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Méga-projets et IA au menu du “Davos du désert” en Arabie saoudite

Un important forum d’investisseurs s’est ouvert mardi en Arabie saoudite réunissant chefs d’Etat et hommes d’affaires, alors que la monarchie pétrolière cherche à promouvoir ses méga-projets et ses ambitions dans l’intelligence artificielle.  Une vingtaine de dirigeants sont attendus à Ryad sur trois jours pour la neuvième édition de la Future Investment Initiative (FII), dont le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh et le vice-président chinois Han Zheng, accompagné de plusieurs ministres et de plus de 150 représentants du secteur privé. M. Al-Chareh, qui s’est entretenu mardi avec le ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal ben Farhane, doit rencontrer le prince héritier et dirigeant de facto du pays Mohammed ben Salmane, et s’exprimer dans le cadre du forum, selon l’agence de presse syrienne Sana.   Donald Trump Jr, fils du président américain, et les patrons de Goldman Sachs, de JP Morgan, de Black Rock et d’HSBC figurent également sur la liste des invités. Lancé en 2017, ce forum surnommé le “Davos du désert” sert de vitrine à l’ambitieux programme de réformes Vision 2030 visant à réduire la dépendance du premier exportateur mondial de pétrole aux combustibles fossiles.Neuf ans après le lancement de ce programme, “les résultats sont là”, s’est félicité le patron du richissime Fonds d’investissement public saoudien (PIF), Yasir Al-Rumayyan, à l’ouverture du forum, en faisant état d’une hausse des investissements étrangers dans le royaume de 24% l’année dernière, à 31,7 milliards de dollars. “Nous avons fait découvrir l’Arabie saoudite au monde, et maintenant le monde vient en Arabie saoudite”, s’est-il prévalu.  Derrière le faste, certains projets phares de la Vision 2030 notamment Neom, une mégapole futuriste de 500 milliards de dollars en construction dans le nord-ouest du pays, suscitent toutefois des doutes quant à leur faisabilité dans les délais annoncés, dans un contexte marqué par la baisse des prix du pétrole. Avec l’organisation de grands évènements comme l’Expo 2030 et la Coupe du monde 2034, les dépenses s’accumulent pour le royaume, qui prévoit un déficit budgétaire deux fois plus important qu’attendu cette année. “Il est clair qu’un recalibrage des priorités budgétaires est en cours. Les investisseurs chercheront à savoir où l’argent sera dirigé désormais”, analyse Robert Mogielnicki, du Arab Gulf States Institute à Washington, pour qui “le forum reste une occasion majeure de mobiliser des investissements étrangers pour financer une transformation économique coûteuse et parfois difficile”. – “Discipline budgétaire” -Aramco, premier exportateur de pétrole au monde et pilier de l’économie saoudienne, a vu ses bénéfices baisser sur dix trimestres consécutifs depuis ses résultats record de 2022. Toutefois, pour Karen Young, spécialiste en politique économique du Golfe au Middle East Institute, les ajustements opérés sur certains méga-projets “ne constituent pas un signal négatif”.”Au contraire, ils traduisent une forme de discipline budgétaire et laissent entrevoir des opportunités dans d’autres secteurs, du tourisme au logement, en passant par les infrastructures et la monétisation d’actifs d’Aramco”, qui reste l’une des entreprises les plus rentables au monde, estime-t-elle.  Le forum devrait être aussi l’occasion pour le royaume d’afficher ses ambitions dans le domaine de l’intelligence artificielle, les organisateurs annonçant d’importants accords à venir entre Humain, la société d’IA détenue par le Fonds d’investissement public saoudien, et plusieurs entreprises internationales.Les géants américains de la tech, Google, Intel, Snapchat et Nvidia, seront présents au forum alors que la monarchie du Golfe cherche à se positionner dans l’IA en s’assurant un accès aux technologies américaines de pointe. Ryad cherchera à démontrer que ses ambitions technologiques sont “réelles et réalisables”, estime Robert Mogielnicki. Le prince héritier est attendu en novembre aux Etats-Unis pour sa première visite dans ce pays depuis mars 2018, quelques mois avant le tollé suscité par l’assassinat par des agents saoudiens du journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi. Il doit y rencontrer le président Donald Trump, avec lequel il entretient des liens étroits, renforcés par les 600 milliards de dollars d’investissements saoudiens promis aux industries américaines lors de la visite M. Trump à Ryad en mai. 

Chômage: derrière la hausse, les effets de la réforme de France Travail

Le nombre de chômeurs en France a augmenté au troisième trimestre en raison de l’inscription de nouveaux publics à France Travail et d’un changement de règles pour les radiations, mais, sans ces effets, il est orienté à la baisse, selon les chiffres officiels.Ces chiffres, publiés mardi, mettent donc en lumière des tendances contradictoires en fonction de l’interprétation qui en est faite, le gouvernement y voyant “une situation positive pour le marché du travail” malgré le contexte économique et budgétaire tendu, tandis que la CGT y lit “un chômage qui repart à la hausse”.Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégorie A (aucune activité) a ainsi augmenté de 1,6% au troisième trimestre 2025 par rapport au deuxième, et de 7,6% sur un an, rapporte le département des études du ministère du Travail (Dares).Le nombre de chômeurs de cette catégorie s’élevait en moyenne cet été à 3,26 millions.Ce chiffre tient compte de l’inscription automatique, depuis janvier, d’allocataires du RSA et de jeunes en parcours d’insertion. Sans ces nouveaux inscrits, le nombre de chômeurs de catégorie A aurait augmenté de seulement de 0,7% sur le trimestre et de 6,3% sur un an, indique la Dares.La hausse s’explique aussi par une baisse du nombre de radiations en raison d’un nouveau régime de sanctions entré en vigueur début juin. En moyenne, le nombre de radiations est ainsi tombé à 2.000 par mois au troisième trimestre, contre 45.000 par mois au premier trimestre 2025.Sans changement des règles de radiations, malgré les plans sociaux et les hésitations des employeurs à embaucher, le nombre d’inscrits au troisième trimestre 2025 aurait ainsi diminué 1% pour la catégorie A, selon le ministère, pour lequel “ce sont ces évolutions qui reflètent le mieux la situation conjoncturelle du marché du travail”.- “thermomètre perturbé” -Pour l’ensemble des trois catégories de chômeurs tenues de chercher un emploi (A,B et C), dont certains exercent une activité réduite, le nombre de chômeurs a progressé de 1,5% sur le trimestre et de 5,3% sur un an. Leur nombre s’élève à 5,7 millions.Cette hausse est réduite à 0,8% sur le trimestre et à 4% sur un an en retranchant les nouveaux publics. Enfin, sans tenir compte de la baisse des radiations, l’évolution pour l’ensemble des trois catégories serait orientée à la baisse au troisième trimestre, de 0,3%.”Correction faite des effets méthodologiques, on constate une baisse du nombre des demandeurs d’emploi”, se réjouit ainsi auprès de l’AFP le ministère du Travail, pour qui le “marché du travail reste solide et la dynamique de l’emploi préservée”.Beaucoup plus prudent, le directeur du département Analyses et prévision de l’OFCE Eric Heyer constate que “le thermomètre est perturbé par une mesure qui fait qu’on a moins de radiations”.Donc “pour comprendre, il faut retrancher d’un côté, de l’autre, je trouve ça très fragile”, a commenté l’économiste qui relève aussi une “file d’attente” de 867.000 nouveaux inscrits (les allocataires du RSA et les jeunes en insertion) qui, neuf mois après la mise en œuvre de la loi Plein Emploi, ne se résorbe que très lentement.”Le fait que ça fasse trois trimestres à des niveaux élevés, ça montre bien que France Travail n’a pas beaucoup de moyens pour recevoir” ces nouveaux publics, dit encore Eric Heyer.Dans un communiqué, la CGT dénonce de son côté la hausse du chômage , dont les jeunes sont “les premières victimes”.Selon la Dares, le chômage des moins de 25 ans, qui frappe environ un jeune sur cinq, a progressé sur le trimestre de 6,8% pour la catégorie A et de 4,4% pour les catégories A,B et C. Sur un an, il a bondi de 29,8% pour ceux sans aucune activité et de 19,5% en incluant l’activité réduite.Le 13 novembre, l’Insee publiera un autre indicateur: le taux de chômage pour le 3e trimestre, calculé sur la base d’une enquête permettant les comparaisons internationales. Au 2e trimestre, il était de 7,5%.

Les sanctions américaines ne visent pas les filiales allemandes de Rosneft, assure Berlin

Les récentes sanctions américaines contre Rosneft ne visent pas les filiales allemandes du géant pétrolier russe, a dit mardi à l’AFP le ministère allemand de l’Economie, qui souhaite néanmoins des “clarifications supplémentaires” de Washington sur l’avenir de son approvisonnement en carburant.En représailles au refus de Vladimir Poutine de mettre fin à sa guerre contre l’Ukraine, le président américain Donald Trump s’est résolu la semaine passée, après des mois d’hésitations, à sanctionner les deux plus grands producteurs de pétrole russes, Rosneft et Lukoil.Restait à savoir comment les structures en Europe liées à ces groupes allaient être concernées, notamment les filiales allemandes de Rosneft.     Le ministère allemand a ainsi affirmé dans un courriel de réponse à l’AFP avoir “reçu des garanties des autorités américaines compétentes que les sanctions ne viseraient pas les filiales allemandes de Rosneft”. Ces dernières sont sous tutelle de Berlin depuis 2022.Mais le ministère allemand invite Washington à lui donner encore des “clarifications supplémentaires et juridiquement sûres” sur cette exemption de sanctions “dans les plus brefs délais”.En effet, l’administration Trump n’a envoyé qu’une “lettre d’intention” aux autorités allemandes, qualifiée de “solution provisoire” par le ministère qui craint d’éventuelles répercussions sur l’approvisionnement en carburant du pays.Rosneft, détenu en majorité par l’Etat russe, possède plusieurs activités en Allemagne, illustration de la coopération énergétique très poussée entre les deux pays jusqu’à l’invasion de l’Ukraine en février 2022.Le groupe détient des parts dans trois raffineries allemandes, notamment la majorité de l’importante raffinerie PCK de Schwedt, qui alimente une grande partie de l’est du pays.Les filiales de Rosneft “sont détachées de leur société mère russe” et leur activité “ne génère pas de revenus” pour celle-ci ou pour l’Etat russe, assure Berlin.En septembre 2022, plusieurs mois après le début de la guerre en Ukraine, Rosneft Allemagne a été placée sous tutelle par le gouvernement d’Olaf Scholz, initialement pour six mois.Ce contrôle a depuis été prolongé jusqu’en mars 2026, avec la promesse que Rosneft vendrait ses participations, sans avoir trouvé d’acquéreur pour le moment. Selon l’agence Bloomberg, qui n’identifie pas ses sources, Washington accorderait un délai de six mois à Berlin pour résoudre cette incertitude autour des actifs allemands de Rosneft, avant que les sanctions ne s’appliquent.La manne financière du pétrole et du gaz est un des principaux moteurs du financement de la machine de guerre russe.

Wall Street ouvre en hausse, l’optimisme ne faiblit pas

La Bourse de New York évoluait en hausse mardi, poursuivant sa course aux records liée aux espoirs d’un accord commercial sino-américain, avant la réunion de la banque centrale américaine (Fed) et une multitude de résultats d’entreprises.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones gagnait 0,49%, l’indice Nasdaq prenait 0,30% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 0,13%.Wall Street a “connu une très forte hausse ces derniers jours, anticipant des nouvelles positives concernant les résultats d’entreprises, la Fed et les négociations commerciales”, résume auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Lundi, les principaux indices américains ont terminé sur de nouveaux records, pour la deuxième séance d’affilée, poussés par la perspective de désescalade des tensions entre Washington et Pékin, alors que les présidents Donald Trump et Xi Jinping doivent se rencontrer jeudi.Autre élément positif: le comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) se réunit à partir de mardi et une baisse des taux d’un quart de point est largement anticipée à l’issue de la réunion.”Les investisseurs vont surtout écouter ce que Jerome Powell (le président de la Fed, ndlr) a à dire” sur le futur de la politique monétaire américaine, estime M. Sarhan.Si “la Fed continue de réduire ses taux (…) cela sera très favorable pour le marché”, ajoute-t-il.Des taux moins élevés sont de nature à soutenir l’activité économique et augmentent les perspectives de bénéfices des entreprises, d’où l’optimisme de Wall Street.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain se tendait très légèrement vers 13H45, à 3,99% contre 3,98% lundi en clôture.Côté entreprises, “environ un tiers des entreprises du S&P 500 doivent publier leurs résultats cette semaine”, commentent les analystes de Briefing.com.Parmi celles-ci, plusieurs géants de la tech -comme Microsoft, Alphabet (Google), Meta (Facebook, Instagram), Apple et Amazon.”Les attentes sont très élevées actuellement pour ces titres très prisés”, prévient M. Sarhan.Au tableau des valeurs, la plateforme de paiement en ligne PayPal s’envolait de 10,02% à 77,29 dollars après avoir publié des résultats bien meilleurs qu’attendu et annoncé un partenariat avec OpenAI, le géniteur de ChatGPT.Le groupe américain de messagerie et de livraison de colis UPS brillait aussi (+7,48% à 95,89 dollars). L’entreprise a dépassé les attentes au troisième trimestre, estimant tirer les fruits du “plus gros changement stratégique” de son histoire, et s’est montré confiante pour l’activité pendant la saison festive.Le géant du commerce en ligne Amazon gardait la tête hors de l’eau (+0,03% à 227,04 dollars) après avoir annoncé mardi la suppression de 14.000 postes, parlant d’une “réduction globale” liée en grande partie à l’intelligence artificielle.La plateforme de vente de meubles et objets de décoration Wayfair était propulsée (+21,15% à 104,73 dollars), profitant de bonnes performances financières, dont un bénéfice net par action largement au-dessus des attentes.Apple a par ailleurs brièvement dépassé mardi les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, dans le sillage de Nvidia et Microsoft.

Le gouvernement américain va investir 80 milliards de dollars dans de nouveaux réacteurs nucléaires Westinghouse

Le gouvernement américain va investir au moins 80 milliards de dollars dans la construction de nouveaux réacteurs nucléaires conventionnels en vertu d’un partenariat annoncé mardi avec le groupe américain Westinghouse Electric Company.C’est une nouvelle étape majeure du rebond du nucléaire aux Etats-Unis, en partie initié par les géants du secteur technologique aux besoins croissants en électricité pour alimenter leurs centres de données (data centers), notamment pour l’intelligence artificielle (IA).L’accord constitue le prolongement d’un décret pris fin mai par Donald Trump et intitulé “redynamiser le parc nucléaire industriel”, dans lequel le président américain fixait l’objectif de dix réacteurs conventionnels en chantier d’ici 2030.Les Etats-Unis n’ont plus mis en chantier de nouvelle centrale nucléaire depuis 2009 et avaient, durant plus d’une décennie, délaissé cette source d’énergie, du fait notamment de son image dégradée auprès du grand public et du dérapage financier de plusieurs projets.Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné un bouleversement des équilibres du marché de l’énergie, qui a incité les Etats à diversifier leurs approvisionnements.A cela s’est ajoutée l’accélération de la consommation d’électricité aux Etats-Unis sous l’effet de la montée en puissance des centres de données avec la révolution de l’informatique à distance (cloud) et de l’IA.Fin juin, la gouverneure de l’Etat de New York, Kathy Hochul, a annoncé avoir initié le projet d’une nouvelle centrale, quatre ans seulement après la fermeture du site d’Indian Point, jugée trop proche de New York.Depuis le grave incident du site de Three Mile Island (Pennsylvanie), qui a failli provoquer, en mars 1979, la rupture de la cuve d’un réacteur et la contamination radioactive de toute une région, un seul permis a été délivré aux Etats-Unis.Il concernait les unités 3 et 4 du site Vogtle, situé près de Waynesboro (Géorgie). L’unité 3 a été mise en service en juillet 2023 et l’unité 4 en avril 2024.Westinghouse Electric Company est une émanation de l’énergéticien historique Westinghouse Electric Corporation, fondée en 1886 à Pittsburgh (nord-est).Elle a déposé le bilan en 2017 avant d’être rachetée en 2018 par la société d’investissement Brookfield Corporation, qui en est l’actionnaire majoritaire tandis que le géant canadien de l’uranium Cameco possède une participation minoritaire.

Wall Street ouvre en hausse, l’optimisme ne retombe pas

La Bourse de New York a ouvert en hausse mardi, poursuivant sa course aux records liée aux espoirs d’un accord commercial sino-américain, avant la réunion de la banque centrale américaine (Fed) et une multitude de résultats d’entreprises.Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,63%, l’indice Nasdaq prenait 0,55% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,27%.

Climat: la CEDH rejette un recours contre la Norvège

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté mardi un recours contre la Norvège au nom de la lutte contre le changement climatique, dans le cadre de la délivrance en 2016 de permis pétroliers dans l’Arctique.Ce jugement constitue un revers pour les défenseurs de la cause climatique, après l’arrêt rendu en 2024 contre la Suisse, accusée d’inaction face aux bouleversements du climat.Dans son arrêt de mardi, l’institution, basée à Strasbourg, estime qu’il n’y a pas eu violation de l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de la Convention européenne des droits de l’homme.La CEDH avait été saisie il y a quatre ans par six jeunes militants norvégiens, ainsi que les branches locales des ONG de défense de l’environnement Greenpeace et Jeunes amis de la Terre.Les plaignants avaient aussi invoqué l’article 2 (droit à la vie) mais la cour n’a pas jugé “nécessaire” d’examiner leur requête sur ce point.Selon eux, l’Etat, avant d’accorder ces licences, “n’a pas procédé à une étude d’impact environnemental des effets potentiels de l’extraction pétrolière sur les obligations de la Norvège en matière d’atténuation du changement climatique”.L’arrêt reconnaît à ce sujet que “l’évaluation des incidences réalisée lors des processus ayant abouti à la décision de 2016 n’était pas réellement exhaustive”.Un point salué par Sigrid Hoddevik Losnegård, vice-présidente de Jeunes Amis de la Terre Norvège, satisfaite que “la Cour ait conclu que l’Etat doit évaluer les émissions globales liées à la combustion d’hydrocarbures avant d’approuver un nouveau champ pétrolier”.”Cela aura des conséquences importantes sur la façon dont on gère les activités pétrolières en Norvège”, a-t-elle déclaré à l’AFP.- Bras de fer judiciaireEn revanche, la CEDH n’a pas retenu l’argument selon lequel Oslo a omis de remplir son “obligation de protéger effectivement les individus contre les effets néfastes graves du changement climatique sur leur vie, leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie”.Premier producteur de pétrole et de gaz d’Europe occidentale, la Norvège est régulièrement mise en cause pour son exploitation des hydrocarbures, source de prospérité mais aussi de dérèglement climatique.”La Cour établit clairement que nous ne violons pas les droits de l’homme”, s’est félicité le ministre norvégien de l’Energie Terje Aasland dans un courriel à l’AFP.L’Etat se contente “de chiffrer les émissions” générées par la combustion des hydrocarbures, mais sans se pencher sur leurs “conséquences concrètes (…), à savoir combien de gens en plus vont mourir, combien de glace en plus va fondre, combien d’événements météorologiques extrêmes en plus va-t-on avoir à cause d’elles”, a critiqué de son côté Frode Pleym, leader de Greenpeace Norvège.Cette décision est le point d’orgue d’une longue bataille judiciaire. Le 10 juin 2016, le ministère de l’Énergie norvégien accorde à 13 sociétés privées, parmi lesquelles le champion national Statoil (rebaptisé depuis Equinor), les américains Chevron et ConocoPhillips et le russe Lukoil, 10 licences d’exploration sur le plateau continental norvégien.S’appuyant à l’époque sur l’Accord de Paris qui vise à limiter à moins de 2°C le réchauffement climatique, les ONG font appel à la justice locale, jugeant cette attribution contraire à l’article 112 de la Constitution garantissant à chacun le droit à un environnement sain. A chaque fois, les tribunaux tranchent en faveur des autorités.- Précédent suisse -Les plaignants se tournent alors vers la CEDH, dont la mission de protéger les droits fondamentaux en Europe. Entre-temps, aucun gisement de gaz potentiellement rentable n’ayant été découvert, les sociétés ont restitué les licences. En 2024, la cour a rendu un arrêt historique en condamnant pour la première fois un Etat pour son manque d’action face au changement climatique, en l’occurrence la Suisse, poursuivie par une association.Cette décision est appelée à faire jurisprudence dans les 46 Etats membres du Conseil de l’Europe.Et en juillet, la Cour internationale de justice (CIJ) a adopté un avis consultatif stipulant que les Etats qui violent leurs obligations climatiques commettent un acte “illicite” et pourraient se voir réclamer des réparations par les pays les plus affectés.La CIJ avait particulièrement visé l’octroi de permis d’exploration ou de subventions pour les combustibles fossiles.

Amazon supprime 14.000 postes, première étape d’un mouvement d’ampleur

En annonçant mardi la suppression de 14.000 postes, le géant américain du commerce en ligne Amazon engage un mouvement d’ampleur intimement lié au développement de l’intelligence artificielle et amené à se poursuivre dans les prochains mois.Après les paroles, les actes: en juin dernier, le patron d’Amazon Andy Jassy avait affiché sa volonté de réduire les coûts, en pleine course aux investissements dans l’intelligence artificielle. Cela s’est traduit, mardi, par une première vague de suppression de 14.000 postes, sans préciser dans quels pays.Ces réductions “s’inscrivent dans la continuité (des) efforts pour devenir plus fort encore, en réduisant davantage la bureaucratie, en supprimant des niveaux (hiérarchiques) et en réaffectant des ressources”, a écrit Beth Galetti, vice-présidente chargée des ressources humaines et de la technologie, dans une déclaration publiée sur le site d’Amazon.”Cela impliquera des réductions dans certains domaines et des recrutements dans d’autres, mais cela se traduira par une réduction globale d’environ 14.000 postes dans l’effectif des bureaux” d’Amazon, a-t-elle annoncé, à deux jours de la publication des résultats trimestriels de l’entreprise.Lundi, plusieurs médias américains avaient rapporté que ce mouvement d’ampleur pourrait toucher 30.000 postes sur plusieurs mois. Ces suppressions visent, selon eux, des fonctions de support ou stratégiques (ressources humaines, publicité, cadres, etc.), dans un groupe qui compte 350.000 postes de bureaux, sur un total de plus de 1,5 million de salariés. La main d’oeuvre des entrepôts, qui est majoritaire dans les effectifs, ne sera a priori pas touchée, selon Beth Galetti, qui évoque des coupes dans les emplois de bureaux.- D’autres annonces attendues en 2026 -Elle a laissé entendre que ces 14.000 postes n’étaient qu’une étape avant, en 2026, “de continuer à recruter dans des domaines stratégiques clés tout en identifiant d’autres occasions de supprimer des (postes), accroître la responsabilité et améliorer l’efficacité”.Anticipant les critiques (“Certains se demanderont pourquoi nous réduisons des postes alors que l’entreprise se porte bien”), Beth Galetti a lié cette décision à l’IA générative : “Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que le monde évolue rapidement. Cette génération d’IA est la technologie la plus transformative que nous ayons vue depuis Internet, et elle permet aux entreprises d’innover beaucoup plus vite qu’auparavant”.En juin, le directeur général d’Amazon, Andy Jassy, avait annoncé que le développement de l’IA allait, “dans les prochaines années (…) réduire nos effectifs de bureaux”.Débuté en 2021, le mandat d’Andy Jassy a déjà été marqué par un mouvement similaire, avec 27.000 suppressions de postes lors de l’hiver 2022-2023.Amazon dit “soutenir” les personnes concernées et offrira à “la plupart” d’entre elles 90 jours pour rechercher un nouveau poste en interne. Ce délai “pourra varier selon les lois locales”, précise Beth Galetti, indiquant que le mouvement ne devrait pas se cantonner aux Etats-Unis.”La hausse des prix, un marché du travail plus tendu et les aléas de la guerre commerciale menée par le président Trump ont poussé les chefs d’entreprise à chercher des moyens de se serrer la ceinture sans nuire à la croissance”, analysait lundi le Wall Street Journal.Les interrogations sur l’avenir des ouvriers de l’entreprise, 2e employeur aux Etats-Unis avec 1,2 million de salariés, se pose aussi dans les entrepôts, où Amazon accélère l’automatisation. Selon le New York Times, Amazon pourrait renoncer à plus de 160.000 embauches d’ici 2027.D’importantes suppressions d’emplois chez les cols-blancs ont aussi lieu chez d’autres géants américains de la tech, avec notamment 15.000 départs prévus chez Microsoft.

Le ministre des PME Serge Papin propose un “pacte Dutreil salarié”

Le ministre des PME et du Pouvoir d’achat Serge Papin propose d’élargir le pacte Dutreil, qui permet d’alléger la fiscalité lors des transmissions familiales d’entreprises, aux transmissions envers les salariés, sous certaines conditions, a-t-il annoncé sur BFM Business mardi. Serge Papin ne veut pas seulement “pérenniser” le pacte Dutreil – un “pacte avec la France, c’est notre souveraineté économique qui en dépend” – mais aussi l’étoffer, en proposant “un pacte Dutreil salarié”. “Les TPE, souvent c’est le patron et un salarié, et les gens de ma génération, dans les TPE, ils transmettent, et souvent, celui qui est intéressé, c’est le salarié”, a-t-il expliqué sur BFM Business.”On pourrait, pour les TPE notamment, imaginer d’avoir un Dutreil adapté aux salariés”, a-t-il poursuivi, “parce que vous savez qu’il y a beaucoup de TPE où, quand le fondateur arrête, l’entreprise s’arrête”.Le pacte Dutreil permet notamment un abattement de 75% sur la valeur d’une entreprise familiale transmise par donation ou succession sous conditions, et impose que les bénéficiaires de la donation conservent pendant plusieurs années les titres reçus avec l’objectif de favoriser la “détention longue du capital”.Il aurait engendré une perte de recettes fiscales de 5,5 milliards d’euros en 2024, selon Le Monde, qui a consulté une synthèse d’un rapport de la Cour des comptes à paraître dans les prochaines semaines.”Ces (5,5) milliards ne sont pas un coût, mais un manque à gagner”, a nuancé le ministre, soulignant “qu’on est à un pic de transmissions (d’entreprises), 500.000 dans les dix ans”.Pour lui le pacte Dutreil “n’est pas un cadeau fiscal : s’il y a quelques abus il faut les regarder – je sais qu’il y en a – et c’est ce que propose le budget, exclure les biens somptuaires” de la liste des biens transmis.Avec les transmissions d’entreprises, selon lui, “c’est notre souveraineté nationale qui est en jeu”. “Je connais plein de salariés qui ont envie de continuer (l’activité de l’entreprise), il faut leur faciliter l’accès”.Interrogé sur la même chaîne, Frédéric Coirier, président directeur général du Groupe Poujoulat et co-président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI), a indiqué que son mouvement était “tout à fait ouvert” à “étudier avec l’Etat la piste” d’un pacte Dutreil pour les salariés.Interrogé sur les abus du pacte Dutreil – des biens non directement professionnels sont placés dans la succession, bénéficiant du large abattement – M. Coirier a remarqué tout d’abord que “c’est à l’Etat de faire son travail” dans le contrôle, et a suggéré aussi de “lister tous les éléments qu’on ne veut pas voir dans un pacte Dutreil”.Philippe Bruneau, président du Cercle des fiscalistes, a pour sa part nuancé auprès de l’AFP le chiffre de 5,5 milliards avancé par la Cour des Comptes, en remarquant que 2024 est une année où de nombreux chefs d’entreprises “ont eu peur” après la dissolution, et “se sont dépêchés de transmettre” leur entreprise.

La Bourse de Paris en léger repli se concentre sur les résultats

La Bourse de Paris évolue en léger repli mardi au début d’une séance très fournie en résultats de sociétés.L’indice CAC 40 cédait 0,26% vers 08H40 GMT.La veille l’indice vedette de la place parisienne avait terminé de peu dans le vert, à 8.239,18 points (+0,16%), à une vingtaine de points de son récent record en clôture.Les investisseurs réagissent à de nombreuses publications de résultats trimestriels d’entreprises.Ainsi l’action BNP Paribas glissait de 2,50% à 67,46 euros malgré l’annonce d’un bénéfice net en hausse de 6,1% sur un an au 3e trimestre, à 3,04 milliards d’euros.Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires dans le secteur, s’est inscrit en dessous des attentes des analystes à 12,57 milliards d’euros (+5,3% sur un an).Au rang des actions recherchées, le titre du groupe informatique français Capgemini grimpait de 6,01% à 135,85 euros, après avoir annoncé une progression de son chiffre d’affaires de 2,9% à taux de change constants au troisième trimestre et revu à la hausse son objectif annuel de croissance.Sur les marchés européens “l’optimisme domine toujours, porté par les signes d’avancées dans les négociations commerciales entre Washington et Pékin, ainsi que par la perspective de nouvelles baisses de taux de la Réserve fédérale”, a indiqué John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.La banque centrale américaine (Fed) commence mardi une réunion monétaire de deux jours à l’issue de laquelle elle devrait baisser ses taux directeurs d’un quart de point de pourcentage, selon les attentes des marchés.Mais, selon l’analyste, les investisseurs attendent mercredi et jeudi “avec une certaine nervosité les publications de résultats des géants technologiques, dont Microsoft, Alphabet, Amazon, Meta et Apple, qui devraient donner le ton pour la suite du rallye haussier”.