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Les Bourses européennes terminent autour de l’équilibre

Les Bourses européennes ont terminé proches de l’équilibre jeudi, mais tout de même en terrain positif, les investisseurs évaluant les perspectives de baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans une séance calme en raison de la fermeture de Wall Street pour Thanksgiving.La Bourse de Paris est restée stable (+0,04%) comme Francfort (+0,02%) quand Francfort a gagné 0,18% et Milan 0,21%.

Les entreprises ne vivent “pas dans un enfer fiscal” en France, assure Olivier Faure

Le patron des socialistes Olivier Faure a affirmé que les entreprises ne vivaient pas “dans un enfer fiscal en France” lors d’une intervention devant des chefs d’entreprises au Sommet de l’économie, organisé par le magazine Challenges.”Nous ne sommes pas dans un pays qui est taxophile. Nous sommes dans un pays qui est dans la moyenne et qui permet aujourd’hui aux entreprises de vivre”, a affirmé le premier secrétaire du PS.M. Faure a dit comprendre le point de vue patronal qui est “d’aller plus loin dans la baisse des cotisations et de la fiscalité”, mais selon lui le taux de l’Impôt sur les entreprises (IS) a “baissé depuis 40 ans”, passant de 50% en 1986 à 25% aujourd’hui.”Là je parle du taux théorique. Je ne parle même pas du taux effectif qui est beaucoup plus bas pour les grands groupes, un peu moins bas pour les PME, mais pour l’ensemble inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE”, a-t-il encore affirmé.”Il faut bien sûr tenir compte de ce que vivent les grands groupes. Il ne s’agit pas de leur imposer une fiscalité qui serait pénalisante, mais ne pas laisser penser non plus qu’aujourd’hui on vivrait dans un enfer fiscal en France, ce qui n’est pas le cas”, a martelé M. Faure.”Je ne vous hais point”, a-t-il assuré à un chef d’entreprise qui demandait “pourquoi cette haine?”.”La vision que je porte est celle d’un monde social-démocrate (…) dans lequel on a su concilier des libertés comme nulle part ailleurs et en même temps une protection sociale comme nulle part ailleurs”, a-t-il ajouté.Le patron des socialistes en a aussi profité pour défendre les débats à l’Assemblée sur le budget, “qui donnent le sentiment d’une certaine confusion”. a-t-il reconnu.”Je revendique le fait que le débat parlementaire est utile, qu’il n’est pas médiocre et qu’il permet aussi de figurer ce que sont les alternatives et donc parfois aussi de clarifier les positions de chacun”.Sur le PLF, “tout le monde a voté contre. Pourquoi? Parce que, en première lecture, chacun vient affirme ce qu’il est. (…) Ce temps-là était un temps nécessaire, un temps de décantation. Maintenant, ce à quoi il faut parvenir, c’est un deuxième temps qui soit celui de la recherche sincère du compromis”, pour trouver un budget nécessaire aux entreprises, aux collectivités locales et “au commun des mortels”.

Pesticides: 3.000 litres saisis chez des particuliers malgré l’interdiction (OFB)

Près de 3.000 litres de pesticides ont été saisis chez les particuliers depuis le début de l’année par les agents de la police de l’environnement malgré l’interdiction de leur usage depuis 2019, a annoncé jeudi l’Office français de la biodiversité.Les quantités de produits phytosanitaires saisies représentent 1.000 hectares de surfaces traitées, soit près de 1.500 terrains de foot selon un dosage standard du produit, indique l’organisme public.L’OFB a pour la première année mené une opération d’une telle envergure sur les produits phytosanitaires chez les acquéreurs et vendeurs particuliers. Près de 600 contrôles ont été effectués sur 83 départements entre le 1er janvier et le 31 octobre.Depuis le 1er janvier 2019, il est interdit aux particuliers et aux professionnels non agréés d’acheter ou d’utiliser, dans les jardins, potagers, balcons, terrasses et plantes d’intérieur, des produits phytopharmaceutiques de synthèse pour protéger leurs plantations de certains organismes (insectes, “mauvaises herbes”…) jugés nuisibles. La vente de ces produits en jardineries et dans les rayons spécialisés en grande distribution a été arrêtée, mais il est encore fréquent que des sites de vente en ligne proposent illégalement et de manière frauduleuse ces produits à la vente, indique l’OFB.”En visant non plus les fournisseurs mais également les acquéreurs et usagers de produits phytopharmaceutiques, l’opération lancée par l’OFB en 2025 vise à prévenir les atteintes” sur les milieux naturels et particulièrement les réserves en eau “en saisissant notamment les produits acquis illégalement pour en empêcher l’usage”, indique-t-il dans un communiqué.Entre 1994 et 2013, 7.716 captages d’eau destinés à la consommation humaine sur les 32.000 que comptent la France ont été abandonnés, dont 39% en raison de la présence de pesticides ou de nitrates, rappelle l’OFB soulignant également les effets délétères des produits phytosanitaires sur la biodiversité notamment les insectes dont les populations ont chuté de 70 à 80% en Europe au cours des dernières décennies.Par ailleurs l’OFB note que la plupart des particuliers utilisant ces produits ne sont pas conscient des risques qu’ils encourent. Ainsi les substances saisies “étaient fréquemment utilisées à des concentrations dangereuses pour la santé humaine, sans précaution particulière. De plus, aucune mesure de protection n’était mise en place pour préserver la santé des autres occupants du domicile, notamment les enfants, personnes âgées ou personnes vulnérables, exposés involontairement aux produits”, explique l’organisme.

Budget: “Le temps nous est compté” et “le compromis devient urgent”, alerte Lescure devant le Sénat

“Le temps nous est compté” pour aboutir à un compromis sur le budget, a alerté jeudi le ministre de l’Economie Roland Lescure en ouverture des débats au Sénat, appelant les sénateurs à se montrer “constructifs” vis-à-vis de l’Assemblée nationale, malgré leurs divergences.”L’heure du compromis est arrivée. Le temps nous est compté”, a lancé le ministre dans l’hémicycle de la chambre haute. Les sénateurs s’attaquent jeudi au projet de budget de l’Etat pour 2026, qu’ils examineront jusqu’au 15 décembre. Il ne restera ensuite que quelques jours pour aboutir à une adoption finale de ce PLF au Parlement avant le 31 décembre.Roland Lescure a appelé à “un débat apaisé, rigoureux, constructif et qui débouche dans les temps sur un compromis raisonnable dont j’espère, l’Assemblée se saisira en son temps pour nous amener à un compromis global”. A ce stade, le compromis semble très lointain: les députés ont rejeté la partie “recettes” du PLF ces derniers jours à la quasi-unanimité.”Ce compromis devient urgent”, a-t-il ajouté, alors que le Sénat, dominé par la droite, maintient depuis plusieurs semaines une grande intransigeance, en refusant la plupart des compromis votés à l’Assemblée nationale et en critiquant les concessions faites par le Premier ministre en direction des socialistes.”Ces débats doivent nous conduire à la construction d’un compromis avec des élus à l’Assemblée nationale qui ne pensent pas comme la majorité sénatoriale”, a prévenu M. Lescure, espérant, “pourquoi pas – on peut toujours rêver – parvenir à une commission mixte paritaire (CMP) conclusive”.Cette CMP, réunion de conciliation entre députés et sénateurs censée aboutir à un texte de compromis, doit survenir dans la seconde moitié du mois de décembre sur le budget de l’Etat. Sur le budget de la Sécurité sociale, elle avait échoué, mercredi soir.La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a également tiré la sonnette d’alarme devant les sénateurs, les alertant notamment sur les inconvénients que présenterait l’adoption d’une loi spéciale, faute d’accord sur le budget.”Échouer, ce serait acter l’affaiblissement durable de notre pays plutôt que son sursaut”, a-t-elle affirmé. Une loi spéciale, “cela voudrait dire une interruption du soutien de l’Etat” aux collectivités territoriales, ou encore “des retards dans nos investissements pour la défense alors que la guerre est à nos portes”, a-t-elle développé.

Les opposants à l’A69 dénoncent un dépassement illégal de l’emprise prévue pour le chantier

Le principal collectif d’opposants à l’A69 a affirmé jeudi que le chantier de cette autoroute contestée s’est illégalement développé sur une emprise territoriale plus importante qu’initialement prévu et annoncé déposer plainte.Sollicité par l’AFP, Atosca, le futur concessionnaire de cette autoroute Toulouse-Castres qui supervise actuellement le chantier, réfute ces éléments, estimant que les zones évoquées sont “régulières”. Photos aériennes à l’appui, les anti-A69 de “La Voie est libre” (LVEL) estiment, dans un communiqué, qu'”a minima 42 hectares d’emprises supplémentaires (…) ont été artificialisés par le chantier”, une information que l’Agence de vérification de Radio France a annoncé jeudi matin avoir pu confirmer.”LVEL ne conteste pas qu’un projet comme celui-là nécessite des ajustements à la marge mais conteste le fait que ces emprises ont manifestement été faites sans aucun contrôle de l’Etat”, a expliqué à l’AFP un porte-parole du collectif.”Ils sont tels”, a-t-il ajouté, “qu’ils nécessiteraient une évaluation environnementale complémentaire avec un arrêté d’autorisation environnementale complémentaire”.LVEL va déposer une plainte “pour travaux de construction de l’ouvrage autoroutier sans autorisation” contre Atosca dans le courant de la semaine prochaine, a précisé à l’AFP une de ses avocates, ajoutant également “saisir la ministre de la Transition écologique d’une demande d’expertise de l’Inspection générale de l’Environnement (IGEDD) et (de) suspension du chantier”.Atosca répond en affirmant que les “zones évoquées correspondent à des secteurs couverts par les autorisations environnementales” et que “les impacts éventuels ont donc été identifiés et intégrés dans le dispositif ERC (éviter – réduire – compenser) du projet”.”Les zones de chantier sont régulières et seront remises en état conformément aux prescriptions de l’autorisation environnementale”, affime le concessionnaire.Devenu un emblème national des luttes environnementales contre des projets jugés dépassés à l’heure du changement climatique, l’A69 fait l’objet d’une bataille au long cours devant la justice.Une audience décisive doit avoir lieu le 11 décembre devant la cour administrative d’appel de Toulouse, qui doit à cette occasion examiner au fond la validité de l’autorisation environnementale qui a permis le lancement des travaux.Celle-ci a été annulée par le tribunal administratif de Toulouse le 27 février dernier. La cour d’appel a depuis provisoirement autorisé une reprise du chantier, dans l’attente de se prononcer sur le fond.Dans le cadre de cette procédure devant la justice administrative, LVEL a déposé une demande de récusation de plusieurs magistrats appelés à se prononcer le 11 décembre, qui sera examinée ce vendredi.

Nationaliser ArcelorMittal pour sauver la sidérurgie ? La proposition de LFI examinée à l’Assemblée

Le feu des hauts-fourneaux embrase jeudi le Palais Bourbon et ses abords: les députés débattront dans l’après-midi d’une proposition de loi de La France insoumise (LFI) pour nationaliser les activités françaises d’ArcelorMittal en proie à de sévères difficultés.À l’appel de la CGT, quelque 200 salariés, venus en bus des sites du Nord et de Moselle, ont manifesté dans la matinée sur l’esplanade des Invalides pour soutenir le texte. “La famille Mittal a mis la main sur les deux-tiers de la production de l’acier français et ArcelorMittal est en train de délocaliser la production en Inde, aux Etats-Unis, au Brésil”, a dénoncé la députée LFI Aurélie Trouvé qui défendra le texte à partir de 15H00 dans l’hémicycle. A ses côtés, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, balaie les arguments avancés par le gouvernement contre la nationalisation: “On nous dit (que) ça coûte très cher. Dix ans d’aides publiques, c’est la nationalisation d’Arcelor. Donc nous, nous sommes aussi là pour dire que cette politique du carnet de chèques (…) en blanc, il faut arrêter”, a dénoncé la leader syndicale. Fumigènes en mains, des militants CGT ont fait résonner des pétards sur cette place située à proximité de l’Assemblée. Certains prendront place dans les tribunes, où LFI entend “faire entrer les revendications populaires dans l’hémicycle” à l’occasion de sa journée annuelle réservée à l’examen de ses textes parlementaires, explique à l’AFP la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot.Le groupe de gauche considère la nationalisation comme “l’unique solution” pour sauver la filière et ses 15.000 emplois directs.Objectif: contrer le plan social annoncé en avril et relancer la décarbonation des hauts-fourneaux, faute de quoi l’acier français deviendrait non rentable dès 2030, alerte Aurélie Trouvé. Chiffrée à trois milliards d’euros, la nationalisation rencontre l’opposition du gouvernement. “Ce n’est pas parce que l’Etat va faire un chèque de 3 milliards (…) que l’on va changer la compétitivité”, a affirmé le ministre de l’Economie Roland Lescure mercredi. Il faut d’abord “se protéger contre les invasions de produits, en l’occurrence venant de Chine”, a-t-il ajouté, précisant avoir obtenu de la Commission européenne une enquête sur ce “dumping” et la hausse des droits de douane.L’espoir des salariés s’est ravivé après l’adoption du texte en commission la semaine dernière grâce aux voix de la gauche, une faible mobilisation du camp gouvernemental et l’abstention du RN. – Obstruction du RN -“Changer l’actionnaire d’ArcelorMittal France ne changerait en rien les problèmes structurels”, a réagi son PDG, Alain Le Grix de la Salle.Mais rien n’assure un vote jeudi.En cause notamment, l’obstruction assumée du groupe de Marine Le Pen et de ses alliés ciottistes, en représailles aux blocages de LFI sur leurs textes ces derniers mois. Avec quelque 285 amendements déposés, dont 89% par les seuls groupes RN et UDR, les débats pourraient s’éterniser. Et le vote doit pouvoir être organisé avant minuit, heure limite d’examen des textes.  “Aujourd’hui le RN poignarde les travailleurs du groupe Arcelor en bloquant la nationalisation. La ligne Bardella s’avance”, a réagi sur X Jean-Luc Mélenchon, faisant référence à une supposée ligne plus libérale incarnée par le numéro 2 du RN. Mais plusieurs responsables du RN ont finalement indiqué que le groupe lepéniste devrait finalement permettre un vote dans les délais en retirant des amendements.  – Dernière ligne droite -Le RN qui capte une large partie du vote ouvrier n’est pas favorable à une nationalisation, et accuse LFI de donner de “faux espoirs” aux travailleurs. Il plaide pour une “golden share”, un droit de veto de l’État sur les décisions stratégiques sans gestion directe. Une proposition “stupide”, tranche Aurélie Trouvé, qui estime qu’elle ne relancerait pas les investissements nécessaires à la transition écologique et donc à la survie de la filière.Même en cas d’adoption, le texte aurait peu de chances d’aboutir sans le soutien gouvernemental alors qu’une initiative similaire portée par les communistes a déjà été rejetée fin octobre au Sénat.Mais syndicats comme mouvements de gauche s’accordent à faire monter la pression politique. “On est dans la dernière ligne droite. Le plan acier est en train de passer au Parlement européen. Il sera voté le 3 décembre. Donc ça veut dire qu’il faut qu’on tienne la pression jusque là-bas”, souligne Gaëtan Lecocq, délégué CGT à Dunkerque.  

Le Portugal se dote d’un budget de l’Etat pour 2026 excédentaire

Le Parlement portugais a adopté jeudi la version finale du budget de l’Etat pour 2026, prévoyant un excédent public de 0,1% du PIB, soit la quatrième année consécutive de comptes publics à l’équilibre.Ce vote représente “un facteur de confiance” qui confirme que le Portugal est “un pays fiable”, s’est félicité le Premier ministre Luis Montenegro en quittant l’hémicycle.La loi des finances a été adoptée grâce aux voix des députés de la coalition gouvernementale de droite, qui ne dispose pas de la majorité absolue, et à l’abstention de l’opposition socialiste.Les élus du parti d’extrême droite Chega (“Assez”), devenu la première formation d’opposition lors des élections législatives de mai dernier, ont voté contre le texte.Après les excédents de 2023 (1,3%) et 2024 (0,5), le Portugal devrait afficher cette année un excédent de 0,3%.La dette publique devrait reculer à 87,8% du PIB l’année prochaine, contre plus de 130% au plus fort de la crise de la zone euro en 2011. Cette baisse s’inscrit dans une trajectoire d’assainissement engagée lorsque le Portugal, frappé par la crise de la dette, avait dû accepter une sévère cure d’austérité pour bénéficier d’un plan d’aide international.La commission européenne avait validé mardi le projet budgétaire du Portugal, estimant qu’il était conforme à ses recommandations, même si Bruxelles, plus pessimiste que Lisbonne, s’attend selon ses propres prévisions à un déficit public de 0,3% du PIB en 2026, après un exercice à l’équilibre en 2025.”Il est important que le Portugal maintienne le cap en matière de politique budgétaire”, a mis en garde le commissaire européen à l’Économie Valdis Dombrovskis.Selon les prévisions inscrites au budget de l’Etat, le Portugal devrait afficher une croissance économique de 2% cette année puis de 2,3% en 2026, après une hausse du PIB de 2,1% l’an dernier.En matière de mesures, la loi de finances prévoit notamment une augmentation des pensions de retraite les plus modestes, ainsi qu’une baisse de l’impôt sur le revenu et une réduction de l’impôt sur les sociétés d’un point de pourcentage, à 20%.

Budget: le Sénat marque son intransigeance, le compromis reste lointain

Le Sénat, dominé par la droite, s’attaque jeudi au projet de budget de l’Etat pour 2026 en assumant une attitude plus intransigeante que jamais sur sa ligne “anti-taxes”, quitte à refermer encore un peu plus l’étroite voie de passage vers un compromis budgétaire.Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 occupera les sénateurs jusqu’à un vote solennel le 15 décembre. Leur comportement sera particulièrement scruté: faut-il s’attendre à une chambre haute constructive ? Leader incontesté de la droite sénatoriale, Bruno Retailleau n’est pas franchement dans l’ouverture. “Il ne restera rien du budget. Le Sénat va faire son travail”, a-t-il encore lancé jeudi lors d’une intervention au Sommet de l’économie, organisé par le magazine Challenges.”C’est-à-dire qu’il y aura moins d’impôts (…) et on va faire beaucoup, beaucoup, beaucoup plus d’économies que le gouvernement dans sa copie initiale”, a-t-il affirmé.Après sa sortie du gouvernement en octobre, le président des Républicains compte marquer sa différence avec l’exécutif au cours de la discussion budgétaire. En critiquant notamment les concessions faites par le Premier ministre Sébastien Lecornu en direction de la gauche, “une tambouille” avec “comme seul objectif de pouvoir durer”, selon le sénateur de Vendée.Au Sénat, le chef du parti gaulliste aura probablement les moyens de ses ambitions, grâce à la solide alliance nouée avec les centristes. Une majorité très large, renforcée la plupart du temps par la vingtaine de sénateurs du groupe des Indépendants, à majorité Horizons; voire du groupe macroniste.- “Un rouleau-compresseur” -Les débats sur le budget de la Sécurité sociale, ces derniers jours, ont déjà dressé le tableau d’une droite sénatoriale inflexible, refusant la suspension de la réforme des retraites et la quasi-totalité des compromis trouvés à l’Assemblée nationale. Ce texte va désormais revenir sur le bureau des députés, samedi en commission et mardi dans l’hémicycle, pour une nouvelle lecture.Bis repetita sur le budget de l’Etat ? “Notre majorité, c’est un rouleau-compresseur, elle vote en bloc, contrairement à l’Assemblée”, assure à l’AFP le chef des centristes, Hervé Marseille, par ailleurs patron de l’UDI. “On essaie d’avoir une ligne qui soit claire et audible: limiter les impôts, trouver des économies”.Avec à leurs côtés de Gérard Larcher (président LR du Sénat) et Mathieu Darnaud (président des sénateurs LR), les deux chefs de parti proposent ainsi une copie de “responsabilité” et entendent respecter l’objectif d’un déficit ramené à 4,7% du PIB en 2026, contre 5,4% en 2025. Transformation de l’aide médicale d’Etat pour les sans-papiers en aide médicale d’urgence, non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, suppression de 4.000 postes d’enseignants supplémentaires, refus de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, restriction de la taxe sur les “holdings patrimoniales” proposée par le gouvernement… Voici, pèle-mêle, les propositions que la Haute assemblée promet de voter.- Compromis impossible ? -“C’est la droite la plus dure qu’on ait connue”, s’inquiète le patron du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. “Nous faisons face à une droite revancharde, complètement sourde. Clairement, ce n’est pas avec elle que nous pourrons avancer” vers un compromis, renchérit son collègue Thierry Cozic.Si la gauche est minoritaire au Sénat, le gouvernement peut difficilement faire sans elle à l’Assemblée nationale. L’abstention des socialistes y sera nécessaire – voire même insuffisante – pour envisager l’adoption définitive d’un budget, si Sébastien Lecornu continue de renoncer à l’article 49.3.L’intransigeance de Bruno Retailleau commence à irriter au sein du gouvernement. “Il y a tout un jeu de postures qui se joue (…) pour des raisons personnelles et électorales”, s’agace un conseiller de l’exécutif. “Ceux qui le font doivent l’assumer”.Malgré ces divergences majeures, le Premier ministre Sébastien Lecornu continue de croire à un compromis possible avant la fin décembre. Plusieurs sources parlementaires et gouvernementales espèrent notamment qu’un accord potentiel sur le budget de la Sécu, la semaine prochaine à l’Assemblée, ferait souffler un vent positif sur le budget de l’Etat.”Chacun affiche ses positions mais je pense qu’il y a la volonté non feinte de trouver une voie de passage”, a reconnu le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR). “Il faudra à un moment qu’on enlève les costumes.”

L’Assemblée nationale adopte à l’unanimité une résolution contre l’accord UE-Mercosur avant des votes clés européens

L’Assemblée nationale a adopté jeudi à l’unanimité une résolution invitant le gouvernement à s’opposer à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, avant des votes décisifs attendus en décembre au niveau européen.Porté par La France insoumise (LFI) dans le cadre de sa journée réservée, le texte sans valeur contraignante demande à l’exécutif de constituer une minorité de blocage au Conseil de l’UE et de saisir la Cour de justice européenne pour vérifier la conformité de l’accord. La proposition a été approuvée par 244 voix contre 1. La seule députée ayant voté contre a indiqué dans la foulée s’être trompée et être favorable à la résolution.”C’est un choix de civilisation”, a lancé Matthias Tavel (LFI), dénonçant un accord “mortifère” pour l’agriculture et le climat. “Mettons une pression maximale sur Emmanuel Macron”, a-t-il lancé à la tribune, alors qu’un vote des États membres est attendu avant le 20 décembre.Signé fin 2024 après des décennies de négociations, le traité prévoit d’accroître les exportations européennes de voitures, machines et vins vers l’Amérique du Sud, en contrepartie d’une ouverture accrue aux produits agricoles sud-américains (bœuf, volaille, sucre, miel) via des droits de douane réduits. Bruxelles assure avoir renforcé en septembre les clauses de sauvegarde pour les filières sensibles, mais ces garanties sont jugées largement insuffisantes par les opposants à l’accord, et notamment les agriculteurs français. “Un leurre pour nous faire gober le Mercosur”, a dénoncé jeudi le député Julien Limongi (RN).À la tribune, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad a répété que “l’accord tel que conclu en 2024 n’est pas acceptable en l’état”. Le ministre s’est réjoui d’avoir obtenu en octobre de la Commission européenne un renforcement des clauses de sauvegarde, “un gain concret de la France dans la pression que nous avons mise sur les institutions européennes”. Il a appelé à l’adoption rapide de ce règlement européen, “avant toute expression du Conseil en ce qui concerne l’accord lui-même”.”Cette avancée, qui est utile et nécessaire, n’est pas suffisante aujourd’hui. Le compte n’y est pas”, a aussi souligné le ministre, rappelant deux autres exigences françaises: des “clauses miroirs” pour garantir l’équité des normes, et des contrôles sanitaires et phytosanitaires accrus.

Le géant japonais de la bière Asahi peine à se remettre d’une cyberattaque massive et “rusée”

Le géant japonais de la bière Asahi a indiqué jeudi qu’il refusait de négocier pour mettre fin à une cyberattaque “sophistiquée” en cours depuis fin septembre, qui perturbe toujours son activité et l’a obligé à ajourner ses résultats financiers.”Nous n’avons pas été en contact avec l’auteur de l’attaque. Nous ne connaissons donc pas ses demandes précises”, a déclaré le directeur général du groupe, Atsushi Katsuki, lors d’une conférence de presse. “Mais même si nous avions reçu une demande de rançon, nous ne l’aurions pas payée”, a-t-il ajouté, alors que l’entreprise a annoncé reporter sine die la publication de ses résultats financiers annuels.”Nous pensions avoir pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir une telle attaque. Mais celle-ci a dépassé notre imagination. C’était une attaque sophistiquée et rusée”, a insisté M. Katsuki.Le fabricant de boissons, dont la bière Asahi Super Dry est très populaire au Japon, a été la cible fin septembre d’une attaque électronique au rançongiciel qui a affecté les commandes et les expéditions de ses produits.Concernant ce dernier point, “les livraisons reprennent progressivement au fur et à mesure de la restauration du système. Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée”, a déclaré Atsushi Katsuki.Asahi a annoncé jeudi que la restauration des systèmes de commande en ligne débutera début décembre, avec pour objectif un retour à la normale d’ici février.L’entreprise se devait d’agir avec prudence afin d’éviter toute propagation de l’attaque à ses partenaires commerciaux et clients, a expliqué M. Katsuki. “Pourquoi notre entreprise? Je n’en ai aucune idée. Nous sommes furieux!”, a-t-il déclaré. Le groupe de hackers Qilin, qui serait basé en Russie, a publié une déclaration que les médias japonais ont interprétée comme une revendication. Dans un email envoyé jeudi à l’AFP, Asahi explique que des experts indépendants jugent possible de lui imputer l’attaque.-Retour au fax-La production dans les 30 usines de l’entreprise, y compris ses six brasseries, n’avait pas été directement affectée par la panne système, mais elle avait dû être interrompue en raison des perturbations touchant l’ensemble des opérations commerciales de la firme.Début octobre, le brasseur avait annoncé que la production dans les six brasseries avait repris, et qu’il procédait à un traitement manuel des commandes et des expéditions afin d’éviter d’éventuelles pénuries dans les points de vente nippons. La chaîne japonaise TBS news avait alors affirmé qu’Asahi avait commencé à utiliser des feuilles de papier et des fax pour traiter leurs commandes.Dans un précédent communiqué, le groupe avait indiqué que pour ses brasseries, les ventes sur le mois d’octobre représentaient “plus de 90%” des revenus du mois d’octobre 2024. La performance est cependant nettement plus mitigée pour les boissons non-alcoolisées et produits alimentaires.Si ses bières sont restées disponibles dans les rayons des magasins, certains bars et restaurants ont déclaré avoir dû momentanément remplacer les produits Asahi par d’autres marques.L’entreprise a également retardé la sortie de certains nouveaux produits, notamment des bonbons et des boissons gazeuses. -Données exposées-Dans ce contexte, Asahi avait déjà reporté sine die la publication de ses résultats du 3e trimestre, initialement prévue le 12 novembre. Et il a annoncé jeudi qu’il avait également décidé de retarder la publication de ses résultats pour l’exercice qui se terminera le 31 décembre.Environ 2 millions de personnes (clients, mais aussi employés et leurs familles) ont potentiellement pu voir leurs données personnelles exposées en raison de la cyberattaque, a par ailleurs reconnu Asahi.D’autres marques mondiales ont également été récemment touchées par des pirates informatiques. Au Royaume-Uni, le constructeur automobile Jaguar Land Rover a été contraint de rechercher un financement d’urgence après qu’une cyberattaque révélée début septembre a interrompu les opérations de ses usines britanniques pendant plus d’un mois.Une enquête publiée en juin a révélé qu’un tiers des entreprises japonaises ont déjà été victimes d’une cyberattaque.L’enseigne japonaise d’objets d’intérieur et de vêtements Muji a lui annoncé récemment avoir suspendu ses ventes en ligne au Japon après une attaque par rançongiciel contre son partenaire de livraison Askul.”Le Japon a toujours fait preuve d’un certain relâchement en matière de cybersécurité”, estime Renata Naurzalieva, responsable au Japon du cabinet de conseil Intralink. “Beaucoup d’entreprises japonaises, lorsqu’elles envisagent d’investir dans la cybersécurité, cherchent encore à justifier le retour sur investissement”, indique-t-elle à l’AFP. Or, “ce qu’il faut rechercher, c’est plutôt: +Est-ce que cela protège mes actifs, les données de mon réseau?+”.