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Boeing encore dans le rouge au 3e trimestre à cause de son futur gros porteur 777X

Le constructeur aéronautique américain Boeing a de nouveau annoncé mercredi une lourde perte trimestrielle, malgré un fort rebond de ses livraisons, du fait d’une charge conséquente sur son programme de bicouloir 777X, très en retard.La perte nette atteint 5,34 milliards de dollars entre juillet et septembre, creusée par une charge de 4,9 milliards de dollars avant impôts. Ce n’est pas la première fois que Boeing pâtit du 777X, son nouveau gros porteur biréacteur supposé être le fleuron de sa flotte.Il avait notamment inscrit une charge avant impôts de 3 milliards de dollars au troisième trimestre 2024, en partie imputée à ce programme, et une de 6,5 milliards dès le quatrième trimestre 2020 totalement attribuée à ce programme. D’autres charges, non ventilées entre les programmes concernés, ont aussi été nécessaires au fil des ans.Le 777-9, première version du programme qui en prévoit trois, a été présenté en 2013 et devait entrer en exploitation en 2020, mais il n’est toujours pas certifié par le régulateur de l’aviation civile (FAA).Depuis de longs mois, la direction assurait que les premières livraisons se dérouleraient en 2026, mais des informations de presse début octobre évoquaient un décalage à 2027, accompagné d’une charge entre 2,5 et 4 milliards.Kelly Ortberg, patron du groupe, l’a confirmé mercredi dans un message aux employés: “La finalisation du programme de certification prend davantage de temps que prévu. (…) Nous anticipons désormais la première livraison du 777-9 en 2027″.Lors d’une audioconférence avec des analystes, il a assuré qu’il n’y avait aucun problème avec la structure ou les moteurs.”Le problème que nous avons est avec le processus de certification. (…) C’est totalement hors de notre contrôle”, a-t-il expliqué sur CNBC, précisant que la paralysie budgétaire qui dure depuis trois semaines n’avait aucun impact à ce stade.”Ce n’est pas ce qui a entraîné cette charge”, a-t-il affirmé.Selon le nouveau directeur financier, Jay Malave, s’exprimant pendant l’audioconférence, le programme génèrera une trésorerie positive à partir de 2029 et le décalage de l’entrée en exploitation devrait entraîner un manque-à-gagner de 2 milliards de dollars en 2026.Le géant ferraille aussi pour la certification des 737 MAX 7 et MAX 10, désormais anticipée pour 2026 avec plusieurs années de retard. C’est le système antigel des moteurs qui lui donne surtout du fil à retordre.- Reprise de la production -Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires de Boeing a bondi de 30% sur un an, à 23,27 milliards de dollars, profitant d’une reprise de la production et des livraisons après la crise provoquée par un incident en vol en janvier 2024 et une longue grève dans deux grosses usines à l’automne de cette année-là.L’avionneur vient d’avoir l’autorisation de la FAA pour augmenter à 42, contre 38 auparavant,la production mensuelle des 737 MAX 8 et MAX 9, et a accéléré celle du 787 Dreamliner de cinq à sept, visant huit fin 2025 et dix en 2026.Vers 16H50 GMT, l’action Boeing cédait 3,25% à la Bourse de New York.A fin septembre, le carnet de commandes total atteignait 636 milliards de dollars. Boeing est le plus gros exportateur américain.A noter que Boeing affiche un flux de trésorerie positif — 1,12 milliard de dollars -, pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2023.M. Ortberg s’est en revanche montré peu disert sur la grève dans plusieurs usines américaines fabriquant des appareils militaires, commencée le 4 août.Les quelque 3.200 grévistes ont rejeté dimanche, à une courte majorité, la quatrième offre de contrat social soumise depuis fin juillet.Le groupe “applique son plan de gestion de crise”, a stipulé M. Ortberg.”L’impact a été immatériel” sur les comptes, a souligné M. Malave.Boeing, qui a notamment lancé le recrutement d’ouvriers “permanents” pour remplacer les grévistes, affirme que les livraisons de sa branche Défense, Espace, Sécurité (BDS) ne sont pas affectées.Mais, pour le syndicat des machinistes (IAM), “Boeing n’a pas été en mesure de trouver des ouvriers avec les compétences et l’expérience de nos membres, et les livraisons du groupe continuent d’être retardées en conséquence”.

Nvidia dépasse les 5.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, une première

Le géant américain des puces Nvidia est devenu mercredi la première entreprise au monde à franchir le cap symbolique des 5.000 milliards de dollars de valorisation boursière, preuve de l’appétit accru pour les valeurs liées à l’intelligence artificielle (IA).Peu après l’ouverture à Wall Street, vers 14H30 GMT, le prix de son action s’envolait de 4,81% à 210,69 dollars, lui permettant d’afficher une capitalisation boursière de plus de 5.100 milliards de dollars.A titre de comparaison, c’est plus important que le PIB de la France ou de l’Allemagne. La valorisation de l’entreprise est plus élevée que celles de Tesla, Meta (Facebook) et Netflix réunies.”Nvidia continue d’être le moteur de l’optimisme des investisseurs (…) en raison du potentiel de croissance qu’elle présente”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Depuis le début de l’année, le cours du concepteur de processeurs, cartes graphiques et logiciels s’est envolé de près de 60%.Il est la tête de proue de l’enthousiasme des marchés autour de l’IA, dopé par les ventes de ses processeurs graphiques ou GPU (graphics processing units) sophistiqués.S’il n’est pas le premier à avoir développé des GPU, le groupe californien en a fait sa spécialité dès la fin des années 1990, pivotant rapidement des jeux vidéo vers l’informatique à distance (cloud computing), alors naissante, et a donc une expérience unique dans le domaine.L’entreprise est aussi poussée mercredi par la perspective d’une autorisation de la vente de son architecture de processeurs phare (“Blackwell”) sur le marché chinois, alors qu’une rencontre est attendue jeudi entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, où l’IA devrait être au menu.Les puces Nvidia ne sont actuellement plus vendues en Chine en raison d’une combinaison d’interdictions du gouvernement chinois, de préoccupations de sécurité nationale et des tensions commerciales persistantes entre les Washington et Pékin.En réponse, la Chine a accéléré le développement de son industrie des puces pour contourner les restrictions imposées par la Maison-Blanche sur les exportations des puces les plus avancées.Jensen Huang, le patron de Nvidia, a exprimé mardi l’espoir que le président Trump puisse aider à orienter cette politique, avertissant que sans action, la technologie américaine pourrait perdre sa position dominante sur le marché technologique mondial.- des contrats à la chaine -Dans le même temps, Nvidia “ne cesse d’améliorer son efficacité opérationnelle et semble annoncer des contrats colossaux tous les jours”, explique à l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Mardi, Nvidia a annoncé prendre une part de 2,9% dans le fabricant finlandais d’équipements télécoms Nokia, moyennant 1 milliard de dollars. Fin septembre, le groupe a déclaré injecter 100 milliards de dollars pour qu’OpenAI, le créateur de ChatGPT, puisse construire ses centres de données.Le groupe est “largement en avance” sur tous ses concurrents qui “ont du mal à rattraper leur retard dans le monde où évolue Nvidia”, observe Art Hogan, à l’image de AMD (Advanced Micro Devices).L’entreprise ne se contente pas de concevoir des puces, mais propose toute une infrastructure à même de les faire fonctionner ensemble, avec des connexions (networking) et des logiciels.Sa trajectoire boursière est sans commune mesure à Wall Street: Microsoft et Apple, les deux autres plus importantes capitalisations mondiales, dépassent tout juste les 4.000 milliards de valorisation.En conséquence, certains opérateurs s’inquiètent de l’explosion d’une possible “bulle de l’IA”.”Les valorisations sont très élevées” et “les actions pourraient donc être vulnérables à toute mauvaise nouvelle”, avance Sam Stovall.Les dépenses dans l’IA devraient atteindre dans le monde environ 1.500 milliards de dollars en 2025, selon le cabinet américain Gartner, puis plus de 2.000 en 2026, soit près de 2% du PIB mondial.

Trump s’attend à “une excellente rencontre” avec Xi Jinping

Donald Trump s’est déclaré optimiste mercredi à la veille d’une rencontre cruciale avec le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, laissant espérer une trêve dans la brutale guerre commerciale qui oppose les deux puissances, avant d’annoncer la conclusion d’un accord commercial avec Séoul.Le président américain est arrivé mercredi à Gyeongju, dans l’est de la péninsule coréenne, où se tient le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) rassemblant 21 pays de la région, dernière étape d’une tournée en Asie.Il a dit envisager “une excellente rencontre (…) et que beaucoup de problèmes vont être résolus” lors de son entrevue jeudi avec le dirigeant chinois.”Je pense que nous allons obtenir un très bon résultat pour notre pays et pour le monde en réalité”, a-t-il ajouté à bord d’Air Force One. Le chef d’État américain a précisé cependant qu’il n’était “pas sûr” que la question délicate de Taïwan, île revendiquée par Pékin, soit abordée.Les dirigeants auront des échanges “approfondis” sur des “questions stratégiques et à long terme touchant aux relations entre la Chine et les États-Unis, et sur des sujets majeurs d’intérêt commun”, a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, confirmant la rencontre côté chinois.Selon les autorités chinoises, la rencontre devrait se tenir à Busan (est de la Corée du Sud).Donald Trump a laissé entrevoir une baisse des droits de douane qui avaient été imposés à la Chine en rétorsion à la crise du Fentanyl aux États-Unis. Si les négociateurs de Pékin et Washington assurent s’être entendus sur un “cadre” d’accord, il reste à voir si Donald Trump et Xi Jinping finaliseront effectivement une trêve dans leur guerre commerciale qui a fait dévisser les marchés et bouleversé les chaînes de production.”Alors que les États-Unis sont impatients de conclure tout accord commercial que Trump pourrait qualifier de victoire, la Chine s’attache à renforcer la confiance, gérer les divergences de longue date et stabiliser les relations commerciales”, remarque William Yang, analyste à l’International Crisis Group.- Couronne des rois de Silla -L’étape sud-coréenne est la troisième de la tournée asiatique du président Trump, après la Malaisie et le Japon où il a eu une rencontre chaleureuse mardi avec la nouvelle Première ministre Sanae Takaichi et reçu une pluie de cadeaux et d’éloges.Le président américain a reçu de son homologue sud-coréen Lee Jae-myung la plus haute décoration du pays ainsi qu’une réplique d’une couronne dorée des rois du royaume coréen ancien de Silla.”C’est un grand honneur”, a déclaré Donald Trump disant souhaiter la porter “tout de suite”.Après sa rencontre, Donald Trump a annoncé qu’un accord commercial avait été “essentiellement conclu” avec Séoul.En juillet, Donald Trump avait annoncé avoir accepté de réduire les taxes douanières sur les produits sud-coréens à 15% en échange de l’engagement de Séoul à investir 350 milliards de dollars aux États-Unis, mais les détails de ces engagements faisaient l’objet d’âpres discussions.Kim Yong-beom, conseiller principal du président sud-coréen, a confirmé que Séoul et Washington avaient finalisé leur accord, avec un compromis qui prévoit une réduction à 15% des taxes douanières que les deux pays s’imposent réciproquement sur l’automobile, un plan d’investissements sud-coréens pour 350 milliards de dollars aux États-Unis, “200 milliards en numéraire et 150 milliards pour la coopération dans le secteur de la construction navale”.- Mauvais “timing” avec Kim Jong Un -Donald Trump ne devrait pas en revanche rencontrer Kim Jong Un.Le président américain avait déclaré qu’il serait “ravi de rencontrer” le dirigeant nord-coréen mais Pyongyang n’a pas répondu publiquement à l’invitation.”Je connais Kim Jong Un très bien… nous n’avons pas pu organiser le bon timing”, a indiqué M. Trump. Il avait précisé auparavant qu’une rencontre devrait intervenir néanmoins “dans un avenir pas trop lointain”. Le dernier face-à-face entre les deux dirigeants remonte à juin 2019. Depuis, les relations entre Pyongyang et Washington sont au point mort, en raison de désaccords sur l’allègement des sanctions américaines et l’avancement du programme nucléaire de Pyongyang.Kim Jong Un est aujourd’hui renforcé par le soutien de la Russie après l’envoi de soldats nord-coréens partis combattre aux côtés de Moscou face à l’Ukraine. Gi-Wook Shin, un expert de la Corée et professeur de sociologie à l’université Stanford, estime que Kim Jong Un cherche probablement à “maximiser son influence auprès de Trump”. “Cependant, une rencontre future reste possible, car Kim considère probablement Trump comme sa meilleure chance d’obtenir le type d’accord qu’il souhaite, y compris la reconnaissance en tant qu’État nucléaire”, a-t-il déclaré à l’AFP.bur-aue-oho-lgo-jug/pt

Production en hausse, prix en berne: la Belgique inquiète pour ses patates

“C’est une année qui va être difficile commercialement”, peste Baudouin Dewulf, devant un tracteur surchargé de pommes de terre. La Belgique, royaume de la frite, enregistre des récoltes de patates record, mais ce n’est pas une si bonne nouvelle pour les agriculteurs confrontés à la chute des cours et à la baisse des exportations.Sur son exploitation de Geer, dans l’est du pays, Baudouin Dewulf décrit un marché “un petit peu engorgé” après tant d’années fastes où les frites belges s’écoulaient comme des petits pains dans le monde entier.”On est à un point de basculement”, car “les marchés mondiaux achètent moins de frites européennes”, relève aussi Pierre Lebrun, l’un des responsables de Belpotato, l’organisation interprofessionnelle de la pomme de terre belge.Les producteurs de frites surgelées, qui absorbent la majorité de la production, ont été frappés par une triple peine : des droits de douane sur le marché clé des États-Unis, un euro fort qui pénalise les exportations et l’émergence de concurrents en Inde, en Chine et en Égypte. Le tout alors que la Belgique produit de plus en plus : quelque cinq millions de tonnes de pommes de terre sont attendues en 2025, soit une hausse de 11 % par rapport à 2024, près d’une demi-tonne par habitant, selon Belpotato.Grâce au succès de la frite, la fierté du pays, les surfaces cultivées ont augmenté de façon continue.Les friteries sont une institution nationale et des chaînes aux noms évocateurs comme Fritapapa sont devenues d’immenses succès commerciaux.L’industrie s’est fortement développée en dix ans, faisant de la Belgique le plus grand producteur européen de frites et le premier exportateur mondial.En 2024, le pays a ainsi exporté pour plus de trois milliards d’euros de produits à base de pommes de terre, soit trois fois plus qu’en 2015, selon les données d’Eurostat, l’agence statistique de l’Union européenne.- Produire toujours davantage -La demande mondiale constante et le boom de la restauration rapide en Asie et au Moyen-Orient ont stimulé les investissements, explique Christophe Vermeulen, directeur du groupement professionnel Belgapom.”En tant que produit de base, la frite est toujours très populaire. Quand la population augmente et que la classe moyenne se développe, la demande de frites augmente aussi”, souligne-t-il.Dans cette décennie aussi dorée que de bonnes frites croustillantes, les usines ont cherché à produire toujours davantage. Les prix des pommes de terre atteignaient des sommets historiques ces dernières années – déclenchant une véritable frénésie agricole.”C’est au moment où tout roulait bien, le ciel n’avait pas de limites”, dit Pierre Lebrun. Les producteurs en Belgique, mais aussi en France, aux Pays-Bas et en Allemagne – qui approvisionnent également les producteurs belges de frites – ont encore ajouté 40.000 hectares à leurs surfaces cultivées cette année, soit une hausse de 7 % par rapport à 2024, selon les chiffres du secteur.Mais la situation s’est retournée, sur fond de tensions commerciales avec Donald Trump et de concurrence de plus en plus féroce, notamment asiatique.Les exportations de frites surgelées belges ont chuté de 6,1 % entre juin 2024 et juin 2025, selon les chiffres du secteur.Le plupart des pommes de terre sont vendues via des contrats conclus avant la récolte, mais sur le marché libre, cette baisse des exportations combinée à une production record a fait plonger les prix des pommes de terre à environ 15 euros la tonne, contre un pic de près de 600 euros l’an dernier.Si de nombreux agriculteurs bénéficient de revenus garantis par des contrats saisonniers avec les fabricants de frites, certains devront revoir leurs investissements et se préparer à des négociations ardues l’année prochaine.”L’industrie belge de la pomme de terre est en mode reset”, conclut Christophe Vermeulen.

L’Allemagne adopte la plus forte hausse du Smic depuis sa création il y a dix ans

Le gouvernement allemand a adopté mercredi la plus importante hausse du salaire minimum depuis sa création il y a dix ans, cependant légèrement moins ambitieuse qu’attendue par les sociaux-démocrates, membres de la coalition au pouvoir.Actuellement à 12,82 euros bruts de l’heure, il passera à 13,90 euros au début de l’an prochain, puis à 14,60 euros au 1er janvier 2027, ce qui correspond à une hausse totale de 13,9%.D’après le ministère allemand du Travail, environ six millions de travailleurs profiteront de cette augmentation.Le gouvernement a suivi les recommandations formulées en juin par une commission indépendante où siègent les représentants des employeurs et des salariés. Cette augmentation est légèrement moindre que celle prônée par les sociaux-démocrates, membres de la coalition au pouvoir du chancelier conservateur Friedrich Merz. Ces derniers auraient souhaité une hausse à 15 euros dès 2026.Selon l’office statistique allemand Destatis, le salaire minimum allemand est actuellement le quatrième plus élevé dans l’UE, derrière le Luxembourg, l’Irlande et les Pays-Bas.En 2022, l’ex-chancelier social-démocrate Olaf Scholz était passé outre cette commission, relevant le salaire minimum au-delà de ses préconisations.Le gouvernement allemand sous la houlette de la chancelière conservatrice Angela Merkel, alors à la tête d’une coalition avec des sociaux-démocrates, a décidé à l’été 2014 d’introduire un salaire minimum en Allemagne. Il est entré pour la première fois en vigueur le 1er janvier 2015, fixé au départ à 8,50 euros bruts de l’heure.A l’époque, c’était une petite révolution car l’Allemagne avait une tradition sociale bien ancrée de non-ingérence de la puissance publique dans les relations salariales. Les sociaux-démocrates avaient réussi à convaincre les conservateurs d’Angela Merkel du bien fondé de cette mesure, au nom de la justice sociale et devant le développement d’un large secteur de bas salaires.

Wall Street en hausse avant la Fed, Nvidia dépasse les 5.000 milliards de dollars

La Bourse de New York progresse mercredi, à quelques heures d’une très attendue baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed), tandis que Nvidia est devenue la première entreprise de l’histoire à franchir le seuil des 5.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.Vers 13H55 GMT, le Dow Jones prenait 0,64%, l’indice Nasdaq avançait de 0,75% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,40%.”Nous allons tous avoir les yeux rivés sur beaucoup de choses, mais la réunion de la Fed est sans aucun doute l’un des événements les plus importants de la journée”, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.L’issue de la réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine ne semble faire aucun doute: les analystes attendent unanimement une baisse de taux d’un quart de point de pourcentage, la deuxième de l’année.Mais la conférence de presse que tiendra Jerome Powell, le patron de l’institution, “sera le théâtre de l’action”, selon M. Hogan.”Le président de la Fed devra expliquer comment le FOMC parvient à une décision sur les taux en l’absence de données gouvernementales (en raison de la paralysie budgétaire, ndlr), ce qui n’est pas une tâche facile”, relève Art Hogan.Les investisseurs souhaitent “avoir le sentiment qu’une nouvelle baisse de 25 points de pourcentage est prévue” pour la prochaine réunion en décembre, note de son côté Patrick O’Hare, de Briefing.com.La décision de la Fed est attendue pour 18H00 GMT, la prise de parole de Jerome Powell une demi-heure plus tard.En parallèle, le secteur technologique continue de briller.Le mastodonte américain des puces électroniques Nvidia est devenu mercredi la première entreprise au monde à franchir le cap symbolique des 5.000 milliards de dollars de valorisation boursière, preuve de l’appétit accru pour les valeurs liées à l’intelligence artificielle (IA).Vers 13H55 GMT, le titre de Nvidia prenait 4,91% à 210,90 dollars.Sa trajectoire boursière est sans commune mesure à Wall Street: Microsoft et Apple, les deux autres plus importantes capitalisations mondiales, dépassent tout juste les 4.000 milliards de valorisation.La place américaine est aussi dynamisée par une journée très chargée en résultats d’entreprises, représentant un quart de la capitalisation boursière du S&P 500, qui seront connues mercredi, selon Art Hogan.Le spécialiste des engins de construction Caterpillar (+12,29% à 588,93 dollars) s’envolait, porté par un troisième trimestre supérieur aux attentes grâce à une hausse de ses ventes.L’entreprise a aussi précisé le coût attendu des droits de douane pour son exercice 2025, qui devrait se situer entre 1,6 et 1,75 milliard de dollars.Le constructeur aéronautique américain Boeing (-2,77% à 217,10 dollars) était sanctionné pour sa perte nette de 5,34 milliards de dollars au troisième trimestre, plus lourde qu’attendu par les marchés du fait d’une charge de 4,9 milliards de dollars avant impôts sur son programme 777X, très en retard.Le site de création et de commerce électronique Etsy (-8,32% à 68,56 dollars) chutait après l’annonce d’un changement à sa tête, son patron Josh Silverman ayant choisi de passer les rênes de la société à partir de 2026.

Climat: le financement de l’adaptation toujours à la traine, selon l’ONU

Le financement public de l’adaptation aux conséquences du changement climatique devrait être multiplié par plus de 12 d’ici 2035 pour répondre aux besoins des pays en développement, estime mercredi un rapport de l’ONU, selon lequel les objectifs fixés pour 2025 ne seront pas atteints.”Les impacts du changement climatique s’accélèrent. Pourtant, les financements pour l’adaptation ne suivent pas, laissant les populations les plus vulnérables exposées à la montée des eaux, aux tempêtes meurtrières et aux chaleurs caniculaires”, déclare le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son message relatif au rapport.Pourtant, les efforts d’adaptation aux impacts de plus en plus dangereux et coûteux du changement climatique – de la construction de digues de protection contre la mer à la plantation de cultures résistantes à la sécheresse – “ne sont pas un coût, c’est une bouée de sauvetage”, souligne-t-il.Selon ce rapport (Adaptation Gap Report), en 2023 les fonds publics consacrés à l’adaptation étaient de 26 milliards de dollars, soit deux milliards de moins qu’en 2022.Selon la trajectoire actuelle, l’objectif établi lors de la COP26 de Glasgow de doubler entre 2019 et 2025 les investissements publics des pays riches consacrés à l’adaptation des nations les plus pauvres “ne sera atteint”, estime le rapport publié une quinzaine de jours avant le début de la COP30 de Belem.Le président de la COP30, André Correa do Lago, a déclaré mercredi que l’adaptation avait “toujours été quelque peu reléguée au second plan”, mais que la question serait au cœur des prochaines négociations climatiques.Le rapport prévoit que les besoins de financement de l’adaptation des pays en développement dépasseront 310 milliards de dollars d’ici 2035, soit 12 fois plus qu’actuellement.Cela représente un déficit annuel de 284 à 339 milliards de dollars et cet écart est “inquiétant”, souligne le rapport. “Nous avons besoin d’une impulsion mondiale pour augmenter le financement de l’adaptation, provenant à la fois de sources publiques et privées, sans alourdir la dette des pays vulnérables”, souligne Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement. “Le financement de l’adaptation doit être repensé pour passer d’une corvée à un investissement dans un avenir meilleur. (…) Les pays développés ne peuvent pas continuer à faire des promesses sur le financement international de la lutte contre le changement climatique sans les tenir. Nous n’avons pas le temps”, souligne auprès de l’AFP Annamaria Lehoczky, experte sur le changement climatique de l’ONG Fauna& Flora.Actuellement, 172 pays ont des mesures d’adaptation mais pour 36 d’entre eux, elles sont dépassées ou n’ont pas été mises à jour depuis une dizaine d’années, note le rapport. Coté secteur privé, le rapport estime qu’actuellement les flux orientés vers l’adaptation représentent 5 milliards de dollars chaque année, mais qu’ils pourraient être multiplié par dix. Toutefois ils ne “pourront à eux-seuls pas suffire à combler le manque”.La feuille de route “Bakou to Belem”, destinée à accroitre les ressources financières à destination des pays en développement de 300 milliards promis lors de la COP29 à 1.300 milliards, pourrait “faire une énorme différence”, mais devra être réalisée via des subventions et instruments non générateurs de dette pour ne pas accroitre la vulnérabilité des pays les plus pauvres.”Même dans un contexte budgétaire tendu et face à des priorités concurrentes, la réalité est simple: si nous n’investissons pas dans l’adaptation dès maintenant, nous serons confrontés à une augmentation des coûts chaque année” , souligne Mme Andersen. 

Jean Castex nommé PDG de la SNCF pour un mandat de 4 ans

Jean Castex a été nommé mercredi président directeur général du groupe ferroviaire public SNCF, a annoncé l’entreprise à l’issue d’un conseil d’administration et après l’adoption en conseil des ministres le même jour d’un décret portant nomination.L’ancien Premier ministre et ancien PDG de la RATP a exprimé, dans un communiqué, sa “fierté” de rejoindre cette “grande entreprise publique dont les missions sont au coeur de la vie quotidienne des citoyens”.M. Castex, âgé de 60 ans, fait également part de sa “détermination” pour assurer la réussite de la SNCF et de ses filiales Rail Logistics Europe, Keolis et Geodis.Parmi les défis qu’il devra relever, il cite en premier “l’amélioration permanente du service rendu aux voyageurs”, puis “la transformation nécessaire pour gagner dans la concurrence”, “la montée en puissance de la régénération et enfin “la modernisation du réseau ferré comme son adaptation face au changement climatique”.M. Castex donne également “rendez-vous aux cheminots” qu’il entend “rencontrer très vite” et leur dire “qu’il sera à leur écoute et engagé à leurs côtés”.Il salue le travail de son prédécesseur Jean-Pierre Farandou, nouveau ministre du Travail, dont le mandat à la tête de la SNCF “a permis la mise en oeuvre de la réforme +pour un nouveau pacte ferroviaire+, le rétablissement des finances du groupe, un dialogue social soutenu et un engagement sans faille pour porter les besoins cruciaux de financements supplémentaires pour le réseau ferré”.Dans une interview publiée par le Monde mercredi, M. Castex précise sa méthode de travail: “un dialogue social exigeant et de qualité et une présence permanente sur le terrain”. “Je n’en connais pas d’autre” dit l’ancien patron de la RATP, crédité d’avoir réussi sans heurts à organiser les déplacements massifs en transports en commun dans toute l’Ile-de-France durant la période des Jeux Olympiques à l’été 2024.Sur le sujet du traitement de ses éventuels conflits d’intérêt  -la RATP qu’il connait de l’intérieur étant concurrente de la SNCF dans beaucoup d’appels d’offres d’ouverture à la concurrence de gestion de réseaux de transports locaux- M. Castex a rappelé ses propositions “de stricte étanchéité”.”Déport complet sur tous les dossiers, qui sont relativement peu nombreux, où les deux entreprises ont présenté des offres concurrentes, et déport complet également pendant les trois ans à venir pour les marchés où la RATP est sortante, si la SNCF ou sa filiale Keolis décide de présenter des offres” a-t-il précisé.Il avait fait ces propositions lors de son audition devant la Commission du développement durable du Sénat mi-octobre.Avec la réputation d’un haut fonctionnaire pragmatique et habile à la concertation, M. Castex avait été chargé en avril 2020 par Emmanuel Macron de mettre en oeuvre le premier déconfinement de la crise sanitaire, puis nommé dans la foulée à Matignon en juillet 2020 jusqu’en 2022.Se qualifiant lui-même d'”amoureux des trains”, il a ensuite été nommé Président directeur général de la RATP depuis 2022 jusqu’à aujourd’hui.

Boeing: perte plus lourde qu’attendu au 3T, due à une lourde charge sur le 777X

Le constructeur aéronautique américain Boeing a annoncé mercredi une perte nette de 5,34 milliards de dollars au troisième trimestre, plus lourde qu’attendu par les marchés du fait d’une charge de 4,9 milliards de dollars avant impôts sur son programme de bicouloir 777X, très en retard.Au troisième trimestre 2024, Boeing avait publié une perte nette de 6,17 milliards.Son chiffre d’affaires a bondi de 30% sur la même période cette année, à 23,27 milliards de dollars, profitant d’une reprise de la production et des livraisons après la crise provoquée par un incident en vol en janvier 2024 et une longue grève dans deux grosses usines à l’automne de cette année-là.Dans les échanges électroniques avant l’ouverture de la Bourse de New York, l’action Boeing cédait 1,02%.La branche d’aviation commerciale (BCA) a livré 440 avions entre juillet et septembre, soit une centaine de plus qu’au troisième trimestre 2024, a relevé Kelly Ortberg, patron du groupe, dans un message adressé aux employés, précisant constater aussi une “forte demande” avec 774 commandes en 2025 – plus de double de l’année précédente.- Livraison reportée -A noter qu’il a de nouveau fait état d’un flux de trésorerie positif – 1,12 milliard de dollars -, pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2023.Le consensus des analystes de FactSet attendait un chiffre d’affaires de 22,06 milliards de dollars et un petit bénéfice de 100 millions. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels – valeur privilégiée par les marchés -, la perte nette ressort à 7,47 dollars contre une perte nette de 10,44 dollars un an plus tôt.Le consensus anticipait une perte nette de 5,16 dollars par action.Ce n’est pas la première fois que Boeing est contraint de passer une lourde charge sur le programme du long courrier 777X, son nouveau gros porteur biréacteur.Il avait notamment inscrit une charge avant impôts de 3 milliards de dollars au troisième trimestre 2024, en partie imputée à ce programme, et une de 6,5 milliards dès le quatrième trimestre 2020 totalement attribuée à ce programme. En d’autres occasions, le groupe n’a pas communiqué le détail.Le 777-9, première version du programme qui en prévoit trois, a été présenté en 2013 et devait entrer en exploitation en 2020 mais il n’est toujours pas certifié par le régulateur de l’aviation civile (FAA).Depuis de longs mois, la direction assurait que les premières livraisons se dérouleraient en 2026 mais des informations de presse début octobre indiquaient un décalage à 2027, évoquant une charge entre 2,5 et 4 milliards.M. Kelly l’a confirmé mercredi: “La finalisation du programme de certification prend davantage de temps que prévu. Nous avons ajusté nos attentes concernant la certification et nous anticipons désormais la première livraison du 777-9 en 2027”, a-t-il indiqué dans son message.