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Automobile: l’hydrogène vacille avec le retrait de Stellantis

L’hydrogène est-il une énergie d’avenir pour l’automobile? Stellantis vient de répondre par la négative en sabrant son programme d’utilitaires, tandis que certains constructeurs comme Toyota y croient encore.La nouvelle direction de Stellantis (marques Fiat, Peugeot) a annoncé mercredi mettre fin à son programme de développement dans l’hydrogène, une nouvelle qui a résonné comme un coup de tonnerre mercredi matin dans l’usine de sa coentreprise Symbio, qui joue son avenir.Flambant neuve, l’usine de la banlieue lyonnaise prévoyait de produire 50.000 systèmes à hydrogène par an d’ici 2026, dont une grande partie pour Stellantis, pour accompagner la montée en puissance de son offre d’utilitaires.Stellantis représentait 80% de l’activité de Symbio et était même entrée au capital de l’entreprise. Fondée par Michelin et l’équipementier Forvia, Symbio compte 590 salariés en France et 50 à l’étranger. La direction de Michelin, informée en mai, a condamné mercredi une “décision inattendue, brutale et non concertée”, “d’autant plus surprenante que Stellantis a toujours affiché l’ambition d’être le pionnier de ce nouveau marché”.L’arrêt des utilitaires à hydrogène aura des “conséquences opérationnelles et financières irréversibles” pour Symbio, ont ajouté mercredi Michelin et Forvia dans un communiqué commun. C’est aussi un nouveau signal funeste pour l’hydrogène dans les transports.- Marché “de niche” -Les véhicules à hydrogène fonctionnent grâce à une forme pure du gaz combinée à de l’oxygène dans une cellule à combustion qui génère de l’électricité, et ne dégage que de la vapeur d’eau.Par rapport aux utilitaires électriques, qui commencent à se multiplier dans les villes, les véhicules à hydrogène se rechargent rapidement et profitent d’une grande autonomie, des critères particulièrement recherchés par les entreprises. Ils ont aussi besoin de plus petites batteries, et donc de moins de matières premières.Mais les modèles à hydrogène sont très chers à l’achat, autour d’une centaine de milliers d’euros l’unité, et les stations de recharge, coûteuses à installer, restent rares.Pour Jean-Philippe Imparato, directeur de Stellantis pour l’Europe, “le marché de l’hydrogène demeure un segment de niche, sans perspectives de rentabilité économique à moyen terme”.La France vient pourtant de subventionner l’achat de ces camionnettes à hydrogène, en les mettant à parité de prix avec les modèles électriques. L’Etat français affiche en effet l’ambition de devenir un “leader de l’hydrogène décarboné”, avec un total de 9 milliards d’euros d’argent public mis sur la table via les plans France Relance et France 2030. Cette énergie est notamment utile pour la décarbonation de l’industrie des engrais, de la pétrochimie, de la sidérurgie ou des transports lourds.- BMW, Toyota -Renault a aussi mis en liquidation début 2025 son usine d’utilitaires à hydrogène de Flins (Yvelines). “En gros, il n’y pas de marché pour les véhicules à hydrogène (…). On vend des voitures à perte”, avait expliqué le patron de Renault à l’époque, Luca de Meo, devant des députés. Surtout, la quantité d’hydrogène “vert” produit à partir d’énergies renouvelables, rendant cette énergie bien moins polluante, est encore insuffisante, avait souligné le patron italien.Parmi les constructeurs automobiles, seuls Toyota, Hyundai et BMW continuent d’y croire avec de petits programmes de développement et une poignée de véhicules dans les rues. BMW prévoit toujours de lancer sur le marché en 2028 un SUV converti à l’hydrogène, en partenariat avec Toyota, le n°1 mondial de l’automobile et grand soutien de cette énergie. “Retirer l’hydrogène du jeu serait une erreur”, a averti le patron du constructeur allemand Oliver Zipse mercredi dans une interview au journal Die Welt.  C’est une question d’indépendance stratégique, selon Oliver Zipse: “L’hydrogène est la seule technologie que l’Europe peut utiliser de manière autonome”, a-t-il souligné, alors que pour les batteries, le continent reste pour le moment dépendant des fournisseurs asiatiques.Consciente de ces enjeux stratégiques, la Chine est déjà devenue le leader mondial de l’hydrogène et multiplie les innovations: fin 2024, elle comptait 540 stations de recharge et 24.000 véhicules équipés, selon un rapport gouvernemental cité par l’agence S&P.Fin mai, le groupe chinois Wanrun a sauvé de la faillite Safra, unique constructeur de bus à hydrogène français.

Les Bourses européennes terminent dans le rouge

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge mercredi, lestées par des résultats d’entreprises décevants qui ont pesé sur le secteur automobile et le secteur de la technologie.La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,57%, Francfort de 0,21%, Londres de 0,13% et Milan de 0,40%.

En désaccord avec l’actionnaire principal, Henri Giscard d’Estaing évincé du Club Med

Après plusieurs mois de tensions avec l’actionnaire principal, le chinois Fosun, Henri Giscard d’Estaing, 68 ans, président du Club Med depuis décembre 2002, a annoncé mercredi avoir été “révoqué de fait”, mettant fin à 22 ans de présidence.”Je suis contraint de mettre fin à mes fonctions de président du Club Med”, a-t-il déclaré lors d’une visioconférence avec la presse, expliquant que cela faisait suite à la désignation par Fosun d’un nouveau président, “sans (son) accord” et dont il n’a pas donné le nom.”J’ai informé Fosun que je prenais acte de la décision de nommer quelqu’un à ma place, sans transition et sans mon accord”, a-t-il dit.Fosun Tourism a “pris acte des déclarations d’Henri Giscard d’Estaing évoquant un retrait de ses fonctions”, selon un communiqué transmis à l’AFP. “L’année dernière, Club Med a lancé un processus de succession en pleine collaboration entre le Conseil d’administration et Henri Giscard d’Estaing lui-même, le processus est toujours en cours”, ajoute le groupe chinois. “La décision relative à la finalisation de ce processus sera communiquée en temps voulu”, selon lui.Henri Giscard d’Estaing avait réussi à maintenir sa position à la tête du Club Med en 2024 après un réaménagement de la direction du groupe de tourisme, sur fond de tensions avec Fosun, qui avait abouti au départ de Michel Wolfovski, directeur général adjoint et bras droit d’Henri Giscard d’Estaing. “J’ai répété que je n’avais pas vocation à l’éternité, que mon ambition n’est pas de durer”, a-t-il soutenu mercredi. “J’avais indiqué clairement aux dirigeants de Fosun que j’étais volontaire et désireux, si les conditions étaient réunies, d’assurer personnellement le succès de cette transition en accompagnant le futur dirigeant pendant six mois dans mon rôle de président”.Les tensions avaient toutefois persisté, notamment début juin, lorsqu’il avait plaidé pour un retour prochain du groupe à la Bourse de Paris. Fosun avait alors réagi, déclarant ne pas envisager “à ce stade” d’introduction en Bourse. Henri Giscard d’Estaing assurait le lendemain n’avoir “aucune divergence de vue” avec l’actionnaire chinois.- “Racines françaises” -“J’avais soutenu ardemment depuis près de deux ans le projet de Fosun d’avoir des actionnaires minoritaires pour le Club Med. Ce projet n’ayant pas abouti (…), la clé du succès est donc désormais la +recotation+ du Club Med à Paris en 2026”, a-t-il insisté mercredi. “Aujourd’hui, cette cotation est plus nécessaire que jamais. Il faut une gouvernance internationale pour le Club Med, respectueuse de ses valeurs et de son ancrage français. Et ce n’est plus le cas aujourd’hui”, a-t-il martelé.Le groupe Club Med était sorti de la cote en mars 2015, après son rachat par Fosun au terme d’une longue offre publique d’achat (OPA).”La grande majorité des administrateurs est basée à Shanghai, a peu d’expérience internationale et ne parle pas anglais. Ils ne connaissent pas ou peu le Club Med dans sa dimension mondiale et ses racines françaises”, a dénoncé Henri Giscard d’Estaing.”L’identité française de Club Med est au cœur des valeurs du groupe”, selon Fosun Tourism Group qui réaffirme mercredi “son engagement ferme en faveur du développement à long terme de Club Med et respecte profondément l’héritage et les racines françaises du groupe”. “Le centre de décisions de Club Med restera en France”, affirme Fosun. Sous l’impulsion de Henri Giscard d’Estaing, le Club Med a amorcé une montée en gamme il y a une vingtaine d’années, ce qui lui a permis en 2024 d’afficher des résultats record dépassant les 2 milliards de vente et multipliant sa marge opérationnelle par quatre en dix ans pour approcher les 10%. “Cette transformation réussie est le résultat de la stratégie que j’ai décidée et qui a été mise en œuvre avec résilience et courage par les équipes du Club Med”, a déclaré mercredi M. Giscard d’Estaing.

Jours fériés travaillés: de quoi parle-t-on?

Mesure choc du plan du Premier ministre François Bayrou pour redresser les finances du pays, la suppression de deux jours fériés est déjà vivement critiquée. De quoi parle-t-on? Comment la mesure est-elle accueillie? Est-ce un leurre? – Que propose le gouvernement? -Plaidant qu'”il faut travailler plus”, le Premier ministre a proposé mardi la suppression de deux jours fériés, citant “comme exemple” le “lundi de Pâques” et le “8-Mai”, une mesure qui doit dégager “4,2 milliards” d’euros, selon Matignon.La ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin a estimé mercredi à la sortie du Conseil des ministres que “c’est générateur de croissance” et que “deux jours sur 365, ça revient à peu près à 0,5% d’activité en plus”.Concrètement, ces deux jours qui sont actuellement payés mais non travaillés deviendraient deux jours toujours payés, mais travaillés pour les salariés du public comme du privé. Ces deux journées, qui ramèneraient à neuf le nombre de jours fériés en France, s’ajouteraient à la conversion depuis 2004 du lundi de Pentecôte en “journée de solidarité”. Travaillée mais pas payée, elle est assortie d’un prélèvement correspondant à 0,3% de la masse salariale annuelle pour financer une meilleure prise en charge des personnes âgées ou handicapées. Les employeurs peuvent toutefois offrir cette journée à leurs salariés.- Quelle différence avec la Pentecôte? -Selon le Premier ministre, la suppression de deux jours fériés “n’est pas du tout la même chose” qu'”une journée de solidarité dont on ne vérifierait pas vraiment si elle est accomplie ou pas, et qui se traduirait uniquement par des prélèvements sur les entreprises”.Mais les entreprises seront néanmoins mises à contribution, a expliqué mercredi la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet sur TF1. En contrepartie “de la production créée par cette journée de travail, les entreprises devront s’acquitter d’une contribution”, a-t-elle déclaré.Son entourage a ensuite indiqué que les “modalités sont à définir” et qu’il ne s’agira pas nécessairement d’une contribution à hauteur de 0,3%. – Quel accueil? -Selon un sondage Elabe pour BFMTV, la mesure est massivement rejetée avec 75% des personnes interrogées qui y sont opposées.”Braquage”, “provocation”, “brutal”… Les oppositions à gauche, comme au RN ont réservé un accueil plus que défavorable à cette idée. Même hostilité farouche dans les rangs syndicaux. C’est “inacceptable”, a tranché la CFDT, tandis que pour Thomas Vacheron (CGT) sur franceinfo “ils nous volent des jours de congé”.”Ce n’est même pas efficace économiquement”, a aussi fustigé sur BFMTV Cyril Chabanier (CFTC), en notant que “le lundi de Pâques est l’une des journées où il y a le plus grand taux de consommation dans notre pays”, pointant les “pertes en TVA” à mettre en balance des potentiels gains.Le Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR), l’une des principales organisations patronales du secteur de l’hôtellerie restauration représentant 15.000 établissements, a aussi vivement critiqué la mesure “qui touche de plein fouet un secteur qui travaille précisément ces jours”.L’hypothèse du 8-Mai, qui célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale, a en outre soulevé une levée de boucliers. Y voyant une “infamie”, le PCF a lancé une pétition “ne touchez pas au 8 Mai!”.- Un leurre? – Mais certains s’interrogent sur la pérennité de ces annonces par un gouvernement déjà menacé de censure à l’automne.”C’est un chiffon rouge qu’on agite”, a ainsi affirmé sur LCI la cheffe des écologistes Marine Tondelier, en estimant que “c’est un peu l’arbre qui cache la forêt” des autres mesures budgétaires. “À la rentrée, quand on discutera de la censure, M. Bayrou pourra héroïquement lâcher”, a-t-elle ironisé.”Une fois le contrefeu des deux jours fériés éteint (parce que ce n’est qu’un leurre et qu’il sera lâché), c’est sur le diable des détails qu’il faut se pencher”, a aussi estimé le député LR Julien Dive, appelant sur X le gouvernement à “revoir la copie”. “Cette mesure-là manifestement, il la met sur la table en pensant que tout le monde va réagir de manière extrêmement dure. Je ne voudrais pas que ça devienne le grain à moudre pour faire passer le reste”, a fait valoir le président LFI de la commission des Finances Éric Coquerel sur BFMTV.

Loïk Le Floch-Prigent, un capitaine d’industrie au parcours marqué par l’affaire Elf

Loïk Le Floch-Prigent, décédé mercredi à l’âge de 81 ans, est un ancien grand patron d’industrie, socialiste, dont le parcours a été marqué par un passage en prison pour avoir détourné des fonds à la tête de l’ancien géant pétrolier Elf.Breton barbu aux yeux bleus, apparaissant costaud au temps de sa réussite, il se déclarait brisé, en 2003, par plusieurs mois de détention et apparaissait fébrile devant les juges, niant inlassablement les malversations financières qu’on lui reprochait.Il a finalement été condamné en 2003 à cinq ans de prison pour abus de biens sociaux dans le volet principal du dossier Elf, impliquant près de 305 millions d’euros de détournements.En liberté conditionnelle en avril 2004, après plus de 19 mois de détention, il avait dû, en septembre 2010 retrouver quelques mois la prison, après révocation de cette liberté conditionnelle.Lors de sa libération anticipée, l’ex-PDG de grandes sociétés publiques françaises, Rhône-Poulenc (1982-1986), Elf Aquitaine (1989-1993), GDF (1993-1995) et la SNCF (1995-1996), invoquait alors des raisons médicales.Libéré, déchu de la Légion d’honneur, il s’offusquait d’avoir été le seul patron d’Elf poursuivi et vivait mal d’être retombé si durement et de voir ses anciens amis lui tourner le dos.- Gouvernement Mauroy -Loïk Le Floch-Prigent, depuis son début de carrière en 1969, n’avait pratiquement fréquenté que les ors de la République et les plus importants présidents d’entreprises.Diplômé de l’Institut polytechnique de Grenoble et de l’Université du Missouri (Etats-Unis), né le 21 septembre 1943 à Brest, il avait refusé d’intégrer Polytechnique pour ne pas porter l’uniforme. C’est le Parti socialiste, où il entre en 1971, qui le propulsera dans le monde de l’industrie: Pierre Dreyfus, ministre de l’Industrie du gouvernement Mauroy, le choisit en 1981 comme directeur de cabinet. Un an plus tard, il est promu PDG du groupe public Rhône-Poulenc, d’où il sera débarqué par le gouvernement Chirac en juillet 1986.Après trois ans de traversée du désert, Le Floch rebondit: il est nommé à la tête d’Elf Aquitaine en juin 1989.En août 1993, après l’arrivée d’Edouard Balladur à Matignon, il doit quitter Elf mais retrouve aussitôt un poste à la présidence de Gaz de France puis, quand explose le conflit des cheminots, à l’hiver 1995, il se retrouve à la tête de la SNCF. Mais sa mise en examen le 4 juillet 1996, puis sa détention provisoire pendant quelques mois, obligent le gouvernement à lui trouver un successeur.Loïk Le Floch-Prigent avait écrit en 2006 un livre de témoignage, “Une incarcération ordinaire”. Il y dressait un catalogue des brimades et humiliations subies en prison, formulait un réquisitoire contre le système carcéral “qui date du XIXe siècle” et, avec un regard “d’ancien responsable industriel”, suggérait une remise en question de la prison.- Conseiller d’Eric Zemmour -Au début des années 2010, il disait avoir tourné la page du scandale, étant devenu consultant dans le pétrole, voyageant notamment à Brazzaville, Abidjan, Addis Abeba et Dubaï, mais aussi en Italie et en Europe de l’Est.Mais en 2012, Loïk Le Floch-Prigent a aussi été incarcéré à Lomé dans le cadre d’une enquête ouverte par la justice togolaise sur une plainte pour escroquerie d’un homme d’affaires émirati.Libéré pour raisons médicales après cinq mois de détention provisoire, il était rentré en France le lendemain, ne cessant alors de clamer son innocence.Ces dernières années, l’ancien patron socialiste s’était rapproché des cercles d’extrême-droite.Quand Eric Zemmour s’est lancé en politique, en amont de l’élection présidentielle de 2022, Loïk Le Floch-Prigent “conseillait un peu” celui qui était devenu son “ami”, surtout sur les questions industrielles, explique à l’AFP sa femme Marlène Le Floch-Prigent. Mais “il n’a jamais été de son parti”, insiste-t-elle.Lors d’une rencontre de la candidate du RN, Marine Le Pen, avec les chefs d’entreprises du mouvement patronal Ethic, en janvier 2022, Loïk Le Floch-Prigent avait souligné les progrès de Marine Le Pen en matière économique.Le patron du RN, Jordan Bardella, a salué mercredi sur X la mémoire d’un “capitaine d’industrie respecté”.Longtemps amateur de pêche à pied, Loïk Le Floch-Prigent était père de trois enfants.

Budget: critiqué de toutes parts, Bayrou veut croire un compromis possible

Des alliés critiques, des oppositions virulentes… François Bayrou est sur la corde raide pour faire adopter son plan de rigueur budgétaire et échapper à la censure à l’automne, mais le gouvernement veut croire qu’il existe des marges de négociation du côté des socialistes.Au lendemain des annonces choc du Premier ministre, dont la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, pour réaliser 43,8 milliards d’euros “d’économies” en 2026, ses fidèles ont continué à défendre un effort “indispensable” et “équitablement réparti”.”Ce n’est pas un plan de rigueur mais un budget qui est rigoureux pour ne pas être dans les mains des marchés financiers”, a répété le chef de file du MoDem Marc Fesneau.Lors du conseil des ministres, le locataire de Matignon a reçu le soutien du président Emmanuel Macron, saluant un plan qui a “la vertu du courage, de l’audace et de la lucidité”.Mais les partenaires du Premier ministre au sein du socle commun restaient soit discrets – aucune réaction de Gabriel Attal (Renaissance) à ce stade – soit carrément critiques. “Quasiment rien dans ce que propose François Bayrou ne règle le problème”, a tranché, sévèrement, Edouard Philippe (Horizons) dans un entretien au journal Le Parisien. “Ce que propose François Bayrou est un plan d’urgence, avec tout le mérite d’un plan d’urgence, mais aussi ses limites”.- “Jalons” -Plus balancé, le président des Républicains et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a estimé qu’un “parti de gouvernement” comme le sien “ne peut pas se défausser” sur le budget et promis de travailler à des “propositions”, tout en reconnaissant que M. Bayrou avait posé “un certain nombre de jalons” sur la dette.Le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, s’est montré davantage réservé. Le plan a “le mérite de chercher des solutions” mais il doit être “corrigé et amélioré” en s’attaquant à l’assistanat et aux dépenses liées à l’immigration.Enfin, rien ne semblait trouver grâce au RN ni chez LFI.  Dès mardi, Marine Le Pen a agité la censure si le gouvernement “ne revoit pas sa copie” de fond en comble, avant de cibler mercredi la baisse du taux du livret A, jugée “désastreuse et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires”.Chez LFI, le président de la commission des Finances, Eric Coquerel, veut censurer “au plus vite ce budget trumpiste” et attend “évidemment les socialistes au rendez-vous”.”Personne ne veut voter un tel budget”, a affirmé le rapporteur du budget Charles de Courson (Liot), qui se demande si “le Premier ministre, en faisant cela, n’organise pas sa sortie”.- “Beaucoup de temps” -Aucune censure ne pourra être votée sans le PS. Et le gouvernement veut croire qu’il existe un “compromis” possible comme ce fut le cas pour le budget 2025.”Nous allons discuter avec tous les partis. Evidemment, il y a probablement davantage de possibilités de parvenir à un accord avec le Parti socialiste”, a reconnu le ministre de l’Economie Eric Lombard. Mais si le PS n’a pas fermé la porte à une discussion, il ne l’a pas ouverte non plus. “Les propositions du gouvernement ne sont pas acceptables et n’offrent pas de base de négociation”, a prévenu le chef de file des députés Boris Vallaud, dénonçant un “musée des horreurs libérales”.Les socialistes entendent discuter sur la base de leurs propres propositions, qu’ils préparent pour la rentrée, dont la taxe dite Zucman, qui consiste à imposer à hauteur de 2% le patrimoine des milliardaires.Mais le gouvernement ne veut pas de cette taxe “extrêmement injuste” qui entraînerait “une fragilisation de notre système économique”, selon sa porte-parole Sophie Primas. Il se contente de maintenir la contribution différentielle sur les hauts revenus, mise en place dans la loi de finances 2025, et de proposer des “mesures complémentaires” contre l’optimisation fiscale.Pour arriver à un accord, le gouvernement mise sur le temps, les discussions budgétaires ne démarrant qu’en octobre.”On a devant nous beaucoup de temps, ce qui est une chance” même si “nous ne voulons pas que ce compromis ressemble à une entente de couloir”, a plaidé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Mais le temps peut jouer dans les deux sens. Côté syndical, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à la “mobilisation” à la rentrée “pour empêcher ces régressions sociales”.

Wall Street sans dynamisme après un nouvel indicateur d’inflation

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé mercredi, portée par une inflation côté production meilleure qu’attendu, mais quelque peu retenue par une nouvelle vague de résultats.Vers 13H55 GMT, le Dow Jones avançait de 0,25%, l’indice Nasdaq reculait de 0,21% et l’indice élargi S&P 500 était stable (+0,01%).Wall Street a été quelque peu soulagée par “la publication des prix à la production (PPI) du mois de juin”, note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Sur un mois, cet indicateur d’inflation est resté inchangé, après avoir progressé de 0,3% en mai (contre 0,1% lors de l’estimation initiale). L’indice PPI sous-jacent, c’est-à-dire excluant les prix de l’alimentation, de l’énergie et des services commerciaux, est également inchangé.Les analystes avaient de leur côté anticipé une progression de 0,3% au mois de juin, selon le consensus publié par MarketWatch.Cette stabilisation des prix “va clairement dans le sens souhaité par la Réserve fédérale (Fed)”, juge Patrick O’Hare, qui estime qu’elle “maintient la possibilité d’une réduction des taux en septembre”.La grande majorité des investisseurs estiment que la banque centrale américaine va maintenir ses taux à leur niveau actuel à l’issue de sa prochaine réunion le 30 juillet, selon l’outil CME FedWatch.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans s’est détendu à 4,45% contre 4,48% la veille en clôture.La publication du PPI “n’a pas attisé les mêmes craintes d’inflation” que celle mardi de l’indice d’inflation côté consommateurs (CPI), ajoute M. O’Hare.Selon l’indice CPI, l’inflation a poursuivi sa remontée au mois de juin aux Etats-Unis pour s’établir à 2,7% sur un an, après une première hausse un mois plus tôt, dans la lignée des attentes.Les économistes ont alerté à plusieurs reprises sur le risque de voir les droits de douane voulus par Donald Trump redonner un coup de fouet à l’inflation alors que cette dernière revenait peu à peu vers l’objectif de 2% de hausse des prix, prévu dans le mandat de la banque centrale américaine.La place américaine attend désormais la publication du “Livre beige” de la Fed à 18H00 GMT, une enquête régulièrement menée en consultant des acteurs économiques et experts.En attendant, les investisseurs ont accueilli une volée de résultats, notamment des établissements bancaires, qui se sont révélés globalement supérieurs aux attentes.La banque d’affaires américaine Goldman Sachs (-0,82% à 696,01 dollars) a dépassé les attentes au deuxième trimestre grâce au bond de ses activités de conseils et de courtage, tandis que celles de gestion d’actifs et de fortune ont reculé.Bank of America (-1,84% à 46,21 dollars) et Morgan Stanley (-2,20% à 138,48 dollars) ont tous deux publié un chiffre d’affaire et un bénéfice net en progression et supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, notamment portés par le dynamisme des marchés financiers mondiaux.Le fabricant de machines de pointe pour le secteur des semiconducteurs ASML (-10,30% à 738,24 dollars) tombait après avoir annoncé mercredi une forte hausse de son bénéfice net au deuxième trimestre, mais signalé son incertitude quant à sa croissance en 2026.Le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson (+4,49% à 162,11 dollars) avançait grâce à la publication de résultats supérieurs aux attentes, notamment un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, de 2,77 dollars. La société a aussi relevé une partie de ses prévisions annuelles.

Le taux du Livret A baissera à 1,7% au 1er août

Le taux du Livret A va de nouveau baisser cette année, à 1,7% à partir du 1er août, contre 2,4% actuellement, a annoncé mercredi le ministère de l’Economie, conséquence du niveau d’inflation relativement faible au premier semestre.Cette baisse, inédite par son ampleur depuis 2009, est la deuxième cette année, commencée avec un taux à 3%. Le taux du Livret A est aussi valable pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS).Les Français cumulent plus de 600 milliards d’euros d’épargne sur le Livret A et le LDDS, plafonnés respectivement à 22.950 euros et 12.000 euros. Ces livrets leur permettent de conserver une épargne garantie, disponible et défiscalisée.Le taux du Livret A est calculé tous les six mois, mi-janvier et mi-juillet, à partir du taux moyen d’inflation (hors tabac) et d’un taux moyen d’intérêt interbancaire dépendant de la politique monétaire européenne, sur le semestre qui vient de s’écouler. Or ces deux éléments sont en baisse depuis le début de l’année.Bercy, comme plus tôt dans la journée le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a choisi de s’en tenir au strict calcul de la formule.”Le taux du livret A restera nettement plus élevé que l’inflation, qui a significativement baissé au cours de l’année écoulée”, a souligné le ministère de l’Economie dans un communiqué.”La fixation du taux du Livret A à 1,7% continuera donc à protéger le pouvoir d’achat de ses détenteurs”, a écrit de son côté la Banque de France, dans un communiqué publié peu de temps avant celui du ministère.Ce nouveau taux offre un bol d’air aux acteurs du logement social, qui empruntent au taux du Livret A, et aux banques, qui auront moins d’intérêts à verser aux épargnants en fin d’année.Éminemment politique, le taux du Livret A a fait l’objet de fréquentes dérogations ces dernières années, principalement au désavantage des épargnants.La cheffe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, a qualifié cette baisse de mesure “désastreuse et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires”.- Ménages modestes et nucléaire -Le taux du Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, passera quant à lui de 3,5% à 2,7%, a également annoncé le ministère de l’Economie mercredi.Ce taux a fait l’objet d’un “coup de pouce”, car sa formule théorique le faisait ressortir à 2,2%.”Avec ces nouveaux taux (du Livret A et du LEP, NDLR), nous protégeons l’épargne des Français”, a insisté Bercy.”Les mesures de soutien régulières pour promouvoir le LEP ont porté leurs fruits”, se félicite par ailleurs la Banque de France, avec “presque 12 millions” de LEP ouverts.Ce total, loin des 19 millions éligibles, reste aussi sous l’objectif de 12,5 millions que la Banque de France s’était fixé pour l’été dernier.L’argent placé sur les Livret A et LDDS est réparti entre les banques (40,5%) et la Caisse des dépôts et consignations (59,5%). Les banques le transforment principalement en crédits à destination des PME et des TPE.La Caisse des dépôts et consignations (CDC), bras financier de l’Etat, scinde, au sein du Fonds d’épargne, son enveloppe en deux. Une moitié est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L’autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d’Etat) et dans des actions de sociétés cotées.Depuis fin 2024, l’argent du Fonds d’épargne est aussi fléché, via les banques, vers des prêts dédiés à la transition énergétique et écologique. Il pourrait également être mis à contribution pour financer la relance du nucléaire en France. Et “même si nous finançons les (réacteurs nucléaires) EPR, on aura toujours assez d’argent pour financer le logement social ou les collectivités locales”, expliquait le 19 juin sur Franceinfo le nouveau directeur général de la “Caisse”, Olivier Sichel. En attendant, les livrets d’épargne réglementée peinent à se remplir: les Livret A, LDDS et LEP n’ont gonflé que de 0,4% depuis le début de l’année, six fois moins que l’an dernier à la même période.

Wall Street avance, rassurée par un nouvel indicateur d’inflation

La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, portée par une inflation côté producteur meilleure qu’attendu, les investisseurs se montrant également satisfaits d’une nouvelle vague de résultats.Dans les premiers échanges, le Dow Jones avançaitde 0,35%, l’indice Nasdaq prenait 0,25% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,27%.

Huawei reprend la tête du marché chinois des smartphones

Le géant technologique Huawei a dominé au deuxième trimestre le marché des smartphones en Chine pour la première fois en plus de quatre ans, dépassant l’américain Apple et les concurrents locaux comme Xiaomi, selon le cabinet IDC basé au Etats-Unis.Basé à Shenzhen, Huawei a livré 12,5 millions de téléphones en Chine sur le trimestre, soit 18,1% du marché, indique un rapport d’IDC.Le redressement de Huawei en Chine intervient après que l’entreprise a été confrontée à une série de contrôles à l’exportation imposés par les États-Unis, des interdictions dans des pays occidentaux et une enquête pour corruption en Belgique.Après six trimestres de croissance, le marché chinois a reculé de 4% par rapport au deuxième trimestre de 2024, totalisant 69 millions d’unités expédiées.”Malgré la récente trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine, l’environnement économique global présente des défis persistants, avec une confiance des consommateurs qui reste atone”, a déclaré Arthur Guo, analyste principal chez IDC. “Cela suggère qu’une augmentation significative de la demande de smartphones est peu probable à court terme, et le marché devra naviguer dans un paysage plus complexe au second semestre de l’année”, a-t-il ajouté.L’économie chinoise a progressé de 5,2% au deuxième trimestre, selon les chiffres officiels malgré le bras de fer commercial engagé par le président américain Donald Trump.Huawei a été au centre d’un intense affrontement entre les deux premières économies mondiales après que Washington a indiqué que ses équipements pourraient être utilisés à des fins d’espionnage par Pékin, une allégation que l’entreprise dément. Depuis 2019, les sanctions ont limité l’accès de l’entreprise aux technologies fabriquées aux États-Unis, la forçant à développer ses propres composants.Apple souffre d’une baisse des ventes d’iPhone en Chine et a cédé l’an dernier son statut de marque de smartphone la plus vendue dans le pays à deux rivaux locaux. Dans le rapport d’IDC, Apple est arrivé en cinquième position sur la liste, conservant 13,9% du marché des smartphones chinois et expédiant 9,6 millions d’unités.