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Le Japon s’oppose à un projet de l’UE visant à restreindre le commerce des anguilles

Le Japon s’opposera à toute proposition de l’Union européenne visant à inscrire les anguilles sur la liste des espèces menacées, ce qui restreindrait leur commerce international, a déclaré le ministre japonais de l’Agriculture vendredi.Shinjiro Koizumi a assuré que le Japon gère rigoureusement les stocks d’anguilles en collaboration avec la Chine, Taïwan et la Corée du Sud, affirmant que “la population est suffisante et qu’il n’existe aucun risque d’extinction lié au commerce international”.L’anguille est un espèce considérée comme menacée, incapable de se reproduire en captivité. Aujourd’hui, 19 espèces et sous-espèces existent dans le monde, dont beaucoup sont menacées par la pollution, la surpêche ou la destruction de leur habitat.Des médias japonais rapportent que l’UE pourrait proposer d’inscrire toutes les espèces d’anguilles à la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES), qui limite les échanges de faune protégée.Au Japon, l’anguille, appelée “unagi”, est traditionnellement servie grillée après avoir été recouverte d’une sauce sucrée.Ce poisson est un incontournable de la gastronomie japonaise, dont la raréfaction fait grimper les prix. Ce poisson aux allures de serpent, répugnant pour certains, est pêché et consommé dans le monde entier. Mais il est particulièrement apprécié en Asie et notamment dans l’archipel nippon.En 2014, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a classé l’anguille japonaise comme espèce en danger, évoquant notamment la perte de zones de reproduction, la surexploitation, la pollution et les obstacles sur leur route migratoire.La protection de ces poissons est d’autant plus complexe que leur cycle de vie s’étend sur de vastes zones océaniques et reste encore incompris.

Xiaomi lance son SUV électrique: près de 300.000 précommandes en 60 minutes

Le constructeur chinois de véhicules électriques Xiaomi, connu pour ses smartphones et produits électroniques, dit avoir reçu près de 300.000 précommandes en une heure pour son premier SUV.Basée à Pékin, la marque avait déjà lancé sur le marché une berline 100% électrique, aux lignes très sportives.Le groupe a indiqué jeudi soir sur le réseau social Weibo que 289.000 précommandes avaient été enregistrées en une heure pour le YU7, son premier SUV – un modèle cinq places commercialisé à partir de 253.500 yuans (30.200 euros).Le fondateur et PDG du groupe, Lei Jun, s’est dit stupéfait par l’engouement des clients.”C’est fou. En deux minutes, nous avons reçu un total de 196.000 précommandes, dont 128.000 fermes et non remboursables”, a-t-il déclaré selon une vidéo publiée après le lancement du véhicule jeudi. “Nous sommes peut-être tous en train d’assister à quelque chose de phénoménal pour l’industrie automobile chinoise”, a-t-il souligné.A la Bourse de Hong Kong, les actions de Xiaomi ont terminé la séance en hausse de 3,6%¨et à un niveau record après avoir momentanément gagné 8% en cours de journée.Le géant technologique a fait son entrée sur le marché automobile l’an passé avec sa berline SU7.Cet engouement pour les produits technologiques haut de gamme intervient au moment où le gouvernement tente d’encourager la consommation et l’innovation, dont il espère faire des moteurs de croissance. L’intérêt pour les fonctions de conduite intelligente de ces véhicules a toutefois été tempéré par un accident mortel en mars 2025 impliquant un SU7 de Xiaomi. La voiture circulait en mode de conduite assistée avant l’impact. Le drame a coûté la vie à trois étudiantes.Le Premier ministre Li Qiang a indiqué cette semaine son ambition de faire de la Chine une “puissance majeure de la consommation”, notamment en stimulant la demande pour des produits à haute valeur ajoutée, comme les véhicules électriques.

TER Marseille-Nice: premier opérateur privé sur un ancien fief SNCF, Transdev attendu au tournant

Une révolution ferroviaire va avoir lieu dimanche à Marseille, à 05h57, gare Saint-Charles, avec le départ d’un premier TER privé, du groupe franco-allemand Transdev, sur une ligne autrefois exploitée par la SNCF, aboutissement d’un processus de mise en concurrence engagé dès 2018 par la région Paca.Fort de rames neuves fabriquées par Alstom et d’une “organisation extrêmement décentralisée”, Transdev promet 14 allers-retours quotidiens entre Marseille, Toulon et Nice: “Il y aura un train toutes les heures”, avec même deux allers-retours supplémentaires le week-end, expliquait début juin Claude Steinmetz, président de Transdev Rail.Soit un doublement de l’offre actuelle de la SNCF, sur une ligne qui dessert neuf gares au total et représente 10% du trafic régional en nombre de trains. Le tout “à coût constant”, assure de son côté Thierry Mallet, PDG de Transdev. “Nous avions, ici, le plus mauvais service ferroviaire français: grosso modo, on avait 20% de trains en retard, 10% de trains supprimés et 20% de fraude”, rappelle Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la première en France à avoir opté pour la mise en concurrence des trafics ferroviaires régionaux rendue possible par le droit européen, et ce dès février 2018, avec un appel à manifestation d’intérêt.Appel qui allait aboutir, près de quatre ans plus tard, en octobre 2021, à la concession de deux de ses lignes jusque là opérées par la SNCF: la liaison Marseille-Nice, à Transdev donc, et le réseau Azur, autour de Nice, attribué lui à Sud Azur, filiale de la SNCF. Transdev, dont le contrat de délégation de service public, estimé à quelque 800 millions d’euros, court sur dix ans, s’est engagé sur une régularité de 97,5%, “alors qu’on était (…) à 80% avant”, poursuit Renaud Muselier, précisant que l’opérateur s’expose à des pénalités en cas de manquement.- “Privatisation de la ligne” -Pour ce faire, l’entreprise franco-allemande mise sur une organisation similaire à celle qu’elle a déjà mise en place outre-Rhin, aux Pays-Bas, en Suède ou encore en Nouvelle-Zélande. “Des organisations extrêmement décentralisées”, “pour nous, c’est ça le secret”, explique Thierry Mallet, selon qui une équipe de 214 personnes sera “entièrement dédiée à cette ligne”,  tout comme le centre de maintenance flambant neuf créé à Nice.La flexibilité du personnel, avec des agents de maintenance pouvant être affectés à la conduite des trains notamment, et le matériel neuf, sont également invoqués par Transdev pour justifier l’amélioration de service promise.Une communication dénoncée par les syndicats de la SNCF, qui, dans un communiqué commun, ont annoncé une grève et des rassemblements lundi matin à Marseille, pour dénoncer “le modèle concurrentiel dans le ferroviaire”. Le tout quelques heures à peine avant l’inauguration officielle de la nouvelle ligne par Renaud Muselier et Thierry Mallet, à 14h15.”Il ne faut quand même pas oublier que Transdev a répondu à un appel d’offres avec un cahier des charges. (…) Si la SNCF avait remporté le marché, les rames neuves, on les aurait eues, et les 14 allers-retours par jour, on aurait dû les assurer aussi”, s’emporte auprès de l’AFP Fabrice Lacombe, secrétaire régional chez SUD-Rail Paca.”Pour moi, ce n’est pas une ouverture à la concurrence, c’est tout simplement une privatisation de la ligne”, complète le représentant syndical, pour qui “Transdev arrive avec 1 milliard d’euros d’argent public sur 10 ans” mais “ne reverse rien à l’Etat”.François Tejedor, secrétaire général de la CGT cheminots Paca, relève lui à quel point le ferroviaire est un domaine soumis à des contraintes, auxquelles n’échappera pas Transdev. Il en veut pour preuve le fait que l’opérateur n’a reçu que la moitié des 16 trains neufs commandés à Alstom, l’obligeant à louer les rames manquantes auprès de SNCF Voyageurs, dans d’autres régions françaises.Vendredi, la direction d’Alstom a précisé à l’AFP avoir livré une neuvième rame à Transdev cette semaine, soulignant que “11 rames auront été livrées fin juillet et la totalité des 16 rames à l’automne, conformément à l’engagement pris en octobre 2024”.François Tejedor, qui rappelle que “le réseau est dans la même situation depuis des années, et (que) pour l’instant cette ligne-là n’a pas été rénovée”, s’est déclaré “très interrogatif sur sa capacité à absorber tout ce qui est annoncé”, alors que le trafic a déjà augmenté sur les lignes Azur autour de Nice et que des TGV circulent également entre Marseille et Nice.

Retraites: le gouvernement espère un accord entre partenaires sociaux “à la mi-juillet”, affirme Primas

Le gouvernement espère un accord “à la mi-juillet” sur les points d’aménagement de la réforme des retraites sur lesquels les partenaires sociaux n’ont pu aboutir lors du conclave, la pénibilité et le financement des mesures, a indiqué vendredi sa porte-parole Sophie Primas.”A la mi-juillet, nous avons tous bon espoir que nous y arrivions”, a déclaré Mme Primas sur BFMTV/RMC au lendemain de la conférence de presse de François Bayrou dressant le bilan de quatre mois de “conclave” entre partenaires sociaux.”Nous avançons, le Premier ministre a raison de ne pas lâcher (…) Nous allons au bout de l’exercice. Il y a déjà des points d’accord que le Premier ministre s’est engagé à mettre au Parlement dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale”, a-t-elle affirmé en citant l’amélioration de la prise en compte de la carrière des femmes et l’abaissement de l’âge de départ sans décote.Selon le schéma retenu, la retraite serait calculée sur les 24 meilleures années (et non 25) pour les femmes ayant eu un enfant, sur les 23 meilleures années pour les femmes ayant eu deux enfants, avec pour effet d’augmenter légèrement leur pension.L’âge de départ sans décote est celui auquel il est possible de partir sans être pénalisé financièrement si l’on n’a pas cotisé tous les trimestres exigés (172 dans la réforme Borne). Cet âge pourrait être abaissé de 67 à 66,5 ans.En revanche, Mme Primas a reconnu “qu’il y avait encore des points de blocage”, notamment sur la prise en compte de la pénibilité.Les syndicats veulent obtenir que les salariés exposés longtemps à des travaux pénibles puissent partir en retraite anticipée, quel que soit leur état de santé constaté. Mais le patronat veut réserver ce départ anticipé aux seules personnes dont l’incapacité de travailler est établie par un médecin.Autre difficulté, l’équilibre financier. Selon François Bayrou, il manque encore 400 millions d’euros pour financer les diverses mesures sur la table, mais “on est tout près d’un accord pour y parvenir”.Mi-juillet, “au terme de ces négociations, ça sera sa responsabilité (au Premier ministre) de savoir s’il va au delà ou pas de l’accord qui sera trouvé sur les points sensibles”, a dit Sophie Primas. 

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les marchés boursiers européens ont ouvert en hausse vendredi, faisant le pari de l’optimisme après la conclusion d’un accord entre la Chine et les Etats-Unis sur le plan commercial.Vers 7H05 GMT, Paris prenait 0,78%, Francfort 0,77% et Londres 0,36%. Milan gagnait 0,52%.

Conduite sans assurance: une hausse “préoccupante” du nombre de victimes à indemniser, dit le Fonds de garantie

Le Fonds de garantie des victimes (FGV), qui indemnise les victimes d’accidents de la circulation provoqués par un conducteur non assuré ou inconnu, déplore vendredi une hausse “préoccupante” du nombre de personnes concernées et alerte sur la non-assurance des voitures, mais aussi des trottinettes.L’an dernier, cet organisme a déboursé près de 123 millions d’euros pour indemniser 7.996 victimes, un chiffre en hausse de 3,3% par rapport à 2023. Parmi ces victimes, 168 personnes sont décédées et leurs proches ont été soutenus financièrement.”Cette hausse du nombre des victimes prises en charge (…) est préoccupante”, observe le Fonds dans son baromètre annuel, en rappelant que “circuler avec un véhicule non assuré est une infraction”.Au-delà de la persistance de cas de non-respect de cette obligation d’assurance relevant de la “délinquance routière”, la progression de l’activité du FGV en 2024 a aussi été alimentée par une augmentation du nombre de victimes de conducteurs ayant commis un délit de fuite (+8,8%).Autre moteur de cette hausse: la multiplication des accidents impliquant des “engins de déplacement personnel motorisés” non assurés, principalement des trottinettes électriques (98% des cas), mais aussi parfois des gyropodes, hoverboards ou monoroues.Egalement soumis à l’obligation d’assurance, ces engins sont désormais, après les voitures, la catégorie de véhicules la plus impliquée dans des accidents dont les victimes sont prises en charge par le FGV, devant les deux-roues.En 2024, le Fonds a pris en charge 446 personnes blessées dans des accidents causés par ces engins (+22% par rapport à 2023) et indemnisé les proches de cinq personnes décédées.Le FGV souligne également que certaines personnes sont conduites “à faire l’impasse sur l’assurance” pour des raisons économiques, en particulier quand l’inflation est élevée comme en 2022-2023. De fait, ouvriers, étudiants et chômeurs sont surreprésentés parmi les conducteurs non-assurés, dont la moitié sont des jeunes.Mais le non-respect de l’obligation d’assurance reste un “mauvais choix”, insiste le FGV dans un communiqué.”C’est même le pire des paris”, a estimé vendredi sur RMC le directeur général du FGV, Julien Rencki, “puisque si vous êtes contrôlé en n’étant pas assuré, vous allez encourir une amende très lourde de 750 euros ou beaucoup plus en cas de récidive”, mais aussi mettre la main au portefeuille “si vous causez un accident”. En pratique, après avoir indemnisé les victimes, le Fonds, dont les ressources proviennent d’une contribution prélevée sur chaque contrat d’assurance automobile, se retourne contre les conducteurs non assurés pour obtenir le remboursement des sommes parfois très importantes versées aux victimes, majorées de 10%. En cas d’accident, le conducteur responsable va alors s’endetter auprès du FGV “pour de longues années, voire à vie”.

L’hyperconnexion, un danger croissant pour les salariés et les entreprises

Courriels, notifications, visioconférences… La connexion permanente aux écrans et la multiplication des moyens de communication engendrent des journées de travail “infinies” aux interruptions permanentes, avec de lourdes conséquences sur la santé mentale et physique, alertent des experts et plusieurs études récentes.Selon un récent rapport mondial de Microsoft, qui a mesuré l’utilisation des outils numériques par 31.000 “travailleurs du savoir” dans 31 pays dont la France, “un employé moyen reçoit désormais 117 emails et 153 messages Teams par jour”.Durant les heures de travail, les salariés “sont interrompus en moyenne toutes les deux minutes – soit 275 fois par jour – par des réunions, des emails ou des notifications de chat”, d’après cette étude réalisée sur la base de “signaux de productivité Microsoft 365 agrégés et anonymisés” par le géant du logiciel.L’hyperconnexion allonge considérablement la journée de travail: la société indique que “40% des employés consultent leurs emails avant 6 heures du matin”, et qu’en plus des pics d’activité observés jusque-là en matinée et en début d’après-midi vient s’en ajouter un autre en soirée, avec 29% des employés qui consultent leurs mails vers 22 heures.En France, 65% des salariés se disent dépendants aux écrans et leur entreprise n’agit pour limiter leur connexion que pour 16% d’entre eux, selon une étude réalisée par Viavoice pour le cabinet de conseil en prévention santé Verbateam.Aussi les trois-quarts des 1.000 personnes interrogées pour cette étude déclarent avoir “déjà ressenti des effets négatifs liés à leur usage numérique”, avec notamment des troubles du sommeil (pour 76%), des difficultés de concentration (77%), un sentiment de pression constante (78%) ou de “stress et anxiété face aux sollicitations numériques”.- Perte de contrôle -“On voit ce phénomène non seulement s’aggraver, mais il y a aussi une tendance assez étonnante à la banalisation, voire la valorisation de cette hyperconnexion en entreprise”, a déclaré à l’AFP la directrice générale de Verbateam Flore Serré.”Il y a vraiment une pratique qui devient addictogène”, selon elle, l’addiction étant définie comme “un besoin compulsif, un usage chronique et surtout, une perte de contrôle”.”Les entreprises de services sont beaucoup plus impactées que les entreprises qui ont des régimes de 3×8″, relève de son côté la présidente de la Fédération des intervenants des risques psychosociaux (Firps) Isabelle Tarty.”Avant on allait chez le client, on avait un rendez-vous le matin, un rendez-vous l’après-midi, mais ça n’était pas quatre à cinq grosses réunions dans la même journée. En termes de charge mentale, ça n’a pas encore été très bien analysé”, dit-elle.Mme Tarty ajoute avoir même rencontré des chauffeurs de bus et de métro “qui se mettent à avoir à traiter des mails à l’issue de leur travail”.  “Contrairement à ce qu’on pense, ce n’est pas les plus jeunes générations qui sont les plus touchées” par l’hyperconnexion, selon Flore Serré, mais “plutôt la tranche du milieu, les 35-45 ans”, alors que “les jeunes, finalement, ont un petit peu plus de recul”.Le droit à la déconnexion, pour lequel la loi du 8 août 2016 (dite El Khomri) prévoit pourtant une obligation de négocier dans les entreprises à partir de 50 salariés, est loin d’être toujours effectif, malgré les chartes signées en entreprise.Selon le dernier sondage publié lundi par l’Union des cadres et techniciens de la CGT (Ugict), 67% des cadres “souhaiteraient disposer d’un droit à la déconnexion effectif afin de préserver leur vie privée et leur santé”, une proportion en hausse de 11 points par rapport à 2016. Quelle que soit la situation dans leur entreprise, les salariés “ont le droit de ne pas être joignables en dehors de leur temps de travail, indépendamment de l’existence d’un accord”, rappelle Pauline Mureau, avocate en droit social au cabinet Voltaire Avocats.”Mais les temps de repos ne sont pas toujours respectés, ce qui génère des contentieux assez importants avec des risques assez significatifs pour les employeurs”, d’après l’avocate.Elle explique que le salarié “pourra simplement produire les emails qu’il a reçus ou envoyés pour justifier qu’il a été contacté et qu’il répondait à 23 heures et qu’il a répondu à un mail suivant à 8 heures le lendemain”.

Après d’interminables travaux, le tunnel de Tende s’entrouvre enfin

Avec des années de retard et encore d’importantes restrictions, le nouveau tunnel de Tende, liaison vitale entre la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes) et l’Italie, va être inauguré vendredi en fin d’après-midi par les ministres français et italien des Transports, Philippe Tabarot et Matteo Salvini.Pour les habitants des deux côtés de la frontière, ce sera enfin “une bouffée d’oxygène”, après des années d’isolement et de dépit, face à ce chantier empoisonné par les scandales et dévasté par la tempête Alex.Le projet remonte à 2007, pour fluidifier et sécuriser les passages, alors qu’un vieux tunnel de 3 km datant de 1882 imposait une circulation alternée, avec une moyenne de 4.000 véhicules par jour mais de grosses fluctuations selon les saisons.   Tende et la haute vallée de la Roya ne sont devenues françaises qu’en 1947 et les échanges étaient nombreux parmi les locaux des deux côtés, pour aller travailler, voir des proches ou faire des achats.Des Français partaient faire du ski côté italien l’hiver, tandis que des touristes italiens mais aussi suisses ou allemands choisissaient cet axe gratuit et bucolique, plutôt que l’autoroute, et la Ligurie pour rejoindre la Côte d’Azur.L’idée était de percer un nouveau tube, puis de rénover l’ancien, pour obtenir une circulation à double sens à partir de 2020, pour un budget estimé à 176 millions d’euros, pris en charge à 58% par l’Italie et 42% par la France, à parité entre Etat, région et département.Mais le projet connaît un premier coup d’arrêt en 2017 avec la découverte du vol de 200 tonnes de matériaux au sein de la société italienne Fincosit, alors chargée de l’ouvrage. Puis en octobre 2020, la tempête Alex emporte ponts et routes, bloquant l’accès à l’ouvrage côté français et rendant l’ancien tunnel impraticable. Un temps coupée du monde, la commune de Tende perd alors 50 logements et voit partir 200 habitants, soit près de 10% de sa population.Depuis la tempête, seul le train italien traverse la frontière, à raison de quatre allers-retours par jour. La trentaine d’Italiens qui travaillent dans l’antenne du CHU et à l’Ehpad de Tende ont dû s’en contenter.- Nouveaux commerces -En voiture, il y a une piste dite “des 46 lacets” pour les locaux l’été, ou 300 km de détour par la côte ligure.Et si la route qui serpente le long de la Roya a été bien refaite, souvent plus large et moins tortueuse qu’avant la tempête, la ligne ferroviaire vers Nice est à l’arrêt pour travaux depuis septembre 2024.Les bus de substitution s’arrêtent à Breil-sur-Roya, 20 km en aval de Tende, et les 200 visiteurs que le train touristique amenait chaque jour l’été manquent à l’appel.”Il y avait un climat pessimiste pour la vie de la vallée”, résume Philippe Daveo, employé de 27 ans à Tende.Arrivé en décembre au ministère des Transports, M. Tabarot, député des Alpes-Maritimes, a fait de ce dossier une priorité et a pressé l’Italie, chargée de l’ouvrage, pour obtenir l’ouverture du nouveau tunnel cet été, même a minima.Comme les abords du nouveau tunnel ne sont pas terminés, une commission intergouvernementale doit décider vendredi matin des modalités de circulation: forcément alternée, et avec des plages horaires réduites, pour permettre la poursuite des travaux.Malgré les restrictions qui s’annoncent, cette ouverture est “une bouffée d’oxygène”, assurent chacun de son côté Lucie Moulin, adjointe au maire de Tende, et Olivier Bottero, responsable de l’office du tourisme de Limone Piemonte, de l’autre côté du col.Depuis que la date de l’inauguration a été confirmée en Italie, ce dernier a reçu des dizaines d’appels de touristes intéressés.A Tende, plusieurs commerces viennent d’ouvrir, comme la supérette d’Alyssa Mari, Niçoise de 33 ans: “On a ouvert sans être sûrs pour le tunnel, mais on en espère beaucoup plus de passage.” Reste que si la sécurité est assurée, la fluidité n’est pas encore à l’ordre du jour, puisque l’achèvement de la rénovation de l’ancien tunnel n’est pas attendue avant 2029. Le budget est déjà monté à 255 millions d’euros (+45%) et une rallonge de 70 millions d’euros est évoquée.

A Venise, Jeff Bezos et Lauren Sanchez s’échangent les alliances

Le fondateur d’Amazon Jeff Bezos et l’ex-présentatrice Lauren Sanchez doivent se dire “oui” vendredi à Venise, alors que la Cité des Doges est toujours divisée quant à l’impact qu’aura ce mariage XXL sur l’image de la ville déjà bondée de touristes.”Ce mariage est acceptable dans une certaine mesure car il apporte de l’argent, mais il va à l’encontre de la culture et de la nature de la ville”, juge ainsi Chiara Trabuio, 26 ans, étudiante et résidente de Mestre, la partie de Venise côté terre ferme.Car indéniablement, de l’argent, le milliardaire américain et ses invités en ont déjà dépensé: sur la lagune, les yachts sont de sortie, et le luxueux hôtel Aman où logent les futurs mariés, situé dans un palais de la Renaissance et où les nuitées débutent à 2.000 euros, affiche complet.Selon la presse italienne, Jeff Bezos, 61 ans, et Lauren Sanchez, 55 ans, échangeront alliances et voeux sur l’île San Giorgio Maggiore qui fait face à l’Arsenal, l’ancien chantier naval de la Sérénissime, avant un grand bal samedi.La fille du président américain Ivanka Trump, Kim Kardashian et sa soeur Khloe, la superstar du football américain Tom Brady, la reine Rania de Jordanie ou encore la présentatrice Oprah Winfrey faisaient partie des invités aperçus sur les canaux de la ville par des photographes de l’AFP.- Surtourisme -Jeff Bezos, qui détient pour environ 215 milliards de dollars d’actions d’Amazon, fera un don de 3 millions d’euros destiné à une association de protection de la lagune, à la Venice International University et à l’Unesco, selon le président de la région Luca Zaia.”J’espère que l’étincelle qui s’est produite entre Bezos et Venise pourra se transformer en (…) un engagement constant en faveur de la ville”, avait-il par ailleurs appelé de ses voeux.Les pouvoirs locaux n’ont cessé de soutenir le choix de Jeff Bezos de se marier à Venise, balayant tout lien avec le surtourisme contre lequel des mesures ont été prises comme l’instauration d’un ticket d’entrée payant.Quelque 100.000 touristes dorment dans la ville durant la haute saison, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de visiteurs à la journée, alors que le nombre de résidents permanents est en chute libre.Pour Samuel Silvestri, commerçant vénitien de 55 ans, “le surtourisme est principalement causé par ces gens qui ne viennent qu’une journée avec leur sac à dos et leur nourriture, et qui contribuent très peu à la ville”.”Pas ceux qui transforment Venise en un petit Monte-Carlo”, le célèbre quartier de Monaco, poursuit-il. “Ce mariage aussi façonne l’image de la ville”.- Pas de renfort policier -Mais un collectif d’habitants baptisé “No Space for Bezos” (Pas de place pour Bezos, en français) multiplie les manifestations symboliques pour s’opposer aux réjouissances. “Venise n’est pas à vendre”, scandaient des militants mardi devant un squat, craignant que le mariage complique encore plus le déplacement des habitants.”Ce mariage cause des problèmes dans la ville: en plus des fermetures de canaux et des contrôles de plus en plus stricts, il y a également eu une répression de membres d’Extinction Rebellion”, a dénoncé auprès de l’AFP Alice Bazzoli, 24 ans, militante de “No Space for Bezos”.”Il n’y a eu aucune intention de verrouiller la ville”, a assuré le préfet de Venise Darco Pellos à l’AFP, affirmant par ailleurs que l’événement n’a exigé aucun “renfort” policier par rapport à une saison estivale habituelle.Il y a 11 ans, le mariage de l’acteur George Clooney n’avait pas créé autant de remous. Mais l’acteur américain n’est pas l’un des hommes les plus riches de la planète et n’a pas fondé le plus grand site mondial d’e-commerce, régulièrement dans le viseur d’associations de défense de l’environnement.Greenpeace justement n’a de cesse de dénoncer l’impact écologique du mariage, auquel de nombreux invités se sont rendus en jet privé, alors que l’équilibre fragile de Venise “coule sous le poids de la crise climatique”, dénonçait l’ONG.L’aviation d’affaires émet de plus en plus de CO2, et a atteint 1,7 à 1,8% des émissions totales de l’aviation commerciale, selon une étude de 2024 publiée dans une publication affiliée à la revue Nature.max-str-ptr-tq/cmk/liu/rr

Anna Wintour quitte la direction de Vogue USA, se concentre sur la marque mondiale

Anna Wintour, figure emblématique de la mode ayant inspiré le personnage phare du film “Le diable s’habille en Prada”, quitte ses fonctions à la direction de l’édition américaine de Vogue, mais reste à la tête de la publication à l’échelle internationale, a indiqué jeudi son employeur. “Surprise! Après 37 ans, Anna Wintour démissionne de son poste de rédactrice en chef de Vogue USA”, a rapporté le Daily Front Row, une publication spécialisée, précisant que l’icône de la mode allait conserver ses fonctions de “chef de contenu” à l’édition internationale de Vogue et au groupe de média Condé Nast (Vanity Fair, GQ, Pitchfork).Interrogée par l’AFP, la direction de Condé Nast a précisé que Anna Wintour allait bien continuer à “superviser Vogue à l’échelle mondiale, mais qu’un nouveau poste de chef du contenu éditorial sera créé pour l’édition américaine”. Selon l’entreprise, ce poste aux Etats-Unis permettra à Anna Wintour, 75 ans, de se consacrer davantage à son rôle international au sein de ce géant des médias. “Je ne changerai pas de bureau, et ne déplacerai pas une seule de mes poteries signées Clarice Cliff, mais vais consacrer toute mon attention ces prochaines années à la direction internationale”, a-t-elle dit jeudi matin aux employés selon le New York Times.   Surnommée la papesse de la mode, et connue pour ses éternelles lunettes de soleil noires, lui permettant de dissimuler un regard acéré, Anna Wintour avait fait son entrée en 1988 à la direction américaine de Vogue et a fait de la publication l’une des plus suivies et des plus influentes de la marque.Dans son premier numéro de Vogue, elle avait notamment remis en cause le “coût réel d’un bon look”, ce qui avait secoué l’industrie, avant d’ouvrir la Une du magazine à des célébrités, mêlant ainsi les mondes de la mode et du showbizz.- D’Anna à Miranda -Cette Britannique de naissance a servi de muse au célèbre personnage de Miranda Priestly, incarné par Meryl Streep, à la tête du magazine fictif de mode “Runway”, dans la comédie romantique à succès “Le diable s’habille en Prada” (2006), adaptation du roman éponyme publié trois ans plus tôt.Ce film, devenu par la suite une comédie musicale présentée à Chicago et Londres, a contribué à façonner la légende d’Anna Wintour comme incarnation dans l’imaginaire collectif de la rédactrice en chef de mode pointue, hyper exigeante et en quête permanente de nouveauté. En février, elle avait été décorée par le roi Charles III au palais de Buckingham, élevée au rang des “compagnons d’honneur”, après avoir déjà été faite “Dame” en 2017.A la fois crainte et désirée dans les Fashion Week, Anna Wintour s’était cependant retrouvée sur la sellette il y a quelques années lors des vastes manifestations Black Lives Matter, accusée notamment de ne pas faire suffisamment de place aux stylistes ou aux photographes noirs dans le prestigieux magazine.Des rumeurs de démission avaient alors couru autour de celle que le magazine Forbes présentait, en 2017, comme la femme la plus puissante du monde dans le milieu des médias et du divertissement. Mais la septuagénaire était finalement restée aux commandes, après avoir déclaré “assumer la pleine responsabilité de (ses) erreurs” et s’être excusée de ne “pas en avoir fait assez” pour ses collaborateurs noirs. Elle avait plus tard assuré que cet épisode avait été “fructueux” car il lui avait permis de comprendre qu’elle “n’écoutait pas ou n’écoutait pas assez”. En mai, le dernier gala du Metropolitan Museum de New York, soirée mondaine et fashion par excellence aux Etats-Unis dirigée depuis des années par Anna Wintour, portait la signature de cette ouverture avec un hommage aux influences noires sur la mode, un thème qui résonne dans l’Amérique de Donald Trump.”Il est évident que cette exposition a été planifiée il y a de nombreuses années et que nous ne savions pas ce qui se passerait dans l’arène politique. Mais elle prend une nouvelle importance et une nouvelle raison d’être”, avait alors souligné auprès de l’AFP celle qui ne cache pas son soutien au Parti démocrate.