scandaleusement bas”.De leur cĂ´tĂ©, les Ă©leveurs rĂ©clament des indemnisations suite Ă  la perte de plus de 400.000 moutons et chèvres, abattus Ă  cause d’une Ă©pidĂ©mie de variole du mouton. Les autoritĂ©s refusent d’autoriser la vaccination des troupeaux, arguant qu’il n’existe aucune preuve de son efficacitĂ©.”Des gens ont tout perdu en une journĂ©e Ă  cause de cette maladie”, selon M. Nikolis. “Nous sommes tous dĂ©sespĂ©rĂ©s. Ca ne peut plus durer, et chacun doit le comprendre”. Christos Trikalianis, un cultivateur de maĂŻs de 65 ans, dit avoir appris que des personnes ayant des relations politiques percevaient des millions en subventions, et s’ĂŞtre senti “four de rage”.”Les subventions que nous recevons sont dĂ©sormais scandaleusement faibles. Il y a quelques jours Ă  peine, j’ai reçu environ 700 euros nets”, fustige-t-il. “C’est une vĂ©ritable insulte d’entendre parler de millions distribuĂ©s Ă  des gens qui n’ont aucun lien avec la production agricole”.

Les Bourses européennes terminent sans élan

Les Bourses europĂ©ennes ont terminĂ© sans Ă©lan, privĂ©es de nouvelles sur un potentiel accord de paix en Ukraine et après la publication des chiffres amĂ©ricains sur l’emploi dans le secteur privĂ©, alimentant les attentes de baisses de taux de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed).La Bourse de Paris a terminĂ© en lĂ©gère hausse de 0,16%, quand le reste des principales places europĂ©ennes a terminĂ© autour de l’Ă©quilibre. Francfort a ainsi cĂ©dĂ© 0,07%, Londres 0,10% quand Milan s’est octroyĂ© quelque 0,06%.

Le luxe “made in Italy” bousculĂ© par des enquĂŞtes sur ses sous-traitants

Le monde feutrĂ© du luxe italien est bouleversĂ© par une sĂ©rie d’enquĂŞtes sur des conditions de travail dĂ©gradantes chez des sous-traitants dans le pays, le gouvernement dĂ©nonçant des attaques contre le très prisĂ© “Made in Italy”. Salaires de misère, ouvriers qui dorment dans l’atelier pour fabriquer des articles vendus des milliers d’euros: des enquĂŞtes menĂ©es par le parquet de Milan ont rĂ©vĂ©lĂ© un grave manque de supervision des chaĂ®nes d’approvisionnement. En consĂ©quence, cinq grandes marques de mode – parmi lesquelles une filiale d’Armani et le spĂ©cialiste du cachemire Loro Piana (groupe LVMH) – ont Ă©tĂ© placĂ©es temporairement sous administration judiciaire depuis 2024.- Tod’s -Mercredi, les avocats du chausseur Tod’s se sont prĂ©sentĂ©s devant un juge milanais, la marque Ă©tant accusĂ©e de faire fabriquer dans des conditions dĂ©gradantes des pièces pour ses chaussures mais aussi les uniformes de ses Ă©quipes. Les avocats ont obtenu un dĂ©lai pour “renforcer le système de contrĂ´le” de la sociĂ©tĂ© sur ses fournisseurs, selon la requĂŞte consultĂ©e par l’AFP. L’audience a Ă©tĂ© renvoyĂ©e au 23 fĂ©vrier 2026, a indiquĂ© le juge. Tod’s a soulignĂ© dans un communiquĂ© que le groupe voulait “depuis toujours (…) faire toute la lumière sur cette question sĂ©rieuse (…) considĂ©rant que protĂ©ger et dĂ©fendre la dignitĂ© des travailleurs fait partie des valeurs les plus importantes de notre famille et des principes fondateurs du groupe”.Le gouvernement italien est aussi passĂ© Ă  l’offensive pour dĂ©fendre ses marques: le ministre de l’Industrie Adolfo Urso a dĂ©clarĂ© que la rĂ©putation des marques italiennes Ă©tait “attaquĂ©e”.Il a proposĂ© un certificat pour les entreprises de luxe leur permettant de montrer que leurs produits sont conformes Ă  la lĂ©gislation en vigueur – une mesure que les critiques ont qualifiĂ©e de sans effet, en partie parce qu’elle est volontaire. Le procureur de Milan Paolo Storari a mis en lumière avec ses enquĂŞtes le cĂ´tĂ© sombre de l’industrie du luxe. À ce jour, les enquĂŞtes ont aussi ciblĂ© la filiale italienne de Dior et le maroquinier Alviero Martini, et les procureurs ont suggĂ©rĂ© que d’autres enquĂŞtes pourraient suivre. Les procureurs avaient dĂ©clarĂ© le mois dernier que Tod’s – dont les mocassins en cuir peuvent coĂ»ter plus de 800 euros – avait “parfaitement conscience” de l’exploitation de sous-traitants chinois. Tod’s aurait ignorĂ© ses propres audits rĂ©vĂ©lant des horaires de travail prolongĂ©s et des salaires trop bas – avec des travailleurs payĂ©s jusqu’Ă  2,75 euros de l’heure en Italie – ainsi que des zones de couchage au sein des ateliers considĂ©rĂ©es comme “dĂ©gradantes” par les procureurs. En vertu de la loi italienne, les entreprises peuvent ĂŞtre tenues responsables des infractions commises par des fournisseurs agréés. – Image de marque -Les dĂ©fenseurs des salariĂ©s de la mode dĂ©noncent des abus depuis des dĂ©cennies. Les fournisseurs “sont Ă  la merci de ces grandes marques qui imposent leurs conditions commerciales, avec des prix trop bas qui ne permettent pas de couvrir tous les coĂ»ts”, a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP Deborah Lucchetti, coordinatrice nationale de la Clean Clothes Campaign en Italie. Les fournisseurs de premier rang se tournent alors vers d’autres sous-traitants, imposant des conditions toujours plus strictes, ce qui conduit Ă  abuser de leurs employĂ©s, en majeure partie immigrĂ©s. Dans un contexte de ralentissement du luxe et de hausse des coĂ»ts de production, ces petites et moyennes entreprises ont fermĂ© par dizaines de milliers ces dernières annĂ©es, selon les reprĂ©sentants du patronat. Leur image de marque Ă©tant attaquĂ©e, certaines maisons ont tentĂ© de rassurer l’opinion publique. Elles ont par exemple coupĂ© les liens avec des fournisseurs en les blâmant pour avoir dissimulĂ© des abus.Prada a invitĂ© des journalistes la semaine dernière dans son usine de Scandicci, près de Florence (centre), montrant la transformation Ă©tape par Ă©tape du cuir souple en sacs Ă  main de luxe. Le groupe mène une “bataille constante” avec inspections et contrĂ´les pour garder une chaĂ®ne d’approvisionnement propre, a assurĂ© le directeur marketing du groupe Lorenzo Bertelli, Ă©galement prĂ©sident de Versace. 

Accord au sein de l’UE pour interdire le gaz russe Ă  l’automne 2027

Un accord a Ă©tĂ© trouvĂ© mercredi entre eurodĂ©putĂ©s et États europĂ©ens pour interdire toutes les importations de gaz russe dans l’UE Ă  l’automne 2027, afin de priver Moscou d’une manne qui finance sa guerre en Ukraine.”C’est l’aube d’une nouvelle ère, celle de l’indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique totale de l’Europe vis-Ă -vis de la Russie”, a saluĂ© la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne Ursula von der Leyen, devant la presse.La fin des importations Ă  l’automne 2027 est un compromis entre le Parlement europĂ©en, qui souhaitait une interdiction plus rapide, et les États membres qui voulaient prendre un peu plus de temps. “Nous y sommes parvenus”, s’est rĂ©joui le commissaire europĂ©en Ă  l’Ă©nergie Dan Jorgensen. “Fini les tentatives de chantage. Fini les manipulations de marchĂ© par Poutine. Nous sommes solidaires de l’Ukraine”, a-t-il soulignĂ©.La Russie a aussitĂ´t fustigĂ© la dĂ©cision de l’Union europĂ©enne qui se “condamne” Ă  “accĂ©lĂ©rer” sa perte de puissance avec de l’Ă©nergie “plus coĂ»teuse”, a rĂ©agi le Kremlin.Pour le gaz russe importĂ© via des gazoducs, l’interdiction des contrats d’achat de long terme — les plus sensibles car ils courent parfois sur des dizaines d’annĂ©es — entrera en vigueur le 30 septembre 2027 sous rĂ©serve que les stocks soient suffisants, et s’appliquera au plus tard le 1er novembre 2027.Pour le gaz naturel liquĂ©fiĂ©, le GNL, l’interdiction des contrats longs s’appliquera dès le 1er janvier 2027, conformĂ©ment Ă  de prĂ©cĂ©dentes annonces d’Ursula von der Leyen visant Ă  sanctionner la Russie.Du cĂ´tĂ© des contrats de courte durĂ©e, l’interdiction entrera en vigueur le 25 avril 2026 pour le GNL et le 17 juin 2026 pour le gaz acheminĂ© par gazoduc. Ce calendrier devra ĂŞtre approuvĂ© une dernière fois par les États membres et le Parlement, mais l’accord scellĂ© dans la nuit de mardi Ă  mercredi ouvre la voie Ă  un vote sans suspense.Les entreprises europĂ©ennes pourront invoquer un cas de “force majeure” afin de justifier lĂ©galement ces ruptures contractuelles, en mentionnant l’interdiction d’importation dĂ©cidĂ©e par l’UE.- Orban dĂ©fie l’UE -La Commission europĂ©enne a optĂ© pour une proposition lĂ©gislative plutĂ´t que des sanctions, car elle peut ĂŞtre adoptĂ©e Ă  la majoritĂ© qualifiĂ©e des États membres.Le but est de contourner un veto de la Hongrie et de la Slovaquie, deux pays considĂ©rĂ©s comme proches de Moscou et fermement opposĂ©s Ă  ces mesures.Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a encore dĂ©fiĂ© l’UE fin novembre en promettant de poursuivre les importations d’hydrocarbures russes lors d’une rencontre avec le prĂ©sident Vladimir Poutine au Kremlin.Quand le plan europĂ©en de sortie du gaz russe sera dĂ©finitivement adoptĂ©, la Hongrie saisira la justice europĂ©enne pour le contester et pour “dĂ©fendre sa sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique”, a prĂ©venu le ministre hongrois des Affaires Ă©trangères Peter Szijjarto mercredi.Outre la question du gaz, la Commission entend prĂ©senter dans les mois qui viennent une proposition pour mettre fin aux importations de pĂ©trole russe en Hongrie et en Slovaquie d’ici fin 2027.L’Union europĂ©enne avait dĂ©cidĂ© de se sevrer du pĂ©trole russe dès 2022 mais avait accordĂ© une exemption Ă  ces deux pays enclavĂ©s.Près de quatre ans après l’invasion de l’Ukraine, Bruxelles veut priver la Russie de la manne financière tirĂ©e de ses hydrocarbures.La part du gaz russe dans les importations de gaz naturel de l’UE est passĂ©e de 45% en 2021 Ă  19% en 2024.Mais si l’Europe s’est efforcĂ©e de rĂ©duire ses approvisionnements par gazoducs, elle s’est en partie tournĂ©e vers le gaz naturel liquĂ©fiĂ© (GNL), transportĂ© par navire, dĂ©chargĂ© dans des ports, regazĂ©ifiĂ© puis injectĂ© dans le rĂ©seau europĂ©en.Derrière les États-Unis (45%), la Russie occupe une place centrale avec 20% des importations de GNL de l’UE en 2024, soit 20 milliards de mètres cubes sur la centaine de milliards importĂ©s.En tout, les importations de gaz naturel russe de l’UE devraient reprĂ©senter encore 15 milliards d’euros cette annĂ©e.

Réutilisable ou rien: MaiaSpace au coeur du rattrapage européen des fusées compétitives

Sous les nĂ©ons de la Protofactory de la start-up française MaiaSpace, repose un immense cylindre en acier: le premier Ă©tage de la future fusĂ©e assemblĂ© cette annĂ©e, et que l’entreprise espère rĂ©utiliser dès 2028. Un pari audacieux pour rattraper le retard europĂ©en face Ă  SpaceX. Loin derrière l’entreprise fondĂ©e par Elon Musk qui envoie des fusĂ©es rĂ©utilisables depuis 2015 et talonnĂ©e par les concurrents europĂ©ens, cette filiale d’ArianeGroup y croit malgrĂ© tout sur son site de Vernon, en Normandie, Ă  80 km de Paris.  “Les lanceurs europĂ©ens seront rĂ©utilisables ou ne seront pas”, dĂ©clare Ă  l’AFP Yohann Leroy, prĂ©sident exĂ©cutif de MaiaSpace créé en 2022. Une conviction partagĂ©e par le directeur de l’Agence spatiale europĂ©enne (ESA) Josef Aschbacher qui a prĂ´nĂ© dans une interview Ă  l’AFP en octobre le dĂ©veloppement de fusĂ©es rĂ©utilisables europĂ©ennes pour l’après-Ariane 6 afin de casser la domination de SpaceX. MaiaSpace a Ă©tĂ© prĂ©selectionnĂ©e par l’ESA pour son projet European Launcher Challenge (DĂ©fi des lanceurs europĂ©ens) avec quatre concurrents: les allemands Isar Aerospace et Rocket Factory Augsburg, le britannique Orbital Express Launch et l’espagnol PLD Space.”Il n’y aura pas de marchĂ© pour tout le monde”, commente pour l’AFP Pierre Lionnet, directeur de recherche Ă  Eurospace, qui rassemble les industriels europĂ©ens de l’espace.”Il y a de la place pour au maximum deux acteurs en Europe sur le segment de marchĂ© que nous visons (…) Beaucoup resteront sur le bord du chemin”, reconnaĂ®t le patron de MaiaSpace.- “Pas sĂ»r Ă  100%” -Les vols d’essai des groupes allemands ont subi des Ă©checs mais ont eu lieu tandis que Maia n’est pas encore sur le pas de tir: initialement prĂ©vu en 2025, le premier lancement est maintenant programmĂ© fin 2026.”On met toutes les chances de notre cĂ´tĂ© pour tenir cette date. Evidemment on ne peut pas la garantir Ă  100%”, ajoute Yohann Leroy.  Après s’ĂŞtre vu attribuer l’an dernier le pas de tirs des Soyouz russes Ă  Kourou, la start-up qui emploie 330 salariĂ©s – contre 20 en 2022 – avait dĂ» “rĂ©ajuster son plan de dĂ©veloppement” pour dĂ©marrer ses activitĂ©s en Guyane française.  Yohann Leroy assure que ce calendrier retardĂ© sera au final “mieux pour le projet. Cela Ă©vite de dupliquer certains investissements”.Mais il admet qu’il faudra aussi “du temps pour maĂ®triser la rĂ©utilisation”: les tentatives de rĂ©cupĂ©ration du premier Ă©tage de la fusĂ©e sur une barge commenceront “aux alentours du huitième ou neuvième vol”, pas avant 2028, prĂ©cise-t-il. Une fois maĂ®trisĂ©e, cette rĂ©cupĂ©ration du premier Ă©tage qui “reprĂ©sente Ă  peu près 50% du coĂ»t du lanceur” permettra de diviser les coĂ»ts “par plus que deux” et de “proposer des prix plus compĂ©titifs” que la concurrence, promet-il.  Il cite comme autres avantages la rĂ©utilisation prise en compte dès la conception de la fusĂ©e ainsi que sa capacitĂ© d’emport allant jusqu’Ă  4 tonnes, plus importante que chez les concurrents europĂ©ens. Ces paramètres vont garantir un prix du lancement par kilo (indicateur clĂ© pour une fusĂ©e) Ă  6.000 euros, comparable au prix catalogue de SpaceX, assure Yohann Leroy. – Casse-pipe et tire-bouchon -Si le pas de tir Ă  Kourou est encore en cours de rĂ©amĂ©nagement, l’avenir de la fusĂ©e Maia se concrĂ©tise. La semaine dernière, MaiaSpace a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e pour le lancement en 2027 de la mission Toutatis, une dĂ©monstration d’action dans l’espace constituĂ©e de deux satellites pour le compte de l’Agence de l’innovation de dĂ©fense. Un projet du français U-Space, spĂ©cialisĂ© dans les nanosatellites, avec le soutien du missilier MBDA. Cet accord suit le premier contrat commercial pour le groupe signĂ© en mars avec le français Exotrail pour la plateforme Spacevan Ă  partir de 2027.D’ici lĂ , le travail s’annonce intense Ă  Kourou comme Ă  Vernon. La Protofactory qui abrite le dĂ©monstrateur du premier Ă©tage long de 33 mètres va s’agrandir et devenir une vĂ©ritable usine, Maiafactory.A quelques pas, dans la forĂŞt, des installations surnommĂ©es “tire-bouchon” et “casse-pipe” servent de terrain d’Ă©preuves: la première teste la sĂ©paration de l’Ă©tage supĂ©rieur, la seconde la rĂ©sistance des rĂ©servoirs Ă  la poussĂ©e du moteur, Ă©tapes dĂ©cisives avant de voir la fusĂ©e s’Ă©lever vers l’espace.

Wall Street ouvre en ordre dispersĂ©, digère les chiffres moroses de l’emploi privĂ©

La Bourse de New York Ă©voluait sans direction claire mercredi, prenant note d’un indicateur dĂ©cevant sur l’emploi privĂ© aux Etats-Unis, qui vient nĂ©anmoins renforcer les attentes d’une baisse des taux de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed).Vers 14H45 GMT, le Dow Jones prenait 0,22%, l’indice Nasdaq reculait de 0,43% et l’indice Ă©largi S&P 500 Ă©tait proche de l’Ă©quilibre (-0,09%).La place amĂ©ricaine a Ă©tĂ© prise de court par l’enquĂŞte rĂ©gulière ADP/Stanford Lab, publiĂ©e peu avant l’ouverture, selon laquelle le secteur privĂ© a dĂ©truit 32.000 emplois le mois dernier aux Etats-Unis.Les analystes anticipaient une tendance lĂ©gèrement positive, avec entre 10.000 et 40.000 crĂ©ations d’emplois, selon les consensus publiĂ©s respectivement par Trading Economics et MarketWatch.”Ces chiffres ne sont vraiment pas bons”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.”Il n’y a aucun moyen de prĂ©senter cela comme une bonne nouvelle pour l’Ă©conomie, Ă  moins, bien sĂ»r, que vous ne soyez un trader qui s’intĂ©resse surtout Ă  la probabilitĂ© de baisses de taux de la Fed”, ajoute l’analyste.La faiblesse de l’indicateur ADP est de nature Ă  conforter les marchĂ©s dans l’idĂ©e que la banque centrale amĂ©ricaine abaissera ses taux pour la troisième fois consĂ©cutive, Ă  l’issue de sa rĂ©union des 9 et 10 dĂ©cembre.Une politique d’assouplissement monĂ©taire est de nature Ă  aider la croissance, et donc Ă  augmenter les perspectives de bĂ©nĂ©fices des entreprises.Certains analystes jugent insuffisamment fiables les donnĂ©es ADP. Mais “compte tenu du manque de donnĂ©es gouvernementales actualisĂ©es, ce rapport est le meilleur aperçu dont nous disposons” pour anticiper la politique monĂ©taire de la Fed, explique M. Sosnick.La publication de plusieurs indices amĂ©ricains clĂ©s a Ă©tĂ© retardĂ©e en raison de la paralysie budgĂ©taire (“shutdown”) de 43 jours qui a touchĂ© les Etats-Unis.Le marchĂ© attend dĂ©sormais l’indice des prix Ă  la consommation PCE pour le mois de septembre, qui sera publiĂ© vendredi.”Seul un chiffre très Ă©levĂ© inciterait la Fed Ă  agir”, estime M. Sosnick.L’institution dispose d’un double mandat: elle doit veiller Ă  ce que le marchĂ© de l’emploi reste dynamique, mais aussi maintenir l’inflation proche de 2% sur le long terme.Sur le marchĂ© obligataire, le rendement Ă  Ă©chĂ©ance dix ans des emprunts de l’Etat amĂ©ricain se dĂ©tendait Ă  4,06%, contre 4,09% Ă  la clĂ´ture mercredi.CĂ´tĂ© entreprises, les investisseurs ont accueilli une nouvelle salve de rĂ©sultats d’entreprises. La chaĂ®ne amĂ©ricaine de grands magasins Macy’s perdait du terrain (-2,53% Ă  22,13 dollars) malgrĂ© des performances financières trimestrielles au-dessus des attentes et une rĂ©vision Ă  la hausse de ses prĂ©visions annuelles.La marque d’habillement American Eagle Outfitters s’envolait (+16,01% Ă  24,16 dollars), grâce Ă  des ventes en hausse au troisième trimestre de son exercice fiscal.Le spĂ©cialiste des jeans s’est rĂ©cemment retrouvĂ© au cĹ“ur d’une polĂ©mique après une campagne publicitaire avec l’actrice Sydney Sweeney.Certains internautes ont accusĂ© American Eagle de promouvoir des idĂ©aux de suprĂ©matie blanche, tandis que d’autres l’ont au contraire saluĂ©e pour ce qu’ils considèrent comme une rĂ©affirmation des valeurs traditionnelles.Le titre du spĂ©cialiste de la cybersĂ©curité CrowdStrike tombait (-3,46% Ă  498,70 dollars) malgrĂ© des rĂ©sultats trimestriels très lĂ©gèrement supĂ©rieurs aux attentes du marchĂ©.

L’avenir de Brandt en suspens, la dĂ©cision du tribunal mise en dĂ©libĂ©rĂ©

L’avenir de Brandt, groupe centenaire d’Ă©lectromĂ©nager et fleuron industriel français, est encore incertain: le tribunal des affaires Ă©conomiques de Nanterre a mis mercredi en dĂ©libĂ©rĂ© sa dĂ©cision sur l’avenir du groupe, ont indiquĂ© des Ă©lus locaux en sortant de l’audience.”Nous n’avons pas grand-chose Ă  vous dire, l’affaire a Ă©tĂ© mise au dĂ©libĂ©rĂ©”, a dit Ă  la presse Serge Grouard, maire d’OrlĂ©ans, qui Ă©tait prĂ©sent Ă  l’audience.De son cĂ´tĂ©, le prĂ©sident de la rĂ©gion Centre-Val de Loire, François Bonneau, a assurĂ© avoir “mis tous les Ă©lĂ©ments sur la table”.Les Ă©lus Ă©taient venus dĂ©fendre le projet de reprise en sociĂ©tĂ© coopĂ©rative (Scop), soutenu par le gouvernement.D’autres parties Ă  l’audience, qui ne souhaitent pas s’exprimer sur le fond du dossier, ont indiquĂ© que le dĂ©libĂ©rĂ© avait Ă©tĂ© fixĂ© au 11 dĂ©cembre.Le tribunal des affaires Ă©conomiques de Nanterre doit statuer sur le sort du groupe Brandt, bien incertain depuis son placement en redressement judiciaire dĂ©but octobre.Parmi les offres dĂ©posĂ©es, seul le projet de Scop (sociĂ©tĂ© coopĂ©rative et participative), soutenu par le groupe Revive, permettrait de sauver au moins 300 emplois sur les près de 700 que compte Brandt en France, d’après le ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă  l’Industrie SĂ©bastien Martin.Il constituerait aussi l’unique possibilitĂ© de sauver les deux usines du groupe, situĂ©es près d’OrlĂ©ans, dans le Loiret, et Ă  VendĂ´me, dans le Loir-et-Cher, selon des sources syndicales.Face au risque de disparition de la marque, le gouvernement et les Ă©lus locaux ont multipliĂ© les prises de parole depuis 48 heures pour assurer qu’une reprise par les salariĂ©s, notamment au nom d’un “savoir-faire” français, Ă©tait possible.En jeu, l’avenir du fabricant des produits Brandt, mais aussi de ceux des marques Vedette, Sauter et De Dietrich. Outre ses deux usines en France, en Centre-Val de Loire, Brandt possède un centre de service après vente (SAV) en rĂ©gion parisienne, Ă  Saint-Ouen-L’AumĂ´ne (Val-d’Oise). Son siège social est situĂ© Ă  Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).- Banques sollicitĂ©es -Mais la tâche s’annonce difficile pour un groupe dont la production est quasiment Ă  l’arrĂŞt.Entre 20 et 25 millions d’euros au total seraient nĂ©cessaires pour relancer l’activitĂ© de Brandt, qui ne pourra plus payer les salaires après le 15 dĂ©cembre, ont affirmĂ© des sources concordantes.Le gouvernement a annoncĂ© un soutien de l’Etat Ă  hauteur de 5 millions d’euros.La mĂ©tropole d’OrlĂ©ans a promis un apport, tout comme la RĂ©gion Centre-Val de Loire qui a confirmĂ© mardi Ă  l’AFP qu’elle “mettrait les moyens financiers”, en ajoutant que le portage des sites industriels est notamment envisagĂ© pour un montant entre 4,5 et 5 millions d’euros.”On est dĂ©jĂ  Ă  peu près Ă  15 millions d’euros mobilisĂ©s”, a prĂ©cisĂ© SĂ©bastien Martin mardi sur RMC.Reste Ă  savoir si les banques, poussĂ©es par le ministre Ă  “jouer le jeu”, ont rĂ©pondu Ă  cet appel pour convaincre le tribunal de la viabilitĂ© du projet.Brandt, propriĂ©tĂ© depuis 2014 du groupe algĂ©rien Cevital, rĂ©alise 260 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise subit notamment les consĂ©quences des temps difficiles vĂ©cus par le secteur du gros Ă©lectromĂ©nager.AffectĂ© par la crise persistante de l’immobilier, il a enregistrĂ© l’an dernier un nouveau recul de ventes (-3,9%), après avoir dĂ©jĂ  baissĂ© en 2023. L’achat de ces produits, notamment des appareils de cuisine, est souvent liĂ© Ă  un dĂ©mĂ©nagement.