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Boulangers, fleuristes… Le Sénat veut autoriser le travail de leurs salariés le 1er-Mai

Du muguet et du pain pour la Fête du Travail: le Sénat examine jeudi matin un texte pour permettre aux boulangers et aux fleuristes, notamment, de faire travailler leurs salariés le 1er-Mai, une initiative vilipendée par les syndicats et la gauche.Loi de bon sens ou attaque en règle contre les droits des travailleurs ? Les débats s’annoncent passionnés à partir de 10H30 dans l’hémicycle du palais du Luxembourg.Le point de départ de la discussion remonte à la fin du mois d’avril, lorsque certains boulangers étaient montés au créneau, dénonçant les contrôles inédits menés ces dernières années par l’Inspection du travail auprès de plusieurs artisans. Car si eux sont autorisés à travailler, ils ont été épinglés pour avoir fait travailler leurs salariés durant cette journée fériée et chômée en France. Ces chefs d’entreprise s’indignent d’une législation très floue, qui permet certes des exceptions, mais seulement dans les établissements qui “ne peuvent interrompre le travail”, comme les transports, la sécurité ou les hôpitaux…C’est pour clarifier cette disposition que les sénateurs centristes, soutenus par le gouvernement, ont souhaité déposer une proposition de loi au printemps. Portée par le patron de l’UDI (centre) Hervé Marseille et sa collègue Annick Billon, elle est examinée en première lecture.”Pour stabiliser les choses et mettre fin au zèle de ces inspecteurs du travail, on n’a pas d’autre solution que de légiférer”, explique le rapporteur Olivier Henno (UDI). “Si on ne faisait rien, on pourrait aboutir à l’aberration de voir des vendeurs de muguet à la sauvette exercer, alors que les fleuristes devront rester fermés dans cette journée très importante pour leur activité”, décrit-il à l’AFP.- “Une brèche” -Le texte centriste visait initialement à permettre aux établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-Mai. Mais en commission, il a été largement modifié ces derniers jours pour définir précisément le périmètre des commerces bénéficiant d’une dérogation uniquement pour la Fête du Travail.Parmi eux figurent les “commerces de bouche de proximité” (boulangeries, pâtisseries, boucheries… ), les activités répondant à un “usage traditionnel propre au 1er-Mai”, comme les fleuristes, ou encore les établissements exerçant “une activité culturelle” comme les cinémas et les théâtres.Ces derniers pourraient donc faire travailler leurs salariés, à condition qu’ils soient volontaires. Ils seraient alors payés double, comme les autres métiers concernés par ces dérogations.La mesure offusque l’ensemble des groupes de gauche au Sénat: tous tenteront de faire rejeter le texte dans sa globalité, les communistes ayant même déposé une motion de rejet préalable. “C’est une nouvelle brèche ouverte dans le droit du travail et dans la protection des salariés”, s’indigne auprès de l’AFP la socialiste Monique Lubin, en colère face aux “coups de canif à répétition” portés selon elle aux avancées sociales. Si le patronat soutient cette modification juridique, les syndicats opposent eux une fin de non-recevoir en bloc: dans un communiqué intersyndical publié mardi, ils ont appelé les sénateurs à s’opposer au texte.”Remettre en cause le principe de cette journée, c’est remettre en cause 100 ans d’histoire de lutte sociale”, écrivent ainsi CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et la FSU.

Les Rencontres économiques d’Aix s’ouvrent jeudi sur fond de crises mondiales multiples

Les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, grand rendez-vous annuel réunissant chefs d’entreprises, responsables politiques, économistes et société civile, démarrent jeudi avec l’ambition d’apporter pendant trois jours une réflexion “apaisée” dans un monde secoué par des chocs multiples, comme la crise budgétaire française ou l’offensive protectionniste américaine.Jusqu’à samedi, plus de 380 intervenants prendront la parole lors de quelque 70 sessions et débats ouverts au grand public dans le parc Jourdan ou en ligne, quelques jours avant la mise en place éventuelle de droits de douane massifs par les Etats-Unis et des annonces budgétaires très attendues par le Premier ministre français François Bayrou.”La convergence d’événements extrêmement différents, que ce soit le choc démographique, la faiblesse de la croissance, la financiarisation massive de l’économie mondiale, la perception des inégalités, constitue une rupture comme on n’en a pas connu depuis un demi-siècle”, explique à l’AFP Jean-Hervé Lorenzi, président des Rencontres d’Aix, organisées par le Cercle des économistes.”On est parti vers des tensions extrêmement incontrôlables”, qu'”on peut essayer d’apaiser un peu”, ajoute-t-il.- Souveraineté européenne -En pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, la thématique de la souveraineté et de la compétitivité européennes sera développée notamment par le ministre français de l’Economie Eric Lombard, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, ou l’ancien chef du gouvernement italien et ex-président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, auteur d’un important rapport sur le sujet. En cas d’absence d’accord commercial, Washington a promis de mettre en place le 9 juillet des droits de douane massifs, une échéance qui pourrait toutefois être reportée selon la Maison Blanche. Eric Lombard espère un accord passant notamment par une augmentation en Europe des importations d’énergie en provenance des Etats-Unis.”L’idéal serait de trouver un accord sans avoir à mettre en place une (…) riposte” européenne, a-t-il indiqué dans La Tribune Dimanche, alors qu’Emmanuel Macron a appelé de ses vÅ“ux un accord “rapide”. Parmi les autres intervenants figurent le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, la prix Nobel d’Economie Esther Duflo, l’ex-Premier ministre français Michel Barnier, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet ou le président du Medef Patrick Martin, sur des thèmes comme l’intelligence artificielle, l’emploi, la crise climatique, les bouleversements géostratégiques ou le choc démographique. – Efforts “très exigeants” -Au-devant de l’actualité en France, les finances publiques très dégradées du pays seront également discutées avant la présentation à la mi-juillet, par le Premier ministre François Bayrou, de sa feuille de route budgétaire pour trouver 40 milliards d’euros en 2026. Nous allons “présenter aux Français, sans dissimuler, les conditions qui peuvent permettre à notre pays d’aller vers (…) un meilleur équilibre des finances publiques”, a récemment déclaré le centriste, désireux de demander un effort à tous.Objectif: réduire progressivement le déficit public pour le ramener sous le seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2029.François Bayrou pourrait à cette occasion lancer un appel à propositions pour certaines économies, a appris l’AFP de plusieurs sources. Il “essaiera de mettre les partis politiques devant leurs responsabilités” et de leur demander, s’ils proposent de nouvelles dépenses, de “trouver les recettes” correspondantes, avance une ministre. La Cour des comptes a prévenu mercredi soir que des efforts budgétaires “très exigeants” seraient nécessaires sur les prochaines années.Cette année, les Rencontres débordent également dans la ville avec une programmation pédagogique et cinématographique spéciale, dans des restaurants notamment. En 2024, l’événement avait attiré près de 7.000 participants et enregistré quelque 5 millions de vues en ligne.  

Tesla encore en perte de vitesse au deuxième trimestre

Le constructeur automobile américain Tesla a connu une baisse de ses ventes mondiales pour le second trimestre consécutif, dans un contexte de concurrence accrue et de contrecoup de la collaboration de son patron Elon Musk avec l’administration de Donald Trump.Le spécialiste des véhicules électriques a ainsi remis 384.122 véhicules à leurs propriétaires entre avril et juin,  contre 443.956 sur la même période de 2024, soit une baisse de 13,5%, après -13% au premier trimestre..La prévision moyenne des experts tournait autour de 385.000.L’action Tesla a terminé en hausse de 4,97% à la Bourse de New York, ce repli ayant été anticipé par les analystes.”C’est significativement mieux que ce que l’on craignait”, ont noté les analystes de Deutsche Bank, qui s’étaient montrés parmi les plus pessimistes (355.000).Ils ont attribué ce “surprenant dépassement” à l’anticipation de la suppression probable du crédit d’impôt aux Etats-Unis pour l’achat des véhicules électriques.Pour Dan Ives, analyste de Wedbush, ce sont les ventes du Model Y — tout juste rafraîchi — qui ont permis à Tesla de déjouer certaines prévisions.Le groupe a en effet écoulé 373.728 Model Y/3 quand le marché en attendait 367.100, souligne-t-il dans une note, relevant que les autres modèles n’ont en revanche pas répondu aux espérances (10.394 contre 15.900 attendus).Le constructeur ne détaille pas les ventes de ses autres modèles comme les Model S et Model X, ou de son pick-up aux lignes futuristes Cybertruck, commercialisé depuis fin 2023.”Après plusieurs trimestres de faiblesse importante en Chine dans un environnement concurrentiel accru dans le véhicule électrique, Tesla a constaté un rebond en juin avec une hausse des ventes, pour la première fois en huit mois, illustrant un regain de la demande pour son Model Y modernisé”, constate Dan Ives, qualifiant la Chine de “cÅ“ur et poumon de la croissance de Tesla”.Mais les ventes en Chine ont déçu Deutsche Bank, qui estime que le reste de l’Asie, comme la Malaisie, la Corée du Sud ou la Thaïlande, avait servi de bouée.Côté production, les usines Tesla ont maintenu le même niveau qu’un an plus tôt avec 410.244 véhicules sortis des chaînes d’assemblage entre avril et juin.”C’est le second semestre consécutif que la production de Tesla dépasse de plus de 25.000 exemplaires les livraisons, alimentant les craintes sur le niveau de la demande et des stocks”, a relevé Garrett Nelson, de CFRA Resarch, qualifiant la publication de “déception modeste”.- Contrecoup -Tesla a été pris à partie (vandalisme, appels au boycott, manifestations) après le rapprochement d’Elon Musk avec Donald Trump, dont il a été temporairement un proche conseiller à la Maison Blanche, mais aussi pour son soutien à des gouvernements d’extrême-droite en Europe.Important donateur de la campagne de Trump (plus de 270 millions de dollars), l’homme le plus riche du monde a notamment piloté la commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge) destinée à réduire les dépenses fédérales.Il l’a quittée en mai pour se consacrer à ses entreprises et, depuis les relations entre les deux hommes sont tendues à cause du projet de loi budgétaire américain.Les ventes de Tesla ralentissent depuis de longs mois et ses résultats du deuxième trimestre, attendus le 23 juillet, devraient encore souffrir.Alors que le groupe dominait le marché de l’électrique, ses ventes ont été presque divisées par deux en Europe depuis début 2025.Les immatriculations sont restées orientées fortement à la baisse en mai dans l’Union européenne, ne profitant pas de la nette progression du marché des voitures électriques. Elles avaient été divisées par deux en avril.Le groupe d’Austin (Texas) n’a pas non plus bénéficié du sursaut aux Etats-Unis causé par la perspective de droits de douane sur les importations de véhicules (25% depuis début avril) et sur les pièces détachées (25% depuis début mai).Les constructeurs Ford (+14,3%), General Motors (GM, +7%), Toyota (+7%) Hyundai (+10%) et Honda (+8%) en ont, eux, bénéficié au deuxième trimestre et même dès mars pour certains.En revanche, FCA US – filiale américaine du groupe Stellantis créé en 2021 – a vu ses ventes trimestrielles chuter de 10%, en particulier ses marques Chrysler (-42%) et Dodge (-48%), tandis que Jeep (+1%) et Ram (+5%) s’en sont mieux sorties.Mais, après ce coup d’accélérateur printanier, “le rythme des ventes se normalise”, a indiqué GM.Les ventes de Toyota ont été quasiment stables en juin sur un an (+0,1%).

Le Mercosur en sommet, un oeil sur l’accord avec l’UE, l’autre sur la relation Lula-Milei

Les pays sud-américains du Mercosur sont réunis mercredi et jeudi à Buenos Aires, en Argentine, en sommet régional, le regard tourné vers Bruxelles où se joue l’avenir de l’accord de libre-échange entre l’UE et le bloc sud-américain, mais aussi sur la proximité crispée entre Lula et Javier Milei.Le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, à l’inimitié notoire avec l’ultralibéral argentin Javier Milei, pourrait même être la vedette du sommet, avec une probable rencontre vouée à être médiatisée avec sa vieille alliée politique, l’ex-présidente argentine Cristina Kirchner, désormais détenue à domicile.La justice a autorisé Mme Kirchner à recevoir chez elle la visite de Lula, comme elle l’avait demandé. Mais en rappelant qu’elle doit “s’abstenir de tout comportement susceptible de troubler la tranquillité du voisinage et/ou de perturber la cohabitation pacifique de ses habitants”.Une référence aux centaines de sympathisants qui se sont relayés sous les fenêtres de Mme Kirchner, en une veille bruyante et quasi-permanente, dans les jours suivant sa condamnation par la Cour suprême, début juin, à six ans de prison et d’inéligibilité à vie, pour administration frauduleuse pendant sa présidence (2007-2015).- Lula prend le relais -A l’issue du sommet du Mercosur, Lula doit assumer pour six mois la présidence du bloc régional (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie), succédant à Milei. Il a affirmé récemment qu’il ne quitterait pas cette présidence, fin 2025, sans avoir finalisé un accord avec l’UE.Mais pour l’heure le sommet, précédé mercredi d’une réunion des chefs de la diplomatie, est voué faute de mieux à réaffirmer l’importance de l’accord de libre-échange avec l’UE, signé fin 2024 au bout de 25 ans de négociations, mais qui doit être ratifié par les pays européens.Il vise à créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs, qui permettrait à l’UE d’exporter notamment plus de voitures, machines ou spiritueux vers l’Amérique du Sud.En retour, il faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes, ce qui a suscité l’ire et la mobilisation des agriculteurs français en particulier.La France considère l’accord inacceptable en l’état et veut le voir complété par des mesures additionnelles pour “protéger certains marchés agricoles clés”, a récemment plaidé son président Emmanuel Macron.Paris a récemment intensifié ses efforts auprès de pays européens pour les rallier et obtenir une minorité de blocage, alors que le texte juridique de l’accord pourrait être présenté “d’ici quelques jours” au vote des Etats-membres, selon la Commission européenne.”Aujourd’hui, la balle est dans le camp de l’Europe”, résume pour l’AFP Ariel Gonzalez Levaggi, du Centre d’études internationales de l’Université catholique de Buenos Aires.Or, “la marge de manÅ“uvre domestique pour faire avancer l’accord y est désormais plus réduite”, d’autant que “l’Europe doit faire face à plusieurs fronts, dont l’augmentation des dépenses de défense, pas très populaire”, estime M. Gonzalez Levaggi. Ce, malgré l’intérêt de l’Europe à approfondir ses liens avec l’Amérique du Sud.Dans l’attente, le Mercosur a annoncé mercredi une avancée avec d’autres Européens: la finalisation d’un accord de libre-échange avec l’Association européenne de libre-échange (AELE) qui regroupe Norvège, Islande, Liechtenstein et Suisse, non-membres de l’UE.- Relation Brésil-Argentine -Cet accord, conclu initialement en 2019 mais soumis par la suite à une révision, crée un marché de près de 300 millions de personnes, facilitant l’accès de 97% des exportations des pays concernés, couvrant notamment biens et services, investissements, propriété intellectuelle.Les deux blocs “partagent l’engagement de prendre les mesures nécessaires pour garantir la signature du traité de libre-échange dans les prochains mois de 2025”, a affirmé le ministre argentin des Affaires étrangères, Gerardo Werthein.Une avancée bienvenue pour un Mercosur qui avance “par inertie, comme atteint entre les sommets par une sorte de léthargie”, analyse Juliana Peixoto, chercheuse en relations internationales au Conicet, le Conseil national de la recherche scientifique et technique, une agence gouvernementale argentine.La faute sans doute “à une relation Brésil-Argentine qui traverse un de ses pires moments, en termes d’absence de convergence politique”, malgré un “noyau d’échanges commerciaux stables”. Le Brésil est le premier partenaire commercial de l’Argentine.Milei et Lula ont un rapport notoirement glacial, et même si les relations diplomatiques se sont apaisées après des échanges initiaux d’invectives, les deux dirigeants n’ont jamais eu de relation bilatérale en un an et demi de présidence Milei, bien qu’ayant participé à divers forums communs. Rien n’indiquait mercredi que le sommet de Buenos Aires dérogerait à cet évitement.

Wall Street finit en hausse, rassurée par l’accord commercial Vietnam-USA

La Bourse de New York a terminé globalement en hausse mercredi, les investisseurs se montrant optimistes sur le plan commercial après l’annonce d’un accord entre les Etats-Unis et le Vietnam, une semaine avant l’entrée en vigueur d’importantes surtaxes américaines.L’indice Nasdaq a pris 0,94% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,47%, atteignant tous deux de nouveaux sommets. Le Dow Jones a fini à un niveau proche de l’équilibre (-0,02%).Donald Trump a annoncé mercredi avoir scellé un accord prévoyant “zéro” droit de douane sur les produits américains entrant au Vietnam et à l’inverse une surtaxe d’au moins 20% sur les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis.L’accord, tel que présenté par Donald Trump, devrait nettement renchérir le prix des chaussures et des vêtements que la nation d’Asie du Sud-Est exporte en masse vers les Etats-Unis.Mais c’était apparemment le prix à payer pour Hanoï, qui échappe ainsi à la menace d’une surtaxe encore plus sévère, de 46%.”Petit à petit”, Washington parvient “à des accords avec le Canada, avec le Vietnam, avec le Royaume-Uni (…) c’est donc une bonne chose qu’un autre pays ait conclu un accord avec les États-Unis, ce qui permettra d’atténuer les tensions”, estime auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Cette annonce a entraîné le secteur de l’habillement vers le haut à l’image de Nike (+4,11% à 76,43%), Under Armour (+1,93% à 6,87 dollars) et lululemon athletica (+0,48% à 246,30 dollars).Sur la place américaine, les gains consécutifs à cet accord sont restés “modestes car les craintes de ralentissement (de l’activité économique) ont refait surface à la suite de la publication du premier mois de pertes d’emplois en 27 mois”, souligne Jose Torres, d’Interactive Brokers. Selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford, le secteur privé aux Etats-Unis a commencé à détruire des emplois en juin (-33.000), ce qui sème le doute sur la santé de l’économie américaine à la veille de la publication des chiffres du chômage.”L’optimisme est également tempéré par le fait que la +grande et belle loi+ se heurte à une forte résistance à la Chambre des représentants en raison de l’absence de réduction des dépenses”, ajoute Jose Torres. L’imposant projet de loi budgétaire de Donald Trump, qui pourrait accroître la dette américaine de plusieurs milliers de milliards de dollars en dix ans, a été approuvé mardi de justesse par le Sénat américain.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans s’est tendu franchement à 4,28%, contre 4,24% à la clôture mardi.Ailleurs, au tableau des valeurs, le constructeur automobile Tesla a été recherché (+4,97% à 315,65 dollars) après avoir publié les chiffres de ses ventes mondiales, qui sont ressorties conformes aux attentes des analystes.Ses ventes ont reculé de 13,5% au deuxième trimestre dans un contexte de concurrence accrue et de contrecoup de la collaboration de son patron Elon Musk avec l’administration de M. Trump.La plateforme d’échange de cryptomonnaies Robinhood a gagné du terrain (+6,12% à 97,98 dollars), les investisseurs estimant que l’entreprise pourrait intégrer le S&P 500, le rachat de Juniper par la société informatique Hewlett Packard Enterprise (HPE) laissant une place vacante dans l’indice.Le distributeur d’alcool Constellation Brands (Corona, Modelo) a avancé de 4,48% à 173,87 dollars, malgré des résultats trimestriels moins bons qu’attendu. 

Droits de douane: le Vietnam finalement frappé par une surtaxe américaine de 20%

Donald Trump a annoncé mercredi avoir scellé un accord prévoyant “zéro” droit de douane sur les produits américains entrant au Vietnam et à l’inverse une surtaxe d’au moins 20% sur les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis.L’accord, tel que présenté par Donald Trump, devrait nettement renchérir le prix des chaussures et des vêtements que la nation d’Asie du Sud-Est exporte en masse vers les Etats-Unis.Mais c’était apparemment le prix à payer pour Hanoï, qui échappe ainsi à la menace d’une surtaxe encore plus sévère, de 46%.L’annonce intervient une semaine avant le retour annoncé de droits de douane punitifs sur les produits en provenance de dizaines de partenaires commerciaux des Etats-Unis. Selon Donald Trump, les marchandises vietnamiennes seront frappées d’une surtaxe de 20% à leur entrée sur le sol américain.La surtaxe sera doublée à 40% sur les produits arrivant du Vietnam mais qui ont été fabriqués ailleurs, alors que les Etats-Unis affirment que beaucoup de produits chinois arrivent ainsi de manière détournée.Les surtaxes mises en place par le gouvernement Trump se cumulent généralement avec les droits de douane qui existaient au préalable. Selon l’économiste Justin Wolfers qui s’exprimait sur X, la taxe sur un habit Nike importé passerait ainsi à 38,8%.Sollicitée par l’AFP au sujet du mécanisme s’appliquant aux produits vietnamiens, la Maison Blanche n’a pas répondu dans l’immédiat.Donald Trump présente le “deal” comme gagnant pour les Etats-Unis, car les produits américains seront eux soumis à “zéro” droit de douane au Vietnam.- Plus de voitures américaines -L’accord a été scellé mercredi lors d’un appel téléphonique entre le président américain et To Lam, secrétaire général du Parti communiste et de facto plus haut dirigeant vietnamien, ont rapporté les deux capitales.”Le président Donald Trump a apprécié l’engagement du Vietnam à fournir un accès préférentiel aux produits américains, y compris les grosses cylindrées”, a dit le gouvernement vietnamien dans un communiqué qui ne précise pas les montants des nouveaux droits de douane.Les États-Unis sont le premier marché d’exportation du Vietnam. Le textile et les chaussures figurent parmi les principaux produits envoyés aux clients américains.Les entreprises de l’habillement et équipementiers sportifs ont d’abord gagné du terrain à Wall Street à l’annonce du “deal”, avant de retomber après un deuxième message de Donald Trump comportant le montant de la surtaxe sur les produits vietnamiens.Vers 18H50 GMT, les marques faisant fabriquer des vêtements au Vietnam évoluaient finalement en hausse, à l’instar de Gap (+0,24%), Ralph Lauren (+1,02%) et Lululemon (+0,73%).La surtaxe de 20% “est un bien meilleur résultat que les 46%” du début “mais je ne me réjouirais pas trop vite”, a déclaré à l’AFP Dan Martin, qui travaille pour la société de conseil Dezan Shira & Associates.Il se demande comment sera appliquée la surtaxe de 40% sur les produits qui seraient à tort estampillés Vietnam. “Si les Etats-Unis mettent dans cette catégorie les produits intégrant des composants étrangers, cela pourrait affecter beaucoup d’entreprises”, remarque le consultant basé à Hanoï.- Couperet du 9 juillet -Donald Trump avait provoqué une onde de choc début avril en annonçant des droits de douane “réciproques” à l’encontre du reste du monde: une surtaxe minimale de 10%, pouvant aller jusqu’à 50% pour les pays considérés comme des mauvais élèves, parce qu’ils exportent plus vers les Etats-Unis qu’ils n’importent de produits américains.Devant l’émoi et la panique des marchés financiers, le président avait suspendu les droits de douane les plus punitifs pendant 90 jours, pour donner du temps à la négociation. Le dernier jour de la suspension est le 8 juillet, ce qui implique que ces droits de douane punitifs peuvent revenir dès le 9. Donald Trump maintient la pression pour obtenir des accords selon lui favorables aux intérêts des Américains.Il a ainsi menacé en début de semaine Tokyo de taxer les produits japonais au-delà de ce qu’il prévoyait début avril, d’au moins 30%.Le commissaire européen Maros Sefcovic est à Washington cette semaine pour éviter ce sort à l’Union européenne.

6.000 clients privés d’électricité à cause des fortes chaleurs, selon Enedis

Quelque 6.000 clients d’Enedis restaient privés d’électricité à 19H30 mercredi en raison des “fortes chaleurs” qui affectent les infrastructures souterraines et ont privé jusqu’à 13.000 personnes de courant au plus fort de la journée, selon le dernier bilan du gestionnaire du réseau de distribution électrique transmis à l’AFP.”A 19H30, 6.000 clients sont impactés, principalement en Centre-Val de Loire et Poitou-Charentes”, les équipes d’Enedis et des entreprises partenaires poursuivant leurs interventions, indique le gestionnaire.Au long de la journée des incidents ont été recensés également en Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes.Quelque 8.000 clients notamment avaient été privés d’électricité en Ile-de-France, dans le Sud-Est et le Sud, un chiffre ramené à 6.000 à la mi-journée. Dans la matinée, “deux pannes successives et exceptionnelles dues à la chaleur” se sont également produites dans le centre-ville de Tours. “5.000 clients ont été concernés” au pic de l’incident, ensuite résolu.”Les très fortes chaleurs cumulées sur plusieurs jours avec une température qui ne descend pas la nuit ont fait monter la température des sols goudronnés de plusieurs dizaines de degrés (en surface), ce qui a mis en forte contrainte les réseaux souterrains”, explique Enedis, ajoutant en fin de journée que “la situation reste évolutive”. Les boîtes de jonction, qui servent à relier deux câbles souterrains entre eux, sont “sensibles aux fortes variations de températures et aux mouvements de terrains qu’elles induisent, à l’origine de l’incident”, précise le gestionnaire, qui assure que ses équipes avaient été “pré-mobilisées pour intervenir dans les meilleurs délais”. 

Le ministre des Transports exclut de céder face aux contrôleurs aériens en grève

Le ministre des Transports Philippe Tabarot a exclu mercredi de céder aux revendications de syndicats de contrôleurs aériens, qualifiées d'”inacceptables”, à la veille du début d’une grève qui devrait entraîner d’importantes perturbations juste avant les vacances scolaires.”Je sais combien ces mouvements de grève sont coûteux pour vos compagnies aériennes”, a affirmé le ministre en clôturant à Paris le congrès annuel de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), porte-voix du secteur.”Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés”, a ajouté le ministre.Le trafic devrait être très perturbé jeudi dans les aéroports parisiens et du sud de la France, après un appel à la grève de deux syndicats d’aiguilleurs du ciel pour défendre leurs conditions de travail.La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire fortement leurs programmes de vols face à ce mouvement social: un quart des liaisons annulées jeudi à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.La situation sera encore plus tendue vendredi, dernier jour de l’année scolaire, dans les aéroports parisiens et à Beauvais (40% d’annulations). Nice restera à 50%, tandis que Lyon, Marseille, Montpellier et les aéroports corses seront à 30%, selon une mise à jour de la DGAC mercredi soir.- “Tenir bon” -De source proche du dossier, l’aviation d’affaires sera aussi très affectée par ce conflit.”Je suis résolu à tenir bon face à ce mouvement et notamment face à la demande d’abandon d’un certain nombre de dispositions qui avaient pourtant été actées et qui ne sont pas respectées”, a martelé le ministre.Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) en a fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail de contrôleurs.”Il en va de la sécurité des vols et du sérieux de la profession, et je ne céderai pas sur cette réforme indispensable”, a souligné M. Tabarot.L’influente association Airlines for Europe, qui fédère entre autres Air France-KLM, Lufthansa, British Airways, EasyJet et Ryanair, a jugé ces appels à la grève “intolérables” et a prévenu qu’ils allaient “perturber les projets de vacances de milliers de personnes”. Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais elle a souligné que son réseau long-courrier ne serait pas affecté.Comme elle, sa filiale low-cost Transavia a indiqué que ses clients concernés étaient informés individuellement et que “des mesures commerciales” permettraient “un report du voyage sans frais ou un remboursement intégral”. – “Management toxique” -Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel (17% des voix aux dernières élections professionnelles), l’Unsa-Icna, a appelé à la grève jeudi et vendredi. Le troisième, l’Usac-CGT (16% des suffrages), a rejoint le mouvement. En réponse aux propos de M. Tabarot, l’Unsa-Icna a dit mercredi “regrette(r) que la communication politique ait désormais pris le pas sur le traitement des problématiques majeures” à la DGAC.Le syndicat a cité à cet effet “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l’AFP ne pas appeler à la grève. Selon une source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens sur quelque 1.400 se sont déclarés grévistes jeudi.Les ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (Icna) figurent parmi les fonctionnaires les mieux payés, avec un salaire brut moyen “de l’ordre de 96.000 euros par an, soit environ 8.000 euros mensuels”, selon un rapport du Sénat d’octobre 2024.

Revers judiciaire pour Google dans sa collecte de données mobiles

Un jury californien a estimé mardi que Google devrait verser plus de 314 millions de dollars aux utilisateurs de smartphones Android dans cet État américain pour avoir collecté leurs données sans accord clair de leur part.Le jury a donné raison aux plaignants, qui avaient engagé un recours collectif en 2019 au nom d’un nombre de Californiens estimé à 14 millions, a confirmé leur avocat mercredi. La plainte accuse Alphabet, la maison mère de Google, d’être responsable d’un système de collecte abusive de données mobiles, à l’insu des propriétaires de smartphone fonctionnant avec le système d’exploitation Android, y compris quand leur appareil est inactif.Ces données — ensuite exploitées à des fins commerciales, notamment pour des publicités ciblées —, entament de surcroît les forfaits des utilisateurs, dénonçaient les plaignants.  Dans sa défense, Google avait contesté tout préjudice causé aux consommateurs par cette collecte de données, prévue selon l’entreprise dans le contrat commercial d’utilisation. “Les preuves présentées lors du procès ont révélé que Google collectait secrètement une quantité massive d’informations provenant des smartphones Android et consommait inutilement les données mobiles des propriétaires d’Android sans leur consentement”, a commenté Glen Summers, avocat des plaignants, dans une déclaration à l’AFP mercredi.”Avec son verdict, le jury envoie un message fort à Google, lui demandant de réellement honorer son engagement à respecter le choix des utilisateurs et de ne pas simplement l’affirmer sans agir”, a-t-il salué.De son côté, Google a indiqué qu’il allait faire appel de la décision. “Ce jugement est un revers pour les utilisateurs, car il interprète de travers des services qui sont critiques pour la sécurité, la performance et la fiabilité des appareils Android”, a ainsi estimé mercredi José Castaneda, un porte-parole du groupe de Mountain View, dans un courriel à l’AFP.

Mode: Princesse tam tam et Comptoir des Cotonniers placés en redressement judiciaire

La crise continue dans le prêt-à-porter français: les marques de lingerie Princesse tam tam et de vêtements Comptoir des Cotonniers ont été placées en redressement judiciaire, a appris l’AFP mercredi d’une source proche du dossier.En difficulté depuis plusieurs années, ces deux marques ont eu du mal à résister à “un contexte de marché qui ne s’est pas amélioré”, avait résumé fin juin une source proche du dossier à l’AFP au moment du placement en redressement judiciaire.Leur propriétaire, Fast Retailing France, filiale du géant japonais Fast Retailing dont la marque phare est Uniqlo, a dû demander fin juin au tribunal des activités économiques de Paris (ex-tribunal de commerce) un placement en redressement judiciaire, qui a été validé mardi.Depuis plusieurs années, les marques de milieu de gamme sont mises en difficulté par l'”ultra fast fashion” et la seconde main, qui séduisent les consommateurs par leurs petits prix.Le site Shein, basé à Singapour, représentait ainsi 3% des dépenses d’habillement et de chaussures en 2024 sur le marché français en valeur, selon une enquête Médiamétrie. Du côté de l’occasion, la plateforme lituanienne Vinted a vu ses ventes en France grimper de 32% en 2023 par rapport à 2022, selon l’application Joko.Princess tam tam et Comptoir des Cotonniers avaient pris des mesures pour “s’adapter aux évolutions du marché de l’habillement”, avait déclaré le groupe en juin 2023 pour justifier un plan de sauvegarde de l’emploi. Le projet visait la suppression de 28 points de vente sur les 67 de Comptoir des Cotonniers et 101 postes sur les 272 CDI. Et pour Princesse tam tam, 27 boutiques sur 69, ainsi que 84 postes sur 235 CDI. S’y ajoutait la suppression de 119 postes au sein de Fast Retailing France.Le groupe n’a pas communiqué depuis sur la mise en Å“uvre de ce plan.Il reste aujourd’hui “une centaine de boutiques Princesse tam tam et Comptoir des cotonniers en France et environ 500 salariés (chez) Fast Retailing France, incluant le siège”, avait détaillé la même source proche du dossier à l’AFP.- Covid puis inflation -D’autres enseignes de mode traditionnelles qui avaient été placées en redressement judiciaire avaient réussi à trouver un acheteur, avant d’être parfois placées de nouveau en redressement judiciaire, voire immédiatement liquidées.Les commerces de prêt-à-porter emblématiques des centres-villes et zones commerciales avaient déjà subi la pandémie de Covid et la mise à l’arrêt l’activité économique, puis l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires. Les marques Camaïeu, Kookaï, Burton of London, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Jennyfer, Du pareil au même, Sergent Major, Esprit, C&A, Naf Naf ou encore IKKS en ont déjà fait les frais.Pour lutter contre la “fast fashion”, la Commission européenne a proposé en mai d’imposer des frais de 2 euros sur chaque “petit” colis valant moins de 150 euros entrant en Europe (actuellement exemptés de droits de douane), dont l’immense majorité proviennent de Chine. Le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, veut aller plus loin et a appelé mercredi sur RTL à une taxe “à la Trump” sur les petits colis en provenance de Chine, à 100% de leur valeur.”Je me bats tous les jours pour le prix bas, mais le prix bas à tout prix, il y a une limite”, a déclaré à propos de ces colis M. Bompard.