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Le Portugal se dote d’un budget de l’Etat pour 2026 excédentaire

Le Parlement portugais a adopté jeudi la version finale du budget de l’Etat pour 2026, prévoyant un excédent public de 0,1% du PIB, soit la quatrième année consécutive de comptes publics à l’équilibre.Ce vote représente “un facteur de confiance” qui confirme que le Portugal est “un pays fiable”, s’est félicité le Premier ministre Luis Montenegro en quittant l’hémicycle.La loi des finances a été adoptée grâce aux voix des députés de la coalition gouvernementale de droite, qui ne dispose pas de la majorité absolue, et à l’abstention de l’opposition socialiste.Les élus du parti d’extrême droite Chega (“Assez”), devenu la première formation d’opposition lors des élections législatives de mai dernier, ont voté contre le texte.Après les excédents de 2023 (1,3%) et 2024 (0,5), le Portugal devrait afficher cette année un excédent de 0,3%.La dette publique devrait reculer à 87,8% du PIB l’année prochaine, contre plus de 130% au plus fort de la crise de la zone euro en 2011. Cette baisse s’inscrit dans une trajectoire d’assainissement engagée lorsque le Portugal, frappé par la crise de la dette, avait dû accepter une sévère cure d’austérité pour bénéficier d’un plan d’aide international.La commission européenne avait validé mardi le projet budgétaire du Portugal, estimant qu’il était conforme à ses recommandations, même si Bruxelles, plus pessimiste que Lisbonne, s’attend selon ses propres prévisions à un déficit public de 0,3% du PIB en 2026, après un exercice à l’équilibre en 2025.”Il est important que le Portugal maintienne le cap en matière de politique budgétaire”, a mis en garde le commissaire européen à l’Économie Valdis Dombrovskis.Selon les prévisions inscrites au budget de l’Etat, le Portugal devrait afficher une croissance économique de 2% cette année puis de 2,3% en 2026, après une hausse du PIB de 2,1% l’an dernier.En matière de mesures, la loi de finances prévoit notamment une augmentation des pensions de retraite les plus modestes, ainsi qu’une baisse de l’impôt sur le revenu et une réduction de l’impôt sur les sociétés d’un point de pourcentage, à 20%.

Budget: le Sénat marque son intransigeance, le compromis reste lointain

Le Sénat, dominé par la droite, s’attaque jeudi au projet de budget de l’Etat pour 2026 en assumant une attitude plus intransigeante que jamais sur sa ligne “anti-taxes”, quitte à refermer encore un peu plus l’étroite voie de passage vers un compromis budgétaire.Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 occupera les sénateurs jusqu’à un vote solennel le 15 décembre. Leur comportement sera particulièrement scruté: faut-il s’attendre à une chambre haute constructive ? Leader incontesté de la droite sénatoriale, Bruno Retailleau n’est pas franchement dans l’ouverture. “Il ne restera rien du budget. Le Sénat va faire son travail”, a-t-il encore lancé jeudi lors d’une intervention au Sommet de l’économie, organisé par le magazine Challenges.”C’est-à-dire qu’il y aura moins d’impôts (…) et on va faire beaucoup, beaucoup, beaucoup plus d’économies que le gouvernement dans sa copie initiale”, a-t-il affirmé.Après sa sortie du gouvernement en octobre, le président des Républicains compte marquer sa différence avec l’exécutif au cours de la discussion budgétaire. En critiquant notamment les concessions faites par le Premier ministre Sébastien Lecornu en direction de la gauche, “une tambouille” avec “comme seul objectif de pouvoir durer”, selon le sénateur de Vendée.Au Sénat, le chef du parti gaulliste aura probablement les moyens de ses ambitions, grâce à la solide alliance nouée avec les centristes. Une majorité très large, renforcée la plupart du temps par la vingtaine de sénateurs du groupe des Indépendants, à majorité Horizons; voire du groupe macroniste.- “Un rouleau-compresseur” -Les débats sur le budget de la Sécurité sociale, ces derniers jours, ont déjà dressé le tableau d’une droite sénatoriale inflexible, refusant la suspension de la réforme des retraites et la quasi-totalité des compromis trouvés à l’Assemblée nationale. Ce texte va désormais revenir sur le bureau des députés, samedi en commission et mardi dans l’hémicycle, pour une nouvelle lecture.Bis repetita sur le budget de l’Etat ? “Notre majorité, c’est un rouleau-compresseur, elle vote en bloc, contrairement à l’Assemblée”, assure à l’AFP le chef des centristes, Hervé Marseille, par ailleurs patron de l’UDI. “On essaie d’avoir une ligne qui soit claire et audible: limiter les impôts, trouver des économies”.Avec à leurs côtés de Gérard Larcher (président LR du Sénat) et Mathieu Darnaud (président des sénateurs LR), les deux chefs de parti proposent ainsi une copie de “responsabilité” et entendent respecter l’objectif d’un déficit ramené à 4,7% du PIB en 2026, contre 5,4% en 2025. Transformation de l’aide médicale d’Etat pour les sans-papiers en aide médicale d’urgence, non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, suppression de 4.000 postes d’enseignants supplémentaires, refus de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, restriction de la taxe sur les “holdings patrimoniales” proposée par le gouvernement… Voici, pèle-mêle, les propositions que la Haute assemblée promet de voter.- Compromis impossible ? -“C’est la droite la plus dure qu’on ait connue”, s’inquiète le patron du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. “Nous faisons face à une droite revancharde, complètement sourde. Clairement, ce n’est pas avec elle que nous pourrons avancer” vers un compromis, renchérit son collègue Thierry Cozic.Si la gauche est minoritaire au Sénat, le gouvernement peut difficilement faire sans elle à l’Assemblée nationale. L’abstention des socialistes y sera nécessaire – voire même insuffisante – pour envisager l’adoption définitive d’un budget, si Sébastien Lecornu continue de renoncer à l’article 49.3.L’intransigeance de Bruno Retailleau commence à irriter au sein du gouvernement. “Il y a tout un jeu de postures qui se joue (…) pour des raisons personnelles et électorales”, s’agace un conseiller de l’exécutif. “Ceux qui le font doivent l’assumer”.Malgré ces divergences majeures, le Premier ministre Sébastien Lecornu continue de croire à un compromis possible avant la fin décembre. Plusieurs sources parlementaires et gouvernementales espèrent notamment qu’un accord potentiel sur le budget de la Sécu, la semaine prochaine à l’Assemblée, ferait souffler un vent positif sur le budget de l’Etat.”Chacun affiche ses positions mais je pense qu’il y a la volonté non feinte de trouver une voie de passage”, a reconnu le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR). “Il faudra à un moment qu’on enlève les costumes.”

L’Assemblée nationale adopte à l’unanimité une résolution contre l’accord UE-Mercosur avant des votes clés européens

L’Assemblée nationale a adopté jeudi à l’unanimité une résolution invitant le gouvernement à s’opposer à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, avant des votes décisifs attendus en décembre au niveau européen.Porté par La France insoumise (LFI) dans le cadre de sa journée réservée, le texte sans valeur contraignante demande à l’exécutif de constituer une minorité de blocage au Conseil de l’UE et de saisir la Cour de justice européenne pour vérifier la conformité de l’accord. La proposition a été approuvée par 244 voix contre 1. La seule députée ayant voté contre a indiqué dans la foulée s’être trompée et être favorable à la résolution.”C’est un choix de civilisation”, a lancé Matthias Tavel (LFI), dénonçant un accord “mortifère” pour l’agriculture et le climat. “Mettons une pression maximale sur Emmanuel Macron”, a-t-il lancé à la tribune, alors qu’un vote des États membres est attendu avant le 20 décembre.Signé fin 2024 après des décennies de négociations, le traité prévoit d’accroître les exportations européennes de voitures, machines et vins vers l’Amérique du Sud, en contrepartie d’une ouverture accrue aux produits agricoles sud-américains (bœuf, volaille, sucre, miel) via des droits de douane réduits. Bruxelles assure avoir renforcé en septembre les clauses de sauvegarde pour les filières sensibles, mais ces garanties sont jugées largement insuffisantes par les opposants à l’accord, et notamment les agriculteurs français. “Un leurre pour nous faire gober le Mercosur”, a dénoncé jeudi le député Julien Limongi (RN).À la tribune, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad a répété que “l’accord tel que conclu en 2024 n’est pas acceptable en l’état”. Le ministre s’est réjoui d’avoir obtenu en octobre de la Commission européenne un renforcement des clauses de sauvegarde, “un gain concret de la France dans la pression que nous avons mise sur les institutions européennes”. Il a appelé à l’adoption rapide de ce règlement européen, “avant toute expression du Conseil en ce qui concerne l’accord lui-même”.”Cette avancée, qui est utile et nécessaire, n’est pas suffisante aujourd’hui. Le compte n’y est pas”, a aussi souligné le ministre, rappelant deux autres exigences françaises: des “clauses miroirs” pour garantir l’équité des normes, et des contrôles sanitaires et phytosanitaires accrus.

Le géant japonais de la bière Asahi peine à se remettre d’une cyberattaque massive et “rusée”

Le géant japonais de la bière Asahi a indiqué jeudi qu’il refusait de négocier pour mettre fin à une cyberattaque “sophistiquée” en cours depuis fin septembre, qui perturbe toujours son activité et l’a obligé à ajourner ses résultats financiers.”Nous n’avons pas été en contact avec l’auteur de l’attaque. Nous ne connaissons donc pas ses demandes précises”, a déclaré le directeur général du groupe, Atsushi Katsuki, lors d’une conférence de presse. “Mais même si nous avions reçu une demande de rançon, nous ne l’aurions pas payée”, a-t-il ajouté, alors que l’entreprise a annoncé reporter sine die la publication de ses résultats financiers annuels.”Nous pensions avoir pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir une telle attaque. Mais celle-ci a dépassé notre imagination. C’était une attaque sophistiquée et rusée”, a insisté M. Katsuki.Le fabricant de boissons, dont la bière Asahi Super Dry est très populaire au Japon, a été la cible fin septembre d’une attaque électronique au rançongiciel qui a affecté les commandes et les expéditions de ses produits.Concernant ce dernier point, “les livraisons reprennent progressivement au fur et à mesure de la restauration du système. Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée”, a déclaré Atsushi Katsuki.Asahi a annoncé jeudi que la restauration des systèmes de commande en ligne débutera début décembre, avec pour objectif un retour à la normale d’ici février.L’entreprise se devait d’agir avec prudence afin d’éviter toute propagation de l’attaque à ses partenaires commerciaux et clients, a expliqué M. Katsuki. “Pourquoi notre entreprise? Je n’en ai aucune idée. Nous sommes furieux!”, a-t-il déclaré. Le groupe de hackers Qilin, qui serait basé en Russie, a publié une déclaration que les médias japonais ont interprétée comme une revendication. Dans un email envoyé jeudi à l’AFP, Asahi explique que des experts indépendants jugent possible de lui imputer l’attaque.-Retour au fax-La production dans les 30 usines de l’entreprise, y compris ses six brasseries, n’avait pas été directement affectée par la panne système, mais elle avait dû être interrompue en raison des perturbations touchant l’ensemble des opérations commerciales de la firme.Début octobre, le brasseur avait annoncé que la production dans les six brasseries avait repris, et qu’il procédait à un traitement manuel des commandes et des expéditions afin d’éviter d’éventuelles pénuries dans les points de vente nippons. La chaîne japonaise TBS news avait alors affirmé qu’Asahi avait commencé à utiliser des feuilles de papier et des fax pour traiter leurs commandes.Dans un précédent communiqué, le groupe avait indiqué que pour ses brasseries, les ventes sur le mois d’octobre représentaient “plus de 90%” des revenus du mois d’octobre 2024. La performance est cependant nettement plus mitigée pour les boissons non-alcoolisées et produits alimentaires.Si ses bières sont restées disponibles dans les rayons des magasins, certains bars et restaurants ont déclaré avoir dû momentanément remplacer les produits Asahi par d’autres marques.L’entreprise a également retardé la sortie de certains nouveaux produits, notamment des bonbons et des boissons gazeuses. -Données exposées-Dans ce contexte, Asahi avait déjà reporté sine die la publication de ses résultats du 3e trimestre, initialement prévue le 12 novembre. Et il a annoncé jeudi qu’il avait également décidé de retarder la publication de ses résultats pour l’exercice qui se terminera le 31 décembre.Environ 2 millions de personnes (clients, mais aussi employés et leurs familles) ont potentiellement pu voir leurs données personnelles exposées en raison de la cyberattaque, a par ailleurs reconnu Asahi.D’autres marques mondiales ont également été récemment touchées par des pirates informatiques. Au Royaume-Uni, le constructeur automobile Jaguar Land Rover a été contraint de rechercher un financement d’urgence après qu’une cyberattaque révélée début septembre a interrompu les opérations de ses usines britanniques pendant plus d’un mois.Une enquête publiée en juin a révélé qu’un tiers des entreprises japonaises ont déjà été victimes d’une cyberattaque.L’enseigne japonaise d’objets d’intérieur et de vêtements Muji a lui annoncé récemment avoir suspendu ses ventes en ligne au Japon après une attaque par rançongiciel contre son partenaire de livraison Askul.”Le Japon a toujours fait preuve d’un certain relâchement en matière de cybersécurité”, estime Renata Naurzalieva, responsable au Japon du cabinet de conseil Intralink. “Beaucoup d’entreprises japonaises, lorsqu’elles envisagent d’investir dans la cybersécurité, cherchent encore à justifier le retour sur investissement”, indique-t-elle à l’AFP. Or, “ce qu’il faut rechercher, c’est plutôt: +Est-ce que cela protège mes actifs, les données de mon réseau?+”.

La Bourse de Paris sans élan

La Bourse de Paris évolue sans élan jeudi, faute de catalyseur majeur, sur fond de fermeture de Wall Street pour Thanksgiving aux Etats-Unis.Vers 9h40 (heure de Paris), le CAC 40 prenait 0,10%, à 8.104,45 points, en hausse de 7,24 points. La veille, l’indice vedette parisien avait pris 0,88% à 8.096,43 points.Dans l’ensemble, les marchés évoluent “dans des eaux plutôt calmes, puisque les places américaines sont fermées pour la journée”, estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.La Bourse de New York, qui donne souvent le “la” sur les marchés européens, est fermée jeudi en raison du jour férié de Thanksgiving, ce qui fait tourner au ralenti les marchés du Vieux continent.Le principal rendez-vous de la séance sera la publication des “minutes” de la Banque centrale européenne (BCE) à 14H30 GMT, le compte-rendu de la dernière réunion d’octobre, lors de laquelle elle avait opté sur le statu quo sur ses taux directeurs.Les investisseurs profitent de ce temps d’accalmie pour “chercher à déterminer si le rebond observé ces derniers jours marque le début d’un véritable rallye boursier (hausse des cours, ndlr) de Noël ou s’il ne s’agit que d’un simple sursaut avant un retour à la prudence”, relève John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Les marchés mondiaux ont été tirés ces derniers jours par l’espoir grandissant de voir la banque centrale américaine (Fed) baisser d’un quart de point ses taux lors de sa réunion des 9 et 10 décembre, après la publication de plusieurs indicateurs confortant cette hypothèse.Dernier en date: le “Livre beige” de la Fed, une enquête régulière basée sur les remontées d’acteurs économiques, a montré mercredi que le marché de l’emploi se dégradait ce qui lui donne de la marge de manoeuvre pour assouplir sa politique monétaire afin de soutenir l’activité.Ces attentes ont été renforcées par des rumeurs de presse selon lesquelles l’économiste Kevin Hassett, un allié de Donald Trump perçu comme favorable à des baisses de taux, est considéré comme le favori pour succéder à Jerome Powell à la tête de la Fed l’an prochain.Côté obligataire, le taux d’emprunt français à échéance dix ans atteignait 3,40% vers 9H40, au même niveau que la veille.Trigano rouleLe fabricant français de véhicules de loisirs Trigano, leader européen du camping-car (marques Chausson, Challenger, Adria…), bondissait de 12,45% à 166,00 euros sur le SBF 120. Le groupe a fait état la veille d’un bénéfice et un chiffre d’affaires en recul pour son exercice décalé 2024-2025. Toutefois, ces résultats sont “globalement en ligne avec les attentes” et ont mis en exergue “une excellente génération de flux de trésorerie”, relèvent les analystes d’Oddo BHF dans une note.Rémy Cointreau en hausse, malgré une chute de bénéficeLe groupe de spiritueux a vu son bénéfice net part du groupe amputé de 31,3% au premier semestre de son exercice décalé, affecté notamment par un marché plus difficile pour le cognac en Chine, selon des chiffres publiés jeudi. Mais la baisse de “son résultat d’exploitation en organique est un peu moins prononcée qu’attendu”, expliquent les analystes d’Oddo BHF, qui qualifient donc ces résultats de “sans grande surprise”.Le groupe prenait 5,56% à 40,24 euros.

Le Sénat récupère le budget de l’Etat, le compromis reste hors de vue

Le Sénat, intransigeant sur sa ligne anti-taxes prônée par la droite, s’attaque jeudi au projet de budget de l’Etat pour 2026. Une étape cruciale sur la route d’un compromis budgétaire encore hors de vue, même si certains envisagent toujours une étroite voie de passage.D’un budget à l’autre… Après avoir acté mercredi d’irréconciliables divergences avec l’Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale, la chambre haute se penche sur le deuxième volet de son marathon budgétaire à partir de 14H30.Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 occupera les sénateurs jusqu’à un vote solennel le 15 décembre. Et contrairement aux députés, qui ont massivement rejeté la partie “recettes” du texte le week-end dernier, les élus de la Haute assemblée auront l’opportunité de parcourir l’ensemble du budget, recettes comme dépenses.Cela arrange bien la majorité sénatoriale, une solide alliance entre la droite et les centristes. Car sa ligne directrice est simple: “Plus d’économies et moins de taxes injustes”, a résumé mercredi le chef des sénateurs Les Républicains, Mathieu Darnaud.Redevenu sénateur, Bruno Retailleau est plus offensif encore ces derniers jours vis-à-vis du gouvernement. Le “compromis” budgétaire ? “Moi, je parle de tambouille”, a-t-il encore égratigné mercredi sur franceinfo. Le scénario d’une loi spéciale en cas d’échec du processus budgétaire ? Il serait meilleur, selon lui, qu’un budget qui “appauvrit les Français”…Les débats sur le budget de la Sécu, ces derniers jours, ont dressé le tableau d’une droite sénatoriale inflexible, refusant la suspension de la réforme des retraites et la quasi-totalité des compromis trouvés à l’Assemblée nationale. Ce texte va désormais revenir sur le bureau des députés, samedi en commission et mardi dans l’hémicycle, pour une nouvelle lecture.- “Un rouleau-compresseur” -Bis repetita sur le budget de l’Etat ? “Notre majorité, c’est un rouleau-compresseur, elle vote en bloc, contrairement à l’Assemblée”, assure à l’AFP le chef des centristes, Hervé Marseille. “On essaie d’avoir une ligne qui soit claire et audible: limiter les impôts, trouver des économies”. Ainsi, les sénateurs entendent bien respecter l’objectif d’un déficit ramené à 4,7% du PIB en 2026, contre 5,4% en 2025. Avec deux ambitions: limiter les nouveaux prélèvements – environ 14 milliards dans la copie du gouvernement – et aller plus loin que les 17 milliards d’économies de dépenses proposées par Sébastien Lecornu.Transformation de l’aide médicale d’Etat pour les sans-papiers en aide médicale d’urgence, non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, suppression de 4.000 postes d’enseignants supplémentaires, refus de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, restriction de la taxe sur les “holdings patrimoniales” proposée par le gouvernement… Voici, pèle-mêle, les propositions que la Haute assemblée promet de voter.”C’est la droite la plus dure qu’on ait connu”, s’inquiète le patron du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. “Nous faisons face à une droite revancharde. Clairement, ce n’est pas avec elle que nous pourrons avancer” vers un compromis, renchérit son collègue Thierry Cozic.- Compromis impossible ? -Si la gauche est minoritaire au Sénat, le gouvernement peut difficilement faire sans elle à l’Assemblée nationale. L’abstention des socialistes y sera nécessaire – voire même insuffisante – pour envisager l’adoption définitive d’un budget, si Sébastien Lecornu continue de renoncer à l’article 49.3.Après l’échec de la taxe “Zucman”, les socialistes cherchent toujours à faire contribuer les plus hauts patrimoines. Une nouvelle proposition a fleuri mercredi, celle d’un emprunt “forcé” visant les foyers les plus aisés.Si le gouvernement a accueilli avec “bienveillance” cet amendement, il semble n’avoir aucune chance de passer le filtre du Sénat.Malgré ces divergences majeures, le Premier ministre Sébastien Lecornu continue de croire à un compromis possible avant la fin décembre. Plusieurs sources parlementaires et gouvernementales espèrent notamment qu’un accord potentiel sur le budget de la Sécu, la semaine prochaine à l’Assemblée, ferait souffler un vent positif sur le budget de l’Etat.”Chacun affiche ses positions mais je pense qu’il y a la volonté non feinte de trouver une voie de passage”, a reconnu le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR). “Il faudra à un moment qu’on enlève les costumes.”

Wall Street termine dans le vert à la veille de Thanksgiving

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, à la veille d’un jour férié (Thanksgiving), toujours poussée par les espoirs de baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) en décembre.Le Dow Jones a pris 0,67%, l’indice Nasdaq s’est octroyé 0,82% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,69%.”L’appétit pour le risque s’accroît à la veille de Thanksgiving”, jour férié lors duquel les marchés américains seront fermés, commente Jose Torres, d’Interactive Brokers.La séance de vendredi sera quant à elle amputée de trois heures.”Les actions continuent d’afficher une vigueur généralisée après une augmentation des probabilités d’une baisse des taux d’intérêt en décembre”, remarquent les analystes de Briefing.com.Plusieurs indicateurs économiques américains publiés cette semaine ont conforté les investisseurs dans leur hypothèse d’un nouvel assouplissement monétaire d’un quart de point, les 9 et 10 décembre prochains.Publié mercredi, le “Livre beige” de la Fed (une enquête régulière basée sur les remontées d’acteurs économiques) a montré que le marché de l’emploi continue de se dégrader alors que l’inflation persiste.Ces attentes ont aussi été renforcées par des rumeurs de presse selon lesquelles Kevin Hassett serait considéré comme le favori pour succéder à Jerome Powell à la tête de la Fed l’année prochaine, selon M. Torres.Principal conseiller économique du président Donald Trump, M. Hassett prêche comme lui pour que la Fed réduise ses taux.Sur le marché obligataire, vers 21H10 GMT, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain restait stable par rapport à la veille en clôture, à 4,00%.Ailleurs, côté entreprises, “nous assistons à une rotation saine: les investisseurs se détachent des actions technologiques à très forte capitalisation et vont vers un ensemble plus large d’entreprises”, explique auprès de l’AFP Jack Albin, de Cresset.L’indice Russell 2000, qui réunit 2.000 PME, progressait de 0,87%, se rapprochant de ses records du mois d’octobre.Petites et moyennes entreprises sont traditionnellement soutenues par un environnement de taux plus bas et une conjoncture économique positive.Le fabricant d’ordinateurs et serveurs Dell a été recherché, s’octroyant 5,81% à 133,24 dollars, après des résultats mitigés mais une hausse de ses prévisions annuelles.Son concurrent HP a été sanctionné (-1,38% à 23,93 dollars), pâtissant de l’annonce d’une réduction de ses effectifs et de prévisions inférieures aux attentes pour 2026.Le titre des magasins de vêtements Urban Outfitters s’est envolé (+13,54% à 77,56 dollars), profitant de performances financières largement meilleures qu’attendu pour le troisième trimestre, et ce malgré le contexte commercial incertain.Le spécialiste des équipements agricoles Deere a glissé (-5,76% à 469,43 dollars) après avoir annoncé des prévisions de bénéfices pour 2026 considérées comme décevantes par le marché.

Renaud Dutreil défend les “abeilles” de la production face aux “frelons” politiques

Renaud Dutreil, père du pacte de transmission d’entreprises familiales qui porte son nom, et qui a occupé plusieurs postes de ministres sous Jacques Chirac entre 2002 et 2005, a défendu mercredi les “abeilles” qui produisent en France, semblant espérer qu’une candidature à la présidentielle vienne de ce côté.Il a repris sur Radio Classique la métaphore des abeilles et des frelons, du philosophe du 19e siècle Claude-Henri de Saint-Simon : celui-ci explique en substance que les gouvernants ou élus (les frelons) vivent sur “le miel” produit par les industriels (les abeilles).Aujourd’hui “les abeilles sont consternées par les frelons qui ne semblent plus servir l’intérêt du pays mais leur propre intérêt” a dit M. Dutreil, “elles en ont ras-le-bol et ont le sentiment que la classe politique ne les comprend plus et est devenue assez ignorante”.Évoquant les députés, il a estimé qu’on devrait “leur faire passer un examen d’économie de base pour qu’ils atteignent le niveau bac avant de décider pour l’ensemble des Français ce qui est bon et pas bon”.”Il faut que les abeilles s’organisent, développent un programme politique et, peut-être, aient un candidat à l’élection présidentielle car elles ne trouvent pas de solutions dans les partis politiques. Elles savent s’organiser et je suis sûr qu’elles trouveront leur bon candidat”, a-t-il ajouté.L’ancien ministre devenu homme d’affaires, plus présent dans les médias depuis quelques semaines, notamment à l’occasion de la publication par la Cour des comptes ce mois-ci d’un rapport critique sur le Pacte Dutreil, a par ailleurs considéré qu’il y avait “énormément d’hypocrisie” sur le sujet de Shein.”Chez Michel-Edouard Leclerc vous trouvez les mêmes produits fabriqués dans les mêmes usines”, a-t-il dit. Pourquoi s’en prendre à Shein parce que c’est un nom chinois et pas à Michel-Edouard Leclerc qui est français?”.”C’est plutôt le problème de la réindustrialisation de la France qu’il faut mettre sur la scène”, selon lui.M. Dutreil a jugé en outre “intéressant que “M. (Frédéric) Merlin – le patron du BHV qui vient d’ouvrir une boutique Shein dans ses murs parisiens – souhaite amener Shein à la pratique du commerce de centre-ville”.D’autres ouvertures sont prévues à Dijon, Reims, Grenoble, Angers ou Limoges. Le géant chinois du commerce est actuellement la cible de nombreuses critiques, et d’une assignation judiciaire de l’Etat français pour avoir vendu sur sa plateforme des poupées sexuelles figurant des enfants.

Crash du Rio-Paris: en appel, une condamnation requise contre Airbus et Air France face à l'”indécence”

Une peine peut-être “dérisoire” au regard du chagrin des parties civiles mais qui doit “résonner comme un avertissement”: le parquet général a requis mercredi en appel une condamnation pour Airbus et Air France, relaxés en première instance après le crash du vol Rio-Paris en 2009.Seize ans après le drame qui a coûté la vie à 228 personnes et un procès en première instance ayant conclu en avril 2023 à “des “imprudences” et “négligences” sans qu'”aucun lien de causalité certain” n’ait “pu être démontré”, les avocats généraux ont soutenu en appel que “les fautes reprochées aux deux sociétés aériennes mises en causes, étaient caractérisées” et ont requis une condamnation.Dans une salle pleine et particulièrement calme, les familles des victimes ont écouté durant près de cinq heures le réquisitoire, qui dès les premières minutes avait posé sa conclusion par la voix de l’avocate générale Agnès Labreuil : “Nous conclurons à l’infirmation du jugement et à la condamnation des deux sociétés”.Son confrère, Rodolphe Juy-Birmann, a conclu leur réquisitoire à deux voix en s’adressant directement aux endeuillés.”Seize années écoulées depuis le drame, c’est long, beaucoup trop long. (…) J’espère que votre combat prendra fin quand la cour rendra sa décision dans quelques mois”, a-t-il souligné.Le représentant du ministère public a alors fustigé le comportement de deux compagnies mises en cause. “Rien n’est venu, aucune parole de réconfort sincère. C’est une défense en granit, un seul mot résume tout ce cirque: l’indécence”, a-t-il lâché. “Seize années pour venir raconter n’importe quoi et nous sortir des arguments de la manche ou du chapeau, c’est inadmissible de la part d’une compagnie.”Le représentant de l’accusation a reconnu que “quelle que soit la peine prononcée”, elle “paraîtra bien dérisoire au regard de la peine” des familles.En tant que personnes morales, Airbus et Air France ne peuvent être condamnées qu’à une peine d’amende de 225.000 euros maximum.”Ca ne voudra pas dire grand chose mais néanmoins, vous aurez été entendus dans votre statut de victime”. “Ce sera aussi l’occasion de mettre un nom, une cause qui a conduit à la disparition d’un être cher”, a encore dit Rodolphe Juy-Birmann, insistant sur la réputation des pilotes qui “ne sont en rien responsables de cet accident”.Selon le parquet général, les fautes commises par Airbus sont “la sous-estimation de la gravité des défaillances des sondes Pitot équipant l’avion”, “un défaut d’information des équipages des sociétés exploitantes, qui a empêché les pilotes de réagir comme il le fallait et créé la situation conduisant à l’accident”. Concernant Air France, il s’agit d'”un défaut de formation relatif à la procédure à suivre en cas de gel des sondes Pitot et des dysfonctionnements en résultant” et “un défaut d’information des équipages sur la détection du gel” de ces sondes “qui s’imposait pour assurer la sécurité des opérations aériennes”.”Cette condamnation jettera l’opprobre, un discrédit sur ces deux compagnies” et “doit résonner comme un avertissement”, a tancé l’avocat général, Airbus a indiqué à l’AFP avoir pris “acte du réquisitoire du parquet de Paris et y répondra lors de sa plaidoirie” jeudi.”Depuis 16 ans, Airbus a mis tous ses moyens et son expertise au service de la justice et des enquêteurs pour comprendre les causes de cet accident et faire en sorte qu’il ne puisse jamais se reproduire. Nous le devons non seulement aux familles des victimes, mais aussi aux millions de passagers qui voyagent à bord de nos avions chaque jour”, a ajouté le constructeur européen.Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’était abîmé en pleine nuit dans l’Atlantique, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d’équipage, dans l’accident le plus meurtrier de l’histoire des compagnies françaises.Le point de départ de l’accident est le givrage des sondes de vitesse Pitot alors que l’avion volait à haute altitude. Dans l’incompréhension, les trois pilotes n’avaient pas réussi à reprendre le contrôle de l’avion qui a décroché et heurté l’océan 4 minutes et 23 secondes plus tard.

Shein dans le collimateur de l’UE, après le scandale des poupées pédopornographiques en France

L’Union européenne a intensifié mercredi ses pressions sur le géant de la vente en ligne Shein après le scandale en France de la vente de poupées sexuelles ressemblant à des enfants, invoquant des risques pour les consommateurs à l’échelle européenne.La controverse a débuté en novembre lorsque les autorités françaises ont condamné Shein pour avoir proposé à la vente des poupées sexuelles ressemblant à des enfants et décidé de suspendre la plateforme.Le gouvernement français a multiplié les procédures envers Shein, fondée en Chine en 2012 mais désormais basée à Singapour, pour obtenir la suspension de son site pour trois mois minimum. Paris exhortait depuis l’UE à sévir également contre la plateforme.Mercredi, l’exécutif européen est monté au créneau à son tour: “Nous avons désormais de sérieuses indications que Shein pourrait effectivement présenter des risques plus systémiques pour nos consommateurs dans toute l’Union européenne”, a réagi le porte-parole de l’UE, Thomas Regnier.Le gouvernement français a “salué” cette décision de l’exécutif européen “pouvant potentiellement aller jusqu’à l’ouverture d’une enquête” et qui “expose” la plateforme “à des sanctions pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre d’affaire mondial”.La Commission européenne pointe également du doigt le risque de vente illégale d’armes sur Shein. Elle demande désormais à la plateforme des gages sur l’accès des mineurs à son site, “en particulier via des mesures de vérification d’âge”.La Commission a adressé ces demandes à Shein dans le cadre du DSA (Digital services act), le règlement européen sur les contenus en ligne qui oblige les grandes plateformes à prendre des mesures renforcées pour protéger leurs utilisateurs contre les contenus illégaux et dangereux.Le DSA peut déboucher sur des enquêtes voire des amendes. Pour l’heure, Bruxelles demande à Shein de lui fournir des informations détaillées et des documents internes sur les mesures prises pour garantir que les enfants ne soient pas exposés à des contenus inappropriés pour leur âge. La Commission souhaite également en savoir plus sur les mesures prises par Shein pour empêcher la vente de produits illégaux, tels que des armes, sur sa plateforme.Mais le DSA donne à Bruxelles le pouvoir, en dernier recours, de suspendre temporairement la plateforme.- Système défaillant -Ajoutant leur pression à celle de la Commission, les députés européens estiment qu’il est temps pour l’Europe de plus tenir la bride aux plateformes.Mercredi, une majorité de députés européens a ainsi soutenu une résolution non contraignante stipulant que la suspension des plateformes qui enfreignent les règles “ne devrait plus être considérée comme une mesure exceptionnelle prise en dernier recours”.Les députés estiment que les faits reprochés à Shein “témoignent non pas de l’existence d’incidents isolés, mais d’un système défaillant auquel il n’est pas possible de remédier par le simple retrait d’un produit ou des excuses publiques”.En France, une audience de Shein qui devait se tenir mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris a été renvoyée au 5 décembre sur demande de l’avocat de l’État, qui a regretté avoir reçu tardivement les arguments de défense de Shein.Paris veut en outre enclencher “dans les prochains jours” la même procédure de suspension envers deux autres plateformes, AliExpress et Joom, également en raison de la vente de poupées pédopornographiques. “C’est un combat qui vise à protéger les consommateurs, qui vise aussi à protéger les enfants, les adolescents”, a annoncé mercredi le ministre du Commerce Serge Papin sur la chaîne française TF1.Le gouvernement a également signalé à la justice les plateformes eBay, Temu et Wish pour la vente de produits illégaux.Début novembre, le gouvernement français avait déjà essayé de suspendre Shein avec une procédure administrative. Le groupe avait retiré en conséquence les produits concernés et avait suspendu toutes les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa place de marché (ou “marketplace”), ainsi que celles hors habillement. Une première “victoire” selon Paris.